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 Un amour comme les autres - Alexiel

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YulVolk
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MessageSujet: Re: Un amour comme les autres - Alexiel   Un amour comme les autres - Alexiel - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 21:00

Chapitre 25 - Allez ! On revient en cours !

Et oui, il faut bien retourner en cours. Emilie est plus calme, plus détendue, depuis notre retour de chez Aude. Elle recommence à sourire, elle recommence à rire, et à être elle-même. Ca me fait plaisir de la voir comme ça. Elle n'a plus cette mine triste mais surtout, surtout, je ne vois plus ce regard vide. Vide d'émotion, de sentiments, d'amour. On dit que les yeux reflètent ce que le cœur ne peut montrer. Alors son cœur reflétait le vide, le néant, le noir, il ne reflétait rien car il n'existait plus. Et je ne veux plus jamais la revoir comme cela, plus jamais ressentir ce vide en elle, et cet écart entre nous. Ce mur invisible qui m'empêchait d'être avec elle, de pouvoir la toucher, la prendre dans mes bras sans avoir peur. Mais, passons, arrêtons de voir le mal, aujourd'hui elle va bien et elle continuera d'aller bien. Allez, on retourne en cours et tout ira bien désormais. Elle a extériorisé ses démons, son passé. Positivons, aujourd'hui, c'est une belle journée, le soleil est très présent, très peu de vent, il fait chaud. Emilie sourit et moi, je l'aime, on est ensembles. Que demander de plus. A part de retourner en vacances. Car les cours gâchent un peu mon bonheur. Mais bon, on fait avec.
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MessageSujet: Re: Un amour comme les autres - Alexiel   Un amour comme les autres - Alexiel - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 21:00

Chapitre 26 - On mange Kebab ?

Ce matin, je me lève, j'ai très mal dormi, je dors assez mal depuis deux, trois jours, mais impossible de me souvenir pourquoi. Je me prépare, je vais au lycée et à midi, je vais manger en ville avec Claire. Journée super en prévision. Je sors de la maison, dit au revoir à ma mère, qui, depuis mon retour, est pratiquement toujours sobre si je puis dis, du moins elle n'est plus dans cet état lamentable dans lequel je la voyais chaque jour. Je suis dans la rue, je fredonne une chanson, j'ai le sourire, la musique dans les oreilles, mais je regarde quand même tout autour de moi. Tiens, jolie voiture. Et je repars sur ma chanson tout en allant au lycée. Je traverse la rue. Tiens, toujours cette voiture. Parano comme j'étais avant, j'aurais dis que cette voiture me suivait, je n'y prête pas plus attention que ça. Arrivée enfin à hauteur du lycée, Jesse m'appelle et me saute dessus. " Oh regarde Milie, elle est super belle cette voiture, vitres teintées et tout, la classe quoi "
C'est encore cette voiture, celle de tout à l'heure. La voiture ralentit devant le lycée. Je la regarde, puis finalement, elle s'en va. On entre en cours, on parle un peu de tout et de rien, un peu de mes vacances, mais je préfère rester dans le vague sur ce qu'il s'est passé là-bas. C'est l'heure de la récréation, je sors, je vais acheter des clopes, le tabac n'est pas bien loin, Jesse m'accompagne. " Et Emilie, regarde c'est la même voiture que tout à l'heure. Oh franchement, elle claque trop " " Ouais, ça va. Bon allez, on va acheter mes clopes, on n'a pas le temps, après, on va se payer un retard " " Ok " Je fais comme si, mais je commence vraiment à prendre peur, pourquoi cette voiture me suit depuis ce matin ? C'est absurde, j'ai tué personne, je suis innocente de tout crime, je n'ai strictement rien fait. Je me retourne plusieurs fois mais la voiture est sur le parking. Le conducteur, oui c'est obligé que ce soit un conducteur, doit être à l'intérieur du tabac, à boire un café car c'est ça l'avantage d'être vers un lycée. Les tabacs font aussi café. Du moins bar, mais pour une fille de dire café c'est quand même mieux. On rentre dans le lycée, je presse le pas, j'ai quand même un peu peur, encore et toujours mon éternelle paranoïa me direz-vous. Mais quand le matin, alors qu'il ne fait pas totalement jour, une voiture vous suit jusqu'au lycée, arrivée au lycée, elle ralentit, puis part jusqu'au bar-tabac auquel vous avez l'habitude d'aller, chaque jour, aux récréations de dix heures. Ca fait un peu… Bon, ok, je me prends peut-être la tête pour rien. Et pourtant, je n'arrive pas à me concentrer sur les cours. Cette voiture m'obsède. Qui peut bien vouloir me suivre, qui, qui, qui ?… Je cherche… je ne trouve pas… Aude ? Pour me faire une blague ? Non, elle n'aurait pas tenue et m'aurait appelé déjà, puis ce n'est pas son genre. Bref, je me concentre sur le cours. A midi, je pars rejoindre ma chérie. Midi sonne, je ne me presse pas comme d'habitude, j'ai un peu d'appréhension, j'ai peur que la voiture soit encore là. En sortant du lycée, j'accélère encore plus, mais je regarde quand même tout autour de moi. J'en ai parlé à Jesse, elle m'a dit qu'elle resterait avec moi au téléphone pendant tout le trajet s'il faut et que Jeremy arriverait en courant si quelque chose n'allait pas. J'ai gentiment refusé. Donc, je pars en direction de la ville, rejoindre mon cœur au Kebab. Sur la route, j'ai vraiment peur. Toute voiture noire qui passe me fait sursauter. Je sens une présence, on m'observe, je deviens complètement cinglée, la paranoïa me gagne de plus en plus, je me retourne après chaque pas que je fais. J'arrive enfin au Kebab. De là, je suis en sécurité. Sur la place, les voitures ne peuvent pas passer. Je m'installe, j'entends des voitures freiner, des klaxons, des dérapages, je ne sais pas trop comment appeler ça. On dirait qu'il y a un accident. Mais, je ne sors pas pour autant, il y a trop de monde, après on aura plus de place. Ma curiosité ne me fait pas défaut car je vois Claire arriver en face de moi. Elle a apparemment tout vu, elle arrive en furie.
" Tu aurais pu m'attendre pour rentrer quand même, bref, ce n'est pas grave. Oh c'est un truc de tarés, un gars en voiture noire, très belle cela dit, il s'est arrêté net en plein milieu de la route. Ca a failli faire un carton, je ne t'en parle pas, mais toi tu ne pouvais pas voir, tu venais d'entrer. En fait, super timing, à l'instant où tu es entrée, la voiture s'est arrêtée, ils sont fous ces gens, je te jure, non mais ils ne savent pas conduire. "
" Une voiture noire ? Noire comment ? Elle avait les vitres teintées ? "
" Ouais, des vitres teintés, elle était noire, c'était une grosse voiture, en même temps je ne suis pas callée en voiture, j'y connais rien. Juste jolie voiture. Pourquoi ? "
J'en suis sur, j'en suis persuadée, c'est la même que ce matin. Je ne veux pas l'inquiéter, on mange tranquillement. Je ne suis pas très bavarde, en fait, j'écoute Claire parler, tout en cherchant qui pourrait me suivre, car trop de coïncidence pour que ce ne soit pas la même. Au moment où je rentre, elle s'arrête net en plein milieu de la route. Tout ça, c'est bizarre, attention Julie Lescaut est parmi nous.
Un homme rentre dans le Kebab, moi étant une habituée, je ne l'ai jamais vu. Il demande un renseignement apparemment. Je suis seule à table, Claire étant aux toilettes. Il vient s'installer à une table près de la notre. Claire revient. Le gérant arrive vers nous. " Tiens Emilie, voilà un coca pour toi et un coca light pour Claire, cadeau de la maison " " Merci " Je lui souris, il est toujours super gentil avec Claire et moi, depuis le début. Mais bon, il faut dire qu'il nous voit au moins une fois par semaine ici et le soir le week-end, donc bon. L'homme qui vient de s'installer, marmonne un peu. C'est incompréhensible, en fait, je n'y fais pas vraiment attention. " Oh Laurie, y'a Laurie dehors, je reviens, je vais lui dire bonjour, tu m'attends. " " Promis je ne bouge pas. Comment je pourrais n'ayant pas encore payé. " L'homme derrière moi ne marmonne plus, il écrit maintenant, se doit être un homme d'affaire. Il est plutôt bien habillé, mais je n'ai encore pas vu sa tête. Il se lève de sa chaise. " Excusez-moi, mademoiselle, avez-vous l'heure, s'il vous plaît " Il me parle à moi. Je me retourne, il est debout à ma gauche, il n'est plus derrière moi. Je plonge mon visage sur ma montre, n'ayant toujours pas croisé son regard. " Oui, bien sur, il est 12h35 " Je lève la tête en lui disant l'heure. " Oh mon dieu… Emilie… " " Excusez-moi ? Qu'avez-vous dit ? Vous me connaissez ? " Je n'ai même pas vu Claire revenir. " Emilie, c'est moi, c'est papa. "
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MessageSujet: Re: Un amour comme les autres - Alexiel   Un amour comme les autres - Alexiel - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 21:01

Chapitre 27 - Qui est-ce ?

Je suis dehors, avec Laurie et une autre fille que je ne connais pas. On parle un peu de tout et de rien, je lui dis que je suis avec Emilie, qu'on est bien ensemble, elle comprend. On parle aussi de l'année qui s'écoule. Elle n'a pas su pour ma mère, j'ai encore un peu de mal à en parler sans que les larmes ne viennent et sans que cette boule au ventre et dans la gorge n'apparaissent. Je me retourne. L'homme qui est entré tout à l'heure, est debout. Il parle à Emilie. Laurie doit partir, je rentre dans le restaurant. J'avance, Emilie donne l'heure à l'homme mais pourtant il ne bouge pas. Mais qu'est-ce qu'il veut, casse-toi, elle est avec moi, t'es trop vieux pour elle, elle n'est pas intéressée, allez barre-toi. Mais qui est-ce ? C'est qui ce type ? " Emilie, c'est moi papa ". Son père ? Oh mon Dieu. Je suis trop proche d'Emilie pour faire demi-tour et appeler Aude. Et puis mon portable est sur la table, je m'en fous, j'y vais.
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MessageSujet: Re: Un amour comme les autres - Alexiel   Un amour comme les autres - Alexiel - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 21:01

