- Chérie je te mets du lait ou pas dans ton café ?
Elle avait toujours ce sourire ravissant dès son réveil. Je ne connais toujours pas son secret pour être aussi opérationnelle sortie du lit. Il me fallait toujours quelques heures avant d'émerger. Faut dire que la voir tous les matins me préparer mon petit-déjeuner n'était pas déplaisant.
- Sans, cette fois-ci ma puce merci, lui dis-je en l'embrassant.
Ma femme et moi sommes en couple depuis plus de trois ans et je dois avouer que je ne regrette pas de m'être blessée lors d'une interpellation, sans ça je n'aurais jamais rencontré ma belle infirmière.
Elle m'avait fait craquer avec ses longs cheveux noirs, son teint mat et ses beaux yeux couleur noisette.
- T'es rentrée tard hier soir il me semble, je me suis à moitié réveillée en te sentant te glisser dans le lit. Comment ça s'est passé ?
- Elle refuse encore de me verser ce qui me revient de droit. En prime elle refuse la vente de ma part du restaurant. Bref je suis coincée, du coup tu imagines que le ton est bien monté comme il le faut. En plus ma banque m'a téléphoné hier, je commence à être dans le rouge à force d'assumer le crédit de ma maison et ce foutu restaurant dont je ne vois pas la couleur de l'argent !
- Tu sais très bien que le crédit de ta maison je t'aiderai comme je l'ai toujours fait. En parlant de ça, faudrait que je me décide à faire suivre mon courrier à ton adresse. Mon ancien colocataire en a marre de m'appeler à chaque lettre reçue. Mais pense à contacter ton avocat ce soir pour régler une fois pour toute cette histoire. Au fait, n'oublie pas que ce week-end on doit aller chez mes parents, lui dis-je en esquissant un sourire en coin.
- Oui je sais ne t'inquiètes pas je n'ai pas oublié.
Sara regarda sa montre et se rendit compte qu'elle allait être en retard.
- Il faut que j'y aille, je dois remplacer une collègue aux urgences.Je sens la journée crevante.
- J'y vais aussi, tu sais que le crime n'attend pas, lui dis-je avant de lui déposer un baiser furtif.
Une fois dans ma voiture, je fis un dernier signe de la main à Sara en guise d'au revoir lorsque mon téléphone se mit à sonner..
- Gabrielle Martinez j'écoute?
- Oui Gabe c'est Nick, on a un code 21.Il faut que tu rappliques au 3220 Hillhorst avenue.
- Ok j'arrive de suite.
"C'est parti pour une matinée banale dans cette bonne vieille ville de Los Angeles" me dis-je en me mettant en route.
Vingt minutes plus tard j'arrivais sur le lieu du crime.Franchissant la bande jaune, je montrai ma plaque d'inspecteur aux policiers en faction en me rapprochant de Nick .
- Salut Nick alors dis moi qu'est ce qu'on a ? lui demandais-je en regardant le cadavre recouvert au sol.
- Il s'agit d'une jeune femme , 25 ans et d'après ses papiers elle s'appelle Laura Riso..
Lorsque j'entendis ce nom, mon corps se paralysa le temps d'une seconde.Je me baissai pour découvrir le cadavre."C'était bien elle.. " me dis-je à moi même.
- D'après ce que tu peux constater elle a été frappée à l'arrière de la tête avec un objet contondant.. continua Nick.
- Y a t-il eu des traces de vol pouvant faire penser à un cambriolage ?
- Non rien à disparu, son portefeuille, son argent et ses bijoux sont toujours là . Pour moi il s'agit d'un homicide volontaire, me rétorqua Nick
"Gabe surtout ne laisse paraître aucune émotion ! Il ne faut pas qu'il s’aperçoive de quoi que se soit." me dis-je à moi même .
Je fis le tour de l'appartement lorsque je me rendis compte que mon collègue emballait une statuette en bronze en guise de preuve .
- Tu penses que c'est l'arme du crime? lui demandais-je.
- Oui il y a du sang dessus et l'objet est assez contondant.
Nick me demanda de relever les empreintes , pendant qu'il allait recueillir des témoignages.Je restais là fixée sur moi même en regardant le corps de Laura .
Cette personne qui nous avait causé tant de problèmes...
Je me saisis de mon téléphone pour prévenir au plus vite Sara lorsque Nick revint dans l'appartement.
- As tu fini avec les empreintes ? Les légistes sont arrivés pour récupérer le corps.
- Oui Oui j'ai fini.J'ai trouvé deux ou trois empreintes partielles .Les témoignages ont donné quelque chose de ton côté ?
- D'après le voisinage une dispute a éclaté hier soir entre la victime et une certaine Sara qui était apparemment son ex compagne .On a peut être une piste.On a de la chance, une histoire lesbienne ça change, c'est ça que j'aime dans ce métier ce n'est jamais la même chose, dit-il avec un grand sourire.Hé Gabe, ça serait sexy de te voir avec une femme me lança t-il en rigolant.
Je faisais tout pour cacher mon homosexualité, dans la police ce ne serait pas très bien vu.Jouer l'hétérosexuelle célibataire à 27ans n'était pas de tout repos, on essayait toujours de me caser avec un ami quelconque ou un collègue tentait désespérément sa chance.
On disait que j'avais beaucoup de charme avec mes cheveux mi longs châtains blond et mes yeux marrons vert.J'avais un style à la fois féminin et masculin.
- Tu sais c'est vague une dispute, après tout ils ont peut être confondu avec le bruit de la télé ou cette femme est juste une amie qui s'est trouvé au mauvais moment, au mauvais endroit, je ne sais pas...dis-je à mon collègue.
- Peut être mais ce qui est sûr c'est que tous les témoins ont entendu clairement une dispute et que certains ont reconnu cette Sara sortir de l'appartement de la victime. Vaut mieux aller creuser tout ça au poste et voir qui est cette jeune femme. J’appelle Franck pour qu'il commence les recherches.
Nick me fit signe de sortir de la pièce lorsque les légistes arrivèrent.
Je filai à toute vitesse dans ma voiture pour prévenir au plus vite ma femme .
- Merde elle répond pas ! je vais essayer d'appeler l’hôpital me dis-je à voix haute
- Hôpital Ronald Regan bonjour que puis-je pour vous ?
- Oui bonjour il faudrait que je parle à l'infirmière Sara Barely c'est urgent.
- Désolée mademoiselle Barely est au bloc en ce moment même elle est injoignable. Puis-je prendre un message ?
Sans prendre la peine de lui répondre je raccrochai.
Arrivé au poste Franck un de mes collègues dit à Nick : " J'ai trouvé ta Sara , Il s'agit de Sara Barely , 25 ans,elle occupe le poste d'infirmière au Ronald Regan medical Center .Elle était associée avec la victime du restaurant El Pariane au 1528 West Pico Boulevard ."
Je sentis le monde s'écrouler sous mes pieds en entendant le nom de ma femme en tant que suspect numéro un d'un homicide .Personne n'était au courant de ma relation avec Sara et il ne fallait absolument pas qu'ils le sachent pour ne pas être évincée de l'affaire .
Je la connais elle n'aurait jamais fait ça malgré leurs conflits . Que vais-je faire ? que devais-je faire ? Je suis pieds et poings liés .
Nick me sortit de mes sombres pensées d'une tape à l'épaule en me disant : " Tu viens beauté on va interpeller cette Barely pour l’interroger ".
- Allez y sans moi, je..je vais commencer à taper le rapport...
- Bon comme tu veux, dommage tu n'auras pas droit à mon superbe "au nom de la loi je vous arrête!"
Je souris légèrement à sa blague qui ne me faisait pas rire vu la situation.
Mes deux collègues partirent pour l'hôpital et je commençais à faire les cent pas près de mon bureau en essayant de trouver une solution à toute cette histoire.
Mais comment vais-je la sortir de là? me dis-je à moi même.Ce n'est pas possible c'est un cauchemar, je vais me réveiller!
