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| Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack | |
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Auteur | Message |
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Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Dim 27 Juil 2014 - 23:18 | |
| Pseudo de l'auteur : Mack
Nombre de chapitres : 24
Rating de l'histoire : NC18 Genre de l'histoire : Romance, Sport
Résumé de l'histoire : Solveig ANDERSEN est une star du handball norvégien évoluant dans le meilleur championnat au Danemark. Danielle KASLER est une anonyme du championnat français. Elle n'avait pas prévu que sa vie changerait à cause (ou grâce) à un tournoi de début de saison...
Remarques diverses : Des passages ont été réécrits ou ajoutés depuis la première publication sur le site.
Dernière édition par Mack le Lun 28 Juil 2014 - 0:37, édité 1 fois | |
| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Dim 27 Juil 2014 - 23:42 | |
| EUROPE – Prologue
Dimanche 20 août 2006 – 19h22 | Préparation de l’équipe de Lyon | Bonjour tout le monde. Marie au rapport. Je suis de retour de vacances pour vous donner les dernières infos de ce début de saison 2006-2007 de handball féminin. Les filles sont allées terminer leur préparation au Danemark, à Copenhague plus précisément. Elles vont jouer 3 matchs contre Karlsruhe (Allemagne), Bergen (Norvège) et pour finir le club hôte avec en tête de file Solveig ANDERSEN. L’équipe est partie au complet. Les 3 recrues de cette saison venant de Montpellier, Paris et Aix en Provence font partie du voyage. Dane reprend sa place comme en fin de saison dernière et sera même titulaire à ce poste. Je vous tiendrai au courant des résultats dès que j’en saurai d’avantage. Liste des joueuses : (en gras les titulaires)
1 | Sophie | ORGANI | Gardienne | | 2 | Isabelle (Isa) | GADAGNE | Arrière droit | | 6 | Virginie (Gie) | PASSARD | Demi-centre | Sui | 7 | Sarah | ROSBANE | Arrière gauche | | 8 | Caroline (Caro) | COPIN | Pivot | | 9 | Julie | PACE | Ailière gauche | | 11 | Delphine | DELMAS | Ailière droite | | 12 | Rebecca (Bec) | LEEST | Gardienne | Ang | 14 | Judith | LEVING | Arrière gauche | | 16 | Danielle | KASLER | Arrière droit | | 18 | Pauline | ARTMANN | Demi-centre | Bel | 20 | Aurore | CASLEUX | Ailière droite | | 21 | Stéphanie (Steph) | HAY | Ailière gauche | | 23 | Elléanore (Ella) | MARTIN | Pivot | |
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Dernière édition par Mack le Dim 7 Déc 2014 - 22:10, édité 2 fois | |
| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Dim 27 Juil 2014 - 23:57 | |
| COPENHAGUE - Rencontre Le fond de l’air était presque frais à Copenhague en cette fin août mais cela n’étonna nullement Solveig. Elle s’était garée sur le parking réservé aux joueuses. Elle pressa le pas pour rentrer dans le Copenhague Aréna. Elle était là pour assister au premier match de ce tournoi de préparation à la nouvelle saison. Solveig ANDERSEN, Norvégienne, était la joueuse star de l’équipe de Copenhague évoluant au plus haut niveau du championnat de handball du Danemark mais aussi la capitaine de la sélection norvégienne. Elle avait fêté ses 26 ans au mois de mai et s’apprêtait à entamer une saison qui la mènerait au championnat du monde en France. Ses objectifs étaient d’être championne du Danemark, remporter la coupe EHF (coupe d’Europe des clubs, équivalent de la coupe UEFA au football) et surtout devenir championne du monde pour bien préparer les jeux olympiques de 2008. Cela faisait déjà un mois qu’elle et le reste du groupe avaient repris l’entraînement. Cette semaine, elles devaient jouer trois matchs, sorte de mini championnat, contre des équipes Française, Allemande et Norvégienne. Ce soir elle allait assister à l’opposition entre Lyon et Karlsruhe. Elle ne connaissait pas du tout l’équipe française mais elles étaient qualifiées en coupe d’Europe donc étant des adversaires potentielles, il fallait prendre tout ça avec sérieux. Solveig retrouva ses coéquipières dans les tribunes et se concentra sur l’échauffement des deux équipes. Elle remarqua vite la numéro 16 de l’équipe lyonnaise, pas pour ses talents de joueuse, car à cet instant, elles en étaient à l’échauffement collectif sans ballon, mais pour sa manière de bouger. Ses gestes étaient fluides, pas saccadés comme ses partenaires. Elle devait mesurer moins d’1m80 et semblait assez tonique. Solveig se lança un pari avec elle-même : quel était le poste de cette joueuse ? *Pas gardienne. Hum… Je la dirais plutôt droitière donc… Allez : ailière gauche.* Le match commença et Solveig put se rendre compte de son erreur, la numéro 16 n’était pas ailière et encore moins droitière. Elle jouait arrière droit et avait un bras gauche très solide. Sa défense était agressive mais pas violente et surtout elle avait un sens de l’anticipation et du jeu qui lui permettait de compenser les centimètres qui lui manquaient face aux grandes attaquantes Allemandes. Sur un tir en extension, elle s’aperçu aussi qu’elle avait une excellente détente. Elle fut encore plus étonnée quand à deux minutes de la fin, elle la vit déclencher le tir qui portait son nom. « Le Andersen ». Un geste comparé au lancé du javelot. Le match se finit sur une victoire de deux buts pour Lyon. Et de grosses stats pour cette numéro 16. Solveig salua ses amies et partenaires et reprit le chemin du parking. Elle avait été surprise par le jeu de cette fille. Elle ne s’attendait pas à ça mais elle se dit que le match Lyon Copenhague allait être intéressant. Il serait le dernier de la compétition pour les deux équipes. *** Mardi 22 août 2006 – 10h14 | Premier résultat | Juste pour vous donner le résultat du match Karlsruhe – Lyon d’hier. Je n’ai pas beaucoup d’informations car mon Danois est inexistant. Ce que je peux vous dire c’est que Lyon a gagné 28 à 26. Et que Dane a marqué 7 ou 8 buts. | *** Danielle prit place dans les tribunes de la salle, il y avait du monde, bien plus que la veille pour leur match. Elle était venue observer leurs futurs adversaires aussi bien les Norvégiennes de Bergen que l’équipe hôte Copenhague. Hier, elle avait joué sans connaître les Allemandes et elle n’aimait pas trop ça. Danielle KASLER, née en France, était ce que l’on pourrait appeler un ovni dans le monde du handball français. Elle avait commencé le hand deux saisons plus tôt après une carrière au plus haut niveau en football. Elle commençait sa première saison au niveau Elite du championnat de France à un poste de titulaire avec l’équipe de Lyon. En décembre, elle fêterait ses 24 ans. Cette saison, les objectifs du club étaient le championnat, la coupe de France et la coupe EHF où elle retrouverait peut être Copenhague et Solveig ANDERSEN. La saison dernière, elles avaient fini troisième derrière les deux grands clubs phares du championnat français. Elle sortit son cahier et commença à prendre des notes sur les placements des deux équipes. Elle aimait l’analyse, décortiquer le jeu de l’adversaire. Elle le faisait déjà quand elle jouait au football. Son entraîneur lui avait déjà parlé du travail défensif qu’elle aurait à faire face à ANDERSEN. Elle concentra un peu plus son étude sur elle. Elle l’avait déjà vu jouer surtout en équipe nationale. Elle l’avait découverte en 2002 au championnat d’Europe où la Norvège avait terminé à la deuxième place. Victoire assez facile des danoises contre les norvégiennes, l’écart de buts n’était pas énorme mais Copenhague avait maîtrisé le match de bout en bout, laissant même en fin de deuxième mi-temps ses cadres sur le banc de touche. Le match fini Danielle referma son cahier et suivit son entraîneur et le flot de la foule pour sortir. Elle choisit de rentrer à pied à leur hôtel le laissant prendre seul un taxi. Solveig avait très vite repéré la joueuse de la veille assise dans les tribunes. Pendant les instants où elle s’était retrouvée sur le banc, elle l’avait observée prendre des notes et discuter avec l’entraîneur de l’équipe de Lyon. Son physique l’avait déjà attiré hier surtout pour des raisons sportives mais aujourd’hui elle dut s’avouer qu’elle la trouvait mignonne dans son jeans et t-shirt à capuche. Le match en lui-même était un bon match de reprise. Contre les allemandes l’engagement physique serait un peu plus fort, cela permettait une montée en puissance. Solveig se rendit compte qu’elle était presque impatiente de jouer contre cette énigmatique numéro 16 lyonnaise. *** Mercredi, le match contre Bergen avait été plus facile que celui contre Karlsruhe, moins physique mais plus technique ce qui arrangeait Danielle. Hier, elle était allée regarder à nouveau le jeu des Danoises pour être prête aujourd’hui et éviter de prendre une raclée car l’écart entre le Danemark et l’Allemagne avait été plus conséquent que deux buts. Et surtout, ANDERSEN avait été la meilleure marqueuse avec treize buts à son compteur. Ce qui annonçait énormément de travail pour Danielle dans quelque minutes. Solveig arrêta de s’étirer le temps de regarder le tir de la numéro 16 adverse. Elle avait enfin appris son nom : Danielle KASLER. Elle était à nouveau venue l’observer contre les Norvégiennes et elle l’avait vue dans les tribunes la veille. Solveig s’était amusée en rentrant du match à lancer une petite recherche sur son adversaire du jour et ce qu’elle avait trouvé l’avait très étonnée. Au début, elle avait pensé à un homonyme car elle ne trouvait des informations que sur une joueuse de football. Mais en voyant les photos, elle comprit que c’était la même. KASLER était donc une ex-joueuse de football qui avait remporté le championnat de France à tout juste 16 ans et qui avait été sélectionnée en équipe de France espoir la même année jusqu’à ses 21 ans date à laquelle, elle avait subitement arrêté sa carrière. Il lui fallut trouver le site d’une fan de l’équipe de Lyon et demander la traduction sur Google pour avoir des informations sur son parcours de handballeuse. En l’espace de deux saisons, elle était passée du plus bas niveau départemental au plus haut niveau de l’élite. Et si Solveig s’appuyait sur ce qu’elle lisait et ce qu’elle avait vu sur le parquet, cette Danielle KASLER devait faire partie de ces personnes qui ont une aptitude à pratiquer tous les sports et en plus à être très bonnes. L’affrontement prévu sous peu allait être très intéressant. Ce soir là, si l’équipe de Lyon ne se fit pas écraser par Copenhague ce fut grâce à l’abnégation et à la précision de Danielle. Elle arriva à limiter l’écart de buts par ses tirs à 9 mètres, seule arme qu’elle arrivait à utiliser face à Solveig qu’elle avait beaucoup de mal à effacer à 7 mètres. De l’autre côté, Solveig dut lutter âprement pour se défaire du marquage de Danielle. Elle avait, elle aussi, abusé des tirs à 9 mètres car Danielle arrivait à bien lire ses courses vers la cage. Le fait marquant du match pour Solveig fut quand, dans les dix dernières minutes de la deuxième mi-temps, Danielle, dans son tir en extension, changea de main pour trouver l’ouverture et envoyer un missile de la main droite dans la lucarne. Dans l’histoire du hand féminin, il y avait très peu de joueuses capables de faire ça. *Elle était peut être un peu droitière aussi. Je ne m’étais pas complètement trompée…* *** [Pour des soucis de compréhension pour les non anglicistes, les non danoises, les non norvégiennes… le reste des conversations va s’écrire en français mais vous vous doutez bien que dans la logique chacun parle dans sa langue et Solveig et Danielle vont communiquer en Anglais] *** Les deux équipes après le match s’étaient retrouvées dans un bar pour célébrer la fin de leur tournoi de préparation. Danielle était assise dans un coin lessivée par son match. De son côté Solveig ne pouvait s’empêcher de la regarder. « Sol, on t’a jamais dit que c’était pas bien de regarder les gens comme ça, intervint Liv, gardienne de l’équipe. » — Je ne fais rien de mal. — Tu vas lui faire peur à force. — Si tu ne l’as pas déjà terrorisée sur le terrain renchérit Katri, ailière droite. Vu ce que vous vous êtes mis à chaque contact. — Je sais déjà qu’elle a du répondant. — Et qu’elle n’est pas en sucre. — C’est sûr c’était le match dans le match, reprit Liv. Les seuls moments où vous avez pu jouer librement c’est quand l’une de vous deux était sur le banc. Et ce changement de main, je ne l’ai pas vu partir son tir bras droit. — Elle nous l’avait bien caché sur les matchs précédents celui-là, coupa Solveig. — A mon avis, elle ne nous a pas tout montré. — Ça c’est sûr… — Qu’est ce que tu as derrière la tête Sol ? — Moi, rien de spécial. Vous m’excusez, je vais essayer de parler à quelqu’un. Danielle vit son entraîneur s’asseoir à côté d’elle. « Comment tu vas après ce match ? » — J’ai besoin de quinze jours de repos. — C’est vrai que c’était très engagé. Mais tu as fait un très bon match. Tu as encore progressé depuis la saison dernière. — Tous les matchs de la coupe d’Europe vont être comme ça ? — Peut-être pas tous. Ce soir c’était le haut du panier Européen. J’espère piocher des équipes un peu plus faciles. — Je vote pour. — Je pense que tu as impressionné beaucoup de monde ce soir. — Tu crois ? — Tu as presque les mêmes stats qu’ANDERSEN, à un but près. Et ton changement de bras de tir ça, c’était fort. — C’était un peu en désespoir de cause. J’avais plus de jus pour aller encore au duel face à elle. — Ta hanche ça va ? Tu la sentais un peu hier. — Ça va, elle ne m’a pas gênée. — Fais un point avec le kiné demain. — Ok. — Je te laisse, j’ai l’impression que quelqu’un veut te parler. Danielle vit Solveig s’avancer vers sa table. « Bonsoir. Tu parles anglais ? » — Oui. — Heureusement car mon français est très rouillé. — Pas de problème. — Je peux m’asseoir ? — Je t’en prie. — Au fait, je m’appelle Solveig. — Ça je sais. Moi c’est Danielle mais tout le monde m’appelle Dane. Solveig prit place en face de Danielle. Premier point positif, elle parlait anglais sinon tout aurait été plus compliqué. Elle n’aimait pas avoir recours à un interprète quand elle voulait discuter en tête à tête avec quelqu’un. — C’était un bon match ce soir. — Oui. Très instructif sur nos faiblesses. — Vous n’en avez pas tant que ça, lui répondit Solveig en souriant. — Vous avez laminés nos ailes. — Ça, c’est entièrement de ta faute. Si tu nous avais plus laissé rentrer dans l’axe, on n’aurait pas été obligé de passer par les côtés. — Ah ben si j’avais su. Un silence s’installa. Et pour la première fois Solveig arriva à capter le regard de Danielle. Elle avait les yeux bleu gris. Sans rompre le contact, elle reprit la conversation. — Tu as fait un très bon match. — Pas si bon que ça vu tes stats. — Elles sont plus faibles que les deux matchs précédents. — Tu devais être un peu fatiguée du match d’hier. J’ai eu un jour de repos supplémentaire. — C’est gentil de me trouver des excuses mais ne minimise pas ton match. Je t’ai observée depuis le début de la semaine tu sais monter en puissance quand il le faut. Surtout quand tes adversaires sont plus grandes que toi. — Mes adversaires sont pratiquement toujours plus grandes que moi. — Tu mesures combien ? Je dirais un peu moins d’1m80. — 1m75. Et toi ? — 1m83. — Je me disais aussi qu’il avait fallu que je saute beaucoup. Solveig aimait beaucoup l’humour de la française. Elle aurait pu se vanter des buts qu’elle avait marqués, des interceptions effectuées mais non elle, elle parlait équipe, amélioration et se tournait presque en dérision. — J’ai beaucoup aimé jouer contre toi. — Merci. Mais c’est plutôt à moi de dire ça. Si il y a deux ans on m’avait dit que je jouerais un jour contre Solveig ANDERSEN, j’aurai bien rigolé. Et aujourd’hui je suis là à discuter avec toi. Comme quoi le monde parfois il peut tourner différemment. — Pardon ? — C’est une expression de ma Grand-mère. Ça veut dire que parfois l’improbable se produit. — Tu jouais au football avant ? — Oui. — Pourquoi tu t’es mise au hand ? — Envie de changement. — C’est un sacré changement de passer de l’élite féminine du foot français au plus bas niveau du hand féminin, pour remonter au niveau élite du championnat français. Danielle la regarda surprise. — Et oui, j’ai fait quelques recherches. Tu m’intriguais. — Je t’intriguais ? — Et tu m’intrigues encore plus depuis ton changement de bras. — Ho ! — Tu es capable de tirer des deux bras à la même puissance ? — Tu me questionnes pour connaître toutes mes aptitudes au cas où l’on se rencontrerait en coupe d’Europe ? Solveig ne put retenir un petit rire. — Je suis démasquée. — En la regardant rire, Danielle ne put contredire les journalistes qui l’avaient classée dans les plus belles femmes de l’année. Elle aimait beaucoup ses yeux noisette et ses cheveux châtains très clairs. — Vous repartez quand ? — Dimanche en début d’après midi. Décollage à 14 heures. — Tu as prévu quelque chose demain ? — Nous avons quartier libre pour visiter Copenhague. — Tu aimerais le visiter avec moi ? — Tu veux me servir de guide ? — Oui j’aimerai bien. — Et bien, c’est une proposition qui ne peut pas vraiment se refuser. Je dois voir le kiné demain matin vers 9 heures. Je pense en avoir pour une petite heure mais ensuite, je suis libre. — Tu es blessée ? — Rien de grave, juste un coup que j’ai reçu sur la hanche avant-hier et qu’il faut surveiller. — Bien, on peut se dire à 10 heures dans le hall de ton hôtel. — Oui. — A demain alors. Dors bien. — Merci. Toi aussi. Solveig lui fit un dernier sourire et retourna vers ses partenaires. Liv fut la première à voir son air satisfait. « Tu as la même tête que le chat qui vient de manger la souris. » — C’est presque ça. — Explique ? — J’ai rendez-vous demain matin avec elle pour lui faire visiter la ville. — Visiter la ville ou visiter ta chambre, intervint Katri ? — La ville. Je te rappelle que je n’ouvre pas ma maison à la première fille que je croise. — C’est vrai mais c’est la première fois que je te vois draguer une joueuse adverse, dit Liv. — Elle t’a tapée dans l’œil ou quoi ? revint à la charge Katri. — Peut-être. — Tu déconnes ? — Non. Je ne sais pas. Elle m’attire. Toutes se tournèrent vers Danielle qui avait été rejointe par certaines de ses coéquipières, et durent constater qu’elle avait beaucoup de charme cette petite française. — Elle t’attire ? Tu sais qu’elle joue à Lyon, qu’elle vit à Lyon, en France. Une fois lancée Katri avait du mal à s’arrêter. — Oui, je sais. — Et vous vous êtes parlées en quelle langue ? Ne me dis pas qu’elle parle Norvégien en plus. — En Anglais, elle parle très bien anglais. Elle a un accent très British avec un je ne sais quoi supplémentaire. — Ne t’embarque pas dans une situation galère Sol. — On verra. Je vais rentrer. Je suis crevée. — Elle t’a épuisée, ça commence bien. — Katri… Avant de quitter le bar, Solveig jeta un dernier regard à Danielle et ne put s’empêcher de lui faire un petit signe d’au revoir. Quand la jeune femme lui rendit son salut en y ajoutant un sourire, elle s’en trouva soulagée. Dehors, dans l’air frais de cette fin d’été, elle inspira un grand coup pour se remettre les idées en place avant de monter dans sa voiture. Elle ne savait pas ce qu’elle attendait de sa journée de demain mais ce dont elle était sûre c’est que ‘Dane’ ne la laissait pas indifférente. Et qu’en cet instant si elle avait été dans la voiture assise à côté d’elle, elle l’aurait sûrement embrassée. De son côté, Danielle essayait de répondre aux questions qu’on lui posait. Se fut Isabelle GADAGNE, la remplaçante de Danielle au poste d’arrière droit, qui commença : « Qu’est ce qu’elle te voulait ANDERSEN ? » — Parler du match. — C’est tout ? — Et savoir si j’avais la même puissance de tir dans les deux bras. — Tu lui as répondu quoi ? — Que je n’allais pas lui dévoiler toutes nos armes au cas où l’on se rencontrerait en coupe. — T’es hallucinante, sûrement la meilleure joueuse au monde vient te parler et toi tu ironises et tu l’envoies limite promener. — Je ne l’ai pas envoyée promener. — Ouais. Elle n’a parlé qu’à toi, tu as remarqué ? — Non, je n’ai pas fait attention. — A part le jeu des adversaires, je me demande à quoi tu fais attention. — A plein d’autres choses. — Mouais. En attendant ta championne d’Europe est partie. — Et alors, je ne comptais pas lui payer un verre. Et ce n’est pas ‘ ma’ championne d’Europe. — C’est ce qu’on dit mais tu la mettrais bien dans ton lit. — On n’est pas toutes comme toi Isa. Sur ce je vais y aller dans mon lit… Seule… Danielle sortit un peu agacée. Elle n’aimait pas les discussions qui tournaient autour de sa vie privée. Et encore moins quand c’était Isa qui s’en mêlait. A aucun moment, elle n’avait pensé à mettre ANDERSEN dans son lit. De toutes les manières, elles ne vivaient pas sur la même planète et Danielle évitait autant que possible les histoires d’un soir. Et encore plus quand il s’agissait d’une star mondiale du hand. Mais la journée de demain pouvait être une expérience intéressante. *** Samedi 26 août 2006 – 01h23 | Résultats Divers | Alors en vrac et sûrement dans le désordre, je vous donne les infos récupérées sur différents sites : Lyon a battu Karlsruhe Copenhague a battu Bergen Lyon a battu Bergen Bergen a battu Karlsruhe Copenhague a battu Karlsruhe Et… Copenhague a battu Lyon Dane aurait fait un gros match face à ANDERSEN, ne marquant qu’un but de moins. Et il paraîtrait qu’elle aurait fait son spécial bras droit. L’équipe reprendra l’entraînement Mardi, j’irai à la pêche aux informations. | *** A 9h55, Solveig vit sortir Danielle de l’ascenseur. Elle était arrivée vers 9h30 et avait pris le temps de lire le journal pour voir les commentaires du match d’hier. Les journalistes étaient très élogieux sur la jeune Française et tous louaient ses qualités physiques. Elle profita des quelques secondes qu’il fallut à Danielle pour la repérer pour la regarder. Elle était encore plus mignonne qu’hier. Elle la retrouvait très décontracte : t-shirt manche trois-quarts, jeans et baskets. Elle portait aussi un sac à dos sur une épaule. « Bonjour Dane. » — Bonjour Solveig. — Comment vas-tu ? — Bien et toi ? — Quelques courbatures. Ta hanche ? — Juste un hématome à surveiller. — Bien. Tu es prête à y aller ou bien tu dois faire autre chose ? — Non c’est bon. Je te suis. Solveig guida Danielle jusqu’à sa voiture. Et une fois installées : — Il y a des lieux où tu veux aller en particulier ? — A part la petite sirène que j’ai promis de prendre en photo pour ma petite sœur, je te laisse juge. — Quel âge a-t-elle ? — 13 ans. — 13 ans ? Tu as 24 ans c’est ça ? — Pas encore, à la fin de l’année. Et oui j’avais 10 ans quand ma petite sœur est née. Je suis une enfant précoce, ma sœur est une enfant tardive. — Comment s’appelle-t-elle ? — Tête d’ampoule. — Pardon ? — C’est le surnom que je lui ai donné quand elle était bébé. Elle s’appelle Zoé. — C’est joli Zoé. Allez, je t’emmène voir la petite sirène. *** La journée passa à toute vitesse. Solveig avait emmené Danielle voir la petite sirène, le quartier Nyhavn, la Tour Ronde, le chateau de Rosenborg, la place d'Amalienborg, le quartier de Christiani et pour finir le parc d'attractions Tivoli. Elles avaient tout d’abord déambulé dans les allées du parc avant d’aller faire un tour sur le plus haut carrousel du monde, Himmelskibet et d’enchaîner par le palais des glaces. Elles finirent devant les montagnes russes en bois: Rutsjebanen. « Tu aimes ça ? Demanda Solveig. » — Les sensations fortes ou me faire peur ? — Les deux. — Oui. — Alors on y va ? — Tout à l’heure, je t’ai dit que je te suivais alors avance. Solveig aimait le sourire de Danielle et le côté espiègle qu’elle avait dans le regard. Elles prirent place dans le wagon. — Si tu as peur, tu peux me tenir la main si tu veux, dit en rigolant la joueuse norvégienne. — On verra qui a peur la première. Il y avait du défi dans la voix et dans les yeux de la française. Le wagon se mit en mouvement. Et à la première descente, Solveig saisit la main de Danielle, et la serra un peu plus fort quand tout s’accéléra. Une fois le tour fini Solveig était un peu décoiffée et tenait toujours la main de Danielle. — Nous sommes arrêtées. Tu peux me lâcher si tu veux. — Pardon. Je fanfaronne et c’est moi qui finis accrochée à toi. — J’aurai peut-être dû te dire qu’un de mes oncles travaille dans une fête foraine. J’ai passé deux étés avec lui. Alors les manèges à sensation je maîtrise. On continue ? — Que veux-tu faire ? — Manger. — Bonne idée. *** La nuit était complètement tombée sur Copenhague quand Solveig se gara devant l’hôtel. Elle coupa le contact et se tourna vers Danielle. « J’ai passé une excellente journée, Solveig. Merci. » — Moi aussi. — Je me suis bien amusée. Je vais pouvoir reprendre le travail comme si je revenais d’un week-end prolongé. — Tu travailles ? — Et oui je ne suis pas une star du hand moi. — Tu dois être au travail lundi matin ? — Lundi après midi. Le silence s’installa. Danielle posa la main sur la poignée de la portière. -Je vais te laisser rentrer. Tu m’as déjà accordée beaucoup de temps. Tu avais sûrement d’autres choses à faire. — Passe une bonne nuit. Et rentre bien demain. — Merci. Et puis peut-être qu’on se croisera en coupe d’Europe. — Franchement, j’espère. — Au revoir Solveig. — Au revoir Dane. Danielle sortit de la voiture et rentra dans le hall de l’hôtel. Solveig la regarda disparaître, secoua la tête pour se remettre les idées en place, mit le contact et prit la direction de chez elle. *** Solveig n’avait pas sommeil. Elle tournait en rond dans son salon. Elle pensait à Danielle. Pour se changer les idées, elle alluma la télévision. Elle passa d’une chaîne à l’autre jusqu’à tomber sur la rediffusion de leur match qui allait commencer. Elle appuya sur la touche enregistrement et se cala dans son canapé. Elle ne connaissait pas cette fille en début de semaine et à présent elle n’arrivait pas à la sortir de sa tête. Elle l’avait quittée depuis quoi, pas plus de deux heures et elle n’avait qu’une envie : aller la retrouver. Elle la regarda sur l’écran, elle eut le temps de voir ses expressions, chose qu’elle n’avait pas pu faire pendant le match. Elle avait ce regard déterminé, le visage sérieux, l’air concentré à chaque instant. Même quand elle marquait, elle donnait l’impression de tout se suite penser à l’action suivante et ne perdait pas de temps à lever les bras. Elle revit cette action où elle changeait de bras de tir et avec quel naturel elle l’avait fait. Et c’était ça, le naturel de la joueuse française qui l’avait attiré dès le départ. Et la journée d’aujourd’hui l’avait conforté dans son envie d’en savoir plus. Elle voulait la revoir. Demain après son interview pour TV2, elle irait la retrouver à son hôtel. Elle alla se coucher la tête pleine des images de Danielle en action ballon à la main. *** Solveig se gara en vrac devant l’aéroport et couru à travers le terminal d’enregistrement. *Pourquoi il faut que ce soit celui du fond.* Son interview avait duré bien plus longtemps que prévu, le club ayant profité de l’occasion pour faire quelques photos pour le site internet. Elle avait ensuite filé à toute vitesse laissant en plan un peu tout le monde. A l’hôtel, elle avait appris que l’équipe avait déjà quitté les lieux depuis plus d’une demi-heure. La circulation avait été dense sur la voie rapide menant à l’aéroport. Elle avait tambouriné de son pouce sur le volant, légèrement agacée jusqu’à ce qu’elle atteigne le terminal. Elle arriva au comptoir d’enregistrement du vol pour Genève. Et ne vit aucune trace de l’équipe de handball lyonnaise. « Bonjour, est ce que vous pouvez me dire si le vol pour Genève à déjà embarqué ? » — Oui, il y a quinze minutes. L’embarquement est clos. — Merci. *Et merde. Je n’ai vraiment pas de chance.* Elle repartit en sens inverse, récupérer sa voiture toujours à moitié sur le trottoir, le moral en berne. Dans l’avion, Isa arriva enfin à coincer Danielle pour pouvoir lui poser les questions qui lui brûlaient la langue. « Tu étais où hier ? Nous t’avons cherchée pour aller faire un tour mais tu avais disparu. » — Je visitais la ville. — Avec qui ? — Quelqu’un. — Qui. — Un guide. — Ne te fous pas de ma gueule. T’es rentrée à plus de 23 heures, je connais aucun guide qui fait de telles heures sup. T’étais avec qui ? — J’étais avec Solveig. T’es contente. Répondit Danielle agacée. — ANDERSEN. T’as passé la journée et la soirée d’hier avec ANDERSEN ? Et alors la soirée était chaude ? — Isa, occupe-toi de ta vie. L’hôtesse de l’air vint demander à Isa de s’asseoir correctement et de boucler sa ceinture, ce qui laissa un répit à Danielle. Elle ne voulait pas s’interroger sur Solveig car cela ne lui apporterait rien de plus qu’un bon mal de tête. Elle avait partagé une super journée avec une double championne d’Europe et il valait mieux en rester là. Elles ne se recroiseraient pas à moins que le hasard les mette sur le même parquet en coupe mais vu le nombre d’équipes engagées les probabilités étaient minces. Une fois le voyant des ceintures éteint, elle mit les écouteurs de son lecteur MP3 dans les oreilles et s’isola grâce à la musique. Espérant que ceci dissuaderait Isa de revenir à la charge. ***
Dernière édition par Mack le Dim 7 Déc 2014 - 22:14, édité 1 fois | |
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Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Lun 28 Juil 2014 - 0:37 | |
| AMSTERDAM - Aveux Le championnat avait repris aussi bien au Danemark qu’en France. Copenhague était pour l’instant invaincu en trois rencontres. Du côté de Lyon, les choses étaient plus compliquées mais le bilan était plutôt positif après deux matchs. Solveig suivait le parcours de Danielle grâce au blog d’une supportrice lyonnaise nommée Marie, qui assistait à tous les matchs, en faisait des comptes rendus et filmait aussi. A chaque mise à jour, elle imprimait l’article et demandait à Eva leur ailière Belge de lui traduire le texte. Elle avait étudié le Français à l’école mais ne s’en était jamais servi. Elle avait donc oublié au fil du temps. Elle était frustrée de devoir passer par une traductrice car cela l’empêchait de relire les commentaires. Elle avait donc décidé de reprendre des cours de français. En attendant, elle devrait compter sur la discrétion d’Eva. Elle n’avait pas envie que toute l’équipe sache qu’elle s’intéressait toujours à Danielle. Cette dernière avait des stats remarquables en ce début de saison. Leur pivot avait fini meilleure marqueuse des deux premiers matchs, Danielle prenant la deuxième place. Mais ce qui intéressait le plus Solveig c’était les autres résultats : ballons gagnés, ballons perdus, interceptions, temps de jeu, nombre d’exclusions de 2 minutes, nombre de fautes. C’était grâce à ces stats que l’on connaissait une joueuse. Le tirage du premier tour de la coupe d’Europe avait été fait la semaine précédente. Toute l’équipe l’avait suivi avec intérêt. Elle rencontrait une équipe tchèque, match retour à Copenhague. Lyon devrait aller chercher sa qualification à Amsterdam. *** Dimanche 17 septembre 2006 – 11h13 | Championnat - Journée 02 Lyon – Bordeaux 27 - 25 | Premier match à domicile… Et première victoire sur notre parquet. Après le bon début de championnat au Havre avec une victoire +3, le match d’aujourd’hui confirme la bonne lancée de l’équipe. Le travail du mois d’août paye d’entrée. Dane très présente à son poste d’arrière droit prend encore plus de volume en attaque. Se positionnant même à la deuxième place des buteuses de l’équipe. Résultats des 2 premières journées en fin de ce post: Avec deux victoires, Lyon se place tout de suite en tête du classement. Au contact de Metz et Besançon. | *** Copenhague n’eut aucun mal à battre Prague. Grâce à internet, Solveig avait pu suivre l’évolution du score du match aller de Danielle. Privées de leur pivot blessée, le score avait été serré. Demain, elles commenceraient le match avec seulement un but d’avance. Amsterdam ce n’était pas si loin de Copenhague. Assise devant son ordinateur, Solveig hésitait à franchir le pas. Pour l’instant, elle était la seule à connaître son attirance pour la joueuse française, mis à part Eva qui avait fait mine de croire à son histoire de curiosité sur une joueuse prometteuse. Car aller à Amsterdam, c’était reconnaître qu’elle voulait une relation avec Danielle sans savoir si cette dernière était ouverte à ça. Elle avait peur. Peur de se faire jeter, peur que Dane se moque d’elle, peur de souffrir. Sans savoir vraiment comment, elle se retrouva sur le site de l’aéroport de Copenhague en train de regarder les horaires d’avion pour être à l’heure pour le match. Elle trouva un aller-retour qui rentrait dans son planning un peu serré et après avoir reçu son billet électronique par mail, elle alla se coucher. *** Le match était sur le point de commencer quand Solveig prit place dans les tribunes. Pour faire bonne figure, elle sortit son bloc de notes sportives. Mais au lieu de dessiner les tactiques des deux équipes, elle se mit à écrire ce qu’elle ressentait pour la numéro 16 qui évoluait en rouge et bleu ce soir. Le match était engagé mais avec leur effectif au complet Lyon eut beaucoup plus de facilité à battre la défense néerlandaise. Le score final fut de plus cinq pour les françaises. Malheureusement, un long arrêt de jeu suite à un problème d’affichage du panneau lumineux avait retardé la fin du match. Si elle s’attardait encore elle allait être en retard à l’aéroport. Alors que Danielle revenait vers son banc après avoir claqué dans la main de toutes ses partenaires et des adversaires, Solveig ne pouvant plus attendre se leva et l’appela : « Dane !» Danielle leva les yeux vers la tribune juste derrière leur banc de touche. Une dizaine de gradins plus haut Solveig lui faisait signe, lui indiquant le coin du terrain à l’opposé de la sortie des vestiaires. Elle s’excusa auprès de son entraîneur et rejoignit la joueuse norvégienne, complètement étonnée de la voir ici. « Salut ! Qu’est ce que tu fais là ? » — Je n’ai pas trop le temps de rester malheureusement, je dois prendre le dernier avion de ce soir qui rentre sur Copenhague sinon je serais en retard demain matin à l’entraînement. — Je comprends. — Je voulais te donner ça. Elle lui tendit une feuille pliée en quatre. Je me sens ridicule comme une adolescente de 15 ans. Lis ça, s’il te plaît. — Heu… Oui. — Je dois filer. Mais avant, je voulais te dire que tu as fait un super match. Vous méritez votre qualification. — Merci, répondit Danielle complètement perdue dans cette discussion. — Bon ben à plus j’espère. — Au revoir. Merci d’être venue. Solveig commença à partir mais sur une impulsion, elle fit demi-tour et vint déposer un baiser sur la joue droite de Danielle. Un peu hébétée cette dernière regarda Solveig disparaître dans la foule, se secoua pour revenir à l’instant présent et alla retrouver le reste de l’équipe. Elle avait tout de même pensé à mettre la feuille dans la poche de sa veste de survêtement. Alors qu’elle allait rentrer dans les vestiaires, Isabelle lui sauta sur le dos. « C’était qui la fille qui t’a embrassée ? » — Personne ne m’a embrassée. — C’est ça et j’ai des hallucinations peut-être ? — Elle m’a fait une bise sur la joue. Ce n’est pas embrasser. — Si tu le dis. Mais c’était qui la fille ? Elle ressemblait beaucoup à ANDERSEN. — Tu fais une fixation sur ANDERSEN Isa, tu t’en rends compte. Elle se dérobait. Si Solveig avait voulu que tout le monde sache qu’elle était là, elle se serait manifestée plus tôt. — Tu ne m’as toujours pas dit qui c’était. — Une amie qui habite dans la région. Elle a profité qu’on jouait ici pour venir me dire bonjour. Tant qu’elle ignorait ce qu’il y avait sur cette feuille, elle mentirait pour protéger Solveig. — Si tu le dis. L’entraîneur vint la chercher. — Dane, il faut que tu te dépêches si tu veux avoir ton avion pour rentrer cette nuit sinon ton rendez vous de travail demain matin va t’attendre un moment. Tu as une demi-heure avant ton départ pour l’aéroport. — Merci. Je me dépêche. Le chauffeur de taxi avait une conduite un peu sauvage mais elle arriva assez tôt pour prendre son avion afin de rentrer chez elle. Elle ne dut pas attendre longtemps pour embarquer. Une fois bien calée dans son siège, elle sortit la feuille de papier qu’elle avait discrètement transférée de sa veste à son jeans. Le comportement de Solveig l’avait déroutée. Elle ignorait complètement ce qu’elle allait trouver. Elle commença sa lecture. Dane Je ne suis pas sûre de savoir ce que je fais là. Je te regarde courir, attaquer, défendre et je me rends compte que j’aimerai te voir jouer tout le temps. Je ne sais pas ce qui s’est passé lors de ta venue à Copenhague. Je n’avais jamais entendu parler de toi avant ton premier match face à Karlsruhe mais tu m’as tout de suite attirée, dès ton échauffement, il y avait quelque chose de différent en toi. Je suis venue avec plaisir te voir contre Bergen, oubliant de me concentrer sur le reste de ton équipe. T’affronter m’a rappelé pourquoi j’aime autant le hand. Car tu n’as pas cherché à me faire mal ou comme certaines le disent : « à se faire ANDERSEN ». Quand tu étais passée tu ne cherchais pas à m’accrocher. Tu as joué réglo et j’ai aimé ça. Au haut niveau, cela devient de plus en plus rare.Je n’ai jamais abordé une joueuse adverse comme je l’ai fait avec toi dans ce bar, avec l’idée de passer la journée avec toi. Sans le savoir à ce moment là, j’aurais aimé que cette journée ne finisse pas. Pour la première fois depuis longtemps j’ai eu envie de te proposer de venir chez moi. J’ai essayé de venir te dire tout ça avant ton départ mais je suis arrivée trop tard à l’aéroport. Après ça, je me suis dit que ça disparaîtrait tout seul, que c’était une simple envie passagère. Mais non, j’ai suivi tes matchs et tes résultats via le net.Tout ce que je te raconte n’est pas très structuré mais c’est un peu la pagaille dans ma tête. Mes proches et mes amis savent que je préfère les femmes mais j’ai toujours gardé cette part de moi secrète auprès des journalistes. Aujourd’hui je suis là dans les tribunes d’un match où je n’ai rien à faire au demeurant. Et si un journaliste me posait à l’instant la question de pourquoi je suis là je lui répondrais « pour toi » car c’est la vérité. Je suis là uniquement pour toi. J’aurais envie de me lever et de t’encourager, d’être une de celles à qui tu tapes la main quand tu rejoins le banc de touche ou que tu reprends ta place. J’en serais presque à souhaiter être ton adversaire pour sentir à nouveau tes mains sur moi. Ou à retourner faire un tour de montagnes russes.Tout ça peut te paraître dingue. Je suis comme tu l’as sous-entendu une star du hand mais je suis avant tout une femme. Une femme qui ressent de l’attirance pour toi.Tu vas peut-être trouver cette lettre ridicule. Il y a sans doute quelqu’un qui partage ta vie à Lyon et tu te moques bien de ce que je ressens. Si c’est le cas, je te demanderais de détruire cette feuille et de le garder pour toi. Si par contre, comme je l’espère dans mes rêves les plus insensés, toi aussi tu ressens quelque chose pour moi, je t’ai noté mes coordonnées plus bas. En espérant avoir de tes nouvelles. Solveig. Danielle relut la lettre plusieurs fois. Le fait qu’elle soit attachée à son siège était une bonne chose. La surprise aurait pu la faire basculer en arrière. Solveig avait de l’attirance pour elle. Elle avait du mal à se faire à cette idée pas parce qu’elle avait quelque chose contre les lesbiennes, bien au contraire vu qu’elle était elle aussi de ce côté là de la barrière, mais plus parce que Solveig était une star. Elle était mondialement connue et reconnue dans le monde du hand et, en Norvège et au Danemark, elle était souvent invitée sur les plateaux de télévision. Pour preuve, tous les extraits qu’elle avait trouvés sur Youtube. Il n’en restait pas moins que Danielle était aussi attirée par Solveig, la journée qu’elles avaient passé ensemble avait ouvert des portes sur la personnalité de la norvégienne loin de la simple image de la joueuse de hand sur papier glacé. Elle avait envie de la connaître avant de s’engager plus loin. Car vivre une relation à distance n’était jamais simple. *** De son côté, Solveig était rentrée chez elle. Elle fixait son portable espérant une réponse de Danielle. *** A peine les portes de l’avion ouvertes, Danielle alluma son téléphone portable. Elle attendit qu’il retrouve le réseau et tout en marchant vers les tapis roulant pour récupérer ses sacs elle tapa son message et l’envoya. *** Solveig qui n’arrêtait pas de tourner et se retourner dans son lit fut arrêtée par la sonnerie de son portable. Elle venait de recevoir un message. Numéro inconnu de son répertoire. ## Je ne trouve rien de stupide, ni de risible dans tout ça. Tu m’attires aussi mais j’ai besoin de te connaître avant. Dane. ## Un large sourire apparut sur les lèvres de la jeune femme. Danielle voulait la connaître. Elle lui répondit. *** Danielle avait repéré son ami Andy qui l’attendait un peu à l’écart de sa porte de débarquement. « Salut Mademoiselle. Vous avez demandé un chauffeur. » — Salut Andy. Merci d’être venu me chercher. — C’est normal. Ton match s’est bien passé ? — Très bien, on continue. — Cool. Elle sentit son portable vibrer. ## Je ne demande que ça te connaître mieux. Comment veux-tu procéder ? ## Devant le sourire de son amie, Andy ne pu retenir un : « Une admiratrice ? » — Je ne pense pas que l’on puisse classer Solveig ANDERSEN dans la case admiratrice. — ANDERSEN ? C’est ANDERSEN qui t’envoie des messages ? — Oui, elle est venue voir notre match. — C’est votre prochain adversaire en coupe ? — Le tirage a lieu demain. — Pourquoi elle était là alors ? — Pour résumer, elle voulait me dire que je lui plaisais. — Tu déconnes ? — Pas le moins du monde. — ANDERSEN. LA bombe norvégienne ? — Oui celle-là même. — Et ben tu ne t’embêtes pas toi. — Pour l’instant il ne s’est rien passé. On va apprendre à se connaître. — Ça te ressemble bien ça. — Mais dis-moi comment tu connais « La bombe norvégienne » ? Je te croyais 100% gay. — L’un n’empêche pas l’autre mademoiselle. Avoue qu’elle est canon. — J’avoue. Une fois installés dans la voiture, Danielle pianota à nouveau sur son portable. *** ## Je t’envoie un mail demain dans la journée. Bonne nuit Sveig.## Sveig ? Solveig sourit. Faute de frappe ou nouveau surnom ? Elle éclaircirait cela demain en répondant à son mail. *** ## Bonne nuit Dane. Récupère bien de ton match. ## « Tu peux arrêter de sourire aux anges à chaque fois que tu reçois un message. Ça devient gênant. » — Ok, j’arrête. Et pour toi comment vont les choses ? Le week-end s’est bien passé ? — Plutôt bien. Ce week-end le bar était plein, il a fallu pousser les clients dehors à 4 heures du matin. Ce serait sympa que tu passes faire un tour un soir. — Je suis passée il y a deux semaines. — Tu es venue un mercredi, ça ne compte pas. — Bien, je me débrouillerais pour venir un week-end pendant le mois d’octobre. — Trop aimable. Merci. Andy tenait un bar gay au sens général du terme où Homo et Lesbiennes se retrouvaient pour boire un coup tranquille la journée et où le soir la piste de danse prenait feu. Danielle avait connu Andy dès sa première année à Lyon et depuis ils étaient amis. *** Danielle n’avait pas sommeil. Trop de sensations différentes en une soirée. Le match, la qualification, la venue de Solveig et sa lettre faisaient tourner beaucoup d’émotions dans son esprit. Elle avait demandé à Solveig du temps pour apprendre à la connaître. S’il n’y avait que la personne qui pouvait lui apprendre qui elle était vraiment, internet pouvait lui dire qui était Solveig ANDERSEN la joueuse. Plutôt que d’aller se coucher, Danielle brancha son PC portable et commença à surfer sur la toile. La première page qu’elle lut fut celle de Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Solveig_Andersen | Solveig Andersen, née le 17 mai 1980, est une joueuse de handball norvégienne évoluant au poste d’arrière gauche. Elle est capitaine de la sélection depuis deux ans. Elle évolue dans le championnat danois sous les couleurs du club de Copenhague. Un tir porte son nom et tout le monde craint son célèbre volt. Clubs : 1987 – 1995 : Bergen (NOR) 1995 – 2001 : Oslo (NOR) 2001 – 2005 : Larvik (NOR) 2005 – … : Copenhague (DAN) Palmarès : Club : - 2001, 2002 et 2003 triple championne de Norvège avec Larvik Sélection nationale Championnat du monde - Médaille d'argent au Championnat du monde 2001 en Italie Championnat d'Europe - Médaille d'or au Championnat d'Europe de handball féminin 2006 en Suède - Médaille d'or au Championnat d'Europe de handball féminin 2004 en Hongrie - Médaille d'argent au Championnat d'Europe de handball féminin 2002 au Danemark Autres - Internationale norvégienne depuis le 29 novembre 2001 contre la Pologne. - 100 sélections en équipe nationale après le Championnat d'Europe de handball féminin 2006, pour 395 buts. Distinctions personnelles - Meilleure handballeuse de l'année IHF 2006. - Meilleure joueuse du Championnat d'Europe de handball féminin 2006 en Suède. - Meilleure joueuse du Championnat d'Europe de handball féminin 2004 en Hongrie. Liens externes (no) Fiche sur le site de la fédération norvégienne [1] Un site consacré à la championne |
Danielle cliqua sur une autre page. Son palmarès était impressionnant. Voir même déstabilisant. Elle était une référence de ce sport. Les petites joueuses de handball voulaient lui ressembler. En lisant cette page Dane n’avait qu’une envie c’était de rester à distance. L’aura de la joueuse dépassait les frontières de la Norvège. En pensant cela, elle se dit que la réponse était peut-être là. Simplement dissocier la joueuse de la personne. Et les photos qu’elle voyait actuellement présentaient une face plus douce, plus accessible de Solveig. Et c’était elle qu’elle voulait connaître.