Chapitre 28 - Néant…

" Emilie, c'est moi, c'est papa. "
" Papa ? "
" Oui, c'est moi " Il me sourit.
" Papa ? Désolée, vous devez vous tromper. "
" Non, non je suis sûr que c'est toi. Je ne me trompe pas, je reconnaîtrais ma fille entre mille. "
" Allez les chercher les mille, je ne suis pas votre fille. "
" Cassez-vous. "
Je me retourne Claire est là. Elle s'approche de moi, je suis encore assise sur la chaise. Elle se pose derrière et m'enlace en restant debout.
" C'est ton amie ? Ta meilleure amie ? Ne t'inquiète pas, je ne vous ferez pas de mal, je voulais juste te revoir, mon cœur "
" Je le répèterai pas, cassez-vous. "
Je ne bouge plus, Claire m'enlace, mais je tremble comme une feuille. Cet homme me terrifie, il me paralyse, que faire, j'ai peur, j'ai peur.
" Il y a un problème les filles ? "
Ne pouvant pas parler, c'est Claire qui parle à ma place.
Sur un ton de colère, Claire s'exclame " Oui, cet homme est fou, il nous ennuie. "
" Non, non, vous n'y êtes pas, Emilie est ma fille, c'est ma fille. "
Marco le met dehors, il ne l'a même pas fait payer. Je ne peux toujours pas bouger. Marco veut appeler un taxi mais je ne veux pas rentrer à la maison, il sait où elle est. Il y a ma mère à la maison. Ma mère… Je comprends pourquoi elle est sobre, pourquoi elle range la maison, pourquoi elle se comporte un peu plus comme une mère normale, elle devait être au courant. Je les hais… Tous…
Je me lève, je veux partir, je veux quitter cet endroit où ce monstre est. J'ai la tête qui tourne, tout autour de moi se met à tourner. Claire, me parle, je n'entends rien, je n'entends plus rien, ma vue se brouille, tout est noir, je n'entends plus, je ne vois plus, je ne suis même plus là, je suis partie, mon corps vacille, je n'entends plus, je ne vois plus, je ne me souviens plus.
Réveil difficile, c'est moi qui cette fois, suis à l'hôpital, je suis entre ces quatre murs blancs avec des tuyaux sur moi de partout. Je revois son visage m'appeler mon cœur comme ce cœur qu'il s'est amusé à anéantir il y a tant d'années. Sa fille ? Sa fille, non son objet, son jouet, sa chose, rien, rien, rien, je ne suis rien. Claire est là, à mes côtés comme toujours, si elle n'avait pas été là, je ne sais pas ce que j'aurais fait, pas du tout. Ma mère arrive, je referme les yeux, Claire ne m'a pas vu les ouvrir, je fais semblant de dormir. Ma mère s'approche de moi, je la sens à mes côtés, elle s'assied sur le lit, me prend la main et me parle. Elle me caresse les cheveux.
" Tu sais Emilie, je n'ai pas été toujours une bonne mère, je le sais, je t'ai délaissée, j'étais perdue, malheureuse, j'aurais du, oui j'aurais du m'occuper de toi, j'aurais du être une bonne mère, non une mère tout simplement. Etre présente et te voir grandir, te regarder grandir et en apprécier chaque moment, être à tes côtés, t'écouter, te conseiller, t'apprendre à grandir, à devenir une femme. T'apprendre à ne pas devenir ce que je suis devenue. T'apprendre qu'il faut aimer la vie et que jamais, tu ne te sois retrouvée dans cet hôpital, il y a quelques temps, pour cette tentative que j'ai été incapable d'empêcher. Je ne m'en rendais même pas compte, tu sais, je vais changer, je suis en train de changer, je vais rattraper le temps perdu, je t'aime ma chérie, ma princesse, je te demande pardon. Je t'aime. "
J'essaie de rester impassible, comme si je dormais toujours, comme si rien de ce qu'elle avait dit n'était arrivé à mes oreilles, n'avait atteint mon cœur. Comme si rien n'avait été dit. Et pourtant, c'est très dur, il y a si longtemps que j'attends qu'elle me dise qu'elle m'aime, qu'elle regrette de m'avoir délaissée, qu'elle veut tenir son rôle de mère, si longtemps qu'elle ne m'avait plus appelée ma princesse. Elle avait bien essayé un moment mais je la rejetais tout le temps, pensant qu'elle ne le pensait pas et qu'elle me ramenait à cette période horrible et pourtant, j'ai secrètement toujours voulu le réentendre.
Je la sens me prendre le bras, sa tête sur mon corps, elle pleure, elle pleure de tristesse, de regrets, d'absence. Elle pleure sa vie, elle pleure ses malheurs. Elle pleure ses larmes trop longtemps cachées par l'alcool. Elle pleure ses larmes du passé, ses larmes enfouies en nous, elle pleure, oui, elle pleure. Une larme m'échappe.
" Tu le penses vraiment ? "
Elle se relève, elle ne pensait sûrement pas que j'avais entendu et que j'allais lui parler.
" Quoi ? "
" Ce que tu viens de dire, tu le penses vraiment ? "
Ses yeux sont rouges, rouges des larmes de sang, ses joues remplies de larmes, ses larmes qui signifient tellement. Elle tremble. On s'échange un regard, elle me prend la main, elle la serre contre elle.
" Pourquoi je mentirai à ma princesse ? Je t'aime, je t'aime, je suis tellement désolée, tellement. Je t'aime. "
Elle me sourit, je n'ai pas de réaction, j'ai attendue ça depuis tellement longtemps, j'ai toujours voulu l'entendre, mais je n'arrive pas à avoir de réaction, je ne suis pas heureuse, je ne suis pas triste, je suis juste là, en face de cette femme que je croyais morte, cette femme qui n'est autre que ma mère.
" Il m'a retrouvé. "
" Quoi ? Qui ça ? "
" Lui… Il est revenu, m'a retrouvé, il voulait me revoir, me parler, je lui manque à ce qu'il dit. Tu le savais n'est-ce pas, tu le savais et c'est pour ça que tu ne bois plus " Le ton monte, tout comme les larmes, je pleure, je tremble, je crie. " Il est revenu et tu le savais, tu ne me l'as pas dit, il me suivait et toi, la seule chose que tu arrives à faire, c'est arrêter de boire, tu crois que c'est comme ça que tu arriveras à me récupérer, que je te pardonnerais, tu m'as abandonnée, j'ai grandis sans toi, tu étais là, mais tu ne me voyais pas, mais ouvre les yeux, je suis là, j'existe, je suis ta fille. Quand j'ai essayé de me suicider, tu n'as rien vu, tu étais trop occupée à te morfondre et à te saouler, tu étais trop occupée par ta petite personne. Mais ouvre les yeux, il est revenu, la moindre des choses aurait été que tu me le dises, le silence ne résout rien. Il n'a jamais rien résolu, on s'enferme dans son silence et quand ça éclate, on devient fou. Ne me ment pas, tu le savais, tu le savais et si tu essais de redevenir celle que tu étais en arrêtant de boire et en venant me chercher au lycée, tu te trompes. Remets-toi maman, ce n'est pas la première fois. Si Aude n'avait pas été là, je serais morte, tu entends morte. Après tout ce qu'il nous a fait, on aurait du rester soudé, se serrer les coudes, surmonter ça ensemble. Moi, j'ai du surmonter ça seule, tu étais où quand j'avais besoin de toi, tu étais où. Tu n'étais pas avec moi en tout cas, tu n'as jamais été là, jamais, tu ne pensais qu'à toi. " Je reprends mon souffle, je sanglote, j'ai du mal à tout lui dire, à déballer ce que j'ai sur le cœur. La réaction que je n'ai pas eue est là maintenant. J'ai de la colère, de la rancune. Elle ne dit rien, elle me regarde, les larmes coulent mais elle ne bouge pas.
" Je… Je… Je te jure… Je… "
" Mais parle, dit quelque chose, ça aussi, tu as toujours été incapable de le faire, incapable de tout. Ai au moins le courage de me regarder en face et de me dire la vérité, regarde-moi et dit-le-moi. "
Elle n'a pas de réaction, elle est paralysée, j'ai du la choquer. Du peu qu'elle connaît de moi, elle ne m'a jamais entendu gueuler comme ça ou alors trop bourrée pour s'en souvenir.
" Je… Je… Je te le jure, je ne le savais pas… Comment est-ce possible… Comment… Pourquoi… Oh mon Dieu… "
Ce visage… Elle a le même... Cette expression… De terreur… Elle est terrifiée…
" Oh mon Dieu… Non… Non… Non… " Elle porte ses mains jusqu'à sa bouche et toujours ce regard droit et terrifié.
" Maman ? " Je porte ma main jusqu'à son épaule pour avoir une réaction de sa part… Elle se jette sur moi et m'enlace. Elle me serre très fort, très très fort.
" Oh mon Dieu… Je suis désolée… Je ne le laisserai pas te toucher, je ne le laisserai pas t'approcher, je te le jure. "
" Tu n'étais pas au courant ? "
" Non… Non… Non… Ce n'est pas possible, non… non… pas possible… Non… "
Ma mère et moi en avons parlé après ça, je lui ai expliqué en détail ce qu'il s'était passé. Je lui ai parlé de beaucoup de choses puis elle m'a laissé. Claire est revenue, elle était partie durant tout le temps où ma mère et moi nous nous somme parlés. Elle est là, s'assied près de moi, je la serre fort, elle est là, je me sens bien, même dans un hôpital. Je m'endors dans ses bras. J'y suis tellement bien, en sécurité.
" Mademoiselle, vous avez de la visite. " Tiens, ce doit être Aude. Je me relève un peu. Et je souris, pour faire mine que je vais bien. Je m'attends vraiment à ce que ce soit Aude, j'aurais tellement voulu que ce soit Aude.
" Bonjour, ma chérie, j'espère que je ne te dérange pas, que tu vas bien. Je t'ai apporté des chocolats. Quand tu étais petite, tu adorais les choc… "
" Qu'est-ce que tu fous ici ? Qu'est-ce que tu en sais de mon enfance, tu l'as brisé, tu as tout brisé, pourquoi tu reviens, tu n'as rien à faire ici, tu n'es rien, tu es mort et enterré, tire-toi, casse-toi, meurt, mais ne revient pas me voir. "
" Pourquoi tu me fuis, pourquoi tu m'en veux, qu'ais-je fais ? Que t'ai-je fais de si mal pour que tu me haïsses autant " Ses yeux deviennent rouges, on dirait qu'il va pleurer.
" Qu'ai-je fais pour mériter cela. Que ma fille me souhaite la mort, qu'elle ne veuille plus entendre parler de moi, qu'ais-je fais. " Il pleure, il pleure vraiment.
" Si je t'ai blessé, si je t'ai fait quoi que ce soit, qu'il ne fallait pas, dit-le-moi, dit-moi, parle-moi, je suis là je t'écoute " Il s'est approché de moi.
" Ne me touche pas ! Ce que tu as fait ? Ce que tu as fait ? Tu ne te souviens pas ? Tu veux que je te rafraîchisse la mémoire, sale monstre. "
" Monstre ? "
" Bonjour Mademoiselle, excusez-moi de vous interrompre, voilà votre père "
" Ce n'est pas mon père, je n'ai pas de père, juste un monstre "
" Votre heu... Soit… il a donc été emprisonné, mais au court de son emprisonnement, il a eu un accident, votre… cet homme a perdu la mémoire. A l'heure d'aujourd'hui, seul vous et votre mère sont dans ses souvenirs. Je vous demanderais donc de rester calme et de ne pas trop le brusquer. "
Il chuchote : " monstre, je suis un monstre ? Qu'ais-je fais ? Que lui ais-je fais ? Oh mon Dieu que lui ais-je fais ? "
" Vous voulez dire qu'il est… Amnésique ? "
" Oui mademoiselle… "
" Vous me prévenez que maintenant ? Pourquoi je ne suis au courant que maintenant ? "
" Et bien une lettre expliquant son amnésie a été envoyée à votre domicile quand cela est arrivé et nous avons reçu un fax hier de l'hôpital qui suivait votre père car dans les cas comme celui là, tous les hôpitaux et les polices alentour reçoivent un coup de téléphone ou un fax décrivant la personne et enfin vous comprenez… "
" Vous vous foutez de moi ? Vous voulez dire qu'il a oublié ? Oublié qu'il a tué son bébé, qu'il a violé sa fille ? Oublier ça ? Non vous ne ferez pas croire… On n'oublie pas ce genre de choses, on n'oublie pas, c'est dans notre tête, ça nous ronge, on n'oublie pas. C'est impossible, on n'oublie pas. "
" Navré mademoiselle, je viens d'arriver, je ne pouvais vous transmettre l'information avant. "
" L'information ? Alors pour vous, l'homme qui a détruit la vie d'une famille entière n'est juste qu'un nombre sur un papier, une information, une information envoyée par fax pour vous prévenir qu'un dangereux psychopathe qui il y a 10 ans a laissé sa femme pour morte, a rigolé d'avoir tué le bébé dans le ventre de sa femme et a violé sa fille et qu'après a rigolé de toutes ces horreurs, que ce monstre revient dans sa ville, qu'il a été relâché, mais qu'en plus, il est amnésique donc qu'il n'est plus un danger pour personne mais que tous les hôpitaux et polices sont prévenus. Un monstre restera toujours un monstre. Cet homme peut bien être qui il veut, jamais je ne lui pardonnerai, même s'il ne s'en souvient pas. Ce n'est pas parce qu'il a oublié qu'il est lavé de ces horreurs. Parce que les victimes, elles n'oublieront jamais. Alors ne venez pas me dire qu'il est amnésique ou autre, c'est un monstre et rien n'y changera, ni son amnésie, ni rien d'autre. Ne pas ce souvenir, ne veux pas dire que ce qu'il s'est passé est effacé. Ce n'est pas une excuse. "
Claire venait de revenir, le médecin ne savait pas quoi dire. Claire est venue directement vers moi et s'est assise à mes côtés, me tenant la main. Je l'embrasse sur le front, comme je le fais à mon habitude. Le médecin commence à partir. Mon père ne bouge pas, il marmonne toujours des choses que je ne comprends pas. Le médecin revient pour dire à mon père de partir.
" Mais c'est ma fille, c'est ma fille, vous ne pouvez pas m'empêcher de voir ma fille. Oh, mais qui est-ce ? Une amie à toi ? Ta meilleure amie ? " Je sens Claire me serrer la main encore plus fort. Puis il se décide enfin à partir. Claire s'approche de moi et m'embrasse tendrement. Elle s'accoude contre le mur, je pose ma tête contre sa poitrine et je lui parle, je lui parle de tout, de ce que j'ai sur le cœur. Je vois mon père à la porte, il nous regarde.
" Excusez-moi, je ne voulais pas vous déranger je vous apporte du café, dis mon cœur "
" Ne m'appelle pas comme ça " " oh je suis désolé, Emilie, tu as le droit au café ? " " Oui… " " Ah d'accord " Il sourit content de nous avoir apporté du café. " J'hésite à bouger, je suis tellement bien entre les bras de Claire et pourtant je me relève. Je prends mon café " " Alors Emilie tu ne me présentes pas ? " " C'est Claire et… " " Oh Claire, c'est joli comme prénom. Et donc, tu es une amie de ma fille. Dis-moi Claire, tu as un petit copain ? Et ma fille, elle a un petit copain ? A votre âge et belle comme vous êtes, vous ne pouvez pas être célibataire. Je me trompe " " Non. " " Comment s'appellent-ils ? " " Christian, qu'est-ce que tu fais ici ? Je t'avais pourtant interdit de revenir ici. " " Jeanne, tu es là, tu savais que notre fille avait un petit ami, tu le connais ? Ils sont ensemble depuis longtemps ? Il est dans sa classe ? Il est gentil ? " Il sourit à ma mère, visiblement fier de lui annoncer que je ne suis pas célibataire. Je ne le reconnais pas, on dirait un enfant. " Ta " fille " sort depuis quelques mois avec quelqu'un mais ça ne te concerne pas, tu ne fais plus partie de cette famille, je t'interdis de l'appeler ta fille, ce n'est pas ta fille. " " Bien sur que si, ça me concerne, pourquoi dis-tu ça, c'est ma fille, un père reste un père quoi qu'il arrive, pourquoi vous êtes méchantes, qu'ais-je fais encore, j'ai dis quelque chose de mal ? " " Je suis avec Claire. " " Quoi ? Mais tu… Mais c'est… Mais c'est une fille… " " Oui, et ? " " Et rien, si tu es heureuse, c'est l'essentiel, je suis simplement surpris. Mais au moins aucun homme ne me prendra ma fille. Je suis heureux, si tu es heureuse. " " Non ça, c'est sûr, aucun homme ne me touche depuis ce soir là. J'ai sommeil, sortez. Non Claire, reste, s'il te plait " Ils sortent, seul Claire reste. Je la prends dans mes bras, elle se couche à mes côtés. On parle. On parle beaucoup. Ce soir je ne dormirai pas, une seule question restera en suspend : Comment pardonner l'impardonnable, même à son propre père ?
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MessageSujet: Re: Un amour comme les autres - Alexiel   Un amour comme les autres - Alexiel - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 21:02