Une demi heure plus tard, je vis mes collègues et ma femme menottes aux poignets revenir au poste.
Elle me vit et comprit à mon regard qu'il fallait ne rien dire de notre situation.
Ses yeux étaient remplis d'inquiétude et d'incompréhension, ce qui me brisa le cœur.
Elle fut installée dans une pièce minuscule pour être interrogée.Je connaissais les méthodes des inspecteurs de la L.A.P.D et qu'elle subisse cela me fit monter les larmes aux yeux.
Je devais me ressaisir et ne montrer aucun ressentiment à la vue de mes collègues.
Nick m'appela pour assister à l'interrogatoire.
En entrant dans la pièce je me mis dans un coin et restai immobile sans parler.C'était au dessus de mes forces, un mot de ma part et ils auraient tout compris.
- Très bien Mlle Barely, je suis l'inspecteur Nick Johnson et voici ma collègue l'inspecteur Gabrielle Martinez .Comme vous le savez vous êtes là dans le cadre d'une enquête d'homicide sur la personne de Mlle Riso Laura qui était votre ex compagne...
- Oh mon Dieu...Laura est morte??mais..mais comment est-ce arrivé? je veux dire qu'est-ce qu'il s'est passé??
-Mlle confirmez vous mes dires?
- Effectivement, je suis bien son ex compagne mais je vous assure que je ne comprends rien à toute cette histoire! Vous venez me chercher en plein milieu de mon travail me disant qu'il faut vous suivre au poste pour me poser quelques questions et...Quoi?! rassurez moi, je ne suis pas suspecte dans cette affaire?!
- Mademoiselle sachez que plusieurs témoins affirment que vous étiez présente hier soir chez Mlle Riso et qu'ils ont entendu une violente dispute éclater entre vous.Certains disent vous avoir vue sortir de son appartement approximativement vers l'heure du crime.
- Oui, mais...
- Je n'ai pas fini Mademoiselle! après recherche de notre part, nous avons également constaté que vous étiez associées avec la victime, du restaurant El Pariane pour lequel vous aviez des différents financiers.
- Mais c'est quoi ce bordel!!??c'est moi que vous accusez de meurtre??
- J'ai pris soin de regarder l'état de vos comptes bancaires et j'y ai pu constater que vous aviez des difficultés. Saviez vous que Mlle Riso avait mis une assurance vie de 200 000 dollars à votre nom? Oui évidemment, sans compter que le restaurant qui vous causait tant de soucis est maintenant tout à vous ce qui règle totalement votre situation.
Je restais là impuissante à voir Nick torturer ma femme sans pouvoir faire quoi que ce soit...Si je pouvais je le sortirais de cette pièce pour prendre Sara dans mes bras et lui dire que tout allait s'arranger, que j'allais la sortir de là et que je l'aimais par dessus tout.
Je m'approchais de mon collègue pour parler à son oreille.
- Vas y doucement avec elle, tu ne vois pas qu'elle a l'air désemparé!
Soudain Franck entra dans la pièce pour y déposer un dossier. Nick s’arrêta de parler et je vis Sara les larmes aux yeux me regarder comme si elle me demandait de l'aide.
Je ne peux rien faire mon amour, avais-je envie de lui répondre. Il fallait que je trouve quelque chose, n'importe quoi, il fallait que je la sorte de là !
Après avoir feuilleté le dossier il reprit son interrogatoire.
- Eh bien ! vous savez ce que c'est ça Mlle Barely ? C'est le rapport du légiste qui confirme que la statuette en bronze que nous avons trouvé à l'appartement de Mlle Riso est bien l'arme du crime.Mais ce qui est encore plus intéressant, c'est que nous avons trouvé tout un jeu d'empreintes vous appartenant dessus!
- Mais enfin inspecteur c'est normal qu’il ait mes empreintes, je vivais avec elle et c'est moi qui lui ai offert ! écoutez hier soir je suis allée chez elle pour discuter de la vente de ma part du restaurant .Depuis plus de trois ans que je ne suis plus avec elle, Laura ne me versait pas un dollar de recette et refusait de racheter ma part.Alors il est vrai que le ton est un peu monté. Comprenez qu'au bout de trois ans les nerfs lâchent un peu mais de là à l'assassiner! ? Je ne suis pas folle à ce point là !!
- Vous savez ce que je pense ? dit-il à Sara, je pense que vous êtes coupable mademoiselle, il y a les témoignages, le mobile et vos empreintes sur l'arme du crime! Il ne manque plus que vos aveux !
- Mais enfin je vous dis que ce n'est pas moi !! Je veux appeler mon avocat !
- Oh mais vous allez l'appeler mademoiselle parce que vous en aurez besoin et je vous conseille d'avouer le juge sera peut être plus clément.
Nick sortit de la pièce et me fit un clin d’œil me faisant comprendre "c'est dans la poche", sa méthode était de l'accabler pour mieux revenir à la charge.
Je m'assis face à Sara coupant le micro qui enregistrait l'interrogatoire sur la table.
- Ne t’inquiète pas chérie je vais te sortir de là je te le promets !
- Comment ? Ils m'accusent de meurtre ! Je te jure Gabe je n'ai rien fait !
- Je le sais mon cœur, calme toi.C'est une histoire de dingue ! Ce matin je me retrouve dans l'appartement de Laura pour découvrir son cadavre et j'ai voulu te prévenir mais tu n’étais pas joignable ! Écoute je vais tout faire pour calmer le jeu sur toi, je ne sais pas, essayer d'emmener Nick sur une autre piste et en attendant tu vas appeler l'avocat et je vais tout faire pour découvrir qui est le vrai coupable.Je te promets que je vais le chercher jour et nuit jusqu'à ce que tu sois dehors ! Je t'aime et je ferais tout pour toi, n’oublies jamais ça.
- Je sais mon amour...Je t'aime aussi.
- Nick va revenir et il va continuer à te poser tout un tas de questions sans te laisser le temps de réfléchir.Ne réponds plus, dis lui que tu attends ton avocat, surtout plus un mot !
Au même moment Nick rentra dans la pièce. J'eus juste le temps de rallumer le dictaphone sans être vue, qu'il reprit l’interrogatoire.
- Toujours pas l’envie de se confesser Mlle Barely?
- Je ne dirais plus un mot sans la présence de mon avocat.
- Tres bien, jouez à ce jeu là...mais cela ne va pas en votre faveur!
- Nick ! lui dis-je avec un haussement de voix, ça suffit! Mlle Barely désire voir son avocat et en tant que citoyenne américaine elle est dans son droit.
- Parfait qu'on l’emmène passer son coup de fil.
Une fois sortie de la pièce Nick m'interpella.
- Tu jouais à quoi Gabe tout à l'heure?!
- Comment ça? lui répondis-je
- C'est pas dans tes habitudes de m'interrompre en plein interrogatoire pour "défendre" un suspect.
- Écoutes, je n'ai pas envie qu'on ait des problèmes avec la hiérarchie, cette femme est emmenée, interrogée dans une affaire d'homicide tout ça sans avocat et lorsqu'elle en réclame un il me semble que la meilleure chose à faire c'est de le lui accorder ! Je ne tiens pas à rendre ma plaque pour abus de pouvoir et toi ??
- Non...tu as raison...
Après cette altercation avec Nick, je décidai de reprendre l'enquête de mon coté. Par où commencer ? Je savais que Sara était innocente, mais qui ? Qui a pu assassiner Laura ? et pourquoi ? Il n'y avait rien...pas d'empreintes, pas de témoins de quoi que ce soit à part de la dispute entre les deux ex....
Je retournai sur le lieu du crime. Après deux heures de recherche, j’avais tourné et retourné l'appartement dans tous les sens et RIEN !! Rien qui pouvait disculper mon amour !
Je décidai donc d'aller discuter avec le voisinage, je leur demandais s’ils n'avaient pas remarqué quoi que ce soit ces derniers temps...Rien à part la dispute de la veille.