Dernière édition par Mack le Dim 7 Déc 2014 - 22:16, édité 1 fois | |
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| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Lun 28 Juil 2014 - 22:24 | |
| LYON - Découverte Jeudi 28 septembre 2006 – 12h26 | Coupe EHF 1er tour - Retour Amsterdam – Lyon 23 – 28 (47 – 53) Qualifiées | Hier j’étais à Amsterdam pour suivre le match retour et bonne nouvelle Lyon s’est imposé après un match solide. Le retour de Caro au poste de pivot après sa blessure a facilité la tâche de la ligne d’attaque. La connexion Dane / Caro fonctionne très bien. La défense a été béton jusqu’à ce que l’entraîneur fasse tourner et qu’Isa prenne la place de Dane. Les néerlandaises sont revenues à égalité avant que la situation soit rééquilibrée par 8 minutes de bombardements à 9 mètres de Sarah et Dane. Nous connaîtrons nos prochaines adversaires demain. Si vous avez le temps, allez poser un cierge à Fourvière pour qu’on ne croise pas Copenhague (qui a atomisé Prague) avant la finale. Allez sur ce, je vais dormir car les trains de nuit sans couchette ce n’est pas terrible pour récupérer. | *** Solveig s’était forcée à n’ouvrir sa messagerie que le soir et non toutes les cinq minutes comme ça la démangeait. Danielle lui avait dit qu’elle lui enverrait un mail et elle était impatiente, excitée et anxieuse. Il ne lui fallut pas longtemps pour repérer l’adresse de Dane dans la liste des nouveaux messages… Elle était un peu fébrile avant de cliquer dessus. Elle appréhendait ce qu’elle allait lire. Hier elle lui avait dit qu’elle l’attirait mais est-ce que ça allait suffire pour aller plus loin ? Le texte s’afficha : Dane KASLER (Dane.KAS@hotmail.com)Send to : 28/09/2006 15:05To : Solveig ANDERSEN (sol.ANDERSEN@hotmail.com)Subject : Apprendre à te connaîtreBonjour Sveig. Comment vas-tu depuis hier ? J’ai beaucoup aimé ta lettre. Heureusement que j’étais attachée à mon siège d’avion sinon j’en serais peut être tombée à la renverse. Tes mots ont eu une certaine résonnance en moi. Au début, j’ai étudié la joueuse en toi car c’est cette partie de toi qui allait être mon adversaire. Mais la journée que nous avons passée ensemble par la suite m’a fait découvrir une autre personne qui m’a beaucoup plu. Pas que je n’aime pas la joueuse, au contraire, je la trouve intègre et fair-play mais la personne que tu es en dehors des parquets est plus complexe. Ce jour là, j’aurais aimé faire des tours et des tours de montagnes russes, juste pour continuer de sentir ta main dans la mienne. Le soir quand tu m’as déposée devant l’hôtel, je n’avais aucune envie de descendre de ta voiture.Dans l’avion qui nous ramenait, une de mes coéquipières m’a chambrée car j’avais passé la journée avec toi. Elle disait que j’avais craqué sur toi. A cet instant, je ne voulais pas me poser la question. Tout me semblait bien trop compliqué.Te voir hier dans les tribunes m’a surprise mais m’a semblé tellement naturel en définitif. Je ne connais pas ton emploi du temps mais je serai du 25 au 27 octobre en Belgique à Bruxelles. Si tu as la possibilité de me rejoindre, nous pourrions continuer à faire connaissance. A tantôt. Dane Solveig relut le message plusieurs fois. Et se dépêcha de répondre. *** Assise dans son canapé, Danielle profitait de cette soirée sans entraînement. Ses coéquipières étaient rentrées en début d’après-midi. Pour l’instant, son ordinateur portable sur les genoux, elle consultait les différents résultats des matchs d’hier. En bas de son écran, Danielle vit une petite fenêtre apparaître lui indiquant qu’elle avait reçu un message. Elle cliqua pour ouvrir et sourit en commençant sa lecture. Solveig ANDERSEN (sol.ANDERSEN@hotmail.com)Send to : 28/09/2006 19:35To : Dane KASLER (Dane.KAS@hotmail.com)Subject : Re : Apprendre à te connaître Salut Dane. Tout d’abord, pourquoi m’appelles-tu « Sveig » ? Je n’ai rien contre, j’aime plutôt, ça change de Sol.Sinon je vais bien. Et toi ? Bien remise du match ? Dans deux jours, nous affrontons notre principal adversaire pour le titre et si nous voulons prendre l’ascendant, il faut gagner et bien gagner. Je ne veux pas te compliquer la vie, je sais que les histoires à distance sont compliquées mais nous pouvons essayer. J’aimerais essayer. Pour la Belgique, je pourrais te rejoindre les deux derniers jours. Je suis déjà très impatiente. Tu y seras en touriste ou pour le travail ? Pour commencer à mieux te connaître, quelle est ton équipe de football préférée ? A bientôt. Solveig *** Dane KASLER (Dane.KAS@hotmail.com)Send to : 28/09/2006 19:55To : Solveig ANDERSEN (sol.ANDERSEN@hotmail.com)Subject : Re : Apprendre à te connaître Si je t’appelle Sveig, c’est venu de mon téléphone portable. Quand j’ai voulu taper ton prénom avec l’écriture intuitive il a marqué Sveig au lieu de Solveig. J’ai trouvé ça sympa alors je l’ai gardé. J’avais entendu tes coéquipières t’appeler Sol mais je ne savais pas si j’avais le droit de t’appeler de la sorte alors j’ai opté pour Sveig. Je vais bien, quelques courbatures et bleus mais dans l’ensemble tout est OK. Mon équipe de football préférée est Liverpool. J’ai eu la chance de pouvoir assister à un match de Cup à Anfield Road (leur stade). Les tribunes étaient remplies de rouge (un peu comme quand la Norvège joue ;op ). Et puis, il y avait leurs chants. Entendre « You'll never walk alone » repris par tout le stade c’est WOW. Je vais en Belgique pour le travail ( mais la personne que je dois rencontrer est un père célibataire donc à 17h maxi la journée est finie car il doit aller récupérer sa fille à la crèche. C’est pour ça que j’y vais 3 jours. Donc si tu es d’accord, on pourra se retrouver en fin d’après midi. Je ne crains pas que tu me compliques la vie. Si j’ai dit ça c’est uniquement car j’ignorais si on allait se recroiser un jour et faire des plans hypothétiques n’est pas dans ma nature. Et moi aussi, j’ai envie d’essayer. Et toi, qu’elle est ton équipe de handball préférée ? A moins que tu n’aies aussi une équipe de football préférée ? A tantôt Dane. *** Solveig ANDERSEN (sol.ANDERSEN@hotmail.com)Send to : 28/09/2006 20:24To : Dane KASLER (Dane.KAS@hotmail.com)Subject : Re : Apprendre à te connaître Alors continue de m’appeler Sveig ça me plaît beaucoup. Et tu aurais pu m’appeler Sol, ça ne m’aurait pas gênée non plus. Pour la Belgique dis-moi dans quel hôtel tu descends, je réserverai une chambre dans celui-ci. Et pas de problème pour te retrouver après ton travail. Je connais le chant des supporters de Liverpool pour l’avoir entendu à la télé, en direct live cela doit être encore plus impressionnant. Mon club de hand préféré ? Je ne sais pas, je vais peut être me mettre à supporter Lyon… Pour le football : peut être Rosenborg c’est la seule équipe norvégienne que je connaisse qui ait joué la coupe d’Europe. Plus sérieusement en restant dans les clubs anglais, je dirais Manchester United bien que Christiano Ronaldo m’agace prodigieusement mais j’aime bien Giggs. Serais-tu d’accord pour discuter via la messagerie que j’utilise ? Si tu es Ok, je t’enverrais une invitation. A bientôt.Solveig *** Dane KASLER (Dane.KAS@hotmail.com)Send to : 28/09/2006 20:42To : Solveig ANDERSEN (sol.ANDERSEN@hotmail.com)Subject : Re : Apprendre à te connaître Pour l’hôtel, je suis au « Le Dixseptième. » Rue de la Madeleine, 25, 1000 Bruxelles – Belgique.Pour la messagerie instantanée je suis OK, j’attends ton invitation. Demain j’ai entraînement, je rentre aux environs de 21h. Si c’est bon pour toi alors je serais connectée. A tantôtDane. *** Solveig ANDERSEN (sol.ANDERSEN@hotmail.com)Send to : 28/09/2006 20:51To : Dane KASLER (Dane.KAS@hotmail.com)Subject : Re : Apprendre à te connaître Je réserve de ce pas une chambre. Ok pour moi demain, je t’attendrai à 21h et plus. Je t’embrasse. Solveig*** Vendredi 29 septembre 2006 – 18h32 | Coupe EHF Tirage 2ème tour | Bon les cierges ont à peu près fonctionné. Nous évitons Copenhague mais tombons sur Larvik club actuellement premier du championnat Norvégien. Je ne vous cache pas que ça va être dur. Surtout que le retour se joue en Norvège. Les matchs aller et retour se joueront dernière semaine de novembre et première semaine de décembre le jour n’est pas encore fixé. Pour ceux qui l’ignorent, Larvik se trouve sur la côte sud de la Norvège. Si vous situez Oslo ben vous descendez tout droit légèrement à gauche en regardant la carte et vous ne serez pas loin de trouver. (sinon utilisez googlemap). Premier gros rendez-vous Européen de la saison en perspective… | *** Danielle traversa le parking au pas de course. Elle était en retard sur son planning. Elle avait ressenti une petite pointe au niveau de son dos et le kiné, qui était là ce soir, avait tenu à allonger sa séance d’étirements en fin d’entraînement et à la manipuler un peu. Du coup il était 21 heures et elle n’était toujours pas chez elle. Elle fouilla dans les poches de son jeans à la recherche de ses clés de voiture et de son téléphone. Elle trouva les clés en premier. Après avoir rangé son sac dans le coffre elle s’appuya un instant contre celui-ci pour prendre le temps d’envoyer un message. ## Salut Sveig. Je ne t’ai pas oubliée. Je vais juste être un peu en retard. Je sors juste de l’entraînement. Il me faut 1/2 h pour rentrer. Si tu peux m’attendre… ## Elle était sur le point de démarrer quand la réponse arriva. ## Prends ton temps. Je ne bouge pas de mon canapé. A tout de suite. ## Elle mit le contact et poussa la musique un peu plus forte. Elle ignorait pourquoi elle était si contente. Elle était pourtant crevée de son entraînement mais le mélange d’adrénaline et l’idée de discuter avec Solveig lui donnait un regain d’énergie. A peine arrivée, Danielle mis le reste de gratin de pâtes au micro-ondes et alluma son ordinateur portable. Deux minutes plus tard, elle était installée à table son assiette d’un côté le PC de l’autre. SOL sol.ANDERSEN@hotmail.com On line | | KAS Dane.KAS@hotmail.com On line | KAS : Salut ! SOL : Salut ! Tu n’as pas été sage à l’entraînement pour que le coach te garde à la fin ? KAS : Non, je suis toujours sage. J’ai un point de contracture dans le dos donc j’ai dû laisser le kiné me manipuler. SOL : Comme tu le dis, je n’ai pas l’impression que tu aimes ça. KAS : Je n’ai rien contre le fait de me faire manipuler mais pas par lui. SOL : Pourquoi ? KAS : Je le trouve un petit peu trop « violent » dans sa manière de faire. SOL : Je vois ce que tu veux dire. Tero (notre kiné) est super. Il travaille d’abord sur le mouvement et la respiration. S’il te fait craquer c’est que c’est vraiment nécessaire KAS : Tu crois que je peux prendre rendez-vous ? ;o) SOL : Si ça peut être un prétexte pour que tu viennes, je te prends rendez-vous tout de suite. KAS : Ne me tente pas. SOL : Comment se déroulent tes journées ? KAS : Je fais en sorte d’être au travail à 8h00. Je déjeune sur place. Je pars à 17h00. Je suis à l’entraînement à 17h30. J’en ressors à 20h30 du lundi au vendredi sauf modification. SOL : Ça doit être usant. KAS : J’apprécie les week-ends sans rencontre. SOL : En plus, la coupe d’Europe te rajoute des matchs en semaine. KAS : La crise pour Jeff mon supérieur au travail. On ne sait que 15 jours avant si c’est le mardi, le mercredi ou le jeudi. Mes rendez-vous pro en prennent un coup à chaque fois. SOL : C’est quoi ton job exactement ? KAS : J’aide des sociétés à développer leurs produits. On les suit de l’idée à la fabrication. SOL : Et tu bosses dans toute l’Europe ? KAS : L’Europe économique pour l’instant. SOL : Pas en Norvège alors. KAS : Pas encore mais certains de mes collègues le font. SOL : Tu as un statut spécifique ? KAS : Celui de sportive de haut niveau qui me permet d’aller en stage ou de m’absenter pour des matchs sans que cela soit retenu sur mes vacances ou ma paye. SOL : Tu es payée à Lyon ? KAS : Prime de match c’est tout. Il n’y a que 2 joueuses qui sont salariées du club. Et toi comment se passent tes journées ? SOL : Cela dépend des séances d’entraînement préparées par Thia (notre entraîneur). La plupart du temps c’est une le matin, une l’après-midi. Le matin plus orienté physique, celle de l’après-midi plus tactique. Si celle du matin est annulée, la plupart du temps elle est remplacée par une visite aux soins. Mon emploi du temps est plus cool que le tien. KAS : Tu oublies les interviews, les séances photos, les autographes… SOL : C’est vrai mais ça ne me prend pas 8h par jour. KAS : Pas sûr ! Vu toutes les photos que j’ai trouvées sur le net. SOL : Tu as fait des recherches ? KAS : Il fallait bien que je me fasse une idée. SOL : Et quelle est-elle ? KAS : Comme dirait mon meilleur ami : « Tu es une bombe ». SOL : Ton ami dit ça ? KAS : Oui en plus il est 100% homo donc s’il dit ça c’est que tu es vraiment une bombe. SOL : Tu n’es pas mal non plus. Si tu étais joueuse au Danemark ou en Norvège, on t’aurait déjà proposé de faire de la pub. Tu as un sponsor en France ? KAS : Tu veux dire un sponsor perso ? SOL : Oui. KAS : Non, aucune des joueuses de l’équipe n’en possède un. SOL : Tu devrais tenter ta chance au Danemark ou en Norvège. KAS : Chaque chose en son temps. Je vais déjà essayer de survivre à ma première saison complète en élite. SOL : J’oublie toujours que c’est nouveau pour toi. Tu sembles si à l’aise sur le terrain. KAS : Ce que tu fais croire à ton adversaire est une arme. SOL : Oh ! La joueuse se dévoile enfin… KAS : Je n’en dirai pas plus. SOL : Ok. Je pense que nous allons en rester là pour ce soir. Tu dois être crevée et je ne veux pas abuser de ta faiblesse. Si tu es d’accord, on essaye de se recontacter demain soir ? KAS : Ok pour demain soir. Bonne nuit Sveig. SOL : Bonne nuit Dane. Fais de beaux rêves. KAS : Bye ! SOL : Ha det ! | *** Samedi 30 septembre 2006 – 13h03 | Championnat - Journée 04 Lyon – Rouen 31 - 28 | Victoire très chaotique ! Hier, par tranche de 10 minutes nous avons alterné le bon (voir le très bon) comme sur la combinaison à 3 Caro-Sarah-Dane (cf vidéo en fin d’article) et le catastrophique (voir cauchemardesque) comme quand nous prenons un but sur une attaque placée en supériorité numérique. Heureusement nos cadres ont limité la casse voir même assuré. Au nombre de buts marqués, Caro finit à égalité avec Sarah. Bec a peut-être encaissé beaucoup de buts mais en a sorti aussi beaucoup dans des moments décisifs. Gie a essayé de mettre de l’ordre en communiquant beaucoup sur le terrain mais il faut croire que certaines ne parlaient pas Suisse… Dane, ménagée pendant ce match pour cause de douleurs dorsales, a fait trembler les filets à chacune de ses balles d’attaque. Elle a montré qu’elle était bien la titulaire du poste d’arrière droit. Désolée de dire ça Isa mais tu as bien perdu ta place. Espérons que le week-end prochain ça ira mieux… | *** Danielle se gara n’importe comment sur le parking de la salle omnisports. Pas le temps de faire un créneau, elle était en retard pour l’entraînement. Sa visioconférence avec un client Allemand avait commencé en retard et duré plus longtemps que prévu. En toute logique, il lui restait cinq minutes pour être sur le parquet en tenue. Le timing était très serré. Depuis la reprise du championnat, elle avait l’impression de courir tout le temps. Les journées étaient trop courtes. Elle attendait avec impatience son déplacement en Belgique pour d’une part retrouver Solveig mais aussi pour souffler un peu. *** Dimanche 08 octobre 2006 – 11h43 | Championnat - Journée 05 Rennes - Lyon 21 - 26 | Nouvelle victoire à l’extérieur. Et match beaucoup plus constant que le week-end dernier. Nous avons retrouvé la fluidité des passes entre les lignes et la réussite au tir. Dane fidèle à elle-même a encore fait un gros match en défense prenant même le poste de demi-centre en fin de match pour laisser souffler Gie. Résultat de la journée et classement :
JOURNEE 5 | | | | | | RENNES | 21 | 26 | LYON | | BORDEAUX | 19 | 26 | BESANCON | | LE HAVRE | 31 | 27 | NIMES | | METZ | 28 | 27 | AIX EN PROVENCE | | ROUEN | 33 | 31 | LENS | | TOULON | 29 | 31 | DIJON |
|
| Equipes | Pts | J | G | N | P | But+ | But- | Diff | 1 | LYON | 15 | 5 | 5 | 0 | 0 | 145 | 131 | 14 | 2 | METZ | 14 | 5 | 4 | 1 | 0 | 151 | 136 | 15 | 3 | BESANCON | 14 | 5 | 4 | 1 | 0 | 144 | 110 | 34 | 4 | LE HAVRE | 11 | 5 | 3 | 0 | 2 | 127 | 129 | -2 | 5 | RENNES | 11 | 5 | 3 | 0 | 2 | 132 | 131 | 1 | 6 | BORDEAUX | 10 | 5 | 2 | 1 | 2 | 125 | 125 | 0 | 7 | ROUEN | 10 | 5 | 2 | 1 | 2 | 145 | 141 | 4 | 8 | AIX EN PROVENCE | 9 | 5 | 2 | 0 | 3 | 121 | 131 | -10 | 9 | TOULON | 9 | 5 | 2 | 0 | 3 | 145 | 143 | 2 | 10 | DIJON | 7 | 5 | 1 | 0 | 4 | 91 | 135 | -44 | 11 | LENS | 7 | 5 | 1 | 0 | 4 | 124 | 144 | -20 | 12 | NIMES | 5 | 5 | 0 | 0 | 5 | 121 | 153 | -32 | Ça fait vraiment plaisir de voir Lyon à la 1ère place. Et toujours invaincu. Mais nous n’avons toujours pas affronté Metz et Besançon. |
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| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Lun 28 Juil 2014 - 22:31 | |
| BRUXELLES – Faits et gestes Danielle avait fini sa première journée de travail à Bruxelles. Elle était maintenant assise au bureau installé dans sa chambre d’hôtel. Elle tapait le compte rendu des travaux et des solutions évoquées. Avant de sortir manger, elle se connecta sur la messagerie instantanée, Solveig était déjà en ligne. SOL sol.ANDERSEN@hotmail.com On line | | KAS Dane.KAS@hotmail.com On line | KAS : Salut ! SOL : Salut ! Comment s’est passée ta journée? KAS : Constructive et intéressante. SOL : Bien. KAS : Et toi ta journée ? SOL : Sportive. KAS : L’entraînement s’est bien passé ? SOL : Oui pas de problème. Un gros travail physique ce matin. KAS : J’espère que tu ne seras pas trop cassée demain. SOL : Ne t’inquiète pas, je serai en forme. KAS : Bien. SOL : Comment veux-tu que l’on fasse demain ? KAS : Tu arrives à quelle heure ? SOL : 16h. KAS : Si tu veux, tu peux venir déposer tes affaires à l’hôtel et nous pourrions nous retrouver sur la Grand Place (l’hôtel est juste à côté) à 17h. SOL : Ok, je suis pour cette organisation. KAS : Tu es déjà venue à Bruxelles ? SOL : Tu vas rire mais non. KAS : Alors on ira se balader avant d’aller manger. SOL : Tu m’emmèneras voir le petit bonhomme qui fait pipi (ou Manneken Pis)? KAS : Pas de problème. SOL : Je suis impatiente d’être demain. KAS : Pense à dormir tout de même. SOL : Je vais essayer. Et toi, dans quel état tu es ? KAS : Curieuse. SOL : Pourquoi curieuse ? KAS : Je vais te revoir et continuer de te découvrir, de te connaître. J’adore nos discussions écrites mais te parler de vive voix c’est mieux. Et je suis aussi un peu impatiente. ;op SOL : Moi aussi je veux te parler de vive voix. En plus, j’adore ton accent. KAS : Mon accent anglais ou français ? SOL : Je ne sais pas, quand tu parles en anglais dans ton intonation, il y a un côté très british mais tu as en même temps des syllabes qui traînent. C’est très tendre à l’oreille. KAS : J’aime bien la tonicité de ton anglais. Je pense que c’est dû à la rythmique de ta langue, le norvégien. SOL : Il faudra que je t’apprenne à parler le norvégien un jour. KAS : Et moi le français. SOL : Oh oui soit ma maîtresse. KAS : Dans quel sens du terme. SOL : Dans tous les sens… KAS : Je vois… SOL : Tu verras mieux demain. KAS : A demain alors. SOL : A demain. Bonne nuit Dane. KAS : Bonne nuit Sveig. Bye ! SOL : Ha det ! | *** « Je suis désolée Danielle mais nous allons devoir nous arrêter là. » — C’est l’heure de ta fille ? — Oui. Tu as assez de matière pour avancer le projet à Lyon ? — Pas de problème. J’aurai juste besoin des résultats de calculs de RDM. — Je te les transmets dès que je reçois le rapport. — Merci. — Tu prends l’avion demain après-midi ? — Oui. — Tu sais ce que tu vas faire ce soir ? — J’ai rendez-vous avec une amie sur la Grand Place. Nous allons nous promener et ensuite manger au restaurant. — Je passe par la Grand Place, nous faisons un bout de chemin ensemble ? — Je te suis. Ils arrivèrent tous les deux sur la Grand Place. — Ton amie t’attend où ? — Devant le Caveau. Tiens je la vois. — C’est la grande avec le pull en laine bleu ? — Oui. — On dirait la joueuse de handball. Heu… Comment elle s’appelle déjà… ANDERSEN je crois. — C’est elle. — Tu connais du beau monde, dis-moi. Dois-je comprendre que… — Peut être. Mais chut… — Je comprends. Vas la retrouver. On se contacte par mail la semaine prochaine. Et bonne chance pour tes prochains matches. — Merci. Bonjour à ta fille. — Au revoir Danielle. — Au revoir Paul. Ils se quittèrent et Danielle alla rejoindre Solveig. *** Elles avaient marché dans les rues de Bruxelles, passant par la place de la Bourse, la place Royale, Le Grand Sablon, Le Petit Sablon, L'Hôtel de Ville, La Maison du Roi sans oublier Le Manneken Pis que Solveig trouva très petit. Elles étaient maintenant attablées dans un restaurant avec vue sur la Grand Place et essayaient de choisir ce qu’elles allaient manger. « Toi qui a l’air d’être une habituée des lieux, qu’est ce que tu me conseilles ? — Les spécialités majeures sont : le waterzoï de poulet, la carbonnade et les boulettes de viande et bien sûr les célèbres moules. — Ok et avec des sous-titres. — Le waterzoï c’est du poulet fondant à la crème avec des légumes. La carbonnade c’est du bœuf cuit dans de la bière brune servie avec des frites. Les boulettes de viande, j’ai jamais trop su ce qu’il y avait dedans mais c’est bon et c’est servi avec des spaghettis la plupart du temps. Et les moules, c’est des moules, elles sont préparées de différentes manières : au vin blanc, à la crème, nature… — Tu vas prendre quoi toi ? — Le poulet, j’adore ça. — Je vais goûter aussi alors. Tu es venue combien de fois en Belgique ? — Pour le travail ou en touriste ? — Les deux. — Une douzaine de fois dont deux en touriste. — Tu dois bien connaître. — Pour le travail, je viens souvent à Bruxelles et j’utilise mes soirées pour rédiger les comptes rendus et commencer à travailler cela me fait gagner du temps sur le reste de la semaine. — Je comprends. Je ne sais pas si j’arriverais à nouveau à gérer deux activités aussi prenantes. Tout est tellement tourné vers le hand depuis quelques années. — Je pense que c’est une question d’habitude. Je ne peux pas dire que je n’y fais plus attention mais c’est un rythme et tant que le rythme n’est pas cassé ça va. Et si on regarde bien, toi aussi tu as deux activités : le hand et les sollicitations médiatiques. Et ne me dis pas que TV2 ne te poursuit pas. — Tu regarde TV2 ? — Grâce à internet en streaming. — Je vois que mademoiselle est moderne et très nouvelles technologies. — Je n’aime pas les chaînes hertziennes. Devant l’air faussement bougon de Danielle, Solveig ne put s’empêcher de rigoler. Toute la soirée se déroula sous cette même bonne humeur et avec beaucoup de complicité. *** Elles se trouvaient dans le couloir qui menait à leur chambre respective. Arrivée devant celle de Danielle, elles s’arrêtèrent. Le silence s’installa. Solveig cherchait une excuse pour prolonger la soirée mais Danielle la devança. « Tu veux entrer un moment ? » — Avec plaisir. Danielle déverrouilla la porte et laissa passer Solveig devant. Une fois à l’intérieur, elle posa son sac à dos près du bureau et se tourna vers Solveig qui était restée sans bouger vers la porte. « Tu veux boire quelque chose ? Il doit y avoir un peu de tout dans le mini bar. » — Tu as de l’eau ? — Oui. Sur le bureau la bouteille d’eau minérale c’est la mienne. Sers-toi. Solveig ne bougea pas. « Qu’est ce qui t’arrive ? » — Je ne sais pas. Danielle s’approcha d’elle et posa ses deux mains sur les hanches de Solveig. — N’aies pas peur. — Qu’est ce qui te fait croire que j’ai peur ? — Tout ton corps crie qu’il a peur. Même tes yeux ne peuvent le cacher. Solveig ne dit rien baissant juste le regard. Elle se sentait nulle de réagir de la sorte. Cela faisait un mois qu’elles avaient des conversations pleines de sous-entendus et là, au moment de passer à l’acte, elle hésitait. Danielle passa sa main sous son menton pour lui faire relever la tête. — Qu’est ce qui te fait peur. Je sais que je ne suis pas la première, alors quoi ? — Tu es peut-être la première dans un certain sens. La première joueuse de hand. La première Française. La première avec cette intensité. J’ai peur de n’être qu’une expérience ou un faire-valoir. Danielle se rapprocha encore de Solveig plaquant son bassin au sien. — Sveig, je serai encore là demain et je promets de te respecter encore au réveil, déclara Danielle le sourire aux lèvres. Solveig sourit à cette réplique très « masculine » juste avant que Danielle ne vienne poser ses lèvres sur les siennes. Elle savoura le contact mais n’en fit pas plus. « Lâche prise Sveig. » Et comme un barrage qui craque, l’envie, la passion, le désir, tous en même temps déferlèrent dans les veines de Solveig. Elle prit possession de la bouche de Danielle. Sa langue était conquérante. Elle attira la joueuse Lyonnaise contre elle avant de leur faire faire un demi-tour et de la plaquer contre la porte, son ventre soudé au sien. Elle ne recula la tête qu’à bout de souffle. « Si tu savais comme j’ai envie de toi. » — Montre-moi. La veste de Danielle rejoignit le sol. — Tu sais que tu es très sexy dans ta tenue de travail. — Ravie qu’elle te fasse de l’effet. Solveig commença à déboutonner la chemise de Danielle. — Au restau, j’avais une envie folle de défaire les premiers boutons de ta chemise. Elle finit son travail, lui enleva et commença à l’embrasser dans le cou et sur la naissance de sa poitrine. — C’était ça ton petit sourire en coin ? — Entre autre. Danielle ne voulait pas être en reste. Si elle ne faisait rien, Solveig allait la rendre dingue avant qu’elle ait pu la toucher. Elle lui ôta son pull en laine et laissa son doigt courir sur le décolleté de son t-shirt. Danielle ignorait comment elle avait perdu son pantalon et Solveig n’avait aucun souvenir de quand elles s’étaient retrouvées nues, enlacées sous la couette. La seule chose importante à cet instant était le corps de Dane contre le sien sans aucune barrière. Son sang battait à ses tempes, son corps allait exploser, elle s’entendit murmurer : « Touche-moi. » D’un coup de rein Danielle bascula sur Solveig. Les yeux plongés dans les siens, elle laissa glisser sa main sur son flanc, sa hanche, le pli de l’aine avant de rentrer en contact avec son intimité. Solveig ne put retenir un gémissement. La caresse était lente malgré l’envie de Danielle d’entrer en elle. Solveig était à la frontière entre désir et plaisir. Elle allait basculer d’un instant à l’autre. Quand elle sentit les doigts de Dane en elle, une onde de chaleur se répandit dans son corps suivie d’un long frisson. Elle serra Danielle plus fort contre elle. Elle avait le souffle rapide. Si bien que Danielle s’inquiéta un peu. « Ça va ? » — Bien sûr que ça va. Une chose est sûre, je ne suis pas ta première. — Je confirme mais avoir un peu d’expérience ça a du bon. Non ? — Oui. Tu n’as pas sommeil j’espère ? — Pas le moins du monde. *** Les premiers rayons de soleil qui s’infiltraient à travers les rideaux traçaient des lignes de lumière sur le parquet et poursuivaient leur chemin sur le lit, comme s’ils voulaient indiquer le couple enlacé sous la couette. Les deux jeunes femmes tendrement blotties l’une contre l’autre n’avaient aucune idée du clin d’œil du ciel à l’aurore de leur premier matin. Elles s’étaient laissées rattraper par le sommeil peu avant l’aube, repues de câlins, de tendresse et de douceur. La deuxième chambre ne servit cette nuit là qu’à héberger le sac de Solveig… ***
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| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Lun 25 Aoû 2014 - 0:37 | |
| COPENHAGUE – Love out Samedi 28 octobre 2006 – 23h58 | Championnat – Journée 08 Lyon – Besançon 21 - 21 | Un match nul loin d’être nul. La première question de la soirée était de savoir si Dane allait jouer. Elle était absente des trois derniers entraînements et beaucoup craignaient que sa blessure au dos se soit aggravée. Mais elle était bien là à l’échauffement et en place dès le coup d’envoi. Gros combat en défense des deux côtés, peu de buts marqués. Le match se terminant sur un petit 21-21. Il fallut attendre la 8ème minute pour voir le premier but, un allumage à 9m de Dane. On ignore où elle était pendant ces trois jours mais en tout cas ça lui a fait un bien fou. Elle était partout couvrant même Gie handicapée par une douleur au poignet. Toujours invaincu, Besançon a été freiné dans sa course au titre par une équipe solidaire, sérieuse et un trio Caro/Sarah/Dane au top en ce moment. Je vous laisse voir tout ça sur la vidéo suivante. Trois équipes toujours invaincues : Metz, Besançon et Lyon. Grosse bagarre en perspective entre elles jusqu’à la fin du championnat. | Solveig regarda plusieurs fois la vidéo. Elle ne put s’empêcher de sourire en voyant Danielle jouer. Elle fit même parfois pause pour mieux la regarder. Quand elle jouait Dane avait un regard déterminé et une attitude différente. Comme si elle devenait une autre personne. Un peu comme quand elle faisait l’amour. Réservée le reste du temps, passionnée et entreprenante dans l’intimité. *** Moins d’une semaine après son escapade en Belgique, Solveig était un peu nerveuse avant de rejoindre l’ensemble de l’équipe dans « Le foyer » après l’entraînement. Elle avait quelque chose à leur dire et elle espérait que tout le monde le prendrait bien. Quand elle entra dans la salle de détente qui leur était entièrement réservée, toutes l’attendaient. « Merci d’être restées les filles. J’ai quelque chose d’important à vous dire. Une personne qui compte beaucoup pour moi sera là dans une semaine pour passer le week-end à Copenhague. Elle viendra nous voir jouer le samedi et j’aimerai que vous soyez sympa avec elle. » — On est toujours sympa, répondit Katri. — Ton discours est un peu alambiqué et mystérieux mais devons-nous comprendre que miss n°16 vient nous rendre visite ? Poursuivit Liv. — Heu oui mais comment vous savez que c’est elle ? Solveig se tourna vers Eva. — Ah non moi j’ai rien dit, se défendit cette dernière. — Elle n’a rien dit, nous avons deviné comme des grandes, continua Liv. — Quand ? — Je pourrais dire dès fin août mais encore plus début octobre. — Comment ? — Ta tête, tes sourires face à ton portable, tes escapades à Amsterdam et à Bruxelles. Tu devais avoir une raison importante pour rater deux jours d’entraînement. Et vu que tout le monde va bien dans ta famille sinon tu m’en aurais parlé, il ne pouvait s’agir que d’une fille et la seule fille nouvelle dans ton environnement dernièrement c’est notre mystérieuse n°16. — Elle s’appelle Dane. — Bien c’est cool. Nous attendions juste que tu nous en parles pour commencer à te chambrer. — Et nous allons commencer tout de suite, attaqua Katri. Date officielle ? — Fin octobre. — Oh mais c’est tout récent. — Oui. — Qui a eu l’autre en premier ? — Katri ! — C’est bon, on peut toujours demander. — Tu es heureuse, demanda Liv ? — Oui. — Alors aucun problème pour nous. Tu n’as pas choisi la facilité mais nous t’aiderons autant que nous le pourrons. — Merci les filles. — En plus tu as bon goût, elle est franchement mignonne. J’aurais bien aimé qu’elle soit dans ma zone. J’aurais adoré nos corps à corps, je pense. — Katri ! Mais t’es pas possible. — Je dédramatise. Vu la tête que tu faisais en entrant on avait l’impression que tu allais nous annoncer une catastrophe ou pire ton transfert dans une autre équipe. Au final, tu nous annonces que tu es amoureuse, j’ai le droit de décompresser. En plus nous connaissons déjà ta préférence pour les filles alors ce n’est pas un coming out mais un love out. Et c’est beaucoup plus sympa. Bon c’est pas tout ça mais les mouettes ont pied. Pour fêter ta nouvelle, tu payes ta tournée au Danish pub ? — Ok pour la tournée. — Super. Allez les filles, qui m’aime me suive. Solveig fut la dernière à sortir et en regardant toutes ses coéquipières ainsi que Thia son entraîneur, elle ne put que constater qu’elle jouait dans un équipe formidable. *** Danielle essayait de se concentrer sur l’écran de son ordinateur mais elle commençait à voir flou. Son avion atterrissait dans une demi-heure et elle devait finir le compte rendu de la réunion de ce matin avant d’avoir oublié quelque chose. Ce fut l’hôtesse de l’air qui vint lui demander d’éteindre son portable car ils commençaint leur descente. Vingt minutes plus tard, elle se trouvait sur le tarmac. Elle n’avait pas de bagage à récupérer toutes ses affaires étaient dans son bagage à main. Elle traversa l’aéroport en suivant la foule. A l’écart de la porte de débarquement, une personne l’attendait. Danielle la repéra tout de suite, il faut dire que sa taille lui permettait de dépasser un peu des autres. Elle la rejoignit rapidement. « Salut toi. On va vite sortir d’ici si ça ne te gêne pas. » — Je te suis. Quelques minutes plus tard, Danielle posait ses affaires à l’arrière de la voiture, et prenait place sur le siège passager. « Désolée de t’avoir fait speeder. » — Pas de problème Sveig. Solveig se pencha et embrassa Danielle. — Je n’avais pas envie d’être reconnue et de devoir signer des autographes. Sinon nous aurions mis un temps fou à quitter l’aéroport. — Je comprends. — Tu as fais bon voyage ? — Oui ça va. La route était chargée entre Lyon et Genève et pleine de camions mais le vol était tranquille. — C’est dommage qu’il n’y ait pas de vol direct de Lyon. — Oui. — Tu as l’air fatigué ? — Je le suis. — La semaine a été dure ? — Interminable. — Ton entraîneur n’a pas trop fait la tête que tu partes ? — Ce week-end, c’est la coupe de France et nous sommes exempt de ce tour donc tout le monde avait quartier libre. J’ai juste demandé à être dispensée d’entraînement ce soir. — Marie va encore se demander où tu es passée ? — Marie ? — Celle qui tient un blog sur ton équipe et qui parle beaucoup de toi. — Ah ! Cette Marie là. Elle vient souvent aux entraînements le vendredi pour connaître la compo du samedi et elle nous suit dans presque tous nos déplacements. Elle est plutôt sympa. — Juste sympa ? — Jalouse ? — Peut-être. — Je ne la connais pas vraiment, nous nous croisons juste au hand. Tu n’as pas à te faire de souci. — Tu ne mélanges pas n’est ce pas ? — J’évite. C’est déjà assez compliqué comme cela. Le hand intervient déjà bien assez dans ma vie professionnelle en chamboulant mon planning, je n’ai pas besoin qu’il envahisse ma vie privée. — Ah ! — Je ne dis pas ça pour toi, je parle des spectateurs et des journalistes. Je les vois aux entraînements ou aux matchs mais ça s’arrête là. En ce qui te concerne, je ne t’associe pas au hand, bien que tu y joues, ce n’est pas ce qui m’a attiré chez toi en premier. — Et qu’est ce qui t’a attirée en premier ? — Ton sourire. — Intéressant. Nous sommes presque arrivées. Solveig tourna à droite et quelques dizaines de mètres plus loin s’arrêta devant un portail en bois. Elle fouilla dans le vide poche entre les deux sièges à la recherche de la télécommande. Elle fit rouler la voiture jusque devant une grande maison elle aussi en bois. Version gros chalet. « J’adore l’extérieur de ta maison. » — J’espère que tu aimeras aussi l’intérieur. J’ai oublié de te demander, est-ce que tu as quelque chose contre les chiens ? — J’ai du mal avec les petits hargneux qui gueulent tout le temps mais sinon j’ai rien contre. — C’est bien car j’ai un golden retriever. J’avais un peu peur que ça te fasse fuir. — Comment s’appelle-t-il ? — Bones.[url=#_ftn1] [1][/url] — Pas banal pour un chien. Bones va chercher ton bones. Solveig sourit devant l’humour de la française et déverrouilla la porte, laissa Danielle entrer dans le hall. A l’extérieur, l’air était sec et froid en cette mi-novembre mais à l’intérieur une douce chaleur régnait. Danielle entendit le chien arriver avant de le voir. Dans son élan, il avait glissé sur le tapis du salon et s’était cogné contre le mur. « Il a quel âge ? » — Un an. — Encore un peu maladroit. — Oui. Danielle arrêta la course de Bones en lui posant la main sur la tête. Ce dernier très étonné regardait la nouvelle venue en tournant la tête sur le côté droit. Elle s’accroupit pour se mettre à sa hauteur. « Bonjour le chien. Je vais l’espace d’un week-end envahir ton espace vital et peut-être un peu accaparer ta maîtresse mais je ne viens pas prendre ta place de mec de la maison. » Bones s’assit et donna la patte. Solveig rejoignit le duo en s’accroupissant elle aussi et caressant l’animal sous l’oreille droite dit : « On dirait bien que ton charme agit aussi sur mon chien. » — Il a l’air cool et bien éduqué. Sur ces mots le chien se coucha sur le dos, les pattes en l’air. Danielle se mit à lui frotter le ventre. — Si tu lui fais ça, il ne va plus bouger et te vénérer. Il adore. — Le chien de mes parents est comme ça aussi c’est une vraie pâte mais il est un peu fainéant et pour un labrador faire du gras ce n’est pas terrible. — Je te fais visiter le reste de la maison ? — Oui. Désolée Bones mais je dois suivre ta patronne. La maison était grande et chaque pièce donnait envie d’y rester. La nuit était déjà tombée mais Danielle se dit que chacune devait être très lumineuse avec de grandes fenêtres à trois carreaux. La chambre semblait très douillette. Quand elles en franchirent le seuil, Solveig enlaça Danielle par derrière. Un bras autour de ses épaules et l’autre autour de sa taille. Après avoir déposé un baiser dans son cou, elle lui murmura : « Je suis contente que tu sois là. Je n’ai pas arrêté de penser à toi ces quinze derniers jours. » — Moi aussi, j’ai eu du mal à te sortir de ma tête. Solveig la fit pivoter dans ses bras et l’embrassa à nouveau. — Comme je te l’ai dit la semaine dernière, ce soir, je dois aller à un gala pour les enfants. Est-ce que tu veux m’accompagner ? — Je préfère rester ici. Je suis crevée et j’ai encore un peu de travail à faire si je veux être tranquille les deux jours qui viennent. — Ok pas de problème. Je vais commencer à me préparer. Plus tôt j’y serais, plus tôt j’en repartirais et plus tôt je te retrouverais. Une heure plus tard Solveig apparut dans le salon douchée, maquillée, les cheveux lâchés et habillée d’une magnifique robe bleue nuit simple au demeurant mais qui sur Solveig devenait incroyable. Danielle qui finissait son travail dans la pièce resta un instant sous le charme avant de retrouver sa langue. « Tu es magnifique. » — Merci. Ça ne te gêne vraiment pas de rester toute seule ? Sinon j’annule ma présence et… — Non, c’est bon, ne t’inquiètes pas, je vais prendre une douche me faire un sandwich dans ta super cuisine et me poser dans le canapé devant un film en Danois auquel je ne comprendrais rien ce qui ne me demandera aucune concentration. Et puis tu t’es engagée à être présente donc tu dois y aller. — Tu promets de ne pas te sauver ? — Où veux-tu que j’aille, je n’ai pas de voiture et Bones est là pour me surveiller. — Il y a une autre voiture dans le garage si tu veux et … — Sveig, file. Je ne n’ai pas besoin d’une voiture, je ne vais pas bouger d’ici. Je vais faire connaissance avec ton chien. — Ok je m’incline, je pars mais je vais être jalouse de Bones toute la soirée. Solveig se pencha et embrassa Danielle. Une première fois. Puis une deuxième fois. Et encore une troisième fois. Danielle arrivant juste à décoller ses lèvres de celles de sa petite amie. « Tu vas être en retard si tu continues comme ça. » — M’en fous. — Peut être mais plus tu pars tard plus tu rentres tard. — C’est vrai. Je file. Danielle accompagna Solveig jusqu’à la porte, Bones sur ses talons. — Passe une bonne soirée. — Je reviens vite. *** Danielle prit une longue douche bien chaude. Elle enfila un short et un t-shirt sans manche. Elle trouva tout ce qu’il lui fallait dans le frigo pour se faire un excellent sandwich. Puis elle s’installa confortablement dans le grand canapé. Elle zappa d’une chaîne à l’autre, Bones installé à ses côtés. *** Solveig avait quitté la soirée dès qu’elle avait pu. Elle ne voulait pas donner l’impression de fuir mais la femme qui occupait ses pensées et dont elle était tombée amoureuse l’attendait chez elle. Elle eut même l’envie de griller un ou deux stop mais son côté petite fille sage la rappela à l’ordre. En garant sa voiture, elle vit le salon faiblement éclairé et se dit que Danielle avait fait ce qu’elle avait prévu : s’écrouler dans le canapé. Mais Solveig ne s’attendait pas à la trouver endormie couchée sur le ventre les bras repliés sous sa tête. Le t-shirt sans manche qu’elle portait laissait voir ses omoplates ainsi que les muscles de ses épaules. Solveig resta un moment à l’observer. Cette position montrait ce qu’elle pensait être les facettes de Danielle : fragile, abandonnée dans son sommeil et forte par le dessin des muscles de ses épaules. Elle ne put s’empêcher de sortir son téléphone portable et de la prendre en photo. Bones allongé contre Danielle releva la tête mais ne bougea pas. Solveig s’approcha de son chien et tout en lui caressant la tête elle lui dit tout bas : « Merci de veiller sur elle. » Elle se pencha ensuite sur Danielle et déposa un doux baiser sur sa joue. Cette dernière fronça le nez, fit rouler ses épaules et se tourna à demi en ouvrant les yeux. « Bonsoir Belle au Bois dormant ! » — Humm. — Tu étais vraiment fatiguée dis donc. — Je regardais un match de foot et puis… Quelle heure il est ? — Il est presque minuit. — Le match doit être fini. — Oui. Tu regardes du curling à présent. — C’est Bones qui regarde. — Il dormait autant que toi. — Ben le match ne devait pas être passionnant alors. — Tu veux aller te coucher dans la chambre ? — Oui, ce n’est pas de refus. Bones prend toute la place dans le canapé. — Vous m’aviez l’air de l’avoir bien partagé le canapé en question. Allez au lit dormeuse. — Oui maman. Solveig se saisit de la main de Danielle et la précéda dans la chambre. Bones resta sur le canapé s’étalant un peu plus. Une fois le seuil franchi, Danielle vint se plaquer dans le dos de Solveig. « J’ai plus très envie de dormir là tout de suite. » - Ça tombe bien moi non plus. — Mais tu as un match demain. — Mon réveil musculaire n’ai prévu qu’à 10 heures. Ça me laisse le temps de dormir. — Si tu le dis. Danielle fit glisser la fermeture éclair de la robe de sa petite amie. — Tu es très belle dedans mais tu es aussi très belle sans. Elle fit glisser les bretelles de la robe de Solveig le long de ses bras. Le tissu continuant sa course découvrit sa poitrine, s’arrêta l’espace d’un instant sur sa taille avant de choir sur le sol. Elle se trouvait simplement en petite culotte, le dos plaqué contre la poitrine de Danielle encore habillée. — Tu ne veux pas enlever tes vêtements ? — Et si tu m’en débarrassais ? — Vos désirs sont des ordres mademoiselle. Solveig se retourna dans les bras de Danielle et sans attendre, lui ôta son t-shirt et fit glisser son short le long de ses jambes. A égalité, elle l’attira jusqu’au lit, jusque sous la couette, jusqu’à la limite du désir, au bout du plaisir… *** Danielle flottait dans une douce léthargie entre sommeil et réveil. Elle sentait le corps de Solveig blotti contre le sien. La tête de la handballeuse était calée dans le creux de son épaule, un bras au travers de sa poitrine. Danielle avait presque un peu chaud. Mais dans le fond, elle dut s’avouer qu’elle était bien… Jusqu’à ce que « Bring Me To Life » d’Evanescence retentisse dans la pièce. Danielle ouvrit les yeux sans pouvoir retenir un sursaut. Solveig se serra un peu plus contre elle. « Hum, nous avons encore le temps. » — Tu te réveilles toujours avec ça ? — Tu n’aimes pas Evanescence ? — Si mais pour le réveil j’ai une préférence pour « My Immortal » c’est moins violent. — Oui mais si je mets un truc aussi doux, jamais je me réveille et… Trente kilos de viande, de poils et de muscles sautèrent sur le lit écrasant à moitié les occupantes. - Bones, doucement. Il y a du monde dans le lit. Voyant ça, le chien se mit à lécher le visage de Danielle qui commença à se tortiller pour échapper aux marques d’affection du chien. Sous le regard amusé de Solveig. - Arrête Bones, je n’ai pas besoin d’une toilette, je peux me débrouiller toute seule. Il finit par se calmer et s’asseoir tranquillement sur la couette. — J’aurais dû te prévenir, la musique c’est aussi le signal pour dire qu’il peut venir. — Je le saurai pour la prochaine fois. Tes matins sont tous comme ça ? — Non pas tous. Nous avons encore une demi-heure avant de devoir bouger. Et je veux en profiter jusqu’à la dernière minute. *** Solveig et Danielle terminaient de prendre leur petit déjeuner dans le solarium. Dane consultait ses mails, elle attendait les résultats des examens de sa petite sœur. Sveig passa dans son dos. « Tu peux te connecter sur le blog de Marie ? » — Pas de problème. — Je vois que tu l’as dans tes favoris. — Il faut bien, elle a de bonnes vidéos de nos actions. Vendredi 17 novembre 2006 – 23h17 | Week-end repos | Ce week-end est un tour de coupe de France et Lyon en est exempt. Donc week-end repos pour le groupe élite. Gie, Rebecca et Pauline en ont profité pour rentrer chez elles. Elles ne reprendront l’entraînement que mardi. Dane était aussi absente. Aucune explication officielle de sa non présence. Deux théories sont possibles : - Elle a à nouveau mal au dos. - Elle est allée passer le week-end chez ses parents en Suisse. J’espère que c’est la deuxième possibilité car le rendez-vous face à Larvik approche et si nous voulons avoir une chance, il faut que Dane soit à 100% voir plus. J’ai su par Caro que lors de son absence de 3 jours avant le match contre Besançon, Dane était en Belgique pour son job. On oublie facilement qu’elles ont toutes un travail à côté du hand et qu’elles doivent jongler avec tout ça. Dane semble avoir le plus contraignant car il lui impose des déplacements à l’étranger qui l’empêchent de s’entraîner correctement. | Après que Danielle lui eut traduit le texte, Solveig s’exclama. « Tu vois, elle te cherche et s’inquiète pour toi. » — Elle n’est pas intrusive donc ça ne me gêne pas. — Tes parents habitent en Suisse ? — Oui à Lausanne. — Pourquoi tu habites à Lyon ? — Nous habitions à Lyon quand j’ai fini mes études et c’est dans cette ville que j’ai trouvé mon job. Quand mon père a été muté à Lausanne, je suis restée et ils sont allés s’installer sur les bords du lac Léman. — Ils ne te manquent pas ? — Je n’ai pas vraiment le temps d’y penser. Il n’y a pas vraiment de temps mort dans mes journées. Et puis ce n’est pas très loin en deux heures je suis chez eux. D’habitude les week-ends sans match je vais les voir. — Tu es proche de ta petite sœur ? — Oui assez. Et toi tes frères et sœurs ? — Petits nous nous sommes bagarrés comme tous frères et sœurs qui se respectent mais maintenant que nous sommes adultes, nous sommes très unis. La famille c’est important pour nous. — Tu as combien de frères et sœurs ? — Un frère et une sœur. Je suis la dernière. — Ils sont en Norvège ? — Oui et comme toi, je vais les voir dès que je n’ai pas de match. Il va être l’heure, tu viens courir avec moi ? — Tu as un short à me prêter ? — Je vais plutôt te prêter un survêtement, il fait beaucoup plus froid ici que chez toi. — Ok. Va pour un pantalon. Je te fais confiance sur la température. — Il fait 6 degrés ce matin. — J’aurais besoin d’un pull aussi alors. *** Vingt minutes plus tard, Danielle et Solveig couraient derrière Bones dans la forêt. La joueuse lyonnaise portait le même pantalon de jogging noir que Sveig et comme haut un pull à capuche estampillé Champion USA. Danielle calait son rythme sur celui de Solveig, c’était son réveil musculaire et ne connaissant pas ses habitudes elle ne voulait pas la perturber. Elle se laissait donc emmener. Bones n’avait pas ce problème, il passait son temps à aller et venir, courant loin devant et revenant tout aussi vite. Il devait couvrir quatre fois plus de distance qu’elles. La « promenade » dura un peu plus d’une demi-heure suivie d’une longue séance d’étirements. A défaut de s’étirer Bones s’était couché et attendait la suite des évènements. *** De retour chez la capitaine norvégienne, Bones se jeta sur sa gamelle d’eau, poussant même le vice à boire couché. Solveig ouvrit un placard dans le coin cuisine et en sortit deux bouteilles d’eau d’un demi litre chacune. Elle en lança une à Danielle. « Merci. » — Un demi-litre d’eau et une bonne douche. — C’est la suite de ton programme ? — Oui avant de rester tranquille, de manger et de partir pour l’Aréna. — Je te laisse prendre ta douche en premier. — Nous pouvons la prendre en même temps tu sais. — Non, tu as un match tout à l’heure et… — J’ai dit en même temps pas ensemble bien que l’idée soit tentante mais non, nous allons essayer d’être sérieuse et sage au moins jusqu’à ce soir. — Oui. Alors comment faisons-nous ? — Il y a une deuxième salle de bains dans la chambre d’amis. Alors si tu veux, je te laisse la salle de bains que tu connais et je vais prendre l’autre. — Non c’est bon, ne changes pas tes habitudes, je vais aller dans la chambre d’amis. — Ok. Alors rendez-vous dans le salon une fois que nous serons toutes propres. — Oui. Solveig prit la direction de sa chambre mais revint sur ses pas pour embrasser Danielle et lui murmurer : — J’ai oublié de te dire, le bas de survêtement de Copenhague te va très bien. Tu es très sexy dedans. Bonne douche. Elle posa à nouveau ses lèvres sur les siennes avant de s’éclipser. *** Danielle était assise dans ce que les joueuses de Copenhague appelaient « Le Foyer » au Copenhague Aréna. Solveig l’avait conduite jusque là pour qu’elle attende confortablement installée le début du match. Dans la pièce qui surplombait le terrain, il y avait un bar, de nombreux fauteuils et canapés, ainsi que plusieurs télévisions banchées sur une chaîne de sport diffusant une compétition de Slalom Géant dames. Danielle avait été étonnée que sa présence n’étonne personne justement. Une des joueuses, Eva, si ses souvenirs étaient exacts, avait même eu un petit sourire entendu. Dane avait suivi le rythme de Solveig toute la journée et avait découvert sa manière de se préparer pour un match. A 19 heure, Copenhague affrontait l’équipe d’Ikast actuellement en milieu de classement. Dès que les joueuses de Copenhague commencèrent leur échauffement, Danielle se rapprocha de la baie vitrée pour observer. C’est Solveig qui menait l’échauffement collectif. Dane se retint de sortir son portable pour filmer. Elle n’était pas là en espionne. « Tu prends des notes ? » Danielle se retourna, surprise, et dut lever la tête pour regarder la personne qui lui avait adressé la parole. « Bonjour. Je suis Tero le kiné de l’équipe. Tu dois être Dane ? » — Oui. Bonjour. Je regarde et j’apprends. — Sol m’a demandé de venir te chercher pour te montrer ta place. — Je te suis. Je préfère voir les choses au niveau du terrain. On ressent plus l’intensité du jeu. Plutôt que perché derrière une vitre. — C’est un point de vue qui se défend. Tu seras avec les joueuses de l’équipe qui sont blessées ou qui ne font pas partie du groupe de ce soir. — Ok. Mais n’importe où dans la salle ça m’aurait été. — Allez, en route sinon Sol va croire que je t’ai oubliée. Tero la conduisit dans la tribune où Danielle reconnut la joueuse au sourire entendu. « Bien, j’ai mené ma mission à bien. Je te laisse avec Eva vous pourrez parler Français, elle est Belge. » — Merci Tero. — De rien. Et Sol a raison, tu as un accent charmant. — Attends que Sol découvre que tu fais du charme à sa copine tu vas voir, intervint Eva consciente de la gêne de Danielle. — Houla ! Je me sauve. Elles regardèrent toutes les deux Tero rejoindre le banc de touche. — C’est bien que tu sois là, ça me manque de parler Français. — Tu communiques uniquement en anglais comme tu viens de le faire avec Tero ou bien tu as appris le danois ? — Je connais quelques mots à force mais tout le monde dans l’équipe parle anglais donc c’est un peu la langue officielle de l’équipe. Quand tu mélanges plusieurs nationalités, c’est ce qui arrive. Et toi tu communiques comment avec Sol ? — En anglais. — Ça ne te gêne pas ? — J’ai vécu douze ans en Angleterre donc c’est presque naturel pour moi. — Et puis Sol m’a dit que tu voyageais beaucoup pour ton job. Tu dois avoir l’habitude de passer d’une langue à l’autre. — Oui. Je peux te poser une question ? — Je t’en prie. — Sveig vous a parlé de moi ? — Elle a confirmé les doutes de l’équipe. Déjà quand vous êtes venues pour le tournoi de début de saison, nous avions des idées. Sol ne va pas discuter avec une adversaire du match joué, elle ne lui sert pas de guide le lendemain et elle ne suit pas ses performances sur internet. Et puis nous avons pour règle dans l’équipe de ne pas nous mentir même par omission. Après que Sol soit allée te rejoindre en Belgique, elle nous a dit la vérité sur vous. Ne t’inquiète pas toute l’équipe a très bien pris la chose et nous sommes toutes heureuses pour Sol et pour toi aussi. — C’est une bonne chose. — Et toi dans ton équipe ? — Personne n’est au courant. — Tu as peur que ça se passe mal ? — Non. Mais je voulais prendre le temps. Solveig reste ANDERSEN. — Je comprends. *** Durant toute la partie, Danielle prit des notes sur son cahier de match. Elle avait l’impression que le jeu de Copenhague était encore plus rapide que fin août. Le score fut sans appel, plus huit pour l’équipe en noir et blanc. Solveig finit meilleure marqueuse avec neuf buts. Dès la fin du match, Eva accompagna Danielle dans le foyer. « Nous allons attendre le reste de l’équipe ici. Nous sommes à l’abri des journalistes. Tu veux boire quelque chose ? » — Un jus d’orange. — Nature ? — Nature. Quarante-cinq minutes plus tard, la capitaine et ses partenaires entraient dans la pièce. Tous les gens présents applaudirent. Solveig vint retrouver Danielle. « Tu as aimé le match ? » — Oui, beaucoup. Il y avait des choses très intéressantes. Et puis il y avait du rythme. — Je t’ai vu prendre des notes. — Réflexe. — Tu me feras lire ? — Peut être. Solveig le sourire aux lèvres était sur le point d’embrasser Danielle mais elle s’arrêta juste avant de toucher ses lèvres. — Pardon. Je ne voulais pas te… Danielle couvrit le reste de la distance et posa sa bouche sur la sienne. « Whouuuuuu ! Oh les amoureuses ! » Elles se séparèrent, Danielle un peu gênée de son initiative et Solveig un peu contrariée de l’interruption. « Katri ! » — Vous êtes toutes mignonnes. — Elle a raison Sol, vous allez très bien ensemble, intervint Liv. Et nous sommes toutes très contentes pour vous deux. Et ne t’inquiète pas Dane personne dans cette pièce ne dira quoi que ce soit sur votre couple avant que vous ne le fassiez vous-même. Donc ne soyez pas gênées de vous embrasser. Même si Katri vous charrie. — Merci Liv, dit Solveig en passant ses bras autour de Danielle. Tout le monde trinqua à la victoire. Elles allèrent ensuite manger dans leur cantine habituelle d’après match. Danielle observait ce groupe. Elles étaient une équipe mais pas seulement, elle pouvait sentir une connivence entre elles. Elles étaient plus que coéquipières, elles étaient aussi amies. Il n’y avait pas ce rapport à Lyon. Elles se voyaient très peu en dehors du handball chacune étant absorbée dans sa vie courante. Danielle était presque un peu jalouse de cette ambiance. Elle avait choisi un sport collectif pour ça, pour partager, pour échanger et aussi, il fallait bien l’avouer pour se noyer dans le groupe. *** Le dimanche avait filé à toute vitesse. Après une grasse matinée, un câlin du matin, une douche à deux, un brunch et une balade avec Bones sur la plage il était temps pour Danielle de retourner à l’aéroport. Elle n’avait aucune envie de quitter le Danemark. Elle voulait encore rester pour continuer de découvrir Solveig. Elle savait à présent ce qu’elle ressentait pour la joueuse norvégienne. Et elle savait aussi que les histoires à distance étaient compliquées et usantes. Mais tout au fond de sa tête une petite voix lui répétait qu’elle ne devait pas abandonner pour une question de kilomètres, que Solveig méritait qu’elle prenne des risques quitte à souffrir un peu. Solveig déposa Danielle à l’aéroport. Elle ne voulait pas la laisser partir. Elle aurait voulu la garder ici. Dane avait apprivoisé Bones en moins de vingt quatre heures. Elle l’avait trouvée complètement à sa place dans sa maison. Elle avait aimé la retrouver endormie sur son canapé en rentrant du gala. La voir évoluer dans sa cuisine comme si c’était la sienne. En l’espace de deux jours, Danielle avait pris encore plus de place dans sa vie et dans son cœur. Elles se dirent au revoir dans le salon première classe. Parfois la notoriété avait du bon. Avant de la laisser s’en aller, Solveig embrassa Danielle une dernière fois. Un long baiser, profond comme si il devait durer dans leur mémoire jusqu’à leur prochaine rencontre. « Je me débrouille pour te rejoindre à Larvik. » — Je te réserve une place dans les tribunes. — Allez ! Vas prendre ton avion sinon tu ne vas jamais quitter le Danemark. — Je t’appelle en arrivant. — J’espère bien. Un dernier baiser et chacune replongea dans sa propre vie. Solveig sortit du terminal, rejoignit sa voiture et avant de mettre le contact elle passa un appel. « Allo ! » — Salut Liv. Tu es dispo ? — Chez toi ou chez moi ? — Chez toi, je suis en voiture, je quitte l’aéroport. — Ok, je t’attends. Il fallut trente minutes à Solveig pour arriver chez Liv. Cette dernière lui ouvrit au premier coup de sonnette. « Vas-y entre. » Solveig traversa le hall et comme une habituée des lieux, elle s’écroula dans le canapé. « Tu as l’aéroport blues ? » — Oui. — Vous devez vous revoir quand ? — Je lui ai promis d’être à Larvik. Nous jouons la veille. — Et si nous y allions à plusieurs ? Elle va avoir besoin de soutien Dane car à mon avis ça va être dur peu importe le résultat du match aller. — C’est une bonne idée comme ça on pourra se faire une virée dans les rues de Larvik. — Comme au bon vieux temps. — Ok je vote pour. — On embarque toutes les norvégiennes de l’équipe ? — Nous avons qu’à le proposer à toutes celles de l’équipe qui veulent venir. Nous n’allons pas nous limiter. — Je lance le truc demain pour que tout le monde s’organise. — Merci Liv. — De rien. Tu as mangé ? — Non. — Tu restes ? — Si ça ne te gêne pas. — Aucun problème. Je vais mettre le four en route. Liv revint avec deux verres et une bouteille de vin. — In Vino Veritas ! — Je ne crois pas avoir besoin de vin pour connaître la vérité Liv. — Tu l’as dans la peau ? — Oh, oui. — C'est très différent de ce que tu as éprouvé pour Karen ? — Pourquoi tu me parles de Karen ? — Parce que tu étais vraiment accro à elle. — C’était ma première, c’est normal. Elle me faisait découvrir un monde nouveau. Un monde que je m’étais caché. Je ne crois pas que j’étais accro à elle. J’étais accro aux portes qu’elle pouvait m’ouvrir. Je découvrais le monde gay et j’étais euphorique. Avec Dane c’est différent. — A quel point ? — Je ne sais pas. Je n ‘arrive pas encore à mettre des mots sur ce que je veux. Peut-être parce que ce que je veux est impossible… ***
