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 Lettre à moi-même

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wolfgangamadeusmozart




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A écrit : 570; Lettre à moi-même; Prise de conscience; Au claire de lune l'amour renaît de ses cendres ; Amour, danse et salon de thé; Je me suis faite toute petite pour une poupée
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MessageSujet: Re: Lettre à moi-même    Lettre à moi-même  - Page 2 Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 8:58


XXIV





Je n’ai pas vu toute ma vie défiler devant mes yeux. Je n’ai pas eu de regret ou de peur. Non, j’ai eu monstrueusement mal.
La fusillade dura moins de cinq secondes. Je sais, c’est ridicule si on compare cela aux scènes de plus d’un quart d’heures que le cinéma hollywoodien à l’habitude de montrer. Mais pour notre défense, il n’y eu aucun ralenti. Pas non plus de son « surround » puisqu’ils ont utilisé des silencieux pour que tout le quartier ne soit pas alerté.
Non, ce ne fut que trois ou quatre secondes de souffrance physique infinie sans autre pensée que de tenir, de ne surtout pas s’évanouir.
Bien sûr les balles n’ont pas traversé nos protections, sinon tu ne serais pas en train de me lire. Mais chacun des cinquante impacts sur nos dos ont été comme un coup de marteau pilon. En véritable professionnel, chaque assaillant s’est focalisé sur l’un de nous. Il a visé soigneusement sa cible et vidé son chargeur. La table qui aurait pu me protéger était en verre. Elle s’est brisée dès le début.

D’après ma douce, nous ne devons notre survit qu’à notre musculature importante et efficace que nous avons instinctivement tétanisée. C’est ce qui a absorbé et dissipé l’onde de choc des balles qui normalement aurait provoquée, en plus des fractures de côtes, l’éclatement de nos organes internes.
Mais comme l’heure n’est pas à soigner nos bobos, l’adrénaline nous fait tenir.

Le cliquetis caractéristique d'une arme à court de munition est le signal de la riposte. Nous agissons simultanément. Pierre et Paul bondissent comme deux félins sur les deux hommes qui leur font face et les font tombés. Ils n’ont plus qu’à les assommer d’un direct dans la mâchoire. Jacques préfère jouer les rhinocéros et tamponne de tous sa puissance les deux derniers agresseurs qui volent alors sur plusieurs mètres. Moi, après avoir vérifié que mon amour est en vie et indemne, je me rends à la cuisine par le hall d’entrée. Je suis certaine de trouver Eugénie prise en otage par le chef de ses immondes individus. En y rentrant sans bruit, je vois Bedford ceinturer miss bleuet et lui coller le canon de son arme sur la tempe. Il la pousse pour aller dans le séjour par la deuxième porte. Je décide de jouer les princesses Raiponce.
Toujours silencieuse, je prends la poêle séchant sur l’égouttoir. Je me place juste à côté de lui. Je lui prends son arme et quand il se tourne vers moi pour voir qui ose intervenir, je l’assomme d’un coup sur la tête. J’entends alors par l’oreillette que mes frères n’ont rien détecté dans les alentours. Nous devrions être tranquilles.

Moi :-« Eugénie, vous allez bien ? Il ne vous a pas blessé ? »

Elle se frotte un peu le poignet droit en me répondant que cela va. Je m‘excuse alors et retourne au pas de course voir Cécile. Je viens de me rappeler que pour elle s’est une première. Je l’aide à se relever et vient l’assoir sur le canapé. Elle boite. Je panique et en cherche la cause en soulevant sa robe.

Cécile :-« Amour, ce n'est qu'un bleu. Regarde, il n’y a pas de sang, pas de mouvement anormaux et je contrôle parfaitement ma jambe ? »

Elle me dit tout ça avec le sourire et en bougeant sa cuisse dans tous les sens. Mais tout de suite après, elle semble se souvenir de quelque chose.

Cécile :-« He ! C’est moi qui dois m’inquiéter. C’est toi qui as reçu toutes ces balles. »

Alors, pour qu'elle ne cherche pas à regarder l'état de mon dos, je fais comme elle.

Moi:-"Amour, ne t'inquiète pas. Regarde, il n'y a pas de sang et je contrôle parfaitement mon corps."

Ensuite, je bouge tout mon corps en lui souriant. Je vois cependant qu’elle n’est pas complètement convaincue mais elle me laisse le bénéfice du doute.
C’est là que je m’intéresse aux autres et me retourne. Les volets de la porte ont été fermés pour remplacer la porte fenêtre détruit. Mes frères finissent d’attacher les cinq types sur des chaises. Le lustre est allumé et éclaire le capharnaüm de la partie salle à manger. Le sol est recouvert de vaisselle brisée, de reste d'aliment et de chaise renversée. Au milieu de tout ça, Eugénie est debout, le regard perdu. Je m’approche d’elle.

Moi :-« Ca va aller ? »

Elle semble s’apercevoir de ma présence que quelques secondes après. Elle tourne la tête rapidement vers les quatre fusils d’assaut gisant par terre, au milieu des deux cent douilles puis me fait à nouveau face.

Eugénie :-« Comment se fait-il que vous ne soyez pas mort?"

Mes trois frères se placent devant elle et prennent la pose.

Paul :-« Parce que je suis immortel tant que ma tête n’est pas tranchée. Je suis Duncan Mac Léod du clan Mc Léod. Je suis né il y a près de 400 ans dans les hautes terres d'Ecosse. On m’appelle Highlander. »

Jacques :-« Parce que rien sur terre ne peut me blesser. Je viens de la planète Krypton. Je suis Kal-El. Mon père m’a envoyé ici pour me sauver juste avant l’explosion de mon monde. On m’appelle superman. »

Pierre :-« Parce que je suis un mutant avec un super pouvoir d’auto-guérison et un squelette recouvert d’un métal indestructible, ce ne sont pas quelques balles qui vont me tuer. Je suis Logan mais on m’appelle Wolferine. »

Je profite de l’humour de mes frères. C’est toujours une bouffée d’oxygène après des moments difficile. Mais quand mon regard revient vers miss Bleuet je m’aperçois qu’elle est toujours aussi perdue. Au contraire de Cécile qui m’a enlacée et sourit des bêtises des garçons. Je vais pour lui expliquer quand les garçons reprennent avant moi en parodiant un conciliabule.

Jacques :-« Nous lui disons pour les filles ? »

Paul :-« C’est de notre devoir de super héros, imagine qu’elle laisse une fenêtre ouverte et que Cécile s’enrhume ou pire qu’elle soit responsable de la disparition d’une de ses tâche de rousseur ! »

Pierre :-« Il le faut car malgré nos supers-pouvoirs nous ne pourrions rien faire et Eléa serait orpheline. »

Ils se tournent vers Eugénie. Je me demande ce qu’ils ont encore inventé.

Paul :-« Eugénie, vous devez savoir que le lien qui uni notre sœur et sa tendre Cécile est si fort que La Mort, elle-même, n’ose le briser. »

Jacques :-« Vous pensez qu’elle pourrait simplement les emporter toutes les deux dans son royaume. »

Pierre :-« Mais ce serait priver Cécile de son temps sur Terre et ça jamais Caroline ne l’acceptera. »

Paul :-« Alors elle la vaincra. Même La Mort n'a aucune chance face à notre sœur si la vie de Cécile est en jeu et elle le sait. »

Jacques :-« C’est pourquoi elles sont toutes les deux ici, en vie. »

Je suis émue aux larmes. En me tournant vers mon aimée, je vois qu’elle est dans le même état. Je reviens à mes frères qui s’en sont aperçus et me font un clin d’œil. Cela veut dire qu'ils vont me tailler un beau costard dans les minutes qui suivent.

Pierre :-« C’est une histoire d’amour superbe mais qui a une face sombre. »

Paul :-« S’il arrive quoi que ce soit à la belle docteure, Caroline devient déraisonnable et les conséquences sont funestes pour les responsables. »

Pierre:-« Il vous faut donc être vigilante, comme nous, en leur présence. »

Jacques:-« Une vieille dame qui bouscula l’élue de son cœur n’eut la vie sauve que parce que le disquaire juste à côté passait du Justin Bieber et qu’elle tourna la tête. »

Je décide de ne pas me laisser faire.

Moi:-" Dis donc Jacques Mc Leod, je n'ai rien fait quand tu as pris la dernière brioche, juste sous le nez de Cécile."

Jacques, se cachant derrière Paul:-" Je sais bien, mais j'étais en pleine crise d'hypoglycémie. C'était une question de vie ou de mort. Tu ne vas rien me faire, je suis ton frère, hein ?"

Et là, il tente de me faire les yeux du Chat Potté. Mais avec sa carrure d’armoire à glace, cela ne marche vraiment pas. En plus, les deux autres entre en scène.

Pierre:-" Tu as toujours une crise lorsqu'il ne reste plus qu'une brioche."

Jacques:-" Ce n'est même pas vrai, je me souviens que l'année dernière le 7 avril c'est Paul qui l'a mangé."

Paul:-" Hé! Ce n'est même pas vrai, ce jour-là c'était un mardi, il n'y en avait pas."

Je vais pour répliquer quand je vois que notre hôtesse ne goute pas à notre humour.

Moi:-" Excusez nous, c'est notre manière de décompresser. La véritable raison de notre survie ce sont nos vêtements et la combinaison que nous portons en dessous. Ils sont pare-balles. Si nous n'avions pas eu ces deux épaisseurs nous serions effectivement morts."

La jeune femme hoche la tête mais reste tout de même un peu perplexe. Paul intervient, alors, pour remettre tout le monde en ordre de marche.

Paul:-" Et si nous interrogions le chef? Cécile peux-tu lui faire l'injection du sérum de vérité, nous ne sommes pas très doué avec les piqures."


Ma chérie va chercher une des seringues dans sa sacoche et fait l'injection à Bedford.

Paul :-« Eugénie, cela vous ferait-il plaisir de le réveiller ? »

Elle acquiesce, se place devant l’homme et lui donne une gifle retentissante. C’est ensuite en véritable déluge de coups, d’insulte et de question. Elle laisse éclater sa colère, sa peur et sa tristesse. Après un long moment, elle s’arrête et va, en pleure, dans la cuisine. Ma douce la suit.

Pierre s’installe alors devant le kidnappeur et commence l’interrogatoire que Jacques enregistre.

Pierre :-« Y a-t-il d’autre personnes impliqués dans cette opération ? »

Bedford :-« oui. »

Pierre:- « Combien d'autre et quels sont leur rôles ? »

Bedford:- « Deux autres personnes, un commanditaire et un tacticien. »

Pierre :-« Vont-elles venir ici ? »

Bedford :-« Non. »

Pierre:- « Aucune ne prend part à l'action ? »

Bedford:- « Non. »

Notre sécurité étant, semble- t-il assuré, nous pouvons nous focaliser sur l’essentiel. Pierre commence par la question cruciale mais dont la réponse pourrait être la plus douloureuse. Il le fait dès maintenant quand miss Bleuet n'est pas là.

Pierre :-« Eléa est-elle en vie, sans blessure ni traumatisme? »

Le prisonnier fronce les sourcils.

Bedford :-« Je ne sais pas. »

Nous avons tous les quatre un moment d’inquiétude puis Jacques intervient.

Jacques :-« La fille de miss Bleuet est-elle en vie, sans blessure ni traumatisme? »

Bedford :-« Oui. »

C'est le soulagement dans la pièce.

Pierre:- « Où est-elle ? »

Bedford :- « Dans la cave. »


Pierre :-« Quel est l’adresse de la maison où est enfermé la fille de miss Bleuet ? »

Bedford :-« 352 Lincoln avenue Farfax. »

Je regarde immédiatement l’itinéraire pour y allé et si je peux avoir une photo de lieu.
C’est à vingt minutes d’ici, le temps qui a séparé notre arrivée et la leur. Cela ne peut être une coïncidence, nous concluons qu’ils espionnaient la maison.

Pierre:-"Vous surveilliez Eugénie?"

Bedford:-" Oui."

Pierre :-« Quelqu’un surveille-t-il la fille de miss Bleuet actuellement? »

Bedford :-« Non. »

Jacques :-« La fille de miss Bleuet a-t-elle une bombe sur elle ? »

Bedford :-« Non. »

Pierre :-« Pourquoi êtes-vous venu nous attaquer ? »

Bedford :-« Parce que vous êtes les français qui nous ont attaqué la semaine dernière et qui êtes responsable de notre renvoi. »

Pierre :-« Comment le savez-vous ? »

Bedford :-« J’ai reconnu la silhouette du très grand type et du costaud. »

Nous sommes effarés. Bien sûr, mes deux frères ont des physiques remarquables. Mais de là à perpétuer un massacre sur cette unique caractéristique! Cela aurait très bien pu être quelqu’un d’autre, la semaine dernière nous étions masqués. C’est vraiment faire bien peu de cas de la vie. Je sais, c’est naïfs pour des personnes comme nous mais cela veut dire qu’au moins nous avons gardé notre humanité.

Eugénie revient à ce moment-là avec ma chérie.
Elle s'adresse à notre prisonnier.

Eugénie:-" Pourquoi avez-vous enlevé ma fille?"

La manière naturelle de poser sa question de la bonne façon montre qu’elle n’est pas à son coup d’essai.

Bedford:- « Pour nous venger en vous obligeant à déclencher l'explosion qui tuera la présidente des états unis et vous. »

Nouvel stupeur dans le living.

Eugénie:- « Pourquoi voulez-vous tuer la présidente ? »

Bedford:- « Pour un million de dollars chacun."

Eugénie blanchi et se tourne apeuré vers nous.

Eugénie:-"Mais je n'ai pas une telle somme d'argent."

Cécile vient lui poser une main réconfortante sur l'épaule.

Cécile:-" Eugénie, ce n'est pas de la rançon pour votre fille dont il parle. En plus je vous rappelle que nous avons attrapé les kidnappeurs. Après cet interrogatoire, nous irons chercher votre fille."

Eugénie:-" Bien sûr, désolé d'être si bête. Je crois que je ne suis définitivement pas dans mon état normal."

Nous la rassurons en lui disant que nous comprenons très bien qu'avec tous ces événements, elle soit fatiguée.

Paul:-" En plus Eugénie, ce que vous ne savez pas, c'est que Bedford a parlé d'un commanditaire quand vous étiez dans la cuisine, je pense que c'est lui qui doit donner les cinq millions de dollar."

Pierre recommence à questionner le prisonnier.

Pierre:-« Qui vous donnera l'argent pour tuer la présidente?"

Bedford :-« L'imperial Wizard."

Pierre:-" C'est qui ou quoi l'impérial Wizard ?"

Bedford :-« L’impérial Wizard est le grand chef du KKK. »

Pierre :-« Quel est son nom ? »

Bedford :-« Je ne sais pas. »

Je regarde sur le net.

Moi :-« D’après ce que je lis, tout est secret dans cette organisation. Les réunions se font masquées donc c’est logique qu’il ne connaisse pas son identité, surtout s'ils sont en bas de l'organisation. Mais Je n'arrive pas à y croire, ils font partis du Ku Klux Klan! »

Eugénie :-« Dieu, ils ne sont pas seulement racistes, ils appartiennent à l’organisation qui a tué Chloé. »

Elle se retourne et à nouveau blanche comme un linge, mais cette fois-ci de colère, les poings serrés, elle s’adresse à Bedford.

Eugénie :-« Est-ce vous qui avez tué une avocate défendant le droit des lesbiennes le 14 avril 2020 ici à Washington ? »

Bedford :-« Non. »

Eugénie :-« Est-ce que vous savez qui l’a tué ? »

Bedford :-« Non. »

Eugénie :-« Mais le crime a été revendiqué par le Ku Klux Klan, dont vous faite partie. Vous n’êtes pas au courant des meurtres perpétués par vos camarades ? »

Bedford :-« Non. »

Eugénie, en pleure :-« Pourquoi ? »

Bedford :-« Jusqu'à la semaine dernière, nous étions soit en opération soit cantonné dans notre base prêt à partir. Alors nous sommes toujours en bas de l’échelle ce qui fait que les secrets du kkk ne nous sont pas accessibles. »


Eugénie, effondrée:- « Pourquoi vous dites tous la même chose ? »

Je viens la prendre dans mes bras, je l’emmène dans la cuisine, sèche ses larmes et lui serre un verre qu’elle boit d’une traite.

Moi :-« Eugénie, je vais être rude mais là c’est à votre fille qu’il faut penser. Vous croyez pouvoir être assez forte et revenir avec nous? Votre aide est vraiment la bienvenu. »

Eugénie :-« Vous avez raison. Je reviens avec vous. »

Nous revenons dans le living.

Jacques :-« C’est là que je regrette que nous ayons été masqué lorsque nous les avons rossé à trois contre douze, cela leur aurait fait un mal de chien à leur conviction. »

Paul :-« Le problème actuel est ailleurs, Jacques. Il faut savoir si nous avons contre nous toute l’organisation secrète avec suffisamment de moyen pour pouvoir mobiliser cinq millions de dollar en deux jours ou juste ces six personnes. »

Pour la suite de l'interrogatoire, je vais te faire un résumé. Nous avons mis près d'un quart d'heure pour réussir à avoir toute l'histoire.
Les cinq hommes, à leur retour aux USA, ont été renvoyés pour mutinerie sans droit à leur retraite. Ils ont échappé au tribunal militaire, Eugénie n'ayant pas porté plainte et parce que le fiasco de la semaine dernière devant resté secret à cause de lutte d'influence au sein de la CIA.
Ils se sont, alors, retrouvé sans ressource. Ils ont décidé de s'impliquer dans le Klan pour monter les échelons et accéder à un poste rémunéré. Le soir du deuxième jour, ils portent secours à un membre qui, bien que bon combattant, est en mauvaise posture face aux dix New Black Panthères qui lui font face. A six, ils réussissent, aisément, à régler le problème. Ils fêtent ensemble cette victoire dans un bar. L'alcool aidant, les cinq anciens de la CIA racontent leur parcours et leurs faits d'armes. Le lendemain, Jim, celui qu'ils ont sauvé, les invite au même endroit. Là, il leur apprend qu'il est le bras droit du Wizard Impérial. Ensuite, il leur propose, au nom de celui-ci, un million de dollar chacun et un poste honorifique à vie dans l'organisation contre l'élimination de la présidente des États Unis. Il justifie ce meurtre par la volonté de la chef d’état de faire abroger, en septembre, par le Congrès, le second amendement pour arrêter les tueries à répétition. Evidement Interdire le port d'arme est tout simplement inenvisageable et parfaitement anti-américain. Il justifie, pleinement, pour le dirigeant du klan, cette mesure radicale destiné à sauver le pays. Bedford nous dit qu'ils l'auraient fait même sans cet acte intolérable. L'argent et l'indignité pour les USA d'avoir une femme pour président leur auraient suffi.
Après plusieurs séries de questions, nous sommes sûrs que parmi tous ceux qu’ils ont côtoyés depuis l’acceptation du contrat, seul Jim est dans la confidence. Le chef du KKK surement aussi, mais Bedford ne l'a jamais vu donc ne peut nous renseigner.
Nous considérons, pour l’instant que seuls ces sept individus font partie du complot.

Je reviens maintenant à l’interrogatoire.

Pierre :-« Quel est le plan pour tuer la présidente. »

Bedford :-« Surveiller les mères célibataires dégénérées ou de race inférieure invitées au gala organisé par la présidente en remerciement de leur participation à la campagne électorale au cours de la semaine précèdent.
En sélectionner trois particulièrement isolées en plus de Bleuet.
Enlever leurs filles la veille de la soirée.
Leur laisser un téléphone avec les charges explosives à l’intérieur.
S’occuper ensuite de la gouine en lui faisant le plus peur possible pour qu’elle n’essaie pas de contacter d’ancien collègue.
Leur dire, à toutes les quatre, de ne pas bouger de chez elle et d’attendre notre appel.
Frank, Richard, John et moi nous restons à les surveiller.
James emmène les filles dans la maison et les garde.
En milieu de matinée, je les contacts pour leur dire de réunir cent ou deux cent mille euros, suivant leur revenu, pour le soir même.
A six heures, nouveaux coups de fils pour leur dire d’aller au gala de la présidente avec l’argent, qui devra rester dans la voiture.
Prévenir que l’échange se fera au moment de sa clôture pour faire croire que nous voulons utiliser le monde pour pouvoir fuir.
Leur ordonner de garder le portable toujours sur elle pour que nous puissions les contacter à tout moment.
Pour Bleuet, lui laisser le portable détonateur dans sa boite aux lettres pendant qu’elle va chercher l’argent.
Lui ordonner de m’envoyer un message juste au moment où est prise la photo avec toutes les femmes autour de la présidente.
Lui mentir en lui assurant que c'est pour prévenir de la fin de la soirée alors qu’en réalité c’est pour déclencher les bombes.
Simuler notre intervention et la libération des filles par une fusillade dans la maison où elles sont enfermées au moment où les bombes explosent pour nous faire un alibi.
Appeler la police pour leur annoncer qu’un attentat contre la présidente doit être perpétué dans la soirée par des femmes forcé de le faire contre la vie de leurs filles.
Déclarer la fuite des dangereux kidnappeurs-terroriste et la découverte de documents prouvant nos dires.
Expliquer l’intervention en insistant sur sa réussite.
Prétendre avoir agi à la demande de Bleuet pour passer pour des héros à son détriment et nous venger encore plus. »

C’est la consternation dans nos rangs. Ce plan est diablement bon et n’a été mis en échec que par notre intervention aussi improbable que l’existence de la machine interdimmensionnel. Jim est un stratège de très haut niveau.

Paul:-« Comment êtes-vous sûr que Jim est bien le bras droit de l’Impérial Wizard? Et répondez en utilisant le vocabulaire courant pas celui du klan."

Bedford:-" J'ai demandé à Stan le responsable de la section de Washington. Il est l’un des fondateurs du nouveau KKK en 1991 après la première guerre du golfe. De ce faite, il connait tous les cadres de Klan."

Paul:-" Que vous a-t-il dit sur Jim ?"

Bedford :-« C’est le fils du premier chef du klan dont il était déjà le bras droit. Cela fait trente-quatre ans qu’il occupe ce poste d’éminence grise et parfois d’assassin. Le seul Impérial Wizard qui a voulu se passer de ses services à failli être brulé sur une croix au bout d’un mois. Il s’était mis à dos presque tous les membres par son incompétence alors qu’il ne l’était absolument pas. Simplement, il n’avait pas su géré les différents courants. En plus, d’après Stan, Jim aurait agi dans l’ombre pour essayer de l’aider.
Depuis, plus aucun ne s'est risqué à l'écarter de son poste de bras droit. D'autant que sa loyauté et son implication au KKK sont incontestables et incontestés. Il y a une quinzaine d’année, un groupe concurrent a voulu éliminer l’organisation en tuant ses cadres. Il a été enlevé et torturé pendant deux jours pour qu’il donne leurs noms. Il n’a jamais parlé et a passé une semaine à l’hôpital après cela. »

Moi :-« Dieu, c’est un taré de fanatique. »

Paul à Bedford :-« Pourquoi se groupe s'en serait pris à lui spécifiquement alors que le principe du KKK est l’anonymat ? »

Bedford :-« Un membre, qui voyait là une opportunité pour prendre sa place, la dénoncé. »

Nous revenons ensuite à notre affaire.

Jacques :-« Pourquoi pensez-vous que l’explosif utilisé ne sera pas détecté par le service de sécurité? »

Bedford :-« C’est une invention de la CIA pour les assassinats politiques, il est indétectable. »

Jacques ;-« Peut-il se déclencher si on utilise le téléphone ou s’il reçoit un appel ? »

Bedford :-« Non, seul un appel depuis le téléphone détonateur peut faire exploser les charges. »

Pierre :-« Où est le téléphone détonateur maintenant ? »

Bedford :-« Dans ma voiture. »

Pierre :-« Où dans votre voiture ? Qu’elle est la marque et la couleur de votre voiture? Où sont les clefs de votre voiture ? »

Bedford lui donne toutes les informations et Pierre prend moins de deux minutes pour ramener l’appareil. Pendant ce temps on finit l’interrogatoire.

Paul :-« Comment avez-vous eu les explosifs ? »

Bedford :-« Grace à Bill ? »

Pierre :-« Qui est Bill ? »

Bedford :-« Un ancien collègue des forces d’interventions qui est aussi membre du KKK. »

Paul :-« Lui avez-vous dit pourquoi vous en aviez besoin ? »

Bedford :-« Non. »

Paul :-« Avez-vous tout dit sur cette opération ? »

Bedford :-« oui. »

Paul, alors, met fin à l’interrogatoire en demandant à Jacques de l’assommer.