Je me mis donc en route en direction du restaurant. Peut être que les employés savaient quelque chose que l'on ignorait...
Rien, personne n'avait vu de changement de comportement ou d'attitude bizarre à part un peu de stress causé par les finances.Je ne savais plus quoi faire ni qui aller voir...Ses amis, employés, voisins, j'avais interrogé tout le monde.Mais quelqu'un était bel bien allé chez Laura hier soir et celle ou celui qui a tué Laura n'était surement pas Sara...
Après avoir passé la journée à interroger tout le monde je retournai au poste pour finir mon rapport.Les heures passèrent, j'attendais que Nick rentre chez lui pour pouvoir aller rejoindre Sara.
- Tu fais des heures supplémentaires ? me demande Nick avec un sourire.
- Tu me connais, j'aime que le travail soit bien fait même si il faut que ça me prenne toute la nuit, lui dis-je en rendant son sourire.
- Ça se voit que personne ne t'attend chez toi, eh bien courage beauté .
Une fois mon collègue parti, je me précipitais en bas des escaliers pour voir l'officier de garde.
- Salut Mike, je viens voir notre suspecte pour avoir quelques informations complémentaires.
- Pas de soucis, je t'ouvre.
Je la voyais là..dans cette pièce minuscule avec un petit lit et une couverture pas plus épaisse qu'un drap.En rentrant elle sauta dans les bras.
- Mon amour ! enfin...
- Tu es gelée chérie, je vais demander à Mike une couverture supplémentaire.
- Ce n'est pas le plus important de mes problèmes en ce moment...Alors tu sais quelque chose de nouveau ?
- Je suis retournée chez Laura j'ai eu beau chercher rien... J'ai interrogé tout le monde, employés, voisins et amis et personne ne sait quoi que ce soit...
- Je suis foutue je le sens...
- Ne t'en fais pas, je t'ai promis de te sortir de là et...
- Je sais tu tiens toujours tes promesses, me dit-elle avec le sourire en me coupant la parole.
Je la serrais fort contre moi en l'embrassant passionnément, comme si c’était le dernier baiser qu'on s’échangeait.
Le baisé se prolongeait et devenaient de plus en plus fougueux . Je ne me contrôlais plus et commençais à balader mes mains sur son corps . La sentant frémir sous mes caresses je la saisissais et la plaquais contre le mur de sa petite cellule .
- Gabe.. me dit-elle d'une voix douce et tremblante.
Je ne l'écoutais plus et déboutonnais son chemisier.
- Mon cœur arrête ..
Sa voix était partagée entre l'envie et la peur de se faire prendre.Sa conviction était mitigée
Ce qui ne me convainquait pas. Je laissais mes mains caresser avec une douce sauvagerie ses seins qui durcissaient sous l'effet de l'excitation.
- J'ai envie de toi maintenant!
Je sentais son corps frissonner et oubliant le lieu et la situation je remontais sa Jupe noire .
- Gabe je t'en prie ...Gabe !
Avant que mes mains n’explorent cette intimité si familière j’arrêtais tout mouvement en l'observant les larmes aux yeux.
- Ma puce ne pleure pas ! Je t'en prie ne pleure pas! ça va aller on va s'en sortir lui dis-je tout en reboutonnant son chemisier.
Je la regardais, je la contemplais. Nos regards se parlaient, tentaient de se rassurer.
- Sara encore hier on vivait notre petite routine. Encore hier je me croyais forte et sans failles et me voilà ce soir démunie et sans pouvoir faire quoi que ce soit pour te sortir de cette histoire.
- On y arrivera ne t'en fais pas et tu en as déjà fais beaucoup. Allez rentre te reposer il se fait tard.Ton collègue risque de trouver bizarre que tu restes ici aussi longtemps.
- Je ne veux pas te laisser chérie ! J'aimerais tant te serrer dans mes bras toute la nuit..
- On ne peut pas Gabe, on ne peut pas me dit-elle une pointe de tristesse dans la voix.
- Je reviendrais demain je te le promets ! Pense à moi et tiens le coup mon amour.
Je posais mes lèvres sur les siennes et la prenais dans mes bras .
- A demain, je t'aime lui dis-je avant de sortir de la cellule.
Je demandais à Mike de donner à Mlle Barely un drap supplémentaire et me dirigeais vers la sortie le cœur brisé .
Me voilà seule dans cette maison qui encore ce matin était pleine de vie...Je m'assis sur le canapé, le dossier de l'affaire à la main en espérant trouver quelque chose qui aurait pu m'échapper.
Bizarre qu'aucun éléments ne plaident en faveur de Sara . Pourquoi ? Serait il possible que ...
Non elle aurait été incapable d'une telle chose.Elle avait certes des problèmes financiers mais ce qui n'était pas stipulé dans le dossier c'est que j’était sa compagne et qu'elle n'était pas seule pour régler ses soucis d'argent. Était-elle au courant de cette assurance vie de 200 000 Dollars ? Pourquoi après plus de trois années Laura n'avait-elle pas changé le nom du bénéficiaire ?
Toutes ces questions me torturaient l'esprit mais ne devaient pas me faire oublier la confiance que j'avais en elle..Puis lentement, accablée de fatigue et de peine, je m'endormis...
Mon téléphone sonna et me réveilla en précipitation.Je jetais un regard rapide à l'horloge . Mon Dieu 10H30 ! La nuit fut courte..
- Salut Nick, je sais , je sais je suis à la bourre..désolée panne de réveil ce matin...
- Toi t'as encore bossé tard hier soir; je t'appelles pas pour ça, on a un mandat du juge Culler pour perquisitionner chez Barely.
- Quoi?! mais quand, je veux dire à quelle heure vous y allez?
- On est en voiture, on devrait y être d'ici une heure, le temps d'aller récupérer le mandat chez le juge. Je te donne l'adresse et tu nous y rejoins, note... c'est le 4123 West Century boulevard.
"Merde ! Si ils voient que je vis ici c'est foutu !" me dis-je à voix basse . Je me mis à courir dans toute la maison effaçant la moindre trace de moi; cadre photo; vêtements; brosse à dent; tout ce qui pouvait faire penser que Sara ne vivait pas seule. J’appelai en catastrophe mon ancien colocataire.
- John c'est Gabe, j'ai besoin de toi c'est urgent!
- Quoi, qu'est ce qu'il se passe ? Tu me fais peur là !
- Pas le temps de t'expliquer, ramène tes fesses en vitesse chez Sara !
- Ok j'arrive.
Quelques minutes plus tard,John arriva en précipitation.
- Alors qu'est ce qu'il se passe?!
- Il faut que tu prennes toutes mes affaires et que tu les ramènes chez toi. Je t'expliquerai tout plus tard, là je n'ai pas le temps, j'ai juste besoin que tu me rendes ce service.
- Ok mais...je m'inquiète vraiment là...
- Fais simplement ce que je te dis et ne dis rien à personne.
John inquiet, prit mes affaires et repartit.
Un peu plus tard, j’entendis des voitures se garer devant la maison. Un rapide coup d’œil à la fenêtre...C'était bien eux.Je me précipitais par la porte de derrière et comme si de rien n'était me dirigeais vers Nick.
- Salut!
- Salut Gabe, je vois que tu t'es pas changée entre hier et aujourd'hui...En fait tu étais avec quelqu'un et tu me fais croire que tu bossais, petite cachotière, me dit-il en rigolant.
- Je t'assure que j'aurai préféré, lui dis-je en souriant.
- Bon trêve de plaisanterie, on est là pour trouver des preuves supplémentaires alors faut y aller.
Nick se retourna vers plusieurs officiers de police et leur donna les directives à suivre.
Je faisais semblant de chercher des preuves dans tout le salon en priant de n'avoir rien oublié, alors que trois officiers s'occupaient de l’étage et Nick du garage.