Chapitre 29 - Réveil douloureux

J'ai eu le droit de dormir à l'hôpital cette nuit, enfin nous n'avons pas vraiment dormi, nous avons énormément parlé. Je comprends Emilie, toute la haine qu'elle éprouve pour cet homme. A vrai dire, moi aussi, je le hais, je le hais tant, tout ce mal qu'il lui a fait, pour le plaisir, en rire, en rire aux éclats. Non, comment se peut-il que ce monstre soit le même homme que celui que je voyais devant moi. Il me fait pitié. J'ai horreur de ça. Même entourée de monde, Emilie est terrifiée par lui et ce même si elle sait qu'il n'est pas dans la pièce, simplement dans le couloir. Je ne sais pas trop quoi faire. Il a l'air vraiment de ne se souvenir de rien, il est si calme, posé et doux, il est si… humain… Après que sa mère et cet homme soient sortis, Emilie s'est remise sur moi. Elle a pleuré, elle ne pouvait pas parler alors je l'ai simplement prise dans mes bras. Depuis quelques temps, je m'inquiète vraiment pour elle. Dès que l'on règle un problème, un autre plus grave survient. Depuis la mort de ma mère, tout s'enchaîne. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à elle. Pas un jour où je ne vais dans sa chambre, où j'y prends sa photo, me pose sur son lit et ne lui parle, pas un jour. Aujourd'hui aussi, j'irais, après être partie de l'hôpital. Décidément, cet hôpital, je le hais encore plus. Ce qui me réconforte un peu, c'est de voir Emilie et sa mère, elles vont se serrer les coudes maintenant. En fait, j'y pense, Aude n'est toujours pas venue voir Emilie. Pourtant, ça fait deux jours qu'elle est ici. Je décide de l'appeler. Je sors de l'hôpital n'ayant pas le droit aux portables dans l'enceinte du bâtiment.
" Allo… "
" Houlà, je te réveille ? "
" Non… "
" Aude, c'est Claire, ça va ? "
" Et toi ? "
" Il faut bien oui, je t'appelle pour te prévenir, qu'Emilie a fait un malaise et qu'elle est à l'hôpital. Je ne sais pas combien de temps ils la gardent, enfin pour un malaise, ils ne vont pas la garder longtemps, je pense. Et en fait, elle aimerait bien te voir et comme on ne t'a pas vue, j'ai pensais que tu n'avais pas été prévenue alors voilà, je te préviens. "
" Je le savais. La mère d'Emilie m'a appelée le soir même et ce n'est pas le malaise en lui-même qui fait qu'ils la gardent car normalement pour un malaise, on te garde en observation la nuit, au pire, mais sinon tu rentres chez toi, là ils la garde car ils connaissent la cause du malaise et la cause est psychologique. "
" Oh… Elle te l'a dit ça aussi… "
" Oui… Mais de toute façon, je ne peux pas venir, tu me demandes de revenir 10 ans en arrière, elle n'avait que 7 ans… Je ne pourrais pas… Le revoir… Je crois que je le tue… Je ne peux pas… Il ne faut pas me demander ça, je viendrais la voir quand il sera parti, mais surtout ne me demande pas de venir alors qu'il est là, j'ai vu ce qu'il a fait, j'ai vu, j'étais là, Claire, j'étais là et jamais je ne pourrais l'oublier. Encore aujourd'hui, ça me hante, j'essaie de l'oublier, alors de le revoir, je ne peux pas. Mais comment peuvent-ils l'avoir relâché, et en plus, lui laisser revoir sa fille… Qu'est-ce que je dis, ce n'est même pas sa fille, il ne mérite pas le titre de père. "
" Alors tu n'es pas au courant… "
" Au courant de quoi ? "
" Il est amnésique, il ne se souvient pas de ce qu'il a fait, il se souvient simplement de sa fille et de sa femme… "
" Amnésique ? Tu veux dire qu'il aurait tout oublié de ce soir là ? Tout oublier ? Impossible, on n'oublie pas ce genre de chose, c'est impossible, le plaisir qu'il y a pris… Ce n'est pas possible… "
" Et pourtant, je te jure que je ne te mens pas. Quand Emilie l'a traité de monstre, il s'est mis à bafouiller, puis Jeanne est arrivée et lui a hurlé dessus, lui demandant de partir, il s'est mis à pleurer, il ne comprenait pas pourquoi après toutes ces années séparé de sa famille, quand il revient enfin, elles le détestent, il pleurait, il pleurait vraiment… "
" Lui, pleurer ? Tu te fous de moi ? Un monstre, ça ne pleure pas… Bref, je ne reviendrais pas sur ma décision, je ne peux pas venir de toute façon, là, je pars quelques jours avec une amie, donc voilà, je passerais s'il est parti, quand je reviens ou je passerais alors qu'il ne sera pas là. Je ne veux pas, non je ne peux pas le croiser, c'est… impossible… Je ne veux pas revivre ça, tu comprends, rien que de le voir, me fera… Non je ne peux pas… Désolée, tu diras à Emilie que je pense beaucoup à elle, mais qu'elle me pardonne de ne pas pouvoir venir là voir alors qu'il est là. "
" Je comprends… Je lui dirais… "
" Non tu ne peux pas comprendre, Claire j'avais 11 ans… On est entrées dans l'appartement, Jeanne était couverte de sang, inerte par terre, je me suis précipitée dans la chambre et il… Il riait, il riait aux éclats, j'ai pris la première chose qui m'est venue…. Il m'a dit qu'il devait finir, qu'il avait encore quelque chose à faire, j'ai empoigné le couteau… Tu ne peux pas comprendre, tu ne peux pas… " Aude pleurait au téléphone…
" Aude, je suis désolée… Je ne voulais pas… Je suis… Désolée… "
" C'est pas grave, c'est moi qui me met dans des états pas possible… Je ne peux pas le revoir, tu vois après tous ça, je ne peux pas… Bon je te laisse, il faut que je passe chercher quelqu'un, je m'en vais dans quelques heures. Passe le bonjour à Jeanne et embrasse Emilie pour moi. Bye, bisous. Je vous aime "
" Bisous… "
Bip, bip, bip…
D'entendre ce que m'a dit Aude m'a bouleversée… Je monte dire à Emilie que je vais chez moi pour me laver, me changer, je reviendrais dans l'après midi. Je pars, je repense pendant tout le trajet à ce que m'a dit Aude, je ne peux décidément pas croire que cet homme est ce monstre… Je n'y arrive pas, et pourtant. Arrivée chez moi, je me dirige machinalement dans la chambre de ma mère. Johan n'est pas là ces jours-ci. Je vais lui raconte ce qu'il s'est passé… Mais la photo ne suffit pas, je prends le vélo, je monte au cimetière, je fais des écarts, je ne sais pas conduire. Je retiens mes larmes, je les retiens du mieux que je puisse. Arrivée devant la tombe, je m'écroule littéralement. Je pleure comme je n'ai pas pleuré depuis bien longtemps. Le cimetière est grand mais tout le monde doit m'entendre. Certaines personnes se retournent vers moi, d'autres s'approchent… On ne voit pas tous les jours une fille de 17 ans dans un cimetière, écroulée, en pleure à ne pouvoir respirer, alors les gens me regardent. Moi, je ne les vois pas puis je commence, entre deux sanglots, à lui parler. Je lui raconte tout, tout depuis le début. Du moment où j'ai appris pour son décès, à celui où j'ai appelé Emilie à l'hôtel, du changement de Johan, de Aude, de la mère alcoolique d'Emilie, de la tentative de suicide d'Emilie, du retour de son père, du frère qu'elle aurait du avoir, de l'hôpital, du notaire, des médecins, de l'école, des professeurs, de Jessica et Jeremy, de tout, je lui raconte tout, ce qui me soulage. Je vide mon sac, je vide mon cœur, ce poids qui me pesait tant, je soulage tout ça en l'extériorisant par les mots et les larmes. Je ne sais pas combien de temps je lui ai parlé. En longeant ce long chemin jusqu'à la sortie du cimetière, j'ai les yeux encore remplis de larmes. Mes yeux s'arrêtent sur une tombe " Ambroise NAU " " 1984 - Décembre 2004 " il avait 20 ans… Il est mort quelques jours avant noël… " Petit prince : L'immortalité née du souvenir, à jamais tu resteras dans nos mémoires " Il avait juste 20 ans, je ne sais pourquoi mais je me sens mal de voir cette tombe, remplie de fleurs, de mots… Il y a une photo de lui, il était très beau, très apprécié… Un type bien, parti trop vite… " Un accident et tu es parti, ne nous laissant que des yeux pour te pleurer et un cœur pour continuer de t'aimer " Il a eu un accident, je m'arrête et m'approche de la tombe. Un pot de fleur est tombé, je le redresse et y remet la terre. Les gens doivent y venir souvent, il est rempli de fleurs. Mais certaines sont sèches, je vais chercher de l'eau et me permets d'arroser les fleurs, un peu. Une jeune fille arrive vers moi.
" Bonjour, je ne vous connais pas, vous étiez une amie d'Ambroise ? "
" Non malheureusement, je ne l'ai pas connu, j'ai vu que le rosier était tombé alors je me suis permise de le remettre debout et d'arroser un peu les fleurs. Pardon je n'aurais pas du… "
" Si vous avez bien fait, vous savez, on ne vient plus beaucoup ici, on n'arrive pas à le surmonter, il était tellement gentil… Il ne méritait pas ça… "
" Personne ne mérite de mourir si jeune, surtout pas dans un accident… Il avait l'air d'un homme très bien, vous aviez de la chance de l'avoir. "
" Oh oui, il n'y avait pas plus gentil que lui, il rendait toujours des services, ouvrait sa porte aux gens dans le besoin, il souriait toujours, il rigolait, c'était un très bon vivant, il faisait la fête, mais ne buvait pas… Il était parfait… Oui parfait… " Les larmes sur ses joues n'en finissent plus de couler, j'aimerais la prendre dans mes bras, mais on ne prend pas les inconnues dans les bras, je passe simplement ma main sur son épaule.
" Je suis vraiment navrée mademoiselle… "
" Ce n'est rien… Merci d'avoir replacé les fleurs. En général, les gens venant ici ne s'attardent pas sur les tombes qui ne leur sont pas connues, et encore moins les jeunes… "
" Il faut croire que votre ami ne devait pas être comme tout le monde, pour que je m'y attarde, je vous souhaite bon courage pour la suite, au revoir… "
" Au revoir… Au fait, comment vous appelez-vous ? "
" Claire, et vous ? "
" Kelly… "
" Vous avez un joli prénom, et une chance énorme d'avoir rencontrer ce jeune homme. "
Je lui souris et pars. Cette fille ne devait pas être bien plus jeune que moi ou peut-être avait-elle le même âge que moi… Je ne sais pas… Je séchais mes larmes et retournais à l'hôpital, affronter le regard de l'homme qui avait, quelques heures avant, fait pleurer Aude. Rien qu'à l'annonciation de sa présence à des kilomètres d'elle…

© Le jeune homme du nom d'Ambroise dans le cimetière a réellement existé, je vous demanderai donc de respecter les écrits et de ne pas copier son nom ou son histoire. Merci pour lui.
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MessageSujet: Re: Un amour comme les autres - Alexiel   Un amour comme les autres - Alexiel - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 21:03

Chapitre 30 - Que faire ?