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MessageSujet: Re: Lettre à moi-même    Lettre à moi-même  - Page 2 Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 8:58






Paul:-"Bon, dans un premier temps nous allons récupérer les filles.
C’est la suite que je n’arrive pas à déterminer.
Avec des criminels habituels, je proposerais d’embarquer avec nous les cinq types et d’aller à leur maison. Une fois sur place, Eugénie appelle les mères pour qu’elles viennent, avec les téléphones, retrouver leurs enfants. Ensuite, elle prévient la police à qui nous remettons l’enregistrement, les coupables et les preuves. Nous aurons, alors, une déposition à faire avant de pouvoir rentrée et tout sera terminé.
Mais là, avec cette organisation secrète, nous ne savons pas à qui faire confiance. En plus, il n'est absolument pas certain que vous, les victimes, vous n’allez pas faire l’objet de pression voir pire, si la police est mise au courant.
Parce que si l’impérial wizard reste autant dans l’ombre, c'est, selon moi, qu’il occupe un poste dans la fonction public où la moindre rumeur entraînera l’obligation de démissionner. Il a donc à la fois les moyens du KKK et peut être aussi ceux d'une administration, à sa disposition.
Je pensés ainsi parce que s'il était une personne du privé, il n’aurait qu’à faire un procès en diffamation puisque l'accusation n'aurait que les témoignages des cinq types attachés ici.
Et ne rien faire, n'entraînera pas non plus la certitude que vous serez en sécurité.

Pour finir, si on met de côté la frustration de laisser ses immondices s’en sortir, il ne faut pas oublier que votre présidente vient de passer très prêt d’un attentat que ses services de sécurité ne peuvent déjouer. Il parait vraisemblable que si aujourd’hui cela a échoué, le KKK pourra aisément recommencer demain. Or nous ne pouvons pas l'essayer faire.
Comme je le disais en préambule, je ne sais que faire. »

Cécile :-« Et si nous y allions, libérions les filles, appelions leurs mères et qu’après leurs avoir tout expliqué, nous les laissions toutes les huit décidés. C’est leur vie après tout. »

J’adore définitivement cette femme, elle est géniale.

Eugénie est d’accord. Nous laissons les prisonniers ici, pour le moment. C'est plus discret pour sortie en plein milieu de la matinée. Nous aviserons de leur sort suivant ce que leurs victimes auront décidé. Ensuite, nous rangeons notre matériel.
Eugénie prend ses clefs de voiture, Pierre a déjà celle de Bedford. Une main sur la poignée de la porte, l’autre sur mon arme, je m’apprête à sortir mais ma douce m’arrête.

Cécile, presque riant :-« Je ne pense pas que si vous sortez tous ainsi vous allez passer inaperçu. »

C’est là que nous voyons que nous sommes, mes frères et moi, couverts de confiture, de café et de chocolat mais aussi que nos visages ont quelques écorchures peu discrète. Eugénie, elle, est encore en pyjama d’intérieur avec ses chaussons. Nous montons donc régler tous ses oublies. Ma chérie vient avec nous pour soigner nos petites plaies.
Fin prêt, je pose le pied sur la première marche quand une forte odeur de gaz vient agresser mon odorat. A peine une seconde après, une explosion retentie. Je vois, alors, un raz de marée de flamme nous foncer dessus.
J’entends quatre claques faire écho à la mienne, mes frères et ma chérie ont, eux aussi, appuyé sur le bracelet nous ramenant à l’hôtel. Il faut quelques secondes pour que nous disparition, l’incendie sera sur nous avant.

Je me retourne, alors, vers ma douce que j'enlace en mettant ma veste sur nos têtes. Elle sert contre elle son sac comme une bouée de sauvetage. Je vois bien qu'elle tente de contenir sa peur. Je la rassure en lui rappelant que nous serons bientôt en train de nous rafraichir avec les boissons du minibar.

Mais, autant dans le jardin des parents le départ m'avait paru rapide, autant dans cette fournaise irrespirable, cela me semble prendre une éternité.

J'entends que mes frères essaient, eux aussi, de rassurer Eugénie en lui parlant. Ils ont fait comme moi avec Cécile, ils la protègent de leur corps. Paul s'occupe de sa tête, Jacques de son buste et Pierre de ses jambes. Nous quittons enfin cet enfer sous les grincements de la maison.

Arrivées à Disneyworld, je demande à mon amour d’ausculter Eugénie pour vérifier qu'elle va bien. Les deux intéressées me répondent que ce n'est pas utile.

Paul annonce le départ dans dix secondes.
Pierre et lui récupèrent les couvertures dans le placard et foncent les tremper dans la salle de bain. Jacques rentre les coordonnées du jardin de notre amie américaine dans le transporteur interdimensionnel. Moi je récupère les cagoules qui vont avec notre combinaison, passe la mienne et les fait enfiler aux autre. Ensuite, je prends toutes les bouteilles d’eau. Évidement si miss Bleuet est perdue, ma douce et tendre comprend ce que nous faisons.

Cécile :-« Amour, Eugénie, venez avec moi! Vous prenez tous les draps de l’armoire et vous les mouillez d’eau tiède. Jacques si tu as fini avec le réglage de la machine prend quatre taies d’oreillers et fais pareille. Vous en aurez besoin pour ne pas avalez trop de fumé. »

Vingt secondes après notre départ du brasier, nous sommes à nouveau dans le jardin.
Tel des cow-boys allant attaqués une banque, nous avons noué les tissus humides devant nos nez. Pierre s’assure de l’absence de Jim en faisant le tour de la maison. En revenant, il nous annonce que cinq voitures brûlent dans la rue, sûrement celle des ex commandos, pour effacer toute trace.

Nous fonçons, ensuite, par la porte de la cuisine. Elle est fermée à clef et cette dernière a disparu. Il est a parié qu'il a fait de même avec l'entrée. Si nous étions des Hommes comme les autres, nous n'aurions eu aucune chance de nous en sortir. Jacques d'un coup d'épaule règle le problème et nous entrons.

Heureusement que nous connaissons les lieux. La fumée est si épaisse que l’on ne voit pas plus loin que la longueur de nos bras. Nous arrivons très vite au cinq hommes. Nous les détachons avec nos couteaux de cheville, les entourons des couvertures et les sortons. C’est évidement Jacques qui en prend deux.

Dehors, nous les déposons sur les draps étalés sur la pelouse par Cécile et Eugénie. Ma chérie examine tout de suite les brûlés pendant que nous buvons pour enlever le goût de fumé de notre bouche. Elle se redresse presque immédiatement du premier et passe d'un patient à l'autre très rapidement. Moins de dix secondes après qu'elle est commencée, c'est le visage choqué qu'elle vient nous annoncer qu'ils ont été égorgés.

Jim n'a vraiment rien laissé au hasard et moi je me suis vraiment trop relâcher, obnubilé que je suis par ma douce. Alors que je suis capable d’entendre la variation d’un rythme cardiaque, je n’ai pas repéré le bruit de pas sur un sol jonché de verre brisé. C’est inadmissible, cela aurait pu nous être fatal. C’est fini d’être une gamine en pique-nique, je redeviens un soldat en terrain hostile, paranoïaque et ultra-pro.

Paul reprend son rôle de leader après avoir laissé quelques secondes aux filles pour digéré l’info. Moi, je scrute les alentours pour vérifier que personne ne nous observe. Le jardin n’a pas de vis-à-vis, c’est une chance je ne crois pas que nous nous en étions préoccupé.

Paul:- « Bon, nous n'avons plus à nous préoccuper de leur santé en trouvant quelqu'un pour attendre les secours. Eugénie, avez-vous de la peinture dans la remise que je vois là-bas?"

Eugénie:-" Je ne sais plus, je vais voir."

Paul:-" Nous devons partir dans moins de cinq minutes et avant, si les pompier arrive."

Eugénie:-" Je fais vite."

Paul:-" Pierre, tu peux aller chercher le sac poubelle où Cécile a mis les armes et les douilles dans la cuisine. Tu fermeras les volets derrières toi. Jacques tu l'arracheras pour simuler une effraction. Caro, belle-sœur, pouvez-vous m'aidez, il faut nous assurer qu'il n'y a rien qui pourrait contredire le scénario d’un incendie perpétué par des KKK contre la maison vide d'une lesbienne?"

Pendant que notre aîné vide les bouteilles d'eau sur une couverture, nous utilisons les autres comme linceul. Ensuite, nous enlevons les tâches de sang et faisons le tour du jardin à la recherche de douille ou d'autre chose. Eugénie, qui n'a pas trouvé de quoi peindre le message, l'écrit avec un morceau de charbon de bois sur les pierres de sa terrasse, nous l'aidons tous dès que nous avons finis notre travaille.

Nous partons avant d'avoir entendu la moindre sirène de pompier ou vu qui que ce soit.
Une fois de retour dans la chambre d'hôtel, Jacques fait immédiatement repartir les corps et le sac poubelle.

Moi:-" Jacques, tu envoies où les cadavres?"

Jacques:-" Dans le volcan Sinabung en Indonésie, il est en activité avec de forte coulée de lave. C'est là que j'envoie tout ce qu'aspire mon dépollueur pendant mes tests. Il n'y a aucun risque que quelqu'un voit l'ouverture du portail et ce qui y tombe est incinéré plus efficacement que dans un crématorium."

Moi:-" C'est efficace bien qu'un peu rude mais à la guerre comme à la guerre. »

Eugénie :-« Pouvez-vous me dire comment nous sommes arrivée ici et où on est exactement ? »

Paul :-« Je comprends vos questions mais là, il nous faut agir vite. Je pense que Jim a l’intention d’effacer toutes traces du complot pour protéger son chef et son organisation. Donc s’il n’a pas de deuxième détonateur, il est plus que probable qu’il se dirige à la maison où sont les demoiselles. Son arrivée ne devrait plus tarder. Pour bénéficier de l’effet de surprise et ainsi éviter une fusillade avec ses balles perdues, nous devons nous y rendre dès maintenant. Quand tout sera fini, nous pourrons répondre à vos questions. »

Eugénie :-« Ok. »

Paul :-« Jacques montre à Cécile comment programmer la machine. Caro prend ton cadeau, Pierre les fusils d’assauts et tous les chargeurs. »

Nous obéissons, lui prend une des armes automatique et la tend à l’américaine.

Paul :-« Vous savez vous servir de ça ? »

Et comme dans les films d’action, au moment où on pose cette question au héros, elle répond en montrant qu’elle sait l’armer. Mon frère lui donne alors deux chargeurs supplémentaires.

Paul :-« Si nous arrivons avant lui, votre mission est de protéger Cécile en recherchant votre fille avec elle. Une fois que vous les avez trouvées, vous devez tenir la position temps que nous ne vous avons pas indiqué que la voix est libre. »

Cécile :-« Mais il est seul, il n’a aucune chance. »

Paul :-« Ce n’est absolument pas certain qu’il n’est pas appelé du renfort après qu’il est découvert notre présence. En plus, il est suffisamment entrainé pour que Caroline ne détecte pas sa présence tout à l’heure, il faut le considéré comme un adversaire sérieux et sans pitié. Donc, tu vas avec Eugénie, tu vérifies la santé des demoiselles et après tu attends notre signal. Si l’un de nous te dit le mot « repli » ou que tu n’as plus de communication pendant plus d’une minute, tu transferts tout le monde ici. Ensuite, tu renvoies les filles chez leurs mères comme te l’a montré Jacques avec le conseille de disparaitre. Tu vois avec Eugénie où elle veut aller et tu rentres. »

Elle est choquée.
Nous avons fini de nous préparer. Paul d'un hochement de tête accompagné d'un mince sourire m'accorde trente secondes et se détourne avec les trois autres pendant que je vais vers ma belle.
Je l’enlace et l’embrasse passionnément.

Moi :-« Surtout n’essaie pas de venir nous chercher, ce serait inutile. Je t’aime mon amour. »

Cécile :-« Moi aussi. »

Ce merveilleux baiser me rappelle combien je l’aime et la chance infinie que j’ai de l’avoir prêt de moi. Cela rend encore plus réel ce que j’ai failli perdre dans l’incendie, par mon laisser aller. Cette prise de conscience renforce ma volonté de n’être qu’en mode soldat. Dès l'arrêt de ce si exquis câlin, je deviens froide et calculatrice, animée par une seule pensée, un seul objectif, la ramener saine et sauve.
Je ne devrais pas te le dire, pour ne pas t’effrayer, mais à partir de cet instant, je ne suis guère plus humaine que ce Jim qui n’hésite pas à bruler et égorger pour son klan. La seule différence avec lui, c’est que j’essayerai, tout de même, de ne pas faire trop de victime collatérale.
Bien sûr, tu me trouves mélodramatique, surtout après que nos bracelets aient montrés leur capacité à nos sortir de situation aussi critique que l’incendie de la maison d’Eugénie. Mais, ce que tu oublies, c'est que ni eux, ni nos tenues pare-balles ne peuvent sauver Cécile d’une balle tirée en plein visage.
Mon regard a dû changer, aussi, car elle se sent obliger de murmurer à mon oreille.

Cécile :-« Ne t’inquiète pas, au moindre danger, je ramène les filles dans la chambre d’hôtel. Je ferais tout pour que tu ne sois pas obliger de rejouer l’épisode du palais de l’Elysée, par ma faute. »

Sa clairvoyance à mon égard m’étonnera toujours, je l’en aime que plus.

Moi :-« Ne te sens pas responsable de ce qui s’est passé ce jour-là. Le seul qui l’est, est ce capitaine qui a voulu conserver ses privilèges et ses habitudes de tortionnaire. »

Elle sourit face à ma mauvaise foi et se contente de m’embrasser une dernière fois avant que nous partions.

Nous arrivons dans Lincoln avenue près de la maison où sont tenues en otage Eléa et les trois autres demoiselles.
Je la scanne immédiatement ainsi que celles alentours grâce au viseur de mon fusil. Je ne détecte personne à part les filles. Nous ne cherchons pas plus loin et nous mettons en action.

Moi:-" Jim n'est pas encore arrivé et les filles sont dans la cave."

Paul:-" Ok, nous entrons pendant que tu te mets en position."

Je me dirige vers une bicoque non loin de là. Je l’ai repéré pour son garage attenant avec un toit plat. J’en ai été étonnée d’ailleurs, je pensais qu’ici, d’après les séries que j’ai vues, il y avait toujours une chambre avec un panier de basket au-dessus. Je ne m’interroge pas plus longtemps et m’y installe.

Le point de vue sur la rue est parfait. Bien sûr être allongée sur du béton en plein soleil n’est pas très confortable et s’il y a un échange de tir, je n’ai rien pour me protéger mais je ne suis pas en vacances.

Je suis en liaison avec le groupe grâce aux oreillettes. Comme je connais parfaitement la manière de procéder de mes frères, j’ai l’impression de suivre un théâtre radiophonique d’après-guerre. Ainsi j’entends le groupe libérer facilement les otages, ma douce les ausculter et conclure qu’elles vont bien. Mais les demoiselles veulent revoir tout de suite leurs mères.

Paul :-« Nous vous comprenons tout à fait mais avant cela, il nous faut être sûre que tout danger est écarté. »

Fille 1 :-« Comment ça ? Vous n’avez pas arrêté nos ravisseurs avant de venir nous libérer ! »

Paul :-« Si, mais nous sommes certain qu’ils avaient au moins un complice et nous voulons qu’il continue à croire qu’il maitrise la situation. Ainsi, il ne devrait pas tenter d’acte désespéré comme de s'en prendre à vos mères. »

Fille 2:-« Vos collègues ne sont pas avec elles?"

Fille 3:-" D'ailleurs, où sont vos brassards et vos insignes de la police? »

Cécile :-« Mesdemoiselles, nous ne sommes pas de la police. Voyez comment nous sommes habillés, il n’y a que dans la vielle série du siècle dernier appelé « Miami Vice » que les flics enquêtaient habillé comme de véritable gravure de mode.
Nous sommes six et tous ici. Notre dernière collègue est la meilleure tireuse d'élite qui existe et elle est dehors à s'assurer que rien ne puisse nous arriver. Alors non, personne n'est auprès de vos mères.
Nous avons été engagés par madame pour retrouver sa fille. Nous pourrions considérer notre mission comme finie mais par conscience professionnel nous allons nous assurer que le groupe qui vous a enlevé ne puisse recommencer à s'en prendre à vous ou à vos mères. Pour cela, nous vous demandons un peu de patience. »

Pendant le silence qui suit l’intervention de ma douce et qui sert aux demoiselles à digérer tout ce qu’elle a dit, je me manifeste sur ces propos élogieux à mon égard.

Moi:-" C'est gentil amour mais exagéré."

Mes frères me démentent immédiatement en étant tout à fait d'accord avec elle et j'en suis encore plus émue car eux savent de quoi ils parlent.

Après cet échange, j’entends les trois filles leur dirent merci et qu'elles attendront.

Au même moment, une voiture s’arrête devant la maison, un homme en descend et prend deux jerricanes dans son coffre avant de se diriger vers la porte d’entrée.

Moi :-« Un homme va pour rentrer dans la maison. Il est seul, aucune autre voiture ne l’accompagne. Il a deux bidons en main. »

J’entends mes frères monter en quatrième vitesse vers l’entrée. Dès que l’individu va pour passer la porte, je mets mon viseur en mode scanner pour conserver un visuel et agir le cas échéant. Ainsi je le vois se faire assommer par Jacques et Pierre le ligoter à une chaise.

Paul, par l’oreillette :-« Cécile, peux-tu emmener les filles dans le salon avant que nous descendions notre invité. Elles ont été suffisamment traumatisées, pas la peine qu’elles assistent à l’interrogatoire. Elles pourraient y entendre des horreurs »

Cécile :-« Pas de problème, mais comment êtes-vous sûr qu’il s’agit bien du fameux Jim ? »

C’est le silence qui lui répond. Nous sommes tellement dans l’action que nous n’avons pas envisagée qu’il pourrait en être autrement. Très vite Paul se reprend.

Paul :-« Nous allons lui demander, après que tu lui es injectée le sérum de vérité. »

Cécile :-« Ok, j’installe les filles et j’arrive. »

La première question est donc pour nous assurer qu’il s’agit bien de Jim. Je dois t’avouer que nous sommes soulagés quand il nous le confirme.
Par contre la suite nous consterne.

L’interrogatoire révèle que seul l’impérial wizard et lui sont dans la confidence du complot. Il a tout organisé mais c’est son chef qui en a eu l’idée. Nous apprenons, alors, que ce dernier, en plus d’être le patron du KKK, est aussi le vice-président des Etats Unis. Ainsi, outre le fait d’empêcher l’abrogation du second amendement, cet attentat devait lui permettre d’accéder à la tête du pays.

Eugénie est abasourdie et choquée. Elle nous explique que c’est un homme qui a toujours eu une politique diamétralement opposée aux théories du Klan dans l’état où il a été gouverneur et qu’il a combattu activement tous les groupes d’extrême droite.

Jim a répondu que c’était un calcul pour gagner sur tous les tableaux. Il nous dit qu’ainsi leur société secrète augmente son nombre d’adhérent en récupérant les membres des groupuscules dissout et en montrant les horreurs qui arrive aux U.S.A si on ne lutte pas pour la suprématie des WASP. Et ce sont les membres et leurs démonstrations de forces contre sa politique qui font peur aux électeurs et ainsi lui permettent de remporter les élections. Le complot a été pensé pour que ce soit l’organisation raciste concurrente qui soit incriminés. De ce fait, le F.B.I la démantèlera lors de son enquête ce qui renforcera l’hégémonie au KKK.

D’autre part, pour éviter toute fuite, les cinq anciens de la C.I.A devaient être assassinés par Jim après leur appel à la police et mettre cela sur le dos des kidnappeurs revenus se venger.

Les filles devaient rester indemnes pour être utilisées par le nouveau président pour sa publicité personnel et pour occuper les médias pendant qu’il mettrait en place sa politique fidèle aux idées du Klan. C’est pour cela qu'il les a choisis mignonnes et intelligentes, il voulait qu’elles passent bien à la télévision.

Nous apprenons aussi qu'il était venu avec l'intention d'éliminer les otages et leurs mères pour être certain que personne ne puisse remonter jusqu'à son patron dans cette affaire.

Après toutes ses révélations nous restons quelques instants abasourdis. Puis, comme toujours, Paul réagis.

Paul :-« Jacques, le sérum de vérité à une durée d’efficacité de combien de temps ? »

Jacques :-« Une demi-heure environ. Ce qui fait qu’il reste moins de cinq minutes. »

Paul :-« Il en reste d’autre ? »

Cécile :-« Oui, cinq mais d’après la notice l’efficacité diminue à force de l’utiliser. »

Paul:-" Ok, après toutes ses révélations, je pense qu’il nous faut un peu de temps pour envisager la suite des événements quitte à revenir interroger Jim lorsque nous aurons trouvé ce que nous voulons faire. »

Nous sommes tous d’accord. Jacques assomme donc à nouveau notre « invité ».

En montant vers le salon, ils continuent de discuter.

Eugénie:-" Vous savez, des aveux recueillis ainsi non aucune valeur juridique. Pour incriminer le vice-président et Jim, il faudrait que ce dernier accepte de témoigner devant un tribunal. Au vu de sa loyauté au KKK, cela n'arrivera jamais."

Jacques:-" En plus, l’enregistrement de Bedford et le matériel qui auraient pu nous permettre de garder une trace de celui de Jim ont brûlé dans l'incendie. Nous n’avons donc rien pour aller devant la police."

C’est là que je me rends compte que j’étais tellement préoccupée par ma douce que je ne me suis pas inquiétée des dégâts que la chaleur a pu provoquer sur mon ordinateur et mon armement. Immédiatement, je sors mes deux revolvers et constate avec soulagement que tout est en ordre. La vérification du PC attendra mon retour dans la chambre d’hôtel. Je reviens à leur conversation.

Eugénie :-« D’ailleurs, si on avait été voir la police, Jim aurais tout à fait pu porter plainte contre nous pour kidnapping et torture. Les enregistrements en auraient été la preuve. »

Paul :-« De toute façon, ce n'est plus d'actualité. Les filles sont restées suffisamment longtemps seules et leur maman ont déjà angoissé pendant près de douze heures. Il est temps de s'occuper d'elles. Eugénie, pourriez-vous contacter les mères pour qu'elles viennent chercher leurs progénitures ? »

Eugénie:- « Bien sûr. »

Paul:- « Caro, je suis désolée, mais il me semble plus prudent, après l'épisode de l'incendie, que tu restes à surveiller les alentours, cela ne te dérange pas ? "

Moi:- « C'est ce que j'avais prévu. Cécile sera juste obligée de me faire un bon massage ce soir, le béton est vraiment dur. »

Cécile:- » Pas de problème. »

Paul:- « Je pense que les filles n'ont rien mangé ce matin, il me semble judicieux de leur cuisiner quelque chose en attendant leur mère et je ne serais pas contre un peu d’aide. »

C’est ainsi que mes frères et ma douce cuisine une méga omelette avec du lard, après avoir trouvé des céréales et du lait. Notre amie américaine une fois sa tâche accomplis s’isole avec Eléa. La jeune fille suit sa mère avec une part conséquente du petit déjeuner, enfin c’est ce que je déduis des commentaires des autres demoiselles. A leurs tons, à la fois moqueur mais plein de tendresse, je me dis qu’un lien fort s’est tissé entre elle pendant ces douze heures de captivité. Peut-être que de cette horreur naitra une belle amitié. Cela les aidera dans l’avenir, parce qu’il semble impossible qu’elles puissent en parler avec d’autre personnes que notre groupe pour leur sécurité.
Visiblement, Cécile a senti un malaise chez les trois filles. Sa phrase d’approche indique qu’elle pense qu'elles aimeraient, elle aussi, être avec leurs mères. Ne pouvant les remplacer, elle commence, par petite touche, son travail de psychologue en les faisant parler pendant qu’elles mangent, le comprenant, mes frères s’éclipsent.

Paul :-« Plus j’y réfléchis, plus il est évidement qu’il nous faut tout savoir du KKK et du vice-président pour établir un plan valable. »

Jacques :-« Allons y donc. Il faut absolument que ces filles puissent retrouver une vie normale au plus vite. »

Nous acquiesçons tous.

