Elle marchait dans la nuit profonde, presque aussi profonde que sa peine, un bouquet de roses rouges à la main elle marchait, faisant une fois de plus ce chemin si familier pour elle qu'elle n'avait nul besoin de regarder devant elle.
Cela faisait plusieurs heures qu'elle voyageait dans cette sombre foret, se laissant envahir par des souvenirs emplis de tristesse.
Depuis deux cent soixante dix longues années, elle parcourait cette route pour ce rendre là ou était sa place en cette nuit.
Elle arriva au près d'un immense chêne après deux heures de marche et comme à son habitude, elle posa son long manteau sur la terre humide et s'installa avant de faire resurgir des souvenirs qui , même après tant d'années, la rendaient toujours aussi triste.
C'était en 1735, une années remplis de joie et de douleur pour une âme qui pourtant était habitué à la souffrance. Par une nuit comme celle-ci, froide mais néanmoins étoiler, elle fit une rencontre qui transforma à jamais sa vie de " non morte ".
Elle sortait d'une représentation de sa pièce favorite, " Faust " de Goethe. Comme à son habitude, elle empruntait une petite rue afin de rentrer à la demeure qu'elle occupait depuis quelques temps déjà, espérant trouver une proie facile qui apaiserait sa soif de sang. Mais ce qu'elle trouva ce soir là, fut beaucoup plus que du sang frais…
Au détour d'une rue, elle entendit une voix qui lui était très familière. Prise d'un violent désir d'en savoir plus, elle se décida à avancer et à aller saluer un de ses semblables.
Mais ce qu'elle vit en arrivant la dégoûta au plus haut point, un de ceux que l'on appelait " les jeunes " était là, avec une magnifique jeune fille, près à enlever la vie de cet être si pur qui apparaissait ses yeux.
Alors, sans savoir pourquoi, elle se dirigea vers cet être impure qui voulait arracher à la vie une jeune fille qui ne le méritai pas
- Si j'étai toi, je ne la toucherai pas lui dit elle d'une voix pleine de mystère
Le vampire qui se trouvait devant elle leva la tête avant de répliquer
- Et qui es tu pour me donner des ordres ?
- Pour le moment, je me nomme Lyn, mais on me connais mieux sous le nom de Kyra, bien que je doute qu'un parasite dans ton genre ai déjà entendu ce nom
- Tu plaisante, rétorqua le jeune vampire dans les yeux duquel se mélangeaient peur et admiration, La Kyra ? Celle qui tenue tête à toute un bataillon de chasseurs dans les Carpates ?
La vue de ce vampire apeuré amusa beaucoup Lyn qui, faisant une révérence dans sa longue robe de satin noir et rouge, répondit d'une voix de miel
-Elle-même en personne
Apeuré, le vampire lâchât immédiatement sa proie avant de s'enfuir en courant dans le brouillard.
Sans attendre un instant, Lyn se précipita vers la jeune fille qui gisait par terre. Elle la prie dans ses bras et, à ce moment précis, sa vie changea.
Jamais elle n'avait vue aussi magnifique visage. Son regard se perdit dans les yeux bleus de la pauvre enfant, ses lèvres ne désiraient qu'une seule chose, lui donner un baiser, non le " baiser immortel " mais un simple baiser.
- Tu vas bien ? lui demanda-t-elle d'une voix pleine de désir.
- Oui, merci de m'avoir aidé mais, je n'ai pas compris ce que dont ce monstre à parler.
Monstre, elle avait employer un mot que Lyn avait entendu tant de fois qu'elle n'aurait pas du réagir, mais, ne sachant pas pourquoi, ce mot la blessa comme jamais.
La jeune fille qui, s'étant aperçu de la tristesse qui était apparue sur le visage de l'être qui l'avait secourut, se blottit dans les bras de la jeune femme qui, loin de desserrer son étreinte, serra plus fort ce petit corps qu'elle sentit trembler.
- As-tu froid ? lui demanda-t-elle
- Non, pour la première fois de ma vie j'ai chaud, chaud à l'intérieur
Lyn la regarda dans les yeux puis, après l'avoir aider a se lever, elle l'emmena chez elle afin de soigner une blessure que le vampire avait infliger à l'ange qui se trouvait à ses cotes
Apres quelques minutes de marches dans les rues sombres de Paris, elles arrivèrent à la demeure de la jeune vampire.
- Tu n'as qu'à te mettre a l'aise pendant que je vais cherché des bandages
- D'accord
Apres avoir jeter un dernier coup d'œil, Lyn se décida à laisser la jeune fille dans le salon et à aller chercher de quoi la soigner, eh oui, même un vampire possède une boite de soin quelque part.