Je ne sais pas quoi faire. Aujourd'hui, je sors de l'hôpital, je ne sais vraiment pas quoi faire, pour mon père. Voilà, la pitié prend le pas sur la haine et je l'appelle mon père, ce n'est pas mon père. Il est toujours ce monstre d'il y a 10 ans, enfui et caché derrière son amnésie. Claire m'a raconté pour Aude, je la comprends, ça aurait été trop dur pour elle de le revoir. Je ne veux pas dormir à la maison ce soir, je ne veux pas le voir, je suis sur qu'il passera à la maison, je ne le veux pas. Je veux pouvoir réfléchir tranquillement sans le voir, vider mon esprit qui est rempli de trop de choses, pouvoir trier tout ça et enfin pouvoir prendre les bonnes décisions. Je ne veux pas aller chez Claire non plus, je veux vraiment être seule, je crois que j'en ai vraiment besoin. Je passerais chez elle ce soir pour lui dire que je pars quelques jours sans lui dire où. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas. J'espère qu'elle me comprendra. Je ne sais pas vraiment où aller, j'ai bien un peu d'argent de côté que j'ai gagné en travaillant mais pas tellement. Je me balade dans la rue, je déambule je lève les yeux au ciel, j'ai envie de m'envoler, d'être libre, de ne plus penser à tout ça. J'ai envie de pouvoir respirer. J'aimerais respirer de moi-même sans dépendre de quelqu'un, sans dépendre de Claire. J'arrive devant chez elle, je rentre, je crois que Johan rentre ce soir. Je lui explique que j'ai besoin de me retrouver seule, quelques jours pour me remettre les idées en place, que je ne peux rester à la maison, mon père sait où nous habitons, quand nous avons déménagé, l'adresse lui avait été envoyée. Elle me propose de rester chez elle, je refuse, j'ai besoin d'être seule, vraiment seule. Je crois qu'elle pense que je veux sous entendre que nous deux, c'est fini, mais je ne le veux pas. Je n'ai pas la force de parler plus longuement, je dois partir, je suis anéantie, je ne veux pas qu'elle me voie dans cet état. Je l'embrasse, lui dis que je l'appellerais, que je reviens bientôt, " Je ne veux pas que nous deux se finisse à cause de lui et c'est pour ça que je pars, pour pouvoir tout évacuer et quand je reviendrais, j'irais mieux, mais pour le moment il faut que je sois seule, vraiment seule. " Je monte au cimetière, je vais déposer des fleurs sur la tombe de Catherine. Je lui explique un peu ce qu'il se passe. Puis je repars. Mes yeux se figent sur une tombe. C'est un bébé, il est mort à 2 mois. C'était un petit garçon. Un petit frère. Mon petit frère. Les larmes coulent. Je cours sortir de cet enfer. Je cours, je ne sais où. Mes jambes me portent, je ne sais pas où je vais, je ne regarde pas. J'arrive devant des bâtiments. Des immeubles, mon immeuble. L'immeuble de mon enfance. Je m'approche et je monte. J'habitais au 4e étage, il y a toujours cet ascenseur d'une couleur bleu très foncé, j'en avais peur. J'en ai toujours eu peur. Je prends les escaliers, je monte au 4ème étage, à mon appartement. [Appartement 412 ; Nom :] Il n'est pas habité. Une vieille dame sort.
" Que faites-vous ici. Vous êtes la nouvelle locataire ? Vous savez les gens n'y restent pas longtemps ici, vous êtes bien jeune mademoiselle. "
J'hésite à lui dire qui je suis, cette vieille dame, je me souviens d'elle. Elle habitait plus bas. Quand on jouait sur la place, elle nous donnait des bonbons mais des fois, quand les grands nous embêtaient, elle sortait son balai. Je me souviens des histoires qu'elle nous racontait, devant un bon chocolat chaud avec biscuits et bonbons. Elle n'avait pas d'enfants, son mari était mort, nous étions les seules personnes qui l'écoutaient, Aude et moi. Deux enfants… Pas bien grandes, mais nous l'adorions. Je décide de taire mon identité et de me renseigner un peu.
" Bonjour, puis-je vous poser une question ? "
" Bien sur, allez-y "
" Pourquoi les locataires ne restent pas. L'appartement est-il en mauvais état ? "
" Oh non, vous pensez bien mademoiselle, les appartements sont en bon état, mais celui-là a une histoire particulière. Tous les locataires d'il y a plus de 10 ans sont au courant. "
" Une histoire particulière ? "
" C'est une histoire un peu longue, vous avez un peu de temps ? Si vous voulez, je vous la raconte autour d'une bonne tasse de chocolat chaud et de petits biscuits. "
" Avec plaisir " je lui souris, je vais me remémorer le peu de bons souvenirs que j'ai ici.
" Vous savez, la première locataire de l'appartement 412 venait souvent prendre un chocolat chaud avec des biscuits, elle était tellement adorable. Alala, pauvre petite, je vous jure, elle en a bavé. Je n'ai plus l'habitude de recevoir des jeunes gens. Vous aimez le chocolat chaud ? "
" Oui merci, ça me rappellera mon enfance, mais dites m'en plus sur cette histoire. Que s'est-il passé ? "
" Et bien, vous savez, à l'époque, je vivais deux étages plus bas mais j'ai su toute l'histoire, la police est venue. Il y avait une famille qui vivait ici. Il y a 10 ans. Un couple avec une petite fille, la femme attendait un bébé, un garçon, je crois. Un soir, le père est rentré, il avait vraiment trop bu, il a tué le bébé, tabassé sa femme et violé sa fille. A ce qu'il parait, il en riait, ça l'amusait. Si Madame Fanel et sa fille n'étaient pas arrivées à temps, la petite fille serait morte. Son père l'aurait tuée. Finalement, il a été emprisonné puis la mère et la fille ont déménagé dans une maison. Et depuis, quand les nouveaux locataires emménagent, ils n'arrivent pas à y rester. L'histoire leur fait tellement de mal qu'ils préfèrent déménager très vite. Je les comprends parfaitement. Vous savez les loyers ont énormément baissé ici, alors il y a beaucoup de demandes, mais cette histoire les fait fuir. Je me demande ce que la petite fille est devenue, elle était si gentille, j'aimerais tellement la revoir. J'espère que c'est devenu une fille bien. Pas comme ces jeunes qui fument et boivent à longueur de journée. Enfin bon. Cette petite alors, ce qu'elle a vécu est horrible. D'en parler me ramène 10 ans en arrière, j'espère qu'elle va bien. Vous voulez toujours visiter l'appartement ? Le concierge me laisse les clés, je suis un peu la seconde concierge, vous savez, je connais tout le monde ici, je vous fais visiter ? "
" Merci pour les gâteaux et le chocolat chaud, il est très bon, aussi bon que dans mes souvenirs. L'appartement, je le connais par cœur, malheureusement. J'espère que de voir comment je suis devenue ne vous déçoit pas. "
" Oh mon Dieu, Emilie ? Mais pourquoi ne me l'as-tu pas dis tout de suite, je suis tellement heureuse de te revoir, saine et sauve. Oh ! Mais regarde-toi, tu es magnifique, oh ma petite Emilie. Bien sur que non tu ne me déçois pas. "
Elle m'a prise dans ses bras, elle s'est mise à pleurer.
" Je voudrais vous demander un service. J'aimerais retourner dans cet appartement mais seule, je voudrais y dormir cette nuit. "
" Je… Normalement je n'ai pas le droit, tu sais. Je… Puis ce n'est pas sain tout ça, de remémorer les mauvais souvenirs comme ça. Le concierge est parti pour 15 jours minimum. Sa première fille va accoucher, alors bon, écoute cela restera entre nous, mais s'il y a quoi que ce soit, je suis à côté, ça ne m'enchante pas trop de te laisser seule dans cet appartement mais quelque chose me dit que tu as quelque chose à aller y trouver. Cela restera entre nous, je n'en ai normalement pas le droit. "
" Oui je le sais. Seulement, mon père est revenu et j'ai besoin de faire le point sur ma vie. Et je dois le faire là où ma vie à basculé, c'est-à-dire ici. Je vous payerai les 15 jours. Merci. "
Je rentre dans cet appartement, le couloir, la cuisine à droite, le salon en face, les chambres à gauche. Je me dirige directement dans mon ancienne chambre. Il n'y a plus rien, c'est vide, tout est vide. Le papier peint est pourtant toujours le même. Je regarde partout dans cette chambre qui fut mon enfer. Je tourne et retourne. Je pleure, je pleure comme jamais. Je tombe par terre à force de tourner. Je continue de pleurer. Tout me revient en tête, des choses que j'avais oubliées, des choses que je n'aurais jamais pu imaginer et qui pourtant se sont passées. Je me couche sur le sol, je m'assoupis. Tout est noir, il n'y a plus aucun son.