Et là, je vois un missile s’abattre sur le toit de la maison où Cécile et mes frères sont. Elle explose et se désintègre complètement. Le souffle est terrible. Quand je peux à nouveau regarder, il ne reste plus qu’un trou béant, vide et fumant.
Choquée et incrédule, je descends du garage et cours jusqu'au cratère. Dans un dernier espoir, je scanne les alentours, espérant que quelqu'un en est réchappé. Hélas, je ne trouve rien.

Je suis obligée d'admettre l'immonde et atroce réalité, ils sont tous morts.



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wolfgangamadeusmozart




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MessageSujet: Re: Lettre à moi-même    Lettre à moi-même  - Page 2 Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 8:59

XXVI





Les voisins commencent à oser sortir. Je reviens alors à la réalité et m'aperçoit de la présence de mon arme dans mes mains, je fuis en appuyant sur mon bracelet.
Dans la chambre d’hôtel, je m'assoie sur le lit et pleurs silencieusement, anéantie.

Je ne sais absolument pas pendant combien de temps je reste ainsi. Ma conscience de ce qui m'entoure ayant été remplacée par une incommensurable douleur et un vide infini. Ce sont des enfants courant dans le couloir qui me ramènent à la réalité. Hagarde, je reste assise à observer tout cet arsenal parfaitement inutile quand mon regard tombe sur la machine.
Et là, je sais ce qui me reste à faire: retourner dans le passé et empêcher cela.

Je connais les conséquences et les accepte. Enfin, pour être honnête, je me focalise sur Cécile pour ne pas y penser.
Je retourne au QG avec mon ordinateur.

Une fois sur place, j’ai la chance qu’il soit désert.
Je vais immédiatement dans mon bureau. Je constate alors, avec soulagement, que mon portable fonctionne parfaitement. Par une petite manipulation, je m’arrange pour combiner la puissance de mes deux terminaux.
Ensuite, je recherche sur le net, les coordonnées du vice-président, je suis sûre que c’est lui le responsable. Je trouve son adresse facilement. Voulant aller vite et en toute discrétion, je passe par le téléphone portable de sa femme pour récupérer son numéro ensuite je pirate sa ligne. Je m’aperçois alors de deux choses. La première est qu’il est en pleine conversation. La deuxième est que je ne suis pas la seule à l’espionner. Pendant que je l’écoute, je remonte le signal de l’autre curieux. J’arrive sur le poste d’un opérateur de la NSA.

Homme 1:-« Vraiment Général Andrew, une heure et demi pour envoyer un drone armé sur zone, ce n’est pas sérieux. Heureusement qu’ils n’ont pas été dans un sous-sol, nous n’aurions plus eu la possibilité de réagir. »

Le général :-« Je suis d’accord Ted. Mais vous connaissez aussi bien que moi les lenteurs de l’administration. J’espère que sous votre présidence, j’aurais les coudés un peu plus franche. »

Ted :-« Nous verrons. A plus tard. »

C’est donc bien lui qui est responsable de leur mort.

Je récupère toutes le donnés que l’agent gouvernemental à récolter. Chose étonnante, il y a deux dossiers. Un est des plus anodins et l’autre contient de nombreuses conversations sur le complot. En tout cas, Ted n’a pas bougé de sa maison de la journée et j’ai son adresse IP me permettant facilement de pénétrer dans son ordinateur.

Ensuite je localise et identifie le militaire. Il s’agit du chef d’Etat-major de l’armée américaine.
Je reviens ensuite au vice-président. Il est en train de consulter un site. Après quelques lignes, je m’aperçois qu’il contient tout l’organigramme de KKK, avec les noms de chaque membre et tout un tas de renseignement sur eux.
Je comprends alors pourquoi l’agent de la NSA a deux dossiers pour les conversations du vice-président, il fait partie du mouvement.
Il y a aussi toute la comptabilité du klan et des entreprises qu’il contrôle. Je découvre des camps du type jeunesses hitlériennes, des entreprises de sécurités où travaillent ceux qui tabassent ou tuent au noms de l’organisation, des bars qui servent de lieux de recrutement, des sociétés de gestion immobilière qui s’occupent des biens récupérés par intimidation plus ou moins violente mais aussi des centres de retour à l’hétérosexualité.
Ensuite, je trouve le dossier de son complot pour prendre la tête des USA. Il y a les rapports de Jim sur Eugénie et les trois autres femmes, ainsi qu’un deuxième plan d’assassinat de la présidente. Son garde du corps doit lui injecter la grippe, après le Gala de ce soir. C’est un virus génétiquement modifiée pour être fulgurante et mortelle.
En continuant ma lecture, je tombe sur le plan que Ted a mis en place pour avoir une entière liberté d’action, une fois au pouvoir.
Il a noté les noms des cinquante personnes occupant les postes clefs contrôlant le pays avec à coté un lien. Ainsi j’apprends que 10 sont des membres du Klan, qu’il possède un dossier compromettant permettant d’en faire chanter 25 et qu’il a déjà prévu l’élimination ou le limogeage des 15 derniers. Il me semble évident qu’il prépare une dictature.
Par curiosité, je regarde quelles sont les charges qu’il a en sa possession pour être si sûr d’avoir la main sur ces personnes. Pour l’essentiel, il s’agit de preuve d’adultère, d’homosexualité ou de détournement de fond. Il y a aussi un acte de zoophilie où l’animal n’a visiblement pas subi de préjudice, bien au contraire.
Mais pour neuf, c’est nettement plus grave.
Il y a deux délits de fuite après avoir causé la mort de piétons, trois viols de secrétaires, un acte de pédophilie sur un garçonnet d’environ six ans, deux tortures de femme du type BDSM mais elles n’étaient très clairement pas consentante et elles ont fini très gravement mutilé. Il y a même un meurtrier volontaire. Il a agi au cours d’un snuff movie. Il y a l’acte de décès de la victime.
En étudiant toutes les données, je m’aperçois de beaucoup de chose. D’abord tous les vidéos proviennent de piratage des caméras soit de sécurité, soit d’ordinateurs soit de téléphones fait par l’agent de la NSA, excepté pour les quatre derniers crimes que j’ai cité. Ils ont été filmé avec du matériel professionnelle. Je loge le lieu de ces tournages. Il appartient au KKK qui a établis des fiches de paie et des quittances de loyer à quatre membres. Mais en utilisant un satellite de surveillance, je repère la présence d’au moins dix autres personnes, à priori dans les sous-sols. Je ne trouve aucun ordinateur relié à internet ou Smartphone dans le bâtiment, je ne peux donc pas en savoir plus.

Je finis l'exploration du site en fouillant vraiment partout. Je déterre alors le pire: le dossier de tous les meurtres du KKK avec à nouveau des vidéos.
Déjà bien secouée, je ne l’ouvre pas.

Je copie toutes les données du site et écris un programme pour l’effacer complètement quand je le voudrais.

Une fois cela fait, je me mets à réfléchir à ma mission, à ce qu’il arrivera si je la réussis, si j’échoue ou si je meurs et à mon plan d’action.
Une fois ma décision prise, je retourne sur mes ordinateurs après avoir, à nouveau, essuyée mes larmes.
Je commence par établir la chronologie exacte des évènements pour ensuite planifié précisément ce que j’ai à faire. J’utilise tout ce que j’ai à ma disposition pour cela. Cela va des dossiers de la NSA au satellite de surveillance, des caméras de sécurité aux antennes relais des téléphones portables. Quand enfin je suis satisfaite, je transfère le tout sur mon téléphone avec les programmes informatiques qui détruiront le site de Ted, transmettrons les vidéos de tous les crimes à un cabinet d’avocat spécialiste dans la défense de ce type de victimes et viderons tous les comptes des entreprises du KKK et ses fonds propres. Je pressens que cette argent sera d’une grande aide alors je préfère ne pas immédiatement le donner à des associations caritatives. Mais si je meurs ou si on m’arrête, cela sera fait automatiquement.
Je mets ma tenue de commando, sans le blouson, avec le gilet pare-balle, dans l’un des sacs de sport qui nous permis de ramener nos achats de l’armurerie, la semaine dernière. J’y range tout l’armement et le matériel dont j’aurais besoin, ainsi que les documents créés. J’emporte aussi suffisamment de munitions pour décimer un quartier complet. Je l’installe dans mon dos puis vérifie que je bouge sans entrave avec. Je appels ensuite Albert.

Moi :-« Albert, c’est caroline. Mes frères et Cécile sont morts. Pouvez-vous m'expliquer comment on programme votre machine pour voyager dans le temps ? »

Après plusieurs secondes de silence, il me répond de façon détaillé. Il finit en m'offrant une oreille amicale si, à me retour, j'ai besoin de parler de cette perte. Je l'en remercie et retourne à Disneyworld.
Je rajoute dans mon sac d’autre accessoire, de l’argent et mon fusil. Une fois que je sûre de ne rien avoir oublié, j’entre les nouvelles coordonnées sur la console de commande et pars.


9H41 J’atterris dans le bureau du vice-président. Je suis derrière lui. Il vient de raccrocher avec Jim. Ce dernier l’a prévenu de l’incendie de la maison d’Eugénie et qu’il va s’occuper des otages. Je m'approche de lui, attrape sa nuque, donne un coup de pied derrière ses genoux et en même temps lui fracasse le nez sur son bureau. Ensuite, je le lance contre son coffre-fort avant de récupérer son cou pour le relever.

Moi:- « Ouvre-le ! »

Aucune réaction de sa part, je serre. Il réagit enfin et exécute mon ordre. Le dossier sur les femmes écrit par Jim est le premier. Je le prends et le glisse dans mon sac. J’y récupère le chalumeau, l’allume et le pose à l’intérieur du coffre. Je suis sûre qu'ainsi il ne restera plus rien permettant de refonder le KKK.
Voyant les flammes brûler ses précieux papiers, Ted s'anime. Comment ose-t-il me rappeler qu’il est en vie alors qu’il est responsable de la mort de l’amour de ma vie. Je lui brise donc le cou d’une torsion du poignet. Il s'étale, alors, sur le sol.

Sans un regard pour cet immonde individu, je me dirige vers son ordinateur. Je prends mon téléphone et lance mes programmes. Après trente secondes, ils ont fini. Je vérifie que tout est comme je le veux puis range l'appareil.

9h46 Je me dirige vers la fenêtre est. J'ai deux minutes pour monter mon arme. Je m'active donc. Je suis prête avant l'échéance. Cela me permet de me calmer avant mon tir avec des exercices de relaxation.

9h48 Je repère la voiture arrêtée au carrefour à 1652 mètres, je vise la tête du général Andrew, le premier de dix personnages les plus puissants d’Amérique et membre du KKK. J’appuie sur la gâchette. Il s'effondre. Le comportement de son chauffeur me prouve qu'il est mort. Je range mon arme et réinstalle le sac sur mon dos.

Ca y est, Cécile ne risque plus de mourir.

Je continue ma mission. Je vais à l'autre ouverture, enjambe le parapet. Là, je vais jusqu'à la gouttière et l'utilise pour descendre. En bas, je cours plier en deux jusqu'à la voiture des agents affectés à la protection du vice-président. J'assomme le conducteur et tue le passager, il était du klan. Je récupère les cartes d'accès du mort et ligote l'autre et le met dans le coffre. Je conduis la voiture jusqu'au conteneur à ordure à deux rues de là et y dépose le cadavre. Je me dirige ensuite à la Maison Blanche en évitant, autant que possible les embouteillages dû à l'assassinat du violeur pédophile.


Il n’est que 8h58. Je me stoppe juste avant le poste de contrôle du parking.

10h00 Je m’engage jusqu’à la guérite.

Moi :-« Bonjour Tony. Dis donc, tu travailles ici maintenant ! Tu ne m’as jamais rappelée après la soirée pour le départ d’Henderson, tu n’as pas aimé dans le bureau de James ? »

Il est visiblement ennuyé de ne pas me reconnaitre, je vais peut-être commencer à croire les personnes qui disent que je suis belle.
10h01 La voiture de son supérieur, monsieur Clark arrive. Comme prévu, Tony, soulagé de cette échappatoire, ouvre la barrière, sans que j’ai a présenté ma carte d’accès. Il m’invite à passer le voir après mon service.. Je pars en lui assurant que j’essayerais de passer.

Il était agent de terrain mais aussi coureur invétéré. L’année dernière, après avoir abusé de la boisson au pot organisée pour la retraite de cet Henderson, il a commis l’erreur de coucher avec la femme de son supérieur et de se faire prendre par celui-ci en plein acte. Depuis, il est affecté là.

Je gare le véhicule
Je fais un allé retour en simulant un oubli pour laisser le temps à Clarkde prendre l'ascenseur. Je préfère éviter qu'il se demande pourquoi une fille a un badge accroché sur elle au nom d’Alfred Dugan.

10h07 Je sors de la cabine. Je vais directement dans la salle de repos des officiers affectés à la protection.
A 10h08, le garde du corps qui doit injecter le virus à la présidente est là, seul. Je le tue d’une balle dans la tête.
Je vais ensuite à l’office où une jeune femme prépare une collation.

Moi :-« Bonjour, C’est toi Penny Parker ? »

Penny :-« Oui, pourquoi ? »

Moi :-« Je voulais savoir si tu postulais à la place de Jim Hendy, à la sécurité de la famille de la présidente ? »

Elle arrête ce qu’elle fait et me regarde pour la première fois.

Penny :-« Personne ne m’a rien dit. Je ne comprends pas, monsieur Wallace m’a assurée qu’il me préviendrait dès qu’un poste se libère pour que je puisse postuler. Je ne suis pas sortie troisième de ma promotion pour amener du café toute ma vie. Il faut que je le voie tout de suite, cela doit être un oubli. »

Oh, non, c’est totalement intentionnel. Ce type est un misogyne qui considère que la seule place d’une femme est à la cuisine.

Moi :-« Oui surement. »

Penny :-« Tu pourrais emmener ce plateau dans le salon ovale pour moi, j’ai peur que le poste me passe encore une fois sous le nez ? »

Bingo et sans que je sois obligée de lui proposer.

Moi :-« Bien sûr, entre femme nous devons nous aider. »

Penny :-« Merci »

Elle part et moi je me dépêche aussi, il reste moins de cinq minutes avant l’arrivée de la présidente. Je marche, alors, le plus rapidement possible sans tout en conservant le maximum de discrétion. Une fois à destination, j’explique aux agents que je remplace Jenny qui a été voir pour une possible promotion. Ils se retiennent de rire et me laisse passer.

10h17 je suis dans le bureau. Les trois hommes qui ont rendez avec la présidente se taisent en me voyant rentrer. Je sens leur regard me déshabiller, je déteste cela. Mais ce n’est pas la raison qui me fait les tuer. Il n’y aucun militantisme féministe dans mon geste. C’est uniquement parce que ce sont mes cibles deux, trois et quatre. Etonnement, ils avaient la même hiérarchie au sein du KKK.
Je pars ensuite.
Je vérifie l’heure, il me reste deux minutes trente pour sortir.
J’utilise les escaliers et les dévale.

10h25 je sors de la maison blanche. Tony est toujours aussi gêner de ne pas connaitre mon nom, il me laisse sortir sans respecter les consignes de sécurité.

Quand Je suis dehors, j’appelle Wallace en conduisant.

Moi :-« Wallace ? »

Wallace :-« Oui, qui est à l’appareil ? »

Moi :-« là n’est pas le propos. Je sais que vous avez miss Parker devant vous pour sa promotion. Accordé là, sinon votre femme connaitra les noms de vos maitresses. Avez-vous compris ? »

Wallace :-« Oui »

Moi :-« Une dernière chose, miss Parker n’est au courant de rien, si vous êtes injuste avec elle, je le saurais et agirais en conséquence. »

Là, c’est clairement par solidarité féminine.




Je remonte Pennsylvania avenue et me gare. Je prends mon sac et descend. J’entre dans le bâtiment qui me fait face. Je neutralise immédiatement le garde et l’agent d’accueil. J’ai pris du retard à cause de la circulation. Je récupère les clefs du vigile puis monte jusqu’au bureau 785 et m’installe.
10h30, numéro six finit sa conversation avec sa femme en lui disant qu’il l’aime. C’est la dernière fois qu’il le fera.

Je passe la tenue de commando et le gilet pare-balle. Je m’arme complètement, attache ma ceinture de munitions et recharge mes revolvers. Je démonte mon fusil et le range avec mes affaires civiles dans le sac. Je descends au vestiaire. Je prends le blouson dans le casier de l’agent de sécurité puis je vais au parking emprunter sa moto après avoir rangé mon bagage dans sa sacoche et enfilé le casque.
Avant de partir, je préviens la police de la présence de l’homme dans le coffre de la voiture, lui n’a rien fait.
Quand je me retrouve dans la rue, elle est noire d’agent du FBI visiblement affolés d’avoir perdu leur patron. Je mets les gaz.

Je me retrouve sur l’avenue de la constitution juste à temps.
10h41 Numéro sept vient d’acheter son bretzel quotidien. Elle est entourée de ses gardes du corps. Moi, je suis arrêtée au feu tricolore. Je tire juste au moment où le vert s’allume. Elle s’effondre et je démarre. Le docteur de la gouverneure de la réserve fédéral lui avait pourtant dit que sa gourmandise la tuerait.


J’en ai fini avec la partie politique de ma mission. Je file au Yacht club. J’arrive vite. Il est désert. Je mets mon casque des forces spéciales et retire le blouson pour ne pas l’abimer. Je descends sur le ponton qui m’intéresse et sors mes deux armes. Je n’ai aucune pitié pour ces mafieux et les élimine un par un. Je change de chargeurs en montant sur le bateau de luxe et continue le nettoyage systématique. L’absence de bruit lors de mes tirs et l’incapacité de mes adversaires à faire feu à cause de leurs lenteurs rendent ma progression silencieuse et surréaliste.
Je trouve numéro huit en pleine conversation avec son fournisseur colombien de drogue. Je clos les négociations et libère la très jeune fille qui se trouve dans la chambre du parrain. Elle est affolée. Je l’emmène en prenant au passage un sac de billet. Je récupère les papiers que j’ai fabriqués dans la moto puis trouve madame Hepburn. Je lui explique que la gamine a été vendue par ses parents au trafiquant sud-américain. Elle était son cadeau au parrain pour s’implanter sur le marché des USA.

Moi :-« Je sais que vous voulez depuis longtemps adopter avec votre femme. Voici votre chance, vous savez comme moi que l’administration est profondément homophobe. »

Madame Hepburn :-« Comment savez-vous cela ?
Et comment pourrait-on adopter cette petite fille, jamais les autorités ne le permettront ? »

Je sais par cette réponse que j’ai vue juste. Je lui tends les papiers attestant, de façon complètement officielle, que sa compagne et elle sont désormais les parents de la petite Lucia âgée de 5 ans.

Moi :-« Vous êtes d’accord avec ce que vous lisez, madame ? »

Madame Hepburn :-« Rien ne pourrait me faire plus plaisir. »

Moi :-« Alors félicitation, vous êtes maman. »

Je sors mon téléphone portable et envois, via le net, le programme qui enregistre dans les bases gouvernementales cette adoption. Maintenant elle est aussi réelle que la constitution.

Moi, en lui tendant le sac plein de dollar :-« Voici de quoi quitter ce travail qui vous exploite et la possibilité d’élever votre fille dans un environnement plus sain. Vous devriez essayer le Vermont. »

Je fuis pendant qu’elle ouvre le sac. Je sèche mes larmes en changeant de casque et en remettant le blouson. J’aurais aimé élever un enfant avec Cécile.
J’enfourche le deux-roues et me fustige sur tout le trajet, je me suis jurée de ne pas penser à ma douce tant que ma mission n’était pas fini et je viens de craquer ce qui est des plus dangereux.

J’arrive rapidement au bar de Stan, mais je suis à nouveau entièrement focalisée sur ce que j’ai à faire. Il raccompagne son livreur de bière. J’attends que ce dernier tourne à l’angle de la rue pour entrer dans l’établissement.

Moi :-« Stan ! »

C’est un tir de fusil à pompe qui me répond. Je m’effondre, simulant avoir été touché. Il y croit et sort de sa cachette. J’attends pour l’abattre de savoir pourquoi il a tiré. Il s’explique en venant vers moi.

Stan :-« Quand j’ai entendu à la radio, que tu avais assassiné sept cadres dirigeants du KKK, je me suis dit que tu allais surement venir, je suis le doyen et le seul, avec Ted et Jim, à les connaitre tous. Je me suis donc préparé à ta venue. Je suis content de n'avoir pas trop attendu. »

Il ne peut continuer plus loin son propre panégyrique, une balle dans la tête le fait taire définitivement. Égoïstement ou par pure égocentrisme, il n'a prévenu personne sinon il s'en serait vanté. Il est donc très peu probable que mes sept dernières cibles soient averties de l’hécatombe au sein du Klan.

Je privilégie, tout de même, la rapidité sur la discrétion pour tous mes autres trajets. Plus le temps passe plus les chances que les personnes écoutent les informations et mettent en place des mesures de sécurités importantes, sont grandes.


Je me gare après dix minutes à plus de 300 kilomètres heures. J'enlève mon casque.
Le primat de l’église épiscopale a voulu donner l’illusion d’être proche de gens en ne vivant pas dans une résidence privé et fermé mais je suis tout de même dans la banlieue la plus chic de Washington.
Cette fois-ci, il me faut être très persuasive. Je ne veux pas avoir sur la conscience le traumatisme de ses enfants ou blesser la femme de l’ecclésiastique. Elle est si étrangère à notre affaire qu’elle est persuadée de la sainteté de son mari. J’assomme facilement les deux policiers qui assurent sa protection, ils somnolaient déjà et ne m’ont pas vu arriver. Juste quand je finis de les positionner pour que de l’extérieure, on les croit fidèle au poste, le marchant de glace se gare dans la rue. C’est moi qui l’ai convoqué par un mail envoyé de l'ordinateur du vice-président. Je vais le voir et lui remets les mille francs suisse promis. Il me donne les deux bons. Je me dirige ensuite à la porte et sonne. J'entends alors les cris des fils de la famille annoncer vouloir venir ouvrir. Leur mère leur répond sur un ton sans appel que c'est à Anna de le faire. La porte s'ouvre alors sur une jeune femme en tenue d'employée de maison qui me demande avec un fort accent Espagnole ce que je veux. Je vois que la mère et les deux garçons sont derrières elle à m'écouter.
En anglais, j'annonce que je viens offrir deux glaces de leur choix gratuitement aux garçons qui exultent. Je continue en Espagnole que seules les deux femmes comprennent. Je leur dis qu'elles doivent sortir immédiatement et qu'alors, je ne leur ferais aucun mal. Je ponctue mon ordre en leur montrant mes deux armes et en regardant ostensiblement les deux joyeux bambins. Je dois être très convaincante, elles sortent immédiatement emmenant avec elles, les petits qui expriment bruyamment leurs enthousiasmes. Au moment où elles passent devant moi, pour être sûre qu'elles aient compris la raison de ma visite et ne commettent pas d'erreur avec les deux enfant, je leur dit qu'à leur retour il ne faut absolument pas que ces derniers aillent dans le bureau de leur père et qu'il serait même préférable qu'ils restent chez des voisins le temps que la police arrive et fasse leur travail. La femme acquiesce en retenant un sanglot et part. Je souffle un coup et exécute ma mission le plus proprement possible. Je lui brise la nuque évitant ainsi le sang.

J'enfourche la moto et fuis alors que les enfants commencent à peine leur glace. Heureusement la conduite à grande vitesse me permet d'évacuer ce nouvel épisode difficile.


J’arrive à la dernière étape de mon périple sanglant, le bâtiment où ont été commises les horreurs trouvées dans les dossiers de l’impérial wizard.
Un regard à l’heure suffit pour me donner l’impulsion pour ne pas m’appesantir. Il est 11h12 et je me suis fixée d’être de retour auprès de mes frères à 11h30. Après, je ne sais pas ce qu’ils vont faire. Et s’ils retournent au motel, je ne pourrais les retrouver. Mon bracelet n’est pas synchronisé avec celui de cette époque.
C’est la partie de la mission où je suis dans l’inconnu.
Les seuls informations que j’ai en m’a possession sont qu’il y a quatre personnes s’occupant de l’établissement, dix autres qui y vivent en permanence et dont je ne sais rien ainsi que les deux derniers dirigeants du KKK et leurs dix gardes du corps.
Cela ne m’arrête pas pour autant. J’enlève le blouson et troque à nouveau le casque de moto par celui des forces spéciales. Je fais le plein de munitions et prends quelques chargeurs en plus. Je me positionne devant la porte après avoir détruit d’une balle chacune des caméras de surveillance. Je tirs et détruis les charnières, les verrous et la serrure. Je recharge mon arme, fais tomber le battant et fonce revolvers aux poings.