- Au fait, tu sais comment je me nomme mais ce n'est pas mon cas, cria-t-elle à la jeune fille qui l'attendait au salon
- Ah oui c'est vrai, je m'appelle Claudia
Claudia, quel nom ravissant qui résonnait aux oreilles de Lyn qui, ayant enfin trouver de quoi faire un bandage à son invitée, retournait dans le salon afin de soigner la jeune fille. Mais, quand elle fut de retour dans la pièce, elle trouva la jeune fille près d'un grand meuble de bois qui faisait office de bibliothèque, le regard perdu dans ce qui semblait être le journal intime de Lyn.
- Je peux t'aider ? lui demanda-t-elle d'une voix douce
- Oh excuse moi s'empressa de répondre Claudia, rougissante, mais quand j'ai entendu ce que disait l'homme dans la ruelle j'ai voulu…
- … vérifier si c'était vrai acheva Lyn, le sourire aux lèvres
- Oui c'est ça répondit Claudia, honteuse
Se dirigeant vers le canapé, Lyn fit signe à son amie de la suivre afin de soigner son poignet.
- Inutile de me regarder comme ça je vais tout de dire mais à toi seule et tu dois me promettre de ne le répéter à personne
- C'est promis répondit Claudia, le regard plein de franchise
- Alors voila, c'était il y à plus de trois siècles maintenant, arrêtes de t'agiter ça m'empêche de te soigner, où en étais-je ? à oui, donc il y à plus de trois siècles, je vivais dans un pays appeler Transylvanie, mes parents, de riche bourgeois, m'avaient arranger un mariage avec un bon partit ce qui aurai du me rendre heureuse mais, j'ai fais, une très mauvaise rencontre...
- Et c'est comme ça que tu es devenue vampire ? demanda Claudia sur un ton enfantin
- Oui.
Puis tournant son regard vers les flammes, Lyn ajouta
- C'est comme ça que je suis devenu un monstre …
Alors, attrapant la main de son amie, Claudia approcha sa bouche de Lyn et murmura à son oreille
- Tu n'es pas un monstre…
Puis, sans ajouter un seul mot, elle donna un baiser à la jeune vampire qui, pour la première, sentit son cœur, celui-la même qui avait arrêté de battre des années plus tôt, s'enflammer.
Cette nuit fut pour les deux jeunes filles une nuit magique.
Elles dormirent tout le jour, enlacées et heureuses…
Dés que le soleil se coucha, Lyn s'éveilla et regarda le corps vivant de la jeune fille qui était devenue son amie, son amante…
Plus elle la regardait plus elle se sentait triste, se rendant compte que jamais elle ne pourrait vivre comme elle, elle qui pouvait voir le soleil, elle qui ne se nourrissait pas de sang, elle qui pouvait mourir. A l'instant où cette pensée traversa son esprit, elle se mit à pleurer, pleurer des larmes de sang, du sang de toutes les victimes à qui elle avait volé la vie et, à ce moment précis, pour la première fois depuis des siècles, elle souhaita être humaine, pouvoir vivre avec la femme qu'elle aimait, pouvoir vieillir avec elle, pouvoir mourir pour elle…
Elle allait se levée pour se diriger vers la fenêtre lorsque la porte s'ouvrit brusquement, réveillant du même coup Claudia qui, un instant plus tôt dormait à poings fermés.
- Elle est là ! Cria une voix d'homme
- Attraper ce vampire qu'on en finisses une bonne fois pour toute !
- Oui tuons la !
Lyn n'eut pas le temps de se rendre compte de ce qui se passait que déjà, elle était immobilisée à terre, maintenue par deux hommes alors qu'un troisième psalmodiait des verset de la Bible
- On t'a enfin trouver démon, et crois moi on ne vas pas te rater
Alors, sortant une épée en argent d'un fourreau, l'homme qui, un instant plus tôt lisait les verset de la Bible, abattit son arme en direction du jeune vampire, mais, ce n'est pas Lyn qu'il abattit ce soir là…
Elle ouvrit brusquement les yeux et mis un certain temps avant que son regard puisse s'adapter à l'obscurité.
Alors, elle se leva et, jetant un dernier regarde vers le sol, déposa son bouquet de roses sur une pierre, une larme coulant sur sa joue, une vraie larme, la première en plus de six siècles.
Elle se retourna ensuite et repris sa route dans le froid, tandis qu'un rayon de lune illuminait d'une manière presque surnaturel une pierre qui se trouvait juste au-dessus du bouquet et sur laquelle on pouvait lire :
Claudia Belmont
1720-1735
A jamais dans mon cœur…