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Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Lun 25 Aoû 2014 - 0:52 | |
| LARVIK – Turbulences dans la transmission Le samedi suivant, après le match contre Aix en Provence, Danielle prit la direction du bar de son ami Andy. Il était 22 heures et l’ambiance était déjà là. Elle le retrouva derrière son bar. « Oh mais qui vois-je. Ne serait-ce pas notre star du hand ? » — Salut Andy. — Comment tu vas ? — Bien. — Alors ? — Nous avons gagné plus trois. — Vous êtes combien du coup au classement ? — Sur le podium. — C’est bien. Mais je ne voulais pas parler de ça au départ. — Et tu parlais de quoi ? — De la bombe. — Et que veux-tu savoir sur Solveig ? — Où en es-tu ? — Où crois-tu que j’en suis ? — Où veux-tu en être ? — Où crois-tu que je veux en être ? — On joue encore longtemps ou tu craches le morceau ? — J’ai basculé. — Hum. Basculé : grosse gamelle ou juste petite chute. — Le gadin de l’année. T’es content ? — Wow. Elle t’a bien harponnée ta norvégienne. — Je ne te le fais pas dire. Danielle poussa un gros soupir. — Qu’est ce qui t’arrive ? — Tu peux m’expliquer pourquoi j’ai craqué pour une fille qui habite à deux heures d’avion de chez moi alors que tous les soirs dans ton bar il y a plein de filles qui habitent dans un rayon de dix kilomètres ? — Parce que tu as craqué pour Solveig ANDERSEN et qu’elle aussi a craqué pour toi. Et que même si elle habitait de l’autre côté de la planète ça ne changerait rien. Tu te souviens de cinniúint. — Le destin. — Oui. C’est que c’était écrit. Et puis t’es toujours par monts et pas vaux ça ne change rien. — Tu as raison. — Et puis oh, je ne vais pas te plaindre, tu sors avec une des plus belles femmes que je connaisse. — Je sais. Et j’ai bien l’impression que tu vas me sortir cet argument à chaque fois. — Probablement oui. Je te sers un cocktail de fruits maison ? — Un coca d’abord s’il te plaît. Au cours de la soirée, plusieurs filles vinrent la saluer, la féliciter pour le dernier match et même lui payer des verres qu’Andy lui servait tout en sachant qu’elle ne les boirait pas. Mais ça faisait partie du jeu. Avant elle refusait poliment puis un peu moins poliment quand la fille en question insistait. Maintenant elle disait oui, remerciait, trinquait et Andy interrompait la discussion sous divers prétextes. Elle quitta le bar à 2 heures du matin et alla directement dans son lit. *** Dimanche 26 novembre 2006 – 11h23 | Championnat – Journée 10 Aix en Provence – Lyon 25 - 28 | Le week-end de repos a fait du bien à tout le monde. Surtout aux étrangères qui ont pu retourner faire un tour au pays. Aucune blessée à déplorer chose primordiale avant d’affronter Larvik mercredi. Un match engagé qui donne plein de confiance. Dommage que l’écart n’ait pas été fait plus tôt, cela aurait permis de faire tourner l’effectif et reposer un peu les cadres qui ont déjà un gros temps de jeu depuis le début de la saison. Pour exemple Dane qui a joué les 60 minutes se tenait l’épaule droite en fin de match. Ce qui ne l’a pas empêchée de finir meilleure marqueuse avec Sarah. Mais il ne faudrait pas qu’elle arrive diminuée au match de coupe d’Europe. | *** Solveig ANDERSEN (sol.ANDERSEN@hotmail.com)Send to : 27/11/2006 12:45To : Dane KASLER (Dane.KAS@hotmail.com)Subject : Bobo ? Salut Dane. Comment vas-tu ?J’ai appris qu’hier tu avais mal à l’épaule à la fin de ton match. Tu es blessée ?Tiens-moi au courant. A bientôt.Solveig *** Dane KASLER (Dane.KAS@hotmail.com)Send to : 27/11/2006 16:22To : Solveig ANDERSEN (sol.ANDERSEN@hotmail.com)Subject : Re : Bobo ? Salut Sveig. Ne t’inquiète pas, rien de grave, c’est juste un vieux réflexe quand j’en ai plein les bras.J’étais fatiguée à la fin du match car j’ai dû tenir les 60 minutes tout comme Sarah qui elle en avait plein les bottes.Ce soir on fait un entraînement soft de décrassage, car nous affrontons Larvik après demain alors cool jusque là. A tantôtDane *** Mardi 28 novembre 2006 – 23h45 | Coupe EHF Lyon – Larvik J-1 | Demain a lieu la première confrontation face au club Norvégien de Larvik. Match très dur en perspective. Heureusement l’effectif sera au complet. Toutes les joueuses étaient à l’entraînement tout à l’heure. Entraînement très tactique pour économiser les forces physiques. L’attaque de Larvik est très mobile, elles ont donc travaillé en zone pour ne pas courir partout demain. La consigne était claire : « couper les intervalles ». Dane était bien là ce soir. Elle s’est entraînée normalement sans donner l’impression d’avoir des problèmes au dos ou à son épaule. Pour preuve, les quelques missiles qu’elle a envoyé à Bec. Elle a aussi beaucoup travaillé avec Sarah. Elles forment un joli duo. Allez rendez-vous demain pour un super match européen (j’espère). | *** Dès la fin de son match de coupe d’Europe face aux slovènes de Ljubljana gagné par plus cinq, Solveig esquiva les journalistes et se précipita dans Le Foyer. « Elles en sont où ? » — Lyon était mené de quatre buts à la mi-temps. Elles viennent juste de reprendre, lui répondit la barmaid. Solveig s’installa dans un des canapés et ne lâcha plus l’écran du regard. Son propre match avait commencé une demi-heure plutôt que celui de Danielle. Elle connaissait bien l’équipe de Larvik pour y avoir été elle-même joueuse. En défense, la faiblesse sur les ailes de Lyon risquait de compromettre leur chance de qualification. Très vite Solveig repéra le numéro 16 de Danielle. Elle était très active sur le terrain aussi bien en attaque qu’en défense. Elle était aux prises avec Edda LARSEN une des coéquipières de Solveig en équipe nationale. Cette joueuse était un peu plus grande que Danielle, les épaules et le bassin plus larges ce qui gênait la française pour défendre. Par contre en attaque, Dane était plus rapide que son adversaire. Elle arriva même plusieurs fois à passer sous ses bras, à s’infiltrer dans la défense et à marquer. Chaque gros plan de Danielle montrait son air déterminé. « Comment elles s’en sortent ? demanda Liv en s’asseyant aux côtés de Solveig » — Elles sont à moins deux. — Et Dane ? — Elle galère un peu face à Ed. — Tu m’étonnes. A ce moment la Danielle en profita pour placer un volt (sorte de 360° autour de l’adversaire en se servant de lui comme point de rotation) et déclencha son tir dans une position très acrobatique. — C’est marrant cette action me rappelle quelqu’un. Dis-moi Sol, tu lui as appris ? — Non, je n’ai pas touché un ballon de hand avec elle depuis que nous nous sommes affrontées. — Alors elle maîtrise le tir ANDERSEN et le volt une de tes spécialités. Les coïncidences sont troublantes parfois. — Tu trouves toi aussi ? — En attendant, Dane les a ramené à moins un à deux minutes de la fin. Le dernier tir norvégien fut arrêté par LEEST et sur la contre attaque PASSARD vit son tir heurter la transversale. — Oh non dommage, elles auraient pu aller à Larvik jouer un match sec. — Serais-tu devenue fan de Lyon, Liv ? — J’aime bien ta copine alors plus elle va loin plus je suis contente pour elle, pour toi et pour moi. — Merci d’avoir si bien compris. — C’est normal et puis comme nous te l’avons dit quand elle était ici, vous êtes trop mignonnes ensemble. Et je te sens bien mieux dans ta tête depuis que tu es avec Dane. Elle te permet de penser à autre chose qu’au hand. Et au fond je me demande à qui tu donnes le plus la priorité en ce moment ? — Heu… — Je n’ai pas besoin de réponse Sol car je sais que peu importe tes sentiments tu es et seras toujours là sur le terrain pour l’équipe. Comme elle. A cet instant Danielle était en gros plan sur l’écran interviewée par un journaliste français, traduit en norvégien par le commentateur du match. « Danielle quels sentiments avez-vous de votre match ? » — La dernière action peut laisser des regrets si on ne regarde que ça mais le match a été très dur surtout en défense où nos ailes ont encore beaucoup souffert. Pour le match retour dans une semaine il va falloir corriger ça et resserrer encore plus le bloc. Nous leur avons laissé trop d’espace. « Vous allez devoir aller à Larvik avec un but de retard. Pensez-vous que la qualification est encore jouable ? » — Heureusement que la qualification est toujours jouable. Un petit but de retard c’est mieux que les quatre de la mi-temps. Nous irons à Larvik avec l’envie de gagner et faire un plus deux serait excellent pour notre moral. « Merci Danielle. » Et aux commentateurs de TV2 Norvège d’enchaîner : « KASLER restera une des joueuses à surveiller au match retour car même si elle paraît toute gentille comme ça, elle est capable d’élever encore son niveau de jeu et de poser encore plus de problèmes à LARSEN. Pour dire ça, je me réfère au tournoi de début de saison à Copenhague où elle avait tenu tête à ANDERSEN. » — Qui a tenu tête à Sol ? demanda Katri qui venait de rentrer dans le foyer. — Dane, lui répondit Liv. — Oh ben s’il savait, elle n’a pas fait que lui tenir tête. Elle lui a aussi… — Katri, la coupa Solveig. — Oh j’allais dire qu’elle t’a aussi fait tourner la tête. Tout de suite tu as l’esprit mal placé. — C’est de passer trop de temps avec toi. — Continue, tu deviendras quelqu’un de génial. — C’est sûr. Danielle avait disparu de l’écran et après avoir regardé le résumé du match, Solveig prit enfin le temps d’aller prendre sa douche et de se changer. *** Seule dans les vestiaires, juste habillée de son jean, Solveig sentit son portable vibrer dans sa poche. Sur l’écran la photo de Danielle endormie apparue. « Bonjour toi. » — Bonjour Sveig. — Comment tu vas ? Pas de bobo ? J’ai vu ta deuxième mi-temps. — Ça va. Fatiguée mais pas de bobo. Et toi ? Ton match ? — Victoire plus cinq. — Bobo ? — Aucun. — Je regarderai ton match en rentrant. — Dommage la dernière action. — Oui mais on revient quand même de loin. Au moins ça nous laisse nos chances. — Oui. Je te fais confiance là-dessus pour te bagarrer comme un beau petit diable. — Je ne suis pas un petit diable, je suis un petit ange. — Un ange un peu diabolique sur les bords. — Je te l’accorde. Où es-tu, il n’y a aucun bruit autour de toi ? Je pensais entendre le bruit du foyer. — Je suis toute seule dans les vestiaires à moitié habillée. J’ai filé dès la fin du match au foyer pour voir ta deuxième mi-temps. — A moitié habillée ? Intéressant ! — Je n’ai que mon jean. — Oh ! — Et toi tu es où ? — Sur le parking. — Tu as fait vite. — Je bosse demain. Je n’avais pas envie de traîner. — Je vais te laisser rentrer et finir de m’habiller avant d’aller rejoindre les autres. — Amuses-toi bien. — Reposes-toi bien. — Je t’embrasse. — Moi aussi. — Bye — Ha det ! Elles raccrochèrent toutes les deux. Danielle monta dans sa voiture et Solveig finit de s’habiller. *** Mercredi 29 novembre 2006 – 23h52 | Coupe EHF 2ème tour Allé Lyon – Larvik 24 - 25 | Trop dommage !!! Il ne s’en est pas fallu de beaucoup pour que Lyon arrache le match nul dans les dernières secondes. Gie a vu son tir s’écraser sur la transversale. Le score était plus catastrophique à la mi-temps. Si on avait dû aller à Larvik avec 4 buts de retard, c’était presque mission impossible. Et comme l’a si bien dit Dane à la fin de la rencontre : « Heureusement que la qualification est toujours jouable. Nous irons à Larvik avec l’envie de gagner… » En parlant de Dane, elle a encore fait un très bon match face à une autre internationale norvégienne, elle a tenue sa place et son marquage. Et elle lui a même posé un volt avec un but dans l’enchaînement. Il faut croire que les norvégiennes lui vont bien. | *** Le matin du match contre Metz, Danielle eut la surprise de trouver dans sa boite aux lettres, une enveloppe venant du Danemark. A l’intérieur, elle trouva un DVD et un petit mot. « Salut Dane.Sur le DVD tu trouveras notre dernier match contre Larvik. Nous avions mis en place une tactique pour contrer leurs ailières sans se découvrir dans l’axe.J’espère que ça pourra vous aider.Bonne journée.Solveig. » *** Samedi 2 décembre 2006 – 21h33 | Championnat – Journée 11 Lyon – Metz 22 – 27 | Ce n’était peut être pas le bon moment pour rencontrer l’équipe de Metz, après la débauche d’énergie consentie face à Larvik. Face à cette équipe physique, un brin truqueuse et très agressive la fatigue s’est très vite fait ressentir et malgré la forte rotation Sarah et Caro ont fini complètement cramées. Je me permettrais juste une remarque sur l’arbitrage très controversé. Dane a pris 3 fois 2 minutes et Sarah 2 fois 2 minutes pour des fautes imaginaires alors que Laure PAILLEUR ne s’est pas gênée pour envoyer Dane dans les spectateurs sur une contre-attaque ne prenant au passage qu’un petit carton jaune. Pour la joueuse lyonnaise ce voyage lui aura coûté une entorse du pouce droit. Tout cela n’est pas des meilleurs augures pour le match retour à Larvik en Coupe d’Europe. Heureusement le match n’est que Jeudi, ce qui laissera un peu de temps à toutes les joueuses pour souffler. L’équipe quittera Lyon le mercredi matin et un entraînement est prévu en fin d’après midi pour se familiariser avec la salle. J’espère que la main droite de Dane ira mieux car vu l’impressionnant strap qu’ils lui ont fait c’est plus inquiétant que rassurant. Classement :
| Equipes | Pts | J | G | N | P | But+ | But- | Diff | 1 | METZ | 32 | 11 | 10 | 1 | 0 | 348 | 281 | 67 | 2 | BESANCON | 31 | 11 | 9 | 2 | 0 | 322 | 255 | 67 | 3 | LYON | 30 | 11 | 9 | 1 | 1 | 304 | 282 | 22 | 4 | RENNES | 25 | 11 | 7 | 0 | 4 | 284 | 272 | 12 | … Plus que deux équipes invaincues : Metz et Besançon mais Lyon n’est qu’à 2 points du leader. Rien n’est joué, nous ne sommes qu’à la moitié du championnat. | *** Assise dans son canapé son ordinateur portable sur les genoux, Danielle visionnait le DVD de Solveig. Elle prenait en même temps des notes sur le repli défensif des Danoises. Pour ce match là, en défense Solveig avait joué arrière droit face à LARSEN et cette dernière avait eu des stats très basses. Elle était tellement concentrée sur les images qu’elle faillit ne pas entendre son portable. « Allo ! » — Salut Dane. — Bonjour Sveig. — Le match a été difficile ? — Plus cinq pour elles. Nous n’avons jamais été au contact. Nous avons limité la casse et évité de prendre une grosse raclée. — Tu es blessée ? — Mon pouce a eu droit à un traitement particulier mais ça va, ce n’est pas catastrophique. Demain j’ai rendez-vous au club avec le kiné et notre entraîneur pour faire le point. — Tu ne minimises pas pour me rassurer j’espère ? — Non il a juste un peu tourné. Je vais le laisser au repos au maximum pendant les trois jours qui viennent et avec un strap ça ne devrait pas bouger sur le terrain. Et puis c’est ma main droite, elle est moins sollicitée. — Je vais te croire sur parole. — Merci pour le DVD. — J’ai longtemps hésité avant de te l’envoyer, je ne voulais pas interférer dans votre préparation de match. — Pas de problème. C’est très instructif. Il y a beaucoup de choses à exploiter comme ta défense sur LARSEN. — Tu t’es très bien débrouillée face à elle au match aller. — Oui mais de te regarder m’a donné d’autres idées pour la contrer. Demain je parlerai de tout ce que j’ai pu analyser à mon entraîneur. — Bien. — Et toi ton match ? — Nous rencontrions les dernières du championnat. — Plus combien ? — Neuf. — Ton temps de jeu ? — Trente cinq minutes. — Rotation des cadres. — Surtout en deuxième mi-temps. — C’est bien de pouvoir le faire. — Tu pourras te libérer après le match contre Larvik ? — Je pense que oui. J’en parlerai aussi demain. — Ok. Il est tard, je vais te laisser te reposer. — Bonne nuit Sveig. Ça m’a fait plaisir de t’entendre. — A moi aussi. Bonne nuit. Après avoir raccroché, Danielle se surprit à sourire bêtement à son téléphone portable. De son côté Solveig s’enfonça un peu plus dans son fauteuil et continua de regarder la retransmission du match de Viborg. *** Après avoir vu le kiné qui n’avait trouvé lui aussi rien d’alarmant au petit bobo de son pouce et lui avait donc refait un simple strap pour le protéger, elle avait retrouvé son entraîneur dans son bureau. « Alors ton pouce ? » — Rien de grave, juste un aléa du hand. — Bien. Dans le message que tu m’as laissé, tu disais vouloir me parler. — Oui j’ai deux points à aborder avec toi. — Je t’écoute. — Le premier est au sujet du match de jeudi contre Larvik. J’ai peut être une idée pour contrer leurs ailières. — Explique-moi ça. Danielle lui montra toutes les notes qu’elle avait prises sur la manière de défendre. — Tes idées sont très bonnes. Dès demain, nous essayerons de les mettre en place. Je suis impressionné. — Ne le sois pas trop. Tout ça ne vient pas de moi. J’ai juste analysé le match Larvik – Copenhague de l’année dernière. — Où tu l’as trouvé ? — C’est le deuxième point dont je voulais te parler. C’est Solveig ANDERSEN qui m’a donné le DVD du match en me parlant de leur défense. — ANDERSEN te donne des tuyaux pour éliminer Larvik ? Etonnant, je ne savais pas que tu étais restée en contact avec elle, mais dans un sens si on élimine un des favoris, elles ne vont pas se plaindre. — Cela aurait pu être une des raisons mais en fait… Je… Il faut que… — Oui ? — Je suis avec ANDERSEN. — Heu… Est-ce que c’est bien ce que je comprends ? — Tout dépend de ce que tu comprends ? — Vous avez une relation… disons intime. — Oui. — Et ben ! Quand je te disais que tu avais impressionné des gens au Danemark, je ne pensais pas que c’était à ce point là. Quand tu m’as demandé d’être dispensé d’entraînement le vendredi où l’on était exempt c’était pour ça ? — Oui, j’étais au Danemark. — Je pensais que tu étais en Suisse. — Désolée d’avoir menti par omission mais… — Je comprends. C’est pas simple n’est-ce pas ? — J’ai connu des relations plus faciles. — Tu arrives à gérer tout ça ? — Ça va. Solveig ne me met pas la pression. — Elle m’a l’air d’être une jeune femme très intelligente. — Oui, elle l’est. Je voulais te demander aussi si après le match contre Larvik, je pouvais disposer de ma soirée ? — Bien sûr. Elle vient te voir jouer ? — Oui. — Je comprends. Tu veux en parler au reste de l’équipe ? — Je ne sais pas encore. J’aviserai après le match de coupe d’Europe. — Bien. Je te laisse juge. Ils discutèrent encore un moment des matchs à venir puis Danielle reprit le chemin de chez elle. *** Mercredi 6 décembre 2006 – 15h32 | Coupe EHF 2ème tour Retour Larvik – Lyon J-1 | Toute l’équipe est bien arrivée à Larvik, ainsi que tous les supporters. Merci au club d’avoir organisé le déplacement, ce qui nous a permis de prendre le même vol que les joueuses et de découvrir « les manies » de chacune. Sarah et Caro ont joué sur leur console portable tout le temps. Bec lisait. Dane, les écouteurs de son lecteur MP3 dans les oreilles, a travaillé sur son ordinateur portable. Après l’atterrissage à Oslo, le transfert pour Larvik s’est fait en train. Deux cars attendaient à la gare à l’arrivée, conduisant chacun dans son lieu de villégiature. Notre hôtel étant équipé d’internet, je peux vous transmettre les informations presque en direct. Les filles vont aller s’entraîner à 16h30 jusqu’à 18h00 sur le parquet qui verra le match. Dernier test pour le pouce de Dane avant l’affrontement de demain. J’espère que ça ira mieux que contre Metz… | *** Danielle sortit de la salle de bains de sa chambre d’hôtel à moitié habillée pour ne pas rater le début du match Ljubljana – Copenhague. TV2 Danemark faisait partie des chaînes proposées et ils retransmettaient le match en direct. Elle enfila très vite un jean et une chemise et s’assit en tailleur sur son lit. Solveig toucha son premier ballon et marqua son premier but. Le ton était donné. Danielle ne vit pas le temps passer, le match venait de se terminer sur un plus six pour Copenhague quand Sarah vint frapper à sa porte pour la prévenir que tout le monde allait manger. Elle jeta un dernier regard à Solveig qui était en train d’être interviewée. Entre le plat et le dessert, elle s’éclipsa pour l’appeler. « Allo ! » — Joli match. — Bonsoir Dane. — Tu vas bien ? — Oui et toi ? — Bien. — Tu as vu le match ? — Oui à la télé. Tu as été excellente. — Merci. On arrive demain dans l’après-midi. — On ? — Tu verras… — Ok. — Je vais devoir te laisser, je dois passer le contrôle à l’aéroport. — Pas de problème. Rentre bien. — A demain. — A demain. — Je t’embrasse. — De même. Danielle retourna prendre sa place à table, son fromage blanc était servi. Sarah l’interrogea : « Un problème ? » — Non, juste ma petite sœur. — Oh ! Elle voulait te souhaiter bonne chance ? — Entre autre chose oui. Danielle attrapa le sucrier et entama son dessert. Coupant court à la conversation. *** Dans l’avion du soir qui ramenait l’équipe à Copenhague, le déplacement du lendemain s’organisait. L’appel de Liv avait rassemblé les cinq norvégiennes de l’équipe : Solveig bien sûr, Liv, Katri, Lena et Thia ; Eva et Linda les deux représentantes belges, ainsi que Lotta suédoise de son état. Le rendez-vous était prévu à 10 heures à l’aéroport, décollage à 11h15, atterrissage à 12h30 à Oslo, puis train, arrivée 15h00 à Larvik. Le match étant à 18h00 cela leur laissait le temps de faire un tour dans la ville et de reprendre leurs marques avant la folle soirée. *** A une demi-heure du coup d’envoi, Solveig et son petit groupe prirent place dans les tribunes, face au banc. L’équipe de Lyon était en plein échauffement collectif. Virginie PASSARD menait la danse en tant que capitaine. Comme la première fois, Solveig retrouvait les gestes fluides de Danielle. Dix minutes plus tard, elles étaient passées à l’échauffement avec ballon enchaînant les tirs sur la gardienne. Le pouce de Danielle était strappé mais elle ne semblait pas avoir d’appréhension pour se saisir du ballon main droite. Danielle ne remarqua Solveig qu’en s’asseyant sur sa chaise deux minutes avant le début du match. Elle lui fit juste un signe discret que Solveig lui rendit. Elle vit aussi qu’elle n’était pas venue seule. Elle n’aurait su l’expliquer mais le fait que les amies de Solveig soient là lui faisait plaisir, comme une preuve supplémentaire qu’elles avaient accepté leur couple. Elle but une dernière gorgée d’eau avant de se mettre en place. Dans les tribunes Katri s’interrogeait. « Nous soutenons qui ? » — Nous sommes norvégienne, la logique voudrait que nous soyons pour Larvik, répondit Lena. — Vous peut-être mais nous nous sommes belges, contra Eva en montrant Linda et elle. — Et moi suédoise, renchérit Lotta. — Et Dane joue pour les adversaires, poursuivit Liv. — Je propose que l’on applaudisse chaque but quelque soit le camp et que si Lyon gagne ce soir nous fêterons la qualification de Dane. Si Larvik gagne, nous consolerons Dane autour d’un verre, proposa Solveig. — Ok ça me va, conclut Katri. Le match fut serré jusqu’à la dernière minute. Solveig devait faire un très gros effort pour ne pas se lever à chaque fois que Danielle marquait ou réalisait une bonne défense. Liv avait très vite remarqué que Lyon défendait comme Copenhague face à Larvik un an plus tôt. Elle en avait fait la réflexion à Solveig qui avait regardé le plafond avec son air le plus innocent. Il fallut deux éclairs de génie ou de folie pour faire la décision. La première vint d’une action sûrement répétée à l’entraînement. Sarah ROSBANE côté gauche rentra dans l’axe pour chercher le tir, alors qu’elle était en extension face à un mur constitué de trois joueuses de l’équipe de Larvik, elle arma son bras mais au lieu de catapulter le ballon vers la cage, d’un mouvement du poignet elle fit une sorte de passe arrière à Danielle KASLER qui arriva de son côté droit, attrapa le ballon, contourna le mur adverse et déclencha un tir au sol main gauche. La deuxième dans la dernière minute, suite à un arrêt de Rebecca LEEST, Danielle KASLER était à la lutte avec Edda LARSEN pour se saisir de la balle. La joueuse lyonnaise arriva à contrôler le ballon et profita du fait que l’internationale norvégienne se décale sur sa droite pour défendre sur son bras gauche pour envoyer une longue passe main droite sur Sarah ROSBANE en contre-attaque qui fixa la gardienne et offrit le but de plus deux tant recherché à Lyon. Les vingt dernières secondes donnèrent lieu à une âpre bagarre. Les lyonnaises regroupées en défense faisant bloc et ne laissant aucun espace. Solveig trépignait dans les tribunes. Un œil sur le chronomètre qui s’égrenait et un autre sur le jeu. Le buzzer libera tout le monde, les joueuses, le staff et les spectateurs. Sans attendre Sarah sauta dans les bras de Danielle et resta là un peu plus longtemps que nécessaire. Geste qui n’échappa pas à Solveig. Elles se séparèrent enfin pour aller fêter la victoire avec les autres. Elles se mirent toutes en rond, bras sur les épaules des voisines, Virginie au milieu pour entonner leur chant de la victoire. Elles se calmèrent le temps du protocole de fin de match et la tape dans la main de l’adversaire. Une fois fini Danielle se tourna vers les tribunes à quelques mètres d’elle où se trouvait Solveig. Elle la trouva debout en train d’applaudir, elle ne put retenir un grand sourire et un clin d’œil. Elle n’eut pas le temps d’en faire plus entraînée par ses coéquipières en direction des vestiaires. ***
Dernière édition par Mack le Dim 7 Déc 2014 - 22:52, édité 2 fois | |
| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Dim 14 Sep 2014 - 22:46 | |
| Jeudi 7 décembre 2006 – 20h31 | Coupe EHF 2ème tour Retour Larvik – Lyon 24 - 26 (59 – 60) Qualifiées | Quel Match !!! Je profite de notre passage à l’hôtel pour vous faire un rapide compte rendu. Jusqu’à la fin, les filles se sont battues pour mener de 2 buts et tenir cet avantage. Sarah et Dane ont été héroïques en défense et magiques en attaque. Vous pouvez voir les deux derniers buts lyonnais sur la vidéo suivante et les dernières secondes. Dans les tribunes, il y avait Solveig ANDERSEN, Liv ARLENSEN, Katri AAMODT, Lena SNORROEGGEN, Eva MERTENS, Linda BLANKAERT, Lotta SHELING membre de l’équipe de Copenhague ainsi que Thia HAMERSEN leur entraîneur. Cinq d’entre elles sont norvégiennes et ANDERSEN et ARLENSEN sont d’anciennes joueuses de Larvik, il est donc facile de comprendre pourquoi elles étaient là. Mais dommage pour elles car c’est nous qui avons gagné. La joie de l’équipe faisait chaud au cœur. Voir Dane et Sarah tomber dans les bras l’une de l’autre après avoir été si complémentaire sur le terrain c’était très touchant. Et pour les avoir croisées plusieurs fois au bar d’Andy, je ne peux m’empêcher de penser qu’elles sont peut-être plus que des partenaires de hand. Sur ce, je vous laisse, je vais aller fêter la qualification dans les rues et les bars de Larvik avec les autres supporters. ALLEZ LYON !!! | *** De leur côté, les joueuses lyonnaises se préparaient, elles aussi, à aller célébrer leur qualification. Elles étaient toutes dans le hall de leur hôtel quand Philippe RIVOIR leur entraîneur donna le signal du départ. « Hey attendez, on a oublié Dane, s’inquiéta Sarah. » — Mais non, pas de panique, elle avait un engagement ailleurs, expliqua Philippe jouant le jeu pour protéger la vie privée de son arrière droit. — Encore son job ? — Je n’ai pas eu les détails mais sûrement. — C’est dommage. Après Amsterdam, nous avions déjà dû fêter la victoire sans elle à cause de son job. — Raison de plus pour faire la fête à fond pour elle. — Tu as raison. Allez les filles, on va retourner Larvik. *** Pendant ce temps, Danielle avait rejoint Solveig et ses amies. Sa petite amie était venue l’attendre devant l’hôtel avant de prendre la direction d’un restaurant avec vue sur la mer où les attendaient le reste du groupe. En arrivant à leur table, c’est en souriant timidement qu’elle demanda : « Est-ce que je dois me préparer aux représailles du clan Norvégien ? » — Nous avions dit avant le match que si Lyon gagnait nous fêterons ta qualification et que si Larvik gagnait, nous te consolerions autour d’un verre. L’un comme l’autre nous aurions fini autour d’un verre alors non, tu ne crains rien. Et félicitations pour cette qualification. — Merci Liv. Mais félicitations aussi à vous pour votre victoire. — Le tirage est plutôt clément pour l’instant comparé à vous. — Je pense qu’aucun tirage ne peut être clément pour nous. Nous n’avons pas votre densité. Nous ne faisons peur à personne sur la scène européenne. — Après votre match de ce soir, les autres équipes vont sûrement commencer à se méfier, dit Lena. — Le petit poucet grandit… se moqua Solveig en lui tapotant sur la tête. — Tu sais ce qu’il te dit le petit poucet ? — Non mais je suis tout ouïe. A défaut de dire un mot, Danielle posa un rapide baiser sur les lèvres de Solveig. Cette dernière ne s’attendant pas à ça en resta sans voix. — Wow t’es arrivée à la sécher, s’exclama Katri. — Il faut toujours se méfier de l’eau qui dort, dit Danielle en caressant doucement la cuisse de Solveig. — Je m’en souviendrai. — Hou ! Sol a trouvé une adversaire à sa hauteur. — J’approuve tes dires Lotta et je dirais aussi qu’il n’y a pas que dans la vie qu’elle l’a trouvée. Sur le terrain aussi je pense qu’il y a matière à un super affrontement. Le match de préparation n’était que le premier round, compléta Eva. — A vous entendre j’ai l’impression que vous ne souhaitez qu’une seule chose c’est que l’on se rencontre en coupe d’Europe. — Ah oui, une finale Copenhague – Lyon à Berlin début juin. Le rêve, extrapola Linda. — Ou le cauchemar pour Sol si Dane lui met une raclée, conclut Thia. Toutes rigolèrent à cette dernière réplique même Solveig qui avait bien compris le côté humoristique dans cette conversation. Tout le repas ainsi que la suite de la soirée se passa comme ça entre moqueries, réparties et franches rigolades. Après le restaurant, elles étaient allées dans un club gay friendly que Liv et Solveig fréquentaient quand elles évoluaient à Larvik. Danielle se sentait très à l’aise dans ce groupe, bien plus que dans sa propre équipe. Elle aimait la franchise de Katri qui s’accentuait quand elle était un peu gaie, la gentillesse de Liv qui faisait en sorte de couper court aux situations qui pourraient la mettre mal à l’aise, le jeu de la fausse animosité entre les deux Belges l’une Flamande l’autre Wallonne, le jeu de séduction de Lena face à Lotta et le regard protecteur de Thia sur l’ensemble de ses joueuses et à bien y regarder sur elle aussi. Solveig avait exactement le comportement que Danielle souhaitait. Elle n’était pas collante, elle lui laissait l’espace dont elle avait besoin tout en lui faisant comprendre qu’elle n’était pas loin si besoin était. Aux alentours de deux heures du matin, Solveig remarqua que Danielle luttait pour garder les yeux ouverts. « Tu es fatiguée ? » — Oui. Je suis désolée, la soirée est super mais je crois que je suis en train d’être rattrapée par la fatigue du match. — Ne t’excuse pas, c’est normal, je trouve que tu as déjà tenu très longtemps. Les filles refusèrent que Danielle paye sa part et un quart d’heure plus tard, elles étaient sur le trottoir. La neige commençait à tomber. Alors que le reste du groupe faisait des pronostiques sur l’épaisseur de neige qu’il y aurait demain sur la route, Solveig postée derrière Danielle passa ses bras autour de ses épaules et approcha sa bouche de son oreille. « Tu dors où cette nuit ? » — Avec toi si tu es d’accord. — Nous allons à mon hôtel ? — Oui, je préfère. Et puis j’ai ma brosse à dent et mon pyjama dans mon sac à dos. — Organisée je vois. Tu ne leur as encore rien dit ? — Non mais je ne vais pas tarder à le faire. Je n’aime pas mentir même par omission. — Je comprends mais prends le temps qu’il te faudra, il n’y a pas d’urgence. Solveig déposa un baiser sur la joue de Danielle et la serra un peu plus contre elle. « Oh les amoureuses, vous restez là jusqu’à vous transformer en statue de glace ou bien nous rentrons toutes nous mettre au chaud à l’hôtel. Car je suppose que miss n°16 nous accompagne, s’exclama Katri. » — Tu supposes bien. Sur le chemin, Katri faillit finir deux fois sur les fesses, se rattrapant de justesse une fois à un lampadaire et la seconde fois à une boite aux lettres. Liv essayait de la remettre d’aplomb pendant que Lena, Lotta, Eva et Linda rigolaient tellement qu’elles n’arrivaient plus à reprendre leur souffle. Thia regardait ce spectacle avec un air faussement navré. Arrivée dans la chambre d’hôtel, Solveig attira Danielle dans ses bras sans lui laisser le temps ni de poser son sac à dos ni d’enlever son blouson. Elle posa ses lèvres sur les siennes d’abord doucement avant de les entrouvrir avec sa langue pour prendre possession complètement de sa bouche. Après quelques minutes, Danielle recula juste un peu la tête pour dire : « Tu es bien impatiente. » — J’ai eu envie de t’embrasser de la sorte dès que je t’ai vu entrer sur le terrain. Danielle posa son front contre celui de Solveig. — Te savoir dans les tribunes m’a beaucoup aidé. Surtout à la fin quand j’étais cramée. — Ça ne se voyait pas de l’extérieur que tu n’avançais plus. — Tu sais, ce que… — Tu fais croire à ton adversaire est une arme, je me rappelle. Et tu es très forte à ce jeu, j’ai l’impression. — Je te laisse juge. Je peux me mettre à l’aise avant que nous continuions ? — Je t’en prie. Je dois pouvoir me retenir cinq minutes. Elle la regarda ranger son sac contre le bureau, ôter son blouson et le poser sur le dossier de la chaise. — Serais-tu maniaque ? — Non. Mais mon appart est beaucoup plus petit que ta maison donc j’ai l’habitude que les choses aient une place sinon ça devient vite invivable. — Et tu trouves la chambre trop petite ? — Non mais de faire ces gestes me donnent le temps de faire redescendre la pression sinon je vais te sauter dessus. — En quoi est-ce un problème ? — Je ne sais pas. Danielle avança vers Solveig. — Dane, tu as le même regard que quand tu rentres sur le terrain. — Ah oui ? — Oh oui. — Alors tu sais ce que ça veut dire. Danielle poussa Solveig sur le lit et vint s’assoir sur son bassin genoux repliés. Elle ôta son pull et son polo pour ne se retrouver qu’en soutien-gorge. Elle dézippa ensuite la veste en laine de Solveig et défit les boutons de sa chemise. La capitaine Norvégienne se releva pour retirer ses vêtements et les jeter quelque part dans la pièce avant de venir poser ses lèvres sur celles de Danielle. Elle les laissa ensuite courir le long de sa mâchoire, goûta la saveur de son cou avant de s’arrêter sur l’arrête de sa clavicule. Danielle posa ses deux mains sur ses joues pour ramener sa bouche sur la sienne et tout en retenue la faire à nouveau basculer sur le dos. Ce fut à son tour de promener ses lèvres sur le corps de Solveig. Elle ne s’arrêta pas à sa gorge et continua sa descente jusqu’à ses seins. Elle défit les attaches de sa brassière et sans attendre, du bout de la langue, elle taquina leurs pointes dressées. Sous cet assaut la joueuse de Copenhague, ne put retenir un premier gémissement. Dane poursuivit jusqu’à son nombril, déposant des baisers un peu partout sur son ventre tout en déboutonnant le jean de Solveig. Le pantalon en question rejoignit les autres vêtements au sol suivi de l’ensemble des sous-vêtements de la jeune femme. Danielle la regarda un instant, fascinée par la beauté de son corps. « Tu es magnifique. » Elles restèrent un instant les yeux dans les yeux, plongées dans le regard de l’autre comme si elles cherchaient à lire dans les pensées de l’autre. Et comme si Solveig avait trouvé sa réponse dans un souffle elle dit : « Viens. » Danielle ne se fit pas prier pour reprendre ses caresses et s’allonger complètement sur le corps de Solveig. Le contact du tissu du jean de Dane sur son intimité électrisa Sveig. La bouche près de son oreille, tout en sachant qu’elle ne la comprendrait pas elle lui murmura : « Jeg vil du skal slikke meg. [1]» Danielle releva la tête pour plonger à nouveau dans son regard avant de sourire et de glisser le long du corps de sa petite amie. Solveig se mordit la lèvre inferieure en sentant les baisers de son amante sur l’intérieur de sa cuisse. *Ce n’est pas possible, elle a vraiment lu dans mes pensées.* Moins d’une minute plus tard, sa main gauche s’accrocha au drap. La langue de Danielle venait de trouver le point le plus sensible de son anatomie. Sa main droite ne put s’empêcher d’aller trouver refuge dans ses cheveux pour la retenir là. Danielle joua avec elle. L’amenant sur la crête de la vague sans la laisser se casser, la laissant redescendre doucement avant de la faire remonter plus haut. Elle finit par la délivrer et la laissa échouée sur la plage du plaisir. Dans un dernier effort, Solveig attira Danielle contre elle. Elle l’enlaça et l’embrassa. Sur sa bouche, elle retrouva son propre goût mélangé à celui naturel de ses lèvres. Un nectar des plus agréables. « Tu ne perds rien pour attendre mais là tout de suite je n’ai plus la force de faire quoi que ce soit. » — Pas de problème, ne t’inquiète pas. J’ai pris énormément de plaisir à te faire l’amour. Et à cet instant, je suis parfaitement bien… Et complètement lessivée. — Reste près de moi alors pour dormir. — Je ne m’éloigne pas. — Bonne nuit Dane. — Bonne nuit Sveig. Un dernier baiser de Solveig sur le bout du nez de Danielle et il ne fallut pas attendre longtemps pour entendre leur deux respirations calmes et régulières preuve qu’elles avaient toutes les deux rejoint le pays des rêves. *** Danielle entendit sonner son portable en même temps que quelqu’un frappait à la porte. Elle mit un instant à sortir des brumes de son sommeil. Alors qu’elle attrapait son téléphone, elle vit Solveig vêtue d’un short et d’un t-shirt, aller ouvrir. Au passage, elle ramassa sa chemise et lui lança en lui faisant un sourire entendu. Elle décrocha avant que l’appel ne bascule sur sa messagerie. « Oui Bonjour ! » — T’es où ? — Sarah ? Elle regarda l’écran de son portable chose qu’elle avait oublié de faire avant. — Ben oui. — Qu’est ce qui se passe ? — Ben nous sommes au petit dej, j’ai frappé à ta porte mais tu n’as pas répondu alors je me demandais où tu étais passée. — Heu… Je n’arrivais plus à dormir alors je suis allée me balader. — Dans la neige ? — Oui. J’adore ça la neige. — Tu reviens bientôt ? — Dans pas longtemps. Garde moi une tasse de lait, j’en ai pas pour longtemps. — Ok. A toute. Pendant ce temps là, à la porte, Solveig était face à Liv. « Salut ! » — Salut. Ça va ? — Heu oui. — Tu es levée depuis combien de temps ? Moins de deux minutes ? — Pourquoi ? — Tu as encore la trace de l’oreiller sur la joue. Solveig posa sa main droite sur sa joue. — C’est l’autre joue. — Mince. — Je venais justement voir si vous aviez les yeux ouverts. Nous allons prendre notre petit déjeuner. Si nous ne voulons pas rater le train et l’avion ensuite, il ne faut pas que l’on traîne trop. — Ok, je vous rejoins. Alors qu’elle refermait la porte, elle trouva Danielle debout en train de rassembler ses vêtements, de filer vers la salle de bains et fermer la porte. Elle cala son épaule contre le chambranle et commença la conversation à travers la porte. « Qu’est-ce qui t’arrive ? » — Je suis à la bourre. Toute l’équipe est déjà au petit déjeuner et moi je suis toujours là. Si je ne veux pas faire rater le train à tout le monde il faut que j’accélère. — Donc je suppose qu’une douche à deux n’est pas envisageable ? — Non désolée. — Je peux juste te frotter le dos si tu veux. — Sveig ! Je n’ai pas le temps. — Mais tu en as envie. — Tu prends des cours avec Katri ce n’est pas possible. — Elle adorerait entendre ça. — Hein ? — Rien. Tu en es où ? Solveig faillit perdre l’équilibre lorsque Danielle ouvrit la porte. — J’ai fini. — Je t’adore les cheveux mouillés et en pétard. Ça te donne un air de lutin. — Il faut que j’y aille sinon ça va être la galère. — Je comprends. Tu as peur de leur réaction ? — Non pas vraiment mais je veux leur dire quand je le souhaiterai, pas par un concours de circonstances. — Ok. J’enfile un jean et je t’accompagne. — Non c’est bon. Prends ton temps et vas retrouver les autres. Je vais me débrouiller. Merci d’avoir choisi un hôtel proche du mien. — A ton service. Danielle mit son blouson et attrapa son sac à dos. Elle s’approcha de Solveig. — Je te dis au revoir ici. Solveig la serra dans ses bras et l’embrassa. — Je n’ai aucune envie de te laisser partir. — Je n’ai aucune envie que tu me laisses partir mais c’est comme ça. — Appelle moi quand tu arrives. — Promis. Elles s’embrassèrent une dernière fois. Avant qu’elle ne passe la porte, Solveig lui posa un baiser sur le nez. Elle lui sourit et partit sans se retourner sinon elle n’allait jamais s’en sortir. *** Danielle somnolait dans le train. Dès sa sortie de l’hôtel de Solveig elle avait couru sur les trottoirs déjà dégagés pour rejoindre au plus vite ses coéquipières. Sarah lui avait gardé une place et servi une tasse de lait. Elle avait dû lutter pour ne pas s’endormir dans le car pendant le court voyage à la gare. Avant de pouvoir ranger ses sacs et s’installer à sa place, elle avait dû empêcher les images de la nuit de s’imposer dans son esprit, ce qui l’aurait fait rougir. Il faisait encore nuit noire quand Solveig l’avait réveillée par de tendres caresses. Elles avaient à nouveau fait l’amour, les rôles étant cette fois inversés. Isolée des autres grâce aux oreillettes de son lecteur MP3, elle laissait ses songes l’emmener loin pour ne pas penser à la femme qu’elle avait laissée ce matin dans une chambre d’hôtel. Elle était sur le point de s’endormir complètement quand Isabelle s’exclama : « Vous ne croirez jamais qui je viens de croiser dans le wagon restaurant ! Solveig ANDERSEN. Elle était en train de boire un café. » — Isa, tu vois ANDERSEN partout. On est en Norvège des grandes blondes aux yeux bleus, il y en a à tous les coins de rues, intervint Caroline. *Non Caro pas une grande blonde aux yeux bleus. Une grande châtain très clair et aux yeux noisettes.* Danielle se coupa très vite de la discussion entre Caro, Isa et Sarah. Elle ne voulait rien entendre au sujet de Solveig. Elle ferma plus fort les yeux. *** Le vol avait été sans encombre pour Solveig. La neige était aussi tombée à Copenhague. A l’aéroport d’Oslo, elle avait aperçu Danielle de loin au milieu de ses coéquipières. Sarah était toujours près d’elle et elle en avait ressenti une pointe de jalousie. Une vraie cette fois. De celles qui vous donnent de mauvaises pensées et vous font mal au cœur. Elle était à présent bien installée dans son canapé, Bones à ses côtés. Elle regardait la télé sans se concentrer vraiment sur les images. Son téléphone portable posé sur la table basse se mit à vibrer. Elle s’en saisit et sourit quand le nom de Dane s’inscrivit sur l’écran. Le message disait : ## Salut. Je suis bien rentrée. Je change de sac et je file en Suisse chez mes parents. ## ## Ok. Soit prudente sur la route. Tu pourras te connecter chez tes parents ? ## ## Oui pas de problème pour la connexion ce soir 21h ? ## ## C’est bon pour moi. ## ## A tantôt. ## ## En stund siden ## Solveig reposa son portable et caressa la tête de Bones qui semblait venir aux nouvelles. « Elle va bien, ne t’inquiètes pas. » Comme si il était rassuré, il reposa sa tête sur la cuisse de Solveig et ferma les yeux. *** [1] Je veux que tu me lèches
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| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Dim 14 Sep 2014 - 22:54 | |
| LAUSANNE – Mise au point familiale Arrivée chez ses parents, Danielle avait juste eu le temps de descendre de voiture avant que sa petite sœur lui saute dans les bras. La neige qui avait déjà recouvert le sol avait failli avoir raison de l’équilibre de la joueuse de hand. « Zoé va doucement avec ta sœur. Elle a joué hier et je ne pense pas que son entraîneur soit content si elle se blesse en chahutant avec toi, était intervenue sa mère. » — T’as fait un match trop terrible. — Toute l’équipe a fait un super match. — Arrête t’étais la plus forte. En plus tu étais face à cette internationale norvégienne. — Tu sais plus nous allons avancer dans la compétition plus je vais en croiser des internationales de tous les pays. — Tu pourrais leur demander un autographe ? — Cela va être difficile. Je ne peux pas aller vers l’adversaire et lui dire : salut, tu pourrais me signer mon maillot ? Je ne serais plus très crédible. — C’est vrai, je n’y avais pas pensé. — Tu n’aurais pas envie de continuer cette discussion à l’intérieur, il doit y faire meilleur. — Oui, tu as raison rentrons. *** A 21h, assise sur son lit, le dos calé contre le mur, Danielle branchait son ordinateur portable au secteur et lança sa connexion Internet. Elle sourit en voyant que Solveig était au rendez-vous. SOL sol.ANDERSEN@hotmail.com On line | | KAS Dane.KAS@hotmail.com On line | KAS : Salut ! SOL : Salut ! Tu es bien arrivée chez tes parents ? KAS : Oui, j’ai même eu droit à un comité d’accueil. SOL : Comment ça ? KAS : Zoé m’attendait, elle tenait à me féliciter pour la qualification. SOL : Elle a l’air d’être ta première fan. KAS : Même quand je jouais au foot, il fallait l’entendre crier sur le bord de la touche. Elle cassait les oreilles à tout le monde avec sa voix aigüe. SOL : Mais je suis sûre que tu adorais l’entendre. KAS : J’aimais surtout son sourire quand nous gagnions. Je la voyais arriver en courant, toujours à la limite de tomber car elle voulait aller plus vite que ses petites jambes le lui permettaient. SOL : Tu as des images de cette époque ? KAS : Mon père doit avoir des photos et peut-être des vidéos je pense. SOL : Il y a une chance que je les vois un jour ? KAS : Peut-être, si tu es sage. SOL : Tu n’as pas trop de courbatures ? KAS : J’en ai partout mais je ne sais pas si elles sont dues au match ou bien à autre chose. SOL : Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. KAS : Oui, fais l’innocente. SOL : Toujours ! KAS : Sveig, je voulais te demander : pourquoi tu m’embrasses sur le nez à chaque fois ? SOL : Je ne sais pas parce que je trouve ça très tendre et intime. KAS : J’aime quand tu le fais. SOL : Je suis ravie de lire ça. | « Qu’est ce que tu fais ? » Danielle leva la tête de son écran pour regarder sa sœur qui se tenait au milieu de sa chambre. — Je finis un travail. — Quel projet ? — Tu es trop curieuse. Et tu as oublié de frapper. KAS : Zoé vient d’entrer. SOL : Oh petite sœur ennemie dans le périmètre. KAS : Oui. Silence radio conseillé. | — Pardon. Papa a enregistré ton match, tu veux bien venir le regarder avec moi. — Tu ne l’as pas déjà regardé hier en direct ? — Oui, mais comme ça tu pourras me commenter les actions. — Si tu veux. Je te rejoins dans cinq minutes, le temps de finir ce que j’ai commencé. — Ok, je t’attends dans le salon. KAS : Il va falloir que je te laisse. Zoé veut que l’on regarde le match ensemble. SOL : Ton match ? KAS : Oui. SOL : C’est drôle, c’est ce que je suis en train de faire. KAS : Oh. SOL : Allez, va passer du temps avec Zoé. Elle a envie d’avoir sa grande sœur pour elle toute seule. Et je suis bien placée pour la comprendre. KAS : J’y vais. SOL : Bonne soirée championne. KAS : Bonne soirée mais c’est toi la championne. Mes faits d’armes sont encore légers. A tantôt. SOL : En stund siden ! | *** Le lendemain après avoir passé l’après-midi à construire un igloo avec zoé, Danielle rentra dans le salon son ordinateur portable sous le bras. « Papa je peux me brancher sur la télé pour regarder un match ? » — Le câble doit encore être branché depuis la dernière fois. C’est quoi comme match ? — Copenhague – Struer en coupe du Danemark. — Je peux profiter du spectacle aussi ? — Bien sûr. Son cahier de notes de matchs sur les genoux, Danielle regarda évoluer Solveig. La différence de niveau était flagrante entre les deux équipes mais l’acharnement de Struer à ne pas prendre une raclée gênait le jeu de Copenhague. Pendant tout le match, son père n’avait rien dit la laissant se concentrer. Il observa ses réactions durant les deux fois trente minutes. A la fin, alors qu’elle refermait son cahier et accrochait son stylo, il prit la parole. « Tu as quelque chose à me dire ? » — A quel sujet ? — Sur le fait que tu sois abonnée à une chaîne de sport Danoise, que tu regardes un match de coupe qui est loin d’être une affiche, ton week-end à Copenhague et le fait qu’il y ait des joueuses de Copenhague dans les tribunes de ton match. C’est laquelle ? — Ça se voit tant que ça ? — Pour quelqu’un qui te connaît et qui sait regarder ça l’est un peu. Alors ? — Solveig ANDERSEN. — Et ben ! Ça fait combien de temps vous deux ? — Un peu plus d’un mois. — Comment tu gères la chose ? — Comme ça vient. Quand je suis avec elle je ne pense pas au fait qu’elle est une star internationale du hand et tout me paraît presque simple. C’est juste une relation à distance. Par contre quand je la vois jouer ou qu’elle est interviewée ou encore quand elle est en photo dans un magazine, je me sens toute petite et un peu dépassée. — C’est normal. Le meilleur conseil que je puisse te donner c’est de laisser les choses se mettre en place d’elles-mêmes. Vous allez trouver votre rythme et tout arrivera naturellement. — Merci papa. — De rien. — Comment tu as su pour Copenhague ? Je ne l’ai dit à personne. — Ton relevé de vol est arrivé au courrier, j’ai cru que c’était le mien et vu que la compta me le demandait avec insistance j’ai ouvert sans regarder. Je me suis rendu compte de mon erreur en voyant les destinations. Je suis désolé. — Pas grave. Je ne cherche pas à me cacher. Je crois que je veux juste me protéger. — C’est compréhensible. En tout cas, tu as très bon goût. Mais ça je n’en ai jamais douté. Ta sœur t’a laissé assez d’énergie pour venir faire une balade avec Max et moi. — J’ai toujours assez d’énergie pour ça. — Alors en route. *** Samedi 9 décembre 2006 – 18h45 | Retour de Larvik et Fête | Salut tout le monde, rentrée hier de Larvik mais pas encore descendue de mon nuage. Je n’en reviens encore pas que l’on soit allé chercher la qualification chez elles. Les joueuses ont dû bien fêter leur victoire car ça dormait profond dans l’avion. Comme cadeau le staff a décidé de ne reprendre l’entraînement que le mercredi pour préparer la réception du Havre. En parlant de fête, ce soir nous sommes plusieurs à aller au bar d’Andy pour arroser l’exploit. Donc si certains d’entre vous veulent venir je vous mets l’adresse en fin de post. Avec un peu de chance, il y aura peut-être des joueuses et j’espère très fort que Dane sera là. Andy est tout de même son meilleur ami. Allez à ce soir pour ceux qui viennent et au prochain post pour les autres. |