Le réveil est un peu dur, je me relève. Mon lit est là, mon armoire, cette grande armoire blanche. Je l'ouvre, mes affaires sont toutes là, ma mère mettait un gros sac bleu marine tout en haut. Il y avait toutes mes affaires de bébé. Le sac est à la même place. Mon tapis est toujours là. C'était la maman d'Aude qui me l'avait offert quand on avait fait une journée à la fête foraine. C'était mon tapis à moi avec le Roi Lion dessus. Il y a les photos sur le mur. A gauche de la porte d'entrée, un grand cadre avec une photo de ma maman, mon papa et moi. Il me tient dans ses bras, on sourit tous les trois, on est heureux. A ce moment là, on ne savait pas encore que sur la photo, nous étions en fait quatre, mon petit frère se cachait dans le ventre de maman qu'il ne quittera jamais. Il y a aussi une photo d'Aude. Et une de moi bébé. Il y a mon bureau avec mes pastelles, mes crayons de couleur. Mon dessin que je n'ai pas eu le temps de finir. J'avais dessiné ma maman, mon papa, mon petit frère et moi dans le parc. On était tous heureux. Ca aurait du être comme ça. Rien n'aurait jamais du se passer. J'ai besoin de manger, mon ventre réclame. Il faut que j'aille acheter un peu à manger. J'espère que la petite épicerie est toujours là. Je descends, je ne veux croiser personne que j'ai connu dans mon passé. J'achète des choses qui peuvent tenir au moins 15 jours. Je ne veux plus en sortir, il faut que j'exorcise tout ça et, pour cela, il faut que j'y sois totalement. La vieille dame m'a mis l'électricité et l'eau, le frigo est toujours là. Il n'a pas changé. Je charge les courses dedans, pose sur la table mes cigarettes. Je ne fumais pratiquement plus, là, l'envie me revient. Je n'ai pas fais toutes les pièces, seulement la cuisine et ma chambre. Ainsi que le couloir. Ce couloir qui a abrité la vie ainsi que la mort de mon petit frère. Ce couloir qui a tout vu, tout entendu, mais qui est resté muet et intact. Ce couloir qui nous plonge lentement dans un souvenir qui ronge et qui nous ramène vers notre mort, vers ma mort. La mort de la petite fille que j'étais il y a dix ans. De ma chambre, j'entendais tout, quand mes parents s'engueulaient dans le couloir, que mon père avait un peu trop bu et que ma mère lui disait que c'était la dernière fois, que s'il continuait, il retrouverait ses affaires dehors avant même qu'il ne s'en rende compte. Je me souviens maintenant. Beaucoup de choses me reviennent en tête. Beaucoup de choses qui font que j'aurais du prévoir. Prévoir qu'un jour, ça finirait mal. Je ne sais quoi faire.
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MessageSujet: Re: Un amour comme les autres - Alexiel   Un amour comme les autres - Alexiel - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 21:03

Chapitre 31 - Sans nouvelles

Voilà près d'une semaine qu'elle est partie, une semaine que je n'ai aucune nouvelle. Une semaine d'attente et de questions. Une semaine insupportable. Je ne comprends pas pourquoi elle a voulu partir, sans me dire où, sans me donner de détails, sans rien me dire. Elle aurait pu m'expliquer mais elle ne l'a pas fait, je ne sais pas comment la joindre. J'ai bien essayé son portable en vain, il est coupé. Elle me manque, je n'en peux plus de cette attente, à savoir si j'en ai encore le droit. Elle a peut-être rencontré quelqu'un d'autre. Peut-être qu'elle ne trouvait pas de moyen de me dire qu'elle ne m'aimait pas, que nous deux, c'était fini. Peut-être qu'elle se jouait de moi et qu'elle n'en avait rien à foutre, peut-être, oui peut-être… Je suis allée voir Jessica, savoir si elle avait des nouvelles, mais non. Alors voyant que j'allais mal, elle m'a demandé ce qui n'allait pas et m'a dit que si j'avais besoin, elle était là, je lui ai tout raconté de mes doutes. Jessica était plus ou moins au courant pour le père d'Emilie. Je n'ai pas étendu le sujet, je lui ai dit le strict minimum sur cette histoire. Mais pour moi, je lui ai tout dit, les questions qui fusent, les doutes, les craintes, les inquiétudes, tout. Elle m'a dit de ne pas m'en faire, Emilie est vraiment amoureuse de moi, elle sait ce que c'est et Emilie est vraiment amoureuse. Quelque part, ça me rassure mais de l'autre non. Jessica a compris que la seule personne qui pourrait me rassurer sur les sentiments d'Emilie envers moi, c'est elle-même. J'avoue qu'au début, quand j'étais avec Emilie, j'avais peur, peur de tout, de tout le monde, qu'on me juge, que je me fasse insulter, pire, qu'ils s'en prennent à nous. Peur de leurs regards, que les gens changent quand ils sont avec nous, qu'ils nous dévisagent, qu'ils soient méchants, qu'on nous évite. Mais en fait non. Aude n'a pas changé, bien que je ne la connaissais pas avant. Jessica est très calme et adore toujours autant Emilie, voir même un peu plus, un peu trop. Mon frère ayant radicalement changé, ça ne lui déplait pas, mais de toute façon, il le croit depuis quelques temps déjà, avant même que nous sortions ensemble, il le pensait déjà. Je ne sais pas ce que ma mère en aurait pensé. Elle m'a dit que quoi qu'il se passe, elle serait toujours fière de moi, alors pour ça aussi, elle doit être fière de moi, je ne sais pas. Je l'espère, je le crois, j'en suis persuadée. Mes copines du lycée, je ne les vois plus trop, j'avais fait mon trimestre au lycée, mais depuis ma mère, je n'y vais pratiquement plus, elles ne posent pas de questions, de toute façon, je n'y répondrais pas, alors bon. Elles voient cependant qu'Emilie vient me chercher parfois au lycée, qu'on est souvent ensemble, que je parle beaucoup d'elle, qu'on s'appelle tout le temps. Certaines ont bien essayé de savoir, les commères du lycée, mais Emilie est ma meilleure amie depuis quatre ans alors elles ont lâché l'affaire. En parlant de lycée, je devrais y aller, ça me changera un peu les idées. J'arrive au lycée, comme toujours pile au moment où ça sonne, je cours dans les couloirs hop ! Arrivée de justesse, le prof n'est pas là.
" Tiens, tu es là toi ? "
" Oui, et alors ? Ca te pose un problème ? "
" Tu viens un peu quand ça t'arrange, à faire le pitre en courant dans les couloirs. J'ai appris que tu étais une sale petite guinasse, avec ta chère meilleure amie. D'ailleurs, je vous ai vu, vous avez fait un scandale parce qu'un homme a demandé l'heure à ta chérie et toi tu l'as insulté, il a été jeté comme un malpropre. C'est vous qui auriez du être jetées. Je crois que c'était son père en plus, elle a fait semblant de l'ignorer, vous êtes vraiment à part, vous les homos. J'aurais honte d'être comme vous… "
" Qu'est-ce que tu parles, tu ne connais rien à l'histoire, tu n'y connais rien, tu n'y étais pas, tu ne peux pas savoir ce qu'elle a vécu, ne parle pas de choses que tu ne connais pas, tu n'y étais pas, ne parle pas. "
" Ha, je vois, je ne connais pas, mais toi non plus, tu n'y étais pas, oh non toi tu n'y étais pas. Elle ne te connaissait pas. Qu'en sais-tu après tout, toi non plus, tu n'y étais pas, alors n'en parle pas. Arrête de t'inventer une vie, ta mère est morte mais le monde ne tourne pas autour de toi, arrête de mentir, alors comme ça, tu as une amie qui est super riche, qui a la vingtaine et qui vous a emmené sur un coup de tête en vacances dans une superbe maison. Puis, quoi encore, je l'ai su, vous étiez à l'hôpital parce que ta, ta " copine " a voulu se suicider. Elle aurait mieux fait de crever, ça aurait fait une lesbienne en moins ici "
" PAFFFF " La gifle est partie toute seule, je n'ai pas pu retenir mon bras.
Les larmes coulent mais je n'ai pas de sanglots. En fait, je veux me venger et cherche ma vengeance contre cette petite pétasse. Et savoir qui lui a raconté l'histoire. Mon portable sonne. Je regarde, espérant que c'est Emilie, non c'est un inconnu. Je ne réponds pas, j'éteins mon portable. Plus personne ne parle.
" Alors, tu n'as plus rien à dire ? Parce que tu sais que j'ai raison. C'est pour ça, tu ne dis rien, tu me gifles, c'est ton seul moyen de défense. Tu sais, tu peux en raconter à qui tu veux des bobards, mais celui-là, il était gros. Ta copine, la pétasse qui est si riche et si forte que ça, elle est où ? Hein ? "
" Juste derrière toi. Pour ta gouverne, la pétasse est vraiment riche et vraiment forte mais surtout vraiment en colère, alors tu sais ce qu'elle te dit la pétasse ? Soit tu laisses Claire tranquille, soit la pétasse, elle te met son poing dans la gueule, dégage gamine. "
Elle commence à partir, visiblement Aude fait peur.
" J'en parlerais à mon père, ça ne se passera pas comme ça "
" Tu veux que j'appelle le mien qu'on rigole ? Le père de la pétasse est ministre et sa mère est avocate, on l'appelle ? "
Elle marmonne mais part, le pas pressé. Aude me dit de descendre avec elle. Elle ne veut pas d'ennuis, elle est dans une salle de classe. Le prof est absent mais elle n'a pas le droit d'être ici. On descend donc à sa voiture. De là, on parle du père d'Emilie, de sa mère, d'Aude elle-même, d'Emilie. On part en voiture, on doit se changer les idées et continuer à parler mais pas ici, ça parle trop. Une semaine et toujours sans nouvelles… Elle me manque…
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MessageSujet: Re: Un amour comme les autres - Alexiel   Un amour comme les autres - Alexiel - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 21:04