- Alors ça a donné quoi au garage?
- Rien à part quelques outils en tout genre et quelques vidéos érotiques lesbiennes bien dissimulées dans un vieux carton.
Je ne savais même pas que Sara avait ces vidéos, dommage j'imagine bien ce qu'on aurait pu faire avec...Oula sors de tes rêves Gabe, ce n'est ni le lieu ni le moment.
- Hey Gabe ça t'intéresse? me dit Nick en éclatant de rire.
- Ha ha très marrant, arrête un peu j'aimerais bien que tu me lâches avec tes vannes foireuses.
- Hé t'es de mauvais poil toi aujourd'hui.
Une heure plus tard nous sortions de la maison sans preuve qui pouvaient incriminer d'avantage Sara.
Nous retournions au poste et rassemblions tous les éléments acquis jusque-là pour constituer le dossier en vu du procès.
J'essayais de me rassurer en me disant qu'il n'y avait pas assez de preuves contre elle et que le jury allait l'acquitter.
La sonnerie du téléphone de mon bureau me sortit de mes pensées. C’était l'officier de garde qui me disait que Sara désirerait me voir.
Je descendis à l'étage inférieur et rentrai dans sa cellule minuscule.
- Mon amour, tu m'as manquée, j'ai passé une nuit horrible, à vrai dire je n'ai pratiquement pas dormi..
- Chérie...on a perquisitionné chez toi ce matin...
- Quoi ?! mais...personne ne m'a rien dit...et comment...comment tu as fait pour tes affaires...??
- Ne t'inquiètes pas John est venu tout récupérer, tu as eu l'avocat ?
- Oui...il m’a dit que ça va être très difficile vu les relations tendues que j'avais avec Laura et tous ces témoignages qui disent que j'étais présente chez elle à l'heure du crime. Dis moi que c'est un cauchemar... que je vais me réveiller et que je serai à la maison avec toi... Que ce weekend on sera chez tes parents... que ce soir on va au cinéma et qu'en rentrant à la maison tu me feras l'amour toute la nuit...
- J'aimerais mon cœur je te le jure... ne t'inquiètes pas, je suis sûre que le jury va t'acquitter, enfin voyons il n'y a aucune preuve matérielle à part ces soit disant empreintes sur l'arme du crime mais qui t'appartenaient aussi autrefois...
Je la serrais fort contre moi et ces quelques minutes passées avec elle me semblaient quelques secondes...
- Je dois y aller...je t'aime...
Et dans un dernier baiser, je refermais la porte qui me séparait d'elle... Je la regardais avec tant d'amour et tant de tristesse... Elle était là, se tenant face à moi plus belle que jamais... Elle me souriait pour ne pas m’inquiéter... C'était Sara... Elle faisait tout pour moi, dès que j'allais mal ou que le boulot devenait trop dur à supporter parfois, elle me faisait ce sourire qui émerveillait toutes mes pensées et me réchauffait le cœur.A ces moments là j'oubliais toutes douleurs quelles quelles soient.
Une fois remontée à mon bureau, je restais là fixée devant l'écran de mon ordinateur, les yeux dans le vide le plus total.Nick s'approcha de moi.
- Ça a pas l'air d'aller fort beauté... qu'est ce qu'il se passe?
- Rien, juste un peu de fatigue.
- Tu devrais rentrer te reposer un peu, je finirai le boulot pour deux.
Rentrer...mais pour aller où ? dans cette maison si vide sans elle ? Pour trainer des heures à me marteler la tête de questions sans réponses...Pour dormir dans un lit avide de chaleur avec pour seul réconfort, l'odeur de ma bien aimée sur l'oreiller...
Les jours qui suivirent, je continuai l'enquête de mon coté..Toujours rien...je commençais à perdre patience et je sentais mes nerfs lâcher à force de fatigue.
J'essayais de voir Sara mais toujours furtivement pour ne pas se faire démasquer et cela devenait insupportable. Puis elle fût transférée dans un centre pénitencier jusqu'au jour de son procès.Les visites ne pouvant se faire, j'avais droit à cinq minutes de téléphone par jour avec elle.
Le jour fatidique arriva.Le juge Culler entra dans la salle du tribunal et tout le monde se leva.
- Asseyez vous. Nous sommes ici aujourd'hui dans le cadre d'une affaire d'homicide volontaire. Accusée levez vous.
Sara se leva toute tremblante. J’étais assise quelques bancs plus loin.
- Mlle Barely vous êtes accusée d'homicide volontaire que plaidez vous?
- Non coupable votre honneur.
Sara se rassit sur l'ordre du juge.
Les heures passaient, les avocats se battaient comme si ils étaient sur un ring. Les témoins passaient à la barre un après l'autre pour dire qu'ils avaient bien entendu une dispute ce soir là et certains pointaient Sara du doigt en disant qu'ils l'avaient vu sortir de chez Laura à l'heure approximative du crime.
Je la regardais et chaque fois un peu plus, ses larmes se faisaient sentir.Elle cherchait désespérément un regard amical.Quelques amis de l'hôpital étaient venus la soutenir et témoigner en sa faveur.Sara n'avait pas de famille, elle était fille unique et ses parents n’étaient plus là.Comme elle le disait si souvent, j’étais sa seule famille.
Son regard finit par recroiser le mien et ses larmes se mirent à couler en me voyant.
Elle passa à la barre et expliquer ce qu'il s’était passé ce soir là, qu'elles s’étaient effectivement disputées mais que lorsqu'elle était repartie de chez Laura, celle ci était belle et bien vivante.Mais le procureur réfuta en lui disant qu'elle n'avait aucun alibi.Qu'à l'heure où elle était repartie, ce fût le moment où l'heure de la mort fût constatée par les légistes. Sara se faisait accabler de toutes part.
Les jours du procès défilèrent, le jury qui était composé de douze personnes comme vous et moi, la regardait et je pouvais sentir dans leurs regards que le doute sur l'innocence de Sara commençait à disparaitre...
- Votre honneur ! dit le Procureur qui tentait avec acharnement d'envoyer ma femme derrière les barreaux.
J'ai ici un enregistrement pris sur le répondeur de la victime Laura Riso. J'aimerais le faire partager aux jurés avec votre permission Monsieur le juge.
- Faites donc; dis le juge.
- Mesdames, messieurs les membres du jury, j'aimerais que vous écoutiez attentivement ce message. Vous y reconnaitrez la voix de l'accusée.
Je n’étais pas au courant de cet enregistrement ! d'où venait-il ???!!! Nick ! je suis sûre que c'était lui ! il avait dû faire un tour chez Laura lorsque je faisais mon enquête et il ne m'en a pas parlé !
Le procureur mit le magnétophone en route.
" Laura écoutes moi bien! je commence a en avoir marre maintenant et tu sais quoi ?! je vais vite régler les choses à ma manière! je vais mettre un point final à toute cette histoire!"
Puis l'enregistrement s'arrêta. Et le procureur reprit la parole.
- Mesdames et messieurs, comme vous avez pu le constater, Mlle Barely ici présente a proféré des menaces directes à l'encontre de la victime. Mais le plus troublant dans toute cette histoire...c'est que l'enregistrement a été fait quelques heures avant le crime! Oui mesdames et messieurs! Mlle Barely après avoir laissé ce message, s'est rendue directement au domicile de la victime et la suite...??? eh bien la suite vous la connaissez !
- Mais je parlais de régler les choses en contactant mon avocat !!! se mit à crier Sara.
- Calmez vous Mlle Barely! dit le juge d'une voix ferme.
A ce moment même, je compris que tout était terminé... C’était sûr... le jury allait la condamner.
Sara le sentit elle aussi et s'effondra en pleurant, son avocat essayant de la soutenir un bras autour de son épaule.
C'était le moment de la délibération...Le procureur avait fait sa plaidoirie et malheureusement il avait été plus fort que son ennemi maitre Bradford, l'avocat de ma bien aimée.