*** Assise dans le canapé, Zoé regardait la télé quand le portable que sa sœur avait oublié sur la table basse sonna une nouvelle fois. Elle se pencha et l’attrapa, elle regarda le nom sur l’écran : Sveig. Ceci ne ressemblant pas à un appel professionnel, elle décrocha. « Allo ! » — Dane ? — Non, Zoé. — La petite sœur en question. — Oui c’est moi. Mais qui est à l’appareil. Zoé n’avait eu aucun mal à se mettre en mode anglais. Elle était comme sa grande sœur capable de passer d’une langue à l’autre sans problème. — Solveig. — C’est marrant, comme la joueuse de hand. Ma sœur joue au hand mais vous devez le savoir si vous êtes amies. — Oui, je le sais. Nous avons même été adversaires le temps d’un match. — Ah oui. Lequel ? — En début de saison, en tournoi de préparation, Lyon – Copenhague. — Vous me faites marcher, il n’y a qu’une Solveig dans l’équipe de Copenhague et c’est… Non, vous n’êtes pas elle ? — Qui ? ANDERSEN ? Oui c’est moi. — Ma sœur vous connaît. Vous connaissez ma sœur. Vous téléphonez à ma sœur. Vous… « Zoé, nous sommes rentrées. » — Je vous rappelle. — Attends. Mais la communication était coupée, Solveig regarda son téléphone étonnée. Elle se tourna vers Bones. « Bizarre la petite sœur. » De son côté Zoé se précipita vers Danielle. Cette dernière la regarda s’agiter pointant son téléphone portable vers elle. « Qu’est ce qui t’arrive ? » — Tu… Tu… Pourquoi, tu… — Tu pourrais essayer de te calmer et faire une phrase ? Zoé arrêta de gesticuler et prit une grande inspiration. — Pourquoi tu ne m’as pas dit que tu connaissais Solveig ANDERSEN ? — Je comptais vous en parler ce week-end, c’était le but de ma visite. Mais papa a deviné dans l’après-midi donc la suite était de vous le dire ce soir à maman et à toi. Mais comment tu le sais toi ? — Elle a appelé sur ton portable et j’ai décroché. — Et qu’est ce que tu lui as dit ? — Heu, pas grand chose mais quand vous êtes rentrés, je crois que je lui ai raccroché au nez. — Zoé ! Donne-moi mon téléphone. Danielle tapa vite fait un message pour Solveig. ## J’en termine avec ma petite sœur et je te rappelle. ## — Je suis désolée Dane, je ne voulais pas mais j’étais tellement surprise et un peu en colère je crois que tu ne m’en aies pas parlé que je n’ai pas réfléchi. Vous êtes juste amies ou bien c’est ta petite amie ? — Nous sommes ensemble. — Trop cool. Quand les autres vont savoir ça. — Hop Zoé ! Tu n’en parles à personne. — Pourquoi ? Demanda Zoé faisant sa tête de petite fille contrariée. — Car c’est notre relation et c’est à nous de décider quand nous souhaiterons la rendre public. — Mais… — Alors pas de commentaire sur les forums que tu fréquentes, aucune allusion auprès de tes copains et copines et pour finir nous allons rappeler Sveig pour que tu t’excuses. Clair ? — Clair. Mais dès que vous l’aurez officiellement annoncé, j’aurai le droit de me vanter d’être ta sœur ? — Ce n’est pas déjà ce que tu fais ? Mais oui si tu veux. — Cool. On la rappelle ? Danielle appuya sur quelques touches de son téléphone et avant la deuxième sonnerie : « Allo ! » — Salut. — Alors ta petite sœur est pendue par les pieds au milieu du salon ? — Non je n’irai pas jusque là, bien que parfois l’envie soit forte. Je vais te la passer, elle a quelque chose à te dire. — Bonjour Solveig. — Re-bonjour Zoé. — Je voudrai m’excuser de vous avoir raccroché au nez. — Excuses acceptées. — Merci. Ça fait combien de temps que vous sortez avec ma sœur ? Qui a dragué l’autre ? Quand est-ce que je peux vous rencontrer ? Et … — Zoé ! Intervint Danielle. Elle reprit le téléphone. Désolée, Sveig mais quand elle est lancée… — C’est rien, l’espace d’un instant, j’ai cru entendre une mini Katri. — Elle va être ravie d’être comparée à une internationale norvégienne. J’ai regardé ton match. Un peu trop facile non ? — Ce sont les premiers tours de coupe, il faut commencer en douceur. — En douceur, je crois que ça fait un bon moment que je n’ai pas connu ça. — J’ai trouvé notre dernière nuit plutôt douce. — Sveig ! Je parlais de hand. — Je sais mais j’aime bien la petite intonation outrée dans ta voix quand je joue sur les mots. — Je vois. C’est du joli Miss ANDERSEN. — Que veux-tu. Je vais te laisser avec ta famille, on se recontacte dès ton retour à Lyon. — Ok. Passe une bonne soirée. — Toi aussi. — Bye — Bye. Danielle raccrocha et se trouva face à deux regards hilares. « Quoi ? » — « C’est du joli Miss ANDERSEN » minauda Zoé. Tu t’es entendue ? — Ne l’écoute pas Danielle. C’est juste que tu as une voix différente quand tu lui parles, plus basse, j’irai même jusqu’à dire plus sensuelle. — Qui a une voix plus sensuelle ? Tous les trois se tournèrent vers Helena KASLER qui venait de rentrer dans la pièce. — C’est Danielle, maman, quand elle parle à, comment tu l’appelles déjà ? — Je l’appelle Sveig, tête d’ampoule. — Et qui est Sveig ? Je suis un peu perdue, interrogea sa mère. — C’est sa nouvelle petite amie. — Zoé tu peux laisser ta sœur m’expliquer s’il te plaît ? la coupa sa mère. — Sveig, c’est Solveig ANDERSEN. — Je suis sensée connaître ? — Maman c’est une des meilleures joueuses internationales en ce moment. Elle est capitaine de l’équipe de Norvège de handball, s’indigna Zoé. — C’est la fille qui est sur tous les posters dans ta chambre ? — Oui. — Et ben... Où l’as-tu rencontrée Danielle ? — Sur un terrain de hand. — Elle habite en Norvège ? — Non au Danemark. A Copenhague. — Pourquoi ? — Elle joue pour Copenhague. — Mais comment vous faites ? — Nous nous débrouillons. — Tu vas déménager ? — Non. Pourquoi tu me poses cette question ? — Pour savoir. — Maman mon job est à Lyon et mon club aussi. Et puis nous ne sommes pas ensemble depuis assez longtemps pour nous poser ce genre de question. — Bien. Tu sais que nous passons Noël chez ton oncle. — Oui. — Tu arrives quand ? — Heu... Le 23. Danielle était un peu étonnée du brusque changement de conversation. — Tu ne peux pas venir plus tôt ? — Non. Sveig sera à Lyon. Je la dépose à l’aéroport de Genève et je continue jusqu’à Montreux. — Et tu repars quand ? — J’ai un avion le 31. — Et tu vas où ? — A Copenhague. Je passe le nouvel an avec l’équipe de Solveig et ensuite nous allons en Norvège faire du ski. — Très bien. — Ça va maman ? — Oui. Pourquoi ? — Je ne sais pas tu as l’air déçu. — Mais non, je suis juste surprise. Et puis tu es grande, tu sais ce que tu fais. — Et si on allait manger les brownies que tu as fait tout à l’heure. J’en ai très envie, intervint son père pour détendre l’atmosphère. — Tu as raison, ils doivent être à la bonne température. Danielle, tu veux un verre de lait avec ton brownie ? — Oui. Merci maman. *** Le lendemain, alors que Danielle allait reprendre la route, son père sortit en même temps qu’elle. Il lui posa les mains sur ses deux épaules et comme il le faisait depuis sa plus tendre enfance il plongea son regard dans le sien. « Laisse-lui du temps. » — Je sais. — Comprends-la. Elle a accepté ton homosexualité mais comme toute mère, elle a du mal avec tes petites amies. Elle s’inquiète pour toi. Elle a peur qu’elle te blesse. En plus tu as choisi une star. — Je n’ai pas choisi papa. — Je sais, nous ne choisissons pas ces chemins là. Mais ne t’inquiète pas, tout ira bien. — Merci papa. — Rentre bien et sois prudente. Appelle ta mère une fois arrivée. — Promis. Danielle monta dans sa voiture et avant qu’elle ne passe le portail, dans le rétroviseur, elle vit Zoé arriver en courant. « Qu’est-ce qui t’arrive ? » — Tu pourras demander à ANDERSEN de me signer un autographe ? demanda Zoé toute essoufflée. — Oui, je vais essayer d’y penser. — Merci. A plus. — A tantôt. Avant de redémarrer, elle envoya un message à Solveig : ## Je pars de chez mes parents dans un peu plus de 2 heures je suis chez moi si tout va bien sur la route. A tantôt. ## *** Solveig était avec Liv chez Thia. Elles avaient un peu parlé de handball mais surtout de tout et de rien. Quand la capitaine norvégienne sentit son portable vibrer dans la poche de son jean, elle espéra que le message soit de Danielle. Elle sourit largement en le lisant. « Doit-on comprendre que le message est de miss numéro 16 ? demanda Liv après avoir observé sa coéquipière. » — Oui c’est Dane, elle vient de prendre la route. — Elle vient toujours passer le nouvel an avec nous ? — Oui, elle arrivera le jour même. — Bien. Et vous filez quand pour Lillehammer ? — Le 1 er en début d’après midi. — Tu vas la présenter à ta famille ? — Oui. J’espère juste ne pas lui faire peur. — Elle m’a l’air plutôt courageuse la petite, remarqua Thia. — Elle l’est. — Alors pas de panique. Elle a survécu à Katri, tes parents ça sera un jeu d’enfant. — J’espère. C’est la première que je leur présente officiellement. — Je suis sûre que tes parents seront aussi nerveux que Dane. Tous voudront faire bonne impression, la rassura Liv. — Tu as sûrement raison. En fait, je devrais peut-être emmener Katri pour détendre l’atmosphère. — A tes risques et périls… ***
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Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Dim 14 Sep 2014 - 23:10 | |
| LYON – Andy Les quinze derniers jours étaient passés à une vitesse folle pour Danielle. Entre son travail et les fabrications de prototypes à lancer avant les congés de fin d’année, le dernier match de l’année contre Le Havre à domicile soldé par une toute petite victoire et la course pour acheter les cadeaux de Noël, elle était bien contente d’avoir pris son mercredi après-midi et de rouler en direction de Genève pour aller chercher Solveig à l’aéroport. Elle devrait aller travailler jeudi et vendredi mais comme disait sa grand-mère : « Dans la vie, on ne peut pas tout avoir, car si on avait tout, on perdrait l’envie de vouloir avoir. Et avoir envie, c’est vivre. » Alors elle profiterait au maximum des autres moments pour être avec Solveig. Il lui restait une demi-heure pour arriver à l’aéroport, alors elle releva un peu le son de la musique et au son de U2, elle continua son chemin sur l’autoroute. *** Solveig était confortablement installée dans le canapé de Danielle et attendait qu’elle rentre. Elle avait une courte séance d’entraînement, la dernière avant la trêve des fêtes de fin d’année. Elle était arrivée l’avant-veille et avait découvert l’univers de sa petite amie. Elle ne minimisait pas les choses quand elle disait que son appartement était bien plus petit que sa maison. Il devait y avoir soixante mètres carré ici face aux cent quatre vingts de chez elle. Mais elle aimait beaucoup l’atmosphère qui régnait entre ces murs. Elle appréciait tout particulièrement le haut plafond avec ses poutres apparentes typiques des anciens appartements du quartier de la Croix Rousse, le parquet en chêne, la décoration simple et fonctionnelle dans le salon. Elle avait été surprise par la mezzanine dans la chambre mais avait vite compris son utilité pour le gain de place. Elle avait même trouvé ça drôle de dormir plus près du plafond. Danielle aimait le bois et le fer forgé ; en attestaient le lustre du salon et le porte-clés pour accrocher les clés à l’entrée. Elle avait utilisé l’ordinateur portable de Dane pour consulter sa messagerie et voir le dernier post de Marie. Vendredi 22 décembre 2006 – 16h04 | Trêve hivernale | Ce soir a lieu le dernier entraînement de l’année 2006. Après la courte victoire contre Le Havre qui a montré la fatigue aussi bien mentale que physique de l’équipe après la qualification à Larvik, cette période de repos est la bienvenue. Quelques dates : - Reprise des entraînements le lundi 8 janvier. - Tirage coupe EHF le samedi 13 janvier. - Tirage de la coupe de France le lundi 15 janvier. - Championnat le samedi 20 janvier à Bordeaux. Sur ce, je vais souhaiter de joyeuses fêtes de fin d’année à toutes les joueuses et au staff de l’équipe de Lyon ainsi qu’à tous les lecteurs de ce blog. Je vous retrouverai en janvier après un passage obligé dans la famille. En attendant je vous laisse avec un petit montage sur les meilleures actions de ce début de saison. | Solveig regarda le montage et ne put s’empêcher de sourire en voyant Danielle marquer dans des positions plus qu’aléatoires. *** La nuit était complètement tombée sur Lyon, la température était passée en dessous de zéro et les rues s’étaient vidées. Deux silhouettes déambulaient dans les petites rues du quartier du Vieux Lyon. Elles s’étaient déjà promenées au marché de Noël sur la presqu’île. Elles avaient emprunté le funiculaire pour monter à la Basilique de Fourvière afin d’admirer la vue et les lumières sur la ville. Elles s’étaient même embrassées dans un coin sombre du jardin. Elles traversèrent la place devant la cathédrale Saint Jean et tournèrent à droite. Seul le bruit de leurs pas se faisait entendre sur les pavés. Un peu plus loin, elles poussèrent une porte et le silence retomba dans la rue. *** Derrière son bar, Andy vit sa meilleure amie arriver et avancer dans la salle. Elle avait le sourire aux lèvres et les joues rougies par le froid. Derrière elle, suivait une autre jeune femme un peu plus grande, elle portait un bonnet noir et le col de son blouson cachait tout le bas de son visage. Quand Danielle et son invitée arrivèrent près du bar, Andy plongea littéralement dans le regard de l’inconnue. Il ne voyait que ça. Ses yeux avaient la couleur du cidre chaud. « Salut Andy ! » Danielle regarda son ami qui fixait Solveig. « Andy ? La terre appelle Andy ! » Andy sembla atterrir. « Hein. Heu. Bonjour Dane. » Andy jeta un rapide regard à son amie et fut à nouveau irrémédiablement attiré vers l’autre jeune femme. La jeune femme en question ôta son bonnet et dézippa son blouson. Et le pauvre Andy ne pu retenir un : « Putain ! La bombe norvégienne ! » Danielle et Solveig ne purent s’empêcher de sourire à l’expression d’Andy. « Bonjour, tu dois être Andy. » — Heu… Oui. — Andy, dois-je te rappeler que tu es gay ? se moqua Dane. — Toi aussi tu l’es. — Oui, mais je ne regarde pas un mec avec des yeux pareils. — Tu amènes Solveig ANDERSEN dans mon bar sans me prévenir, j’ai le droit de la regarder comme… comme… Et comment je la regarde d’abord ? Et pourquoi tu me parles en anglais ? Et surtout pourquoi je te réponds en anglais ? — Je te parle en anglais pour que Sveig puisse comprendre, tu me réponds en anglais car ton enfance en Afrique du Sud a dû te conditionner comme moi et tu regardes Sveig comme si tu n’avais jamais vu une femme. — Même pas vrai. Il se tourna vers Solveig. Bonjour Melle ANDERSEN. Bienvenue dans mon bar. — Bonjour Andy mais appelle-moi Solveig. — Cool. Il refit face à son amie. Et toi, tu aurais pu me prévenir que tu venais avec ta petite amie. Heureusement que l’on est proche de Noël et que c’est calme sinon tu aurais provoqué une émeute. — Tu nous aurais protégées. — Je l’aurais protégée, Elle. Toi, débrouille-toi. Solveig regarda l’échange. Même si les mots semblaient sérieux, il y avait de la légèreté et de la moquerie dans leur voix. Elle les vit se taper dans la main à la fin. — Tu aurais une table pour nous. — Allez-vous installer dans le coin là-bas, vous serez tranquilles. — Merci. — Et Dane ? Coca ou cocktail de fruits ce soir ? Danielle interrogea Solveig du regard. — Tu m’as parlé de son cidre irlandais, c’est l’occasion de le goûter. Non ? — Ok. Andy, une bouteille de cidre s’il te plaît. — C’est parti. Elles allèrent s’installer. Solveig fit connaissance avec l’environnement. — J’aime beaucoup le décor et l’ambiance qui en ressort ce soir. C’est assez intimiste. — Oui, l’après-midi et en début de soirée, c’est souvent comme ça. Mais vers 22h ça s’enflamme. — Ton ami a l’air très sympa. — Il l’est. — C’est ton meilleur ami ? — Oui. Il est pour moi ce que Liv est pour toi je pense. Chloé, la serveuse, vint déposer leur commande sur la table. Solveig ne dit rien pendant qu’elle déposait les verres et décapsulait la bouteille d’un demi-litre. Une fois celle-ci partie, Solveig reprit la conversation. — Oh alors si je veux des informations sur toi il faut que je les lui demande. En plus, il parle très bien anglais. J’ai cru comprendre qu’il avait grandi en Afrique du sud ? — Oui. Nous sommes arrivés presque en même temps à Lyon. Le fait d’être tous les deux perdus dans cette ville nous a rapprochés. — Vous vous êtes rencontrés où ? — Nous étions dans le même lycée international. Puis nous nous sommes croisés dans un bar gay des pentes de la Croix Rousse. — Tu sais depuis le lycée que tu préfères les filles ? — Je le savais déjà avant. — Dès le départ ? — Oui. — A quel âge ta première expérience ? — Tout dépendant de ce que tu mets sous première expérience. — Commençons par premier baiser. — Avec une fille 14 ans. — Avec un mec ? — 13 mais ça ne m’avait pas du tout enthousiasmé. Et toi ? — Mec 12. Fille 21. — J’en conclus que toi, tu ne l’as pas su tout de suite. — Je pense qu’au fond de moi, je l’ai toujours su mais j’ai essayé de correspondre à l’éducation que l’on m’avait donnée. Tu sais la version Walt Disney où la fille attend toujours son prince charmant et ils vivent heureux à jamais. — Je vois le tableau, oui. J’ai eu la même mais le prince charmant n’a pas eu beaucoup d’effet sur moi. Qu’est ce qui t’a fait basculer ? — Une fille. — La fille. Celle qui fait que l’on se jette à l’eau malgré la peur panique. — Oui celle-là. Comment était la tienne ? — Très rentre dedans, directe et entreprenante. La tienne ? — Douce, fragile, timide, que l’on a envie de protéger. Elle m’a eu comme ça. — Pourquoi ça c’est fini ? — Elle était jalouse et possessive, ma carrière dans le hand décollait. Elle n’a pas voulu me partager. Et toi ? — J’ai quitté la Suisse. — Tu n’as donc jamais couché avec un mec. — Si. Un. — Ah oui !? Peut-on connaître le prénom de l’unique ? — Andy. — Andy ? Solveig avait un regard très étonné. Le Andy qui est derrière le bar actuellement ? — Celui-là même. — Ok, explique-moi. J’ai cru comprendre que vous étiez tous les deux gays. — Tu as bien compris mais nous ne voulions pas mourir idiots alors nous l’avons fait. Je crois surtout que c’était pour nous conforter dans notre choix d’attirance. — Tu n’as pas aimé ? — C’était agréable mais je préfère les sensations éprouvées avec une femme. Et toi relation physique avec un mec ? — Plusieurs mais comme toi, je préfère largement les mains d’une femme. Solveig fit un clin d’œil à Danielle avec un sourire entendu avant de goûter au cidre. Plus tard dans la soirée, d’autres consommateurs étaient arrivés. Des habitués avaient reconnu Danielle et l’avaient saluée de loin respectant son tête à tête. C’était aussi une des règles tacites de ce bar. Le respect de l’espace des autres. L’un d’entre eux, en attendant sa commande appuyé au bar, discutait avec Andy : « La fille avec Dane, tu trouves pas qu’elle ressemble à une fille connue. Une norvégienne ou une suédoise. Je sais plus ce qu’elle fait mais on la voit dans les magazines. » Andy joua le jeu et se tourna vers le couple qui était en grande discussion. — Je ne sais pas. Peut-être mais tu sais, toutes les scandinaves blondes doivent se ressembler. — Tu dois avoir raison. En plus qu’est-ce qu’elle ferait là ? — Tout juste. — Mais en attendant, elle est super canon tout de même. Pour une fille. — C’est sûr. Il ne révèlerait pas l’identité de Solveig. Si les deux jeunes femmes n’avaient pas rendu public leur relation c’est qu’elles avaient leurs raisons et il les respectait. Il attendrait simplement que son amie soit prête et même après ça, il continuerait de protéger son intimité. Il était déjà très fier que Danielle soit venue lui présenter Solveig, ici dans son bar. Elle aurait pu l’appeler et ils se seraient retrouvés ailleurs sur un terrain moins exposé mais Dane lui avait fait le cadeau de le mettre à son avantage, dans son élément, dans sa réussite. Et il l’aimait pour ça. Pas d’un amour passionnel, non, d’un amour fraternel, oui. Ensemble, ils avaient écumé les endroits gays de la ville, allant même plus loin. Il n’avait pas oublié leur première Gay Pride à Paris. Il venait tout juste d’avoir 18 ans et, que dire de celle de Berlin quelques années plus tard. Dans presque tous ses bons souvenirs il y avait Dane. Il était là quand elle avait renoncé à jouer au foot. Cette décision avait semblé être comme une libération pour elle. Il n'avait jamais eu toutes les explications sur ce choix mais il l'avait soutenu. Il était là aussi quand un soir de début septembre au bout du bar, Danielle avait accepté de jouer au handball. Plus par envie de refaire un sport collectif que par goût de la compétition. Et aujourd’hui, elle évoluait en élite, jouait une coupe d’Europe et avait accroché l’une des stars de ce sport. Tout ça sans changer de personnalité. Elle était juste un peu moins présente mais toujours au rendez-vous quand cela était important. *** Danielle avait déposé Solveig à l’aéroport de Genève il y avait déjà cinq jours. Elle avait passé Noël chez son oncle. Toute la famille était là. Même son Grand-Père était descendu de sa montagne, et sa présence avait presque occulté toutes les autres. Elle ne l’avait pas vu depuis ses vacances d’été en juillet. Il était solitaire, peu communiquant avec les gens. Il vivait à la frontière du Lichtenstein, dans un village qui l’hiver pouvait être coupé du monde pendant une semaine voir plus. Elle y avait passé certaines de ses vacances enfant. Elle aimait son Grand-Père plus que n’importe quelle personne sur terre. Il y avait un lien entre eux que même la distance ne pouvait et n’avait pu dissoudre. Ils communiquaient par lettres. Même maintenant à l’heure du mail, ils en étaient restés au papier et aux aléas de la poste. Elle aimait sa famille mais elle se sentait vite étouffée. Beaucoup n’avaient pas compris quand elle avait pris la décision d’arrêter le football. Pour eux, il était logique que si elle s’était faite opérer du genou, c’était pour repartir de plus belle. Elle était aux portes de l’équipe nationale adulte. Toute proche des grandes compétitions qui avaient une vraie valeur. Elle qui depuis ses 7 ans était sur les terrains par tous les temps avec un seul objectif la coupe du monde. Elle avait tourné le dos à tout ça sans regret, et c’est le sans regret qui avait le plus choqué son entourage. Danielle n’avait pas été habituée à la famille. Son enfance en Angleterre l’avait tenue éloignée de tout ce troupeau d’oncles et tantes, de cousins et cousines et même de petits cousins et petites cousines. Elle aimait les petites assemblées et pas les grosses réunions de famille comme ça avait encore été le cas cette année. A présent, elle comptait les jours qui la séparaient de son avion direction Copenhague pour passer le réveillon du jour de l’an avec l’équipe de Solveig. ***
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| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Dim 14 Sep 2014 - 23:23 | |
| LILLEHAMMER – Famille Solveig surveillait son neveu qui courait dans la neige. Avec sa sœur et leurs parents, ils avaient quitté Bergen pour une promenade dans la campagne. Tous rigolèrent en voyant l’enfant se prendre les pieds dans la poudreuse et tomber la tête la première dans la neige fraîche. La capitaine norvégienne l’aida à se remettre debout et lui enleva la neige restée accrochée à ses sourcils, l’arrête de son nez et le col de son blouson. « Tu te débrouilles plutôt bien avec les enfants, petite sœur. Quand est-ce que tu en fais un ? » — Pas dans l’immédiat. — Tu n’en as pas parlé avec ta copine ? — Nous ne sommes ensemble que depuis deux mois, c’est un peu tôt pour ça non ? — Elle n’aime pas les enfants ? — Je n’en ai aucune idée. — Vous n’avez jamais abordé le sujet ? — Non. — Je croyais que les lesbiennes faisaient tout très vite. — Il ne faut pas croire tout ce que l’on dit sur les lesbiennes. Il y en a aussi qui savent prendre leur temps. Et je pense que Dane fait partie de cette catégorie. — Tu nous la présentes quand en vrai ? — A Lillehammer. Et s’il te plaît soit sympa. — Comme si c’était mon genre de faire fuir tes petites amies. — Tu veux que nous parlions d’Althea ? — C’était différent. — Sans doute. Mais elle, elle est importante. — J’avais cru comprendre, petite sœur. Et promis, j’essayerai d’être gentille. — Merci. — Tata, tu m’aides à faire une grosse boule de neige pour la lancer sur papy ? Solveig regarda son neveu qui la tirait par le pantalon. Elle se laissa entraîner en se demandant ce que faisait Danielle. *** Le jour de l’an avait enfin pointé le bout de son nez. Danielle avait comme prévu embarqué le 31 à Genève direction Copenhague. Quand Zoé avait appris avec qui elle passait la soirée, elle l’avait presque suppliée de l’emmener, prête à casser sa tirelire pour se payer le billet d’avion. Mais c’est bien non accompagnée qu’elle avait fêté le passage à la nouvelle année avec les joueuses de cette équipe danoise. L’ambiance avait été très détendue dans le foyer transformé en boîte de nuit. Danielle s’était beaucoup amusée. A minuit Solveig l’avait enlacée et le baiser qu’elles avaient échangé avait été long et tendre. Si bien qu’elles n’avaient cessé qu’en entendant les sifflets et les applaudissements des autres joueuses. « Wouu ! Ça c’est du baiser ! Un truc à faire fondre la banquise. » Le commentaire était bien sûr venu de Katri. Danielle et Solveig avaient souri comme les autres puis la soirée avait continué jusqu’à une heure avancée. A cinq heures du matin, elles étaient enfin dans le lit de Solveig. Le réveil avait été très difficile après une nuit plutôt courte. Elles avaient pris l’avion direction Oslo puis la route jusqu’à Lillehammer. Elles n’avaient rien vu du court vol s’endormant dès le décollage et ne rouvrant les yeux qu’avec le choc de l’atterrissage. Elles se tenaient maintenant devant le chalet des ANDERSEN. Solveig observait Danielle qui n’arrêtait pas de frotter son pouce sur toute la longueur de son index. Elle posa sa main sur la sienne pour arrêter son mouvement. « Tout va bien se passer, ils ne vont pas te manger. » — Tu me le promets. — Jurée. Ils sont très impatients de te rencontrer. — Tu leur as dit que je ne parlais pas norvégien ? — Ils le savent et tous parlent anglais ne t’inquiète pas. — Ok. On se jette à l’eau ? Enfin tu me jettes à l’eau ? — Je ne vais pas te jeter, je vais nager avec toi. Elle posa une main sur chaque joue de Danielle et l’embrassa. Il n’y avait rien de passionnel dans de ce baiser. Il était juste fait pour lui donner du courage. Comme chez Solveig, l’entrée était séparée du salon par un grand hall qui permettait de se déchausser, de jolis bancs en bois étaient même prévus à cet effet. La mère de Solveig lui donna une paire de pantoufles en cuir fourrées. Elle fut ensuite introduite, dans la pièce à vivre, toute en bois avec une cheminée, trois canapés, une table basse et un grand tapis aux couleurs chaudes. « Danielle, je te présente mes parents : Marit et Jørgen. » — Enchantée de vous connaître. — Nous de même. Le père de Solveig avait une voix grave mais douce. Il devait dépasser facilement le mètre quatre vingt dix et avait une stature de bucheron. A côté, sa femme avait l’air toute fragile. Elle reconnut les yeux noisette de sa petite amie dans ceux de sa mère. Derrière le couple arrivèrent deux autres personnes. « Et voici mon frère et ma sœur : Nils et Janna. » — Alors voilà la petite française en question ? interrogea Janna en souriant. — Il semble que je corresponde à cette définition. — Entrez, installez-vous dans le salon. Les enfants ne vont pas tarder à arriver, les invita Marit. Danielle vous voulez boire quelque chose ? Chaud ou Froid comme vous souhaitez. — Il est possible d’avoir un chocolat chaud ? — Bien sûr. Solveig ? — Un café s’il-te-plaît. — La nuit a été courte petite sœur ? se moqua Nils. — Oh oui. Ils étaient en train de prendre place sur les canapés quand trois tornades encapuchonnées déboulèrent dans le salon. « Rebekka, Silje, Eirik, vos chaussures ! » L’ordre était venu de la cuisine qu’un grand passe-plat ouvrait sur le salon. « Mais grand-mère, nous voulions voir la copine de Tata. » — Ce n’est pas une raison, vous allez mouiller tout le parquet du salon. Alors filez dans le hall enlever vos bottes. Danielle ne va pas disparaître. Danielle avait suivit l’échange sans rien comprendre. Le norvégien ainsi lui était inconnu. Elle n’avait retenu que les prénoms. Après un instant, elle vit revenir les trois enfants. « Danielle voici mes deux nièces et mon neveu. Les deux filles sont à mon frère et le petit mec est à ma sœur. Dans l’ordre de taille de la plus grande au plus petit tu as : Silje 10 ans, Rebekka 8 ans et Eirik 4 ans. Les enfants, je vous présente Danielle ma petite amie. » — Hallo Danielle, fit en cœur le trio. — Hallo, répondit Danielle. — Dane ne parle pas norvégien alors Silje, je compte sur toi pour essayer de lui parler anglais et de traduire ce que disent les autres. — Oui Tata. — Merci. Marit arriva avec les boissons et Danielle passa ses mains autour de sa tasse pour les occuper à autre chose que s’ouvrir et se fermer à cause de la nervosité. Elle trempa ses lèvres dans le breuvage et retint de justesse un soupir de plaisir. C’était un vrai chocolat chaud avec du vrai chocolat pâtissier en carrés qui avaient fondu dans le lait chaud. « Votre chocolat vous plaît Danielle ? demanda Marit. » — Il est excellent merci. Il n’y a que chez mon Grand-Père que je bois encore de vrais chocolats chauds comme celui-là. Merci beaucoup. — Vous voulez du sucre. — Non merci, le chocolat se suffit à lui-même. — Enfin quelqu’un qui aime les choses naturelles. Une autre personne entra dans la pièce venant elle aussi de l’extérieur. Mais elle avait pensé à enlever ses chaussures dans le hall et portait des pantoufles presque identiques à celles de Danielle. « Ils m’ont larguée au bout de la route dès qu’ils ont vu une nouvelle voiture devant le chalet. » — Dane, voici la dernière personne de la famille proche : Grethe, ma belle-sœur. — Enchantée de te rencontrer Dane, Danielle, comment dois-je t’appeler ? — Dane ça ira très bien. Il n’y a que ma mère qui m’appelle encore Danielle. Danielle se réinstalla dans le canapé et laissa Solveig poser sa main sur sa cuisse. Elle avait appréhendé la rencontre avec la famille de sa petite amie mais ils semblaient très gentils et parfaitement ouverts à la relation que leur fille, sœur, ou belle-sœur entretenait avec une autre femme. Même les enfants avaient l’air parfaitement au courant de la situation. En parlant d’enfant, Silje s’approcha de Danielle. Dans un anglais, que 90% des français adultes lui envieraient, elle lui demanda timidement. « Est-ce que demain tu voudras venir faire de la luge avec nous ? » — Je ne connais pas le programme de la semaine mais j’aime bien faire de la luge alors si ça ne dérange pas les plans oui avec plaisir. — Cool. *** Solveig avait regardé Danielle dormir jusqu’au dernier moment, mais il était temps de se lever. Elle passa doucement la main sur la joue de sa petite amie. Cette dernière se retourna pour fuir ce contact somme toute agréable mais dérangeant dans son sommeil. A présent couchée sur le ventre la tête enfouie dans l’oreiller, il ne restait à Solveig que la solution de passer une main sous son t-shirt et lui caresser le dos. Son soupir de bien-être failli avoir raison de ses résolutions de ne pas lui faire l’amour. Elle approcha sa bouche de son oreille. « Dane, il faut ouvrir les yeux. Il est l’heure. » — Humrff. — Le soleil est levé. Si tu veux profiter de la journée, il ne faut pas traîner au lit. La nuit tombe très vite. — Humr. — Et puis je suis sûre que les Trolls sont en train de trépigner derrière la porte de notre chambre. Tu leur as promis une partie de luge, il va falloir assurer maintenant. — Hum. Danielle se retourna et allongée sur le dos ouvrit les yeux sur Solveig. — Bonjour toi. — Bonjour. — Je dois assurer tu disais ? — Oui. — Alors allons assurer. Dane se tortilla hors des bras de Sveig et une fois debout, elle se débarrassa de son short pour enfiler des sous vêtements, un jean, puis des chaussettes, un pull à capuche par-dessus son t-shirt et finit par les pantoufles. Elle posa un baiser rapide sur les lèvres de sa petite amie, avant de prendre la direction de la sortie. « Hey, j’ai même pas le droit à un câlin ? s’indigna Solveig. » — Pas avec les Trolls qui trépignent devant notre porte. — Humrff ! Danielle fut accueillie dans le salon par une bonne odeur de café, de toasts grillés et d’œufs cuits. « Bonjour Danielle. Bien dormi ? » — Oui très bien. Merci madame. — Appelle-moi Marit. Les Madames sont trop guindées surtout en anglais. — Bien Marit. — Qu’est ce que tu prends au petit déjeuner ? Solveig ne me l’a pas dit. — Vous voulez savoir ce que je veux boire ? — Oui. — Du lait, de préférence froid si vous avez. — Pas de problème. Tu aimes les œufs ? — Sous toutes leurs formes. — J’ai fait une omelette avec le reste des pommes de terre d’hier. Je t’en amène une assiette ? — Oui bien volontiers mais je peux aller me servir, vous n’êtes pas obligée de… — Cela me fait plaisir. — Bien je m’incline alors. — Sage décision que tu as prise là Danielle. — Bonjour Monsieur. Elle regarda le père de Solveig venir vers elle. — Comme pour ma femme, pas de Monsieur. Appelle-moi Jørgen. Et puis tiens, je t’ai pris un journal anglais car même si nous parlons anglais toute la lecture ici est norvégienne. — Merci de cette attention. — Où est ma fille ? — Oh elle dort encore, c’est une vraie marmotte. — Même pas vrai. Solveig se tenait encore au milieu de l’escalier. — Qu’est ce qui n’est pas vrai, que tu dors encore ou que tu es une marmotte ? — Les deux. — Permets-moi ma fille d’aller dans le sens de Danielle. Tu es une marmotte. — Tu ne m’aides pas là papa. — Elle n’a pas encore bu son café c’est pour ça qu’elle est grognon, renchérit Danielle. — Mais je ne suis pas grognon. — Si tu le dis ma fille. — Mais arrêtez. Et puis d’abord j’étais réveillée avant toi. — Ceci reste à prouver. J’étais la première en bas. Et j’ai déjà passé commande pour mon petit déjeuner. — Tu ne perds rien pour attendre toi. — Je t’attends Sveig. Et tous éclatèrent de rire. *** Danielle remontait pour la ixième fois le bobsleigh en plastique rouge. Si Solveig n’avait pas été dans le paysage, elle se serait crue dans les Alpes chez son Grand-Père. Elle ressentait la même liberté. Les Trolls étaient plein d’énergie. Arrivée en haut de la descente, elle donna la luge à Silje. « Dane, je descends avec Rebekka et ensuite nous ferons une descente ensemble ? » — Oui si tu veux. Eirik arriva à son tour avec sa luge sorte de couvercle de poubelle ronde avec deux poignées. Il posa sa luge rouge au sol et fit signe à Danielle de s’asseoir dessus. Eirik était le plus timide des trois enfants. Elle obtempéra et prit place sur le morceau de plastique. Elle fut très étonnée de sentir Eirik s’installer à son tour entre ses jambes. Elle croisa ses chevilles devant lui. Il passa ses bras autour des genoux de la joueuse de hand pour se tenir. Pendant ce temps, en bas de la descente, Solveig et Janna discutaient en observant les exploits des enfants. « Dane a beaucoup de charme et son accent anglais est très agréable à l’oreille. Elle vient d’où ? Elle n’est pas que française, si ? » — Elle vit à Lyon mais j’ai cru comprendre qu’elle avait grandi en Angleterre. — Il y a autre chose, une trace d’accent plus traînant. — Ses parents habitent en Suisse ça vient peut-être de là. — Peut-être. En tout cas, elle a fait forte impression sur les parents. — Oui. J’appréhendais un peu. Vous êtes importants pour moi et je crois qu’elle l’est aussi. J’aurais eu beaucoup de mal à me couper en deux. — Je comprends. Et en parlant de charme, je crois qu’il agit aussi sur mon fils. Regarde-le. Solveig leva les yeux et découvrit son neveu assis entre les jambes de sa petite amie. Accroché à elle. — Et ben, il se gène pas le petit. — Lui plutôt timide avec les étrangers m’a l’air d’avoir sympathisé très vite avec Dane. Elles les regardèrent s’élancer sur la pente. Le petit tremplin qu’ils avaient fabriqué avec de la neige une heure plus tôt les fit décoller. Un joli saut mais l’atterrissage fut plus compliqué et tous les deux finirent allongés dans la neige. Voyant qu’ils ne se relevaient pas Janna et Solveig s’approchèrent craignant la blessure. Mais ils n’étaient pas du tout blessés. Si ils ne se relevaient pas, c’est qu’ils étaient tous les deux écroulés de rire. Janna assit son fils. « Eirik, ça va ? » — Whaw ! Quelle cascade. On recommence ? — Tu vas bien Dane ? demanda à son tour Solveig. — Oui. Ne t’inquiète pas. Je m’amuse beaucoup. — Ne te blesse pas. Sinon ton entraîneur ne va plus m’aimer. — Y’a pas de risque qu’il ne t’aime plus. Depuis que tu nous as donné les infos pour le match de Larvik tu es presque son héroïne. Du haut de la pente vint des appels : « Dane tu viens ? Nous t’attendons. » - Je dois y retourner. Le devoir m’appelle. Elle se remit debout, prit la main que lui tendait Eirik, la luge rouge dans l’autre et elle remonta. — Une chose est sûre, elle n’a pas peur de la blessure ta copine. Elle est plutôt casse-cou. Quand elle a accepté de faire une partie de luge avec les enfants, je pensais qu’elle allait faire une ou deux descentes et basta. Mais non, elle a l’air de s’amuser autant qu’eux. — Oui. Elle a l’air heureux et complètement insouciant. En fait je pense qu’à cet instant, elle a le même âge que les enfants. *** La partie de luge avait duré encore une petite heure, avant de devoir rentrer pour le repas de midi. Marit était une excellente cuisinière. A table, Danielle se trouva entourée par les enfants, reléguant Solveig plus loin. Après l’annonce d’une après-midi à la patinoire, il avait été difficile de les faire tenir en place. Moins d’une heure plus tard, toute la famille était sur la glace sauf Marit qui était restée sur le bord et prenait des photos. Eirik pas encore très stable sur ses patins ne lâcha pratiquement pas Danielle. A la tombée de la nuit vers 15 heures, une grosse bataille de boules de neige commença. Eirik avait été laissé à l’abri près de sa Grand-mère. Solveig poursuivait Danielle et devait reconnaître qu’elle était très douée sur ses patins. Elle effectuait bon nombre de courbes sur la glace qui empêchait Solveig de pouvoir verrouiller sa cible. Son frère Nils vint lui donner un coup de main et ils étaient à présent deux en chasse. Danielle vit la balustrade se rapprocher. Elle ne pouvait plus s’esquiver à droite ou à gauche cernée par les membres de la famille ANDERSEN. Solveig et Nils avaient déjà armé leur bras quand ils virent Dane poser les mains sur la balustrade et sauter par-dessus. De surprise Nils en perdit l’équilibre et chuta. Solveig s’arrêta dans un joli dérapage. Tous regardaient où Danielle avait disparu. Solveig commençait à s’inquiéter de ne pas la voir se relever. Il y avait de la neige fraîche tout autour de la patinoire mais tout de même. Elle commençait à s’approcher quand Danielle surgit de sa planque et envoya deux boules de neige une main gauche sur Solveig qui la toucha en pleine poitrine et une main droite sur Nils, en train de se relever, qui laissa un impact blanc sur son postérieur. Solje arriva à son tour et subit le même sort. Mais Solveig avait remarqué que pour l’enfant, Danielle avait envoyé une trajectoire courbe qui avait touché sa nièce sans aucune force au niveau de la cuisse. Elle regarda sa petite amie revenir sur la glace de la même manière qu’elle en était sortie : en sautant par-dessus la rambarde. Elle se laissa toucher par Solje, Rebekka et même par Eirik qui avait quitté son poste d’observation et s’était approché timidement pour lancer une mini boule de neige. Dans un geste très théâtral, Danielle s’était écroulée sur le sol les bras en croix. Le petit garçon était venu s’asseoir sur son ventre fier de son travail. *** La nuit et le froid avaient poussé toute la famille à se mettre au chaud dans un café pour goûter et consommer une boisson chaude. La bonne humeur était au rendez-vous autour de la table quand deux touristes s’approchèrent de Solveig, un papier et un stylo à la main. « Pardon de vous déranger, mais est-ce que l’on pourrait avoir un autographe s’il vous plaît mademoiselle ANDERSEN ? » Solveig prit la feuille et le stylo, demanda le prénom et signa. Elle fit de même pour la deuxième mais, pendant qu’elle écrivait, la personne regardait Danielle essayant de se souvenir où elle avait déjà vu ce visage. Danielle soutint le regard, la mettant au défi de trouver. Une fois les deux touristes parties, Grethe se tourna justement vers Danielle. « Pourquoi ne t’ont-elles pas demandé un autographe à toi aussi ? Tu es aussi une star du hand ? » — Je suis loin d’être une star du hand. A côté de Solveig, je suis un microbe. — Ça ne va pas durer, intervint Solveig. — Pour l’instant, certaines personnes me croisent et se demandent où ils m’ont déjà vue. — Nous avons vu le match contre Larvik, tu as assuré, commenta Nils. Et je pense que les supporters de Larvik se souviennent de toi. — Je suis prête à parier qu’ils se souviennent plus de Sarah qui a marqué le dernier but synonyme d’élimination pour eux que de moi. — Je n’en suis pas si sûr, c’était au tour de Jørgen de donner son avis. — Je suis sûre que dans un an tout le monde connaîtra son nom et elle signera des autographes à tout bout de champs, conclut Solveig. — Pour ça il faudrait que je change de pays… *** Solveig et Janna étaient sorties faire des courses car elles avaient décidé de faire goûter les spécialités norvégiennes à Danielle. Cette dernière était installée dans le canapé devant la cheminée et lisait le journal. Elle le baissa en sentant quelqu’un la regarder. Marit se tenait devant elle, tenant dans ses mains un grand livre ressemblant à un album photo. C’est d’une voix timide qu’elle l’entendit lui demander. « Vous voulez voir des photos de Solveig ? » — Bien sûr ! J’en serais ravie. Danielle se redressa et replia son journal. Marit sourit et s’assit à côté d’elle. La première page montrait une Solveig toute chiffonnée. — C’était quelques heures après sa naissance. Elle était très pressée de sortir. Un peu plus et nous n’arrivions pas à temps à la maternité. — Ça ne m’étonne même pas. Solveig n’est pas du genre à attendre. — Elle peut être patiente parfois. Marit tournait les pages doucement comme si des gestes trop brusques pouvaient blesser sa fille. Danielle ne pouvait s’empêcher de sourire en découvrant Solveig dans des situations propres à l’enfance. Une retint particulièrement son attention. — Que lui est-il arrivé sur celle là ? — Elle faisait de la luge avec son frère et sa sœur et en remontant la pente, elle a glissé sur une plaque de verglas. Au lieu de lâcher sa luge et de mettre les mains pour se protéger. Elle a tenu la ficelle et est allée se râper le nez sur la glace. Elle est revenue le nez en sang. Heureusement son frère avait eu la présence d’esprit de lui coller une boule de neige sur le nez pour limiter l’hématome. — Elle est mignonne avec son nez tout rouge, cela lui donne un côté espiègle comme un petit clown. Mais déjà petite, elle allait au bout de ses actions, ne rien lâcher, ni la luge ni le ballon. Les premières photos de handball arrivèrent. Un petite fille avec une tresse dans les cheveux portait un maillot blanc floqué du numéro 5 et tenait un ballon à la main. Sur la suivante, on la voyait de face et elle avait déjà ce regard déterminé. — C’était à Bergen, à la fin de sa première année. — Quel âge avait-elle ? — 7 ans. Comme une animation sur l’évolution, les pages suivantes montraient Solveig grandir et devenir une adolescente puis une femme. A 16 ans, elle avait déjà ce charme naturel, ce sourire désarmant. Danielle dut reconnaître que si elle avait été dans le même lycée, elle aurait aimé l’inviter dans un des bars gay qu’elle fréquentait à l’époque avec Andy. *** Solveig et Janna avaient fait une pause dans un café pour se réchauffer. Il ne leur restait que la viande à prendre sur le chemin du retour. « Je comprends mieux pourquoi tu as craqué pour elle. » — Comment ça ? — Elle est mignonne et surtout intelligente. Je l’ai entendu discuter politique européenne avec Nils et tu connais la passion qu’il a pour le sujet. Elle est arrivée à lui faire accepter certains de ses arguments. — Elle sait être persuasive quand elle le veut. — Ça doit te changer. — Pardon ? — Elle est largement au dessus des rares filles que tu m’as présentées. — T’es dure là ! — Alors explique-moi pourquoi c’est la première que tu présentes aux parents ? — Tu as toujours le don pour poser les questions qui dérangent. — Que veux-tu, je suis comme ça. Tu avais peur de quoi ? Que les parents te jugent ? Ils ne t’ont jamais reproché quoi que ce soit. — Je sais mais reconnais qu’il est différent de vivre avec une idée des choses et de les voir en vrai. — Ils ne lui ont pas proposé la chambre d’ami que je sache ? — Non. — Et maman lui fait son chocolat chaud spécial et papa lui ramène le journal anglais tous les matins. — Janna va droit au but si tu as quelque chose à me dire. Les détours n’ont jamais été ton genre. — Ok. Tu es lesbienne et les parents l’ont parfaitement accepté alors fait leur confiance. Et puis tu sais, Maman avait deviné bien avant que tu nous fasses ton coming out. — Quoi ? — Elle te connaît comme si elle t’avait faite ! se moqua Janna. — Sois sérieuse. — Avec le recul moi aussi j’aurai dû remarquer ton sourire niais, tes yeux brillants et ta bonne humeur perpétuelle. — Je ne ressemblais pas à ça. Et si c’était si visible explique-moi pourquoi les journalistes ne s’en sont toujours pas aperçus ? — Parce que ton changement d’orientation a coïncidé avec ta signature à Larvik puis ta première sélection nationale alors ton côté idiot euphorique pouvait être rattaché à ces deux événements. — Je n’ai jamais eu un côté idiot euphorique. — Tu veux dire que tu n’as plus un côté idiot euphorique. Le handball de très haut niveau t’a appris à maîtriser tes émotions. Et puis la majorité des gens pense qu’une lesbienne c’est encore une camionneuse avec des tatouages et non une fille qu’un magazine masculin a élu « femme la plus sexy de l’année ». — Tu crois que je devrais être honnête avec tout le monde et faire mon coming out national ? — Tu le feras quand tu seras prête. Si tu n’en ressens pas le besoin pas la peine de te mettre une pression supplémentaire. Et Dane a son mot à dire car t’outter c’est l’outter aussi et elle n’en a peut-être pas envie. — Tu sais grande sœur tu devrais faire profiter aussi les adultes de ton diplôme de psychologie. — Non, je préfère les enfants, ils sont encore récupérables. Mais en attendant Dane à un bon effet sur toi : elle te calme. Tu as avec elle, une relation d’adulte équilibré et c’est très bien. — Sur ces sages paroles, il serait peut-être temps que nous rentrions si nous voulons nous mettre en cuisine. Les deux sœur quittèrent le café et sortirent dans le froid hivernal pour aller acheter du steak de rennes. A leur retour au chalet, elles découvrirent Danielle et Marit toujours en train de commenter les photos. Leur mère rayonnait littéralement de pouvoir partager ses souvenirs liés à ses enfants. « Vous vous amusez bien ? demanda Solveig. » — Oui, beaucoup. Tu es mignonne en apprenti pâtissière dévastatrice de cuisine, commenta Danielle. — Oh non cette photo n’est pas représentative de mon talent. Le paquet de farine m’avait échappé des mains et c’était renversé sur le plan de travail. — Et tu as une explication pour l’œuf cassé sur la table ? — Il avait dû sauter de la boîte. Sa petite amie et sa mère se retenaient d’éclater de rire. Janna vint à son secours. — Laisse-les se moquer petite sœur. Allons en cuisine leur montrer de quoi nous sommes capables. Ce soir là, le repas ne fut pas très équilibré : en entrée du coslow, mélange de chou, de carottes et d’oignons, ensuite un steak de renne saignant avec des pommes de terre dorées à la poêle et en dessert des petits biscuits avec de la glace au cloudberry. « C’était excellent, je dois reconnaître que vous avez assuré en cuisine, déclara Danielle en ce calant contre le dossier de sa chaise. » Alors que tout le monde allait se coucher, Marit rappela ses deux filles. « C’était bien essayé de tromper tout le monde mais je sais que vous avez presque tout acheté chez le traiteur. Mais la cuisson des steaks était parfaite. Je ne dirai rien aux autres ne vous inquiétez pas. Vous avez voulu leur faire plaisir, c’est l’essentiel. » Elle leur fit une bise sur chaque joue et les laissa dépitées au milieu de la cuisine. *** La semaine avait filé à toute vitesse. Entre ski de fond, balades en raquettes et soirées en famille auprès du feu, Solveig n’avait pas vu le temps passer. Il n’était pas loin de minuit et elle était appuyée contre le montant de son lit, Danielle assise entre ses jambes la tête calée contre son épaule. Elles regardaient la neige tomber. « Tu crois qu’il va beaucoup neiger cette nuit ? » — Je l’ignore. Pourquoi, tu as peur de ne pas pouvoir rentrer demain ? — Au contraire, j’aimerai qu’il neige beaucoup pour que nous soyons coincées ici. — Tu n’as pas envie de rentrer ? — Pas la moindre envie. Je me suis habituée aux bons petits plats de ta mère, au fait que ton père m’amène le journal au petit déjeuner et au calme des lieux. — Tu trouves les lieux calmes avec les trois tornades ? — Pas tout le temps mais regarde maintenant, tout est calme. Il n’y a que toi, moi et les flocons. Merci de m’avoir fait découvrir tout ça. — De rien. Ma famille est tombée sous ton charme. — Ils sont tous très gentils. — Je crois qu’Eirik est tombé amoureux de toi. — Il est mignon. Ta sœur l’élève seule ? — Oui. — Le père ? — Déclaré déserteur. — Je vois. — Tu as l’air d’aimer les enfants. En tout cas les enfants t’aiment bien. — C’est ce que dit ma mère aussi. — Tu as pensé à en avoir à toi un jour ? — Pas dans l’immédiat mais oui un jour, j’aimerai construire ma famille. Et toi ? — Oui, moi aussi j’aimerai construire une petite famille. Mais pour l’instant j’ai d’autres obligations. Et la première est de t’embrasser. — Alors ne faillis pas devant tes obligations. Solveig fit basculer Danielle sur le côté pour avoir plus facilement accès à sa bouche. Le baiser qui au départ était tendre devint vite plus passionnel. Dans un mélange de couettes, de coussins, de jambes, de bras, de corps, elles se débarrassèrent de leurs vêtements. Et c’est peau contre peau qu’elles commencèrent à se caresser, des mains, des lèvres. Sans précipitation mais avec un soupçon d’urgence, elles s’aimèrent dans la chambre qui avait vu grandir Solveig, qui avait abrité une partie de ses rêves de petite fille. ***
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| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Lun 22 Sep 2014 - 0:17 | |
| LYON – Turbulences Lundi 15 janvier 2007 – 22h38 | Nouvelle année | Pour commencer et avec un peu de retard (entre le retour des vacances dans la famille et la reprise des cours à la fac…) je voudrais vous souhaiter :