Chapitre 32 - Confinement volontaire et mauvais souvenirs

Je ne sais depuis combien de temps je suis là, à attendre, assise dans ma chambre dans un recoin du mur, à me remémorer la scène, la scène de ce fameux soir, à trouver une issue qui n'existe probablement pas, à essayer de refaire un passé enfui au plus profond de moi, un passé qui n'aurait probablement pas dû ressurgir mais qui pourtant est avec moi, aujourd'hui. De part et d'autre de l'appartement, dans les murs, les plafonds, la tapisserie, la moquette, le carrelage, c'est plus qu'un simple souvenir d'enfance, c'est le début et l'arrêt de ma vie qui sont inscrits à jamais dans cet appartement. Je n'ai plus la notion du temps. Quand je ne suis pas submergée par les larmes ou les souvenirs et les flashbacks, je fume une cigarette. Je mange très peu, j'ai peut-être maigri, qui sait, moi en tout cas, je n'en sais rien. Je n'aime pas particulièrement les miroirs, depuis que je suis ici, je ne me suis pas regardée une seule fois dedans, ni même pesée, je n'ai pas beaucoup mangé, n'ayant pas d'appétit. J'ai la musique, j'ai l'appartement, j'ai ma tête, mes souvenirs. Souvenirs encore flous et encrés très loin dans ma mémoire. Je passe encore la journée et la soirée à revivre inlassablement la même scène, cette scène où je n'ai et n'aurais rien pu faire. Je n'ai cependant plus de larmes. Je me dirige dans la cuisine et là, je me mets à fredonner une chanson. Je connais cet air, cette chanson, je la connais. Ma mère la jouait au piano et m'apprenait à en jouer. J'avais continué, quelques années après, à jouer du piano. Toujours la même chanson. Cet air qui me revient dans la tête. Après ce confinement au sein de ma tête, de mes souvenirs, j'ai une envie soudaine d'aller à l'église. L'église du village, ils avaient un piano, j'ai envie de jouer, de rejouer cet air, cette chanson. Etant petite, je me souviens que les grands en jouaient. Puis, il faut que je sorte, je n'ai plus ni cigarettes, ni boissons. Alors, je me dirige vers l'église. Elle n'est pas bien loin, à quelques rues d'ici. Je m'en souviens, je passais souvent par cette petite rue, les mêmes boutiques fermées depuis trop longtemps, les mêmes grilles, les mêmes appartements au dessus, la même place, la même fontaine. En fait, plus j'avance dans cette rue, plus je me rends compte qu'en fin de compte, rien n'a changé. La même place sur laquelle je jouais avant… oui avant…Car après, il m'était impossible de jouer. J'arrive sur cette place où il y a l'église. Elle n'a pas bougé, restée comme dans mes souvenirs. J'hésite un court instant à entrer. Je n'y vais plus depuis… oui… C'est là que j'allais demander à Dieu de bien vouloir faire que mes parents ne se disputent plus, c'est là aussi où je suis venue dire à ce Dieu que je l'aimais parce qu'il m'avait offert un petit frère encore dans le ventre de ma mère. C'est aussi ce Dieu que j'ai maudit toutes ces années, de m'avoir ôté ce petit frère qui n'a jamais vu le jour, ce Dieu qui m'a fait endurer tout ça, ce Dieu que j'ai haï… Que je hais encore aujourd'hui. Ce Dieu en qui je ne crois plus depuis ce soir là. Et qui n'a jamais répondu à aucun de mes appels. Finalement, j'y entre quand même. Ces grandes portes en bois sont toujours aussi lourdes. Il n'y a personne. Les yeux levés au ciel, je contemple le plafond, fait de verres colorés. Puis je m'avance vers la salle où il y avait, jadis, le piano. Ce n'était pas un de ces beaux pianos noirs, ou blancs à queue que l'on voit à la télé. Non, c'était un petit piano droit. Je regarde autour de moi, toujours personne. Je m'assois sur le tabouret du piano. J'ose à peine le toucher. De mes doigts, je l'effleure maladroitement. Le bois est lisse. Puis mes mains s'égarent sur les touches du piano. Je commence à essayer une note puis une autre. Je joue cet air qui ne me quittait plus depuis ce matin, il me revient au fur et à mesure que je joue. Je me revois assise à ce même endroit, quelques années plus tôt, avec ma mère à côté de moi, cette femme que j'admirais encore qui m'apprenait à jouer un bout de ce morceau qui, aujourd'hui, dix ans après, est complet. J'avais, à l'époque, beaucoup d'admiration pour cette femme que j'appelais ma mère. Elle été parfaite. En plus d'avoir un travail, d'être présente à la maison pour moi, de jouer divinement bien du piano, elle était aussi très belle. Oui pour moi, elle était parfaite. J'avais une famille parfaite, une vie parfaite qui a basculé dans le cauchemar, dans l'enfer le plus total. Toujours sur le piano, je joue le morceau en boucle. Peut-être une heure, peut-être deux, je ne sais pas, je n'ai plus la notion du temps. Quelqu'un arrive. C'est sœur Clarence. Je me cache derrière un des piliers de la salle. Elle ne m'a sûrement pas vue… Simplement entendue. Je sors, je vais m'acheter les cigarettes et je retourne à l'appartement. Je mets la musique, et m'enferme dans la chambre. Dans ma chambre. Je m'endors rapidement, les souvenirs n'ont pas eu le temps de venir me torturer pendant que j'étais éveillée. Réveillée en sursaut par un cauchemar, je vais machinalement dans la salle de bain. Tombant nez à nez avec moi-même. Devant un miroir. C'est la première fois depuis mon séjour ici que je me vois, j'avoue que je me fais peur, c'est bizarre, j'ai peur de moi, peur de mon reflet… Peur de ce que je pourrais trouver… Que le miroir révèle une partie de moi que je ne veux pas connaître. Je prends le miroir à deux mains, il était pendu au mur, comme un vulgaire cadre à photo. Je le prends à pleines mains et tout en continuant de le serrer, le casse sur le mur. Le tour du cadre du miroir me reste dans les doigts mais le miroir est cassé en mille morceaux. Je continue de regarder l'endroit où était posé le miroir quelques secondes auparavant. Puis je repars, comme si rien ne s'était passé. Je marche sur les bouts de verres coupants, ils me lacèrent les pieds, mais je ne sens rien. Je retourne dans le couloir. Le bruit du miroir, c'est le même bruit que les bouteilles fracassées contre les murs. Je passe ce couloir et me fige. Mon père est là, sa bouteille à la main. Ma mère par terre, enceinte, il crie, il lui crie de se taire, qu'il nous tuera et qu'elle verrait tout, qu'elle payera. Il lance la bouteille, elle s'explose contre le mur, je sursaute. J'ai le même réflexe qu'avant, je me précipite dans ma chambre. Recroquevillée sur moi, les mains sur les oreilles, je fredonne l'air du piano pour ne plus entendre les cris et le reste. A l'époque, je ne savais pas comment ça allait se passer. Maintenant, je le sais, mais la petite fille en moi ne peut s'empêcher de faire la même erreur, encore et toujours. Les mêmes réflexes, je reviens car je comprends que quelque chose ne va pas, ils se sont déjà engueulés mais pas comme ça. Cette fois, c'est différent. Oh oui, oh combien différent, je n'aurais jamais pu imaginer. Je sors de la chambre mais me cache derrière la porte du placard situé un peu plus devant. Je les regarde et me mets à pleurer. Je veux qu'ils arrêtent. Je me précipite sur ma mère pour essayer de l'aider. Mes efforts seront soldés par un échec et mon père me frappera. La scène, je la vois du couloir derrière la porte du placard et je ne peux m'empêcher de contempler en boucle chacun de mes échecs. Je me sens morte à l'intérieur, je n'arrive pas à me remettre sur pieds. Depuis qu'il est revenu, je ne sais plus quoi faire. Je suis déboussolée, l'enfant de 7 ans ne peut encaisser tout ça mais celle de 17 ans, non plus. Je ne sais quoi faire… Figée dans un monde qui bouge, je suis morte il y a 10 ans, je suis revenue à cette endroit où il m'a tuée.
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MessageSujet: Re: Un amour comme les autres - Alexiel   Un amour comme les autres - Alexiel - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 21:05

Chapitre 33 - Aparté

A force de trop vivre dans le passé, il nous détruit, nous anéantit, nous tue. Mais Emilie, elle, a réussi à vivre malgré tout avec ça. Peu de personnes ont son courage et sa force. Malgré tout ce qu'elle subit, elle arrive encore à montrer de l'espoir, de la joie de vivre et à la transmettre, à montrer que la vie est belle, même si elle ne le pense pas. Malgré tout, on y croit, on y croit et on en veut encore. Mais seulement si elle est là. Parce que c'est elle qui nous l'apprend. Oui elle nous apprend la vie. Une vie belle, une vie avec des petits écarts, une vie qui est parfois un peu déroutante, mais Emilie nous remet sur le droit chemin. Si on est perdu, elle est là. Si on est au fond du gouffre, elle nous tend la main et nous aide petit à petit à remonter. Et pourtant… Oui, tout ça pour dire que malgré tout ce qu'elle fait pour les autres, elle ne va pas bien et elle est mal, elle n'aime pas la vie. Elle n'aime pas la vie. Moi je hais cette phrase.
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MessageSujet: Re: Un amour comme les autres - Alexiel   Un amour comme les autres - Alexiel - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 21:07

Chapitre 34 - Dis, quel prénom veux-tu ?