C’est une très mauvaise idée. La différence de luminosité me rend aveugle quelques secondes. Cela permet à l’un de mes adversaires de me tamponner violemment. Je vole alors jusqu’à une paroi. Je suis groggy et en lâche mes pistolets. Je les entends dégringoler vers les étages inférieurs. J’essaie de me relever mais un coup de pied dans mon casque me projette à nouveau contre le métal. A ma deuxième tentative, il me soulève pour ensuite me faire retomber sur son genou. Je perds alors le contrôle de moi, en même temps que je retrouve ma vision parfaite. C’est un homme de plus de deux mètres pour au moins 120 kilos qui me fait face. J’esquive son pied qui devait m’écraser la tête, avec une roulade. J’attrape mes deux couteaux en même temps que je saute sur son dos. Ma vitesse l’a empêché de se retourner à temps. J’enserre son torse avec mes jambes pour me tenir et plonge de toutes mes forces mes deux lames dans son torse. Il s’effondre et moi je me rétablis sur mes deux pieds.
Je suis sur une plateforme ajourée avec des étages au-dessus et en dessous relier par des escaliers et des ascenseurs.
Deux individus, avec les mêmes gabarits que le premier, me foncent dessus. Je cours vers eux, me baisse sous leurs énormes mains qui tentent de m’attraper pour immédiatement me redresser en enfonçant l’acier de mes armes dans leur ventre. Ma violence est telle que je les soulève. Je repère le quatrième à ce moment-là qui court vers ce qui ressemble à un poste de contrôle à côté de la porte d’entrée. Je me désintéresse de mes victimes que s’écrasent aux sols et lance de toute mes forces mes poignards qui se plante dans sa tempe et son cou. Je vais les récupérer et entre dans la pièce. Je fais alors face à un mur d’écran de surveillance. Ce que je vois m’horrifie. Je sais maintenant qui sont les dix personnes présente ici en permanence. Sur les écrans du bas, je vois une salle au sol en terre battu où repose dix cages identiques avec à l’intérieur des femmes des hommes et des enfants. Deux sont vides. J’en trouve rapidement la raison.
Le mania des médias torture une petite fille pendant que le fabricant d’arme sodomise un garçon pré-pubère.
Leurs garde du corps sont confortablement assis à jouer aux cartes dans la pièce d’à côté.
Folle de rage, je repère l’endroit où ils se trouvent et m’y précipite.
D’un coup de pied, j’ouvre la porte. Je ne leur laisse pas le temps de réagir. J’égorge le premier à ma portée et éventre le deuxième. J’ai le temps de recommencer avant qu’un tir m’atteigne. Il est sans effet sur moi. Je lance mes deux couteaux dans le cœur de deux hommes et prends la table que je fracasse sur trois autres. Le dernier type tente de s’enfuir, je l’attrape au passage et lui brise la nuque. Je récupère mes lames et m’assure qu’ils sont bien tous mort. Je m’occupe ensuite des tortionnaires.
Dans un souci d’équité et pour gagner du temps les deux anciens bourreaux expérimentent le coït anal. Je les ai mis chacun sur un des pieds de la table retournée. Ils ont beaucoup crié, pleuré et supplié comme les deux jeunes, je pense, mais leur calvaire dura moins longtemps.

Ma mission est terminé mais en accompagnant les deux pauvres enfants vers leurs compagnons de souffrance, je m’interroge sur la suite. Immanquablement la seule personne que je pense capable de les aider est Cécile, celle-là même que je ne veux pas voir ici.
Mais une fois au sous-sol, devant l’ampleur de la maltraitance, je me mets une fois de plus en retrait et appelle Paul.

Je raccroche quasi immédiatement. Que vais-je lui dire?
Comment présenter mes actes pour qu'il n'ait pas l'air de la boucherie qu'ils sont pourtant?
Une chose est sûre, je préfère qu'il soit le seul au courant pour l'instant, le temps que je me fasse à l'idée de la future confrontation.
J'ai trouvé, je lui envoie un texto lui résumant la situation en l'écrivant avec notre code secret pour l'authentifier.
En attendant sa réponse, j'ouvre toutes les cages et fait sortir les personnes. Elles sont craintives et faibles. Je pense alors à enlever mon casque, ce qui les rassure quelque peu. J'ai vu sur les écrans de contrôle que le bâtiment possède une cuisine. J'interroge le garçon. Il sait où elle est. J'y emmène alors tout le monde. Nous y attendrons mes frères, loin de ce lieu de cauchemar. En arrivant à l’ascenseur, je retrouve mes deux armes. Je suis soulagée, je me voyais déjà devoir fouiller partout. L’office n’est pas très grand mais j’arrive à assoir tout le monde sur une chaise. Je finis de servir à boire quand je reçois un appel.

Moi :-« Oui »

Paul :-« C’est Paul. Tout d’abord, j’ai coupé mon oreillette et personne ne peut m’entendre. »

Moi-« Merci. »

Paul :-« Comment vas-tu ? »

Moi :-« Comme une personne qui a tout perdu. Mais je fais avec. »

Un blanc se fait.

Moi :-« Désolée, c’est un peu dur d’avoir connu le paradis et de maintenant savoir que je n’y aurait plus jamais accès. Mais je ne t’ai pas contacté pour cela. Le KKK possédait un bâtiment où il gardait dix personnes prisonnières. Elles étaient prostituées, torturées et parfois tuées au cours de snuff movie. Je ne sais pas quoi faire avec elle. »

Paul :-« Tu voudrais que Cécile vienne les ausculter et nous donne la conduite à tenir ? »

Moi :-« Non, mais vue l’état dans lequel elles sont, c’est ce qu’il faut. »

Paul :-« Les trois mères sont ici. Nous avons à peine fini l’interrogatoire de Jim, parfaitement inutile maintenant. Si je les renvois chez elles en leur assurant qu’elles n’ont plus rien à craindre, elles vont peut-être me croire mais il est certain que les autres vont trouver cela bizarre. »

Moi :-« En plus, il y a des clients qui arrivent à 12h42. Je préférais que ces immonde individu soit arrêté par la police. Bon, fais lire mon texto et arrivez au plus vite. Je pense qu’Eugénie avec ses connaissances du système nous serait utile mais il faut impérativement qu’Eléa ne rentre pas dans le bâtiment. Appel quand vous êtes là. »

Paul :-« Caro, je suis fière d’être ton frère. Je fais au plus vite. »

Heureusement qu’il a raccroché parce que je m’effondre en pleur. Mes frères sont morts il y a douze heures et plus rien ne sera comme avant.
Je ne sais pas combien de temps je suis restée en position fœtal à sangloter. C’est La petite torturée qui me sort de là. Elle me tend un verre d’eau et m’interroge.

La petite :-« Toi aussi on t’a fait très mal et ta maman te manque ? »

Cette question est un formidable coup de pied aux fesses et la solution à mon avenir. Je m’assoie en tailleur et prends le verre.

Moi :-« Merci. Tu t’appelles comment ? »

La petite :-« Elise. »

Mon téléphone se rappelle à mon bon souvenir. C’est un texto de Paul, ils sont devant le bâtiment. Je panique les corps des quatre hommes qui s’occupaient d’ici, gisent dans l’entrée. Je lui réponds que j’arrive. Je me lève. Je vais récupérer mon casque dans l’office et propose à Elise de m’accompagner. Toute heureuse, elle accepte. Nous prenons l’ascenseur. Avant de sortir, je prends Elise dans mes bras et lui explique qu’il faut que je lui mette la main devant les yeux parce qu’il y a des choses qu’elle ne doit pas voir. Je me hâte vers la sortie pressée mais inquiète de revoir Cécile. Dehors, la lumière du soleil m’ébloui malgré les verres filtrant de ma visière. Quand je vois enfin, ils sont là.
Dieu qu'elle est belle. J’ai besoin de toute ma volonté pour arrêter de la contempler. Je remarque alors Caroline à côté d’elle. C’est très bizarre de ce voir autrement que dans un miroir. Je me dirige vers elles. Je pose Elise juste à leurs pieds et m’agenouille pour lui parler en me mettant tête nu.

Moi :-« Elise, cette dame est le plus grand docteur du monde, elle va regarder là où tu as mal. »

La petite acquiesce et me demande pourquoi la dame noire me ressemble. Je lui réponds que c’est ma jumelle. Je fuis ensuite voir Paul.

Paul :-« Tu vas réussir à tenir ? »

Moi :-« Je ne peux pas faire autrement. Qu’as-tu raconté ? »

Paul :-« Ce que tu m’as écrit. Nous sommes tous morts, tu es revenue dans le passé pour empêcher que cela arrive et tu en as profité pour démanteler le KKK pour qu’Eugénie et les autres femmes puissent retrouver une vie normale. »

Moi :-« Merci de ne pas avoir parlé des massacres que j’ai perpétué. D’ailleurs, à ce propos, il y a dans l’entrée les quatre cadavres sanguinolents des gardiens de ce lieu. Si tu as une idée pour que cela ne choque pas Cécile et Eugénie, n’hésite pas. »

Paul :-« Je t’arrête tout de suite Caroline, elles n’ont pas l’air d’être traumatisé en te regardant alors que tu es maculée de sang. Elles devraient donc pouvoir aller voir à l’intérieur qu’elle est la meilleure prise en charge pour toutes ces personnes, sans défaillir. »

Pendant qu’il parle, je me regarde et m’aperçois avec horreur qu’il a raison. Je panique alors, il ne faut pas que ma douce voit à quel point je suis barbare et sanguinaire. Je frotte frénétiquement mon gilet pour essayer d’enlever toute cette hémoglobine. La main de Paul sur mon épaule me fait redresser la tête. Je vois, alors, Cécile et Caroline ensemble, s’occuper d’Elise. Cela me ramène à la réalité. C’est même une véritable douche froide qui me remet immédiatement les idées en place. Mon amour est morte il y a douze heures, elle n'aura plus jamais d'opinion sur moi.

Moi :-« Bon, il faut s'activer. Les deux types qui viennent n'iront pas prévenir la police mais s'il est décidé que celle-ci doit intervenir autant qu'il les arrête, ils ne sont absolument innocents. »

Paul :-« Nous te suivons."

Je réduis ma visite à la salle vidéo puis à celle où sont les cages pour terminer par la cuisine. Elise est muette dans mes bras. Elle se blotti contre moi jusqu'au bout. Nous l'avons tous vue et échangeons entre nous des regards horrifiés et désolés face à ses réactions de peur.
Arrivée à destination, Cécile s’intéresse tout de suite aux anciens prisonniers. Je confie Elise à Caroline qui semble un peu étonné mais discute avec elle naturellement. Moi je prends à part Eugénie.

Moi:-" Alors qu'en penses-tu?"

Eugénie:-" L'intérêt de faire venir la police c'est que les dix personnes seront reconnu comme victime."

Je sais qu’il faut que je lui parle de mon massacre alors je me lance, la boule au ventre.

Moi:-" Tout à l'heure quand j'ai découvert les cages, et en voyant les deux derniers cadre du KKK torturer Elise pour l'un et abuser d'un jeune garçon pour l'autre, je suis devenue folle de rage. Bien sûr, j'étais venu pour régler définitivement leurs sorts mais là je crois que j'ai surtout fait preuve de sadisme. J'ai peur que cela soit préjudiciable aux ex prisonnier qui pourrait être accusé d'y avoir participé."

Eugénie:-" Il faut que je vois pour te le dire."

Je blanchis mais l'emmène. Le macabre tableau lui donne la nausée mais elle réussit à la contrôler. En retournant à la cuisine elle me dit que le problème est qu'il est certain que la police se focalisera plus sur ça que sur les vraies victimes.
Je me souviens, alors, des vidéos.

Moi:-" Toutes les activités ont été filmées. Si on les retrouve, cela pourra être utilisé pour poursuivre les pervers?"

Eugénie:-" Oui certainement."

Moi:-" Donc, s'il n'y plus ce charnier, les autorités feront plus correctement leur travail en poursuivant les pervers et en aidant les victimes?"

Eugénie:-" Ils seront focalisé sur ce qui est important."

Moi:-" Ok."

Je presse notre retour à l'office.
Je m'excuse, alors, auprès de l'américaine et retrouve Paul. Je lui demande son bracelet de retour vers la machine. Intrigué, il me le donne cependant sans me poser de question. Je retourne en courant dans la pièce. Là, j'entasse les corps des gardes-sur la table. L'équilibre est précaire et l'effet monstrueux mais cela me permet de ne faire qu'un voyage et d'ainsi conservé le courage de continué. Dans la chambre d'hôtel, je recherche les coordonnées du volcan et envoi le tout. À peine partie, Paul, Pierre et Jacques se matérialise devant moi avec les cadavres qui se trouvaient dans l'entrée.

Jacques:-" Tu ne croyais tout de même pas qu'on allait encore te laisser tout faire."

Pierre:-" Si papa l'apprenait nous serions bon pour un sermon."

Paul:-" Et un coup de pied aux fesses, si mamie en entend parler."

Jacques :-« Et c’est pas nous qui avons fait le plus dur. Caro et Eugénie sont en train de récurer la salle que tu viens de vider. »

Il envoie, alors, leurs macabres charges bruler dans la lave indonésienne.
Moi, je suis toute émue et lutte avec force pour ne pas me mettre à pleurer.

Moi :-« C’est Eugénie qui vous a raconté ? »

Paul :-« Oh, non ! Pierre est allé au poste de sécurité et t’a vu œuvrer. Ensuite, nous nous sommes répartis les tâches. »

Moi :-« Merci »

Je prends l’ordinateur portable et nous retournons dans le bâtiment. Nous allons voir si les filles ont besoin d’aide. Nous le retrouvons alors qu’elles viennent de finir.

Caroline :-« Ils ont visiblement l’habitude de devoir s’occuper du sang ici. Il y a tout ce qu’il faut pour le faire partir. »

Eugénie:-" C'est le même matériel qu’utilisent les professionnels pour nettoyer les scènes de crimes. »

Personne ne dit rien, choqué de ce que cela implique. Nous retournons à la cuisine et faisant un détour pour ranger le matériel.
A notre retour, Cécile a fini sa consultation succincte des dix personnes.

Cécile :-« Il y a beaucoup à faire pour qu’ils évacuent physiquement et psychiquement ce qu’ils ont subi ici. »

Moi :-« Les centres spécialisés sont capable de s’en occuper ? »

Cécile :-« Plus ou moins, mais nous sommes en Amérique, il faut payer. Quel est ton idée ? »

Evidement elle a compris que j’avais une idée derrière la tête.

Moi :-« Le KKK avait des centres de retour à l’hétérosexualité. Vu le nombre de ses victimes, j’avais pensé qu’il serait bien de les transformer en lieu qui les prend en charge. »

Cécile me regardant dans les yeux :-« Et tu t’es dit que caroline et moi nous pourrions nous charger de cette reconversion et peut être aussi qu’Eugénie créerait un cabinet d’avocat qui s’occuperait de l’aspect juridique. »

Sa clairvoyance me scie.

Moi :-« Comment tu as deviné ? »

Cécile :-« C’est évidemment. Mais nous devons en parler, Caroline et moi, avant de pouvoir donner une réponse. »

Paul :-« De toute façon, l’urgent est de faire venir la police pour qu’ils arrivent en même temps que les deux clients, il ne reste que cinq minutes. »

Eugénie :-« Il faudrait qu’ils soient dans leur cage quand l’agent arrive pour que cela soit crédible. »

Moi :-« Ok, je m’en charge. »

Je me tourne vers Caroline et lui tends son ordinateur.

Moi :-« Peux-tu t’occuper des vidéos et de cacher notre présence ? »

Caroline :-« Bien sûr »

Paul :-« Bon, mesdemoiselles nous serons chez l’amie d’Eugénie qui garde Eléa. A tout de suite. »

Moi :-« Paul ! Est-ce que l’un de vous peut prendre la moto qui est devant, il faudrait qu’après toute cette histoire je la rende à son propriétaire. »

Caroline va au poste de sécurité et je retourne dans la cuisine.

Moi:-" Je suis désolée, mais pour que vous soyez pris pour ce que vous êtes, c'est à dire des victimes, il faut que la police vous trouve dans vos cages."

Je vois dans leurs yeux la panique, surtout dans ceux d'Elise. Je la prends dans mes bras.

Moi:-" Je resterais près de toi le plus longtemps possible."

Elle me fait un gros bisou sur la joue. Je l’emmène ainsi jusqu'en bas et utilise la petite pour faire passer mes dernières recommandations.

Moi :-« Surtout Elise, ne dit pas que nous sommes venu et que tu es sortie de la cage sinon les policiers vont te poser pleine de questions en pensant que tu n’as peut être pas eu très mal. »

Elise :-« D’accord. »

Moi :-« Par contre, il faudra leur raconter que les quatre méchants messieurs sont venus vous dire qu’ils partaient mais qu’ils vous ont quand même laissé enfermé, ce qui vous a poussé à crier chacun à votre tour pour prévenir les gens de dehors que vous êtes là. »

Elise :-« Je crie très fort moi, je suis sûre que les policiers vont m’entendre. »

Moi :-« Je suis sûr aussi. »

Caroline, par l’oreillette :-« Surtout que j’ai découvert qu’il y a des micros là où tu es. Ils sont reliés à des enceintes dans le poste où je suis. J’ai créé un bug informatique qui expliquera pourquoi le volume est à fond. Cela permettra ainsi que les prisonniers soient vraiment entendus du dehors. »

Moi :-« C’est super, cela rend les choses crédible. »

Moi, à Élise et aux autres :-« N’ayez pas honte de ce que vous avez vécu. Vous êtes les victimes, vous avez subi ces tortures. Alors n’hésitez pas à rentrer dans les détails pour que chacun connaisse l’étendue de vos souffrances. »

Caroline :-« La police est là. J’y vais. Je t’attends à l’hôtel. »

Moi :-« C’est l’heure de vous quitter. La police est devant le bâtiment. En revoir Elise. Il va falloir crier le plus fort que tu peux. »

Tous me remercient. Élise veut un dernier bisou que je lui donne bien volontiers. Je pars en l’entendant hurler à plein poumon, rendant le dispositif audio probablement inutile. Une fois hors de leurs vues, j’appuie sur le bracelet avec un pincement au cœur sachant que je ne reverrais jamais la petite puce.

En arrivant dans la chambre, Caroline et moi nous nous regardons en chien de faïence quelques secondes. Elle doit être comme moi et ne pas savoir quoi dire, persuader que l'autre le sait déjà.

Caroline:-" Merci d'avoir sauvé Cécile. C'est toi qui dois être avec elle. Je rentrerais avec les garçons."

Moi:-" Merci mais ce n'est pas possible, ma Cécile est morte ce matin. "

Caroline :-" Si je n'étais pas là, tu n'hésiterais pas une seconde."

Moi:-" Aujourd’hui, j’ai organisé et accompli les quarante exécutions parce que je savais que je n’aurais pas à affronter le regard de Cécile. Je me suis préparée à vivre avec ces morts sur ma conscience, pas avec l’angoisse de dégouter celle que j’aime. En plus, si j’acceptais ta proposition, ce serait me rajouter la culpabilité de ton sacrifice. Je ne me sens pas capable de tout gérer. Je ne veux pas être responsable de sa tristesse lorsque notre relation périclitera à cause de tout ça. Je ne le supporterais pas. »

Caroline :-« Je me devais de te le proposer. »



Moi :-« Je sais. »

À nouveau le silence s'installe, elle reprend la parole.

Caroline:-" Tu devrais te changer, l'amie d'Eugénie et sa fille vont avoir du mal avec ta tenue."

Je passe donc la deuxième tenue achetée à l'armurerie.

Caroline:-" Tout à l'heure en chargeant les vidéos dans l'ordinateur, j'en ai regardé quelques-unes. Le petit aperçu de ce qu'on subit Elise et ses compagnons m'ont horrifiée. Quand nous en parlerons avec Cécile, je lui dirais que si nous pouvons les aider à aller mieux, je suis prête à m'investir."

Moi:-" En plus, vous ne devrez pas avoir de problème d'argent. Je te donnerais le numéro du compte où j'ai transféré tous les fonds du KKK."

Caroline:-" Il y a beaucoup?"

Moi:-" Oh oui, je vous raconterais l'étendue du Klan tout à l'heure, cela m'a hallucinée."

Caroline:-" Ok. Cela t'a pas étonnée que Cécile est devinée ton projet?"

Moi:-" Oh si, son génie me laisse toujours sans voix."

Nous restons, muettes, à penser à l'élu de notre cœur pendant quelques temps. Puis je prends mes affaires de commando, me dirige vers la salle de bain et les lave.

Moi, parlant fort pour couvrir l'eau:-"Si tu restes ici, il va falloir convaincre les autorités que je ne suis pas une tueuse psychopathe pour que tu sois tranquille."

Une fois qu'elles sont propres et sèches, je reviens dans la chambre. Caroline est sur son ordinateur.

Moi:-" Il fonctionne très bien, tu sais. Je l'ai couplé à celui du bureau pour multiplier sa puissance tout à l'heure et c'est juste un régale, il réagit presque aussi vite que la pensée. "

Caroline:-" J'essaierai quand je rentrerais. Là, je regardais notre famille profiter de leurs premières vacances dans Disneyworld. "

Moi:-". Et alors? "

Caroline:-" D'après les caméras de surveillance, ils ont mis du temps à se faire au monde et à l'insouciance ambiante mais maintenant ils s'amusent."

Moi:-" C'est bien alors. Je suis prête, on peut y aller."

Elle range le portable et elle nous transfert. Nous arrivons peu de temps après les autres.

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wolfgangamadeusmozart




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MessageSujet: Re: Lettre à moi-même    Lettre à moi-même  - Page 2 Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 8:59

XXVII






Aline, l'amie d'Eugénie, nous a préparé un repas auquel nous faisons honneur. Pendant le déjeuner, pour éviter toutes questions sur mes tueries, je raconte tout ce que j'ai découvert sur le KKK et son organisation. Je finis en assurant que Ted pensait clairement, avec les pleins pouvoirs en sa possession, faire des USA une dictature. Cela jette un froid et entraîne une discussion jusqu'au dessert. Quand celui-ci est servi, une succulente tarte aux pommes avec boule de glace à la vanille surmonté de chantilly, je sens que la curiosité de mes compagnons se réveille. Je lance alors immédiatement une autre conversation.

Moi:-" Eugénie, comment allez-vous faire maintenant que votre maison est en cendre?"

Eugénie:-" Je ne sais pas. Après l'assassinat de Chloé, l'assurance a énormément augmenté le montant de sa prime. Elle a considéré que j'étais à risque. J'ai donc dû m'en passer, faute de moyen. Je ne serais pas indemnisée pour l'incendie et ce n'est pas avec le salaire de fonctionnaire que j'ai pu mettre de l'argent de côté."

Aline:-" Tu sais bien que vous pouvez rester chez moi, tant que vous voulez Eléa et toi."

Pendant cette phrase, Paul nous regarde un par un pour avoir notre assentiment, qu'évidement nous lui donnons.

Paul:-" Eugénie, nous avions prévu un million de dollars pour payer une éventuelle rançon pour votre fille. Considérez qu'il est à vous, pour commencer une nouvelle vie."

Elle en blanchit d'émotion. S'en suit beaucoup de parole auquel j'échappe en m'esquivant, après m'être excusée auprès d'Aline. Je lui demande, en même temps, si je peux aller dans son bureau où j'emmène avec moi l'ordinateur portable.

J'ai de la chance, elle a un PC avec une bonne connexion internet. Je commence par mettre en réseau les deux machines et mon téléphone.
Ensuite, j'efface le mail et les dossiers des victimes du KKK, trop hâtivement transféré à un cabinet d'avocat. Heureusement, ils ne les ont pas été ouverts.
Je renvoi le tout à l'adresse d'Eugénie, complété des documents récoltés par Caroline. Ainsi, elle aura une clientèle assurée pour son futur cabinet d'avocat.
Je prends le temps de rechercher celui concernant l'assassinat de Chloé, sa femme, je ne veux pas qu'elle découvre ce qui s'est passé seule.