Meilleurs vœux à tous !!! Et plus spécialement à l’équipe de Lyon pour 2007 : - Une coupe EHF. - Une coupe de France. - Une première place en championnat. - Du bon jeu et pas trop de blessures. Pour en revenir au calendrier, les tirages ont été effectués. Ce qui donne : En coupe de France, le samedi 27 janvier, Lyon se déplacera à Limoges. L’heure du match n’est pas encore connue. En coupe d’Europe, tirage plus clément que le tour précédent, Anvers (Belgique) sera notre nouvel adversaire. Le match aller aura lieu en Belgique le jeudi 22 février (heure non communiquée) et le retour le mardi 27 février à 18h. Merci à ceux qui sont retournés à Fourvière poser un cierge pour que l’on évite Copenhague qui affrontera Basel (match retour en Suisse). Le club organise un déplacement à Anvers en train alors réservez vite vos places si vous voulez venir soutenir les filles. Du côté du championnat, l’entraînement a bien repris avec le groupe au complet. La trêve a permis à tout le monde de soigner les petits bobos et il y avait très peu de strap sur le parquet vendredi. Dane a pris des couleurs pendant ses vacances. Elle a sûrement dû aller au ski. Ou tout du moins à la montagne car je ne crois pas qu’elle prendrait le risque de se blesser en jouant les casse-cou. Si Sarah était avec elle, elle a beaucoup moins bronzé. | *** Solveig sourit en finissant de lire le post. Elle n’avait presque pas eu besoin d’utiliser le traducteur pour comprendre. Ses cours portaient leurs fruits. Elle avait presque récupéré son niveau d’avant l’université. *Si tu savais Marie tout ce qu’a fait Dane, tu serais inquiète à chaque fois qu’elle part en vacances. Et non, Sarah n’était pas avec elle.* *** Danielle était écroulée sur son siège. Le retour de Limoges se faisait en car et de nuit. Elles étaient parties dès la fin du match et il leur faudrait cinq heures pour rejoindre Lyon. Elle n’aimait pas les déplacements comme cela. Elle préférait les voyages en train plus confortables et qui permettaient de pouvoir marcher dans les couloirs pour ne pas laisser l’acide lactique s’installer dans les muscles. En plus il allait falloir traverser le massif central, ce qui prévoyait quelques virages, montées et descentes. Pas le plus simple pour s’endormir. Elle avait déjà connu ce genre de déplacements quand elle jouait au football en championnat de France. Les déplacements se faisaient en monospace et les matchs avaient lieu le dimanche, ce qui faisait du décrassage du lundi soir un vrai calvaire et de ses journées de cours des journées sans fin. Elle pensait à Solveig qui devait être bien au chaud dans sa maison. La capitaine norvégienne lui avait envoyé un message le matin même : ## Bonne chance pour tout à l’heure. Fais un bon match. Éclate-toi. Et gagne… Je pense à toi. ## A cet instant, elle ne souhaitait qu’une seule chose prendre son portable et l’appeler mais elle n’était pas prête à partager sa relation avec les autres. Elle voulait encore la garder pour elle. Une chose qui à Lyon n’appartenait encore qu’à elle. Enfin presque qu’à elle, Phillip étant au courant. Elle avait peur qu’une fois la révélation faite son histoire lui échappe un peu. Elle monta le son de son lecteur MP3 pour se couper des conversations. Elle rentra dans sa bulle, se projetant ailleurs loin au nord. *** Dimanche 28 janvier 2007 – 19h53 | Coupe de France Limoges 21 – 35 Lyon Qualifiée | Victoire tranquille pour les filles. La première mi-temps fut un peu accrochée mais l’équipe de Limoges craqua vite physiquement en deuxième mi-temps. Sarah, Caro et Dane s’en sont données à cœur joie en attaque. Dans les phases de défense Dane s’est retrouvée au poste de demi-centre pour soulager Gie qui avait un rhume d’enfer. Du coup Isa a pu avoir plus de temps de jeu au poste d’arrière droit. Il ne reste plus qu’à attendre le tirage du prochain tour à une date encore inconnue . Le retour a été long dans le brouillard du massif central. Heureusement que l’on était parti à 4, car sinon ça aurait été galère de faire la route toute seule. Rendez-vous le 3 février pour le match à domicile contre Toulon. | *** Toute l’équipe de Lyon était chez Andy pour fêter l’anniversaire de Caroline. Elles avaient écourté l’entraînement pour manger ensemble et maintenant trinquer à ses 29 ans. Samedi, elles jouaient à Rouen mais, pour l’instant, personne ne pensait au match. Danielle était assise au bar et discutait avec Andy. « Solveig va bien ? » — Oui. Merci de prendre de ses nouvelles. — Passe-lui le bonjour de ma part. — Pas de problème. — Certaines de tes copines vont avoir un bon mal de tête demain. Elle se tourna vers le groupe et dû constater que Caroline, Sarah et Virginie en tenaient une bonne. — C’est pour ça que nous sommes venues aujourd’hui. Elles auront le temps de récupérer demain pendant le voyage. — Vous partez quand ? — En début d’après midi. — Tu as envie d’être ailleurs n’est ce pas ? — Ça se voit tant que ça ? — Pour quelqu’un qui sait te regarder oui. — Mon père m’a dit la même chose le mois dernier. — Il te connaît. — Il paraît. Et toi aussi. — Une de tes copines arrive. Je te laisse. Je vais retourner faire ce pour quoi je me paye. Danielle regarda Sarah s’approcher d’elle. « Tu fais bande à part ? » — Non, je prenais des nouvelles d’Andy, nous ne nous sommes pas vu depuis Noël. — Je voudrais te parler. — Je t’écoute. Sarah se pencha comme si elle voulait chuchoter quelque chose à l’oreille de Danielle. — J’ai envie de t’embrasser. — Je crois que tu es un peu saoule. — Non. Enfin si un peu, peut-être, mais ça me donne le courage de faire ça. Sarah posa ses lèvres sur celles de Danielle. Cette dernière recula. — Sarah, non, arrête. — Pourquoi ? On s’entend bien toutes les deux. On est plutôt complice sur le terrain. — Oui Sarah sur le terrain. — Et même en dehors. — Nous nous voyons très peu en dehors. — Je ne te plais pas ? — Ce n’est pas la question. — Je te plais alors. Sarah s’approcha de nouveau mais Danielle posa ses deux mains sur ses épaules pour la garder à distance. — Sarah non. S’il te plaît. Tu es très sympa. Je t’apprécie mais il y a déjà quelqu'un dans ma vie. — Qui ? On ne t’a jamais vu avec personne. — C’est un petit peu compliqué. — En fait, tu dis ça juste pour me repousser. — Non. C’est juste que… — C’est bon j’ai compris. Tu n’étais pas obligée de t’inventer une copine. Tu n’avais qu’à me dire clairement que je ne t’intéressais pas. Sarah repoussa Danielle et prit le chemin de la sortie. Rebecca ayant assisté à toute la scène fit signe à Dane qu’elle s’en occupait. Elle attrapa son blouson et celui de Sarah et partit à sa suite. Danielle sentit Andy revenir dans son dos. « Deviendrais-tu une vraie tombeuse ? » — C’est la merde oui. — La rançon du succès. — Alors je veux redevenir une anonyme. — C’est trop tard pour ça. Le train est en marche. — Alors fais le dérailler, s’il te plaît. — Appelle Solveig. Tu as besoin de l’entendre. — Merci du conseil. Je vais me rentrer. Bonne nuit Andy. — Bonne nuit. Sois prudente. Danielle salua ses coéquipières et prit le chemin de chez elle. Il était minuit passé. Elle sortit son portable et envoya un message à Solveig. ## Tu dors ? ## *** A tâtons, Solveig attrapa son téléphone, et les yeux à moitié ouverts, consulta le message. Elle s’assit dans son lit, surprise du message de Danielle. Elle vérifia l’heure d’envoi et constata qu’il ne datait que de quelques minutes. Ce n’était pas un vieux message qui arrivait avec du retard. Solveig sentit que quelque chose n’allait pas. Pour que Danielle lui envoie un message à cette heure, il avait dû se passer quelque chose. Elle rappela Dane tout de suite. « Oui bonsoir. » — Tu vas bien ? — Mieux maintenant. Je ne t’ai pas réveillée ? — Non, mentit Solveig pour ne pas gêner Danielle. Qu’est-ce qui se passe ? — Je crois que tu me manques un peu. — Tu me manques aussi. A Lillehammer, je me suis habituée à dormir avec toi. — Moi aussi. Il y eut un silence sur la ligne. — Il y a autre chose qui te tracasse ? — Sarah m’a fait un plan bizarre. — Comment ça ? Danielle lui raconta l’épisode Sarah. — Tu n’as pas aimé qu’elle t’embrasse ? — Nous sommes coéquipières ça s’arrête là. Je n’ai jamais vu Sarah comme une petite amie potentielle. — Ce n’est pas ce que croit Marie. Il y a beaucoup de spéculations sur une possible relation entre vous deux. Dans son dernier post, elle se demandait même si vous n’étiez pas en vacances ensemble. Mais d’un côté, je comprends Sarah, tu es mignonne, attirante, intelligente, naturelle et il ne faudrait pas te laisser trop longtemps sans surveillance dans un bar lesbien si l’on veut éviter l’émeute. Et d’un autre côté, je suis jalouse car elle t’a embrassée mais je me rassure en me disant que tu l’as repoussée. — Il va falloir que je mette les choses au clair et que je parle de nous. Je crois que le moment est arrivé. Je ne vais pas jouer au chat et à la souris avec Sarah. — Comme je te l’ai déjà dit, fais comme tu le sens. Je serais là pour te soutenir quoi qu’il arrive. — Merci. — De rien. Où es-tu ? — Sur les quais de Saône. Je rentre chez moi. Et toi ? — Dans mon lit. — Tu dormais donc. — Peut-être. — Sveig. — Je devais sûrement rêver à toi donc c’est pareil. — Je vais te laisser te rendormir tu as un match demain soir. J’essayerais de me connecter à internet pour le suivre. — Bien. Voyage bien. On s’appelle plus tard. — Oui. Bonne nuit Sveig. Désolée de t’avoir réveillée. — Pas grave. Bonne nuit Dane. Et ne t’inquiète pas, tout sera plus clair demain. Pour tout le monde. — Ok. A tantôt. — Ha det. Solveig raccrocha et se recala sur ses oreillers. Elle espérait que Danielle n’allait pas avoir de problème dans son équipe à cause de leur relation. A Copenhague tout s’était très bien passé et il serait dommage qu’à Lyon ce soit l’inverse. Danielle rangea son téléphone et rentra la tête dans le col de son blouson pour traverser la passerelle. Parler avec Solveig lui avait fait du bien, Andy avait raison. Elle allait arrêter de penser au comportement de Sarah et mettre ça sur le compte de l’alcool et attendre demain pour voir comment les choses évoluaient. *** Danielle arriva à voir la deuxième mi-temps du match de Solveig face à Horsens, le train ayant eu au final plus d’une heure de retard. Elle eut juste le temps d’envoyer un mail avant de devoir partir pour un petit entraînement dans la salle qui accueillait le match du lendemain. *** Solveig sortait du Copenhague Aréna. Elle avait eu un mal fou à se défaire des journalistes. Arrivée à sa voiture, elle posa son sac dans le coffre et s’installa au volant. Elle sortit son portable pour envoyer un message à Danielle. Elle voulait savoir comment se passait son déplacement. Une grosse enveloppe au milieu de son écran lui indiquait qu’elle avait reçu un mail. Dane KASLER (Dane.KAS@hotmail.com)Send to : 09/02/2007 20:06To : Solveig ANDERSEN (sol.ANDERSEN@hotmail.com)Subject : Week-end du 16 au 19 février Salut Sveig. Félicitations pour ta victoire et pour ton but à l’envers. Je t’envoie un mail car je dois aller courir un peu et je pense que tu dois être dans les vestiaires ou en train de signer des autographes ou encore répondre aux journalistes à cet instant. Un ami m’invite à Dublin pour voir le match de rugby Irlande – Ecosse. (C’est un peu une tradition entre nous). Je n’ai pas vu de match sur le calendrier que tu m’as fait passer. Est-ce que ça te dirait que l’on se retrouve à Dublin pour voir le match et passer le week-end ensemble ? Tiens-moi au courant. A tantôt. Dane Après avoir fini sa lecture, elle alluma son PDA et consulta l’agenda de la semaine prochaine. Elle avait un match de coupe du Danemark le vendredi. Elle regarda l’heure. Dane devait sûrement être encore à l’entraînement. Elle lui répondit par un message. ## J’ai un match le vendredi soir mais si ça ne te gêne pas que je te rejoigne le samedi, c’est ok pour moi. Je rentre à la maison. Appelle-moi quand tu es dispo même si c’est tard. ## *** Danielle avait rappelé Solveig tard dans la soirée. Elle avait discuté avec Phillip pendant un bon moment sur le repli défensif à la fin de l’entraînement. Elle lui raconta le fait que Sarah l’ignorait depuis qu’elles s’étaient toutes retrouvées à la gare, que l’entraînement avait été un peu tendu. Solveig la rassura et lui conseilla de mettre tout ça de côté et de ne penser qu’au match. Entre temps, Solveig avait eu le temps de regarder les vols pour Dublin. Le rendez-vous fut pris pour samedi 12h20 à l’aéroport. Solveig n’avait jamais vu un match de rugby en vrai. Elle était impatiente de partager ça avec Danielle. *** La victoire était là mais la joie n’y était pas. Etre autant malmenées par une équipe de milieu de tableau cela n’était pas réjouissant avant un 16 ème de finale de coupe d’Europe. Il était clair que le malaise était latent entre Sarah et Danielle. La première n’avait pratiquement fait aucune passe et n’avait pas adressé la parole à la deuxième depuis la veille. Danielle était assise dans le coin du vestiaire et regardait Sarah qui tournait le dos au reste du groupe. Elle se leva et vint prendre place au milieu de la pièce. « J’ai quelque chose à vous dire. » Les rares conversations s’arrêtèrent. Et tous les regards se braquèrent sur elle, même celui de Sarah. Danielle était mal à l’aise, elle avait horreur d’être le centre d’attention. « Tu vas nous quitter ? » Ce fut Virginie qui posa la question. Elle aimait bien Danielle. Elle aimait jouer à ses côtés. Elle aimait sa manière d’appréhender un match, de s’entraîner, de toujours donner le meilleur d’elle. Mais elle savait aussi qu’elle était là par hasard, presque arrivée ici par accident. Elle s’attendait toujours à ce que son travail reprenne toute la place ou bien qu’elle retourne jouer au foot et qu’elle s’éloigne de l’équipe et du handball. « Non. Pas du tout. » — Alors ? La pressa Caroline. Danielle inspira un grand coup et se lança. - Je sors avec Solveig ANDERSEN. Un temps d’arrêt. Un silence. — Tu déconnes ?!? Rebecca fut la première à réagir. — Non. — Depuis quand ? — Octobre. — A Larvik, elle était dans les tribunes pour toi ? C’est toi qu’elle est venue voir. Sarah venait de faire le lien. — Oui. — Et le reste des joueuses qui étaient présentes, tu les connaissais ? — Oui, je les avais rencontrées en novembre. — Pourquoi tu ne nous en as pas parlé avant si à Copenhague elles étaient au courant ? demanda Caroline. Tu ne nous fais pas confiance ? — Si bien sûr. C’est à moi que je ne fais pas confiance. — Pourquoi ? Tu es lesbienne depuis longtemps, il me semble. — Je n’ai pas de doute sur mon orientation sexuelle. — Tu as des doutes sur la sienne ? — Non plus. Ça n’a rien à voir. — Alors quoi ? — Tu es déjà sortie avec une fille que tu peux retrouver en couverture d’un magazine ? — Heu non. — Moi non plus, c’est la première fois. Vous dites en rigolant que je suis un bébé dans le hand, alors imaginez ce que je ressens à côté de Solveig. Isabelle venant de percuter. — Attends, à Amsterdam et dans le train en Norvège c’était bien elle que j’ai vu alors ? — Oui. — A cause de toi, je suis passée pour une dingue. — Désolée. — Vous allez l’annoncer ? demanda Julie, revenant à des choses plus terre à terre. — Pas dans l’immédiat. Je crois que j’ai encore besoin de temps. — En tout cas, félicitations. Tu as ferré un gros poisson. — Merci. — Tu la revois quand ? — Le week-end prochain en Irlande. — Et ben toi qui aime voyager ça te change pas trop. — Non c’est sûr. Virginie repris la parole. — Ok. Il est clair que personne ne parle de leur relation à qui que ce soit avant qu’elles ne l’aient fait elles-même. C’est une question de confiance d’équipe. Ce qui se passe et se dit dans le vestiaire reste dans le vestiaire. Ok ? Tout le monde fit oui de la tête. Bien, quelqu’un à autre chose à annoncer ou nous pouvons aller à la douche ? Car si nous traînons encore, nous allons rater le train et rester coincées ici. Et je n’en ai aucune envie. Toutes les joueuses sourirent à cette dernière réflexion et reprirent leurs activités arrêtées par l’annonce de Danielle. Cette dernière retourna dans son coin à la fois soulagée et inquiète de la suite des évènements. Elle ôta son maillot et le reste de ses vêtements et fila sous la douche. *** Dans le train qui les ramenait à Lyon, la nuit était tombée depuis longtemps quand Sarah vint s’asseoir en face de Danielle. « Je suis désolée. » — Pourquoi ? Le match ou le fait que tu m’aies ignorée depuis que nous avons quitté Lyon ? — Les deux. Après un silence. — Je me suis conduite comme une idiote. J’aurai dû me douter qu’une fille comme toi ne pouvait pas être seule. — Une fille comme moi ? — Tu sais très bien ce que je veux dire. L’exemple parfait est que tu as été la seule qu’ANDERSEN ait remarquée à Copenhague. J’aurai dû comprendre à ce moment là que c’était déjà trop tard. — Je ne voulais pas te blesser mais… — Je comprends le côté compliqué de la chose. On oublie ce qui c’est passé chez Andy et on recommence comme avant ? — Si tu veux. — Oui je le veux. Elle lui tendit la main. Alors partenaires ? sur le terrain j’entends. — Partenaires. — C’était nul de jouer sans toi. Je me sens trop stupide. — Fais un match d’enfer en coupe d’Europe et tout le monde aura oublié. Ça serait bien pour une fois de prendre un maximum d’avance au match aller. — Oui. Elles continuèrent de discuter des futurs matchs. Sarah aimait ça aussi chez Danielle, sa faculté à passer à autre chose. *** Dimanche 11 février 2007 – 20h12 | Championnat - Journée 15 Rouen – Lyon 25 - 26 | On a frôlé la catastrophe ! Menées de 7 buts à la mi-temps cette victoire est inespérée. Sarah complètement à côté de la plaque aussi bien en attaque qu’en défense. Un seul but marqué en 30 minutes malgré de nombreuses tentatives. Elle a passé toute la 2ème période sur le banc. Judith a fait son entrée et a réalisé une bonne partie. Les combinaisons étaient moins fluides avec Dane et Caro mais il faut lui laisser le temps de prendre du temps de jeu. Bec a fait des miracles dans les cages empêchant le score de s’alourdir et sortant un penalty à 1 minute de la fin permettant à Lyon de garder son but d’avance. Les ailières ont elles aussi haussé leur niveau de jeu pour boucher le trou. Dane fidèle à elle-même a fini deuxième meilleure marqueuse derrière Caro et meilleure passeuse. Le prochain match c’est celui de la coupe d’Europe, j’espère que ça ira mieux car sinon on est mal barré. Allez haut les cœurs et courage. | ***
Dernière édition par Mack le Dim 7 Déc 2014 - 23:02, édité 1 fois | |
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Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Lun 22 Sep 2014 - 0:23 | |
| DUBLIN – Sur un air de cornemuse Solveig avait rapidement repéré Danielle qui l’attendait dans le hall de l’aéroport. Après un rapide passage par l’appartement de l’ami de Dane pour poser ses affaires, elles avaient filé au stade rejoindre les autres. C’était la première fois que Solveig venait en Irlande et elle n’en croyait pas ses yeux. Elle avait été impressionnée par la taille du stade. Croke Park pouvait accueillir plus de 80 000 personnes. Danielle lui avait raconté un peu l’histoire des lieux. Elle n’avait retenu que le massacre exécuté par une division paramilitaire auxiliaire de la police britannique qui était entrée dans le stade pendant un match de football Gaélique entre Dublin et Tipperary. Elle avait tiré dans la foule, tuant 14 personnes dont le capitaine de l’équipe de Tipperary. Ainsi que le match de rugby opposant l’Irlande à l’Angleterre, en 2005, première rencontre entre ces deux équipes dans ce stade 85 ans après le massacre, voyant l’humiliation de l’Angleterre comme un reste de revanche. Le nombre de kilts au mètre carré avait été une surprise. Il y en avait partout. Elles en avaient croisé dans les rues qui les avaient conduites au stade et maintenant il y en avait partout autour d’elles dans les tribunes. Danielle lui expliqua que c’était plus les écossais qui portaient le kilt dans ce genre de situation. Ses oreilles avaient été charmées quand l’hymne irlandais avait retenti. Comme une seule voix, venant de toutes les tribunes, elle put entendre la fierté du peuple Irlandais. Et pendant tout le match, les chants Ecossais et Gaéliques. Elle ne savait pas trop qui chantait quoi mais il était impossible de rester insensible au spectacle. Et le silence de cathédrale quand le buteur d’une équipe se préparait à taper une pénalité. Mais rien ne valait de voir Danielle dans cet environnement. Elle était parfaitement à son aise dans cette foule bariolée. Elle avait zigzagué sans aucune hésitation pour rejoindre leurs places. Solveig ne connaissait pas grand-chose au rugby. Par contre Danielle avait l’air plutôt calé. Elle connaissait le nom des joueurs, leur particularité. Elle était franchement pour l’Irlande mais ce qu’elle voulait surtout c’était voir du beau jeu. Elle s’animait dès qu’ils jouaient au large. Solveig avait eu besoin d’explications linguistiques tout au long des 80 minutes du match. Ce que sa petite amie avait fait avec patience et bonne humeur. Au début, si elle avait accepté de venir, c’était surtout pour être avec Danielle. Elle avait eu peur de s’ennuyer comme parfois quand elle regardait les matchs du tournoi des 6 nations avec son père. Mais elle dut reconnaître qu’à aucun moment elle n’avait regardé sa montre et que le spectacle valait le détour. Plus tard comme l’ensemble du stade, elles allèrent avec les amis de Danielle fêter la victoire du trèfle sur le chardon dans un pub. Solveig goûta à son premier Burger Irlandais et à sa première Guinness. Elle abandonna vite cette dernière pour une Kilkenny beaucoup plus douce et légère. Elle ne fut jamais importunée pour un autographe. Ce qui était reposant. Danielle l’avait prévenue qu’en Irlande, le handball devait avoir autant de notoriété que la natation synchronisée. Les amis de Danielle étaient de différentes nationalités : belge, allemande, suisse et française. Ils étaient une dizaine autour de la table et tout le monde parlait anglais. Parfaite illustration de ce que devait représenter l’Europe aux yeux de Solveig : un échange entre personnes d’horizons et de cultures différentes. Un mélange aussi de Gays et d’Hétéros ouverts sur le monde. Ils avaient quitté le pub à sa fermeture. A minuit Solveig se glissait sous la couette aux côtés de Danielle. Elles se trouvaient dans ce que Bruce – l’ami de Danielle – appelait l’appartement d’amis. Aménagé dans les combles de sa maison, il comprenait une petite salle de bains avec douche, une kitchenette et une pièce à vivre avec un lit deux places. Deux grands velux permettaient de laisser entrer la lumière. Elle vint se blottir dans les bras de sa petite amie. « Merci de m’avoir invitée. C’était génial. » — Je suis contente que tu aies passé une bonne journée. Demain, nous irons visiter un peu la ville. — Oui. J’aimerai bien. Après un silence. Ton ami Bruce il est marrant. Il est français ? — Luxembourgeois. — Ça me fait une nationalité à rajouter dans la liste. Il est Gay non ? — Oui. Son copain est à Cardiff pour le week-end, il rentre lundi. — Son mec est Gallois ? — Oui. — C’est un véritable Melting pot. — Oui. Alors qu’elle sentait la fatigue prendre le dessus, elle s’entendit dire : — J’adore ta vie. Danielle posa un tendre baiser sur son front et ferma les yeux à son tour en murmurant : — La tienne me fait peur. Elle l’avait dit trop bas pour que Solveig l’entende. *** Le dimanche, elles avaient déambulé dans les rues de Dublin. O’Connell street, le passage au dessus de la Liffey, la rue piétonne de Grafton Street, puis le parc de Saint Stephen’s Green, Trinity College la célèbre université, Temple Bar le quartier des pubs, le château de Dublin, au retour le Ha’penny Bridge… A midi, Danielle l’avait emmené manger dans un pub. Attablées devant une soupe aux légumes et au poulet, elles discutaient. « C’est agréable d’être tranquille, déclara Solveig. » — Que veux-tu dire ? — Personne qui me dévisage en se demandant si je suis bien la personne qu’il pense que je suis. — Comme je te l’ai dit en Irlande, tu ne risques rien. — C’est reposant. — Le regard des autres te pèse ? — Je n’avais pas encore 14 ans que déjà des recruteurs étaient dans les tribunes. En 1995, J’ai quitté Bergen, mon club et ma famille pour l’internat à Oslo en section sport étude. Tous mes gestes, mes performances, mes progrès étaient analysés. A partir de 1998, de nombreuses propositions de club sont arrivées. J’étais déjà capitaine en équipe nationale jeune. En 2001, Larvik m’a offert un super contrat et je suis devenue l’espoir qui devait confirmer. Et puis j’ai été sur la liste pour les Championnats du Monde en 2001. J’ai commencé à être dans les journaux, dans des émissions de télévision… — Et tu es devenue la bombe norvégienne. — Oui c’est ça. Tu m’as offert un week-end de calme et de dépaysement et je t’en remercie.
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Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Jeu 2 Oct 2014 - 23:57 | |
| BASEL – Expédition entre sœurs Dès le jeudi suivant les choses redevinrent sérieuses pour Solveig et Danielle avec les 16 ème de finale aller de la coupe d’Europe. Alors que la première recevait les Suisses de Basel, la seconde, se retrouvait à Anvers en Belgique. *** Vendredi 23 Février 2007 – 15h28 | Coupe EHF 16ème de finale aller Anvers – Lyon 22 - 26 | Match sérieux de l’ensemble de l’équipe. Sarah revenue à son niveau. Le match contre Rouen était donc un match « sans », comme cela arrive parfois dans une saison. L’équipe d’Anvers était assez accrocheuse. Dans un style très différent de Larvik, leur côté un peu brouillon a gêné l’équipe. Comme quoi il est presque plus « facile » de jouer contre une équipe plus forte. Côté tourisme, la ville d’Anvers est magnifique. De la grand place, à la cathédrale en passant par la promenade le long des quais jusqu’au château et son géant. Autour de la gare que des joailliers et des diamantaires. Pour la seconde fois, nous avons pu voyager en même temps que l’équipe pour le retour. Ce qui m’a permis de réaliser quelques interviews (que vous pouvez voir ci après). Dane n’est pas allée plus loin que Bruxelles. Sûrement à cause de son job. Dommage, j’aurais bien aimé lui poser quelques questions. Match retour mardi. Pas le temps de souffler. Heureusement pas de match de championnat ce week-end. | *** Danielle avait profité du déplacement en Belgique pour aller voir son client à Bruxelles. Elle devait lui présenter les dernières avancées du projet. A 17h, elle avait repris le TGV pour Lyon et elle avait enchaîné par le train pour Genève, puis Lausanne. Elle avait besoin d’un week-end tranquille. Elle était épuisée et le rythme n’allait pas se réduire surtout si elle accédait aux 8 ème de finale de la coupe d’Europe. Si en plus on rajoutait le championnat et la coupe de France la pression allait de plus en plus monter. Ce qui allait impliquer une fatigue psychologique plus importante. Elle ne rêvait que de s’écrouler dans son lit et dormir jusqu’à au moins demain midi. Son père était venu l’attendre à la gare. Il n’avait pas dit grand chose sur le court trajet. Par contre dès son arrivée à la maison, sa mère lui avait fait remarquer qu’elle était pâle et avait des cernes sous les yeux. Elle lui installa son couvert sur la grande table en chêne massif. Un grand bol de soupe de légumes et un reste de gratin de pâtes plus tard, elle se glissait sous sa couette prête à rejoindre le pays des rêves. Oubliant que son téléphone portable avait rendu l’âme à hauteur de Macon et que depuis il était éteint au fond d’une des poches de son jean. *** Après une dernière tentative infructueuse, Solveig renonça à joindre Danielle. Elle avait essayé toute la soirée sans succès tombant constamment sur sa boîte vocale. Elle avait aussi essayé sur son fixe mais personne n’avait décroché. Elle voulait juste savoir si son voyage retour s’était bien passé. Elle n’avait pas pu voir son match car elle jouait exactement à la même heure. Leur victoire de plus sept avait permis à Thia de faire tourner l’effectif. Si bien qu’elle avait passé la majeure partie de la deuxième mi-temps sur le banc. Elle lut le commentaire de Marie, elle était contente que les choses se soient arrangées entre Danielle et Sarah et puis maintenant que son équipe était au courant pour elles, le poids serait moins lourd à porter pour Danielle. Elle n’aurait plus à mentir par omission. Leur victoire plus large que leurs précédents affrontements en coupe d’Europe leur laissait une petite marge de sécurité pour le match retour. Cela allait être pour elle une nouvelle manière d’appréhender un match. Elle espérait que tout se passerait bien. Sur cette idée, elle se coucha et ferma les yeux essayant de laisser de côté sa pointe d’inquiétude. *** Mardi 27 Février 2007 – 23h59 | Coupe EHF 16ème de finale retour Lyon – Anvers 28 - 24 (54 – 46) Qualifiées | En route pour les 8ème de finale. L’équipe a tout de suite pris deux buts d’avance et les a conservés jusqu’à la fin. Accentuant même leur avantage dans les cinq dernières minutes. Dane, Sarah et Bec ont encore dû tenir les 60 minutes de match. J’ai peur qu’elles commencent à accuser le coup physiquement. Peut-être moins Bec bien qu’elle ne se ménage pas dans les cages mais elle est moins au contact que les deux autres. Dane a encore pris de jolis tampons en fermant les intervalles et provoquant des passages en force. Elle est en train de prendre une vraie dimension dans cette équipe. Le tirage des 8ème aura lieu dès vendredi car le prochain tour est le 14 mars à plus ou moins un jour comme vous commencez à en avoir l’habitude. Donc comme précédemment pour ceux qui peuvent retourner à Fourvière… Prochain match contre Rennes le 3 mars en championnat. Il va falloir se remobiliser pour rester au contact de Metz et Besançon. | *** Danielle mit l’oreillette de son kit main libre et appuya sur le raccourci de chez ses parents. Sa mère répondit à la deuxième sonnerie. « Allo ! » — Bonjour maman. — Bonjour Danielle. Comment vas-tu ? — Bien et toi ? — Bien. — Tu peux dire à Zoé que j’ai passé Genève et que je suis là dans une demi-heure. Qu’elle se tienne prête. Nous repartons tout de suite. — Tu es sûre que c’est bien prudent de faire autant de route pour un match de hand ? — Maman, Nous allons juste à Basel. Et puis ça fait longtemps que nous n’avons pas fait quelque chose juste tête d’ampoule et moi. — Oui mais c’est en pleine semaine. — Je sais et nous connaissons les conditions. — Bien, je vais lui dire. De toute façon, elle est tellement excitée d’aller voir ta copine jouer qu’elle t’attendra sûrement devant le portail. — Ok. Merci maman. A ce soir. — A ce soir. Une fois la communication coupée, Helena se dirigea vers la chambre de sa plus jeune fille. Elle frappa et attendit l’autorisation avant d’entrer. Une fois cela fait, elle poussa la porte. « Zoé, Danielle vient de téléphoner. » — Pourquoi tu ne me l’a pas passée ? — Elle conduisait et elle appelait juste pour dire qu’elle sera là dans une demi-heure et que tu devais te tenir prête. — Cool. Je vais voir ANDERSEN en chair et en os. — Oui et bien d’ici là trouve le jean que tu vas mettre et range les autres. — Oui maman. Une demi-heure plus tard, Zoé sautait dans la voiture de sa sœur. Comme l’avait prédit sa mère, elle l’attendait devant le portail. Danielle avait juste eu le temps de faire un signe à sa mère et elles avaient pris la route. *** Plus au nord Solveig avait débuté l’échauffement collectif. Dans vingt cinq minutes débutait leur match retour de coupe d’Europe contre Basel. Danielle et Zoé traversaient le parking en courant. Enfin Danielle courait derrière Zoé à qui l’impatience donnait des ailes. Elle se présenta au guichet des invitations et donna son nom. On lui remit deux billets. Une fois le contrôle passé, elles furent conduite dans le carré réservé à l’équipe Danoise. Alors qu’elles prenaient place au milieu des autres joueuses et du reste du staff, Zoé n’en croyait pas ses yeux. « Nous sommes au milieu de l’équipe de Copenhague ! Je croyais que nous allions être dans la salle. Pas ici si proche et si… » Elle fut coupée par l’arrivée d’une fille qui vint dire bonjour à Danielle. « Zoé, je te présente Eva, ailière belge de Copenhague actuellement blessée mais plus pour très longtemps. » — Tu n’as pas besoin de me dire qui est Eva. Je suis cette équipe, tu te rappelles ? — Bonjour Zoé. — Bonjour. — Nous avons un petit cadeau pour toi. — Ah oui !?! Eva lui tendit un maillot de hand. Zoé le déplia, c’était exactement celui que portait Solveig pour ce match. Il y avait plein de signature dessus. — Merci. Merci beaucoup. Il est super. — Toute l’équipe a signé. Il ne te manque que celui de Sol mais vu que votre venue était une surprise… Tu n’auras qu’à lui demander un autographe à la fin du match. — Cool. Alors que Zoé enfilait le maillot par-dessus son polo à manche longue. Eva appela Thia qui voyant que Danielle était arrivée appela à son tour Solveig. Cette dernière vint vers le banc de touche. « Qu’est ce qu’il y a ? » — Regarde dans les tribunes vers Eva. Solveig chercha des yeux Eva mais tomba sur Danielle. — Surprise. A côté avec notre maillot, c’est sa petite sœur. — Tu étais au courant ? — Comment crois-tu qu’elles ont eu ces places ? — Oui question idiote. Elle fit un signe à Danielle et observa l’adolescente à ses côté. *Alors voilà un nouveau membre de la famille KASLER.* Le match fut une formalité pour Copenhague avec un plus sept à la fin ce qui fit un plus quatorze sur l’ensemble des deux matchs. Dès que le buzzer retentit, Eva emmena Zoé et Danielle dans les vestiaires pour attendre tranquillement Solveig. La capitaine se montra rapidement. Elle avait cherché Danielle dans les tribunes sans la trouver mais dès qu’on lui avait dit qu’elle l’attendait ailleurs, elle n’avait pas traîné. Elles s’embrassèrent sans s’occuper de Zoé qui de toutes les manières était trop occupée à regarder partout dans les vestiaires. Mais la pause fut de courte durée, elle se rappela à leur bon souvenir. « Dis Dane quand tu auras fini ton bouche à bouche, je pourrais lui dire bonjour et lui demander un autographe ? » Danielle leva les yeux au ciel et Solveig sourit. « Bonjour Zoé. » — Bonjour Solveig. Tu as fait un super match. Bon d’un côté vous avez battu une équipe suisse alors je ne sais pas si je dois te féliciter ou non. — Tu pourras me faire la tête si on élimine Lyon mais tu n’as pas de lien avec Basel, si ? — Non c’est pour ça, que je vais te féliciter. Tu peux me signer mon maillot, il ne manque que toi. — Pas de problème. Je note pour tête d’ampoule ? — Oh non ! C’est le surnom débile que m’a donné ma sœur. Et puis comment tu le connais. Oh non, Dane tu ne lui as pas dit ? — Ben si. — Génial. Tu dis à une star que je me surnomme « tête d’ampoule ». Je ne vais plus être très crédible. — Ne t’inquiète pas Zoé. Tu es la petite sœur de Dane alors tu es très crédible. — Cool. Solveig signa sur le maillot de Zoé au moment où toutes les autres joueuses arrivèrent. « Vous passez la nuit à Basel ? » — Non nous repartons bientôt. Zoé doit aller en cours demain et moi je dois être au boulot. — Dommage. Tu as encore un peu de temps ? — Oui. — Viens. Solveig attira Danielle dans la salle de douche. — C’est très sympa d’être venue voir le match. — Tu étais en Suisse cela aurait été dommage de rater ça. — Vous avez l’air d’être très différente Zoé et toi. — Oui. — Elle a l’air beaucoup plus extravertie. — Oui. Extravertie, pied dans le plat, opportuniste. — L’opposé de sa sœur beaucoup plus réservée et timide. — Oui. — Physiquement vous n’avez que la couleur des yeux en commun. — Oui. — Elle est plus petite que toi, plus brindille, les cheveux longs châtains très clair. Et elle s’habille plus lolita que toi. — Oui, nous n’avons pas du tout la même garde robe. Pour le physique, elle est plus du côté de ma mère et moi je suis plus du côté de mon père. Venant des vestiaires, elles entendirent : « Elle est où notre capitaine que nous chantions un peu ? demanda Katri qui venait d’arriver. » — Dans les douches avec Dane, répondit Liv. — Hein ! J’espère qu’elles ne sont pas en train de faire un câlin parce que je ne vais pas attendre une heure pour me laver. — Katri ! Pas devant sa petite sœur. — Parce qu’en plus, on doit faire garderie pour le Tom Pouce pendant ce temps là. — Je ne suis pas un Tom Pouce. Je vais bientôt avoir 15 ans. — Oh pardon. Elle a du répondant la petite sœur. — Oui. Je suis une KASLER et si tu cherche un KASLER tu vas le trouver. — C’est la devise familiale ? — Oui. — Alors je vais me méfier de l’eau qui dort chez Dane. — T’as intérêt. Parce que ma sœur quand elle s’énerve, il y a intérêt à réserver des places à l’hôpital. — A ce point là ? — Oui. Une fois… Venant de la douche : — Zoé si tu racontes cette histoire, tu peux faire une croix sur un prochain déplacement de la sorte. Zoé se tournant vers la porte d’où venait la voix de sa sœur. — T’es pas marrante. — Je sais. C’est pour ça que je suis ta grande sœur. Solveig souriant à l’échange. — C’est quoi cette histoire ? — Je te la raconterai plus tard si tu es sage. — Ok. C’est marrant de vous entendre vous chercher en Anglais. — Ça commence à disparaître mais pendant longtemps entre nous, nous nous parlions qu’en Anglais. Zoé est née à Londres, tout le début de sa vie elle a entendu parler Anglais. Ça a été très difficile de communiquer en Français quand nous sommes revenus à Lausanne puis ensuite à Lyon. — Vous passez d’une langue à l’autre sans aucun problème ? — Oui. Je crois que pour certaines, nous n’y faisons même plus attention. Nous répondons dans la langue de la question. — Vous parlez combien de langue ? — Français, anglais, allemand, italien. — Wouah. Je suis impressionnée. — Et toi ? — Norvégien, anglais, français mais je dois encore faire des progrès et un peu danois à force. — Alors moi aussi, je peux être impressionnée. Venant à nouveau des vestiaires : — Dane y’a Katri qui me pose des questions sur ta vie privée, je peux y répondre ? — Katri, ne te sers pas de ma petite sœur. C’est une vraie bavarde. — C’est bien pour ça que je lui demande, répondit Katri. Dans les douches : — Il va falloir que j’y aille. Tout d’abord parce que si je n’interviens pas Zoé va tout raconter à Katri. Ensuite il faut que nous refassions la route en sens inverse. Et pour finir si je reste plus longtemps avec toi je ne vais jamais pouvoir partir et encore moins rester sage dans cette pièce. — Je comprends. Ça m’a fait très plaisir que tu viennes. C’était une très bonne surprise. — Le programme du mois de mars est chargé, je ne sais pas quand nous pourrons nous voir. — Ne t’inquiète pas, nous nous arrangerons. — Ok. Allez je file. Danielle embrassa une dernière fois Solveig et s’arracha à ses bras à regret. Elle sortit des douches et : « Zoé dit au revoir, nous levons le camp. » — Déjà ? — Il est 22h et nous devons encore rentrer. — Ce n’est pas juste. Je discutais avec Katri. — Je sais et c’est bien ce qui m’inquiète. Mais demain tu dois aller en cours alors hop. En faisant la tête pour bien montrer qu’elle aurait voulu rester plus longtemps, Zoé salua tout le monde et sortit des vestiaires en même temps que sa sœur. Alors qu’elle refermait la porte, elles purent entendre Katri : « Bon maintenant que les deux tourterelles ont libéré les douches, on va peut être pouvoir se laver. » Très vite suivit d’un : « Katri ! » *** Dans la voiture qui ramenait les deux sœurs vers Lausanne, Zoé n’arrêtait pas de parler. « Katri est vraiment cool. » — Oui. Une fois que l’on s’est fait à son franc parlé. — Et Thia est vraiment sympa d’avoir prévu un maillot pour moi. — Je te donnerai l’adresse et tu lui écriras un mot pour la remercier. — Ok. Et Solveig est aussi belle en vrai qu’à la télé et sur les photos. En plus, elle est super gentille. — Oui. — Quand les autres vont savoir que j’ai été dans les vestiaires de Copenhague. — Non Zoé. Personne ne doit savoir. — Pourquoi ? — Comment tu expliqueras que tu étais là ? — Heu… — Voilà. Ce que je t’ai dit pour Sveig et moi vaut aussi pour l’équipe de Copenhague jusqu’à nouvel ordre. Je te fais confiance là-dessus comme sur le fait que tu seras demain en cours à l’heure. — Pourquoi c’est si important que j’aille en cours demain matin ? J’ai sport. — Car ce sont les conditions de maman et même si ton prof de sport est une nouille, ça ne te donne pas le droit de sécher. Surtout si tu veux avoir l’autorisation de renouveler l’expérience de sortie en semaine avec moi. — Ok. Mais pourquoi tu gardes ton histoire avec Solveig secrète ? — Parce que j’ai besoin d’encore un peu de temps. — Ce que tu peux être compliquée. Pourtant c’est simple ou tu l’aimes et tu veux que le monde entier le sache ou tu l’aimes pas et tu n’en a rien à foutre du monde entier. Danielle lâcha l’espace d’un instant la route des yeux pour jeter un regard à sa petite sœur. — Où tu as lu ça ? — Peu importe. — Et si je l’aimais au point de ne pas vouloir la partager avec le monde entier ? — Tu ne pourras pas, C’est Solveig ANDERSEN. — Voilà, alors je prends le temps que l’on me laisse. — Je comprends mais si moi, je sortais avec Nicolas KARABATIC et ben je le dirai à tout le monde. — J’en doute pas une seconde. Mais tu es toi et je suis moi et tu n’as que 14 ans. — Génial, ça fait deux fois dans la soirée que je me fais traiter de bébé. Danielle leva un peu le son de la radio sachant que sa petite sœur aimait la chanson qui passait. Elle n’avait pas envie de parler de sa relation avec Solveig et encore moins avec Zoé. ***
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| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Ven 3 Oct 2014 - 0:08 | |
| LYON – Proposition intéressante Jeudi 8 mars 2007 – 15h23 | Championnat – Journée 16 Lyon – Rennes 30 - 25 | Tout d’abord désolée pour le retard des informations mais partiels obligent, il fallait l’espace d’un moment que je me concentre sur autre chose que sur le hand. Pour le match de ce week-end, victoire tranquille pour l’équipe, la différence s’est faite en première mi-temps, ce qui a permis de faire un peu tourner l’effectif. Sophie, Isa, Judith, Pauline ainsi que Ella ont pu prendre du temps de jeu. Pendant 2 minutes, il y a eu toutes les remplaçantes sur le terrain. Dane, Caro et Sarah ont eu des stats plus faibles mais elles ont joué moins longtemps. A noter le 100% de Dane 5 sur 5. Parlons un peu des tirages de coupe et commençons par la plus importante : En coupe EHF : Lyon recevra Rome. Match aller le 14 mars. Retour le Mercredi 21 mars. Nous évitons encore Copenhague qui pour l’instant se balade dans la compétition. En coupe de France : Nous recevons Bordeaux en 1/4 de finale. Le samedi 17 mars. Face à cette équipe le match retour (J13) avait été plus facile que le match aller (J02). Le score est de +8 en faveur de Lyon. | *** Danielle somnolait écroulée dans le canapé de ses parents. Elle était épuisée. Il avait fallu enchaîner le match aller de coupe d’Europe à Lyon puis le match de coupe de France et pour finir le match retour à Rome en l’espace de huit jours. Elles s’étaient qualifiées contre les italiennes avec un plus cinq sur l’ensemble des deux matchs. En Coupe de France, la victoire avait été de plus six acquise dans les dix dernières minutes. Si le physique répondait bien, c’est mentalement qu’elle n’en pouvait plus. Et sa tête, c’était une chose qu’elle ne pouvait pas reposer au travail. Elle avait donc décidé de passer son week-end à ne rien faire et surtout à ne pas à réfléchir. Dans une heure, elle regarderait le match de Solveig sans prendre aucune note. Juste pour le plaisir de regarder. Elle avait besoin d’un break. *** De son côté, Solveig avait eu une discussion avec Thia. Plusieurs sujets avaient été abordés : le tirage de la coupe d’Europe qui après Barcelone les emmenait à Varsovie pendant que Lyon irait à Budapest, de son absence pour la fin du mois, planifiée pendant une pause du championnat Danois. Elle allait rejoindre Danielle à Lyon pour le week-end. Cela lui donnerait l’opportunité de la voir évoluer en championnat en direct. Elles avaient aussi abordé la question de la saison prochaine. *** Danielle n’eut qu’à lever les yeux vers le haut des tribunes pour repérer Solveig, une casquette des New York Yankees sur la tête. Elle était à l’écart des joueuses de Lyon qui ne jouaient pas ce match. Car si à Copenhague une nouvelle personne dans le carré des joueuses n’étonnait personne, à Lyon cela était différent. Les joueuses connaissant presque le prénom des spectateurs, chaque nouvelle tête était tout de suite repérée. Et encore plus si c’était Solveig ANDERSEN à découvert. Solveig regarda sa petite amie évoluer avec plaisir. Sarah ROSBANE et Rebecca LEEST étant blessées, la défense de Lyon avait été mise à mal. Heureusement en attaque Caroline COPIN, Virginie PASSARD, Judith LEVING et Danielle KASLER s’en donnèrent à cœur joie. Un total de soixante neuf buts furent marqués finissant sur un plus sept de Lyon. Solveig remarqua que Danielle était à l’aise dans cette équipe. Que depuis la première fois qu’elle l’avait vu jouer en début de saison à Copenhague, elle avait pris encore plus de volume de jeu, d’assurance et de responsabilités. A la fin du match, elle attendit sa petite amie dans sa voiture. Cette dernière avait pris soin de lui laisser les clés. Elle lisait un magazine quand elle la vit arriver les cheveux mouillés et encore plus en bataille que d’habitude. Elle ne put se retenir de l’attirer dans ses bras et de l’embrasser. *** Samedi 31 mars 2007 – 22h46 | Championnat – Journée 18 Lyon – Dijon 38 – 31 | Cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu autant de buts dans un match à Lyon. Beaucoup d’absentes en défense mais une attaque d’enfer explique cela. La réussite de l’attaque est de bon augure avant le déplacement à Besançon. En espérant que Sarah et Bec seront rétablies pour cet affrontement. Je vais un peu sortir du terrain pour vous raconter ce que j’ai vu en allant rejoindre ma voiture. Sur le parking des joueuses, une jeune femme aux cheveux longs châtain très clairs attendait assise dans la voiture de Dane. Quand cette dernière s’est approchée, elle en est sortie et l’a enlacée avant de l’embrasser. Il semble que notre n°16 ait quelqu’un dans sa vie. Rendez-vous dans une semaine pour un gros match. Avant d’enchaîner sur la coupe d’Europe et le coupe de France. | *** Solveig et Danielle étaient assises dans le canapé. Minuit n’était pas loin. Elles regardaient toutes les deux une retransmission de curling – sport qui amusait beaucoup Danielle et qui était très prisé en Norvège. Solveig avait attendu que le match de championnat soit passé pour aborder le sujet qui tournait dans sa tête depuis sa conversation avec Thia. Elle se tourna vers Danielle et posa sa main sur sa cuisse pour attirer son attention. « Mon club s’intéresse à toi. » Danielle se tourna d’un bloc pour lui faire face. « Pardon ?! Ton club s’intéresse à moi ? » — Oui. — Mais je suis qu’une petite joueuse. — Je ne crois pas non. Tu as énormément de talent. — Dans ton club, il n’y a que des internationales pratiquement. Et moi je n’ai que trois ans de hand derrière moi. Il m’est difficile de croire que j’intéresse ton club. — Tu deviendras une internationale, je ne me fais pas de souci. Je pensais que ça te ferait plaisir de savoir que tu intéresses le championnat danois. Solveig laissa le silence s’installer. Elle avait remarqué qu’il fallait laisser le temps à Danielle de parler. Elle avait bien compris qu’il y avait autre chose sous la réaction de la jeune femme car à chaque fois qu’elles parlaient de transfert, Danielle rentrait dans sa coquille. Elle serra un peu plus la main sur sa cuisse pour lui donner du courage. — En 2004, j’ai arrêté le football. J’avais décidé de passer une année tranquille sans engagement sportif. Et puis une amie m’a demandée de venir jouer au hand pour l’équipe de Lyon avec elle car elles n’étaient pas assez nombreuses pour leur équipe 3. Aujourd’hui, je ne sais toujours pas pourquoi j’ai accepté. Je pense que c’était pour me lancer un défi à moi-même. Changer de sport. Me remettre en question. Apprendre d’autres gestes. Sûrement quelque chose comme ça. J’ai dû jouer trois mois tout au plus en équipe 3, puis on m’a intégré en équipe 2. De deux entraînements par semaine, je suis passée à trois. Et pendant la deuxième année, juste avant les fêtes de Noël, on m’a demandé d’aller faire une pige en équipe 1. Je me suis retrouvée en Division 1 avec entraînement tous les jours. J’étais la doublure d’Isa jusqu’à ce qu’elle se blesse au mois de mars. Et puis, il y a eu ce tournoi de préparation en début de saison qui officialisait mon accession dans l’élite au poste de titulaire. Celui-là même où je t’ai rencontrée. Et tout s’est enchaîné, la coupe EHF, le championnat, les stats et tout le reste. Et aujourd’hui, tu m’annonces que ton club est intéressé par moi. J’ai l’impression qu’à un moment tout ça m’a échappé. Je voulais juste faire du sport sans pression, sans vraiment d’objectifs et pour le coup rendre service à une amie. Et je me retrouve à vivre une histoire à distance avec une star du hand norvégien et à préparer un quart de finale de coupe EHF. Tout va trop vite. — Tu trouves que notre relation va trop vite ? — Non. J’ai envie d’être avec toi tout le temps. J’aime quand j’arrive à me libérer pour venir te voir jouer. Quand tu t’arranges pour être là à mes matchs. Te sentir dans les tribunes me donne plus d’énergie. — Moi aussi j’aime quand tu es dans les tribunes. Tu me calmes. — Quand mon père a été muté à nouveau juste après mon bac, j’ai décidé de rester à Lyon parce que je voyais ma vie ici. — Je comprends que ce soit dur de devoir quitter ses amis. — Ce n’est pas vraiment ça. Avec les déménagements imposés par le travail de mon père, j’ai passé mon temps à quitter des amis. — Qu’est-ce qui te retient ici ? — Mon travail. — Tu l’aimes tant que ça ton job ? — Ce n’est pas mon travail en lui-même que j’aime. Bien que j’adore ce que je fais. — Alors qu’est-ce que c’est ? — La stabilité qu’il m’apporte. L’équilibre entre le sport et la réalité. — Le sport n’est pas une réalité ? — On ne vit pas du hand en France. Ou alors très peu y arrivent. — C’est alimentaire alors ? Danielle se leva du canapé et commença à faire des allers retours devant la table basse pendant qu’elle parlait. — Pas seulement. Quand je jouais au football en championnat de France, j’avais 15 ans quand j’ai commencé, peu importe ce qui c’était passé le dimanche sur le terrain, si on avait gagné, si j’avais bien joué, si j’avais marqué, si je venais d’être convoquée en équipe espoir car tous les lundis matin à 8 heures, je me retrouvais devant mon lycée pour commencer une nouvelle semaine de cours, avec les interrogations écrites, les devoirs et les professeurs qui me mettaient la pression encore plus qu’aux autres car j’avais décidé de jouer sur les deux tableaux et pour eux, je n’avais pas le droit à l’erreur. Le lycée me permettait de garder les pieds sur terre. — Et ton job t’apporte ça aussi. C’est ça ? — Oui. Après le match contre Rome, le fait de devoir me concentrer tout de suite après sur un autre projet m’a fait redescendre plus vite, ce qui m’a permis de mieux aborder le match de coupe de France deux jours plus tard. Et puis j’ai besoin d’avoir quelque chose qui n’ait aucun rapport avec le handball ou le sport en général. — Tu sais, même au Danemark tu pourras avoir une activité parallèle. On trouvera facilement un truc qui te plaît. Tu m’as l’air très multitâches. Il faut juste trouver quelque chose qui te laisse libre de tes horaires. — C’est une idée. — Et au sujet de quitter tes partenaires de Lyon ? — Tu sais le club de Lyon sera sûrement rétrogradé en Nationale pour raison financière à la fin de la saison. Certaines sont déjà en train d’assurer leurs arrières et c’est normal. Le seul moyen de renflouer les caisses pour revenir à peu près en positif c’est de gagner la coupe EHF et d’empocher la prime de la victoire. — On a donc le même objectif pour cette saison, remporter la coupe d’Europe. Danielle revint s’asseoir aux côtés de Solveig. — Oui. Il semblerait. — Si mon club te fait une proposition, tu l’étudieras ? — J’étudie toujours les propositions que l’on me fait. Si elles sont honnêtes. — Merci. Solveig était plus rassurée à la fin de la conversation qu’au début. Elle connaissait à présent ce qui pourrait empêcher la signature de Danielle à Copenhague. Elle pourrait donc les gérer en amont. Danielle regardait la télé sans vraiment la voir. Que le championnat Danois s’intéresse à elle la dépassait complètement. ***
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| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Dim 9 Nov 2014 - 11:29 | |
| EUROPE – Calendrier bien rempli Dimanche 08 Avril 2007 – 21h36 | Championnat – Journée 19 Besançon - Lyon 25 – 25 | Nouveau match nul contre Besançon. Grosse bagarre en défense des deux côtés. Sarah et Bec sur le terrain et Bec dans un grand jour. Sarah semblait être un peu gênée par son épaule droite. Elle n’a joué qu’en défense laissant sa place à Judith pour les phases d’attaques. Bonne dynamique avant d’attaquer le cycle de 4 matchs en 11 jours : Mercredi : Budapest – Lyon (1/4 de finale aller Coupe d’Europe) Samedi : Toulon – Lyon (1/2 finale Coupe de France) Mercredi : Lyon – Budapest (1/4 de finale retour Coupe d’Europe) Samedi : Nîmes – Lyon (20ème journée de championnat) Espérons que ce rythme d’enfer n’aura pas raison de leurs bons résultats. Malheureusement, je ne serai pas à Budapest alors à moins d’arriver à trouver sur le net une chaîne Hongroise qui diffuse le match, il me sera difficile de vous faire un commentaire. Sinon rendez-vous samedi à Toulon le TGV y va direct. | *** Dès son retour dans les vestiaires, Solveig chercha son téléphone portable qu’elle ralluma, pestant contre son temps de réaction. Le match de Danielle avait commencé avec un quart d’heure d’avance sur le sien. Avec un peu de chance, elle lui aurait déjà laissé un message avec le score. La recherche du réseau lui parut bien plus longue que d’habitude. Quand enfin tous les petits pictogrammes s’affichèrent, elle vit une petite enveloppe s’afficher avec la sonnerie caractéristique d’un message. ## Gagné 28 à 25. Et toi ? ## Elle sourit devant cette bonne nouvelle. « Tu recommences à sourire à ton téléphone. C’est un message de Dane ? Demanda Katri. » — Oui, elles ont gagné plus trois. — Cool. Ce n’est jamais simple d’aller gagner en Hongrie. — Dis-lui qu’on la félicite renchérit Liv. — Pas de problème. Solveig tapa son message, le sourire toujours aux lèvres. *** Plus à l’Est Danielle essayait de détendre ses muscles sous le jet d’eau chaude. Elle était lessivée. Son adversaire du soir était un monstre physique. Elle laissait couler l’eau sur ses épaules. Elle aurait sûrement des bleus partout. Elle en était là de ses réflexions quand Rebecca l’appela des vestiaires. « Dane, ton Tamagoshi se manifeste. » — Tu peux regarder qui c’est, il est posé sur l’étagère au dessus de ma place. — Pas de problème. Après un moment. C’est Solveig. — Elle doit sûrement m’envoyer le score de son match. — Tu veux que je te le lise ? — Oui s’il te plaît. Si ça avait été une autre personne que Rebecca, elle aurait décliné l’offre. — Elles ont gagné 31 à 24. — C’est bien. — Je le repose au même endroit. Et passant la tête dans les douches. Je te laisse lire le reste du message, c’est plus personnel. — Merci. Une fois séchée et en partie habillée, Danielle consulta le message. ## Gagné 31 à 24. Toutes les filles ici te félicitent pour votre victoire. Notre week-end ensemble m’a reboostée. J’étais beaucoup moins fatiguée à la mi-temps. Il fallait que je vienne me ressourcer. ## *** Samedi 14 Avril 2007 – 21h12 | Coupe de France 1/2 Finale Toulon 27 – 29 Lyon Qualifiées |