Je n'en peux plus, je n'en peux plus. Je suis las de tout ça. Je ne trouve pas de solution. Il n'y en a peut-être pas. Peut-être que tout est de ma faute. Peut-être… J'ai mérité tout ça, sinon, pourquoi j'aurais à subir ça ? Pourquoi il est revenu ? Pourquoi elle change ? Pourquoi elle m'aime ? Pourquoi je l'aime ? Pourquoi une fille ? Pourquoi je ne suis pas comme tout le monde ? Pourquoi j'ai toujours de longues manches pour cacher les cicatrices laissées au fil des années par un cutter trop longtemps utilisé ? Pourquoi j'ai commencé par le poignet puis je remontais pour faire le haut du bras ? Parce que ça se remarquait. Pourquoi j'ai eu à subir tout ça ? Est-ce que je le mérite ? Est-ce tout de ma faute ? Pourquoi je suis ici ? Où suis-je ? Et d'abord qui suis-je ? Oui qui suis-je ? J'ai la tête dans les mains, je n'ose me lever, je n'ose bouger, je suis figée… Figée dans un passé sans solution qui me retient et me fait mal.

Retour une semaine avant avec Aude et Claire

" Voilà je ne vais pas y aller par quatre chemins. Mais avant, ta copine de classe, si quand je te ramène elle sort de ton lycée, je lui montrerai comment frappent les riches pétasses. Donc j'allais te dire que je crois savoir où se trouve Emilie et… "
" Quoi ? Elle est où ? Chez qui ? Elle va bien ? Tu l'as vu ? Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ? Elle t'a appelé ? Elle revient bientôt ? Comment elle va ? Réponds-moi !!! "
" Je ne sais pas, je sais simplement où elle est. Elle a l'appartement jusqu'à la fin de la semaine. Si d'ici là personne n'a de nouvelle. Je vais la chercher. Mais j'aimerais que tu m'accompagnes. Au cas où je n'arrive pas à la résonner. "
" Résonner ? Résonner de quoi ? Elle n'est pas folle tout de même. Mais pourquoi tu veux attendre une semaine si tu sais où elle est ? "
" Je veux respecter son choix et il était de rester là bas sans nous le dire. Je pense que tu comprendras quand nous y serons. Tu me suis oui ou non ? "
" Oui, bien sur, même pas la peine de me demander. "

Retour au présent

Allongée sur le sol, je broie encore du noir, comme toujours depuis que je suis ici. Je n'arrive pas à trouver la sortie, il n'y en a peut-être pas. Je suis condamnée. Oui, je suis peut-être condamnée à mourir une seconde fois ici. Peut-être… Sûrement… Destinée à vivre et mourir ici, tout comme lui. Si je pouvais mourir, je ne souffrirais plus, j'aurais toutes les réponses que je veux, j'aurais la paix, je pourrais retrouver mon petit frère, le connaître, être avec lui pour toujours. Si je pouvais mourir, je pourrais encore peut-être vivre. Sûrement…
Je suis tellement absorbée dans mes pensées et dans mes questions que je n'entends pas que la porte s'est ouverte et que quelqu'un est entré.
J'hésite encore. Non, la fenêtre, le 4eme étage, ce n'est pas assez haut. Les cachets, oui j'ai acheté des cachets. Non l'aspirine, je n'irais pas loin avec. J'ai des couteaux, mes cutters. Je déambule jusqu'au carton où sont entreposés dessus mes cutters. Puis j'ai de l'alcool à côté de moi. Alors, je bois une gorgée puis j'enfonce le cutter, ça saigne beaucoup, j'ai du toucher une grosse veine. Pas de gants, pas de serviettes, le sang coule à flot. Oui, pars, ne reste pas en moi. Il est rouge, j'aurais cru qu'il serait noir. Ce n'est pas grave. Une autre gorgée, une autre veine éclate sous le cutter. Tiens, ça me rappelle quelque chose. Oh et puis à quoi bon. Puisque de toute façon. De toute façon, je n'aurais jamais pu la rendre heureuse. Puis elle ne m'aurait pas aimé si elle m'avait vu comme ça. A quoi bon, elle me laissera, comme ils m'ont tous laissés. Puis moi aussi. Alors autant en finir. Ils ne me pleureront pas. Ils penseront que je suis simplement partie quelques temps en voyage, peut-être que je reviendrais, bientôt. Peut-être qu'ils penseront que j'ai fuis. Mais je ne fuis pas. Je vais mourir, pour pouvoir vivre la vie que je n'ai pas réussi à trouver sur terre. Une vie avec mon petit frère. Tiens, il faut que je lui trouve un nom. Oui, un joli nom pour le plus beau des petits frères. Je ne me souviens pas que maman ait choisi un prénom. Dis, tu te souviens toi ? Tu t'en souviens du prénom que maman t'avait donné ? Tu aimerais t'appeler comment ? Ne t'inquiète pas, je serais bientôt avec toi mais avant, il faut que je trouve ton prénom. Dis, comment tu aimerais t'appeler ? Tu as une idée ? Moi je sombre, je ne m'en souviens pas.
" ARRRREEEEEETTTTTTTTTTTTTEEEEEEEEEEEEE FAIS PAS CA, LACHEEE-LEEEE, LACHE CE COUTEAU… "
Tiens, tu entends toi ? Y'a une voix qui crie. A ton avis, c'est maman qui est en colère contre nous ? On est parti trop vite, c'est pour ça. Tu crois qu'elle va nous faire quoi à manger ce soir ? Et puis peu importe, on aime tout.
A ce moment là, j'étais complètement déconnectée de la réalité et pourtant, je l'ai entendue me dire de lâcher ce couteau. Je croyais parler à mon frère. Je croyais à la vie que j'avais tant désirée. Mais que je n'aurais jamais. Mais à ce moment là, je ne le savais pas.
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MessageSujet: Re: Un amour comme les autres - Alexiel   Un amour comme les autres - Alexiel - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 21:08

Chapitre 35 - Arrête, je t'en pris arrête…

" ARRRREEEEEETTTTTTTTTTTTTEEEEEEEEEEEEE FAIS PAS CA, LACHEEE-LEEEE, LACHE CE COUTEAU… "
Tétanisée devant ce spectacle, je la voyais se mutiler devant moi, les yeux au ciel, elle parlait à ce petit frère qu'elle n'avait plus. Comme s'il était là. Les yeux remplis de larmes, je restais figée à la regarder, je n'aurais jamais pu imaginer la voir un jour comme ça. Jamais… La douleur trop longtemps gardée est sortie, mais ce n'est plus la même personne. Elle a voulu être forte devant nous mais elle était encore plus anéantie qu'il y a 10 ans. Elle voulait que son père souffre de ce qu'il a fait. Mais comment peut-on souffrir d'une chose dont on ne se souvient pas ? La réponse est simple, on ne le peut pas. Et qu'il vienne la voir, avec un sourire et cette innocence dans ses paroles et dans son regard.
Aude se précipite sur elle, lui prend les poignets et lui ôte les couteaux, cutters et autres objets coupants dispersés ça et là autour d'elle.
" Arrête, je t'en prie, arrête, ne fais pas ça, Emilie, je t'en supplie, arrête "
Toujours en lui tenant les mains, Aude serrait Emilie contre elle, elle pleurait.
" Je t'en prie… Arrête… Arrête… "
Emilie ne semblait pas être là, comme absente. Ce n'était juste qu'une enveloppe charnelle, vide. Notre Emilie n'était plus là. Mais où était-elle donc ? Était-elle déjà montée là haut avec son petit frère ? Je ne sais pas pourquoi mais aucune réaction ne venait. Je regardais Aude serrer Emilie plus du fort qu'elle le pouvait dans ses bras, lui criant d'arrêter, mais moi, devant cette porte, je ne pouvais pas bouger, ni même parler. Je regardais cette jeune fille, cherchant en elle celle que j'aimais. Mais je ne la trouvais nulle part. Elle ne répondait plus, elle était absente. Comme il n'y a pas si longtemps dans la voiture.
Emilie se mit à fredonner une chanson. Visiblement, Aude connaissait cet air, il avait un rapport avec le petit frère d'Emilie…
" NON, jamais je ne te laisserais partir, tu m'entends jamais, tu n'iras pas le rejoindre, arrête tout de suite, arrête, reviens. "
Aude s'était mise devant Emilie, la secouait comme si elle allait reprendre conscience, sans succès…
" Lalalala-Lalalala "
" Reviens, Reviens, il est mort, il n'est plus là, nous si, on est vivantes, vis pour lui, ne meurs pas, reviens, Claire a besoin de toi… Ta mère a besoin de toi… Reviens-nous… Reviens-moi… J'ai besoin de toi… "
Je ne sais pas où était Emilie mais les paroles d'Aude ne l'atteignaient pas. J'essayais, j'essayais vraiment, mais aucun son ne voulait sortir de ma bouche.
" Emilie… Ne me laisse pas… J'ai besoin de toi… Je t'aime trop pour te perdre… Tu m'entends je t'aime… Tu es tout pour moi… Ne… Ne me laisse pas seule… Je deviendrais quoi sans toi… Qui m'engueulera parce que je lui dévalise son frigo… Ou parce que je roule trop vite… Qui sera là pour m'accueillir à bras ouverts. A qui je pourrais dire je t'aime en le pensant vraiment… Qui je pourrais prendre dans mes bras et la serrer très fort et éprouver de vrais sentiments… A qui, à qui, si tu n'es plus là… A personne… Je t'aime, ne me laisse pas, je t'en supplie, reviens… "
Du peu que je connais Aude, c'est quelqu'un qui est très peu fidèle en amour et qui, surtout, ne dévoile pas ses sentiments et pourtant, depuis deux semaines, je la vois ou l'entends continuellement pleurer et se dévoiler.
" Claire et moi, on a besoin de toi… John est en sécurité, il t'attendra. Mais… "
" John ? "
" Oui John, le nom que ton frère aurait du porter. Et qu'il porte aujourd'hui. "
" John ? Alors c'est comme ça que tu t'appelles ? John ? "
Aussi difficile à croire que ce soit, après ces quelques mots, Emilie s'est effondrée dans les bras d'Aude. Nous l'avons donc amenée d'urgence à l'hôpital car malgré ses plaies superficielles, c'était indispensable. Pendant le trajet, elle s'est réveillée et a souri en lui parlant.
" Tu m'attendras ? Maintenant, je ne peux plus te perdre, je connais ton nom. Oui maintenant, je te retrouverais, tu m'attendras. "
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MessageSujet: Re: Un amour comme les autres - Alexiel   Un amour comme les autres - Alexiel - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 21:08