Une fois l'avenir de mon amie américaine assuré, je m'occupe du mien, enfin de celui de Caroline.

Je retourne sur le poste de l'agent de la NSA appartenant au Klan et j'en profite pour le localiser. Je découvre avec plaisir que les vraies conversations du vice-président y sont toujours. Je m'arrange, alors, pour qu'elles ne puissent ni être effacées, ni déplacées.

Ensuite, j'utilise le réseau d'espionnage de l'agence pour rechercher tout ce qui a été découvert sur mes crimes. Pendant qu'il collecte toutes les données, je pirate l'agenda du président pour savoir où elle est. J'apprends qu'elle a une réunion dans une demi-heure avec les chefs du FBI, de la NSA, de la CIA, de l'armé et l'attorney général pour faire le point sur l'avancé de l'enquête.

Je suis au départ étonnée que tant de personnes soient mobilisées mais très vite je me souviens des fonctions qu'occupaient la majorité de ceux que j'ai tués.

Je retourne, alors, voir où en est l'enquête à mon égard. J'ai alors l'énorme surprise de n'avoir que des articles de journaux ou de blog de particulier devant les yeux. Je vérifie immédiatement que la police, le FBI et toutes les autres agences ont bien fait l'objet recherche et c'est le cas.

Mille théories s'affrontent dans ma tête. C'est lorsque je retombe sur l'agenda de la présidente, par une fausse manœuvre sur la souris, que je comprends tout. Dans moins de deux heures, elle voit les présidents des deux assemblées et ceux de tous les partis politiques et c'est exactement ce qui se passe avant une déclaration de guerre.

Les États Unis d'Amérique croient être attaqués!

Il est encore plus important que je sache l'avancé des investigations pour tout arrêter au plus vite. Ce n'est plus uniquement la tranquillité de Caroline qui est en jeu.

Si le directeur du FBI est à la réunion avec la présidente, cela veut forcément dire que ses hommes participent à l'enquête. Je pirate donc chaque ordinateur se trouvant dans le quartier général. Je m’aperçois que les dix meilleurs agents n'ont pas écrit de rapport aujourd'hui. Pourtant Ils ne sont pas de repos. Il est donc évident qu’ils participent aux investigations. Cela me pousse à aller beaucoup plus loin dans mes recherches. Je découvre, ainsi, qu’au contraire, ils ont été très prolixes. Mais c'est un site ultra sécurisé qui regroupe toutes les données de tous les services et agences sur mon massacre. Je crée une cyber bombe qui pourra effacer ce site si j'en ai besoin. En continuant mon exploration, j'apprends que le disque dur, contenant les vidéosurveillances du bâtiment d'où j'ai tué l'ancien chef du FBI, seule preuve physique de mon implication, est gardé dans leur locaux. Je trouve et note leurs coordonnées.
Je prends un peu de temps pour échafauder mon plan en utilisant les satellites de surveillances de la NSA.
Une fois cela fait, je retourne à la salle à manger où je dois régler encore quelques points avant de partir. Eugénie hésite toujours.


Moi:-" Eugénie, vous devriez accepter l'argent, ne serait-ce que pour avoir les capacités financières d'affronter les personnes responsables des atrocités que vos futurs clients ont subi."

Plus personne ne parle, ils se tournent tous vers moi. J'explique alors que j'ai transféré sur son compte mail les fichiers du vice-président détaillant toutes les exactions du KKK et celle de trente des cinquante personnes détenant le pouvoir aux USA ainsi que les vidéos trouvées dans l'ordinateurs du bâtiments où était enfermé Elise.

Moi:-" Eugénie, avec ces dossiers vous allez pouvoir aider des victimes qui ont énormément souffert. Mais leurs bourreau sont fortunés et ont beaucoup de pouvoir. Cet argent vous assurera un logement, une bonne université pour Eléa et d'avoir un peu de répondant vis à vis de ses immondes individus."

Caroline:-" J'ai vu certain de ces films, il faut vraiment que vous fassiez condamner ces sadiques."

Après cinq secondes de silence, elle accepte.

Aline:-" Quelqu'un veut du café?"

Tout le monde, sauf moi, en veut.

Moi,:-" Eugénie, je voulais te l'annoncer en prenant plus de pincette mais l'urgence de la situation m'en empêche. Dans les dossiers de Ted, j'ai découvert que c'est Jim qui s'est occupé de ta femme. Il l'a fait parce qu'elle avait reçu le matin même, la visite du comptable d'une des sociétés de surveillance appartenant au KKK. Il avait été licencié pour son homosexualité. Il semblerait que l'impérial Wizard, connaissant votre réputation, ait eu peur que vous découvriez que le Klan était derrière cela et le révéliez au grand jour."

La mère et la fille sont dans les bras l'une de l'autre, les larmes ruisselant sur leurs joues. Je vois Caroline qui enlace Cécile. Pierre, Paul et Jacques ont les poings serrés et la mâchoire crispée. Je dois tout de même continuer.

Moi:-" Par contre, tu ne vas pas pouvoir le traduire devant les tribunaux pour ça. Mon élimination des responsables du KKK a été interprétée comme une déclaration de guerre contre les USA. Je vais dissiper ce malentendu auprès de la présidente. Mais il va falloir un bouc émissaire pour calmer l'opinion public et j'ai l'intention que ce soit Jim qui joue ce rôle. Pour garder vos identités secrètes, je vais persuader la chef de l'état qu'il faut qu'il est le même funeste destin qu'Oswald. Si d'aventure les autorités en décidaient autrement je règlerais le problème moi-même. Mais je comprends bien qu'une balle entre les deux yeux soit trop doux quand on a perdu la femme de sa vie. "

Là, je me stoppe, Je ne peux plus parler. Je suis submergée par l'émotion et les larmes. Je lutte de toutes mes forces pour garder le contrôle mais la douleur est trop grande, le vide à l'intérieur de moi, abyssal. La réalité de la mort de la femme de ma vie, de ma raison de vivre revient me frapper de plein fouet. Et je ne peux toujours pas la rejoindre. J’ai mal, je veux tout arrêter mais je ne peux pas. Alors je prends sur moi. En redressant la tête, je vois que tous on comprit ce qu'il m'arrive. Je suis heureusement sauvé par Aline qui revient avec le café. Avant de fuir pour me retrouver seule avec ma mission qui m’empêchera de me souvenir de ce que j’ai perdu, j'ai une dernière question.

Moi:-" Paul, il est où?"

Paul:-" Dans la maison où nous étions."

Moi:-" J'y vais, à tout à l'heure."

Les trois garçons se lèvent ensemble bien décidé à m'accompagner. Je les stoppe.

Moi:-" Je n'ai pas fait tout ça, pour qu'au final il vous arrive encore quelque chose. Je continue seule."

Je ne dis pas que je ne veux pas de témoins au cas où je dois encore tuer de sang-froid mais je sais qu'ils l'ont compris.

Je me tourne ensuite vers Aline.

Moi:-" Aline, je vais devoir y aller. Votre repas a été merveilleux. Puis-je retourner dans votre bureau, je dois me changer."

Aline:-" Merci, mais vraiment ce n'était rien. Evidement que vous pouvez y aller. J'espère vous revoir bientôt."

Moi:-" Normalement, je reviens dans moins d’une heure."

Eugénie m'intercepte dans le couloir pour me faire un câlin. Aucune parole n'est prononcée mais cela m'a fait du bien.

Ensuite pour la deuxième fois de la journée, je m'harnache, m'arme et retourne dans la chambre d'hôtel avec l'ordinateur portable et le téléphone.
Je repars immédiatement chercher Jim qui est toujours assommé. Je l'installe dans l'un des deux sacs servant au transport des lances roquette. Il me faut deux voyages pour ramener l'agent de la NSA membre du KKK et l'unité centrale de son travail. Je l'ai mis K.O dès que je l'ai vu pour gagner du temps. Il s'appelle Tim Barton. Il finit, avec son matériel, dans le second bagage. Le quatrième voyage, je le fais pour récupérer le disque dur dans les locaux du FBI.
Une fois prête, je pars avec mon chargement dans la pièce jouxtant le bureau ovale de la Maison Blanche. Elle est vide comme lorsque j'ai regardé avec le satellite espion quand j'étais dans l'agence national de sécurité. Je rengaine mes armes et attache les deux hommes sur des fauteuils à roulette se trouvant là. Je pose, ensuite, l'unité centrale sur les genoux de l'employé gouvernemental et je vais écouter où en est la réunion.

Une voix d'homme:-" Comme vous le voyez, sur son gilet pare-balles se trouve le mot Police. Cela nous a permis de découvrir que c'est la tenue des forces d'intervention de la police française. Par contre les balles trouvées nous sont totalement inconnues."

Dieu, je les ai oubliées et elles viennent du futur. Il faut absolument les récupérer pour ne pas rejouer le film Terminator et modifier le Temps. C’est clair que je suis vraiment très loin d'égaler Paul dans l'élaboration d'un plan. J'envoie tout de suite un texto à Caroline lui expliquant la situation et comment avoir l'adresse où elles sont stockées. Elle me répond immédiatement qu'ils s'en chargent tout de suite et qu'elle m'enverra un sms pour me prévenir quand ils les ont.

Cet incident me donne l'idée de piraté le téléphone portable de la présidente pour en faire un micro. Ainsi je pourrais l'écouter quand je serais partie. Il me faut cinq bonnes minutes à cette distance et pour être parfaitement discrète.

Un fois cela fait et comme la pièce est dans la pénombre, à cause du vidéoprojecteur, j'en profite pour emmener tout de suite, mes deux prisonniers. Je suis évidemment obligée de les porter pour ne pas me faire repérer. Ensuite, je fais une entrée théâtrale en allumant la lumière.

Moi:-" Bonjour madame la présidente et messieurs les directeurs. Comme vous le voyez, j'ai conservé la tenue de commando que j'ai emprunté pour que vous me reconnaissiez facilement. Je suis trop timide pour me présenter seule."

Je vois le général essayer de prendre son arme de service. Je dégaine immédiatement les deux miennes.

Moi:-"Vous savez tous que j'ai abattu l'ancien responsable de l'armé avec un tir à plus de 1650 mètres alors à moins de cinq, je vous laisse imaginer mes performance. Donc, messieurs, je vous engage à vous délestez de toutes vos armes, même celle à votre cheville, général."

Ils s'exécutent et je les mets dans la poubelle.

La présidente:-" Que voulez-vous?"

Moi:-" Je viens vous expliquer les raisons de mon geste. Je tiens à dissiper un malentendu. Je n’est en aucun cas fait de déclaration de guerre. Je n'ai rien contre les USA, bien au contraire"

La présidente:-" Vous nous prenez en otage après avoir tué d'éminents membres de notre pays et vous voulez nous faire croire que c'est pour notre bien! Vous ne manquez pas d'humour."

Moi:-" Et vous de courage pour oser me parler ainsi après ce que j'ai fait. Mais je comprends votre scepticisme. Alors, je vais vous montrer ce à quoi je vous ai permis d'échapper."

Je sors mon portable que je branche au vidéoprojecteur. Je leur montre alors tout le site de Ted, l'organigramme et son plan pour accéder au pouvoir et faire des USA une dictature, fidèle aux idées du KKK.

La présidente:-" Pourquoi devrions-nous croire que ce site est un vrai et l'œuvre de Ted? Nous savons que vous avez largement la compétence pour créer un tel site."

Je vais chercher Tim et branche son unité centrale.

Moi:-" Monsieur Edison, vous avez reconnu celui qui était affecté à la surveillance des conversations du vice-président, votre visage a pâli en le voyant."

La présidente:-" Est-ce vrai Ben?"

Ben Edison :-" Oui c'est la vérité, madame."

La présidente:-" Vous continuez à espionner tout le monde malgré l'interdiction du congrès de 2020."

Pendant leur petite joute verbale, je trouve les enregistrements des conversations de Ted.

Moi-" Madame, vous ne croyez pas que l'heure est à résoudre d'autre problème?"

La présidente:-" Si Evidement. Ben nous en rediscuterons."

Je leur fait alors écouter les passages où Ted parle de son plan avec les membres du Klan, décédés depuis. Apres cela, ils sont tous atterrés par l'étendu du complot du KKK mais au moins ils me croient.

La présidente:-" Merci mademoiselle de m'avoir sauvé la vie."

Moi:-" Je ne l'ai pas fait pour vous."

Mon portable sonne ce qui veut dire qu'ils ont réussi à récupérer les balles.
Je sens que le nouveau directeur du FBI a toujours du mal à me croire. Je remets le site sur l'écran.

Moi:-" Monsieur Falk, si vous pensez toujours que je fais tout cela parce que j'ai peur de me faire arrêter, vous vous leurrez. Je comprends que vous ne voulez pas admettre que votre mentor appartenait au Klu Kux Klan mais c'est un fait. Et pour ma culpabilité, vous savez aussi bien que moi que vous n'avez aucune preuve me reliant directement aux meurtres. Vous n'avez que des témoignages de ma présence sur les lieux. "

J'active ma bombe virtuel et le site disparaît. Je sors alors le disque dur toujours dans son sac à pièces à conviction estampillé FBI.

Moi:-" Comme vous le voyez si je n'agissais que pour me disculper, je ne serais pas ici. J'ai en m'a possession la seule preuve matériel que vous aviez et encore elle ne prouve que le vol de la moto et que j'ai assommé deux personnes. "

Inconsciemment Falk se lève et tape frénétiquement sur le clavier de l'ordinateur pour retrouver son site. Je le laisse s'acharner deux minutes puis l'enjoint de retourner à sa place.

La présidente:-" Pourquoi avez-vous détruit le site si nous n'avions rien trouvé contre vous?"

Moi:-" Je n'ai aucune envie que les USA soient en état de guerre. Pour ça, il vous faut un coupable à présenter à l'opinion publique et tant qu'il est évident pour les enquêteurs que c'est moi, vous ne le pourrez jamais. Vous n'avez aucune preuve et jamais vous ne pourrez m'attraper. Maintenant que le site n'existe plus, vous allez pouvoir sortir de nulle part un bouc émissaire. Je vous l'ai même amené pour faciliter le choix."

Je tire vers eux la chaise où se trouve Jim.

Moi:-" Voici, l'éminence grise du KKK depuis plus de trente-quatre ans."

La présidente:-" Avez-vous des preuves?"

Je trouve son permis de conduire sur le site national, son nom dans l'organigramme et les conversations.

La présidente:-" D'accord, c'est bien l'homme de l'ombre. Mais il y a encore moins de preuve de son implication que pour vous."

Moi:-" Oh, mais vous n'en aurez pas besoin. L'idée est simple. Jim m'a obligé, moi, pauvre femme sans défense, à m'exhiber dans les lieux où il commettait ses forfaits, pour que tout m'accuse. Heureusement, Tim, mon amoureux transit, grâce à son travail à la NSA, l'a retrouvé et m'a libérée. Hélas, le vil gredin a eu le temps avant d'être arrêté de détruire le site où toutes les preuves contre lui étaient centralisées. Ne faisant confiance à personne, monsieur Barton a appelé son chef Ben Edison qui est venu immédiatement nous chercher en personne. Vous organisez alors une immense conférence de presse pour annoncer la bonne Nouvelle. Moi ne pouvant mentir à mon fiancé, je lui annonce que Jim a abusé de moi. Fou de rage, il prend une arme et le tue au moment où il est emmené en prison. Un policier trop couard l'abat en se sentant menacé. Enfin, pour me préserver après toutes ses terribles épreuves vous cachez mon identité."

La présidente:-" Vous voulez que nous rejouons la mort de Kenndy et D'oswald?"

Moi:-" Vous savez parfaitement qu'avec la misogynie ambiante cela sera beaucoup plus crédible que de raconter qu'une faible femme est en tueuse impitoyable."

La présidente:-" Evidement, en plus, je suppose que nous n'avons pas vraiment le choix?"

Moi:-" Si, bien sûr, mais dans ce cas-là, je repars avec Jim et je vous laisse gérer cette crise toutes seules, sans aucun coupable à présenter."

L'attorney général se manifeste alors.

L'attorney:-" Nous ne pouvons pas envisagé de tuer deux personnes pour calmer l'opinion publique. C'est parfaitement inadmissible."

Qu'il ose avoir de tel parole me révolte.

Moi:-" Vous auriez dû continuer à vous taire monsieur Howard. Vous n'avez pas eu la même compassion avec votre secrétaire. Oui, je suis au courant, le vice -président avait des dossiers très complets grâce à monsieur Barton. Mais sachez tout de même que Jim, s'il devait être jugé pour tous ses crimes, serait condamné plus de cent fois à la peine capital et Tim, en tant que complice pour avoir couvert un grand nombre de ses meurtres, aussi. Donc nous ne faisons qu'économiser les frais de procédures au contribuable américain."

La présidente:-" Qu'avez-vous contre Bill?"

Moi:-" Vous le découvrirez très vite. Je vais y allez. Je vous laisse une heure pour tout organiser après je les élimine moi-même. A dans très longtemps j'espère."

Falk:-" Excusez-moi mademoiselle, le KKK est-il complètement démanteler ou dois-je encore les considéré comme une menace? Dans ce cas pourrais-je avoir une copie de son organigramme?"

Moi:-" Les cadres dirigeant et le chef sont mort. Les entreprises qui l'alimentaient en argents n'ont plus un sous en banque. Je pense que le Klan est sur le point de disparaître mais je vais tout de même vous faire parvenir l'organigramme, on est jamais trop prudent.

Je récupère l'ordinateur portable, l'unité centrale et le disque dur puis retourne dans le bureau d'où je me transfère immédiatement dans la chambre d'hôtel de Disneyworld puis retourne chez Aline.

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MessageSujet: Re: Lettre à moi-même    Lettre à moi-même  - Page 2 Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 8:59


XXVIII





Au moment où je vais sonner à la porte de l'amie d’Eugénie, j'entends que le directeur de la CIA préférerait que la mort de Jim soit simulée. Il argumente qu'ainsi ils apprendront comment le KKK s'y est pris pour noyauté le système de commandement des USA. Il continue en alléguant que cela leur permettra de trouver une parade pour que cela ne soit plus possible.
Après un débat de plusieurs minutes, l'argument sécuritaire l'emporte. Je sais donc qu'il va me falloir aller à la conférence de presse et faire le travail moi-même.
Ne va pas croire qu'il s'agisse uniquement d'une vengeance parce qu'il est indirectement responsable de la mort de mon amour ou pour seulement protéger l'anonymat de quatre femmes que je le tue. Non, là, je vais le faire parce que j'ai compris que ses connaissances vont sûrement servir au directeur pour contrôler un pays. Je ne sais pas si c'est le sien ou un autre mais j'ai cette certitude.

Je sonne et Aline vient m'ouvrir.

Aline:-" Ah c'est vous! Je suis ravie de votre retour si vite. Ils sont tous à vous attendre dans le salon."

Moi:-" Merci, je suis aussi contente de revenir."

Elle me fait rentrer et avant que nous retrouvions nos amis, elle s'arrête et se tourne vers moi.

Aline:-" Mais au faite, je ne sais même pas votre prénom. Vous avez sauvé tout le monde et je ne vous ai ni remercié, ni demandé comment vous vous appelez. Je suis impardonnable."

Je lui pose la main sur l'épaule pour la rassurer.

Moi:-" Aline, je n'ai fait que me sauver."

Je m’interromps, me rendant compte qu'elle avait tout compris.

Moi:-" Mais attendez, qu'est que vous fait dire que j'ai sauvé tout le monde?"

Aline:-" Pourquoi, sinon, auriez-vous dit que vous n'avez pas fait tout ça pour que vos frères, au final, aient quand même des problèmes?"

Je me suis coupée toute seule.

Moi:-" Aline quoiqu'il arrive, il ne faudra jamais en parler. Il en va de la sécurité d’Eugénie."

Aline:-" C'est évident."

Moi:-". Merci, vous pouvez m'appeler"

Je stoppe à nouveau, j'allais dire Caroline mais je n'en ai plus le droit dans cette réalité. Cela fait partie des sacrifices pour que mon amour vive. J'opte alors pour mon deuxième prénom.

Moi:-" Appelez-moi Méliana."

Aline:-" C'est un très jolie prénom."

Moi:-" Merci, c'est ma mère qui l'a choisi."

Aline:-" C'est une réussite."

Nous entrons dans la pièce où tous discute sans s'apercevoir de notre présence.

Aline:-" Méliana est de retour parmi nous."

Tous se retournent vers nous, les garçons et Caroline me regardent surpris puis ils hochent la tête.

Paul:-" Comment cela s'est-il passé?"

C'est là que je me souviens que l'affaire n'est pas terminée. Je réécoute mon téléphone, La présidente parle avec celui du sénat pour lui annoncer que la réunion de crise est annulée.

Moi:-" Ils vont faire une conférence de presse pour présenter Jim comme seul responsable et simuler sa mort. Ils veulent apprendre de lui comment infiltrer un pays jusqu'à pouvoir le contrôler. Je vais y aller pour annuler la simulation. Paul, peux-tu rester à l'écoute de la présidente pour savoir ce qu'elle fait?"

Paul:-" Oui.

Moi:-" Pierre et Jacques, pouvez-vous me trouver des munitions d'ici allant dans mes armes?"

Ils acceptent, je leurs en tends une.

Moi:-" Caroline, pourrais-tu chercher ce qui est à la mode chez les afro-américaines, il faut que je sois méconnaissable?"

Caroline:-" Tu me laisses l'ordinateur d'Aline?"

Moi-" Pas de problème, moi de mon côté, je prends le portable pour créer un journal, mettre mon nom dans les listings du syndicat des journalistes et m'inscrire sur la liste de ceux accrédités et invités à la conférence de presse."

Je me tourne vers à Aline.

Moi :-« Excusez-moi, Aline, auriez-vous une carte de bibliothèque et pourriez-vous me la prêter ? »

Aline :-« Bien évidement. »

Elle va alors la chercher dans son sac à main et me la tend.

Aline :-« Est-il possible que je sache ce que vous allez en faire ? »

Moi-« Bien sûr, je vais en faire ma carte de presse. »

Aline :-« Vous êtes une jeune fille plein de ressource, Méliana. »

Moi, rougissante :-« Comme nous tous. »

Aline :-« J’en suis certaine. »

Tout ce que nous avons à faire ne pose aucun problème. C'est ainsi que moins d'un quart d'heure après mon retour, je suis dans la salle de bain d’Aline à me doucher puis à me passer sur le corps une crème donné par Caroline.
Quand je finis de me sécher, j’ai la surprise de voir dans la glace que je suis de la même couleur que feu mes petits frères. C’est dingue, plus de soixante ans après l’abolition des lois ségrégationnistes et les noirs veulent toujours s’éclaircir la peau pour ressembler au blanc. Mais je n’ai pas le temps pour plus de réflexion philosophique. Je remets ma combinaison pare-balle puis m’habille avec les vêtements dont mon double a modifiés la couleur. Le chemisier est maintenant blanc, la jupe culotte et la veste longue, sont noirs tous les deux. Je fais très « working girls » ainsi. Je file ensuite dans la chambre de notre hôte, transformée en salon de beauté pour l’occasion.
Je suis immédiatement invité à m’asseoir devant la coiffeuse. Mon alter égo me met alors une perruque aux cheveux m'arrivant au creux des reins et de couleur métal argenté. N’ayant pas eu le temps de faire un tissage, elle a un peu de mal à la fixer, les épingles n’accroche pas bien.

J'en profite pour m'excuser si tu t’aies réveillée, ce matin, avec sur le crâne, des cheveux crépus de moins de deux centimètres d'épaisseur. Je sais que tu vas me maudire, à treize ans c'est tout simplement inconcevable. Mais comprends-moi, avec la vie agitée que j'ai, je ne pouvais pas passer du temps à mettre du défrisant, des masques et des traitements à l'huile ou faire des tresses avec des extensions tous les quinze jours.