L'attente avait été interminable, je faisais les cent pas dehors en attendant le délibéré...
Quelques heures plus tard tout le monde rejoignit la salle d'audience.
- Levez vous...dit le juge en entrant dans la salle. Membre du jury, avez vous pris votre décision?
- Oui votre honneur... répondit le président des jurés. Après délibération, nous déclarons à l'unanimité l'accusée coupable.
Sara faillit faire un malaise, son avocat la tenant et dans le brouhaha général de la décision du jury, un "Non!" sortit de ma bouche sans que personne ne s’aperçoive qu'il venait de moi.
- Silence ! dit le juge en tapant avec son maillet de bois. Très bien, par les pouvoirs qui me sont conférés par l’État de Californie, je déclare Mlle Barely Sara coupable d'homicide volontaire et en ce fait elle est condamnée à purger une peine à perpétuité dans le centre pénitencier pour femme de San Diego. En attendant votre transfert, vous allez être conduite à la prison de Revok pour votre détention provisoire.
Deux officiers s'approchèrent de Sara pour lui passer les menottes. Elle se retourna et me chercha du regard, je poussais et passais à travers les gens qui se ruaient vers la sortie pour donner quelques infos croustillantes aux journalistes attendant dehors.
Je m'approchai d'elle et lui dit furtivement "je vais te sortir de là".
Elle me dit un je t'aime en le mimant des lèvres.Je la regardai se faire emmener et je sentis mon cœur se serrer comme si on m'arrachait ma moitié.
Trois heures du matin...je tapais à une porte et je ne savais plus trop comment j'étais arrivée là...John m'ouvrit et me vit à moitié ivre.
- Gabe? ça va pas? il est trois heures.....
- C'est Sara...c'est fini...je sais plus quoi faire pour la sortir de là...
Je me jetai dans ses bras pour pleurer toutes les larmes de mon corps qui s’étaient accumulées depuis une éternité.
- Je sais, ils en ont parlé à la télé ce soir...tu aurais dû m'en parler avant, je t'aurais accompagner au tribunal.Écoutes tu es épuisée, tu devrais dormir un peu, là tu n'as pas les idées claires et tu dois être exténuée.
Puis John m'installa dans mon lit qui était encore resté là. Je plongeai en quelques minutes dans un sommeil profond.
Le lendemain matin une migraine horrible me martelait le crâne.
- Tiens Gabe, bois ça tu te sentiras mieux...
- Merci...Je suis désolée pour hier soir, en plus tu sais que ce ne sont pas dans mes habitudes de boire...mais là j'étais désemparée.
- Ne t'en fais pas pour ça, me dit-il en me faisant un clin d’œil. Alors, maintenant que tu as les idées claires, as tu une idée pour essayer de sortir ta femme de cette merde générale?
- Après réflexion, puisque aucune personne de son entourage ne sait quoi que ce soit, il me reste plus qu'à chercher là où personne n'y a pensé...
- Je comprends pas trop là...
- Peut être aller voir mes indics, ils savent tout ce qu'il se passe dans cette ville, j'ai toujours un espoir, on ne sait jamais.
Une bonne douche et deux aspirines plus tard, me voilà au volant de mon 4x4 en direction des bas quartiers.Là bas les gens me connaissaient, ils savaient que j'étais de la police et quand ils me voyaient, ils rentraient chez eux ou changeaient de direction, par peur d'être embarqué.
Soudain j’aperçus Clive au coin d'une rue. Clive était un de mes indics, il dealait toute sorte de drogue. On avait passé un marché lui et moi, je le laissais faire et en contre partie, il me balançait de plus gros poissons.C'était comme ça que ça marchait dans la L.A.P.D.
- Salut Clive, j'ai deux ou trois questions à te poser.
- Salut chef...écoutez là je sais rien, pour l'instant dans le quartier c'est calme.
- Je m'en fous, t'es au courant du meurtre qu'il y a eu il y a quelques semaines, le procès s'est terminé hier.
- Quel procès ?Celui de la bombasse d'infirmière killeuse ?
- Tu sais quelque chose ou pas?
- A part ce qu'on lit dans la presse, non rien de plus.
- T'es sûr de toi là, parce que si tu me mens et que je l'apprends tu sais ce qu'il va t'arriver...
- Non je vous jure chef! je sais rien...allez voir chez les mexicains,peut être qu'ils savent quelque chose, ils savent toujours tout.
Je remontai dans ma voiture et mon portable sonna.
- Gabe Martinez, j'écoute?
- Gabe...
Sara...sa voix tremblante avait du mal à prononcer un mot...Elle pleurait.
- Mon amour, ça va? même si je sais que ma question est stupide.
- Non Gabe ça va pas, je suis en prison! jusqu'à la fin de ma vie et...et ...et tu me manques! je sais qu'il faut pas qu'on puisse remarquer quoi que ce soit mais j'en peux plus, il faut que je te serre dans mes bras!
- J'arrive!
Je fonçais à toute vitesse vers la prison de Revok.Une fois arrivée, je suivis un officier dans une pièce où je pus voir ma femme seule grâce à un ami qui était gardien.
Lorsqu'il referma la porte derrière lui je courus vers Sara pour la prendre dans mes bras, elle fit de même.Elle posa ses mains sur mon visage et m'embrassa comme si elle ne m'avait pas vu depuis des années.
- C'est trop dur...me dit-elle en pleurant, se blottissant de toutes ses forces dans mes bras.
- L'avocat va faire appel ? demandais-je à Sara.
- Il va essayer, de toute façon ma peine ne peut pas être pire...
- Je suis allée voir mon indic' ce matin, il ne savait rien mais m'a dit d'aller faire un tour du côté du quartier d'El Sereno. J'ai peut-être une chance d'apprendre quelque chose, ils savent presque tout ce qu'il se passe dans cette ville.
- Et si il n'y a rien...Je vais passer le reste de ma vie derrière les barreaux ???!!! Je suis innocente !!! et elle se rapprocha de la porte pour le crier avec une plus grande intensité aux gardiens.
Ces derniers lui dirent de se calmer.
- Arrête mon amour...ça ne sert à rien, ils s'en foutent...Fais moi confiance, de quelques manières que ce soit, je te promets que tu ne resteras pas en prison!
- Gabe...Je vais craquer...
Je la serrais fort contre moi, elle pleurait...pleurait tellement que je sentais ma chemise se mouiller de plus en plus.
Le gardien tapa à la porte pour signaler la fin de la visite.
- Sara, regarde moi. Sois forte! ce n'est qu'une question de temps. Je ne te laisserai jamais tomber! et puis...l'orange ne te va pas si mal, lui dis-je avec un sourire pour essayer d'effacer sa peine le temps d'un instant.
Elle me regarda et sourit à ma blague.
- Je t'aime Gabe...Sans toi, je ne suis rien, je suis...seule.
- Tu n'es pas seule, je suis et serai toujours là.
Dans un dernier baiser rempli de larmes, je la laissais regagner sa cellule.
J'allais voir un gardien que je connaissais bien, je l'avais sorti plus d'une fois de mauvaises passes. Il me devait un service. J'allais donc le voir pour lui demander de surveiller Sara de près pour lui éviter d'éventuels problèmes que les autres détenues pourraient lui infliger.
Cette visite terminée, je me remis en route vers le quartier d'El Sereno.
Je posais des questions un peu partout à ces gens qui vendaient de la drogue et à des prostituées, personne ne savait rien.
Soudain j'aperçus Emilio, c’était un dealer qui était connu des services de police, il faisait partie du gang des Zetas, un des plus violents de Los Angeles.
- Emilio...Je savais que t'étais sorti de prison...
- Eh oui...les flics n'ont jamais rien contre moi, me dit-il avec un sourire.
- Oui je vois ça, bon je vais te poser une question et t'as intérêt de me répondre honnêtement.Le meurtre qui s'est passé il y a quelques temps, la femme qui est en prison en ce moment est une bonne amie à moi et tu vois je veux plus que tout la sortir de là...alors tu sais quelque chose?