En route pour la finale !!! Les filles se sont imposées de 2 buts face à Toulon 4ème du championnat. Elles iront donc affronter Metz ou Besançon en finale à Paris le dimanche 13 mai. Réservez déjà votre date car il va falloir les soutenir si nous voulons qu’elles ramènent la coupe à Lyon. Dane nous a mis un but en fin de première mi-temps après une cascade de son cru. Dans le mouvement suite à une faute d’une toulonnaise, elle nous a fait un Volt dans les airs, avant de déclencher un tir tout mou qui a surpris la gardienne. Son atterrissage sur le ventre a donné des frayeurs à tout le banc et à tous les spectateurs. Mais elle s’est relevée sans problème et a repris sa place. Le match étant à 15h, nous sommes déjà tous sur Lyon, joueuses comme spectateurs. Pour ceux qui passeraient sur ce blog et qui ne savent pas quoi faire encore de leur soirée, je leur donne rendez-vous chez Andy, où l’on va aller fêter la victoire. Mais avant de partir quelques informations glanées sur le match de coupe d’Europe. Equipe très physique mais les filles ont répondu présentes. Dane aurait à nouveau pu finir à 100% si elle n’avait pas raté son dernier tir dans la dernière minute. Sarah est revenue avec un joli bleu sur la pommette. Allez 2 sur 4, On continue comme ça les filles. | *** Danielle avait quitté de bonne heure la réception organisée au club pour célébrer leur qualification. Elle avait un rendez-vous ailleurs. Et il était hors de question qu’elle le rate sous quelque prétexte que ce soit. Elle était passée chez elle se changer et avait sauté dans un taxi direction le quartier du Vieux Lyon. A son entrée beaucoup d’habitués applaudirent. Elle s’inclina légèrement pour les remercier et fila directement vers le bar. Andy l’attendait un sourire aux lèvres. Elle contourna le comptoir et vint dans ses bras. « Joyeux anniversaire Andy. » — Merci. Et merci d’être là. — Tu te rappelles notre promesse. — Bien sûr. Ils se mirent à parler en même temps, d’une seule voix. — Rien ne nous empêchera d’être présent à l’anniversaire de l’autre sauf guerre, bombe atomique ou la mort. — Je vois que même une demi-finale de coupe ne t’a pas arrêtée. — Il en aurait fallu bien plus qu’un Toulon Lyon pour m’arrêter. — Qu’est-ce que je te sers à boire ? Coca, jus de fruits ou cidre ? — Cidre, c’est la fête ! — A ta finale. — A tes 25 ans. Ils trinquèrent souriant comme les adolescents qu’ils étaient quand ils s’étaient rencontrés. *** Dimanche 15 Avril 2007 – 04h03 | Chez Andy | Je ne peux attendre pour vous dire que Dane se trouvait chez Andy hier. Nous avons pu trinquer avec elle et la féliciter en direct pour la qualification en finale. J’ai cru l’espace d’un instant qu’elle avait répondu à mon invitation de soirée mais j’ai appris plus tard que c’était l’anniversaire d’Andy. Elle était seule ce soir. Pas de trace de la mystérieuse jeune femme de la dernière fois. Serait-ce déjà fini ? J’aimerais tout de même bien savoir qui c’est pour connaître les goûts de Dane en matière de fille. Allez bonne nuit à tous. | *** Dane venait de poser son sac dans le coffre de sa voiture quand son portable se manifesta.## Lykke til [url=#_ftn1][1][/url]de la part de toute l’équipe de Copenhague. ## Elle n’était pas vraiment en avance mais elle prit le temps de répondre à Solveig. *** Solveig attendait Liv. Elle était passée la chercher car sa voiture faisait des caprices. Le téléphone posé sur le tableau de bord se mit à vibrer. ## Viel Glück [url=#_ftn2][2][/url]à toute l’équipe de Copenhague. ##Liv entra à ce moment là dans la voiture. Solveig lui tendit le téléphone. « Tu sais ce que ça veut dire les deux premier mots ? » — Non. Ça ressemble à de l’allemand, non ? — Je demanderai à Eva, je crois qu’elle parle allemand. — C’est ça de sortir avec une fille multilingue. — Et oui. Je n’aurai pas dû lui écrire en norvégien. — Tu crois qu’elle a compris ? — Ben si ce truc ça veut dire « Bonne chance », oui, elle a dû comprendre. — On verra bien. Allez démarre sinon nous allons finir par être en retard. Et je n’ai pas envie d’entendre Katri nous demander ce que l’on a fait ensemble pour ne pas être à l’heure. Bien que depuis que tu es avec Dane elle s’est un peu calmée de ce côté là. *** Mardi 18 Avril 2007 – 22h13 | Coupe EHF 1/4 de finale retour Lyon – Budapest 26 - 23 (54 – 48) Qualifiées |
Direction les 1/2 finales !!! Malgré leurs 3 buts de retard du match aller, les Hongroises n’ont pas abdiqué et elles ont d’entrée donné du rythme au match. Menant même de 4 buts au bout du premier quart d’heure. Les joueuses n’étaient peut-être pas encore redescendues de leur qualification en finale de la coupe de France. Dane en difficulté face à l’attaquante Croate Mira BLASIC pendant les 20 premières minutes. Elle a su renverser la vapeur en utilisant le physique de la joueuse de Budapest contre elle, l’obligeant à commettre de nombreux passages en force. Dane a beaucoup donné de sa personne sur ce match volant à chaque impact. Moins tranchante en attaque mais l’on peut comprendre pourquoi au vu du combat qu’elle a mené en défense. (Précisons que BLASIC ne joue qu’en attaque et ne défend jamais. Alors que Dane doit jouer sur les 2 tableaux.). Je disais donc très peu de tirs pour Dane mais énormément de passes de buts en direction de Sarah, Caro et Gie en pleine réussite toutes les 3. Il ne reste donc à présent que 4 équipes : Zvezda Zvenigorod, Leipzig, Copenhague et Lyon Pour éviter Copenhague ça va devenir de plus en plus dur là. Vous me direz nous avons 2 chances sur 3 de ne pas tomber sur elle mais bon 1 risque sur 3 ça reste un gros risque. Je pense que le cierge à Fourvière va devoir être impressionnant. Le tirage a lieu vendredi car le match aller sera autour du 2 mai. Il ne va pas falloir traîner pour faire le pèlerinage jusqu’à la Basilique. | *** Vendredi à 14h, l’ensemble de l’équipe de Copenhague était devant la télé dans le foyer pour suivre la retransmission du tirage au sort des demi-finales. TV2 Danemark était sur place ainsi que Tero qui avait été expédié à Berlin pour représenter le club. Il avait été volontaire car il voulait voir la porte de Brandebourg. Des paris avaient été posés sur leur adversaire. Les avis étaient partagés. Certaines préféraient affronter Lyon, équipe jugée la moins forte du carré. D’autres étaient pour la réception de Leipzig. Mais toutes étaient d’accord sur le fait de vouloir éviter Zvezda. Liv et Katri étaient allées beaucoup plus loin en pariant sur une finale Copenhague/Lyon. Solveig n’avait aucun avis tous lui paraissaient compliqués : Zvezda était une très bonne équipe difficile à manœuvrer. Si Copenhague tirait Leipzig cela voulait dire que Lyon affronterait Zvezda et leur qualification serait très dure. Elle ne voulait pas rencontrer Dane en demi. Elle aussi dans le fond rêvait d’une finale contre sa petite amie. Même si la rencontre allait être compliquée, elle préférait que ce soit sur un match sec, car elle n’était pas sûre de pouvoir gérer ses sentiments sur deux oppositions. Le blabla de présentation traînait en longueur mettant à tout le monde les nerfs à vif. Les quatre boules furent enfin déposées dans le saladier et mélangées. La première révéla : Leipzig. L’équipe suivante devra aller jouer le match aller en Allemagne. Et c’est Copenhague qui allait faire le voyage au sud de Berlin. Toutes les joueuses acclamèrent ce tirage. Solveig attendait la suite, elle connaissait maintenant la deuxième demi-finale mais il fallait savoir dans quel sens elle allait se jouer. L’équipe de Zvezda sortit en premier. La capitaine Norvégienne expira bruyamment comme si elle avait retenu sa respiration jusque là. Lyon allait jouer le match retour dans leur salle ce qui était un petit avantage face à cette équipe. « Tu vas appeler Dane pour avoir sa réaction ? lui demanda Liv. » — Elle est au travail. Elle avait une réunion importante cet après-midi. — Oh comme c’est mignon, elle connaît son emploi du temps par cœur, se moqua Katri. — Il faut bien, elle est parfois difficile à suivre. — Son job ? — C’est un truc à plein temps qu’elle arrive à faire en un temps partiel. Elle jongle entre ses déplacements professionnels et les déplacements clubs, les projets et les entraînements. Je ne sais pas comment elle arrive à gérer sa récupération et comment elle n’a pas plus de pépins physiques. Une chose est sûre aucune d’entre nous n’accepterait un tel rythme. Toutes acquiescèrent… *** Danielle raccompagna les clients Allemands jusqu’au parking. Revenue à son bureau, elle s’écroula sur sa chaise. Jeff son supérieur hiérarchique vint la voir. « Tu as l’air lessivé ? » — Je suis crevée et la journée n’est pas finie. — Tu as un match ce week-end ? — Samedi à Nîmes. Je pars ce soir. — Tu n’y va pas en voiture j’espère. Parce qu’avec la tête que tu as, tu ne vas jamais y arriver. — Non je descends en train. Je ne suis pas kamikaze. — Ça c’est bien passé avec les Allemands ? — Très bien. Je vais transmettre le dossier pour la validation calcul et ensuite, il ne restera que la mise en plan final. — Tu penses tenir les délais ? — Si l’unité calcul tient les siens tout devrait être dans les temps. J’ai prévu de confier la mise en plan à Eric. Il a suivi le projet. J’ai pensé que ce serait un bon point pour la fin de son stage. — C’est une bonne idée. Je vérifierais ses plans si tu n’as pas le temps. — Je veux bien. Je lui ai demandé aussi de faire une petite animation d’assemblage et d’utilisation. Il s’est formé sur le logiciel, ça validera ses connaissances. — J’ai bien fait de te confier Eric, tu deviens une vraie petite manager. Je vais peut-être commencer à m’inquiéter pour mon poste. — Pas de risque. — Au fait, ton portable a vibré plusieurs fois. — Ah oui, il y avait le tirage des demi-finales de coupe d’Europe cet après midi. — Et tu rencontres qui ? Danielle consulta ses messages. — Je vais en Russie. — Ça va être dur ? — Oui je pense. Mais à ce stade, il n’y a plus vraiment de matchs faciles. — Ton train est à quelle heure ? — Dans une heure. — Alors éteins ton poste, prends tes affaires, je t’emmène à la gare. J’ai vu que tu étais venue en métro. Et je ne voudrais pas que tu te fatigues plus à trimbaler ton gros sac. Allez, je te laisse cinq minutes. — Chef oui chef. — Brave petit soldat. Jeff rejoignit son bureau pour prendre ses clés de voiture et son manteau. Il observa Danielle ranger ses affaires. Il se souvint du jour où elle avait été embauchée. Elle avait juste 20 ans et sortait de l’école. Six mois plus tard, elle se blessait au genou et était arrêtée trois mois. 6 mois plus tard, elle lui avait annoncé qu’elle arrêtait le football et qu’elle n’avait plus besoin de son statut de sportive de haut niveau. Deux ans plus tard, il le remettait en place mais pour un tout autre sport. Dans son travail, elle savait s’adapter à toutes les situations. Sa maîtrise de plusieurs langues et de plusieurs logiciels de conception lui permettaient d’intervenir dans différents domaines. Et en plus, elle arrivait à jongler avec son emploi du temps surchargé pour finir ses projets dans les temps. Elle avait deux ans de plus que sa propre fille et par certains côtés, il la considérait un peu comme sa fille aussi… *** Vendredi 20 Avril 2007 – 19h53 | Coupe EHF 1/2 finale |
RUSSIE !!! Le tirage a rendu son verdict : Lyon ira à Zvezda. Le match retour se fera dans notre salle. J’espère que la qualification sera toujours jouable pour que l’on puisse mettre le feu chez nous. Comme vous l’aurez compris, nous évitons encore Copenhague. Bien que j’aurais préféré tirer Leipzig il faut croire que si nous voulons aller en Allemagne il faudra aller en finale. Demain, les filles affrontent Nîmes pour le compte de la 20ème journée. Ensuite, il ne restera pour le championnat que 2 matchs : Aix en Provence et Metz. Si Lyon gagne à Nîmes et contre Aix le dernier match va être tendu surtout qu’il aura lieu après la finale de coupe de France opposant déjà Lyon et Metz. |
[url=#_ftnref1] [1][/url] Bonne chance[url=#_ftnref2] [2][/url] Bonne chance
Dernière édition par Mack le Dim 7 Déc 2014 - 23:10, édité 1 fois | |
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| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Dim 9 Nov 2014 - 11:31 | |
| COPENHAGUE – Besoin de soutien Danielle se passa la main sur les yeux. Depuis bientôt deux heures, elle analysait le jeu de l’équipe Russe et plus particulièrement celui de son adversaire direct. Le match allait être difficile car, même si depuis quelques rencontres leur attaque était prolifique, leur défense par contre donnait de gros signes de faiblesse. Et face à Zvezda, elles allaient devoir limiter les fautes de positionnement au maximum si elles ne voulaient pas prendre une belle raclée. Elles étaient arrivées le matin, s’étaient entraînées l’après-midi dans la salle où le match aurait lieu le lendemain à 18h, heure locale. Solveig jouait ce soir à 18h à Leipzig ce qui faisait 20h pour elle. Encore une demi-heure et elle arrêterait son analyse pour se concentrer sur le match de sa petite amie. *** Solveig était assise sur le banc et regardait le temps défiler et ses coéquipières courir après le score. Dès la dixième minute, elle avait dû sortir sur blessure. Sur un tir, la demi-centre adverse, lui avait mis une béquille dans la cuisse gauche, sa jambe d’appel. Plus ses muscles refroidissaient moins elle arrivait à bouger. Elle était frustrée de ne pas pouvoir aider ses amies et en colère contre ce geste délibéré. *** Danielle était devant son ordinateur et assistait à la défaite de Copenhague. La première de la saison. A chaque plan de Solveig, elle voyait bien qu’elle devait lutter contre elle-même pour ne pas retourner sur le terrain. Si encore elles avaient gagné, sa blessure n’aurait pas pesé si lourd. Mais elle la sentait impuissante et il n’y avait rien de pire que ce sentiment dans le sport. Elle prit son téléphone et tapa : ## Appelle moi dès que tu veux… ## *** Solveig était à deux doigts d’envoyer promener tout le monde et surtout Tero qui n’y était pour rien et était en train de lui bander la cuisse avec une compresse de froid afin de limiter l’apparition d’un hématome sur le muscle endommagé lors du choc. Demain, dès leur retour à Copenhague elle irait passer une échographie pour connaître l’ampleur des dégâts. Elle avait essayé de courir juste après le coup mais au bout de dix minutes, la douleur n’avait pas disparu, ce qui voulait dire qu’il y avait peut-être une déchirure. Liv voyant l’état peu amène de sa partenaire, alla prendre son téléphone dans son placard et lui amena. « Appelle Dane. Sinon tu vas finir par mordre quelqu’un.» Cette fois-ci pour gagner du temps, elle l’avait juste mis sur silencieux. Elle lut le message de Danielle et appuya sur la touche 1. « J’ai envie. » — Comment tu vas ? — Un peu énervée. — Un peu beaucoup non ? — Qu’est ce qui te fait dire ça ? — Je t’ai déjà vu énervée une fois au cours d’une interview après un match contre Viborg. Tu n’avais pas aimé certains gestes non sanctionnés par les arbitres qui avaient amené la blessure d’Eva. A ce moment là, tu avais les mâchoires serrées et ton intonation en était devenue différente. Tu parlais plus avec le nez. Solveig desserra les dents et pour la première fois depuis sa blessure se mit à sourire. — Je suis impressionnée par ton sens de l’observation. — Tu souris. — Oui. — Ça s’entend dans ta voix. Mais tu sais c’est facile d’observer quelqu’un quand cette personne est agréable à… observer. De loin, Liv regardait les expressions changer sur le visage de son amie. Danielle avait vraiment une bonne influence sur Solveig. Au tout début, Liv avait eu peur. Peur que Solveig, si concentrée sur le hand, par un effet de balancier ne se concentre que sur cette nouvelle relation et oublie un peu tout le reste. Mais au final, elle avait plutôt trouvé un équilibre. Un équilibre qui lui avait encore permis de franchir un palier car maintenant en dehors du hand, elle avait une vie. Une vraie vie bien à elle. — Merci. Tu es prête pour demain ? — Autant que possible. Mais ça va être dur. — Sache que toute l’équipe de Copenhague sera derrière toi. Nous avons toutes rendez-vous au foyer pour voir ton match. — Tu prends l’avion à quelle heure demain ? — Nous décollons à 9h. — Ok. Et tu pourras dire à toute l’équipe que je ne m’inquiète pas trop pour vous, vous allez les ramasser au retour. — Merci. — De rien. Repose-toi et soigne cette blessure. A demain. — A demain. Solveig raccrocha et croisa le regard de Liv qui lui fit un clin d’œil d’un air de dire : « Tu vois, t’es calme maintenant. » *** Comme promis, toute l’équipe de Copenhague était dans le foyer pour suivre la rencontre. Et dès l’engagement, le ton fut donné avec une grosse défense de Danielle KASLER et Virginie PASSARD sur Irina POLTORATSKAYA qui valut à Dane son premier voyage sur le sol. Guerre des tranchées en défense. Bagarre totale sur toutes les balles. Attaques placées compliquées. Contre-attaques à cent à l’heure. Et Lyon toujours mené d’un but. Jusqu’à la dernière minute, où Danielle KASLER sur une pénétration droite gauche dans la défense Russe provoquant une défense en zone, offrit un jet de 7m pour revenir à égalité. Solveig avait du mal à tenir en place et sa blessure l’empêchait de faire les cent pas. Elle regarda Caroline COPIN prendre le ballon et se mettre en place pour tirer. Une première feinte en bas à gauche, une deuxième en haut à droite, le tir lucarne droite et le buzzer. Fin du match, égalité entre les deux équipes. Un match pour rien comme on dit mais pour Lyon c’était un très bon match prouvant qu’elles pouvaient faire jeu égal avec les moscovites. Elles venaient de faire le plein de confiance. Le journaliste Russe ne se trompa pas après avoir interviewé plusieurs joueuses de Zvezda, il alla directement trouver Danielle qui était en pleine séance d’étirements. « Que pensez-vous de ce résultat ? » — Il est très encourageant pour nous. Le contraste entre l’anglais fortement accentué version pays de la vodka du journaliste et l’anglais « so british » de Danielle était presque comique. — Pensez-vous à la qualification pour la finale ? — Je pense surtout qu’il va falloir être en mesure de mener le même combat au match retour si nous voulons avoir une chance. Rien n’est joué, nous ne sommes qu’à la mi-temps. — Copenhague a perdu contre Leipzig. Pensez-vous que les allemandes peuvent créer la surprise au Danemark ? — Copenhague est toujours invaincue dans sa salle. Même si l’exploit est possible, je ne pense pas que les danoises vont se faire surprendre deux fois. Elles ont dû composer avec de nombreuses blessées et la sortie prématurée de Solveig ANDERSEN n’a rien arrangé à tout ça. Si elles sont au complet la semaine prochaine, je ne donne pas cher de la peau de Leipzig car Copenhague aura un esprit revanchard, dans sa salle et devant son public. — Je vois que vous êtes bien renseignée. Merci pour cette analyse. Thia applaudit à la remarque de Danielle. « J’aurais pas trouvé mieux pour vous motiver. En tout cas, elle a confiance en vous, elle. Alors va falloir éviter de la faire mentir, ça serait dommage qu’elle passe pour une nouille. » — C’est sûr après une déclaration d’amour pareille à notre équipe, il ne faudrait pas lui mettre un vent. — Merci d’avoir traduit Katri. — A ton service Thia. Toutes sourirent, Katri avait le don de faire retomber la pression. Seules Liv et Thia remarquèrent que Solveig avait les larmes aux yeux suite aux déclarations de sa petite amie. *** Jeudi 3 Mai 2007 – 20h14 | Coupe EHF 1/2 finale aller Zvezda – Lyon 22 – 22 |
Petit coup de tonnerre dans le hand féminin !!! Lyon fait match nul en Russie et Copenhague perd à Leipzig. Moscou étant un peu trop loin pour mes finances voici les infos que j’ai pu récupérer au club ce soir : Les filles ont fait un gros match arrachant le match nul dans les dernières secondes. Sarah, Gie, Caro et Dane auraient construit un mur dans l’axe n’offrant que les ailes comme possibilités de tirs s’en remettant à Bec pour les arrêts qui au vu du petit score a dû en faire beaucoup. Caro finit meilleure marqueuse et Dane meilleure passeuse. Le match retour aura lieu le mardi 8 mai à 19h dans la salle habituelle bien que les dirigeants aient envisagé l’espace d’un instant de déplacer la rencontre au palais des sports. Mais ça équivaudrait de jouer à l’extérieur pour l’équipe de Lyon qui ne connaît pas cette salle. Donc, venez nombreuses et nombreux pour soutenir l’équipe qui a toutes ses chances d’atteindre une finale Européenne. | *** Solveig était assise sur la table de massage du kiné et attendait le verdict de Tero. Le match retour contre Leipzig était dans deux jours. Elle avait passé une nouvelle échographie le matin. « Alors ? » — L’hématome a pratiquement disparu et la poche d’eau aussi. Ça risque de tirer un peu mais je n’ai pas de contre indication pour que tu joues. Elle sauta de la table et vint lui poser un baiser sur la joue. — Merci. Je vais tout de suite prévenir Thia. — Ne vas pas te claquer en courant lui dire, cria Tero mais il douta rapidement qu’elle ait entendu quelque chose. *** Danielle frappa à la porte déjà ouverte du bureau de Jeff. Il était au téléphone. Il lui fit signe d’entrer. Elle s’installa sur le tabouret à roulettes. Il mit fin à sa communication et lui fit face. « Qu’est ce que je peux faire pour toi ? » — Jeudi, je dois aller au salon du médical à Amsterdam pour rencontrer un futur sous-traitant dans le dossier Suisse. Est-ce que ça pose un problème si la veille je pars à midi pour aller d’abord à Copenhague ? — Pourquoi Copenhague ? — Un match de hand que j’aimerai voir. — En rapport avec ton match de demain ? — Entre autre oui. — Pas de problème pour moi tant que tu es là pour la visioconférence de mercredi matin. — J’essayerai de ne pas être dans un état pitoyable. — Je te fais confiance pour faire bonne figure. Demande à Jess de te réserver tes billets même ceux pour Copenhague. — Ce n’est pas… — Pas de contradiction soldat. — Chef oui chef. — Allez file t’arranger avec Jess. — Merci. — De rien. Alors que Danielle allait quitter son bureau, « Ah si une chose, si tu te qualifies en finale, tu auras des spectateurs à Berlin. Mais je ne t’en dirai pas plus donc file. » Sur un sourire, elle sortit vraiment du bureau et prit la direction de celui de Jess responsable de la gestion de leurs déplacements. *** Mardi 8 Mai 2007 – 23h54 | Coupe EHF 1/2 finale retour Lyon - Zvezda 25 – 23 (47 – 45) Qualifiées |
ICH BIN EIN BERLINER !!! ON VA EN FINALE !!! Un match d’enfer. Une heure de pur plaisir. Elles se sont battues comme des tigresses. Bec dans un super grand jour. La même défense béton qu’au match aller. Une véritable solidarité de tous les instants. Un triangle magique Sarah, Gie et Dane qui ont contré une grande partie des entrées dans l’axe. Un jeu d’attaques rapides car les Russes donnaient l’impression de lire presque facilement nos attaques placées. Caro en finisseuse avec un 90% de réussite. Mais les deux actions du match restent pour moi les deux interceptions de Dane en début de 2ème mi-temps qui nous ont données l’avantage. Face à la grande POLTORATSKAYA, elle a coupé la passe venue de la demi-centre. Jouant sur sa « petite taille » et sa vivacité. Sur la première elle est allée au bout. Sur la deuxième elle a offert un caviar à Gie qui s’est régalée à tromper de près la gardienne adverse. J’en reviens pas : 2 finales à jouer voir même 3 si l’on compte le dernier match de championnat qui déterminera qui sera championne entre Besançon, Metz et Lyon. Nous connaîtrons le club qui nous rejoindra à Berlin dans moins de 24h. Les filles n’auront pas trop le temps de profiter de cette qualification car dès samedi, il va falloir se reconcentrer pour la finale de la coupe de France à Bercy face à Metz. Et moi, il va falloir que je retrouve ma voix perdue tout à l’heure car il va falloir mettre encore l’ambiance. | *** Danielle se réveilla en sursaut à l’atterrissage. Elle avait dû s’endormir dès le décollage. Suite à leur victoire et leur qualification en finale, le club avait organisé une réception d’après match avant que toute l’équipe ne décide d’aller chez Andy fêter l’évènement. Après minuit, celui-ci avait fermé son établissement et cela était devenu une soirée privée. Devant être au travail à 8 heures Danielle avait très peu dormi. Pendant toute la visioconférence elle avait lutté contre la fatigue. A présent, elle se sentait reposée et prête pour le reste de la journée. Elle prit un taxi qui la déposa devant le Copenhague Aréna. Comme à Basel, elle se présenta au comptoir des invitations. L’avant veille, elle avait appelé Thia pour la prévenir qu’elle venait et lui demander si elle pouvait lui trouver une place. Moins de cinq minutes plus tard, Tero faisait son apparition. « Viens, elles sont encore dans les vestiaires. » Il la conduisit jusque devant la porte des vestiaires de Copenhague et frappa en lançant : « Vous êtes visibles car j’ai besoin d’entrer ? » Un oui vint de derrière la porte. Il l’ouvrit, avança faisant signe à Danielle de rester cachée derrière lui. Ce qui n’était pas trop difficile vu sa carrure. « Tu as oublié quelque chose ? demanda Katri. Ou bien tu es juste là pour mater encore un peu ? » Tous les deux passaient leur temps à se chercher. Au début beaucoup avaient pensé qu’il y avait anguille sous roche entre eux et même certains paris avaient été posés mais c’était avant de découvrir qu’ils étaient de la même famille. Cousin cousine. — Désolée de te décevoir Katri mais je suis venu amener quelque chose. — Merci pour le quelque chose. Solveig qui tournait jusque là le dos à la scène se retourna d’un bloc ayant reconnu la voix de Danielle. Cette dernière passa devant Tero pour se montrer. « Bonjour tout le monde. » Elle n’eut pas le temps d’en dire plus car Solveig l’avait déjà enlacée et l’embrassait. Quand elle la relâcha elle put juste dire : « Dois-je en conclure que tu es contente de me voir ? » — Absolument. Mais tu comptes me faire la surprise à chaque fois ? — Ce n’est pas mon intention mais à chaque fois que je peux venir te voir jouer ; mon agenda est assez hasardeux et vu que je ne veux pas te faire de fausse joie, je préfère te dire que je suis là quand je suis là. — Je comprends, c’est très pragmatique de ta part. — Tu es prête à les écraser ? Ta cuisse ça va mieux ? — Oui et oui et encore plus oui depuis que tu es là. — Tu as intérêt car je n’ai aucune envie d’aller jouer les allemandes chez elles pour la finale. — Moi non plus je n’ai pas envie. — Dis Sol, tu comptes la lâcher à un moment qu’on puisse dire bonjour à notre supportrice numéro un, s’exclama Katri. — Katri si tu allais plutôt commencer à t’échauffer, contra Solveig. — Et manquer l’occasion de remercier la fille qui n’hésite pas à nous faire des déclarations d’amour à la télévision ? Tu rêves. — Quand est ce que j’ai fait ça moi ? — Ton interview à Moscou, l’éclaira Liv. — Oh ! Fronçant les sourcils. Ce n’était pas une déclaration d’amour. C’était du soutien psychologique. — Oui c’est ce qu’on dit. — Katri, vas courir, conclut Danielle en levant les yeux au ciel. Peu après, Solveig et Danielle se retrouvèrent seules dans les vestiaires. Le silence nouveau était presque assourdissant. « Tu ne peux pas savoir à quel point je suis contente que tu sois là. » - J’espère en avoir une petite idée. Je vais aller dans les tribunes et te laisser te concentrer et rerentrer dans ton match. De toutes les manières, nous nous voyons après. - Compte là-dessus. - A tout à l’heure. Danielle posa un rapide baiser sur ses lèvres et sortit des vestiaires. Elle devait laisser Solveig suivre sa routine d’avant match. *** Mercredi 9 Mai 2007 – 21h28 | Coupe EHF Finale |
COPENHAGUE !!! Les allemandes de Leipzig se souviendront longtemps de leur demi-finale retour dans la salle de Copenhague. Laminées +13, c’est une vraie correction qu’elles ont prises. Je vous rappelle qu’au match aller Leipzig avait remporté le match +2 infligeant sa première défaite à Copenhague. Comme pour leur faire payer cet affront, le club Danois leur a offert une véritable leçon de handball. Dépassées, débordées, noyées, dans tous les secteurs du jeu les allemandes sont sorties du terrain la tête très basse. Loin de la joie du match aller. Dane avait raison dans son commentaire d’après match en Russie quand elle annonçait que : « Copenhague aura un esprit revanchard ». Elles ne l’ont pas faite mentir. D’un côté pratique, j’aurais préféré que Dane se trompe car une finale face à Leipzig aurait été plus « facile » que contre Copenhague. Surtout après le match de tout à l’heure. Un vrai rouleau compresseur cette équipe quand elle est au complet. Solveig ANDERSEN a été hallucinante, finissant meilleure marqueuse avec des tirs surpuissants. Dane va avoir du boulot face à cette joueuse vu qu’elles seront en opposition directe. Mais j’attends ça avec impatience ça va être le match dans le match. | *** L’équipe de Copenhague avait fêté leur qualification dans leur cantine habituelle. Au cours du repas, Danielle avait observé chaque joueuse, dans moins d’un mois, elles allaient devenir ses adversaires. Elle avait pris beaucoup de notes au fil des matchs qu’elle avait vu de Copenhague et elle n’avait pas encore trouvé la faille dans leur dispositif tactique lorsqu’il était au complet. Elle avait trois semaines pour trouver comment contrer Solveig… Alors que les filles proposaient de continuer en boîte, Solveig déclina l’offre. Elle avait envie de passer du temps seule avec Danielle. En plus, elle savait que sa petite amie, devait prendre l’avion de bonne heure le lendemain pour être à Amsterdam à l’heure à son rendez-vous. Dans la voiture, Solveig ne put se retenir de poser sa main sur la cuisse de Danielle. Cette dernière la recouvrit de la sienne. « J’ai oublié de te dire, samedi nous serons à Paris. » — Pardon ? Vous venez voir la finale de la coupe de France ? — Oui. Thia, Liv et moi. Officiellement en tant qu’observatrices. Officieusement parce que j’ai envie d’être avec toi. — C’est gentil. Mais vous avez pu avoir des places ? — Nous avons réservé nos places dès le lendemain de ta demi- finale. — Mais vous ne saviez pas à cette époque pour la finale de coupe d’Europe. — Non mais nous comptions bien venir te soutenir. Nous ferons juste d’une pierre deux coups, du coup. Et je ne t’ai pas encore remerciée pour ton commentaire après le match aller. C’était… C’était… — La vérité. — Comment tu vois la finale ? — Laquelle ? — La nôtre. — Difficile. Très difficile. — Car nous allons être adversaires ? — Non car nous allons affronter Copenhague. — Ça ne te gêne pas que nous soyons adversaires ? — Si un peu mais quand je vais rentrer sur le terrain, je vais faire en sorte que tu ne sois que Solveig ANDERSEN, numéro 10, arrière gauche, internationale, capitaine et double championne d’Europe en titre. Et nullement ma petite amie. — Je vois, alors tu ne seras pour moi que Danielle KASLER, numéro 16 et arrière droite. Et nullement ma petite amie. — C’est drôle comme ta liste est plus courte que la mienne. — C’est parce que tu es encore un bébé dans le hand mais rien que cette année, tu as de quoi te faire un joli début de palmarès. Pour une première saison complète en élite, je trouve que tu t’en sors bien. — C’est vrai et si je ne veux pas que tu ajoutes à ton cv une coupe EHF, il va falloir que je me bagarre fort. — Alors que la meilleure gagne ! Sur cette phrase, elles arrivèrent chez Solveig. Et après la promenade de Bones tout excité de revoir Danielle, elles allèrent se coucher prêtes à profiter de ce moment d’intimité. *** Danielle et ses coéquipières pénétrèrent dans la salle de Paris-Bercy. La veille au soir, elles s’étaient entraînées ici mais les gradins étaient vides. Ce qui avait fait raisonner les consignes de Philippe et beaucoup fait rire les joueuses. Mais aujourd’hui les tribunes étaient pleines. Elles repérèrent très vite le kop Lyonnais coloré de bleu et de rouge. Mais Danielle cherchait quelqu’un d’autre dans la foule. Elle la trouva, enfin elle les trouva au sixième rang face au banc à hauteur de la ligne d’engagement. Il y avait bien Thia, Liv et Solveig. Les trois lui firent le même signe de tête. Elle répondit par un simple petit mouvement de la main. Solveig n’avait d’yeux presque que pour Danielle. Elle ne connaissait pas du tout l’équipe de Metz. Elle savait juste qu’en championnat Lyon avait perdu contre elles au match aller. Mais une finale était toujours un match à part. Cela pouvait vous transcender ou bien vous tétaniser. La meilleure des joueuses pouvait passer complètement à côté de son match alors qu’une autre moins en vue le reste du temps s’imposait. Solveig apprécia à nouveau les gestes fluides de Danielle. Elle n’avait pas l’air nerveuse ou tendue. Elle sourit en la voyant renvoyer le ballon un coup main gauche, un coup main droite. Juste avant le début du match, elle les regarda se mettre en cercle et écouter le discours de leur capitaine. Tout au long du match, Solveig avait dû se retenir de se lever pour applaudir les actions impliquant Danielle. Thia et Liv l’avaient même à quelques reprises rattrapée de justesse. Les deux jeunes femmes prenaient des notes de jeu. Solveig avait son cahier d’ouvert mais n’écrivait rien du tout. Elle regardait Danielle réciter sa gamme de tirs : tendu au sol, puissant en lucarne, avec rebond, à la hanche, sur un pas. Ainsi que ses passes précises et puissantes très difficiles à intercepter. En défense, elle coupait un maximum d’intervalles en se servant du travail de Virginie PASSARD qui en pointe de leur défense 5-1 gênait la transmission de balle rapide. Mais la faiblesse de cette équipe restait les ailes et dès que ses titulaires sortaient la donne n’était plus la même si bien que le score était très serré. Il restait peu de temps à jouer et c’était le bon moment pour faire le trou au score. Depuis une dizaine de minutes, Danielle subissait un traitement spécifique avec une défense individuelle et dès qu’elle arrivait à prendre de la vitesse pour aller à la cage, elle était stoppée illicitement et finissait la plupart du temps au sol. Sur une attaque placée, elle avait à nouveau pris de vitesse son adversaire directe et rentrait balle en main dans la défense, dans l’axe. Elle déclencha son impulsion. Solveig ne put s’empêcher dans les tribunes de murmurer : « Change de main ou elle va te découper. » Comme si elle l’avait entendue, en pleine détente, Danielle passa le ballon de sa main gauche à sa main droite, bascula tout son corps à droite, ce qui donnait un angle très étrange et lâcha son bras, envoyant un missile dans l’ouverture que sa feinte avait créée, surprenant la gardienne qui avait anticipé de l’autre côté. Pour la première fois du match, Solveig la vit serrer le point après son but. Elle se replaça tout de suite en défense, prête à continuer à se battre. Et comme si cette action avait donné le signal, suite à un passage en force provoqué par Virginie PASSARAD et Danielle KASLER qui avait fermé la porte à la demi-centre adverse, la contre attaque conclue par Caroline COPIN donna un avantage de plus deux à Lyon. Rebecca LEEST choisit l’action suivante pour sortir l’arrêt du match qui envoya à son tour Sarah ROSBANE en un contre un face à la gardienne. Les quatre dernières minutes furent longues pour le banc de touche lyonnais ainsi que pour les spectateurs mais trop courtes aux Messines pour revenir au score et remporter le match. Au buzzer, Danielle dut se retenir de ne pas se tourner vers Solveig pour partager avec elle sa joie. De son côté, la norvégienne dut se faire violence pour ne pas descendre sur le parquet pour enlacer sa petite amie. S’en suivit un joyeux bazar de congratulations, d’embrassades, d’accolades jusqu’à la remise des médailles et du trophée. Alors que l’officiel de la fédération lui passait sa médaille autour du coup, Danielle ne pensait qu’à une chose : fêter ce titre avec Solveig. Elle ignorait si c’était dû à l’euphorie ou à l’adrénaline qui saturait son corps à cet instant mais elle avait une envie terrible de se retrouver dans les bras de sa petite amie. Le protocole terminé, elles allèrent encore une fois remercier leurs supporters avant de prendre la direction des vestiaires. Philippe n’échappa pas à sa douche tout habillé. Et la présidente du club ne vit son salut que dans l’arrivée du champagne. Il y en eut plus sur le sol que dans les verres mais personne ne s’en formalisa. Après avoir pris sa douche et s’être habillée, Danielle alluma son portable. D’habitude, elle le mettait sur silencieux mais pour la finale, elle l’avait complètement coupé. Le signal caractéristique d’un message retentit dans le vestiaire redevenu calme. ## Félicitations. Nous sommes dans le même hôtel que toi. Chambre 408 pour moi. Rejoins-moi quand tu veux, même au milieu de la nuit. Fête bien ta victoire. ## « C’est Solveig qui te félicite ? demanda Virginie. » — Oui. — C’est bien qu’elle soit venue te voir. — Oui. Mais c’était aussi un peu intéressé. — Peut-être pour les deux qui l’accompagnaient mais pas elle. Je l’ai observée un peu pendant mes deux minutes de pénalité et je peux t’assurer qu’elle vibrait pour toi. Si votre relation était publique, elle se serait levée et aurait applaudi à tout va. Et je pense qu’elle serait même descendue te rejoindre. — Peut-être. — Elle vient faire la fête avec nous, ou bien tu nous abandonnes pour la rejoindre ? — Ni l’un ni l’autre. Je fais la fête avec vous et je la rejoindrai après. — Tu ne veux pas qu’elle vienne ? — J’essaie de pas tout mélanger. — Je comprends. Virginie n’en dit pas plus. Elle ne voulait en aucun cas être à la place de Danielle. Même si Solveig était séduisante et qu’elle semblait très sympa, elle n’en restait pas moins une star avec toutes les complications que cela pouvait entraîner. Danielle était une personne très discrète qui n’était sûrement pas préparée à évoluer dans le monde de la norvégienne. Et surtout, il y avait cette finale de coupe d’Europe où elles allaient être adversaires. Virginie avait connu ça une fois dans le championnat Suisse alors qu’elle jouait pour Genève. Elle avait dû affronter sa petite amie qui évoluait à Lausanne à deux reprises. Le match aller avait été une catastrophe pour elle et le match retour un grand n’importe quoi pour sa compagne. Elle espérait que cela n’arriverait pas à Danielle mais souhaitait très égoïstement que cela soit le cas pour Solveig. *** Il était plus de trois heures du matin quand Danielle frappa à la porte de la chambre de Solveig. Elle avait du mal à garder les yeux ouverts mais c’était rien face au regard complètement endormi de sa petite amie qui se tenait debout en pyjama devant elle. « Salut ! » — Salut. — J’ai reçu une invitation pour venir dans la chambre 408. C’est bien ici ? — Oui. — L’invitation est toujours valable malgré l’heure avancée ? — Bien sûr. Je t’attendais. Solveig prit la main de Danielle et l’attira à l’intérieur. Dès la porte refermée, elle l’enlaça. — Tu en as mis du temps pour arriver. — Je voulais venir plus tôt mais à chaque fois il y avait une nouvelle tournée. J’ai pu m’échapper quand les filles ont décidé de faire un tour dans le Marais. Et puis j’ai dû attendre un taxi pendant une demi-heure. Et voilà. — Tu es là, c’est le principal. — Oui. — Tu as l’air épuisé. — Tu dors debout. — Laisse-moi encore deux minutes et je serai complètement réveillée. — Tout ce que je veux, c’est m’allonger contre toi. — Ça c’est tout à fait faisable mais tu es trop habillée pour le faire. — Si c’est le seul obstacle. Danielle retira ses chaussures puis ôta son pull léger, ne défaisant que les deux premiers boutons de sa chemise, elle la passa par la tête comme un t-shirt. Elle débloqua la boucle de sa ceinture, tira sur les deux pants de son jean pour faire sauter les boutons. Accompagnant le tissu sur le sol, elle en profita pour retirer ses chaussettes. Elle se retrouva en sous-vêtements de sport noirs face à Solveig. - Tu es très sexy comme ça et le noir te va bien. - Merci. Je suis en tenue pour aller me coucher maintenant ? - Pour te coucher oui. Pour dormir pas sûr. - Des promesses toujours des promesses. - Viens par là, tu vas voir si je ne tiens pas mes promesses. Solveig attira Danielle vers le lit. Elles se glissèrent sous la couette et comme en Belgique pour leur première nuit, elles ne s’endormirent qu’à l’aube et se réveillèrent très tard après l’aurore. ***
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| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Dim 7 Déc 2014 - 22:01 | |
| LYON – Fin de championnat Dimanche 13 mai 2007 – 20h24 | Coupe de France Finale Metz 24 – 27 Lyon |
VICTOIRE !!! La coupe de France 2007 est lyonnaise. Une soirée de pure folie. Tout d’abord dans les tribunes avec les deux kops qui bien avant l’entrée des joueuses sur le terrain avaient déjà commencé à donner de la voix. Puis le match avec une première mi-temps serrée, une défense de fer du côté de Lyon et le spécial KASLER en deuxième mi-temps qui donne l’avantage à notre équipe et qui enflamme les spectateurs. Puis Gie, Caro, Bec et Sarah qui montrent tout leur talent à leur tour. Pour les cinq dernières minutes, j’étais complètement aphone. Faut dire que deux grandes soirées comme celle-là dans la semaine, mes cordes vocales manquent d’entraînement. J’ai donc laissé mes collègues crier pour me contenter de frapper dans les mains à m’en faire rougir la peau. Et je n’étais pas la seule à applaudir, car dans les tribunes, il y avait aussi trois représentantes de Copenhague, venues analyser le jeu des lyonnaises. Elles se sont sportivement levées pour applaudir la performance de leurs futurs adversaires. Il y avait Solveig ANDERSEN (qui a dû signer un tas d’autographes), Liv ARLENSEN et Thia HAMERSEN leur entraîneur. Les joueuses de Metz étaient dégoûtées, elles pensaient sûrement gagner facilement comme au match aller en championnat. En parlant de championnat dans moins d’une semaine maintenant les 2 équipes vont à nouveau se rencontrer. Lyon pourrait bien être l’arbitre du duel entre Besançon et Metz. Je vous explique les possibilités : Avant la dernière journée le classement des 3 premières est : Metz 60 pts ; Besançon 59 pts ; Lyon 59 pts. Si Metz bat Lyon => Metz est champion peu importe le résultat de Besançon Si Lyon bat Metz et que Besançon bat Rennes => Besançon champion au goal-average général devant Lyon Si Lyon bat Metz et que Rennes bat Besançon => Lyon champion. En résumé, une autre super journée de hand. La fin de saison est haute en émotions. | *** Dernière rencontre de championnat mais pas encore le dernier match qu’elles devaient jouer cette saison. Une semaine après la finale de coupe de France, il fallait se remobiliser et c’est ce que dit Virginie PASSARD dans son discours d’avant match. Le match fut aussi serré que la finale et encore plus tendu. Le fait de jouer à Metz n’arrangeait pas les affaires des lyonnaises. Les arbitres pliaient sous la pression des spectateurs lorrains et avaient tendance à ne siffler que dans un sens. Danielle serrait les dents mais elle commençait à en avoir ras le bol de se faire balancer à chaque fois qu’elle montait au tir. Et se fut sans doute ces faits de jeu catalysés par le pénalty donné à retirer aux Messines après l’arrêt de Rebecca LEEST pour une raison encore inexpliqué aujourd’hui, qui galvanisèrent les joueuses lyonnaises. Elles se jetèrent encore plus fort dans la bataille. Et dans les yeux des sept joueuses sur le terrain, il y avait une sourde détermination. Comme pour la finale, Lyon fit la différence dans le dernier quart d’heure. Arrivant à puiser dans leurs réserves physiques pour augmenter encore leur vitesse de jeu et dans leur solidarité pour renforcer leur défense. Le score final fut de plus deux conclu sur un Kung-fu entre Danielle et Virginie. Comme un dernier pied de nez à cette équipe à qui elle venait de retirer le titre de championne de France après la coupe. Elles avaient rempli leur part du contrat, il fallait maintenant attendre le résultat de l’autre match pour savoir qui prenait la première place. Lyon avait envoyé un espion à Besançon. Philippe était au téléphone avec lui et il restait moins d’une minute à jouer et les bisontines menaient de quatre buts. Les lyonnaises finissaient donc deuxième de cet exercice 2006-2007 au goal-average général. Il y avait bien sûr un peu de déception mais personne ne leur avait donné une chance de finir si bien placées face aux deux grands du championnat français en début de saison. Elles savaient aussi qu’elles avaient remporté leurs matchs avec trop peu d’écart tout au long de l’année pour rivaliser sur ce plan là. Et puis dans leur tête à présent, il n’y avait plus que la finale européenne. *** Dimanche 20 mai 2007 –00h12 | Championnat – Journée 22 Metz 21 – 23 Lyon |
A la fois déçue et contente ! Déçue que Lyon ne soit pas championne et contente de la super saison qu’elles ont faite. Pour ceux qui auraient du mal à suivre la question du goal-average, je vais vous expliquer. Les 2 équipes ont fini avec le même nombre de points. Pour les départager, le premier critère est le goal-average particulier qui consiste à compter les buts marqués et les buts encaissés du match aller et du match retour. Mais elles ont fait match nul aux 2 matchs. Vient ensuite le goal-average général qui est la différence de buts marqués et de buts encaissés sur toute la saison et là Besançon gagne haut la main. Pour info : le critère suivant utilisé aurait été la meilleure attaque. Le paradoxe de l’équipe de Lyon c’est qu’elles finissent la saison avec seulement 2 nuls (contre Besançon) et 1 défaite (contre Metz) mais leurs 19 victoires ont été à chaque fois d’une courte tête ce qui ne soigne pas le goal-average. Mais bon 2ème c’est bien. Continuez comme ça les filles, on est fière de vous. Rendez-vous à BERLIN !!! PS : Satisfaction personnelle, on a encore tapé Metz. ;o) | *** Les Joueuses avaient décidé de rentrer dès la fin du match. Elles avaient donc quitté Metz vers 20 heures. Le club avait proposé de passer la nuit ici et de ne repartir que le lendemain mais elles avaient décliné. Elles connaissaient toutes les problèmes financiers du club et par ce fait, elles voulaient éviter des dépenses inutiles. Et puis, elles préféraient arriver tard le soir et se reposer toute la journée du lendemain plutôt que de faire le voyage le lendemain matin et n’avoir que l’après midi de vraie récupération. Il était plus de minuit quand Danielle arriva chez elle. Elle abandonna ses deux sacs dans le salon et s’écroula sur son canapé. Elle avait promis d’appeler Solveig dès son arrivée mais vu l’heure, elle avait peur de la réveiller. Par sécurité, elle sortit son téléphone portable et tapa : ## Tu dors ? ## Moins de trois minutes plus tard son portable sonnait. « Salut toi. » — Bonjour Sveig. — Tu es bien rentrée ? — Oui. — Je n’ai pas pu voir ton match mais j’ai compris que vous finissiez deuxième pour une histoire de total de buts. C’est vraiment dommage. — Nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous même. Il aurait fallu être plus efficace tout au long de la saison. — Je sens un peu de lassitude dans ta voix. — Peut-être parce qu’il est plus de minuit et que j’ai un match dans les jambes. — Tu veux aller te coucher ? — Non, j’aime bien te parler. Nous pouvons continuer ? — Bien sûr. Tu es où ? — Ecroulée sur mon canapé. Et toi ? — Bien installée dans mon lit. J’ai bien cru que tu n’allais pas appeler. — Je voulais attendre d’être seule. — Pourquoi ? — J’ai toujours du mal à te parler devant le reste de l’équipe. — Pourquoi ? — Je l’ignore. C’est différent de chez toi. — Pourquoi ? — Parce que je ne connais pas mes partenaires aussi bien que toi tu connais les tiennes. Vous êtes amies en dehors du hand, je ne les vois pratiquement pas à l’extérieur. — Tu aimerais être plus proche d’elles ? — Non, je ne crois pas. — Pourquoi ? Solveig avait l’impression d’utiliser toujours le même mot mais Danielle était encline à parler. — Je ne vis pas au même rythme qu’elles. Pour elles l’ordre c’est le hand d’abord et le reste ensuite. Pour moi, le hand n’est pas la priorité. — Tu remarqueras que c’est tout de même étrange pour une joueuse du championnat élite de ne pas avoir le hand comme priorité. — Je le conçois. Mais ce n’était pas mon objectif de départ. — Tous les jours, nous sommes amenées à revoir nos objectifs : une blessure, un match perdu, un tirage, un déplacement… Il nous faut constamment nous repositionner et il est peut-être temps que toi aussi, tu te repositionnes. — Et si j’avais peur de faire un choix ? — Tout le monde quand il fait un choix a peur. On a beau peser le pour et le contre, il y a toujours un moment où il faut prendre un risque. — Tu as sans doute raison. Il faudra bien que je fasse un choix à un moment. — N’y pense plus ce soir. Vas te coucher et dormir. On dit que la nuit porte conseil. Demain vas te promener dans votre très grand parc et vide toi la tête comme ça lundi tu attaqueras ta préparation pour la finale détendue. — Tu as à nouveau raison. Au fond, je suis peut-être déçue de finir deuxième pour une histoire de buts. — C’est compréhensible. Allez jeune fille au lit. — Oui m’dame. Bonne nuit Sveig. — Bonne nuit Dane. Danielle raccrocha et resta encore un moment allongée sur son canapé. Sa discussion avec Solveig avait fait remonter des sentiments et des questions qu’elle avait enfoui au fond de sa tête pour ne pas s’encombrer l’esprit. Mais elle se rendait compte aujourd’hui qu’il faudrait bien qu’elle y réponde un jour. Et elle était persuadée que ce jour allait arriver plus vite qu’elle ne le souhaitait. ***
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| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Dim 7 Déc 2014 - 22:06 | |