Cette intermède capillaire clos, revenons à nos moutons.
Pendant que Caroline s’escrime sur ma tête, les quatre autres femmes me posent des faux ongles argentés et de prêt de 3 centimètres de long. Elles se sont réparties la tâche. La chirurgienne les taille pour qu’ils soient tous identiques et parfaitement adaptés à mes doigts. Aline les encolle. Eugénie et sa fille me les posent méticuleusement. L’effet est impressionnant. Cela allonge mes mains et les rendent, de ce faite, plus fines. Mais je me dis que cela va m’obliger à m'exercer au maniement de mon arme avant de partir en mission.
Une fois mes faux cheveux solidaire de ma tête, mon double me passe du fond de teint pour gommer mes imperfections, elle me maquille la bouche et les yeux dans les mêmes tons que mon postiche et me pose une mouche argenté au coin de l’œil.
C’est à ce moment-là que nos regardes se croisent dans le miroir. Nous restons figées, submergées par l’émotion tant ce que nous venons de faire et l'image que je renvois nous rappelle notre mère. Elle a cette coquetterie et cette passion de se préparer ainsi pour ses soirées africaines.

Caroline :-« Tu es aussi jolie que maman. »

Moi :-« Merci »

Après quelques secondes où le silence est complet, Cécile intervient.

Cécile :-« Nous avons fini. Tu peux te lever pour t’admirer de le miroir de l’armoire. »

Caroline :-« Attends, tu dois d’abord mettre tes chaussures. »

Elle me ramène alors des escarpins noirs avec des talons de plus de dix centimètres. J’espère que je n’aurais pas à courir ou à me battre sinon je suis fichue. Mais une fois enfilés, le résultat est vraiment superbe.

Moi :-« Caroline, tu as parfaitement réussi. Je suis méconnaissable. »

Pour confirmer cette opinion, Paul qui vient de rentrer, sans frapper, s’exclame étonné.

Paul :-« Maman ! »

Je me retourne et lui fait un sourire en coin.

Moi :-« Si je n’avais pas peur d’abîmer mes ongles, tu aurais le droit à une séance de chatouille pour cette méprise. »

Lui aussi a les yeux qui s’humidifient en repensant à notre mère. Ma répartie lui permet de se reprendre rapidement. Cela tombe bien elle a été faite pour ça.

Paul :-« Wahoo ! C’est du très beau travail, tu es transformée. Je préfère largement ce look à celui que tu as utilisé pour jouer les Marylines »

Moi :-« Moi aussi! Et merci, c’est grâce à Caroline et à ces demoiselles. Tu voulais ? »

Paul :-« Félicitation mesdames. La conférence commence dans vingt minutes, je voudrais t’expliquer comment elle a été pensée. »

Je remets mes rangers qui me permettront de conduire la moto. J’en profite que tous partent au salon pour me réarmer. Je laisse mes couteaux de cheville impossible à dissimuler avec les beaux escarpins que j’aurais.
Pierre et Jacques ont la même réaction que leurs frères à mon arrivée et me complimentent en me donnant mon deuxième pistolet ainsi que cinq chargeurs pleins. Je range discrètement le tout et change les munitions de celui déjà dans son holster. Je m’aperçois avec soulagement que mes faux ongles ne m’empêchent pas de manipuler mes armes. Je m’interroge si j’ai le courage d’en remercier Cécile quand je suis interrompue dans mes réflexions par Paul.

Paul :-« Nous avons de la chance, il n’y aura que l’attorney général et le directeur de la NSA à la conférence de presse. Le dispositif de sécurité est donc moins important que si la présidente était là. »

Moi :-« C’est parce que les autres ne veulent pas être associé à son échec. La présidente en veut au directeur d’avoir continué les écoutes et, sous la colère, j’ai sous-entendu que l’attorney avait été incorrect avec sa secrétaire. »

Eugénie :-« Et c’est vrai ? »

Moi-« Il l’a violée après une soirée trop arrosée. Vous avez son dossier dans votre boite mail. »

Après cette interruption, Paul continue en me montrant le déroulement et les positions de chacun. Nous déterminons l’endroit où je dois me trouver dans la pièce en fonction des caméras de surveillance et de l’angle de tir. Une fois que tout est réglé, il ne me reste plus que dix minutes. Je pars en coup de vent après avoir enfiler le blouson et le casque qui est un peu petit avec tous ces cheveux sur ma tête. Je pousse la moto à pleine puissance. Cela me permet d'être à l'heure et même de la garer suffisamment loin pour que ceux attendant d’entrer ne me voient pas arriver avec. Cela m'a, aussi, entraîné à marcher avec mes chaussures aux talons vertigineux pour ne pas paraître godiche devant tout le monde.

A l’intérieur, Jim est entouré de deux policiers et se trouve à gauche des deux maîtres de cérémonie. Tim, lunette noir sur les yeux, est de l'autre côté. D'où je suis, je vois clairement que c'est l'homme qui se trouve entre lui et le directeur de la NSA qui le tien pour qu'il ne tombe pas. Comme prévu, il est drogué. Au moment du simulacre de meurtre, c'est l'agent à sa droite qui soulève son bras armé, appui sur la gâchette, tout en mimant vouloir l'en empêcher. Celui de gauche, cacher derrière sa tête prononce les paroles d'insulte. Moi, je fais feu quasiment en même temps et en plein cœur. Tim est abattu par l'un des gardes de l'homme que je viens de tuer.
Les deux KKK s’effondrent en même temps et c'est l'effroi dans la salle. Je suis moi-même des plus ennuyée, je viens de voir que j'avais failli, ma cible à un gilet pare-balle. Le directeur de la CIA est vraiment déterminer à avoir ces informations. J'agis, alors, avant que la salle ne soit évacuée et pendant que tous sont encore hypnotisés par ce qu'il se passe sur l'estrade.
Cette position haute m'empêche de pouvoir viser la tête, en plus ce ne serait pas discret. Je vise donc l'artère fémorale et détourne l'attention des agents en sectionnant l'un des nerfs du bras droit de l'attorney. J'espère que cela l'empêchera de violer une autre femme la prochaine fois qu'il est saoul.
Celui-ci cris alors de douleur et tous se précipitent pour voir ce qu'il a. Les journalistes sont alors poussés vers la sortie par le service de sécurité. Il me faut plus de cinq minutes pour évacuer la salle, tant il y a de monde. Personne n'a remarqué la blessure de Jim. Je sais qu'il est mort maintenant.
Je récupère, alors, la moto et la laisse, avec le casque, devant l'immeuble où travail son propriétaire. Je dépose les clefs dans la boite aux lettres. Ensuite, j'utilise la machine d'Albert pour revenir chez Aline.
De retour chez Aline, je les retrouve tous devant la télé. Ils regardent les journalistes commenter les meurtres survenus au cours de la conférence de presse qu'ils ont suivi en direct. Ils me félicitent pour ma discrétion, il leur a été impossible de me repérer. Je les remercie et tends à Eugénie, les dossiers que le vice-président avait sur elle ainsi que celui de chacune des trois autres femmes pour qu'elle les leur rende. Moi, c'est fortuitement que je les ai récupérés dans le coffre de la moto. C'est au moment où j'ai rangé le casque avant de la rendre que je les ai vus.
N'ayant plus rien à faire ici, je compte m'éclipser rapidement. Malheureusement, notre hôtesse nous propose un thé que ma bonne éducation m'oblige à accepter.

Je participe aux conversations quand on me pose une question. Le reste du temps, je lutte pour arrêter de dévorer des yeux celle qui n’est pas mienne ou pour ne pas m'effondrer en pleure parce que la femme de ma vie est morte.

Caroline et sa moitié annoncent qu'elles vont transformer les centres de retour à l'hétérosexualité en lieu d'aide et de soins pour les victimes. Mon double a déjà fait toutes les recherches pour déterminer ce que cela implique comme démarche administrative, demande d'autorisation et embauche de personnelle. Eugénie, a semble-t-il, aidé pour la partie juridique. Cette dernière en profite pour annoncer qu'elle part, dès ce soir, en vacances avec Eléa pour deux semaines, juste après être allée porter plainte pour l'incendie de sa maison. Elle continue en nous révélant qu'elle compte ré-ouvrir son cabinet d'avocat dans ses anciens locaux, en hommage à Chloé. Elle s'est renseignée et ils sont toujours vides. Elle pense démarrer début septembre. Nous la félicitons tous.
Une fois cela fait, je me souviens que j'ai des choses à montrer à Caroline. Apres nous être excusées, nous allons au bureau d'Aline et nous nous installons devant le portable.

Moi:-" Voilà le site du KKK, tu y trouveras aussi bien son organigramme que la liste des personnes agressé par ses membres. Je pense que cela te sera utile."

Caroline:-" Oui, je n’ai pas envie d'engager un ancien du Klan et cela va me permettre de mettre en place une politique tarifaire avantageuse pour ses victimes. Il me semble normal qu'elles aient au moins cette petite compensation."

Moi:-" C'est bien pensé. Dans ce fichier, j'ai mis toutes les informations sur les banques et les numéros de compte où j'ai transféré les fonds qui appartenait en propre ou au entreprise de ces fascistes."

Caroline:-" Dieu, il y a au moins cent millions!"

Moi:-" Et je n'ai pas détourné l'argent du fabricant d'armes et du magnat des médias pour ne pas mettre leurs employés aux chômages. Mais si tu es en manque de liquidité, voici les numéros de compte du chef mafieux, membre éminent lui aussi du Klan."

Caroline:-" Je crois que je ne vais pas attendre d'en avoir besoin pour essayer de vider ces caisses. Avec les criminelles la relève est toujours très rapide."

Moi:-" D'ailleurs, si tu veux qu'on le fasse à deux ou me parler, je vais me créer une adresse mail et me prendre un nouveau téléphone portable. Cela évitera que les appels ou les courriels qui te sont destinés m'arrive. "

Caroline:-" Merci et bonne idée, je n'y avais pas pensé."

Enfin, j'aborde son avenir sur cette Terre.

Moi :-" Après, avoir fini la sécurisation du réseau de toutes les administrations, je me suis dit que pendant que tu finissais ton travail ici, je pourrais créer l'école d'informatique que nous avions imaginé. Bien évidemment tu en seras la directrice et le professeur principal."

Caroline se retourne vers moi brusquement. Je vois son visage pâlir d'émotion.

Caroline:-" Merci."

Moi:-" Il faut que je m'occupe le temps de revenir chez nous."

Caroline:-" C'est super avec l'école, je serais autonome financièrement."

Moi :-" Oui et cela permettra à la France d'éviter de se faire hacker trop facilement."

Caroline:-" Tu sais parfaitement que quand nous y avons pensé, c'était pour ne pas dépendre de Cécile et avoir un projet si nous restions ici."

Moi:-" Bien sûr, mais ma version est plus héroïque."

Caroline:-" C'est certain."

Elle me prend alors la main et en me regardant dans les yeux, elle me remercie pour tout. Avant que je ne réplique, elle est déjà à la porte. Je me lève et la suis jusqu'au salon.

Pierre nous attendait. Dès notre entrée, il annonce que nous devons tous partir. Il enchaine les compliments pour qu’Aline ne puisse protester. Moi qui pensais devoir parlementer pour pouvoir m'en aller, je suis agréablement surprise de ne pas avoir à le faire. Mais, en y repensant, j'aurais dû le deviner. Les regards désolés qu'ils me jettent quand ils pensent que je ne les voies pas, prouvent qu'ils s'en font pour moi. Comme ils me connaissent parfaitement, ils savent que je voudrais fuir au plus vite. Pierre, en grand frère attentionné, s'est chargé de l'organiser.
J'en suis touchée.
Je retourne rapidement récupérer toutes mes affaires et l'ordinateur avant de dire en revoir.

Les adieux sont émotionnants, surtout que j’ai droit à un gros câlin de chacune des américaines.
Eléa et Aline sont étonnées que nous partions à pied mais nous leur expliquons que c'est une mesure de sécurité. Eugénie en sourit.
Nous attendons d’avoir tourné au coin de la rue pour appuyer sur nos bracelets et retourner dans la chambre d’hôtel.

Dès notre arrivée, Jacques vient me prendre dans ses bras, visiblement il est soulagé de pouvoir enfin le faire.

Jacques :-« Tu as été extraordinaire Caroline. Tu as souffert au-delà de ce qu’il est imaginable et pourtant tu nous as tous sauvé et accompli toute la mission. Merci infiniment grande sœur."

Il resserre sa prise en je sens dans mon cou ses larmes qui font écho au mienne. Paul et Pierre se joignent au câlin. Eux aussi sont dans le même état.
Lorsque nous rompons notre étreinte, je m’aperçois que Caroline et Cécile pleurent en nous regardant mais n’osent venir et fuient même mon regard, comme honteuse. Je comprends alors que perdu dans ma propre abîme, je n'ai pas vu qu'elles culpabilisaient, toutes les deux, d'être ensemble et heureuse.
Je viens les enlacer et les embrasse sur la joue en leur murmurant qu’elles n'ont pas à se sentir responsable de quoique ce soit.

Je m'écarte et prends la parole pour tous.

Moi:-" Je tiens à vous dire qu'il ne faut pas culpabiliser d'être là et heureux. Quand j'ai entrepris ce voyage dans le temps, j'´en connaissais les conséquences et je les avais accepté. Je savais très bien que je ne retrouverais pas ma vie d'avant et je l'assume complètement. Il n'y aucune raison pour que vous ne profitiez pas de la vôtre, surtout après que nous ayons eu la preuve irréfutable que tout peut s'effondrer en un claquement de doigts."

Paul:-"Ce n'est pas pour autant que nous allons rester les bras croisés à te regarder souffrir."

Jacques:-" J'ai souvent parlé de notre retour auprès de papa et maman avec Albert. Depuis que tu m'as parlé du comportement de tes camarades au collège, je m'inquiète de ce qui nous restera de nos connaissances et de nos aptitudes actuelles, une fois chez nous. D'après lui, il y a autant de chance pour que nous redevenions les enfants que nous étions, et ainsi être parfaitement en adéquation avec notre âge et notre physique, que de risque d'être les mêmes que maintenant mais coincé dans un corps plus petit et moins performant."

Moi:-" En entreprenant mon retour dans le passé, j'espérais que ce se sera la deuxième possibilité mais avec aucun souvenir de notre séjour ici."

Devant le malaise que mes paroles provoquent, je regrette d'avoir exprimé tout haut ma pensée. Heureusement, il est de courte durée.

Paul:-" Nous nous en doutons un peu. Dans cette optique, nous avons programmé notre retour, tous les quatre, pour dans trois semaines. "

J'en suis plus qu'étonnée.

Moi:-" Mais le depollueur n'est pas prêt."

Jacques, tout sourire:-" En fait, si j'ai dit cela, c'est uniquement pour que tu puisses rester plus longtemps avec Cécile. Pour ceux devant s'occuper de la pollution atmosphérique, j'ai fini les tests et les plans hier. Il s'agit d'un moteur à réaction avec des ailes qui est piloté à distance par des satellites ou en terme profane, un drone de la taille d'un monospace et conduit par GPS. Pour la version aquatique, il me reste encore quelques mises au point. Mais je les ferais en parallèle de la production des premiers. Nous partirons, dès demain, en Chine pour faire fabriquer par différentes usines toutes les pièces. Ainsi nous gagneront du temps et concevront le secret de l'invention. J'assemblerai le tout, depollueur et satellite, ensuite. "

Moi:-" Mais! Et les grands bâtiments construits près des villes?"

Jacques:-" Une excuse pour rester."

Caroline et Moi:-" Merci."

Toutes les deux nous lui faisons un câlin.

Moi, à Paul et Pierre:-" Vous étiez au courant?"

C'est à trois qu'ils ont comploté pour nous permettre de profiter de notre belle. Nous les en remercions d'un bisou.

Caroline:-" Et combien comptes tu en fabriquer?"

Jacques:-" Une centaine de chaque, cela devrait permettre d'assainir l'atmosphère de la Terre d'Albert en un an."

Moi:-" Mais c'est un travail de titan!"

Jacques:-" Pierre et Paul vont aider."

Pierre:-" Pour la place de la France en Europe, nous avons quelque peu noirci le tableau du point de vu des gouvernements. Par contre c'est vrai que les populations sont plutôt francophobe."

Paul:-" Et pour la préparation de la France au passage à la démocratie nous comptons sur le groupe de mamé et sur Caroline. Pour l'opinion public ce sera un collège de personnalité respecté qui s'en chargera jusqu'au élection démocratique."

Moi:-" Mais comment as-tu envisagé concrètement l'abdication du président?"

Paul:-" Une fois que tout sera prêt, comme nous ne voulons pas attendre l'organisation des procès que nous avions prévus, un grand congrès réunira tous ceux qui doivent partir. La télé couvrira l'événement avec force publicité. Après les avoir fait rentrer sur leur terre, le bâtiment explosera devant les caméras."

Moi:-"C'est radical mais efficace."

Caroline:-" Les garçons! Caroline a prévu de créer une école d'informatique pour permettre à la France d'être au niveau mondial dans ce domaine."

Paul:-" Tu en sera, bien sûr, la directrice."

Caroline, émue:-" Oui."

Les trois garçons sont enthousiastes et nous félicitent.

Moi:-" Paul, tu as prévu de faire quoi toi?"

Paul:-"Je vais m'atteler à la supervision du remplacement de tous les hommes du général dans les trois semaines et à la mise en place du nouveau programme scolaire en septembre."

Moi:-" Tu penses que c'est possible que les profs l'intègrent en si peu de temps?"

Paul:-" Vu le climat de peur qu'il règne, oui."

S'en suit plusieurs discussions plus ou moins sérieuses. Puis Cécile, préoccupée, ses sourcils sont rapprochés et son front plissé, interpelle Jacques mais ne va pas plus loin. Son visage s'illumine même. Le garçon, lui se remet du sursaut et semble ravi d'être oublié à nouveau. Il a un secret qu'il tente de dissimuler. C'est flagrant. Inconsciemment, je m'intéresse à ses yeux qui me fuit. Je le fixe quelques secondes et m'aperçois qu'il fait de même avec Caroline. C'est là que nous nous regardons et c'est le déclic.

Caroline et moi, en même temps :-" Jacques, tu vas utiliser des piles nucléaires pour tes dépollueurs et vous avez prévu d'aller en voler que tous les trois."

Si mon double est en colère d'être prise pour une faible femme, moi cela me fait du bien qu'ils veulent encore me protègent. Par contre, il est hors de question qu'ils fassent cette mission seule, surtout s'ils l'a considèrent tellement dangereuse qu'ils ont voulu nous en écarter.
Mais préférant que Caroline n'y soit pas mêlée, je n'interviens pas trop, juste ce qu'il faut pour donner le change. Mais, je me note de surveiller les garçons pour qu'ils ne tentent pas d'y aller seuls.
Cécile calme sa moitié en lui chuchotant quelque chose à l'oreille.

Caroline:-" Tu as raison Amour. Bon, les garçons et Caroline, nous devons aller chercher la clef de notre chambre d'hôtel, il se fait tard."

Cela me fait mal de les voir partir ensemble. Je sais que je n'en ai pas le droit et que c'est paradoxal après mon petit speech mais je n'arrive pas à contrôler mon cœur.

Caroline:-" Mais avant je vais vous aider à ramener l'arsenal."

En moins de cinq secondes, ils ont tous les quatre disparus ne laissant que la machine d'Albert posé sur le diable ainsi que Cécile et moi plantées au milieu de la pièce.

Seule face elle, je lutte de toute mes forces pour rester à ma place.
Mais je la dévore des yeux sans essayer de me cacher. Qu’elle est belle et désirable. Comment vivre sans jamais plus pouvoir lui faire l’amour ? Dieu qu’il est dur de résister au besoin de l’embrasser.

Heureusement elle prend la parole m’obligeant à me concentrer sur ce qu’elle dit plutôt que sur sa beauté..

Moi:-" Tu veux me parler seule à seule, c'est ça?"

Cécile :-" Oui, même si la situation est si particulière que je ne sais pas vraiment quoi te dire.
Alors je vais commencer en te remerciant d’être revenue me sauver, encore une fois. Je suis effondrée que tu doives souffrir pour cela mais nous savons toutes les deux que cela ne peut être autrement.
Je sais que cela ne t’aide pas, alors je vais aborder tout de suite la raison principale de cette discussion.
En venant me délivrer lors de mon kidnapping, tu as dû tuer tous les hommes y participant pour être sûr que ma sécurité soit assurée. Deux jours après, tu as fait un mauvais rêve. C'est ta conscience qui en est la responsable. C'est sa manière d'évacuer cet épisode qui t'a traumatisé. Tu ne pourras stopper tes cauchemars et tes angoisses qu'en faisant un travail sur toi-même pour comprendre et accepter tes actes. Or ce n'est possible qu'en ayant gardé en mémoires ce que tu as fait. Sinon comment veux-tu en trouver l'origine.
Tout ça pour te dire qu’il me semble impératif que tu écrives tout ce qui t’est arrivée pendant ton séjour sur ma Terre pour prévenir toute oublie en revenant chez toi.
Surtout après ce que tu as fait aujourd’hui.
A ta tête, je sais que tu te dis que ce serait surtout un moyen sûr de souffrir doublement. D'abord pendant l'écriture en revivant tout ce qu'il t'est arrivé et ensuite, lors de la lecture, quand tu apprendras tout ce que tu as perdu.
Tu as peut être raison mais moi je pense que cela t’aidera surtout à digérer tout ce qu’il t’est arrivé et à affronter tes cauchemars, dans ta nouvelle vie."

Moi :-« Je le ferais alors mais écrire n’est vraiment pas ma tasse de thé. »

Cécile :-« Tu n’as qu’à faire comme si tu t’envoyais un texto à toi-même pour te raconter ce qu’il t’est arrivée ici. »

Moi :-« Je vais plutôt voir cela comme une mission pour aider une gamine de treize ans à comprendre d'éventuel cauchemar. Ce sera plus facile. "

Cécile, souriante et émue :-« Aider les autres plutôt que toi-même, c'est tout toi. »

J’en profite pour m’excuser de t’avoir dit au début que c’est Paul et Albert qui m’ont incitée à écrire mais j’ai commencé le lendemain de cette conversation et parler de Cécile étaient impossible. En plus, j’aurais été obligée de t’expliquer qui elle est et j’avais peur de te choquer et que tu ne lises pas la suite.

Les quatre déménageurs reviennent à ce moment-là et nous font la réflexion que nous n’avons pas bougée de nos places.
Ils ne croient pas si bien dire. Je m'y suis presque cramponnée pour ne pas succomber.

Cécile, ses yeux plantés dans les miens :-« J’avais des choses importantes à dire, nous ne pouvions être distraite. C’est pour cela que Caroline est partie avec vous. »

Je suis sûre que c’est du désir que je vois dans ses yeux. Elle semble avoir faire comme moi, pour éviter de se jeter dans mes bras et de laisser nos pulsions parler. J’arrête là de me remuer le couteau dans ma plaie et leur dit à toutes les deux en revoir.

Caroline, juste avant de partir :-« Communique moi tes nouvelles coordonnées quand tu les as et surveille bien les garçons qu'ils ne fassent pas de bêtise."

Bien évidement j'accepte et eux râlent. Je lui laisse l'ordinateur portable. Je peux facilement en racheter un. Moi, j'ai accès à la machine d'Albert.

Une fois qu'elles sont parties, Jacques reprogramme la machine puis me prend la main. Nous nous retrouvons tous les quatre dans le Dojo de notre QG.
Pierre me lance les gants de boxe et tous les trois, ils troquent leurs beaux habits contre les tenues de commando, gilet pare-balles compris.

Jacques:-" Que dirais tu d'évacuer un peu de la rage qui t'habite en combattant chacun de nous sans aucune retenue?"

Moi:-"Je dirais merci."

Je me prépare rapidement et nous commençons.
Au début, cela n'a que l'intensité de nos entraînements mais alors Paul intervient.

Paul:-" Tu es sûre que tu aimais Cécile? Cela n'a vraiment pas l'air de t'avoir perturbée qu'elle soit morte?"

C'est ce qu'il fallait pour que mes défenses cèdent. Je laisse alors ma rage et ma tristesse m'envahir. Je ne retiens ni mes coups, ni mes larmes. J'ai le vague souvenir de finir sanglotante et portée par Jacques jusque dans leur appartement. En tout cas c'est là que je me réveille le lendemain matin.

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MessageSujet: Re: Lettre à moi-même    Lettre à moi-même  - Page 2 Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 9:00



XXIX






Au réveil je suis vermoulue et courbatue mais je ne me souviens d'aucun cauchemar ou même de rêve. C'est donc reposée mais douloureuse que je me dirige vers la bonne odeur de baguette fraiche et de café. J’entre, alors dans la cuisine et trouve les trois garçons attablés et visiblement dans le même état que moi.