- Pourquoi j'aiderais un flic?
Je plaquai Emilio contre le mur avec violence et lui sortis mon arme que je pointai sur sa gorge.
- Hé !!! mais ça va pas !! vous avez pas le droit !
- Écoute moi bien, ça fait plusieurs jours que je ne dors pas, que je ne trouve pas ce que je veux et que cette fille innocente est en prison, alors tu vois là je sens que mes nerfs vont pas tarder à lâcher ! soit tu me dis ce que tu sais, soit je te met une balle dans la tête et tu sais que je peux maquiller ça en guerre de gang ! me tentes pas Emilio !
- Ok ok !!! tout ce que je sais c'est qu'un client toxico m'a parlé de cette histoire ! A....apparemment une fille lui aurait parlé de quelque chose en rapport avec ça !
- Où ? Qui ? Réponds ! et je le serre encore plus fort en enfonçant le canon de mon revolver sur sa gorge.
- Il se fait appeler "tulipe" à cause de son tatouage et il traîne du coté de Downtown ! c'est tout ce que je sais je te jure !
- Tu vois quand tu veux, lui dis-je en souriant.
Ok Downtown; le quartier des toxicomanes...Mais je ne voyais pas le rapport...Pourquoi une toxico serait-elle impliquée dans cette histoire?
Il était 22h00...Je vis tous ces gens errer comme si ils n'étaient que l'ombre d'eux même.
Cette drogue qui les envoyait vers un autre monde où ils se sentaient à l'abri, les détruisait à petit feu.
Je m'approchais d'un couple qui était assis sur le trottoir en train de fumer du crac.
- Inspecteur Martinez, j'aimerais savoir où je peux trouver celui qu'on appelle "tulipe".
- Il est pas là et qu'est-ce tu lui veux à "tulipe", c'est mon ami le touche pas, me dit l'homme complètement défoncé.
- Je veux juste lui parler c'est tout.
Dans ce métier si il y avait bien une chose que j'avais apprise c'était qu'avec les toxicomanes les menaces ne servaient à rien.
- Reviens demain, il doit me ramener une dose, me dit-il avant de s'écrouler par terre pour planer.
Je rentrai donc chez moi, cette maison était si vide . J'entendais encore les éclats de rire de Sara retentir dans la maison. Je me souvins de cette soirée où pour la première fois je lui avais déposé un baiser devant la porte.Son parfum si envoutant m'avait transportée tout le long de cette soirée, je n'avais pensé qu'à elle.Je repris une douche bien chaude pour me détendre et me traînai jusqu'au lit pour y trouver le repos.
8h00, mon portable sonna.
- Allo?
- Gabe, c'est Nick, qu'est-ce tu fous on te voit plus au bureau tout va bien?
- Oui...ça va...je suis juste un peu fatiguée ces derniers temps...s'il te plait, j'aimerais prendre quelques jours de repos, tu peux m'arranger ça?
- Oui bien sûr... mais tu es sûre que ça va? tu sais que si tu as des soucis beauté, je suis là pour toi...
- Merci Nick mais c'est juste un peu de fatigue...
Je raccrochai et regardant l'heure je décidai d'aller voir Sara, il fallait qu'elle sache que j'avais une piste.
Arrivée à Revok, je rejoignais ma femme dans cette pièce qui était le témoin de notre amour caché.
- Bonjour mon amour, comment ça va?
- ça pourrait aller mieux...merci pour la surveillance rapprochée mon cœur. Personne n'ose s'approcher de moi, me dit Sara le sourire aux lèvres.
- J'ai une nouvelle qui peut nous donner un peu d'espoir, hier j'ai une piste qui m'a conduite jusqu'à Downtown au quartier des tox'. Il y a là-bas un homme qui se fait appeler "tulipe" et qui apparemment sait quelque chose sur ce crime.
- Un toxicomane??!! mais quel rapport? Laura ne se droguait pas et elle avait encore moins de fréquentations de ce genre ! À moins qu'elle ait changé avec les années...
- Je ne sais pas mais ça vaut le coup d'aller creuser ! j'ai peut-être une chance de prouver ton innocence qui sait ? lui dis-je en la prenant contre moi.
- Ne me donne pas de faux espoirs...je n'ai plus envie de tomber de haut...
- Cette fois-ci c'est la bonne, je le sens mon cœur !
Sara vit l'espoir dans mes yeux et ne voulait pas gâcher ce moment, même si au fond d'elle, elle avait abandonné tout espoir.
- Je te crois et te fais confiance chérie...
Elle posait sa main sur mon visage pour le caresser et me regardait avec beaucoup de tendresse.
- Je t'aime tellement Gabrielle Martinez...tu as changé toute ma vie ce soir là, où tu es arrivée avec tes blessures...
- Je remercie ce dealer de s’être défendu lors de son arrestation, lui dis-je avec un grand sourire.
Elle déposa un baiser sur mes lèvres et le gardien rompit ce moment magique en tapant à la porte.
Voilà, une journée de plus sans elle...Je me remis en route vers le quartier de Downtown en espérant trouver "Tulipe".
Je n'avais même pas eu besoin de chercher longtemps. Je vis au loin un homme en débardeur blanc, avec un tatouage de tulipe assez voyant.
- Salut, c'est toi qu'on appelle "tulipe"?
- ça dépend...
- et de quoi?
- de ce que tu lui veux à "tulipe"...
- Je veux juste qu'il me dise si il sait quelque chose sur le meurtre de Laura Riso qui a eu lieu il y a quelques semaines.
- Je sais peut-être quelque chose...T'as combien sur toi?
- 50 dollars et une plaque de flic ça te convient?
- Eh merde ! c'est bon je suis clean ok?
- Je m'en fous de ce que tu prends ou refourgue aux autres, pour le moment ce qui m'intéresse c'est ce que tu sais sur ce meurtre.
- Ok...bon écoute, y a une fille que je connais de vue, qui me prend un peu de came de temps en temps... La dernière fois elle était défoncée totale et elle s'est mise à parler de cette meuf, j'ai pas bien compris le truc et bref elle parlait de cette meuf qu'elle aurait butée je sais plus trop pourquoi...
- Y a combien de temps?
- Une semaine presque deux environs...
- Comment tu sais qu'il y a un rapport entre ce que je te demande et ce qu'elle t'a raconté?
- Elle rigolait parce qu'elle disait que le meilleur dans tout ça, c'est que c'est une autre qui a pris à sa place...
- Ok, elle est où, c'est qui?
- Oula calme toi...je sais pas qui c'est mais je sais qu'elle traîne dans le quartier Est de Downtown. Tu la reconnaîtras, elle a un piercing rose sur les lèvres.
A l'annonce de cette nouvelle, je partis en courant rejoindre ma voiture et démarrai en trombe.
Enfin une piste sérieuse! " Sara aies confiance, je vais te sortir de là! je me rapproche du but!"
L’Est de Downtown... quartier qui était pris d'assaut par des S.D.F, des prostituées qui vendaient leur corps pour une dizaine de dollars... Je marchais à la recherche de cette fille dont "Tulipe" m'avait parlé. Je posais des questions et essayais de monnayer des informations.Soudain, une prostituée me dit qu'elle la connaissait et qu'elle vivait dans un des immeubles insalubres qui se trouvait face à moi. Après avoir récupéré les informations, je courrai en direction de son appartement et frappai à la porte.Elle m'ouvrit sans mal, pensant que j'étais un de ses clients qui devait venir.
- T'es qui toi ? Désolée je me tape pas les gonzesses me dit-elle, ne tenant presque pas sur ses jambes.
J'entrais en forçant le passage et refermais la porte derrière moi.
- Je sais que t'as tué quelqu'un il y a quelques semaines de ça, je veux savoir qui!
- Quoi ?! non mais t'es qui toi pour me poser ce genre de question ?