Chapitre 36 - Réveil difficile

J'ai mal à la tête, très mal, mais aussi aux poignets, ils me brûlent. J'essaie de bouger ma main mais elle ne veut pas. J'ouvre un peu les yeux, la lumière est blanche, trop blanche. Les murs aussi, je suis attachée. Cet endroit m'est familier, oui je suis encore une fois à l'hôpital. J'ai mal, très mal. Quelques minutes pour me remémorer ces dernières semaines. Je me souviens… Je suis allée à l'appartement et j'ai, encore une fois, tenté de me suicider. Je vais encore avoir droit aux psychologues. En fait, ce ne sera peut-être pas une si mauvaise chose. Je ne sais pas. On verra bien. Le réveil est dur, c'est le même que la dernière fois, à la différence près que je ne rêvais pas et qu'à mon réveil, je suis seule.
Mis à part ça, j'ai du rester deux mois dans un hôpital spécial pour " jeunes suicidaires ". Bon, c'est vrai, les médecins ne nous appellent pas comme ça, mais moi j'aime bien. J'ai réussi à pardonner à ma mère. Je suis obligée de voir mon père une fois tous les deux mois à compter de ma sortie de l'hôpital. Aude et Claire m'ont pardonnées. Je vais beaucoup mieux. Aujourd'hui, c'est le jour de ma sortie. C'est Claire qui vient me chercher, avec Johan. Il a une surprise pour nous. Je passe chez moi et après, on monte chez lui. Arrivée à la sortie de l'hôpital, je commence à m'habituer. Claire est là, Aude n'est pas là. Johan me fait signe, on est en retard. Claire m'embrasse et me sourit.
" Ne me refais plus jamais ça. "
Je lui rends son sourire.
" Promets-le-moi et pas des paroles en l'air, une vrai promesse. Ne me laisse plus jamais "
" Je te le promets, je t'aime "
" Moi aussi, je t'aime "
Arrivées devant chez Johan, je remarque qu'il y a une nouvelle voiture, sans y prêter plus attention que ça. Mais arrivée dans le hall, je me dis que j'aurais du comprendre tout de suite.
" Voilà, les filles je voulais vous présenter ma fiancée. Lucy. Lucy, voici ma petite sœur, Claire et sa copine Emilie. "
" Enchantée "
" Moi de même "
Tous très heureux de la nouvelle, nous avons eu droit à un excellent dîner de sa part. Une fois celui-ci fini, Claire et moi montions dans sa chambre.
" Claire ? "
" Oui quoi ? "
" Tu dors ? "
" Non pourquoi ? "
" Je t'aime… "
Sur mes mots, Claire vient poser un doux baiser sur mes lèvres qui en redemandaient. Les baisers se faisant de pus en plus intense, la chaleur montait. Nous avions envie l'une de l'autre, maladroitement certes, mais avec tout l'amour du monde. Du bout des doigts, je l'effleurais, l'embrassais encore et encore. Nos corps, l'un contre l'autre, allaient finir par ne faire qu'un. Et cela se ferait ce soir. Claire me dit que c'était magique, qu'à présent, rien ne nous séparerait. J'ai passé toute la journée avec elle. On se promenait dans la ville, main dans la main. On riait, on chantait, on a même fait faire un dessin de nous deux par un artiste de rues. On a pris des photos. Que de souvenirs. A ce moment là, c'était ce que j'appellerais le paradis sur terre. Mon paradis car bien sur, les autres ne pouvaient pas en profiter. On a fait un plongeon dans la fontaine, on s'est aspergées d'eaux et de glaçons. On a essayé de conduire la voiture, pour se retrouver dans le champ. On s'est allongées dans celui-ci et on a regardé le ciel, essayant de déchiffrer les nuages. On a aussi crié au monde entier ou plus précisément, en montant sur la colline qui surplombait la ville, nous avons crié notre amour, sachant que de là haut, tout résonne dans la ville. Une journée parfaite avec la plus parfaite des petites amies.
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MessageSujet: Re: Un amour comme les autres - Alexiel   Un amour comme les autres - Alexiel - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 21:11

Chapitre 37 - La fin d'une longue histoire ?

On va échapper un peu aux règles c'est encore mo,i Emilie, qui dicterais ce chapitre. Le tout dernier de l'histoire… Du moins pour moi…
" Papa ? Tu es là ? C'est moi, c'est Emilie… Y'a quelqu'un ? Papa ? "
" Emilie ? Oui, je suis là, dans la cuisine "
" Salut, ça va ? "
" Oui et toi mon cœur ? Je suis en train de préparer quelque chose mais je crois que je vais le donner à manger à la poubelle. "
" Oui, Oui, ça va. Effectivement, ça n'a pas l'air très bon. "
" Oui, tu as raison, donc alors, que me vaut le plaisir de ta venue ? "
" En fait, je suis venue parce que j'aimerais passer un peu de temps avec toi. "
" Oh, avec plaisir. Tu veux aller te balader ? Je t'achèterais une glace comme ça. "
" Oui, je veux bien "
" Un endroit particulier ? "
" Un endroit familier. "
" Ok alors, c'est parti "
Il y avait un parking, nous pouvions accéder à l'endroit à pied.
" Alors, tu te souviens de quelque chose ? "
" Non, je devrais ? "
" Alors là, c'est le mur contre lequel tu as éclaté la bouteille vide, là, c'est là où maman était et par la même occasion John que tu as tué. Oui maman était enceinte quand tu l'as frappée. Ah, c'est la cuisine où tu as pris le couteau. Celui là même avec lequel tu as voulu me tuer. Là, c'est le salon. Quand vous vous engueuliez, c'était là que vous veniez pour ne pas que j'entende et pourtant j'entendais tout, tu criais tellement fort et surtout, tu frappais tellement fort. "
" Arrête… Pourquoi… Ce n'est pas moi… Arrête… "
" TAIS-TOI, LAISSE-MOI FINIR. Donc là, c'est où est mort John, ton fils. Il n'a jamais vu le jour par ta faute. Là, c'est ma chambre, là où tu m'as violée, là où tu comptais me tuer sûrement. Tu es sûr, tu ne te souviens vraiment pas ? Pourtant, ces choses, tu les as vraiment faites et de tes mains. "
" Pourquoi tu fais ça, tout aurait pu être si simple… Arrête… "
" Là, c'était ta chambre. Je suppose qu'ici aussi, tu devais la frapper. Ou peut-être pas. De toute façon, tu t'en fichais. "
" Arrête, je t'en prie, c'est moi, qu'est-ce qu'il te prend ?"
" Ha et j'ai oublié le plus important… Ca, c'est un flingue avec lequel, je vais te tuer. "
" Tu en es incapable, comme tu l'as toujours été, comme l'était ta copine Aude. Et ta mère. Tu aurais dû crever ce soir là. Maudite gamine…Je te tuerais, tu verras, je te tuerais "
" Tu as tort. Ce soir là, je suis morte. Et, on ne tue pas quelqu'un qui est déjà mort. Toi, tu es bien vivant, ce ne sera pas difficile de te tuer… Pour tous les crimes que tu as commis, tu vas mourir…"
PAN !!!
Mon portable vibre, c'est un sms de Claire…
Je ne le lis pas… Je monte sur le toit de l'immeuble… Mon père mort… Il ne me reste qu'une chose… M'envoler… Je monte sur le rebord. Les gens ont l'air petits. Ils se regroupent rapidement autour de l'immeuble. Je contemple le ciel, il est magnifique… Il abrite mon petit frère, c'est pour cela qu'il est si beau…
" Mademoiselle, je vous en prie, descendez, je sais que ça ne va pas, mais nous pouvons en parler… Rien ne vaut le suicide… Prenez ma main, je vous en prie… Venez… "
Les yeux au ciel, j'attends de sentir enfin mes ailes pousser pour que je puisse trouver le paradis.
" Vous pensez que j'ai le droit au paradis ??? "
" Mademoiselle, descendez, nous allons discuter, venez, descendez… "
" Je peux vous demander quelque chose ? "
" Bien sur, mais venez près de moi, je vous en prie "
" Dites-lui… Dites-lui quand vous la verrez que je l'aime… Plus que tout au monde… "
" Alors si vous l'aimez, vous devez vivre pour elle… Et ne pas sauter… "
" C'est ce que je vais faire… Vivre pour elle… Mais à travers ma mort… Dites-lui… "
" Je lui dirais… Descendez maintenant… "
Je sens enfin le vent me pousser, il m'appelle, je dois y aller, c'est l'heure… Je lui avais fait promettre de ne jamais m'abandonner. Elle ne l'a jamais fait… Désormais, je l'attendrais de l'autre côté.
" C'est l'heure "
Le vide m'a toujours attiré. Je me sentais flotter, voler, je me sentais libre. Plus rien n'avait d'importance, plus rien n'était bien, ni mal, plus rien n'était beau, ni moche… Tout était éphémère… Puis, mon corps a fini sa course sur les pavés de la rue. A ce moment là, je n'étais déjà plus dans mon corps, je m'envolais déjà rejoindre les nuages. Mon paradis était beau… J'y trouvais tout ce que je voulais, le remodeler à ma guise… Chiens, chats, chevaux, maisons de campagnes, grands jardins. Je fus surprise d'y retrouver Aude… Elle était morte avant moi… Son décès resta un mystère pour moi et pour les autres… Entre anges, on ne parle pas de notre vie ou des circonstances de notre mort… C'est un sujet tabou… On oublie notre vie… Mais Aude est restée avec moi… Puis un jour, on eut vent d'une nouvelle arrivée en notre paradis… Ce fut pour moi les premières larmes en tant qu'ange… Un ange n'est pas censé pleurer… Il n'en a pas le droit… C'est resté un secret… Claire était venue me rejoindre… Quelques mois après ma mort… On pouvait regarder notre famille grandir. Ma mère a tout perdu… Mais est restée sobre… Coup du sort, un peu moins d'un an après ma mort, un chauffard ivre l'a percutée… Johan a continué sa vie… Avec sa fiancée devenue sa femme… Ils ont eu des jumelles… Claire et Emilie… Il ne s'est jamais remis de la mort de sa sœur… Qu'il n'a appris à connaître que trop tard… Jessica a fini styliste pour un grand couturier… Jeremy et elle sont restés ensemble. Quant à Claire et moi, nous avons commencé notre vie à travers notre mort dans notre paradis… Et notre amour est devenu éternel… Eternel, comme les deux anges amoureux que nous étions devenues…

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Un amour comme les autres - Alexiel
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