Moi:-"'Jour"

les trois garçons:-"Jour"

Je me sers du chocolat chaud, m'assoie en face de Paul et me fait une tartine de confiture que je dévore.
Chacun mange silencieusement.
Quand il a fini, l'ainé lève son nez de sa tasse et me regarde.

Pierre :-" Bien dormis?"

Moi:-"Oui, comme une masse et toi?"

Pierre:-"Pareil, tu m'as épuisé hier."

Paul et Jacques, ensemble:-"Pareil"

Moi:-" Vous aussi vous avez mal partout."

Les trois ensembles:-"Ouaip!"

Pierre:-" On est bon pour une séance complète d'étirement si on veut pouvoir faire quelque chose aujourd'hui."

Jacques:-" Comme de te trouver un lit pour que je récupère le mien, le canapé n’a pas super confortable."

Moi:-" Désolée."

Paul :-« Ne le crois pas Caro, Il dort plus souvent dessus que dans son lit. Le soir, il regarde la chaine des dessins animés. »

Jacques :-« Tu peux parler, en général tu es avec moi. »

Paul ;-« Oui, mais moi je dors dans mon lit. »

"C’est vrai que malgré toutes nos aventures, ils n’ont réellement que six et huit ans.
Dieu, Pierre a, sur notre Terre, une petite amie. Elle doit lui manquer !
Focalisée sur mon bonheur avec Cécile, j’ai oublié qu’ils avaient une vie chez nous qu’ils ont mise entre parenthèse pour que je puisse profiter de ma chérie.
Tu parles d’une sœur. Au moins, maintenant, ils vont pouvoir rentrer plus tôt."

Moi:-" Merci de m'accueillir chez vous."

Pierre:-" C'est uniquement parce qu'aucun de nous n'aime faire la vaisselle."

Paul:-"Le ménage."

Jacques:-" Et à manger"

Moi, souriante:-« Idiots »

Le petit déjeuner fini nous allons faire notre heure d’étirement au salon.

C’est au moment de prendre ma douche que je m’aperçois que je n’ai ni change, ni affaire de toilette. Les garçons se lavent donc en premier. Pierre va ensuite me chercher ce qu’il me faut. Je dois t’avouer que j’avais un peu peur mais la robe est mettable et les chaussures ont le mérite d’être passe partout et confortable.
Une fois prête, je reviens au salon.

Moi :-« Comment m’avez-vous ramenez, hier ? »

Paul :-« Jacques t’a portée et on a utilisé la machine d’Albert. »

Jacques :-« Que nous allons à nouveau emprunter pour ramener ton lit ici. »

Paul :-« C’est plus discret et moins fatiguant. »

Moi :-« Mais comment ? Elle est à Disneyworld. »

Jacques :-« Plus maintenant, elle est dans la pièce qui va devenir ta chambre. »

Pierre :-« Jacques l’a ramenée pendant que tu te préparais. »

Moi, à Pierre et Jacques :-« Vous ne deviez pas aller en chine aujourd’hui ? »

Pierre :-« C’est reporté à demain. Nous ne voulons pas que tu choisisses n’importe quoi. »

Jacques :-« Oui, il est hors de question qu’un lit barbie ou minnie soit installé dans notre appartement. »

Je les prends tous les deux dans mes bras et les remercie d’être là.

Paul, faussement boudeur :-« Pffff, toujours les même qui ont des câlins. »

Je laisse les deux garçons et vient lui faire un gros bisou mouillé sur la joue.
Puis nous y allons. Toute la journée, ils ont fait les pitres. Nous sommes rentrés vers 19 heures avec tout le mobilier pour ma chambre, des affaires et un ordinateur portable ultra puissant pour que je puisse travailler aussi ici.
Je les remercie en leur faisant les tagliatelles à la carbonara de maman. Je les vois fatigué. En plus, Pierre et Jacques doivent partir vers 2 ou 3 heures du matin pour Shanghai avec le décalage horaire. Alors quand ils me proposent de combattre comme hier, je refuse en leur assurant être suffisamment épuisée pour m’endormir dès que ma tête sera sur mon oreiller.
Mal m’en a pris. Une fois dans ma chambre, la réalité de ma solitude me frappe en plein ventre. Jamais plus je ne dormirai avec Cécile dans mes bras. La douleur de ce vide est insupportable. Je me mets alors à sangloter incapable de me retenir. Paul arrive très vite et m'emmène, sans qu'aucune parole ne soit échangée, au dojo de notre QG. Là, comme la veille, j'extériorise ma tristesse et ma rage en combattant. La seule différence est que je peux encore marcher pour rentrer après. Je crois que c'est de n'avoir pas eu de mission à accomplir.

Je suis morne pendant ces trois semaines. Je fais tout de même bonne figure lorsque je suis avec ma famille et me force à participer aux conversations.
Par contre, si je ne suis pas obligée de sortir pour une réunion ministérielle ou donner des cours, je m’isole dans mon bureau au QG ou dans ma chambre. Là, je me noie dans le travail. Mais Immanquablement, à un moment ou un autre, quelque chose me rappelle Cécile et je fonds en larme.
Je fais toujours attention à ne pas faire de bruit pour ne pas alarmer quelqu’un. J’ai même acheté des lingettes et du maquillage pour effacer mes larmes et masquer mes yeux rougis.
Une fois calmée, j'écris la lettre que tu lis, dans l’espoir d'exorciser tout ça, d’aller mieux. Pour l’instant, même si je fais de gros progrès, j'ai toujours mal.
Tous les soirs, je me bats. Les deux premières semaines, seul Paul m'affronte. Pierre et Paul le rejoignent la troisième. Au début, je n'étais que rage et désespoir mais très vite toute ma haine a disparu. Seul le grand vide à la place de mon cœur est resté. Depuis un moment, je me jette sans haine mais à corps perdu dans cet exercice. Je dépasse à chaque fois mes limites pour m'épuiser et pouvoir sombrer dans un sommeil sans rêve ni cauchemar. Mon engagement total lors des assauts force mes adversaires à en faire de même. Si Paul est toujours le meilleur, je le talonne de très près et nous avons clairement tous dépassé le niveau qu'était le sien avant les terribles événements.

En ce qui concerne ma part du travail, en vue de l’ouverture au monde, je suis obligée de partir de zéro. Au début, je pense gagner du temps en mettant en place des programmes de sécurisation du réseau, comme le font tous les autres pays. Un peu flemmarde, je veux utiliser ceux que j’ai dans mon ordinateur qui ont dix ans d’avance. Pour créer une interface proche et compréhensible par tous les utilisateurs, je fais passer un QCM rapide à tous les fonctionnaires travaillant devant un ordinateur. Le résultat m’horrifie, seuls les hommes du président savent vraiment utiliser l’informatique. Les autres s’en servent comme d’une machine à écrire. Cela veut dire qu’une fois les soldats de retour sur leur Terre, le réseau dépendra uniquement du bon fonctionnement de mes programmes. Personne ne sera capable de détecter la moindre défaillance ou intrusion. Alors, même si Caroline est capable de résoudre quasiment tout problème dans ce domaine, si personne ne l’alerte, elle ne pourra rien y faire. Je dois donc changer mon fusil d’épaule. Je reprends mon idée d'un intranet sur l'ensemble du territoire, utilisant le chemin de fer comme transport des données, indépendamment du net.
Bien sûr, les villes ne disposant pas d'une gare SNCF seront obligées d’utiliser le téléphone et le fax pour toutes demandes ou enregistrement, mais c'est mieux qu'un piratage généralisé.
Quand tous auront appris l'informatique ou plus vraisemblablement quand Caroline aura créée suffisamment de pôles de surveillance, il sera possible de repasser par le net.
Je passe du temps dans les ministères pour le mettre en place. Par contre, il ne faut que deux jours à Jacques pour rendre cela techniquement possible.
En parallèle et face à l’ignorance des fonctionnaires, j'accélère l'ouverture de l'école et repense sa dimension. Je trouve un grand hôtel particulier entouré d'un jardin, près de Miromesnil. Je choisis ce bâtiment, non pour son prestige mais parce qu'il est suffisamment isolé, grâce au parc qui l'entoure, pour garantir sa sécurisation et le contrôle des aller venue. Ce serait idiot que le lieu où la sécurité informatique est enseigné soit espionné ou hacker.
Je l'achète et l'équipe complément avec du matériel dernier cri, sur cette Terre,
acheté aux states. Cela poserait inévitablement des questions s'ils venaient d'un dimension plus avancé technologiquement.
L’argent pour tout cela vient d'un des comptes du parrain membre du KKK que j'ai tué sur son bateau. Ainsi Caroline sera indépendante du gouvernement. D’ailleurs, je discute quotidiennement avec elle de tout pour qu’elle puisse prendre la suite facilement.
Devant le nombre d’élève qu’elle aura, au moins la première année, nous décidons de débaucher les rares professeurs d’informatique à peu près compétents. Je dois, tout de même, les mettre à niveau avec des cours intensifs qu’ils sont contraint de suivre par contrat. Cela m'évite de devoir parlementer. J’y consacre la deuxième et troisième semaine. En même temps, que j’élabore le programme où je détaille précisément le contenu de ce qui sera enseigné cette année, toujours en partenariat avec ma double.

Paul, pendant ces trois semaines, réorganise tous les services que les hommes du président vont quitter. Il m’accompagne souvent lors de mes visites ministérielles. Les nouveaux promus sont aussi les premiers élèves de l’école de Caroline.
Pierre n’a fait qu’un aller-retour en chine. Dès le lundi matin, il part faire le tour des capitales européennes. Il y négocie l'accélération de la réintégration de la France au sein de l’union. Il revient au bout de deux semaines avec l’accord de principe des deux tiers des gouvernements. Celui-ci est conditionné à l’établissement d’une vraie démocratie dans le pays. Les dossiers du président et sa verve y sont pour beaucoup. Par contre les opinions publiques sont toujours anti-françaises et cela peut poser soucis pour l’avenir.
Jacques reste tout le temps de la fabrication des cent dépollueurs et des cinquante-six satellites, en chine. Dès le dimanche, il comprend que ces inventions sont bien trop en avances pour être construite dans ce pays en faisant de la sous-traitance. Il doit, donc, louer une usine et complètement la réorganiser, pour qu’elle ait le niveau requis. Il imagine, même, une sorte de métier à tisser utilisant la fibre de carbone. Ainsi il obtient un matériau très résistant et solide mais conservant une souplesse lui permettant d’amortir les contraintes. Ensuite, il surveille chaque étape, vérifiant tout. Cela nous dispense de participer au montage. J'en suis contente. Les jeux de constructions ne sont pas du tout ma passion. Le seul hic, c'est qu'il utilise la totalité des 500 millions de francs suisse pour ça. Nous n'allons pas pouvoir redorer l'image de la France en remboursant une partie de la somme perdues lors du Bug. C’est dommage, mais moins important que la survie d’une planète.
Pierre, Jacques et Albert, pendant la troisième semaine, s’occupent d'acquérir des enceintes de confinement pour les deux cents piles nucléaires. Ensuite Paul établit le plan pour récupérer les dangereuses batteries. Grâce à la machine interdimensionnel c'est plus simple que prévu. Leur fabricant les entrepose dans une pièce blindée sans se donner la peine d’y mettre de système de sécurité. Nous venons donc simplement nous servir, protéger dans nos tenues de protection empruntés pour l’occasion. C'est d’ailleurs la seule partie un peu risqué de l’opération.


Il ne reste plus que sept jours avant le départ. Caroline et Cécile reviennent demain. Le congrès où sera simulée la mort du président et de ses hommes est mercredi.
Et moi je ne sais plus si je veux partir pour moins souffrir ou rester pour continuer à la voir.

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wolfgangamadeusmozart




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MessageSujet: Re: Lettre à moi-même    Lettre à moi-même  - Page 2 Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 9:00

XXIX



Évidemment, je m'endors dans le métro en revenant du QG et une fois dans mon lit, je tourne et retourne sans pouvoir trouver le sommeil. C'est la première fois en trois semaines que cela m'arrive. D'habitude, après avoir combattu les trois garçons pendant deux heures, je tombe comme une masse. Mais là, à chaque fois que je ferme les yeux, j'ai le visage de Cécile qui m'apparaît. Je sais bien que c'est dû à son retour dans, à peu près, quinze heures et dix-sept minutes, mais moi cela m'empêche de dormir.
J'en ai assez !
Normalement quand ma défunte femme vient me hanter, je vais me défouler sur le punching-ball de la salle d'entraînement mais là, il est à plus de vingt minutes de marche et j'ai la flemme.
En plus, je ne peux même pas écrire, je suis à jour dans ma lettre à moi-même.
C’est après cette réflexion que mon regard tombe sur la reproduction du dessin d’Elise punaisé sur mon mur. Je me rends compte, alors, que j’ai oublié de te parler d’un épisode des plus difficiles de la semaine dernière. J’allume l’ordinateur et je me mets à taper.

Jeudi après-midi, je suis dans les locaux de l’école d’informatique à donner un cours sur le hacking quand mon téléphone vibre. Je vois qu’il s’agit de Caroline. Inquiète qu’il puisse être arrivé quelque chose à sa moitié, je signifie à mes élèves que je fais une pause et répond.

Moi :-« Il y a un problème. »

Caroline :-« Oh, non, ne t’inquiète pas. D’ailleurs je suis désolée de t’interrompre en plein cours mais c’est en quelque sorte une urgence non grave. »

Je suis soulagée mais intriguée.

Moi :-« Je ne comprends pas. »

Caroline :-« Comme je te l’ai dit hier, nous avons ouvert les centres d’aides aux victime aujourd’hui. »

Là, je m’agace un peu et l’interrompt. C’est déjà difficile d’enseigner à des personnes qui ont l’âge de votre père et qui ont perdu l’habitude d’apprendre, alors je ne peux pas me permettre de passer pour une gamine accro à son téléphone. Surtout qu'elle m'en a déjà parlé.

Moi, énervée :-« Oui, je me souviens très bien que vous avez fondé une association caritative, appelé Méliana en mon hommage. Elle a racheté tous les lieux destinés à ramener les homosexuelles dans l’hétérosexualité, plus d’autre grâce au fond du KKK. Tu m'as aussi dit que vous avez fini d’engagé tout le personnel il y a trois jours et que chacun des cinquante et un centres a été inaugurés par le gouverneur de son état, hier. Je ne suis pas encore Alzheimer. »

Caroline :-« Je vois ça !
Mais ce que je ne t’ai pas dit, pour ne pas te rappeler de mauvais souvenir, c’est que nous avons réussi à convaincre les personnes que tu as délivré de leur esclavage sexuel de venir se faire suivre au centre de Washington. Comme tu t’en doutes, pour elle tout est gratuit. »

Moi:-« C’est bien. »

Caroline :-« Nous sommes venues les accueillir pour faciliter les choses. Or depuis une heure qu’ils sont arrivés, une certaine petite demoiselle ne fait que de te demander. Voyant que rien d’autre ne l’intéresse, ce qui rend son installation plus que difficile, je t’ai appelé pour organiser une visioconférence avec elle et régler le problème. »

Attendrie, je rentre dans la salle de classe, nous établissons la connexion en quelques clics. Apparait alors sur l’écran, la jolie frimousse d’Elise.

Moi :-« Bonjour Elise. »

La demoiselle semble un peu contrariée.

Elise :-« Bonjour, tu es où ? »

Moi :-« En France, pourquoi ? »

Elise :-« Je t’ai fait un joli dessin pour te remercier de m’avoir sauvé. Comment je vais pouvoir te le donner si tu n’es pas là. »

Moi :-« Appel ma jumelle, Elise. »

Je la vois descendre de la chaise et je l’entends appeler Caroline qui revient avec elle quelques secondes après.

Moi :-« Caroline a fait un joli dessin pour moi et elle veut me le donner. Peux-tu le scanner et me l’envoyer par mail. »

Caroline :-« Ah c’est pour ça ! Evidement que je peux le faire. »

Elle se penche vers la petite.

Caroline :-« Elise, je peux avoir le dessin pour pouvoir envoyer sa photo à ma sœur ? »

Elise, renfrognée :-« Mais c’est une surprise ! »

Caroline :-« Suis-je bête. Bon, alors c’est toi qui va mettre la feuille dans la machine. Comme ça, cela restera une surprise puisque je n’aurais rien vue. Cela te va. »

Elise hoche la tête et Caroline la porte. Le scanner doit être en hauteur. Moins d’une minute après je reçois le courrier électronique et l’imprime. Je lui montre la feuille pour la rassurer.

Elise avec un immense sourire :-« Tu vois, je t’ai dessinée quand tu m'as sauvée. Il te plait?"

Je regarde rapidement son œuvre puis redresse la tête pour lui répondre.

Moi:-" Il est superbe, merci beaucoup."

Je m'adresse ensuite à Caroline.

Moi:-" Peux-tu faire un gros bisou à Elise pour son très beau dessin?"

Caroline prend alors la petite dans ses bras et lui embrasse les deux joues. La fillette se prend au jeu et fait de même en lui demandant de me les transmettre quand nous nous verrons. Évidement elle accepte.

Pendant leurs échanges, j'observe plus attentivement mon cadeau et je suis frappée d'horreur.
Certes, j’occupe tout le centre de la feuille telle la statue du commandeur ou superman, mais elle s'est aussi représentée à ma gauche avec son compagnon de souffrance. Elle est sur une croix de saint André avec autour d’elle, sur le sol, des fouets et autres objets de torture. Le garçon est à quatre pattes.
Mais égoïstement ce qui m'a le plus choqué, c'est ce qu'il y a à droite. Elle a dessiné dix hommes allongés et deux assis sur une table retourné, ces douze personnages sont dans une mare de sang. Il ne fait aucun doute qu'elle m'a vu massacrer les gardes du corps et les deux bourreaux. J'ai rajouté une raison de plus pour elle de cauchemarder.
Ceux qui ont la charge de les soigner, le petit et elle, doivent connaitre le macabre spectacle auquel ils ont involontairement assisté. Or je suis la seule à pouvoir le leur raconter.
Perdue, et surtout affolée, ne voyant qu’une seule issue, j’en parle à Caroline quand Elise est partie.

Caroline :-« Honnêtement je n’aimerais être dans ta position. Je ne me vois pas raconter mon assaut du palais de l’Elysée. »

Moi, sombre :-« Alors imagine moi en sachant que je n’avais que deux couteaux comme armes et au vu de tout le sang que tu as nettoyé avec Eugénie. »

Elle blanchit.

Caroline :-« La seule à qui tu peux raconter cela sans crainte est Cécile. Elle te croira et ne te jugera pas. »

Moi, consternée :-« J’avais espéré en te demandant conseil que tu trouverais une solution différente de la mienne. »

Caroline, avec un petit sourire triste :-« N'est-elle pas toujours la meilleure solution ? »

Moi :-« Si. »

Cinq minutes après, je raconte par le menu ma boucherie pour être sûr de ne pas oublier un détail qui aurait pu plus marquer les deux enfants. La géniale psy prend des notes tout le temps. Elle ne pose de questions qu’une fois mon récit finit, elle ne veut pas me le rendre plus pénible.
Une fois fini, je suis excessivement mal à l’aise. Je commence à lui dire que je ne peux pas rester plus longtemps à cause de mes élèves qui m’attendent mais avec le sourire elle me stoppe dans mon élan.

Cécile :-« Caroline, ce que tu as fait est certes sanglant mais cela ne veut absolument pas dire que tu es un monstre. Bien au contraire, tu as eu une réaction de colère parfaitement humaine face à l’une des plus cruelles choses qu’il existe. La meilleure preuve de ton humanité est que tu viens de faire passer, une nouvelle fois, le bien être des autres avant le tien. Pour moi, ta confession est encore un acte de bravoure et d’altruisme prouvant ta grandeur. Alors Caroline arrête de te déprécier. Tu es une femme bien."

Moi:-" Tu crois?"

Cécile:-" Oh oui! Mais ne prend pas non plus la grosse tête. »

Moi :-« Merci, mais là il faut vraiment que j’y aille. A lundi. »

Cécile :-« A lundi. »

Une fois la connexion coupée, je réussi à m’excuser auprès des professeurs et à partir avant que mes larmes sortent tout seule. Je cours alors pendant plusieurs heures en pleurant et me demandant pourquoi j’ai perdu la femme de ma vie.



Toc toc!

Voix d'homme:-"Caroline!"

Voix d'homme à nouveau:-"Caroline! Il est l'heure!"

Mais que se passe-t-il ?
Pourquoi ma joue et ma nuque me font mal?

Pierre:-" Caroline, nous devons aller chercher les explosifs et ensuite les installer!"

Pas cool!
Finalement je me suis endormie.
Mince, sur l'ordinateur! J'ai tellement pleuré hier que j'espère ne pas l'avoir grillé.

Pierre, plus fort:-" Caroline!"

Je l'allume pour vérifier après avoir épongé le clavier.

Moi:-" J'arrive ! Deux minutes!"

Pierre:-" Ah tout de même! Nous commençons le petit déjeuné. Accélère si tu ne veux pas que Jacques est tout mangé."

Moi:-" Ok."

Bon, il fonctionne. Je me débarbouille rapidement, je m'habillerai après.
Je retrouve les garçons dans la cuisine, me sert et commence.

Paul:-" Plus j'y pense, plus je trouve risqué d'aller dans cette caverne sans d'autre donné que la vidéo du drone."

Jacques:-" On l'a pratiquement exploré en totalité hier et pendant trois heures. En plus avec le scanner du fusil de Caro, on a bien vu que le sol est stable et que le seul soucis est l'absence de lumière."

Nous comprenons alors que c'est justement ça le problème.

Moi:-" Jacques, comme c'est un espace clos, nous ne pouvons pas utiliser de groupe électrogène pour alimenter des projecteurs mais pourquoi ne pas se servir d'une des piles nucléaires?"

Jacques:-" bonne idée! Il faut juste que je passe à l'entrepôt pour en démonter une, d'un des dépollueurs. Après, j'adapte une sorte de multi-prise et le tour est joué. D'ailleurs, on pourrait aussi prendre des nacelles élévatrices. Cela faciliteraient le travail de perforation du plafond."

Paul:-" Tu crois qu'il y en a qui permette de travailler à plus de cinquante mètre de haut? Je te rappel que nous avons choisit l'hôtel à cause de cette grotte monumentale en dessous de lui. Elle peut entièrement le contenir."

Moi:-" Oui et Notre dame de Paris y tiendrait facilement aussi."

Jacques:-" Vu les goûts pour la démesure de l'Homme, je suis sûr qu'il a créé des engins de cette dimension."

Paul:-" Bon, on s'habille et on y va."

Nous passons alors tout le reste de la journée, chacun sur une plateforme, à percer des trous de plus de deux mètres de profondeur et à les remplir d'explosifs. Le travail est si difficile, même avec notre force hors du commun et notre outillage de 2035 que pas une seconde je ne pense au retour de Cécile. Je ne me souviens du repas organisé par ma mamé, pour fêter son retour et celui de mon double qu'une fois dans la douche, quand tout es terminé.
Cela sera aussi l'occasion de faire le point sur la transition démocratique.
Je suis en sous vêtement devant mon lit couvert de mes tenues à me demander quoi mettre quand Pierre frappe à ma porte.

Pierre:-" Caro, mamé nous attend dans cinq minutes chez elle. Es-tu prête?"

Quoi déjà! Je panique et me met à pleurer, encore un jolie cadeau de mon état dépressif.

Moi, essayant de parler normalement:-" Absolument pas, je ne sais pas quoi mettre."

Pierre:-" j'entre."

Sans attendre ma réponse, il ouvre la porte et d'un pas décidé vient me prendre dans ses bras.

Pierre:-" Caro tu es une femme extraordinaire. Je sais que depuis ton voyage dans le passé pour nous sauver, tu t'astreints à nous considérer comme des doubles pour ne pas succomber à ton besoin d'être avec Cécile. C'est d'une noblesse sans pareil mais sache que Jacques, Paul et moi, nous te considérons comme notre sœur et que tu peux toujours te confier à moi, comme avant."

Je craque alors.