- Je te laisse 1 minute pour me répondre...
Je commençais à sortir mon arme dans l'espoir de l'intimider.
- Oula, oula...on se calme ma jolie, je sais pas qui t'es ni ce que tu me veux...
- Plus que 30 secondes...
- Quoi? tu vas me flinguer? me dit-elle en éclatant de rire.
Je charge mon arme et la met en joue.
- 5 ; 4 ; 3...
- Ok ok!!! ouais, c'est moi !
- C'est moi quoi?
- J'ai buté une meuf...enfin ma sœur...
- Ta sœur?! expliques.
- L'autre soir je suis allée chez ma sœur pour qu'elle me prête un peu de fric...mais madame a pas aimé que je replonge dans la drogue, alors elle a voulu me foutre dehors...Mais cette salope, elle avait du fric à moi, l'héritage de nos parents et bref, de là, je l'ai butée.
- Ta sœur c'est quoi son nom?
- Pourquoi tu veux savoir tout ça? je sais même pas qui t'es , tu me braques avec ton flingue là...
- Son nom !
- Ok, ok calme toi... Laura Riso qu'elle s'appelait...
ça y est !! je la tenais!! je sentis une chaleur m'envahir, comme si on me libérait de mes chaînes. Je pensais à Sara qui allait retrouver ce sourire et cet espoir qu'elle avait perdu !
- Ok, je me présente, inspecteur Gabrielle Martinez et saches qu'au nom de la loi je vous arrête pour le meurtre de Laura Riso, vous avez le droit de garder le silence et...soudain, elle se mit à convulser et tomba au sol.
- Non ! qu'est ce qui se passe??? hé ! ouvres les yeux ! lui dis-je en lui tapotant le visage.
Après ses convulsions, elle ne respirait plus et gardait ses yeux grands ouverts.
J'écoutais son pouls...Je ne sentais rien...J'étais là au sol, la seule personne qui pouvait sortir Sara de là, dans mes bras, morte...Je me mis à pleurer avec cette femme sans vie près de moi...J'avais fait tout ça pour rien ! toutes ces recherches, toutes ces nuits à en perdre le sommeil !
"Mon amour pardonne moi...Je n'ai pas été à la hauteur..." Je me relevai et fracassai tout ce qu'il y avait dans l'appartement en hurlant comme pour faire sortir ma rage.Une idée me traversa l'esprit...Peut-être y avait-il une preuve, une trace de sang, quelque chose qui pourrait prouver la culpabilité de cette fille morte dont je ne connaissais même pas le prénom.
Je me mis à chercher tout et n'importe quoi dans l'appartement. Des vêtements tâchés de sang! peut-être que ça pourrait marcher ! Avant de partir, j’appelais une ambulance pour qu'ils viennent constater le décès, en prenant soin de ne pas dire qui j'étais.
Je roulais à toute vitesse en direction du labo et me remis à penser à tout ce que cette fille m'avait dit...Elle ne pouvait pas mentir...Je savais que Sara était innocente.
Arrivée au labo, j'interpellai Lisa qui travaillait pour la scientifique.
- Lisa ! j'ai un énorme service à te demander !
- Gabe?! qu'est ce qu'il t'arrive?
- J'ai besoin que tu m'analyses tout ça en urgence, dis moi si le sang qu'il y a dessus, correspond à celui de Laura Riso.
- Riso?! mais cette affaire est classée...
- S'il te plaît...fais le pour moi...
Lisa me sourit et fit un mouvement de tête pour approuver ma requête.Elle me dit que les résultats seraient prêts d'ici une heure.
Je faisais les cent pas comme un lion en cage en attendant ces foutus résultats dont toute ma vie ainsi que celle de Sara dépendaient.
Lisa m'appela...
- Gabe, j'ai les résultats des analyses...Je suis désolée ça ne correspond pas; je ne sais pas à qui appartient ce sang mais ce n'est pas celui de Laura Riso...
- T'es sûre?
- Oui Gabe...
Je sentis le monde s'effondrer sous mes pieds...Dans un dernier espoir je tentais d'aller convaincre Nick de ce qu'il s'était passé...
- Gabe, mais enfin voyons tu ne vas pas me dire que tu es allé croire "tulipe" pour cette histoire ! on ne le veux même pas comme indic', tout ce qu'il nous raconte ce sont des "cracs"! et cette toxico, une prostituée qui t'as racontée ce que tu voulais entendre parce qu'elle a eu peur ou tout simplement dans l'espoir que tu lui donne de l'argent pour se payer une dose sans avoir à vendre son corps.
Je sentais bien que Nick ne me croyait pas, si lui avait du mal à croire en mon histoire, je n'imaginais même pas les jurés!
- Au fait Gabe, pourquoi cherches tu tant que ça à prouver l'innocence de cette fille?
- Une intuition Nick...juste une intuition...mais apparemment je me suis trompée...
- Au fait...Barely sera transférée dans deux jours à la prison de San Diego; tu veux être du voyage?
- Non...je te laisse régler ça comme un grand, lui dis-je avec le sourire.
Une heure plus tard, me voilà de nouveau dans cette pièce où j'attendais avec appréhension l'arrivée de Sara. Je la vis entrer avec un grand sourire aux lèvres.
- Alors ???!!! ça a donné quoi ?? dis moi que tu sais quelque chose qui peut me faire sortir de là !
- Mon amour...je...je suis désolée...
Elle me vit me tenir là face à elle avec un regard rempli de larmes...Elle comprit de suite.
- Ok... je suis bonne pour rester là jusqu'à la fin de mes jours... Mais merde ! qu'est ce qu'il m'a pris de croire que je pouvais sortir d'ici !
J'essayais en vain de la calmer et lui racontais toute l'histoire.
- Sa sœur?? je pensais qu'elle était en cure de désintoxication...Elle m'en avait parlé quelques fois mais leurs rapports étaient tendus du peu que je me souvienne...
Le gardien entra et me dit que c'était le moment pour Sara de regagner sa cellule.
- Je reviens te voir demain...
- Il faut que je m'habitue à ne te voir qu'ici à partir de maintenant..me dit Sara en lâchant ma main lentement avant de rejoindre le gardien.
J'errais dans cette maison, dans le noir...Je m'assis sur le canapé et allumai la télé...Je ne savais même plus quoi faire, je cherchais une occupation, je n'avais même pas faim...Je voulais juste dormir pour rejoindre Sara dans mes rêves.Il n'y avait que là que je pouvais la serrer librement dans mes bras.
Comment ? Comment cette histoire a pu nous arriver à nous ? J'ai toujours été droite, honnête ! Sara était une femme au cœur énorme, toujours prête à aider les gens ! C'est à ce moment précis que j'avais compris...Je compris la seule chose qui me restait à faire...
8h30, j'attendais Sara...
- Gabe ?! mais qu'es ce que tu fais là à cette heure-ci ?
- Sara, as tu confiance en moi ?
- Bien sûr mon amour, pourquoi cette question ?
- Tu me ferais confiance au point de me confier ta vie ?
- Oui évidemment...pourquoi toutes ces questions ?? tu me fais peur...
- J'avais juste besoin de le savoir...
Et sans rien dire de plus, j'embrassai Sara comme pour la première fois, puis je sortis de cette pièce.
Quartier d'El Sereno, J'aperçus mon "ami" Emilio toujours fidèle au rendez-vous.
- Ah non pas encore toi...qu’est ce que j'ai fait?
- Je ne suis pas là pour toi. Emmène moi auprès de ton boss Carlos il me semble.
- Mais t'es dingue !! Carlos va te buter ! il peut pas se voir les flics !
- Dans ce cas là je ne vois pas en quoi ça te dérange...emmènes moi auprès de lui.
- Comme tu voudras, mais je t'aurais prévenue.