| BERLIN – Meilleures ennemies Berlin, jour de finale. Dernier match d’une saison bien remplie. L’équipe de Copenhague, tout comme celle de Lyon, était arrivée dès le jeudi dans la capitale allemande. Les lyonnaises étaient à l’hôtel côté ex Berlin Est sur Friedrichstrasse. Alors que les danoises étaient de l’autre côté de la porte de Brandebourg sur la Bismarckstasse. Le matin de la rencontre, après le réveil musculaire, Danielle était allée se promener seule sur la Unter den Linden, la grande avenue de Berlin. Marcher sous le soleil du matin lui permettait de faire retomber la pression due à la rencontre qui aurait lieu le soir même. Il serait largement temps de se concentrer sur le match cet après-midi. Elle ignorait qu’une demi-heure plus tôt, c’était Solveig qui se trouvait là à observer un des symboles de la séparation des deux Allemagnes. Elles ne s’étaient pas revues depuis la finale de coupe de France. Mis-à-part leur conversation téléphonique le jour de l’anniversaire de Solveig deux semaines plus tôt, elles n’étaient plus rentrées en contact. Comme un accord tacite entre elles pour ne pas interférer dans la préparation de l’autre. Dans sept heures, elles seraient face à face pour un titre européen. *** Les deux équipes étaient alignées pour le protocole d’avant match. Ce fut Copenhague qui se mit en mouvement pour venir taper dans la main de leur adversaire. Alors que passaient Liv, Katri, Eva, Lotta, Lena, Linda devant Danielle, rien dans leur comportement ne pouvait faire penser qu’elles se connaissaient en dehors, qu’il n’y avait pas si longtemps encore, elles fêtaient ensemble leur qualification respective pour cette finale. Quand ce fut au tour de Solveig, le seul regard qu’elles échangèrent voulait dire « Bonne chance. ». Il n’y avait plus de Sveig et Dane mais seulement Solveig ANDERSEN et Danielle KASLER deux joueuses de hand adversaires pour une victoire en coupe EHF. Si les différents staffs se posaient des questions sur comment les deux jeunes femmes allaient aborder ce rendez-vous, ils furent fixés par la première action où Danielle essaya de provoquer le passage en force et Solveig l’obstruction. Un premier impact entre les deux joueuses. Le ton était donné. Pendant toute la première mi-temps, elles firent jeu égal, se rendant coup pour coup. Danielle lisait parfaitement les croisées entre Solveig et Lena mais avait beaucoup plus de mal avec les volts que Solveig lui posait sur son côté droit. De son côté, la capitaine de Copenhague empêchait Danielle de rentrer dans l’axe pour déclencher ses tirs à neuf mètres mais avait du mal avec les tirs sur un pas de la française. A la mi-temps, le score était de plus deux pour Copenhague. Il l’avait été dès la cinquième minute. Dans les vestiaires, Danielle s’allongea sur le sol et posa les pieds sur le banc pour détendre les muscles de ses jambes, tout en étirant les muscles de ses épaules et de ses bras. Elle n’avait joué que trente minutes mais elle était aussi fatiguée que si le match était terminé. Elle écoutait le discours de Philippe en essayant de faire redescendre son rythme cardiaque. Solveig, elle, regardait Thia tracer de nouveaux schémas tactiques sur le tableau. Lyon opposait une bonne résistance et Copenhague avait du mal à contourner leur bloc défensif construit autour de leur pivot commandé par leur demi-centre. Danielle lui donnait du fil à retordre, il fallait qu’elle ruse, qu’elle aille chercher d’autres feintes. Elle ne pouvait pas s’appuyer uniquement sur les bases de son jeu car sa petite amie les connaissait trop bien. Le début de la deuxième mi-temps fut identique à la première, jusqu’à l’exclusion de deux minutes de Danielle pour fautes répétées. Dès qu’elle fut assise sur sa chaise Philippe vint lui parler. « Ça va ? » — Je suis cramée. — Ça ne se voit pas sur le terrain. — J’en peux plus, j’ai la fatigue qui a presque dépassé les yeux. J’ai l’impression d’avoir le cerveau noyé dans l’acide lactique. Je suis en retard sur ANDERSEN depuis quelques actions. — Souffle. Sers-toi de ces deux minutes pour récupérer. — Ok. — Ça va aller. Il lui tapa sur l’épaule avant de reprendre son observation du jeu. Il avait noté qu’elle avait utilisé le nom de famille de Solveig ce qui montrait bien la différence qu’elle faisait entre sa petite amie et la joueuse de handball. Solveig profita de l’exclusion temporaire de Danielle pour marquer deux buts, beaucoup plus libre de ses mouvements face à Isabelle GADAGNE qui n’avait pas la capacité d’anticipation de Danielle. Elle lui plaça son « volt » côté gauche, ce qui lui ouvrit toute la cage bras droit. Le deuxième fut une simple prise de vitesse et un tir en extension. Peu avant la fin de sa sanction, Philippe revint près de Danielle. « Tu es un peu reposée ? » — On va dire les choses comme ça. — Dis-toi qu’elle doit être dans le même état que toi. — J’en doute fort. — Elle le cache elle aussi. — Tu crois ? — J’en suis sûr, tu l’épuises. — Si tu le dis. — Allez retourne sur le terrain et montre lui qu’il y en a encore sous le capot. Danielle reprit sa place et plus lucide arriva à contrer Solveig et a remonter la balle avant de servir Sarah côté opposé. De nouveau face à face, les deux jeunes femmes reprirent leur danse, entre feintes, pas de côté et tu avances je recule, un vrai balai avait lieu sur le parquet. Danielle poussa même le vice à placer un volt face à Solveig et à enchaîner par un tir acrobatique. Clin d’œil de l’élève au maître. A dix minutes de la fin, comme une compensation aux nombreuses exclusions pour deux minutes de l’équipe de Lyon, Solveig se fit sanctionner à son tour pour une faute moyenne sur Danielle. Elle alla donc rejoindre sa chaise et regarda Miss numéro 16 marquer à son tour deux buts et ramener les lyonnaises à moins deux. Ce fut au tour de Thia de venir aux côtés de Solveig avant sa rentrée. « Alors, il faut qu’il y en ait une de vous deux dehors pour que vous arriviez à vous exprimer complètement. » — Il faut croire. — Elle te met sur les rotules ? — C’est peu dire. — Elle a du tempérament. — Et de l’envie. — Allez rentre me contrer tout ça avant qu’elle les remette vraiment dans le match. A moins de deux minutes de la fin, le score était encore de plus trois pour les danoises et elles étaient en possession du ballon. Sarah ayant trouvé Liv sur sa route sur la dernière action, les joueuses de Copenhague faisaient tourner le ballon et laissaient les secondes défiler. A trente seconde du terme les arbitres levèrent le bras signalant le refus de jeu. Alors que Lena cherchait Solveig pour aller au tir, Danielle intercepta la passe et remonta le terrain, juste avant la zone, elle prit son impulsion et face à Liv, elle feinta le tir haut pour abaisser son bras et lui faire une sorte de tir à la hanche peu commun. Solveig sourit à ce geste pendant que Liv grimaçait. Comme si le match devait finir ainsi, le buzzer retentit. Alors que toute l’équipe de Copenhague se congratulait, Danielle s’assit sur le sol le dos appuyé contre le poteau de la cage danoise. La dernière remontée de balle l’avait lessivée. Il n’y avait plus rien dans le moteur tous les réservoirs étaient à sec. Elle reprenait son souffle quand Philippe lui posa la main sur l’épaule. « Tu as fait un super match. Tu t’es battue jusqu’au bout. » — Je sais. Je ne suis pas déçue enfin si un peu mais je sais que j’ai tout donné et qu’elles étaient meilleures que nous. J’ai juste besoin d’un instant pour trouver mon vingt-huitième souffle. — Je te laisse te remettre alors. — Merci. Alors que Philippe s’éloignait pour réconforter d’autres joueuses. Danielle observa Solveig qui tapait dans la main de ses partenaires. Elle sentait une retenue en elle. Leurs regards se croisèrent. Solveig lui fit un signe de tête voulant dire : « Ça va ? » Elle lui répondit d’un hochement de tête et lui sourit. Le protocole se mit en place pour la remise des médailles mais avant il y avait la traditionnelle farandole des claques dans la main à l’adversaire. Danielle se dépêcha de se relever pour se mettre à la fin de la file. Liv lui mit en plus une petite tape sur l’épaule à son passage comme pour lui pardonner son dernier but. Solveig était aussi dernière. Quand elles arrivèrent face à face, il y eut un temps d’arrêt. Danielle se pencha et lui murmura à l’oreille : « Profite de ta victoire. Je serais autant heureuse de te voir sauter partout. Ne te retiens pas pour moi. » Et elle lui claqua dans la main. Il y eut ensuite la remise des médailles, de la coupe et du trophée de la meilleure joueuse du match. Personne ne doutait que la lauréate serait Solveig ANDERSEN. Et le speaker annonça bien l’internationale norvégienne. Mais le nom qui suivit fut une surprise pour tout le monde et encore plus pour la principale intéressée. Danielle KASLER avait été elle aussi élue joueuse du match. Et c’est sous le magnifique sourire de Solveig qu’elle s’approcha des officiels. Il y eut un petit moment de flottement quand ils se rendirent compte qu’il n’y avait qu’un trophée pour deux. Elles le soulevèrent donc toutes les deux ensemble. Danielle remarqua que Solveig avait gardé son bras légèrement plié pour compenser leur différence de taille. Et intérieurement, elle l’en remercia. Solveig le laissa dans les mains de Danielle par la suite. Elle lui fit comprendre qu’elle avait déjà la coupe et qu’elle aussi méritait sa récompense aujourd’hui. *** Dans les vestiaires, les joueuses lyonnaises étaient partagées entre la déception d’avoir perdu cette finale, la satisfaction de cette saison bien remplie et le sentiment de gâchis. Car elles le savaient toutes, la dernière chance de sauver financièrement l’équipe venait de s’envoler. La somme récompensant les vices championnes était insuffisante pour renflouer les caisses. Il fallait maintenant s’en remettre à la clémence de la commission qui leur accorderait peut-être une année de sursis en élite pour revenir en positif. Leur deuxième place en championnat leur ouvrait la porte de la Ligue des Champions, elles avaient aussi un trophée à défendre en coupe de France et peut-être viser le titre en championnat. Cette équipe était pleine de promesses et progressait de saison en saison. Avec deux ou trois nouvelles recrues à des postes bien spécifiques, elles pouvaient devenir encore plus fortes. Mais elles n’avaient plus leur destin en main. Dehors, Thia se tenait loin de son vestiaire. Elle savait pertinemment ce qui l’attendait si elle franchissait la porte. Elle profitait de cet instant où ses joueuses faisaient la fête entre elles pour échanger avec Philippe RIVOIRE l’entraîneur de leur adversaire du jour. « C’était une belle finale. » — Oui, nous sommes restés assez au contact au score pour entretenir le suspens. Mais mes ailes étaient vraiment trop faibles pour rivaliser avec vous. — Oui mais votre bloc défensif était très solide et votre explosivité dans les phases d’attaque nous a posé beaucoup de problèmes. — Je suis très fier de ce qu’elles ont accompli surtout Dane qui n’a pas été ridicule face à ANDERSEN. — Elle a fait un excellent match. — Oui. Nous étions tous un peu inquiets sans oser le dire. Sa première finale européenne, face à sa petite amie, il aurait été facile pour elle de passer à côté. — Je m’inquiétais aussi un peu pour Sol. J’avais peur qu’elle joue en dedans pour protéger Dane. Mais vu leurs prestations, nous avons eu tort de nous inquiéter. Elles ont très bien su faire la part des choses ce qui montre qu’elles sont de vraies joueuses de haut niveau. Ce qui justifie leur trophée. — Oui. J’ai cru comprendre que tu t’intéressais à Dane ? — Oui, je cherche une arrière droit et Dane colle au profil. — Je sais que tu as déjà pris contact avec notre staff pour les modalités de transfert. Et comme tu le sais Dane n’a pas de contrat. Si tu lui fais une proposition et qu’elle décide de vous rejoindre, je ne m’y opposerai pas. Dane a du talent mais elle a encore une grande marge de progression et je pense qu’elle progressera plus vite dans ton club qu’en restant à Lyon. Surtout si nous sommes rétrogradés. En plus ça leur facilitera la vie à Solveig et elle. — Oui. Et merci de ta confiance mais la décision lui appartient. — C’est un fait. Quel est votre planning pour la soirée ? — Par superstition rien n’a été organisé et vous ? — Même chose. Veux-tu que nous fassions quelque chose en commun ? Cela évitera à notre joli petit couple de se couper en deux. — C’est une très bonne idée, nous pourrions commencer par le bar de notre hôtel et aviser par la suite. — Je vais transmettre l’information aux filles. Et si j’étais toi, je me méfierais, il y a ta capitaine avec trois autres joueuses qui attendent derrière toi. — Je crois que je n’échapperai pas à la douche toute habillée. — Je ne crois pas non. Philippe s’écarta comme s’il donnait l’autorisation aux joueuses de Copenhague d’agir. Il ne fallut pas longtemps à Solveig et ses comparses pour emmener Thia dans les vestiaires et la passer sous la douche toute habillée. *** Pour fêter l’après match, les joueuses des deux équipes n’eurent pas à aller très loin, la responsable de la communication du club danois avait eu vite fait de leur réserver le club privé juste à côté. Il avait fallu attendre un petit moment avant que les joueuses se mélangent. Mais le trait d’union qu’était Danielle permis de briser la glace. La jeune joueuse de Lyon n’avait pu rester très longtemps qu’avec son équipe. Elle s’était d’abord rapprochée de Solveig puis le groupe habituel composé de Katri, Liv et Lotta s’étaient jointes à elles. Ensuite la musique avait enflammé la piste et tout le monde avait suivi. Solveig et Danielle ne pouvaient s’empêcher de se frôler en dansant. Souvent la joueuse norvégienne venait poser sa main sur la hanche de sa petite amie. A cet instant, elle ne souhaitait qu’une seule chose : être seule avec Danielle pour pouvoir l’embrasser et la toucher autant qu’elle le voulait. Elle n’arrivait pas à faire retomber l’euphorie de la victoire, elle sentait encore l’adrénaline couler dans son corps et avait l’impression que seule Danielle pouvait la calmer. Le champagne coula à flots toute la soirée. Pour une personne extérieure, il lui aurait été difficile de dire qui avait gagné de qui avait perdu le match de cette fin d’après-midi. Liv et Rebecca franchement gaies discutaient à bâton rompu assise sur les hauts tabourets, accoudées au bar. Les trois représentantes Belges s’étaient regroupées dans une des alcôves et semblaient échanger leurs impressions en flamand. Les autres étaient en petits groupes, l’alcool ayant aidé à abolir les barrières de la langue. Seule Isabelle restait dans son coin ruminant la défaite et le fait qu’elle n’ait joué que pendant l’exclusion de deux minutes de Danielle. Elle n’avait jamais aimé cette joueuse venue de nulle part qui lui avait volé sa place en l’espace de trois matchs et qui aujourd’hui, se tapait Solveig ANDERSEN. Son nom circulait trop dans le milieu du hand. Elle commençait à prendre trop de place. Si elle n’avait pas craint la réaction de l’équipe, elle aurait depuis longtemps révélé la relation secrète qu’entretenaient les deux jeunes femmes. Mais le hand féminin de haut niveau était un petit monde et la règle de « ce qui se dit dans les vestiaires reste dans les vestiaires » était sacrée. Et les joueuses qui la transgressaient étaient rapidement mises de côté. Et il était hors de question qu’elle sabote sa carrière pour une gamine qui allait disparaître comme elle était arrivée. En attendant, Isabelle ne pouvait détacher son regard des deux jeunes femmes. Solveig avait passé son bras autour des épaules de Danielle et l’avait attirée contre elle. Le champagne avait eu raison de leur retenue et elles affichaient clairement leur couple. Pas qu’elles s’embrassaient à pleine bouche, cela ne correspondant pas au caractère des deux personnages mais il y avait simplement une telle tendresse dans leurs gestes, elles se cherchaient constamment du regard. Solveig se pencha et ses lèvres tout près de l’oreille de Danielle, demanda : « Tu dors où cette nuit ? » — Je ne sais pas, je n’y ai pas réfléchi. Lui répondit Danielle en tournant la tête pour elle aussi lui parler à l’oreille. — Tu crois que cela poserait un problème si tu dormais avec moi ? — Je ne pense pas non. Je crois à cet instant que tout le monde se moque du lieu où je vais dormir. — Alors viens avec moi. — Où tu veux. — Humm j’aime quand tu me parles comme ça. Danielle se tourna à demi et posa ses lèvres sur celles de Solveig. C’était la première fois qu’elles s’embrassaient de la soirée. La capitaine norvégienne resserra son étreinte mais avant qu’elle puisse approfondir les choses, la voix de Katri la coupa dans son élan : « Hey, ho ! Nous sommes toujours là. Si vous devenez plus démonstratives prenez une chambre. » — Katri, gronda Solveig. — C’est une excellente idée Katri donc si ça ne vous gène pas, nous allons vous abandonner, contra Danielle. — Profitez-en les filles et à plus tard, conclut Liv. Avant de quitter le club privé, Danielle fit un signe aux joueuses de son équipe et prévint Philippe qu’elle restait avec Solveig. La nuit était douce quand elles se retrouvèrent dehors. « Tu veux marcher un peu ? demanda Solveig. » — Oui. Elles n’avaient pas vraiment la notion de l’heure qu’il était. Les rues étaient éclairées et elles croisèrent beaucoup de gens aux abords de la porte de Brandebourg. Elles voulaient juste profiter du temps qui leur était donné à être ensemble. Solveig allait entamer la préparation pour les mondiaux et Danielle allait se plonger à plein temps dans son travail pour rattraper le retard. Elles ignoraient quand elles pourraient se revoir. Arrivées sous la porte de Brandebourg, Solveig poussa Danielle contre le mur entre deux colonnes avant de l’embrasser. Elle plaqua son corps contre le sien et approfondit le baiser. A bout de souffle, Danielle recula légèrement la tête. « Qu’est ce qui t’arrive ? » — Je ne sais pas. Une envie subite. — J’aime mais si tu continues comme ça, nous risquons de finir la nuit chez les policiers du coin. — Je te croyais plus téméraire. — Pas à ce niveau là. Je suis très pudique. — Ah oui ? — En public oui. En privé, je n’ai aucun problème avec ma nudité. — Je suis sûre que certaines de tes partenaires ne se gênent pas pour te mater dans les douches. — J’en sais rien, je ne fais pas attention. Mais je suis sûre d’une chose c’est que de ton côté il n’y a pas que les membres de ton équipe qui peuvent mater. — Comment ça ? — Les photos dans le magazine norvégien l’année dernière. — Oh ! C’était… — Je sais, j’ai bien compris le but. — Ça te dérange, que j’ai posé en petite tenue ? — Non. La cause des femmes battues était une bonne cause. Et si ta plastique a pu forcer les gens à réfléchir c’était une bonne chose. — Tu n’es pas jalouse ? — Non. Si je devais commencer à l’être, je ne m’en sortirais pas. Je passerais mon temps à vouloir arracher les yeux de la moitié de la planète. — Pas autant de monde. — Que tu penses ! Tu surfes sur le net parfois ? — Oui. — Tu n’es jamais allée sur les sites qui parlent de toi ? — Non pas vraiment. — Beaucoup rêvent d’être à ma place. — Alors laisse les rêver car je ne veux que toi à ta place. — On rentre ? — Oh oui. Car si nous restons plus longtemps ici, je pense que nous allons faire connaissance avec tes fameux policiers. Solveig posa un rapide baiser sur les lèvres de Danielle avant de prendre sa main et de faire le voyage en sens inverse direction l’hôtel. Il ne leur fallut pas très longtemps pour se retrouver dans la chambre. Elles avaient presque couru sur les derniers pâtés de maisons. Elles avaient renoncé à l’ascenseur trop lent à arriver et avaient gravi les marches deux par deux. C’est un peu essoufflées qu’elles avaient refermé la porte et qu’elles avaient commencé à se déshabiller. Danielle avait déjà perdu sa chemise. Alors que Solveig promenait ses mains sur le ventre puis sur les côtes flottantes de sa petite amie en ne détachant pas son regard du sien, elle ne pu manquer la crispation des mâchoires de Danielle. « Qu’est ce qui se passe ? » — Rien. — Dis-moi. — Ce n’est pas important. Solveig refit le même geste qui provoqua la même réaction. Elle lâcha Danielle pour aller allumer la lumière, l’éclairage qui venait de la rue, ne suffisait pas pour qu’elle puisse examiner le corps de la joueuse lyonnaise. — Laisse-moi voir. — Ce n’est pas grave. Solveig se positionna dans le dos de Danielle et la fit légèrement tourner pour voir la zone de ses côtes flottantes. Un large bleu s’étendait sur sa peau. Le centre avait déjà commencé à tourner au violet. — Comment tu t’es fait ça ? — Je ne sais pas, pendant le match je pense. — C’est moi qui t’ai fait ça ? Solveig remarqua d’autres traces rouges sur son dos. Elle fit glisser son jean sur ses hanches et ce qu’elle vit la fit reculer. Danielle sentant Solveig s’éloigner, se mit complètement face à elle et attrapa sa main avant qu’elle n’aille trop loin. — Où tu vas ? — On a l’impression que je t’ai battue. — Tu m’as battue sur le terrain oui. — Tu vois très bien ce que je veux dire. Danielle attira Solveig à elle. — Ecoute, ce soir, j’ai affronté ANDERSEN dans un match de hand où je me suis donnée à fond et elle aussi s’est donnée à fond. Et quand on va jusqu’au bout, on se fait des bleus et des bosses. Mais je ne regrette rien. Même si demain j’ai des courbatures de partout, je recommencerai sans aucune hésitation. Et rappelle-toi le lendemain de notre premier affrontement, j’avais rendez-vous chez le kiné car j’avais un hématome sur la hanche et tu n’y étais pour rien. — Oui mais… — J’ai joué contre ANDERSEN, je veux faire l’amour avec Sveig. — Je ne veux pas te faire mal. — Tu ne me feras pas mal car tes caresses vont être un vrai baume. Danielle posa ses lèvres sur celles de Solveig et l’embrassa avec toute sa détermination. Elle lui retira son t-shirt et son jean. Elle sourit en voyant un bleu sur son épaule gauche. — Et celui-là, il est à moi ? — Sûrement. — Alors ? — Tu as gagné. Solveig débarrassa Danielle de ses derniers vêtements faisant de même pour elle et la poussa vers le lit. En passant, elle trouva l’interrupteur principal et replongea la chambre dans la pénombre. *** Dimanche 3 Juin 2007 – 23h12 | Coupe EHF Finale Lyon - Copenhague 24 – 26 |
DOMMAGE ! MAIS BRAVO LES FILLES !! Elles se sont battues jusqu’au bout à l’image de Dane qui intercepte encore un ballon dans la dernière minute pour aller marquer le dernier but du match. On ne peut rien leur reprocher. Elles ont joué à fond pendant une heure. Ce qui a fait la différence ? Peut-être un banc plus fourni à Copenhague et des ailes plus solides. Mais elles n’ont pas à rougir. Face au rouleau compresseur danois où chaque joueuse doit être internationale, elles ont porté haut les couleurs de leur club. Une mention spéciale pour Dane qui a tenu tête à Solveig ANDERSEN capitaine de l’équipe de Copenhague et de Norvège. Les voir évoluer l’une contre l’autre c’était génial. Dane nous a encore sorti des tirs incroyables dans des positions très aléatoires. Et que dire de ce trophée de la meilleure joueuse partagé avec ANDERSEN… Rien que « juste BRAVO ! » La saison est donc terminée. Il faut maintenant se concentrer sur la prochaine. Dans un mois débutent les championnats du monde féminin dont une partie de la première phase se déroulera à Lyon au Palais des Sports. Alors pour tous les amateurs et les curieux je vous conseille d’aller acheter vos places. En plus nous accueillons la Norvège… ;o) (No comment !) |
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| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Dim 7 Déc 2014 - 23:18 | |
| LYON – Catastrophe et autre… Mercredi soir Danielle avait reçu un appel de Solveig venant aux nouvelles de leur passage devant la commission deux jours plus tôt. La décision de leur avenir en élite devait être prise cette semaine. « Il y a du nouveau ? » — Non pas pour l’instant. Nous attendons toujours. — Comment tu sens les choses ? — Pas très bien mais j’essaie de rester optimiste. — C’est le mieux à faire. Je me suis dit que vu que je suis libre jusqu’à mardi avant de vraiment être au vert avec l’équipe de Norvège, je pourrais venir te rejoindre pour le week-end. — C’est gentil, ce week-end, je vais en Suisse chez mes parents, c’est l’anniversaire de Zoé. — Oh ! Dommage. — Pourquoi dommage ? Tu n’as qu’à venir avec moi. — Non, je ne veux pas déranger. C’est une réunion de famille. — Ne t’inquiète pas, tu seras la bienvenue. Les anniversaires se font en comité restreint. — Tu es sûre ? — Oui et ça sera l’occasion de te présenter à mes parents et je suis sûre que Tête d’ampoule sera ravie de te revoir. Depuis le temps qu’elle me demande d’organiser une nouvelle rencontre. — Ok. Alors d’accord. — Dis-moi à quelle heure ton avion atterrit à Genève, je te prendrai au passage et au lieu d’aller à l’ouest, cette fois nous irons à l’est direction Lausanne. — Elle aime quoi ta petite sœur ? A part le hand bien sûr. — Pourquoi ? — Pour lui faire un cadeau. — Oh non, tu n’es pas obligée. Tu n’auras qu’à signer un des nombreux posters de toi qui couvrent les murs de sa chambre. — Zoé est vraiment une fan alors ? — Oui. C’est génétique que veux-tu. *** Deux jours plus tard, Danielle venait de terminer sa conférence téléphonique avec son client belge quand son portable se mit à vibrer sur son bureau. Elle regarda l’écran et vit que c’était Philippe qui cherchait à la joindre. Elle décrocha. « Oui bonjour. » — Bonjour Dane c’est Philippe. Je ne te dérange pas ? — Non c’est bon, nous pouvons discuter. — Nous venons de recevoir un fax de la commission. — Et ? — Nous sommes relégués en National. — Et merde. — Il y a une réunion ce soir au club pour parler de tout ça, est-ce que tu peux venir ? — Oui pas de problème. A quelle heure ? — Comme pour l’entraînement. — Bien, j’y serai. *** Le lendemain la nouvelle de la rétrogradation en National était sur le site du club annonçant aussi que toutes les joueuses étaient laissées libres de rejoindre le club qu’elles souhaitaient. *** Solveig venait d’embarquer quand elle reçut un message de Thia : ## Lyon est rétrogradé en National. ## Elle aurait voulu pouvoir appeler Danielle pour connaître son sentiment là-dessus et peut-être la consoler ou la rassurer mais l’hôtesse lui demanda de couper son portable. Pendant tout le vol elle tourna cette nouvelle dans sa tête. *** Comme les fois précédentes, Danielle attendait Solveig à la sortie de l’aéroport sur le parking des déposes minutes. Elles s’embrassèrent rapidement avant de monter dans la voiture. « J’ai appris la nouvelle. Je suis désolée. » — Tu n’y es pour rien mais merci tout de même. — Comment l’équipe a pris la chose ? — Nous nous y attendions. Nous espérions juste la clémence de la commission et qu’ils nous laissent un an supplémentaire. Mais ils ont été intransigeants. — Qu’est ce qui a été décidé ? — Nous sommes toutes libres. Pour celles qui avaient un contrat, ils on tous été cassés. — Tu sais ce que les autres vont faire ? — Virginie parle de retourner en Suisse à Lausanne, elle y retrouvera sa petite amie, Rebecca aurait des contacts en Allemagne. Pour les autres pas d’info. — Et toi, tu vas faire quoi ? — Je n’en ai pas la moindre idée. Après un silence. Je vais prendre la route qui longe le lac, c’est plus joli que l’autoroute et puis nous ne sommes pas pressées. Solveig jeta un coup d’œil à Danielle et comprit que l’indication directionnelle n’était faite que pour changer de sujet. Elle accepta comprenant qu’il faudrait un peu de temps à sa petite amie pour digérer la nouvelle et prendre les décisions qui s’imposaient. Solveig ne reprit la parole qu’après qu’elles aient traversé Eysins. « Le paysage est magnifique. » — Dis-moi si tu veux t’arrêter pour mieux regarder. Une dizaine de minutes plus tard, Solveig indiqua un endroit sur les berges. — Nous pouvons aller un instant sur le ponton là-bas ? — Pas de problème. Danielle se gara et elles marchèrent jusqu’au bout du ponton. Dane s’assit sur la rambarde de bois et regarda Solveig. Cette dernière admirait les montagnes, les petites vaguelettes que le vent formait à la surface du lac. Le soleil éclaircissait encore ses cheveux. Et Danielle se dit qu’elle avait beaucoup de chance qu’elle soit dans sa vie. Solveig se tourna vers elle et pencha la tête sur le côté. « A quoi tu penses ? » — Que tu es très belle. Solveig sourit et se rapprocha de Danielle. Elle avança jusqu’à se positionner entre ses jambes. Elle passa ses bras autour de la taille de sa petite amie. — Avant que l’on arrive chez tes parents, je voudrais te parler de quelque chose. — Je t’écoute. Solveig vit de l’inquiétude dans le regard de Danielle. — J’aimerai rendre notre relation publique. Elle sentit Dane se contracter légèrement. — C’est important pour toi ? — Oui. Je n’ai plus envie de jouer à cache-cache. Je t’aime et j’ai envie que tout le monde le sache. Danielle regarda Solveig avec un certain étonnement. Elle venait de lui avouer qu’elle l’aimait avec une simplicité renversante. Pour la rassurer sur ses sentiments, elle lui sourit et lui dit : — Je comprends. Tu n’auras qu’à le dire la prochaine fois que tu en as l’occasion. Tu croises plus de journalistes que moi. — Tu es sûre ? — Oui. Tu as raison, nous n’allons pas jouer à cache-cache toute notre vie. C’est déjà un miracle qu’aucun journaliste ou fan ne l’aient remarqué. J’ai pu passer inaperçu jusque là quand je venais te voir jouer et toi aussi mais je pense que cela va devenir très difficile dans un mois, aux Championnats du Monde. En plus, ton groupe joue à Lyon. Je ne serai pas vraiment anonyme et je n’ai pas envie de surveiller tous mes gestes. — J’en parlerai alors. Une journaliste qui présente une émission plutôt féministe sur une chaîne norvégienne m’a plusieurs fois demandée d’être son invitée, je vais la rappeler et je parlerai de nous avant les mondiaux. Comme ça, nous essaierons de garder le contrôle. — Oui. — En parlant des mondiaux, tu accepterais de prendre place dans le carré VIP de la Norvège ? Comme ça je saurai toujours où te trouver. — Si tout le monde est au courant et si ça peut te faire plaisir, pas de problème. — Comme je te l’ai déjà dit, te savoir dans les tribunes me calme. — J’y serai ne t’en fais pas. Solveig embrassa Danielle pour la remercier d’avoir accepté aussi bien l’annonce de leur couple que de prendre une place dans sa campagne mondiale. — Il faut reprendre la route sinon Zoé va croire que je te garde pour moi. — Je te suis. Elles remontèrent en voiture et continuèrent leur route le long du lac. *** A leur arrivée, Zoé ne fut timide que l’espace de trois minutes, juste histoire de faire bonne figure. Ensuite, elle bombarda littéralement Solveig de questions. Danielle avait juste eu le temps de la présenter officiellement à ses parents avant qu’elle ne soit complètement accaparée par sa petite sœur. Le repas d’anniversaire avait été rythmé par les bavardages incessants de Zoé. Il avait fallu attendre le gâteau et les cadeaux pour la faire taire. Ce qui lui coupa le sifflet fut celui de Solveig. Dans le paquet qu’elle lui avait amené, il y avait deux maillots de handball et pas n’importe lesquels : le premier était celui de la finale de coupe d’Europe de Solveig et le deuxième le maillot officiel de l’équipe de Norvège pour le mondial 2007, Zoé était floquée dans le dos. « Tu as perdu ta langue Tête d’ampoule ? » — Heu non mais c’est vraiment trop cool. Tu te rends compte, elle me donne son maillot avec lequel elle a remporté la coupe EHF. En passant, tu ne m’as pas donné le tien toi. — Tu ne me l’as pas demandé. Et puis aujourd’hui tu as celui des vainqueurs, tu veux vraiment celui des perdantes ? — Je veux le tien. — Ok tu l’auras. — Merci. Et tu te rends compte, je vais pouvoir aller au bahut avec le maillot de la Norvège, personne ne l’aura, ça va être trop la classe. — Zoé… — Ah non ne me dis pas que je dois attendre le début des championnats du monde pour le porter. — Pourquoi doit-elle attendre ? demanda Solveig. — Je dois attendre car il ne faut pas que je dise ou fasse quelque chose qui pourrait mettre votre relation à jour. Comme ne pas dire que je suis allée dans les vestiaires de Copenhague car il faudrait expliquer comment je suis arrivée là. — Je comprends et je te remercie d’avoir joué le jeu et gardé le secret, c’était important pour nous. Mais tu n’auras pas à attendre jusqu’aux Championnats du Monde. Je te demande juste encore un tout petit peu de patience. — Heu il faut comprendre que vous allez vous outter ? — En quelque sorte oui. Danielle du coin de l’œil vit sa mère tiquer à l’annonce de Solveig. — Cool. Quand ? reprit Zoé. — Dans pas longtemps. — Pas longtemps comment ? — Zoé laisse Sveig tranquille. — Ok. Il est où ton cadeau ? — Je pensais que t’amener Solveig ANDERSEN suffirait. — C’est ta copine, ce n’est pas un exploit. — Tu sais que tu commences à être pourrie gâtée toi. — Oui. Alors ton cadeau ? Danielle tendit un paquet à Zoé. Solveig de son côté devait se retenir de rigoler face aux deux sœurs qui se chamaillaient. Cela se voyait que Dane adorait sa petite sœur et réciproquement. Et leur écart d’âge faisait que leurs rapports étaient légèrement différents de ceux habituels entre deux sœurs. Le papier déchiré laissa apparaître aussi deux maillots de Lyon. — C’est tes maillots de tes finales ? — Oui. Coupe de France et coupe EHF. — Cool. Mais comment ? — Le forum sur lequel tu postes, tu as écrit que tu allais essayer de les récupérer. — Tu lis ce que j’écris ? — Bien sûr. Surtout que tu signes Tête d’ampoule. Le repas se termina par le partage de la charlotte au chocolat, dessert préféré de Zoé. Peu après 23 heures, Danielle conduisit Solveig dans sa chambre. La capitaine norvégienne regarda autour d’elle. Sur les murs, il n’y avait pas de posters de sportifs mais des paysages et des cartes. La plus grande était celle de l’Europe où plein de petits drapeaux étaient plantés. « Ce sont les lieux où tu es allée ? » — En bleu oui. — Et en rouge ceux où tu veux aller ? — Oui. — Les ficelles c’est pour montrer d’où tu es partie ? — Oui ça aide à ne pas mélanger. — A mélanger quoi ? — Mes expériences, mes souvenirs. — Tu peux m’expliquer ? — Prenons comme exemple Berlin. Danielle s’approcha de Solveig jusqu’à la toucher et lui montrant sur la carte suivant les ficelles de couleurs. — J’y suis allée en partant de Londres, Zoé avait un an et passait son temps à pleurnicher. Je trouvais que l’Allemagne de l’Est était encore très grise. Ensuite j’y suis retournée avec Andy en partant de Genève, j’avais 20 ans et c’était à l’occasion de la Gay Pride. Les rues étaient pleines de rainbow flag. Et la dernière fois, c’était pour la coupe EHF, la finale et toi. — Je vois. Et là dans le cadre, c’est ton diplôme de fin d’études ? — Oui. La dernière marche de mon parcours scolaire. Je ne t’ai jamais demandé ce que tu avais fait comme études. Je sais que tu étais en sport étude à Oslo mais après ? — Je suis allée à la fac. — Sport ? — Non. — Non ?! Alors quel domaine tu as choisi ? Pas psycho ? — Communication et relations publiques. — Je comprends mieux pourquoi tu es aussi à l’aise avec les journalistes. Tu es allée jusqu’où ? — Licence. Ensuite j’ai signé à Larvik et le hand a vraiment pris toute la place. — Tu regrettes de ne pas avoir continué ? — Je ne me suis jamais posée la question. Après un silence Solveig reprit la parole. — J’aime beaucoup ta chambre. Elle est différente de celle à Lyon mais c’est une autre part de toi. Danielle accepta le changement de sujet ne voulant pas mettre Solveig dans une situation gênante. Les choix étaient toujours difficiles à faire et se retourner sur le passé n’était jamais agréable dans ce genre de cas. Comme pour la remercier d’avoir compris, Solveig embrassa Danielle doucement d’abord puis plus profondément, elle l’enlaça et les mains posées sur ses hanches, elle attira son bassin contre le sien. « Cette nuit, j’ai juste envie de te tenir dans mes bras. Ça ne te gêne pas ? » — Pas du tout, cela m’arrange même car je n’ai jamais… — Tu n’as jamais ? — Fais l’amour ici, chez mes parents. — Je comprends. Est-ce que j’ai le droit de penser que personne d’autre que toi n’a dormi dans ce lit ? — Pas quand j’y étais en tous cas. *** Le lendemain matin Danielle avait été accaparée par sa mère pour aller au marché. Pour ne pas laisser Solveig seule avec Zoé, Danielle avait convaincu sa mère d’emmener aussi sa petite sœur. La joueuse norvégienne se retrouva donc en tête à tête avec Peter, le chef de famille. Il lui avait tout naturellement proposé d’aller faire une balade le long du lac. Solveig n’avait pas d’appréhension particulière mais il était toujours délicat de rencontrer les parents de sa petite amie. Ce fut Peter qui prit la parole dès qu’ils furent sur les quais. « Vous devez vous demander à quoi rime tout ça ? » — Je m’attends au discours sur le fait que si je fais du mal à votre fille, vous me le ferez payer. — Non là n’est pas mon intention. Dane sait très bien se défendre toute seule. Ce que je voulais vous dire c’est que je suis très content que vous soyez ensemble. — Ça n’a pas l’air d’être le cas de votre femme. — Helena espère encore pouvoir protéger Dane. Mais ce qu’elle n’a pas compris c’est que notre fille lui a échappé dès son premier match de foot à 7 ans. Elle était déjà indépendante, faisant son sac toute seule, notant les heures et les lieux des matchs. Elle vivait presque en attendant le jour de football suivant. Sa mère rêvait d’une petite fille sage et elle a vu grandir une casse-cou, une sportive. — Vous savez pourquoi elle a arrêté le football ? — Non, elle n’en a jamais parlé. Elle a simplement dit : « J’arrête ». Sa mère a essayé de la faire parler mais elle n’a pas cédé. — Et vous qu’en avez-vous pensez ? — C’était son choix. Elle avait tellement travaillé pour arriver à ce niveau qu’elle devait avoir de bonnes raisons pour tout stopper. Je suis content qu’elle ait rebondi dans le handball. Le sport fait trop partie de sa vie pour qu’elle n’en fasse plus. Et elle a trop l’instinct de compétition pour n’en faire qu’en loisir. — Vous allez peut-être pouvoir répondre à une question que je me pose depuis presque un an. — Je vous écoute, si je peux vous aider. — Vous pouvez m’expliquer pourquoi Dane tire aussi fort des deux bras ? Elle fait beaucoup de mystères là-dessus et je ne suis pas arrivée à savoir s’il en allait de même avec ses pieds. — L’explication vient de son enfance. — Que s’est-il passé ? — A cinq ans, Dane a eu un grave accident. Alors qu’elle était à vélo et qu’elle traversait au passage piéton pour rejoindre son parc préféré, elle a été heurtée par une voiture qui venait de griller le feu. Sous la violence du choc, elle a tout de suite perdu connaissance. Elle souffrait de multiples fractures à la jambe et au bras droit ainsi que d’une commotion cérébrale. Il a fallu l’opérer plusieurs fois. Elle a eu des broches, des plaques et sa forte réaction aux médicaments a fait que pendant plus d’un mois elle a été complètement droguée à la morphine. Même aujourd’hui aucun de nous ne peut dire ce qu’elle a ressenti. Ce qui lui faisait reprendre partiellement connaissance c’était la douleur, alors les médecins lui en réinjectaient une dose avant qu’elle ait été en état de parler. Pendant plus d’un mois, nous avons attendu de savoir si elle allait pouvoir remarcher normalement, utiliser son bras et s’il n’y avait pas de lésions cérébrales. Sa mère n’a pas voulu quitter sa chambre d’hôpital. Après ce long mois, la douleur est devenue moins forte ce qui a permis de baisser les doses de morphine. Dane a pu reprendre pied dans la réalité mais il a fallu encore attendre. Sa mère a enfin accepté de rentrer à la maison et c’est son Grand-Père qui est venu de Suisse pour prendre le relais. L’hématome de son cerveau s’est vite résorbé et elle a pu recommencer à vivre à peu près normalement. Elle a dû se déplacer dans un fauteuil roulant pendant encore deux mois jusqu’à ce qu’on lui enlève tous les bouts de métal qu’elle avait dans le corps. C’est au cours de cette période qu’elle a commencé à utiliser sa main gauche. Son Grand-Père étant gaucher, les médecins ont mis ça sous le compte du mimétisme au vu de son état et de son incapacité à utiliser sa main droite. Ensuite, elle a commencé sa longue rééducation. Au bout d’un an, elle avait retrouvé toute la mobilité de son bras et de sa jambe. La kiné qui l’avait suivie pendant toute cette période, nous a convaincu de lui faire faire du sport pour qu’elle se muscle. Nous lui en avons proposé plusieurs, elle a choisi le football. Nous avions l’impression de la voir revivre. Elle courait partout sur le terrain, comme si elle avait dix huit mois d’énergie à dépenser. Elle était redevenue la petite fille d’avant l’accident à la différence qu’elle était devenue gauchère. Au début les médecins ont dit qu’elle allait redevenir droitière car physiologiquement elle est droitière mais son cerveau d’enfant a assimilé que sa main gauche fonctionnait très bien, qu’elle était plus forte que la droite. Il a fallu attendre qu’elle ait passé ses dix ans pour la voir réutiliser sa main droite pour des gestes qu’elle faisait uniquement de la main gauche. Puis au fil des années, elle s’est mise à faire les choses des deux mains instinctivement. Mais elle a continué d’écrire et de lancer la balle de la main gauche. — Vous avez failli la perdre ? — Oui. Cette année là a été très difficile. Quand je la vois aujourd’hui, après avoir joué une finale de coupe d’Europe, je me dis que c’était vraiment une petite fille solide. — Elle est encore une adulte solide. — Oui. C’est juste. — Par contre, elle n’a pas gardé de cicatrices. Solveig rougit légèrement en disant cela car son commentaire impliquait une certaine intimité. Bien qu’elle fût persuadée que le père de Danielle se doutait bien qu’elles ne conjuguaient pas les verbes en latin quand elles se retrouvaient seules. Mais il y avait une différence entre le penser et l’affirmer. — Le père du jeune homme qui était au volant de la voiture était un homme riche et influent. Il a tout fait pour que Dane puisse avoir une vie normale. C’est lui qui a payé l’opération de chirurgie esthétique qui a fait disparaître les énormes cicatrices qu’elle avait sur sa jambe et son bras. — Les deux cicatrices toutes fines qu’elle a le long du bras et sur la jambe se sont les seules traces qui restent de l’accident n’est-ce-pas ? — Oui. Et le fait qu’elle soit devenue gauchère. — Oui. Vous savez pourquoi, elle n’en parle jamais ? — Je ne suis pas sûr qu’elle s’en rappelle. Elle était très jeune et les médicaments l’ont beaucoup désorientée. Elle sait qu’il s’est passé quelque chose mais elle n’a jamais posé de questions précises. Sa mère est incapable d’en parler sans pleurer alors elle le respecte et ne demande rien. Ils restèrent silencieux tous les deux un long moment. Peter KASLER se tourna vers Solveig et la trouva perdu dans ses pensées. « Est-il indiscret de vous demander à quoi vous pensez ? » — J’étais en train de me dire que la vie prend des tours bizarres parfois. J’ai failli la perdre avant de la connaître et ce qui a failli me l’enlever a amené ce qui m’a fait la remarquer. Sans son accident, elle n’aurait pas eu cette capacité de tirer des deux bras et je n’aurais pas été intriguée et impressionnée par cette joueuse française capable de faire une telle chose. — La Grand-mère de Dane vous aurait dit que peu importe les méandres, la rivière finit toujours au confluent. — Ce qui veut dire ? — Que peut importe les détours que vous faites dans la vie ou les barrages qui sont construits, quoi qu’il arrive vous finissez toujours pas arriver où vous devez arriver. — Parfois, j’aime à penser que Dane et moi devions nous rencontrer. — Vous aimez ma fille ? — Sûrement plus que de raison. — Et c’est un problème ? — Tout dépend si j’ai besoin de ma raison. — Ma question va faire très paternaliste mais qu’elles sont vos intentions avec ma fille ? — J’aimerai vivre avec elle mais pour l’instant, je ne vois pas trop comment nous allons pouvoir faire. Mon club va lui faire une proposition de contrat mais je ne veux pas lui mettre la pression alors j’attends de voir comment vont évoluer les évènements. — C’est une décision pleine de raison. — Comme quoi il m’arrive encore d’en avoir un peu. — Et pour Helena, ne vous inquiétez pas. Dane sait très bien faire sa vie sans l’avis de sa mère. — Qu’est ce qui la gêne ? Que je sois connue ou que je sois une femme ? — En premier que vous soyez une femme, en deuxième que vous soyez une personne publique. — Elle a du mal avec l’homosexualité de Dane ? — Elle ne l’a jamais jugé pour son orientation sexuelle mais elle est comme la majorité des mères, elle avait rêvé d’un mariage, de petits enfants, de tout ça quoi. Elle ne comprend pas que rien n’empêche tout ça de nos jours. — Vous avez l’air très ouvert sur le sujet. — J’aime ma fille et je lui fais confiance. — Merci. — Mais de rien. — Et vous n’avez pas répondu pour ses pieds. — Aussi fort du droit que du gauche mais cela n’est dû qu’à un très gros et très long travail à l’entraînement. — Une dernière question. — Oui. — J’ai remarqué qu’en présence de votre femme vous appelez Dane, Danielle mais avec moi, vous utilisez son diminutif. Pourquoi ? — Helena n’aime pas que l’on appelle Danielle, Dane. Elle dit que si elle avait voulu que sa fille s’appelle Dane, elle l’aurait inscrite de la sorte sur son acte de naissance. Mais ne vous tracassez pas avec ça, continuez de l’appeler Dane. Je crois qu’elle préfère en plus. Les gens qui utilisent son prénom complet lui rappellent trop sa mère. Ils sourirent tous les deux et continuèrent leur promenade. Solveig aimait beaucoup le père de Danielle. *** De l’autre côté, Danielle subissait un véritable interrogatoire de la part de Zoé. « Tu vas faire quoi maintenant que ton club est rétrogradé ? » — Je n’en sais rien. — Tu vas aller habiter avec Solveig ? — Je n’en sais rien. — Tu vas signer dans un autre club français ? — Je n’en sais rien. — Tu ne vas pas aller à Metz ? — Je n’en sais rien. — Je pourrai aller chez Solveig ? — Je n’en sais rien. — Tu peux répondre autre chose que j’en sais rien ? — Oui je pourrai si je connaissais la réponse à toutes tes questions. La décision de la commission n’est tombée qu’avant-hier. Je n’ai pas encore eu le temps de me préoccuper du problème. Mais dès que j’aurai pris une décision, tu en seras la première informée. Ça te va comme ça ? — Oui. Et pour aller chez Solveig ? — Ça ne dépend pas de moi. — J’ai le droit de lui demander ? — Tu peux toujours essayer. Mais avec les championnats du monde qui approchent, tu vas sûrement devoir attendre si elle dit oui. — Ok. — Tu sais que tu es de plus en plus pénible ? — Oui, je m’entraîne tous les jours. Danielle leva les yeux au ciel et continua de suivre sa mère qui n’avait rien dit pendant toute la conversation. *** | |
| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Mer 24 Déc 2014 - 17:55 | |
| EUROPE – In & Out La proposition du club de Copenhague était arrivée une semaine jour pour jour après la finale alors qu’elle était en Suisse pour fêter l’anniversaire de Zoé. Solveig l’avait prévenue que son club s’intéressait à elle mais elle n’avait pas voulu la croire. Maintenant, elle devait étudier celle-ci. Les cadres de l’équipe avaient déjà commencé à prendre leurs dispositions pour rester au plus haut niveau. Ce n’était donc pas le club qui retenait Danielle, il l’encourageait même à saisir sa chance. Elle avait longuement discuté avec Philippe. « C’est une bonne proposition. Je sais que tu ne l’avais pas envisagée mais c’est une chance. Tu feras d’énormes progrès là-haut. C’est un grand club. » — Et si justement c’était un trop grand club pour moi. — Ton talent ne mérite pas que tu te caches ici en National. Je ne me fais pas de souci. Tu es une battante et tu aimes relever des défis, ton arrivée ici en est la preuve. — Et si je me plante ? — Les portes du club de Lyon te seront toujours ouvertes. — Merci. Ce qui la retenait aussi d’accepter tout de suite c’était, comme elle l’avait expliqué à Solveig puis à Philippe, son travail. Mais le moment qu’elle redoutait était arrivé, il allait falloir faire des choix. *** Au signal du chef de plateau, Solveig fit son apparition devant les caméras. Elle se dirigea vers l’animatrice Grete SKJELBREID, pur produit norvégien, grande blonde les yeux clairs, la quarantaine insoupçonnée. Elle animait une émission en direct tous les vendredis soirs sur TV3 Norvège où les invités étaient en majorité des femmes. Si Solveig l’avait choisie pour son annonce c’est qu’elle la savait respectueuse, ouverte et drôle. Elle lui fit la bise et prit place dans le fauteuil en face d’elle. « Bonjour Solveig. Merci d’avoir répondu à mon invitation et d’avoir pris le temps alors que vous êtes en pleine préparation. » — Bonjour Grete. Merci de m’avoir invitée. Cela faisait longtemps que je vous avais promis de venir. Et une petite récréation c’est toujours agréable. — Les Championnats du Monde débutent dans un peu plus de quinze jours en France. Comment vous sentez vous physiquement ? — Parfaitement bien. — Prête à aller défier la France sur ses terres ? — Cela pourra être un match intéressant. — Après la finale de Coupe d’Europe des Clubs contre une équipe française assez accrochée, vous n’êtes pas inquiète du niveau de cette sélection — Il n’y a qu’une seule joueuse sélectionnée venant de l’équipe que nous avons rencontrée. Chose que je n’ai pas comprise. Elles finissent deuxième de leur championnat, remportent la coupe de France et il y a uniquement leur pivot qui rejoint la sélection et même pas au poste de titulaire. — Vous êtes bien renseignée. — Il a fallu analyser leur jeu sérieusement pour pouvoir les battre. — C’est sûr. Votre saison a été bien remplie avec une première place en championnat, une victoire en coupe du Danemark et surtout une victoire en coupe EHF. Si vous y rajoutez un titre mondial, elle sera parfaite. — C’est l’objectif. — Bon assez parlé de sport. Parlons entre femmes. — Je suis là pour ça. — Avec un emploi du temps aussi chargé, comment fait-on pour avoir une vie sentimentale ? — J’essaie de m’aménager des temps personnels. — Je sais que vous n’êtes pas mariée mais êtes-vous comme diraient nos amis Québécois « en amour » ? — Oui. — Oh ! Y’aurait-il un homme qui aurait trouvé un peu de place dans votre vie ? — Un homme non, une femme oui. — Une femme ? l’étonnement se peignait sur le visage de l’animatrice. — Oui. — Vous avez une petite amie ? — Oui. — Vous venez de briser le cœur de la moitié de la population. Et d’allumer des petites étoiles dans les yeux de toute la communauté Lesbienne de la planète. Mais il n’est jamais apparu dans aucune interview que vous ayez une préférence pour les femmes. C’est quelque chose de nouveau ? — Non pas vraiment. C’était juste un pan de ma vie que je ne voulais pas partager. — Alors depuis combien de temps êtes-vous lesbienne, si ce n’est par trop indiscret ? — Environ six ans. — Pourquoi en parler aujourd’hui ? — Parce que certaines choses ont changé. — La jeune femme en question ? — Oui. — Depuis combien de temps êtes-vous ensemble ? — Environ neuf mois. — Neuf mois ? Sans que personne ne s’en rende compte ? Félicitations. Vous devriez donner des conseils aux autres stars. — Je ne peux pas dire que personne ne s’en est rendu compte. Mes coéquipières ont vite compris. — Que fait-elle ? — Elle joue au handball entre autres choses. — A Copenhague ? — Non. — Dans un autre club danois ? — Non. — Norvégien alors ? — Non. — Un indice ? — Nous nous sommes affrontées cette année. — Il va me falloir de l’aide. Mes connaissances handballistiques sont assez limitées. Et si nous demandions au public de participer ? — C’est votre émission. — Bien qui a une proposition ? Une première personne se leva, un micro lui fut donné. — Si ce n’est pas un club danois cela veut dire que c’est un club que vous avez rencontré en coupe d’Europe. Et si cela fait 9 mois que vous êtes ensemble, je proposerai le premier : Prague. — Non. Mais l’idée est bonne. Un autre tenta sa chance, puis le reste s’enchaîna. — Ljubljana ? — Non. — Zurich ? — Non. — Barcelone ? — Non. La liste se rétrécit. — Varsovie ? — Non plus. — Il reste Leipzig et Lyon, dit un des spectateurs. — Votre choix ? — J’ai regardé la finale et pendant une heure je n’ai rien vu qui puisse faire supposer que vous étiez avec une de vos adversaires. Alors je dirai Leipzig. — Non, raté. L’animatrice reprit la parole. — Elle joue donc à Lyon ? — Oui. — Ne me dites pas que c’est la numéro 16 ! Vous avez passé une heure à vous rentrer dedans. — Si, c’est bien elle : Danielle KASLER, Miss numéro 16 comme l’ont surnommée mes coéquipières. — Incroyable. La finale a dû être une torture ? — Le match en lui-même non car quand vous jouez, vous oubliez qui il y a en face de vous et ne retenez que ses points forts et ses points faibles. Le plus dur a été à la fin du match. Nous savions que l’une de nous deux perdrait. Il était difficile d’exprimer pleinement ma joie au coup de sifflet final. — Comment avez-vous fait pour concilier les deux car on vous a vu très exubérante ? — Avec une petite amie formidable qui m’a dit : « Profites-en, on ne gagne pas une finale tous les jours et puis te voir éclater de joie me rendra très heureuse ». — C’est sûr ça aide. Vous avez partagé le trophée de la meilleure joueuse, chose qui n’était encore jamais arrivé depuis la création de cette compétition. — C’était la conclusion d’une excellente journée. Au moment où ils allaient annoncer le nom de la meilleure joueuse du match, je souhaitais entendre le sien pour qu’elle ait elle aussi gagné quelque chose. J’ai presque été déçue que le mien soit annoncé mais vu que le sien a suivi juste derrière c’était génial. — Nous comprenons mieux pourquoi vous lui avez laissé ce trophée. Pourquoi avoir gardé votre relation secrète ? — Nous n’avons pas vraiment cherché à le faire. Cela s’est fait naturellement. Nous vivions presque normalement. Nous ne savions pas si notre relation allait durer mais étant donné que ça se prolonge et que les Championnats du Monde auront lieu chez elle, je ne voulais pas que la révélation de notre couple interfère avec la compétition. — C’est un choix commun d’ « outter » votre relation ? — Oui. Nous ne voulons pas nous cacher et nous préférons en parler avant qu’un journal people nous épingle en première page avec une histoire fausse. — Comment vivez-vous votre relation avec une qui joue dans le championnat français et l’autre au Danemark ? — Les avions volent bien entre Copenhague et Genève et nous nous sommes surtout retrouvées au cours de déplacements européens. — Ce n’est pas trop dur à gérer la distance ? — C’est un peu frustrant parfois mais nous n’avons pas trop le choix actuellement. — Allez-vous quitter le Danemark pour la France ? — J’ai encore un an de contrat avec Copenhague donc non, je ne vais pas quitter le Danemark tout de suite. — Et est-ce-que Danielle compte venir au Danemark ? — Je l’ignore, nous n’en avons pas encore parlé. Elle a elle aussi son club, sa vie et son job. — Elle a un job ? — Et oui, nous n’avons pas le même statut. Toute l’assemblée se mit à rire. — Je ne vois donc qu’une seule chose à dire pour terminer cet entretien : Félicitations et bonne chance pour la suite. — Merci. — Bonjour à votre petite amie et je vous dis « Merde » pour les championnats du monde. Et je n’en attends aucune réponse. Solveig se leva, salua Grete et le public et disparut dans les coulisses. Quelques minutes plus tard, son portable vibra. C’était Danielle. « Salut toi. » — Salut. — Tu as regardé ? — Bien sûr. — Alors ? — Merci de ne pas avoir stipulé que j’avais besoin de temps. — Ça c’est entre toi et moi. Et la situation m’allait très bien. La machine est en route, tu risques de recevoir des appels pour des interviews et autres, si tu as besoin d’aide, n’hésite pas à m’appeler. Il y a des gens qui sont spécialistes de la communication au club. — Merci. Mais je doute que j’intéresse grand monde en France. — Je ne parierai pas là-dessus. Dis à Zoé que je lui laisse le loisir d’expliquer comment nous nous sommes rencontrées. — Elle va être ravie. — Je dois te laisser car je dois me changer et quitter les studios pour repartir en stage. — Pas de problème. A tantôt — En stund siden ! *** Danielle raccrocha et se trouva face à deux sourires. Elle avait quitté son travail et était venue directement chez ses parents pour partager avec sa famille l’annonce de Solveig. « Quoi ? » — Rien, ma fille. Tu as juste l’air tellement heureuse quand tu lui parles que c’est mignon. Lui expliqua son père. — Je peux en parler maintenant ? s’impatientait Zoé. — Oui. Sveig te donne même le droit de raconter notre rencontre. — Super. Je vais m’y mettre tout de suite. — Hop ! Reviens là. Solveig t’a donné l’autorisation mais je veux un droit de regard sur ton écrit. — Ok. J’ai le droit de parler de Zurich ? — Oui. Tu peux parler de tout, tant que ça ne rentre pas trop dans notre vie privée. Et s’il te plaît n’invente rien. Si tu respectes ce deal, tu auras les infos en premier. — Deal. Je pourrai avoir des photos ? — Je demanderai à Sveig. — Merci. Je vais dans ma chambre. Elle la regarda partir en courant, ses chaussettes glissant sur le parquet. — God, je ne sais pas si c’est une bonne idée tout ça ? — De l’avoir dit ? demanda sa mère qui sortait de la cuisine. — Non de laisser Zoé en parler. Je suis soulagée que Sveig en ait parlé. — Ta petite sœur a tenu sa langue longtemps tu dois lui concéder ça, déclara son père. — Oui. Ça a dû bouillir à l’intérieur de son petit corps. Zoé revint dans le salon. — Je peux mettre en ligne les photos de mon anniversaire ? — Oui. Elles sont à toi. — Cool. Tu pourras venir tout à l’heure dans ma chambre ? — Oui. Pas de problème. — Ok. J’y retourne. Si sa sœur était enthousiaste, si son père semblait heureux, sa mère par contre semblait contrariée. Elle se doutait bien qu’Helena ne serait pas fan de cette émission de télé mais elle espérait qu’elle serait moins distante. Plus tard dans la soirée, Danielle était allée voir Zoé qui avait fini de taper son texte. Elle l’avait lu et dû reconnaître que sa petite sœur avait presque parfaitement collé aux évènements. « Je peux le publier sur mon blog ? » — Oui tu peux. — Merci. Et je voulais te demander si je pouvais joindre cette photo avec ? Sur l’écran apparu la photo en question. Solveig et Danielle était face à face, front contre front et se regardaient dans les yeux. Elle avait été prise le jour de l’anniversaire de Zoé dans le jardin de ses parents. Elles étaient appuyées contre la barrière en bois. — Oui tu peux. — C’est vrai ? — Oui. Elle est plutôt sympa comme photo. — Vous êtes trop mignonnes dessus. — Allez, poste ton message si tu veux être la reine d’internet. — T’as raison. Ça va être d’enfer. Avant de sortir de la chambre de sa petite sœur, Danielle la regarda une dernière fois, concentrée sur son écran. Elle avait franchi un cap. Elle n’était plus une enfant. Pas encore une adulte. Juste cette étape entre les deux, entre début de responsabilité et reste d’insouciance. ***
Vendredi 15 Juin 2007 – 23h58 | Révélation |
REVELATION !!! Accrochez-vous à votre clavier car la suite va vous asseoir. Il y a un peu moins de 3 heures Solveig ANDERSEN a fait son coming out sur une chaîne de télé norvégienne. Elle a reconnu être en couple avec une femme depuis 9 mois. J’étais déjà surprise mais je suis restée scotchée quand plus loin dans l’interview elle a annoncé le nom de sa petite amie qui n’est autre que notre Dane à nous. (je vous mets l’adresse de la vidéo sur Youtube sous titrée en Anglais à la fin du post.) Danielle KASLER et Solveig ANDERSEN sont donc en couple.