Emilio me fit passer par les ruelles du quartier qui appartenaient aux Zetas. Certains membres me regardaient comme si ils voyaient en moi l'ennemi. Puis nous arrivâmes dans un immeuble qui était le repère de Carlos Sanchez, chef du membre des Zetas.
- Emilio, qu'est-ce que tu me ramènes là? demanda Carlos.
- Elle a insisté pour vous parler boss...
Emilio s'écarta pour me laisser parler en tête à tête avec son patron qu'il craignait par dessus tout.
- Sais-tu qui je suis? parce que moi je sais qui tu es...me demanda Carlos.
- Oui je suis flic comme vous le savez déjà. J'ai un marché à vous proposer.
- Un marché ? Avec les flics ? il se mit à rire.
- Vous voulez m'écouter ou pas ?
Il s’arrêta de rire et reprit son sérieux. Il me fit signe de continuer à parler pendant qu'il se servait un verre de whisky.
- Voilà un dossier, comme vous pouvez le constatez il est très épais ! dans ce dossier, il y a de quoi vous envoyer vous et votre gang à l'ombre jusqu'à ce que vous puissiez plus manger qu'avec une paille.J'ai une affaire à régler et si vous m'aidez je fais disparaître ce dossier et vous serez aussi blanc que neige..
- Et pourquoi je vous aiderais alors que je peux simplement vous buter ici et maintenant et brûler ce dossier?
- Parce qu'il y a des copies qui seront envoyées demain à 15h30 à moins que je ne sois là avant pour annuler l'envoi à tous mes coéquipiers, en expliquant où je me trouvais et qui aurait pu me tuer. Bien entendu, tueurs de flics pour la L.A.P.D. ça veut dire que pendant une perquisition dans votre quartier les balles vont fuser. Et honnêtement si vous sortez vivant de tout ce merdier, je veux bien faire partie de votre gang demain..
- Argument de poids...Mais ce n'est pas assez...
- Je propose en plus 200 000 dollars maintenant et 100 000 de plus une fois que tout sera réglé.
- Ok, je vous écoute...
Le lendemain matin, dernières vérifications...Mon arme était en état de marche, tout était prêt.Je passais les derniers coups de fil...Tout était en place.
11h00, je montais dans une voiture qui n'était pas la mienne et me mis en direction de la Westport avenue.Je regardais le paysage de cette ville qui m'avait vue naître et m'avait fait grandir.Un coup de téléphone à mes parents pour leur dire que je les aimais et que si ils n'avaient plus de nouvelles de moi durant un certains temps, qu'ils ne s’inquiètent pas.
Au loin j’apercevais des voitures de police et un fourgon. C'était l'heure. Je mettais ma cagoule pour ne pas qu'on me reconnaisse, j'accélérais en me mettant en travers des voitures de police. J'étais rejointe une dizaine de secondes plus tard par un camion abritant une quinzaine d'hommes tous cagoulés, autant armés que moi.Tous les policiers se mettaient à sortir de leur voitures et sortaient leur armes pour tirer.
Les balles fusaient de toutes part, j'avais laissé comme consigne de ne pas tuer un seul agent, juste les blesser.Je courais à travers les voitures pour rejoindre le fourgon; un policier se tenait devant moi et me braquait.Je lui mis un coup de crosse avec mon arme et il tomba à terre, d'autres arrivaient et je leur tirais dans les jambes ou les bras, pour qu'ils cessaient de me mettre en joue.Je tirais deux coups de fusil sur la serrure du camion, entrais et vis Sara apeurée qui ne savait pas ce qu'il se passait.
- Sara suis moi !
- Gabe ? c'est toi ?!!!
- Suis moi maintenant et baisses toi ! Reste toujours derrière moi et accroche toi à mon gilet par balle pour que je puisse tenir mon fusil en joue !
Sara s'accrochait à moi de toutes ses forces, alors qu'on courait à toute vitesse pour rejoindre la voiture, les hommes du gang Zetas nous couvraient avec leurs tirs.
- Montes dans la voiture vite ! criais-je à Sara.
Je démarrais en trombe de mon côté alors que le camion prit l'opposé pour avoir plus de chance de s'en sortir.
- Gabe !! mais t'es dingue !!! Qu’est ce t'as foutu là ???!!!
- C'était le seul moyen de te sortir de là et tu le sais très bien !
- Mais ta carrière et...et où on va aller ???
- Je m'en fous, jusqu'à présent j'ai toujours fait les choses dans les règles et voilà ce qui nous arrive ! T’inquiètes pas pour le reste j'ai tout prévu et maintenant laisse moi conduire !
J'entendais les sirènes des voitures qui nous pourchassaient sans les apercevoir dans mes rétroviseurs. Je pris plusieurs ruelles pour les semer. Je rentrais dans un parking sous terrain pour rejoindre une voiture qui nous attendait, afin que les policiers ne nous cherchent plus.
Dans la voiture, Carlos et un de ses membres étaient à l'avant.
Nous nous arrêtâmes un peu plus loin, là ou était garée mon 4x4.
- Voilà ce que tu m'avais demandé, me dit Carlos en me donnant deux passeports.
- Nous sommes quittes, lui dis-je. Les copies ne seront pas envoyées et elles seront détruites. Voilà les 100 000 dollars supplémentaires que je t'avais promis.
Puis dans une poignée de main, le chef des Zetas nous souhaita bonne chance, avant de regagner sa voiture et de démarrer.
Sara me regarda et se jeta dans mes bras. Je la serrais fort contre moi.
- Merci...
- On a pas le temps pour ça, tiens prends ces vêtements et change toi. L'orange n'est pas une couleur à la mode pour le moment, lui dis-je en rigolant.
Une fois Sara changée, je lui dis de se mettre dans le coffre du 4x4 et lui mis une couverture par dessus pour être cachée.
Je démarrai et sur le chemin, des voitures de police étaient partout à la recherche de ma fugitive.
Je vis un barrage et un officier me fit signe de m'arrêter...
- Bonjour, contrôle de police. Nous sommes à la recherche d'une criminelle qui s'est enfuie il y a environ 45 minutes.
- Bonjour sergent, je suis l'inspecteur Martinez, lui dis-je en lui montrant ma plaque. Je suis au courant de son évasion, c'est pour ça que je suis là, j'ai été appelée en renfort.
- Pardon inspecteur...je ne savais pas. Je vous en prie passez.
Je franchis le barrage sans mal...C'était fait. Je donnais des derniers coups d’œil dans le rétro pour voir que tout allait bien, personne ne me suivait.
- Sara, on a passé les barrages, j'attends qu'on s'éloigne un peu avant que tu puisses sortir.
Quelques minutes plus tard, j'étais engagée sur la route me menant tout droit à notre nouvelle destination. Sara sortit et se glissa entre les sièges pour se mettre à l'avant. Elle me prit la main et me sourit, je voyais ses yeux pétiller comme si aujourd'hui, était le plus beau jour de sa vie.
- Tu es folle d'avoir fait tout ça...juste pour moi...
- Pour nous...Je t'avais dit que je te sortirais de là quoi qu'il en coûte. Je t'aime trop pour être éloignée de toi.
- Et maintenant...où allons nous?
- Les plages de sable fins, les cocotiers, les tequilas...le Mexique, lui dis-je avec un grand sourire.
- Ouaaahh, le Mexique?! tu risques ta vie pour me sortir de prison et en plus tu m'emmènes vers une destination de rêve! Gabrielle Martinez c'est officiel je veux vous épouser !
- Pourquoi pas...ce ne serait pas une si mauvaise idée que ça, lui répondis-je en souriant.
J'avais tout prévu pour qu'on ne nous recherche pas au Mexique... Les faux passeports avec de nouvelles identités ainsi qu'une maison sur la plage que j'avais pris soin de louer sous un faux nom avant de faire évader Sara.
Des heures plus tard, nous avons passé la frontière du Mexique sans problèmes,je vis Sara complétement rassurée. Elle savait qu'à ce moment précis plus rien ne pourrait nous séparer.
Non plus rien...