INCROYABLE ! GENIAL ! Si l’on fait un petit retour en arrière, à Larvik pour commencer, ANDERSEN n’était peut être pas là pour voir son ancien club. Fin mars, à Lyon, la fille qui attendait dans la voiture de Dane c’était sûrement elle. Et pour la finale de coupe de France, elle n’était pas là en observatrice pour la finale de coupe d’Europe mais bien là pour soutenir Dane. Et que dire de cette finale où elles ont été adversaires… Mon Dieu, je n’en trouve pas les mots. Il est possible d’en apprendre plus sur leur rencontre grâce au blog de Zoé la petite sœur de Dane qui habite en Suisse. (adresse à la fin). Il y a une photo trop touchante des jeunes femmes. Allez voir. Et allez lire. Pour ma part, je vais continuer de surfer sur la toile pour voir si je trouve d’autre chose maintenant que c’est au grand jour… Bonne nuit… PS : Zoé est ce que je peux copier la photo sur ton blog ? |
*** Solveig cliqua sur le lien du blog de Zoé et commença sa lecture. Elle ne fut pas étonnée de le trouver en français et en anglais. « Comment commencer ce post. Une des plus grandes stars internationales du hand féminin, Solveig ANDERSEN vient d’annoncer à la télévision norvégienne qu’elle entretenait une relation avec ma sœur. Pour ceux qui l’ignorent encore ma grande sœur est Danielle KASLER. Après l’interview de Solveig, vous savez que Dane évolue dans l’équipe de Lyon en France. Mais ce qu’elle n’a pas raconté c’est comment elles se sont rencontrées et comment tout a commencé. Il faut revenir à la pré-saison et au tournoi de préparation à Copenhague. C’est là qu’elles se sont rencontrées pour la première fois. Solveig dit qu’elle a tout de suite repéré Dane à la fluidité de ses gestes à l’échauffement. Le lendemain de leur premier affrontement, elles se sont promenées dans les rues de Copenhague. Il a fallu du temps avant que Dane ne m’avoue qui avait pris la photo où elle se trouvait à côté de la Petite Sirène. Par la suite silence radio. Leur championnat respectif avait débuté. Il faut attendre le match de coupe d’Europe à Amsterdam pour revoir Solveig proche de Dane. Je ne connais pas tous les détails, ma sœur ne m’a tout de même pas tout raconté mais c’est à partir de ce moment qu’elles ont commencé à vraiment faire connaissance avec les moyens de communication actuels. Et pour ceux qui voudraient que j’aille fouiller dans les mails de Dane la réponse est non. J’ai promis de respecter sa vie privée. C’est à Bruxelles en Belgique, au cours d’un week-end du mois d’octobre, qu’elles ont basculé si vous me permettez l’expression. Depuis, toutes les deux jonglent avec leur emploi du temps surchargé pour arriver à se voir. Solveig était à Larvik pour soutenir Dane pour le match retour de coupe d’Europe. A ce moment, je ne savais pas encore qu’elles étaient ensembles, elle nous l’a avoué que le week-end suivant.Juste avant Noël, elles ont flirté dans un bar du Vieux Lyon qui appartient à un ami de ma sœur.Le jour de l’an était avec l’équipe de Copenhague, donc vous vous doutez qu’elles étaient ensemble aux 12 coups de minuit. Ensuite elles ont passé la semaine à Lillehammer ou un truc comme ça. Enfin quelque part en Norvège où Dane a rencontré la famille de Solveig. Ce qui a rendu les choses beaucoup plus sérieuses aux yeux de ma sœur. Grâce à Dane, j’ai pu assister au match Basel (Bale) Copenhague et j’ai même pu aller dans les vestiaires mais ce sujet sera développé dans un autre post. Ce que je voulais dire c’est que Dane a fait 800 kilomètres aller-retour en voiture en moins de 24 heures pour voir Solveig l’espace de 2 heures et des soupières. Mais Solveig avait l’air tellement heureuse de la voir que la fatigue n’a pas dû avoir la moindre prise sur Dane ce soir là.Elles ont fêté la Saint Valentin un peu en retard en Irlande où Dane avait emmené Solveig voir un match de rugby. Ma sœur a parfois des idées étranges. Depuis quand le rugby est-il romantique ?!?Fin mars Solveig était dans les tribunes pour assister à un match de Lyon. Tant pis pour ceux qui ne l’ont pas reconnue. Elle était à nouveau en France pour la finale contre Metz avec Liv et Thia et tout le monde a cru qu’elles étaient venues en observatrices. Raté ! Enfin du moins pour Solveig.Par la suite, elles ne se sont retrouvées que sur le terrain à Berlin et vous avez tous vu la bagarre à laquelle elles se sont livrées pendant une heure. Je ne crois pas que j’aurais été capable de mettre à ce point de côté mes sentiments pour jouer un tel match. Vous vous rendez compte, rentrer sur un terrain et savoir que assurément l’une des deux allait être triste car elle allait perdre. C’est un truc à vous miner mais non, aux dires de Solveig, Dane aurait été heureuse de la voir heureuse. Si c’est pas mignon … Je terminerai avec la venue de Solveig chez mes parents pour mon anniversaire. Oui, oui vous avez bien lu. Solveig présente pour mon anniversaire mais comme le match à Basel cet évènement fera l’objet d’un autre post. Mais pour ne pas vous laisser sur votre faim, je vous laisse cette photo prise ce jour là. » Solveig sourit et se dit que dans sa chronologie, elle n’avait oublié que la demi-finale retour contre Leipzig où Danielle était présente mais sinon toutes les grandes étapes de leur relation étaient là. Et la photo était une excellente représentation de leur relation. *** Le lundi matin, de retour de son passage chez ses parents pour l’annonce faite par Solveig, en arrivant à son bureau, un post-it collé au milieu de son écran attendait Danielle. Il était de Jeff, son supérieur hiérarchique, qui lui demandait de passer dans son bureau dès qu’elle arriverait. Elle ne prit pas le temps d’allumer son ordinateur et prit directement la direction du bureau de son chef. Elle frappa. « Entre Dane. » — Bonjour. — Bonjour. — Tu voulais me voir en urgence ? — Oui. Vendredi matin, j’ai eu une longue conversation avec ton entraîneur. Tu connais le sujet de son appel ? — J’ai eu une proposition d’une équipe danoise la semaine dernière. — Copenhague ? — Oui. — Tu as envie d’y aller ? — Au niveau sportif, oui. — Au niveau personnel ? — Je suis partagée. — J’ai cru comprendre que c’était nous qui te retenions ici entre autre chose. — En quelque sorte. — Tu as peur ? — Comme pour mon premier projet. — Je n’y connais pas grand chose en hand féminin mais c’est une chance pour toi non ? — Beaucoup de joueuses voudraient avoir une telle proposition. — Je sais l’importance que ton job a dans ta vie. Et je connais aussi tes qualités de travail. C’est pour cela que nous avons nous aussi une proposition à te faire. — Je t’écoute. — Copenhague te propose un contrat de deux ans, nous te proposons un congé sabbatique de deux ans. Tu peux donc aller au Danemark en sachant que tu retrouveras ton poste après. En contre partie et avec l’accord de ton futur club, nous aurons un petit droit à l’image sur toi. — Ça veut dire quoi exactement « petit droit à l’image » ? — Si ton emploi du temps sportif le permet, tu seras invitée aux cérémonies et autres. Et tu te retrouveras sûrement sur la plaquette de l’entreprise. — Si c’est que ça. Et au bout des deux ans si je veux continuer, je perds mon droit au retour ? — Ce sera renégocié à ce moment là mais je ne me fais pas de souci, si tu passes tes deux ans là-haut, je doute que tu redescendes de si tôt. Et si j’en crois ce que m’a dit cette Madame HAMERSEN, tu es douée. Et si tu gagnes des titres, tu seras une excellente vitrine pour l’entreprise et ils n’hésiteront pas à te réintégrer peu importe le temps que tu passeras là haut. — Merci Jeff. Mais comment connais-tu Thia ? — Je l’ai eu au téléphone vendredi dans l’après-midi. Elle a l’air charmante. — Elle est très sympa. — Tu connais la devise de la boîte ? — Croître vers l’excellence ! — C’est ce que tu es en train de faire. Alors fonce. Et puis j’ai cru comprendre que ta copine était là-haut. Félicitations, elle est très mignonne. — Merci. *** Solveig avait dû répondre à la curiosité de certains journalistes sur la révélation de son homosexualité mais le raz de marée qu’elle craignait n’avait été qu’une mer légèrement agitée. Danielle était passée entre les gouttes, peut-être parce que la saison était terminée et qu’ils ne savaient pas où la trouver. Il faudrait gérer à Lyon pendant le premier tour des Championnat du Monde mais elle faisait confiance à sa petite amie pour assumer tout ça. Les sites lesbiens s’en donnaient à cœur joie et si elle en croyait les commentaires qu’elle pouvait lire, elles étaient devenues la fierté du peuple gay. Beaucoup s’appuyaient sur l’article écrit par Zoé pour échafauder des scénarii romantiques. Des montages vidéo et photo commençaient à apparaître ici et là et Solveig dû reconnaître que certains étaient très doués. *** Danielle avait encore attendu une petite semaine avant de donner sa réponse. Elle avait profité du week-end pour aller discuter avec Andy et son discours avait été très direct. « Pourquoi tu as besoin de réfléchir ? On te propose un super contrat dans un super club. En plus tu vas pouvoir y retrouver ta copine. Qu’est- ce qui te retient à Lyon ? Moi ? Si tu me réponds ton job, je te passe au mixer. Et si c’est moi, ne t’inquiètes pas tu seras mon excuse pour venir faire un tour au Danemark. Je n’attends que ça. Tu aimes les défis, la vie t’en propose un nickel alors fonce. » Elle l’avait écouté Mais il restait toujours une part d’incertitude. Elle s’était surprise à faire un tableau des pour et des contre qui n’avait mené à rien. Elle l’avait froissé et jeté à travers l’appartement. Elle était à un carrefour de sa vie. Choisir de rester à Lyon c’était garder sa routine, ses habitudes, son travail et ses amis. Partir pour Copenhague, c’était ne jouer qu’au handball, découvrir une autre manière de vivre, une autre langue et Solveig. Et c’était ce dernier point qui était peut être le plus lourd dans la balance. Est-ce qu’elle était capable de revivre une année d’une relation à distance à jongler avec deux calendriers ? Est-ce que la voir jouer à travers l’écran d’un ordinateur lui suffirait ? Elle pouvait se mentir en se répétant qu’elle n’avait pas besoin de Solveig mais la réalité était tout autre. Il fallait simplement l’accepter. Si bien que dix jours avant le début des mondiaux, Danielle signa en bas du précontrat et posa la liasse de feuilles dans le chargeur du fax. Elle tapa le numéro et appuya sur la touche verte. Les feuilles furent avalées et recrachées par la machine. La numérotation se fit. Quand l’écran afficha « message transmis », elle retourna à son bureau. *** Plus au nord, une autre machine se mit en route. L’encre eut juste le temps de sécher avant que Thia HAMERSEN se saisisse des feuilles. La première disait : « J’accepte votre proposition et les accords passés avec mon employeur. Dites-moi quand je dois venir pour la visite médicale. Bonne journée. Danielle KASLER. »Elle sourit, Danielle venait d’accepter un contrat de deux ans avec le club de Copenhague. Son équipe se construisait et si la mayonnaise prenait bien, comme elle l’espérait, elles avaient une chance d’aller chercher le titre en Champions league et en championnat. Et pourquoi pas le triplé avec la coupe nationale. Une autre allait être contente. Elle attrapa son téléphone portable et tapa son message. *** Encore plus au nord, alors qu’elle sortait des vestiaires, Solveig sentit son téléphone vibrer. Pensant à un message de Dane, elle fouilla dans ses poches, se souciant peu des journalistes. Un peu déçue de voir qu’il venait de Thia, elle ne put retenir un sourire lumineux après l’avoir lu. ## Elle signe. Tu vas avoir ton arrière droit préférée juste à tes côtés. ## « Qu’est-ce qui vous fait sourire comme cela Mademoiselle ANDERSEN ? » Solveig fit face au journaliste qui venait de lui poser la question. « L’annonce d’une nouvelle recrue potentielle à Copenhague. » — Peut-on savoir qui c’est ? — Désolée, c’est encore confidentiel… Solveig essaya de joindre Danielle toute la soirée, sans succès. Elle reçut un message vers 23h30. ## Désolée, j’avais oublié mon portable à l’appart. Tu dois sûrement dormir et tu dois déjà savoir que j’ai signé dans ton club. On va être coéquipière. Passe une bonne nuit. ## *** Moins de quatre jours plus tard et trois jours avant le début des championnats du monde, Danielle était à Copenhague pour la visite médicale de rigueur pour que le contrat soit valide. Thia en personne était venue la chercher à l’aéroport, Solveig étant retenue avec l’équipe de Norvège. Pour faciliter les choses, le médecin de l’équipe de Copenhague avait déjà pris contact avec le référent de l’équipe de Lyon. Il savait déjà beaucoup de choses sur cette nouvelle joueuse. La première étant sa forte réaction aux médicaments. Une longue liste lui était interdite. Il testa la résistance de son genou opéré quatre ans plus tôt. Satisfait de son examen, il approuva le transfert. Thia l’attendait dans son bureau. « Alors c’est bon, tu n’es pas en kit ? Je peux compter sur toi la saison prochaine ? — Il semble que oui. — Tu as étudié le contrat ? — Oui avec le juriste de l’agence où je travaille. — Des questions ? Des modifications ? — Non aucune. — Autre question : le club met à ta disposition un appartement en ville, tu en as besoin ou bien tu vas vivre chez Sol ? — Je ne vais pas vivre chez Sveig en tout cas pas tout de suite donc je veux bien profiter de l’appartement. — Ok. Je t’emmène le voir alors. — Maintenant ? — Oui. A moins que tu aies prévu autre chose ? — Oh non. C’est juste que je ne pensais pas que ce serait toi qui ferais l’agent immobilier. — Tu verras, à Copenhague, nous sommes une grande famille. La hiérarchie n’est pas très rigide. Tu as dû t’en apercevoir lors de tes visites. — Un peu. L’appartement était un loft proche du centre ville et à un quart d’heure à pied du Copenhague Aréna. Il était très lumineux. « Tu aimes ? » — J’adore. — Bien. Pour tes affaires de Lyon, un transporteur passera les prendre, il suffit juste de fixer le jour. — Pas de problème. Alors qu’elles revenaient vers le Copenhague Aréna, Thia sourire aux lèvres demanda à Danielle : « Depuis quand es-tu norvégienne ? » — Comment le sais-tu ? — Les dirigeants de Lyon, nous ont transmis la photocopie de tes trois passeports. — Ah oui, c’est vrai. Je le suis depuis ma naissance. Mon père est norvégien. Mon Grand-Père vient de Trondheim. — Sol ne m’en avait pas parlé. — Peut-être parce qu’elle n’est pas au courant. — Oh ! Je dois garder le secret ? — Si c’est possible oui. — Je peux te demander pourquoi ? — C’est déjà difficile d’être à la fois suisse et française, Je n’ai pas très envie de rajouter l’héritage norvégien par-dessus. Et je ne veux pas que Sveig se fasse des idées. — Ok. Qui est suisse ? — Ma mère. — Et tu es née en France, c’est ça ? — Oui. — Tu es l’Europe à toi toute seule. — C’est une manière de voir… Dans la soirée, tout le monde pouvait lire sur le site de l’équipe de Copenhague : « Danielle KASLER rejoindra le club de Copenhague à partir de la saison 2007-2008 pour une durée de 2 ans au poste d’arrière droit. » Mais hasard ou bon timing, l’information était sur le blog de Zoé trente minutes avant. ***
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| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Mer 24 Déc 2014 - 18:02 | |
| LYON – Championnat du Monde Le lendemain, l’équipe de Norvège, prenait ses quartiers à Lyon. Dans sa chambre d’hôtel, Solveig consultait ses mails et surfait un peu sur internet pour suivre les réactions des gens face à cette nouvelle. Sur le site du club, les commentaires étaient : « C’est génial ! Si elle joue aussi bien que pour la finale on va tout déchirer cette saison. » « Avec ANDERSEN droitière et KASLER gauchère les défenses ne vont plus savoir où donner de la tête. » « En plus il parait que KASLER peut déclencher des deux bras. » « Le duo KASSEN (KAS LER ANDERSEN) va sûrement affoler les stats. Et pas que les stats… ;o) » « Je vais prendre mon abonnement cette année. Elles me font trop craquer toutes les 2. » « On les a vu l’une contre l’autre, c’était intense. Vivement qu’on les voit l’une avec l’autre, ça va être torride. » « C’est trop mignon, en plus d’être en couple, elles vont être partenaires. » Liv entra dans sa chambre. « Tu viens avec nous on va se balader en ville pour se dégourdir les jambes. » — J’arrive, je finis de lire les commentaires sur l’arrivée de Dane à Copenhague. — Ça donne quoi ? — Tout le monde à l’air emballé. — C’est cool mais c’était prévisible. Elle est super ta copine. En plus ils ont tous pu la voir en finale. Elle n’est pas une inconnue pour eux au niveau du hand. — Je me suis inquiétée pour rien alors. Je n’ai pas envie qu’elle se fasse manger toute crue. Elle ne connaît pas le championnat danois. — A mon avis elle le connaît mieux que tu ne le penses. Elle connaissait très bien notre équipe. — Elle analyse beaucoup. — C’est un plus. Bon on bouge ? — J’essaie de joindre Dane pour savoir si elle peut nous rejoindre. — Pas de problème, tu nous retrouves dans le hall ? — Oui. Au bout de trois sonneries, elle entendit la voix de Dane. « Oui Bonjour. » — Dane ? C’est Solveig. — Oui je sais. — Alors pourquoi tu dis toujours « oui bonjour » ? — Question d’habitude. — Je te dérange ? — Non pas du tout. Je suis rentrée ce matin de Copenhague. Pourquoi ? — Avec les filles, nous allons aller nous balader dans la ville. Tu pourrais nous rejoindre ? — Tu m’appelles uniquement pour que je fasse le guide ? — Oh heu non, ce n’est pas pour ça que je te demande… C’est juste que… Enfin je… J’avais envie de te voir. — Je te fais marcher Sveig. Dis-moi où vous allez, je vous rejoins. Et moi aussi, j’ai envie de te voir. Et tu es très mignonne quand tu t’embrouilles. — Même pas drôle jeune fille. Dès que je sais où nous allons je te rappelle. — Pas de problème. A tout à l’heure. — A tout. Elles se retrouvèrent toutes place Bellecour en plein centre de Lyon. Danielle les conduisit sur la colline de Fourvière, au pied de la basilique pour qu’elles puissent admirer la vue sur la ville. « Tu m’as déjà emmenée ici mais j’aime toujours autant cette vue. » — Je sais qu’elle te fait beaucoup d’effet. — Merci d’être là. — Tu es dans ma ville. Je n’allais pas t’abandonner toute seule. — Tu me feras penser de remercier celle qui t’a recrutée à Lyon. — Ça va être dur dans l’immédiat, elle est au Canada. — Tu ne m’as jamais dit, c’était ta copine ? — Si par copine, tu entends petite amie, tu es à côté de la plaque. 100 % hétéro. — Tu détournerais du droit chemin n’importe quelle hétéro. — Tu parles pour toi là. Je n’ai pas été élue femme la plus sexy par un magasine masculin. — Tu sais ça toi, c’était avant que je te rencontre. — Google marche très bien. Solveig poussa Danielle épaule contre épaule. Et sourit comme à son habitude. *** Dimanche 1 juillet 2007 – 20h14 | Départ | J’écris ce message avec un certain pincement au cœur, car il sera le dernier parlant de Dane sous le maillot lyonnais. Le site de l’équipe de Copenhague et ensuite celui de Lyon ont annoncé que notre arrière droit préféré jouerait sous les couleurs du club danois la saison prochaine. Ce serait mentir que de dire que je n’ai pas espéré qu’elle reste malgré la rétrogradation, pour pouvoir encore la voir évoluer sur notre parquet une année supplémentaire. Mais au vu de la dimension qu’elle a pris sur le terrain en l’espace d’une saison et demie en équipe première, il est normal qu’elle veuille rester au haut niveau. C’est triste qu’elle quitte Lyon mais au moins, elle ne va pas à Besançon ou à Metz. Ça m’aurait fait mal au cœur de devoir soutenir une de ces deux équipes qui n’ont jamais été très fair-play avec nous. En plus tout les titulaires de cette année et la moitié des remplaçantes ont déjà signé ailleurs il est donc normal que elle aussi joue sa chance. Et puis mon côté fleur bleue prenant le dessus, je ne peux qu’être contente en sachant qu’elle va rejoindre la femme qui partage sa vie. Solveig ANDERSEN et Danielle KASLER sous le même maillot ça va faire des dégâts. Je plains les équipes qui vont rencontrer ce duo de choc. Je sais, je m’emballe peut être un peu car on les a vu jouer uniquement l’une contre l’autre et jamais l’une avec l’autre mais j’ai le sentiment que si elles ont pu construire une relation à distance, elles arriveront à jouer à merveille ensemble. Pour finir, je dirais : Bonne chance pour la suite Dane. Tous les supporters de Lyon continueront à suivre tes stat même à l’étranger. Et merci pour avoir été si disponible pour des interviews et des photos au cours de toute la saison. PS : J’espère que tu seras dans les tribunes du palais des sports pour pouvoir te dire au revoir. | *** Entre le travail de Danielle et les entraînements de Solveig, les deux jeunes femmes n’avaient pas trop eu le temps de se voir avant le premier match. La seule fois où Dane avait vu sa petite amie c’était sur une vidéo que Zoé lui avait envoyé. C’était une publicité pour une bande élastoplaste. Solveig se tenait debout en short et brassière. La camera commençait par un gros plan de sa cheville gauche bloquée dans une attelle et la voix de la capitaine norvégienne en off disait : Avril 2000, double entorse. L’image remontait vers son genou lui aussi bandé, octobre 2002 distension du ligament latéral interne. Plus haut, sa main droite strappée, janvier 1997 fracture des métacarpes. Pour finir sur son visage, avec un pansement en croix sur son nez, septembre 1998 et mai 2006, deux fractures du nez. Sur l’image suivante, un ballon rentrait dans le champ de la caméra. Solveig s’en saisit et le regard déterminé amorça un tire. La publicité finissait sur la présentation des produits de la gamme avec comme slogan : « Ce ne sera pas la blessure qui vous arrêtera. » A l’énoncé de cette liste Danielle eut mal pour Solveig. Les blessures, elle connaissait aussi. Et elle se doutait que toutes n’étaient pas citées dans le spot. ***. L’ex joueuse lyonnaise arriva au palais des sports de Lyon alors que les deux équipes étaient déjà en train de s’échauffer. Elle allait prendre sa place au milieu du carré norvégien quand venant de la tribune d’en face son nom commença à être scandé. Elle vit une grande banderole être déroulée sur laquelle, elle pouvait lire : « Merci pour cette super saison Dane. On te suivra jusqu’en finale de la Ligue des Champions. » Le speaker, étant le même que pour leur match de championnat, voyant ça et ayant lui aussi repéré Danielle, il l’invita à descendre sur le parquet. Les applaudissements redoublèrent quand elle arriva au centre du terrain. Même les joueuses norvégiennes évoluant à Copenhague arrêtèrent leur échauffement le temps de participer à la standing ovation. Danielle se retrouva avec le micro dans les mains et n’eut d’autre choix que de prendre la parole devant un palais des sports plein. « Tout d’abord bonsoir à tout le monde. Et merci beaucoup pour tout ça. Danielle dans un mouvement du bras engloba toute la tribune. Ce n’est pas parce que je migre plus au nord que je vais oublier les trois années que j’ai passé au sein du club de Lyon. Et je peux vous assurer qu’il en va de même pour mes coéquipières. Du plus bas au plus haut niveau, j’emporte avec moi plein de souvenirs. J’aurais aimé que nous terminions sur une victoire en coupe d’Europe mais certaines des demoiselles en rouge, là à côté – elle montra Solveig et les autres joueuses norvégiennes évoluant à Copenhague – n’ont pas été d’accord avec ça. Il n’en reste pas moins que vous avez été un public formidable et s’ils ne sont pas aussi brillants la haut, je leur dirais de venir prendre exemple sur vous. Il est dommage que l’aventure de Lyon s’arrête de cette façon. Je souhaite de tout cœur que l’équipe et le club se reconstruisent pour atteindre de nouveau l’élite. Je vais finir en transmettant les remerciements de Solveig ANDERSEN à Marie car grâce à toi et à ton Blog, elle a pu suivre toute l’actualité de notre équipe au fil de la saison. Et pour tous les autres, je vous souhaite de bons mondiaux et rendez vous sur d’autres parquets… Merci encore. » Elle rendit le micro et s’inclina pour remercier encore une fois le COP face à elle. La mascotte vint même lui faire un câlin. Alors qu’elle retournait prendre sa place, Solveig passa derrière elle et en posant une main sur le bas de son dos, lui murmura : « Très beau discours. Il faudra que tu me présentes Marie. Et si la mascotte te tripote encore, je lui casse la figure. » — Jalouse ? — Toujours quand il s’agit de toi. — Allez arrêtes de dire des bêtises et concentres toi sur ton match. *** La première mi-temps du deuxième match avait débuté depuis moins de 20 minutes quand Danielle sentit une main se poser sur son épaule. Elle tourna juste la tête pour voir Solveig s’assoir à ses côtés. « C’est gentil de prendre des notes pour moi. Elle se pencha un peu vers elle pour lire ce qu’elle écrivait. Et en plus de le faire en anglais. » — Tu apprendras que je prends toujours des notes quand je regarde un match de hand. — Je sais, tu le fais même devant la télé. Tu en as pris sur notre match ? — Oui. — Pourquoi ? — Ça peut toujours être utile. — Comment ça ? — Et bien nous pouvons rencontrer n’importe laquelle de ces joueuses en Coupe d’Europe. — Tu es très pragmatique dis moi. — Que veux-tu, je pense à tout. — Je sais. Solveig lui mit une petite pichenette sur le nez. Et lui murmura : « Je suis très contente que tu sois là. » *** Plus tard dans la nuit apparu sur certains blogs, des photos montrant la « complicité » de Solveig et Danielle dans les tribunes du palais des sports. On pouvait lire les légendes suivantes : « Elles sont trop mignonnes ensemble. » « On aimerait savoir ce qu’elles se racontent. » « Elles ont l’air très amoureuses. » ***
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| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Mer 31 Déc 2014 - 14:27 | |
| Mardi 3 juillet 2007 – 09h05 | Championnat du monde 2007 Lyon 1er journée | Hier soir j’étais dans les tribunes du palais des sports pour assister aux deux premiers matchs de poule. La Norvège s’est imposée facilement face à l’Angola. Solveig n’a pas eu à hausser son niveau de jeu et a juste révisé ses gammes. Ikka SORENSEN a pu faire tourner son groupe et de cette manière économiser tout le monde. De son côté, l’Autriche a écrasé la République Dominicaine. Je laisserais donc de côté le jeu (pour une fois !) pour parler de ce qui s’est passé dans les tribunes. Dane était là au rendez-vous. Vous pouvez entendre son discours d’au revoir sur la vidéo suivante. Comme vous pouvez l’imaginer, j’étais très émue et très fière que mon blog ait servi à Solveig. Pendant tout le match, on a pu voir Dane prendre des notes et applaudir à chaque but peu importait le camp. Ce qui prouve qu’elle n’a pas pris la grosse tête. En bleu au milieu de tous ces maillots rouges, elle avait tout de même l’air à sa place. Solveig n’a pas eu un comportement différent sur le terrain que d’habitude. Elle ne s’est pas tournée plus que ça vers Dane à chaque but qu’elle marquait. On comprend en voyant cela que leur relation soit passée inaperçue aussi longtemps. Hormis le petit geste au début du match (comme vous pouvez le voir sur la photo) rien ne montrait hier qu’elles étaient en couple. Mais ça c’était avant le deuxième match. Solveig est venue rejoindre Dane dans les tribunes alors que le second match avait déjà commencé. Ne vous enflammez pas, il n’y pas eu de baisers torrides. Juste des petits gestes, comme quand Solveig pique le stylo à Danielle et se met à écrire son épaule collée à la sienne. Quand elle passe sa main dans les cheveux de Dane pour les ébouriffer un peu plus. Quand elle se penche pour lui parler à l’oreille. Danielle a l’air plus timide et réservée mais elle ne fuit pas les gestes de Solveig. Quoi ? Qui a dit que je n’avais pas du tout regardé le deuxième match ? C’est entièrement faux j’ai regardé avec assiduité les dix premières minutes. Après j’avoue, que j’ai été « concentrée » sur autre chose. Vivement tout à l’heure… Résultat de la 1ère journée pour les groupes de la France et de la Norvège : Groupe A - Pau
Croatie | 35 | 25 | Kazakhstan | France | 37 | 12 | Argentine | Groupe C – Lyon
Norvège | 33 | 20 | Angola | Autriche | 41 | 20 | Rép. Dominicaine | Bilan : Bon départ pour la France et la Norvège |
*** Le lendemain Danielle était à la même place pour voir évoluer Solveig à un nouveau poste au sein de l’équipe de Norvège : demi-centre. Elle savait qu’elle avait déjà fait des piges à ce poste à Copenhague. Elle ne se faisait donc pas trop de souci pour ce match plutôt facile qui lui permettrait de prendre ses marques. Le match fut équilibré durant moins d’une minute, très rapidement les norvégiennes infligèrent un 9-0 à la République Dominicaine. Au final, l’addition fut de plus vingt trois pour les rouges. Comme la veille, vingt minutes après le début du second match, Solveig prit place à côté de Danielle. Encore à sa droite pour ne pas l’empêcher d’écrire. « Comment tu as trouvé le match ? » — Un peu trop facile pour préparer le match de demain. — C’est exactement ce qu’a dit Ikka. Il faudra jouer beaucoup plus sérieux demain contre l’Autriche. — C’est sûr. — J’aime beaucoup ton t-shirt. — Merci. — Tu fais exprès de ne pas porter de rouge ? — Je n’ai pas de vêtements rouges à part un maillot de foot de Liverpool. — Je vais devoir te donner un de mes maillots. Quoi que ce ne soit pas plus mal que tu sois d’une autre couleur, comme ça je te repère tout de suite. — Je ne suis donc pas obligée de devenir norvégienne tout de suite ? — Je rêve de te voir avec le maillot norvégien. — Peut-être un jour… Mercredi 4 juillet 2007 – 00h15 | Championnat du monde 2007 Lyon 2ème journée | Encore une victoire facile pour la Norvège et l’Autriche. A défaut d’adversité, les deux équipes ont fait le spectacle. Les effectifs ont beaucoup tourné, ainsi, pour le choc de demain, les deux équipes seront en forme. Tonje JOHANSEN blessée à la cheville au cours du premier match a été remplacée par Solveig ANDERSEN au poste de demi-centre. Malgré un temps de jeu limité, elle a tout de même inscrit 7 buts à son nouveau poste. C’est donc toute souriante et en forme qu’elle a rejoint Dane dans les tribunes pour regarder le deuxième match. Je vous entends déjà dire que j’ai complètement zappé le match suivant pour espionner les deux joueuses mais non j’ai suivi le match avec intérêt. Enfin jusqu’à ce que l’Autriche soit à +10. Et là j’avoue, j’ai plus regardé en face que sur le parquet. Il n’en reste pas moins que si j’avais été concentrée sur le jeu, vous n’auriez pas eu ces belles photos (Voir ci-après). Une en rouge, l’autre en noir et bleu ce soir pas difficile de savoir qui est qui. Elles sont mignonnes n’est ce pas à comploter on ne sait quelle tactique sur le cahier de Dane. Et la suivante, où Solveig est prise en flagrant délit de caresses sur l’avant bras de Dane. Et la dernière où elles se regardent dans les yeux l’espace de quelques secondes. Résultat de la 2ème journée : Groupe A – Pau
Argentine | 18 | 35 | Croatie | Kazakhstan | 20 | 31 | France | Groupe C – Lyon
Rép. Dominicaine | 19 | 42 | Norvège | Autriche | 33 | 22 | Angola | Bilan : 2ème victoire pour la France et la Norvège | *** C’est en courant que Danielle traversa le parking du palais des sports. Elle était en retard, très en retard. Elle avait déjà raté le premier match et le second allait commencer dans moins d’une minute. Elle présenta son laissez-passer à l’entrée et reprit sa course dans les couloirs. Solveig ne pouvait s’empêcher de jeter des coups d’œil dans les tribunes. La place de Danielle était toujours vide. Les organisateurs avaient planifié le choc de la poule en deuxième partie. Il allait bientôt être 20 heures et le match allait commencer. Elle ne comprenait pas pourquoi la présence de Dane était si importante pour elle. Elle essayait de se raisonner et de rentrer dans son match mais toujours, elle revenait vers cette place vide dans les tribunes. Elle prit son nouveau poste. L’arbitre lui donna le ballon et au moment où elle se tourna pour donner la balle à Katri, elle la vit en train de s’asseoir. Danielle lui fit un petit signe et ce geste libéra Solveig. Tout était à sa place. Le match fut engagé, première vraie opposition pour les deux équipes. Solveig mit un peu de temps à trouver la bonne distance de tir mais une fois réglée tout coula. Elle prit un plaisir fou. Elle eut encore plus de plaisir à retrouver Danielle dans le couloir des vestiaires. Elle se contenta juste de la serrer dans ses bras un instant avant de dire : « Premier objectif atteint. » — Oui, avec le bonus. Tu enlèves ton maillot. — Hum ! Tu ne préfères pas que nous soyons chez toi pour ça. — Sveig ! C’est pour le donner à Marie. — Je sais bien, je te fais marcher. Tu me laisses deux minutes, je vais enfiler un t-shirt parce que je n’ai rien dessous. — Je sais. Je l’ai su dès le premier match il y a presque un an. — Hum ! Tu matais déjà à l’époque. — Bien sûr. J’ai des yeux pour voir. — Arrête. Je suis pleine d’adrénaline et en plus tu m’allumes. — Alors hausse le rythme, nous serons plus vite chez moi comme ça. — Je fonce. Après les interviews des différentes télévisions surtout scandinaves et les soins, Solveig et Danielle étaient prêtes à rejoindre l’appartement de l’ex-joueuse lyonnaise. Sur le parking, elles croisèrent Ikka. « Bonne nuit les filles. Soyez sages. » — Promis, répondit Solveig en passant son bras autour des épaules de Dane. — Ne sois pas en retard demain à la gare. Rendez-vous à 9 heures. — Pas de risque qu’elle soit en retard, je dois aller au travail. — Bien. Alors pas d’acrobaties. — Ikka ! s’exclama Sol feignant l’indignation. — Allez filez. — Bonne nuit. *** Mercredi 4 juillet 2007 – 23h52 | Championnat du monde 2007 Lyon 3ème et dernière journée | OH MON DIEU ! OH MON DIEU !! OH MON DIEU !!! Je vais essayer de rester calme le temps de vous raconter le début de soirée. L’Angola et la République Dominicaine se sont livrés une rude bataille pour savoir qui ne finirait pas dernière. L’Angola a gagné ce duel avec un tout petit +1. Laissons de côté ce match sans vraiment d’importance pour nous concentrer sur LE match de la soirée. L’opposition entre l’Autriche et la Norvège attribuerait la première place de la poule. Vous vous doutez que j’étais 100% derrière les norvégiennes. La première mi-temps fut équilibrée, l’écart ne dépassant pas plus de 2 buts dans un sens ou dans l’autre. Le retour des vestiaires fut fracassant pour la Norvège infligeant un 8-0 aux autrichiennes dépassées par la vitesse de circulation de balle sous l’impulsion de Solveig. Elles ne réussirent jamais à recoller au score et finirent à -6. La suite du programme va emmener les deux équipes à Dijon où elles retrouveront la Russie, la France, la Croatie, la Macédoine. Suivant le règlement mis en place la Norvège, la Russie et France débuteront cette nouvelle phase de poule avec une victoire à leur actif (celle obtenu au dépend des autres pays vaincus dans la 1ère phase). Vous avez du mal à suivre ? Je vais donc prendre un exemple : la Norvège a battu l’Autriche en 1ère phase. Elles devraient normalement s’affronter sur la 2ème phase mais ce match n’aura pas lieu et le résultat du 1er match sera pris en compte ce qui donne 2 points à la Norvège. De même pour Russie-Macédoine et France –Croatie. D’où l’importance de gagner ce dernier match. Mais revenons au sujet de mon excitation. Aujourd’hui, aux alentours de 13h, je reçois un mail de Dane me demandant de rester à ma place à la fin du match de la Norvège. Très curieuse et très impatiente, j’ai dû trépigner pendant tout le match au point d’en agacer mes voisines. Surtout que Dane n’était pas dans les tribunes pour Angola-République Dominicaine. Elle est arrivée juste au coup d’envoi de Norvège-Autriche. Donc le match se déroule avec le dénouement que vous connaissez. La fin du match est sifflée, j’attends… J’attends… La patience n’est pas une de mes qualités… 20 minutes plus tard je sens une main se poser sur mon épaule, je me retourne pensant avoir à faire à une copine mais là :
OH MON DIEU ! C’est Solveig ANDERSEN qui se tient devant moi. Elle est toujours en tenue sauf qu’à la place de son maillot de match elle porte son maillot d’échauffement. Je ne vous retranscrirais pas toute notre conversation mais sachez que pour me remercier de lui avoir permis de suivre le parcours de Dane cette saison grâce à mon blog, elle m’a offert son maillot de match dédicacé.
OH MON DIEU ! Sachez aussi que Solveig parle Français à présent (Merci Dane car moi et le Norvégien bof) avec un accent nordique trop sexy. En souriant comme à son habitude, elle m’a conseillé de laver le maillot car elle avait beaucoup transpiré ce soir. Objectif : qu’il soit lavé, séché pour le prochain match à Dijon. Elle s’est aussi gentiment prêtée à une séance de photos, certaines ont même été prises par Dane. Mais j’aime trop celle où nous sommes toutes les 3. (voir ci-dessous). Les deux joueuses ont ensuite signé plein d’autographes à des fans qui ont profité de l’occasion. En résumé, une super soirée. Merci Dane pour tout ça… Rendez-vous à Dijon… La France et la Norvège se retrouveront à Dijon pour la 2ème phase. Si vous voulez l’ensemble des résultats et des classements, je vous laisse vous rendre sur le site officiel des Championnats du Monde vous y trouverez de nombreuses stats. |
*** Danielle et Solveig étaient allongées dans le lit de la première. Solveig adorait l’appartement de Dane. Elles venaient de faire l’amour et profitaient de ces instants de calme où toutes les sensations éprouvées continuaient de se promener dans leur corps. Solveig déposa un baiser sur le nez de Danielle. « Si ça n’avait tenu qu’à moi, j’aurais passé toutes les nuits ici plutôt qu’à l’hôtel avec l’équipe. » — On ne t’a jamais dit qu’on ne mélangeait pas travail et plaisir. — Ça me dit vaguement quelque chose. Mais avoue que le mélange des deux est très bon. — Je ne dis pas le contraire. Bien au contraire. C’est juste que je ne veux pas que tu mélanges tout. — Je sais. Et je te remercie d’être présente. — C’est normal. — En parlant de présence, tu étais en retard. — Oui. Désolée mais si tu veux que je t’accompagne à Dijon et que début août je sois au Danemark, je dois boucler mes dossiers avant de partir. — Tu me rejoins toujours après demain ? — Oui. A l’heure cette fois. — Je me suis habituée à te voir dans les tribunes. — Je me suis habituée à y être. — Dans un mois, nous serons sous le même maillot. — Oui. Tu es impatiente ? — Oui. Beaucoup. — Moi aussi. La fatigue les rattrapa et elles s’endormirent dans les bras l’une de l’autre. Solveig était venue blottir sa tête dans le cou de Danielle. Elle aimait s’endormir en respirant son parfum. *** Le lendemain matin, Danielle avait, comme promis à Ikka, déposé Solveig à l’heure à la gare, voir même en avance. Elle avait fait le tour par derrière pour éviter les journalistes qui attendaient l’équipe de Norvège et surtout ANDERSEN. Ils avaient été presque déçus de la voir arriver seule mais ils n’avaient pu s’empêcher de poser les questions suivantes : « Etiez-vous chez votre petite amie cette nuit ? » « N’avez-vous pas peur de vous déconcentrer avec cette relation ? » « Qu’en pensent vos coéquipières ? » « Est-ce que Danielle sera à Dijon ? » « Pensez-vous que KASLER méritait une place en équipe de France ? » A cette dernière question se fut Ikka qui répondit en venant à la rencontre de sa capitaine. « Assurément. Cette joueuse a un énorme potentiel. » Plus tard, après s’être installée dans le train, Solveig vint remercier Ikka. « Merci d’avoir dit ça sur Dane. » — Je le pensais. Elle a de l’avenir dans ce sport et le fait qu’elle rejoigne Copenhague va lui permettre de progresser encore d’avantage. Veille sur elle et fais en sorte que les petits cochons ne la mangent pas. Elle peut avoir une bonne carrière internationale.
Dernière édition par Mack le Mer 20 Mai 2015 - 14:05, édité 1 fois | |
| | | Mack Modo
Nombre de messages : 607 Age : 44 A écrit : Rencontre sportive ; Home sweet Home ; A l'ouest de chez moi tome 1; Mouvement perpétuel; Soleil de minuit, Aurore boréale tome 1, 2 & 3 ; Galway Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Soleil de minuit, Aurore boréale - Tome 1 - Mack Mer 31 Déc 2014 - 14:32 | |
| DIJON – Deuxième tour Comme convenu, Danielle avait bien rejoint Solveig et l’équipe de Norvège à Dijon après deux jours de travail. Elle était arrivée le samedi une heure avant le premier match du deuxième tour. En l’espace de quatre jours, elle avait assisté à douze matchs, dont quatre victoires norvégiennes en quatre rencontres. Si contre la Macédoine le match avait été assez facile pour les coéquipières de Solveig, il en avait été autre chose contre la Russie l’écart étant le plus petit possible, contre la Croatie le match fut moins serré mais très physique et pour finir contre la France le score pas très large ne reflétait pas la maîtrise du jeu des norvégiennes. Elles devaient à présent aller à Paris pour le dernier tableau. Danielle devait retourner à Lyon pour son travail mais elle ne manquerait sous aucun prétexte les quarts de finale. « Rendez-vous à Paris ? » — Ne t’inquiètes pas j’y serai. Mais comprends qu’avec mon futur départ pour Copenhague, j’ai plein de choses à finir à Lyon. — Je comprends, pas de problème. C’est juste que me promener dans les rues de Paris avec toi m’aurait beaucoup plu. — Nous le ferons, promis. Une fois que tu seras championne du monde. — Ok. Sois prudente sur la route. — Promis. Solveig l’avait attirée dans ses bras pour l’embrasser longuement, avant de la libérer pour la laisser monter dans sa voiture et prendre la route de Lyon. *** Mercredi 11 juillet 2007 – 15h12 | Championnat du monde 2007 Dijon 2ème Tour | Le 2ème tour s’est terminé hier. Voici les résultats de l’équipe de France et de Norvège et classement des deux poules : Groupe M1 (Dijon) :
07 juil. | France | 27 | 29 | Autriche | 07 juil. | Macédoine | 22 | 34 | Norvège | 08 juil. | Macédoine | 23 | 29 | France | 08 juil. | Norvège | 22 | 21 | Russie | 09 juil. | Norvège | 35 | 29 | Croatie | 09 juil. | Russie | 31 | 20 | France | 10 juil. | France | 24 | 26 | Norvège |
| Équipe | Pts | J | G | N | P | BP | BC | Diff | 1 | Norvège | 8 | 5 | 5 | 0 | 0 | 149 | 122 | 27 | 2 | Russie | 8 | 5 | 4 | 0 | 1 | 149 | 116 | 33 | 3 | Autriche | 6 | 5 | 3 | 0 | 2 | 149 | 152 | -3 | 4 | France | 4 | 5 | 2 | 0 | 3 | 128 | 135 | -7 | 5 | Croatie | 1 | 5 | 0 | 1 | 4 | 137 | 156 | -19 | 6 | Macédoine | 1 | 5 | 0 | 1 | 4 | 121 | 152 | -31 | Groupe M2 (Metz) :
| Équipe | Pts | J | G | N | P | BP | BC | Diff | 1 | Roumanie | 8 | 5 | 4 | 0 | 1 | 154 | 137 | 17 | 2 | Allemagne | 7 | 5 | 3 | 1 | 1 | 151 | 145 | 6 | 3 | Hongrie | 6 | 5 | 2 | 2 | 1 | 144 | 144 | 0 | 4 | Corée du Sud | 4 | 5 | 2 | 0 | 3 | 147 | 150 | -3 | 5 | Espagne | 3 | 5 | 1 | 1 | 3 | 127 | 134 | -7 | 6 | Pologne | 2 | 5 | 1 | 0 | 4 | 154 | 167 | -13 | La France et la Norvège se qualifient pour les 1/4 de finales. La Norvège plus facilement que la France. L’affrontement entre les 2 nations a tourné à l’avantage des scandinaves. Je dois avouer que mon cœur balançait pour cette rencontre. Je suis française donc mon côté patriote me poussait du côté des bleues mais ANDERSEN et par ricochet Dane m’attirait vers les rouges. Ne pouvant choisir, j’ai donc enfilé le maillot de Lyon pour ne pas faire de jalouses. Les autres pays qualifiés sont en gras et cela donne les 1/4 de finales suivants qui se dérouleront à Paris Bercy le 13 juillet :
14h | Roumanie | | 18h | Allemagne | | | France | | | Autriche | | 16h | Russie | | 20H | Norvège | | | Hongrie | | | Corée du Sud | | Rendez-vous donc à Paris pour la suite. Ah oui, j’allais presque oublier de vous dire que Dane était bien présente dans les tribunes pour soutenir Solveig. Et que j’ai plein de photos à vous mettre en ligne mais cela attendra la fin du mondial car je dois faire un tri et des choix. L’autre info c’est que j’ai rencontré Johanne dans les travées de la salle des sports de Dijon. Elle est norvégienne faisant des études de journalisme au Danemark, plus spécialement à Copenhague. Venue en France pour suivre l’équipe de Norvège et Solveig ANDERSEN en particulier. Elle espère pouvoir interviewer Dane pour son site internet. | *** | |
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