Moi:-" C'est trop dur, Pierre. Tous les matins en me réveillant, j'espère que ce n'est qu'un horrible cauchemar. Mais, à chaque fois, je suis dans cette chambre, seule. Je ne peux même pas mettre un terme à cette souffrance, cela signifierai que Caroline rentre avec vous, chez les parents, laissant Cecile seule et malheureuse. Et c'est juste impossible.
Alors je continue, vaille que vaille avec pour seule espoirs que le voyage de retour chez nous me fasse tout oublier."

Pierre:-" Tu veux que ce soir nous regardions un film d'horreur sur ton ordi à la place du repas chez mame. Tout le monde comprendra parfaitement, tu sais."

Oh oui, fuir le supplice de tantale d'avoir la beauté incarnée devant les yeux, pendant toute le dîner, en sachant qu'elle n'est pas mienne.

Moi:-" Tu crois que c'est possible?"

Pierre:-" Évidement! J'ai même un gros pot de glace à la vanille avec des éclats de noix de pecan qui n'attend que toi."

Pour toute réponse, je resserre mon étreinte et lui fait un gros bisou sur la joue. Apres il part prévenir notre aïeule pendant que je télécharge un film et range toutes mes affaires. Nous passons ensuite une soirée comme avant, quand nous étions chez nous.
Je ne l'ai pas vu partir et je ne me souviens m'être mise au lit. En tout cas, cette nuit, je ne me suis pas réveillée une seule fois.
En rentrant dans la cuisine, je suis moins morne qu'à l'accoutumée.

Paul:-" Bonjour Caro, tu te sens prête à installer les explosifs dans l'hôtel accueillant le congrès du président?"

Moi:-" Tout à fait et dans l'après midi, je présente à Caroline son école d'informatique et ses professeurs."

Paul:-" Nous nous irons subtiliser des corps de SDF morts dans la morgue de Bichât. Il est inutile que tu participe à cela."

Moi:-" Merci."

La préparation à la démolition de l'hôtel est facile. Le président a joué les divas paranoïaques et a obtenu les locaux pour deux jours sans personne. Le propriétaire n'a pu faire autrement que d'accepter. L'établissement a été construit sans aucune autorisation légale, dans un site protégé et grâce à des pots de vin versés à des lieutenants du général. C'est la deuxième raison qui nous a fait le choisir.
A l'aide des plans de l'architecte, récupérés nuitamment la semaine précédente, nous plaçons les charges explosives sur tous les murs porteurs. Nous les dissimulons du mieux que nous pouvons, inutile d'angoisser les deux milles familles qui doivent arriver aujourd'hui. D'ailleurs avec mamé, nous avons décidé de les aider financièrement pour leur permettre de se loger une fois de retour sur leur Terre. Nous le faisons parce qu'il va être impossible que tous habitent dans la caserne qui abritait les hommes du président avant leur départ. Les enfants n'ont pas à payer pour les erreurs de leurs parents.

Les dix premières minutes avec Caroline sont un peu coincées. Elle est gênée et ne sait quoi dire. Je sens qu'elle ne veut pas me blesser en étalant son bonheur tout en mourrant d'envie de me remercier et de me raconter tout ce qu'elle vit quotidiennement grâce à moi. J'en suis soulagée mais je ne sais pas plus quoi lui raconter. Je ne veux pas l'accabler avec ma tristesse dont elle n'est pas responsable et qui risque de la faire culpabiliser. Alors elle se tait et moi aussi. Nous sommes donc deux muettes marchant dans les rues de Paris. Mais tout change quand elle voit son école.

Caroline:-" Les photos ne rendent pas du tout justice. C'est superbe et immense. Tu t'es encore une fois surpassée."

Moi:-" Tu sais aussi bien que moi les raisons qui m'ont fait choisir ici, nous en avons souvent parlé."

Caroline:-" Mais jamais je n'avais pensé que tu m'avais pris un vrai château. Tu ne m'as envoyé que des photos des salles de classes que tu as fait réaménager."

Moi:-" Cela te gêne? Tu trouves ça trop ostentatoire dans une France où les inégalité sont si importante?"

Caroline:-" Alors là, je n'ai absolument pas pensé à tout ça. J'adore au contraire. Mais, en même temps, après ta remarque, je commence à culpabiliser."

Moi:-" Avec ce que j'ai perdu pour que la France retrouve la démocratie, l'utilisation que tu vas en faire et en sachant que les fonds sont étrangers, je trouverais inadmissible que qui que ce soit ose dire quelques chose. "

Caroline:-" Mais tu sais bien que cela arrivera."

Moi:-" Et tous tes élèves te défendront."

Caroline:-" Faut espérer."

Moi:-" Si cela devient trop galère ici, tu peux toujours partir aux États Unis."

Caroline:-" Oui, mais c'est une solution qui m'enchante guère."

Moi:-" Je te comprends très bien. "

Le reste de la visite et la rencontre avec ses professeurs se passent bien. Caroline apprécie le matériel et les programmes. Bien qu'elle si attende, elle est surprise du faible niveau de ses futures enseignants. Nous convenons, une fois qu'ils sont partis, qu'ils pourront assurer sans problèmes le premier trimestre de cours mais qu'il est indispensable qu'ils continuent leur mise à niveau.
Après avoir discuté du fonctionnement administratif, financier et scolaire, je lui donne l'acte de propriété et les clefs de son école. Elle est émue et me prend dans ses bras, chose que nous ne faisons jamais.

Caroline:-" Merci pour tout."

Moi :-« Je n’ai pas fait plus que ce que tu aurais, toi-même, fait en pareil situation. »

Caroline :-« Très drôle ! Je te retourne le compliment, alors. Que ferais tu, toi, si tu étais à ma place ? »

Moi :-« Comme toi. »

Nous cessons les embrassades et nous nous regardons en souriant.
Ensuite, comme il se fait tard, nous partons et je lui laisse le plaisir de tout fermer. Elle me raccompagne jusqu'au QG puis retourne chez elle. Moi, je suis attendue par les trois garçons pour les deux heures de combat quotidien.

La soirée se passe comme hier mais cette fois nous sommes quatre, dans le salon et nous mangeons des popcorns.

Nous sommes tous un peu nerveux ce mercredi matin au petit déjeuner. L'importance capitale de la journée nous pèse.
Mais vu le planning serré que nous avons, nous passons outre et partons pour l'hôtel. Là, pendant que Jacques et Paul disposent les cadavres vêtu d'affaire de certain des futurs voyageurs interdimensionnelle à des endroits stratégiques. Pierre et moi, à l’aide des deux viseurs des fusils de précisions, nous vérifions qu'aucun curieux ou journalistes ne soient dans la zone d'éboulement pour sa sécurité et notre discrétion.
Ensuite, tous les quatre, nous installons le périmètre de sûreté que nous surveillons depuis le ciel par le drone.

Les journalistes et leurs cars régis arrivent, à l'heure prévue. Pendant qu'ils s'installent, notre benjamin part sur la Terre d'Albert. Là, il met sur orbite ses satellites et envoi tous les dépollueurs exécuter leur mission.
À son retour, nous commençons le passage des familles sur l'autre Terre. Nous avons bien fait de l'anticipé, pour beaucoup c'est un moment difficile. Cela prend plus de temps que nous l’avons envisagé.

De son côté, À onze heure et demi, le président fait son discours. A midi, après un allé retour pour qu'il retrouve ses quarante-cinq ans, nous le déposons, alors, devant la chambre de sa femme le lendemain de son hospitalisation. Nous ne prenons pas le temps d'apprécier ce moment. Nous voulons que l'explosion soit captée par toutes les caméras pour que la mort du président ne puisse être contestée. De ce fait, elle doit avoir lieu pendant pas l'enregistrement des commentaires pour les journaux de treize heures. Nous revêtons nos tenus de commandos de police et sortons de l'hôtel.

Après avoir atteint la distance de sécurité, nous déclenchons les explosifs. C'est impressionnant, on se croirait dans une superproduction hollywoodienne. Le bâtiment s'effondre comme s'il se liquéfiait. En moins de quinze secondes, il ne reste plus rien. Les gravats ont même rebouché le trou.
Jouant notre rôle de policiers, nous empêchons les témoins d'approcher pour éviter qu'ils ne se tuent en tombant dans les fissures autour du cratère.
Nous partons qu'une fois les secours et les forces de l'ordre arrivées.

Ensuite avec toute l'équipe, nous contactons et organisons la conférence de presse des sages. Ils annoncent, au journal de vingt heures, prendre en charge la France jusqu'à l'organisation d'élection libre et démocratique.
Une fois celle-ci faite, nous nous donnons deux jours pour observer comment les choses se passe. Si rien de fâcheux n'arrive, samedi sera organisé un repas célébrant la fin de la dictature. Après, nous retournerons chez nous.
Mais pour l'heure, tous partent de l'ancien centre d'imagerie médicale, nous laissant les garçons et moi seuls pour notre combat du soir.
Je suis sûre que des consignes ont été passées pour me ménager. Pendant tout l'après-midi, personne ne m'a posé de question, n'a semblé étonné que je me sois dédoublé ou n'a évoqué la relation entre Cécile et Caroline en ma présence. En plus, jamais je n'ai vu les membres du groupe de mamé rentrer chez eux aussi promptement.

De toute façon, quel qu’en soit la raison, je ne m'en plains pas. Ainsi, je n’ai eu qu'à gérer mon attirance pour la superbe docteure.

Cette première fois en trois semaines où je la revois me chamboule.
Enfin, c’est ce que je déduis de la violence et du haut niveau d’émotion que j’ai exprimé pendant les rounds avec mes sparring-partners. J'ai eu l’impression d'être revenu juste après le séjour aux USA. Par contre, avec l'entraînement, Pierre et Jacques terminé assommé, Paul groggy et moi en pleur au milieu d'eux.
Quand enfin je me calme, je m'occupe d'eux. Mais nous sommes tous les quatre trop amochés pour pouvoir prendre le métro discrètement. Nous dormons donc sur place.

Le réveil est vraiment douloureux. La puissance des assauts de la veille, associé à la nuit sur le canapé, ont laissé des marques sur mon corps. Je n'arrête de me traiter de vielle qu'en voyant arriver dans la cuisine, les trois autres aussi mal en point que moi. Nous passons la matinée à feignanter, à nous étirer. Nous suivons aussi les réactions française et mondiale à la disparaissions du gouvernement par la radio et le net. Nous en discutons entre nous et avec beaucoup de membre du groupe qui nous appelle pour nous faire part de ce qu'ils ont entendu.

À midi et quart, Pierre reçoit un nouveau coup de téléphone. Nous faisons immédiatement silence, il a répondu en Bulgare. Très vite, il s’excuse auprès de son interlocuteur pour nous parler.

Pierre:- « C'est le président bulgare. Il a un sérieux problème et je pense que nous pouvons le résoudre. »

Paul les sourcils froncés :- « Pourquoi nous appelle-t-il? Comment sait-il que nous pouvons l’aider ? »

Pierre:- « La semaine dernière, je lui ai parlé à Bruxelles et je lui l’ai laissé mon numéro en lui disant de l’utiliser s’il avait un problème. Ensuite quand j'ai fait mon petit discours pour convaincre les dirigeants d'appuyer l'adhésion de la France à l'Europe, j'ai, comme toujours, évoqué les moyens militaires important du pays. Pour moi, je pense aux chars d'assauts. Lui s’est demander si nous n’avions pas une unité d’élite excessivement efficace et pouvant intervenir très rapidement."

Là, c'est moi qui lui coupe la parole.

Moi:- « Bon, vous ne croyez pas qu'il y est plus urgent de savoir pourquoi il a besoin de nous. En plus ce n’est vraiment pas correct de le faire attendre ainsi. »

Paul:- « Désolé, tu as raison. »

La suite est en bulgare mais, comme lors du voyage au States, je l’écris en français.

Pierre, au président :- « Monsieur le président, je vous mets sur haut-parleur, je suis justement avec l’équipe d’intervention. »

Le président :-« Merci monsieur Tattoba. Donc comme je vous le disais, il y a deux heures, un groupe d'une petite vingtaine d'extrémistes écologiques s’est emparé du train transportant les déchets radioactifs des centrales nucléaire de Bulgarie jusqu’au centre de retraitement à Brème, en Allemagne. Ils ont profité des cinq minutes de battant dans la protection policière qu'il y a au passage de la frontière entre la Serbie et mon pays. Ils ont arraisonné le convoi avec une locomotive qu’ils ont accroché au dernier wagon. Ensuite, ils n’ont eu qu’à maitriser le conducteur. Ils menacent de faire exploser le train si l’Union Européenne n’arrête pas immédiatement ses centrales nucléaires. D’après nos spécialistes, cette bombe sale contaminera une zone d’au moins 20 kilomètres carré. Nous ne pouvons même pas les immobiliser en coupant l’alimentation électrique, la locomotive marche au diesel pour éviter cela. »

J’interviens alors ne comprenant pas quelque chose.

Moi-« Excusez-moi, monsieur le président, mais pourquoi vos tireurs d’élites ne les ont tout simplement pas abattu ? »

Le président :-« Je m’excuse, moi aussi, mademoiselle, mais je n’ai pas compris votre noms. »

Moi :-« Appelez-moi deux, monsieur le président. »

Pas question de révéler nos identités et notre interlocuteur le comprend après tout de même un temps d’arrêt. Il reprend avec une pointe d’humour.

Le président :-« Mademoiselle deux, c’est la première chose que le militaire serbe ont tenté quand les négociations se sont avérées impossible. Mais les terroristes se cachent derrière des boucliers pare-balle dès qu'ils entendent un hélicoptère et le repousse par des tirs de leurs fusils mitrailleurs. En plus, tout ça se passe devant les caméras de plusieurs télévisions qui les suivent depuis quasiment le début. »

Paul :-« Monsieur le président, je suis trois. Vos militaires ont forcément une solution ultime. Quelle est-elle ? »

Le président :-« Vous avez raison, monsieur trois. Nous avons réussi à ce que le convoi évite Belgrade et nous allons faire de même pour Budapest mais dans quatre heures et demie, il passera dans la banlieue de Vienne. Après, il sera possible d’aiguillé le train loin des villes jusqu’à épuisement du carburant.
Le négociateur pense que leur chef est intelligent. Il ne fait aucun doute pour lui, que ce dernier sait parfaitement qu’après ce point, il n’a plus aucun moyen de pression. Donc pour la cellule de crise, c’est là qu’il a décidé que tout se terminerait.
Alors si aucune autre solution n’est trouvée dans trois heures nous détruirons le train à l’aide d’un missile dans une petite vallée très peu peuplé. Je vous ai appelé parce que nous ne pouvons la faire évacuer afin d'éviter que les extrémistes l’apprennent. Sinon, il est certain qu’ils feront tout sauter dès qu'ils seront à proximité d’une grande ville. »

Paul:-" Monsieur le président, nous allons nous en occuper. Nous vous contactons dans un quart d'heure pour vous dire où et quand nous arrivons."

Le président:-" Merci, j'attends votre appel."

Paul se tourne vers nous.

Paul:-" Caro, tu peux nous trouver les images."

Je vais chercher mon ordinateur et les lui affiche. Le convoi est composé de deux locomotives. Dans celle de tête se trouve le conducteur et le chef des terroristes. Ce dernier est souvent en gros plan, il se penche régulièrement pour regarder derrière. Nous ne savons rien sur celle de queue. Entre, il y a dix wagons séparés entre eux par deux petites plates-formes où se trouvent à chaque fois un homme armé. La citerne de diesel se trouve en deuxième position. La seule façon de se déplacer est en montant sur les toits des conteneurs de déchets radioactifs.


Paul:-" Jacques, d'après toi, les bombes sont commandées comment?"

Le benjamin analyse les images attentivement puis répond:-" Je pense qu'il s'agit d'une radio commande."

Paul:-" Tu penses qu'il y a une commande sur les bombes?"

Jacques:-" Oh, non! Pour répondre à ta prochaine question, j'aurais besoin de la fréquence pour court-circuiter le terroriste. En plus, je ne me vois pas la chercher et risquer de déclencher l'explosion."

Paul:" Il n’est pas possible d’envisager qu’il utilise son portable comme détonateur ? »

Jacques :-« Si mais alors le président n’aurait pas eu à nous appeler. Il lui aurait suffi de désactiver les antennes relais sur le parcours du train. »

Paul :-« Pour ça, il faudrait qu’il sache exactement à quel type de bombe il a affaire. Ce n’est pas avec ces images qu’il est possible de le savoir ! »

C’est là que je me souviens que je peux avoir de meilleures images.
Je récupère mon ordinateur et pirate la NSA. Ils ont renforcé la sécurité mais pas assez. Je détourne ensuite le satellite au-dessus de l’Europe et vise le train. Nous avons maintenant que les bombes sont bien radiocommandées. C’est un signal qui déclenche l’explosion et non son absence. La destruction de la commande règlera le problème mais le tir sera excessivement difficile.

Paul :-« Jacques, existe- t-il un moyen d’isoler la commande de les bombes ? »

Jacques :-« Oui, en utilisant une cage de Faraday mais c’est un gros dispositif. »

Il fait une pause et me prend mon ordinateur. Il tape dessus frénétiquement pendant cinq minutes avant de nous expliquer.

Jacques :-« Une boite à biscuit en métal couplés à deux batteries de téléphone positionné au-dessus de chaque bombe les isolera efficacement et rendra impossible leur mise à feu.

Paul :-« Ok, Jacques tu vas faire tes courses et tes montages, Pierre tu contact le président bulgare, le cercle de sage et mamé. Comme il nous est impossible d’utiliser le voyage interdimensionnel, nous allons devoir emprunter les transports militaires. Donc tu auras aussi à appeler l’Etat-major. Il nous faut dans vingt minutes à Villacoublay leur A380 militaire avec à l’intérieur un hélicoptère et son meilleur équipage pour les piloter. Caro, nous avons besoin de quatre ULM rapide et silencieux. Moi, je m’occupe de la tireuse d’élite. »

Nous nous tournons tous vers lui, étonné.

Paul :-« Elle sera à l’abri dans l’hélicoptère à près d’un kilomètre du train ! Nous devons absolument avoir quelqu’un qui surveille la commande de la bombe et puisse la détruire en lui tirant dessus, le cas échéant. Et nous ne pouvons, nous passer de la présence de Caroline pour la neutralisation des terroristes. A quatre nous irons plus vite et vu qu’elle nous surpasse tous au corps à corps, se passer d’elle serait idiot. »

Je rosie.

Jacques :-« Il n’y a pas besoin d’ULM ! Il suffit de récupérer quatre dépollueurs. Pendant le voyage jusqu’au train je les rendrais pilotable. »

Paul :-« Mais, il est prévu que nous les abandonnions pour monter sur le train. »

Jacques :-« Je les programmerais pour qu’ils reviennent seuls à Villacoublay, alors. »

Je me charge donc des cours et lui de ses inventions.
Dix minutes après nous sommes tous les cinq de retour au QG en tenue de combat et notre matériel prêt.

Moi :-« Il reste dix minutes, comment fait-on pour aller à l'aéroport en si peu de temps? »

Paul :-« En utilisant la machine d'Albert que nous placerons dans une chambre d'hôtel pour avoir une issu de secours, au cas où"

Moi:-" Pour ce que cela a servi la dernière fois."

Un long silence suit ma phrase.

Moi:-" Désolée."

Nous sommes à l’heure à l’aéroport militaire. Nous y troquons nos tenues de commandos de police pour celle des militaires français, pour des questions de crédibilité et de publicité. Nous gardons, par contre, nos combinaisons intégrales pare-balles en dessus. Pendant le vol Paul recherche le lieu où nous agirons, Pierre est en pourparlers diplomatiques avec les chefs d’état de Bulgarie, de Serbie, de Hongrie, d’Autriche et d’Allemagne pour que notre mission serve au mieux à redorer l’image de la France auprès de l’opinion publique européenne, Jacques, lui, modifie ses machines. Il n’y a que Caroline te moi qui nous nous reposons, n’ayant rien à faire. Un quart d'heure avant d'arrivée, le plan, nous est exposé à tous, pilotes compris.


Nous atterrissons à l’aéroport militaire de Kecskemét en Hongrie. Là, caroline monte dans son engin. Nous nous chevauchons les dépollueurs. Nous volons à pleine vitesse jusqu’au convoi. Quand il est en visuel, nous restons à droite de lui. L’hélicoptère se place entre le soleil, qui n'est pas encore à son zénith et le train. Il est à plus de huit cents mètres, hors de portée des armes des terroristes. Caroline s’installe en positions de tir, portière ouverte. Quand elle est prête, elle scanne la locomotive arrière et s'aperçoit qu'elle est vide. Elle nous en informe. Nous, nous faisons du raz-motte, parallèlement à la voie ferré mais caché du train par un bois.

A l’heure prévu, Caroline prévient le président Bulgare, par mon oreillette, qui contact alors le chef des pirates écologistes, seul qui en ce penchant à une vue d'ensemble du convoi.
La surprise d’avoir un interlocuteur aussi prestigieux marche parfaitement, il ferme la porte pour mieux entendre. De ce fait il perd totalement de vue les charges explosives. Nous suivons tous, leur conversation qui nous est retransmise dans nos oreillettes pour détecter un éventuel problème.

L’opération commence alors.
A la faveur d'une trouée dans le bois nous nous positionnons à l'arrière du convoi. Nous y montons immédiatement. Ensuite commence la course d’obstacle.
Nous fonçons vers la locomotive de tête en assommant et menottant les hommes sur notre passage. Ils sont si surpris de notre arrivée qu’ils sont inconscients la seconde qui suit notre face à face. En cinq minutes nous sommes à destination.
Ayant gagné au tirage au sort, je me place au-dessus de la porte, Caroline explose ses gong d’une balle et je rentre dans l’habitacle. Je fais une roulade pour amortir ma chute et assomme le chef en lui cognant la tête sur le tableau de bord. Toujours en conversation avec le président, il ne m’a pas entendu venir. Je récupère le téléphone et prévient que l’opération est terminé avec succès. Je lui demande d'envoyer les forces de l'ordre à la prochaine gare pour récupérer les prisonniers.

La demie heure d'après nous sommes tranquillement dans notre avion volant vers la France.
En rentrant, après avoir pris un bon goûté, je me mets à écrire ce que j'ai vécu cette semaine. Les mots ne venant pas facilement, je décide de tout relire pour vérifier que je n'ai rien oublié et que tout est bien clair. C'est hallucinant tout ce qui m'est arrivée en moins d'un mois. Jamais je n'aurais pensé vivre autant de chose et surtout une si belle histoire d'amour. A la fin de cette lecture, la rage contre la malchance a disparu cela reviendrait à regretter tout le reste. Je suis toujours profondément triste mais maintenant j'ai retrouvé l'espoir. Le soir, je n'ai pas besoin de combattre les garçons et j'arrive à peu près à dormir.

Vendredi, nous nous apercevons que notre intervention, retransmise par toutes les télévisions, a entraîné une vague de sympathie pour la France qui s'est même étendu au français eux même. Des drapeaux tricolores fleurissent sur certain balcons de la capitale. Les parisiens que je croise, sont plus souriants. Je décide d'occuper cette matinée, avant le départ, à passer du temps avec mamé et les autres membres de la famille d'ici. Dans l’après-midi, je fais aussi un tour aux States pour aller remercier Elise pour son dessin et prendre un dernier thé avec Eugénie, Aline et Eléa.
En revenant, je me souviens que les oncles sont toujours locataire. Les prix vont flambés quand l’'économie de marché sera de retour dans Paris. J’en parle avec les garçons. Nous décidons de les aider. Nous récupérons tout notre matériel et tout notre arsenal, même mon fusil de précision et le sabre de Paul et retournons là où nous les avons achetées. Comme toujours l'ainé du groupe réussi sa négociation et nous repartons avec soixante-dix pour cent de la somme initiale. C’est suffisamment conséquent pour que nous puissions leur acheter les logements qu'ils habitent déjà et une petite maison en Normandie.
Nous leur donnons les actes de propriétés, juste avant d'aller à la soirée d'adieu. Ils sont ravis.

Voilà, notre histoire, j’espère que cela va t’aider à ne pas avoir de cauchemar ou tout au moins, à en atténuer les répercussions.
Une dernière chose, si tu t’es réveillée c’est parce que Cécile nous a fait prendre un petit calmant pour nous éviter d’être perturbés en nous retrouvant au milieu du jardin dans des tenues bizarre, au cas où nous aurions tout oublié en arrivant du voyage interdimmensionnel. Ce sont les tontons qui doivent nous porter dans nos chambres, tata Aurore les accompagne pour les guider.
Oui, il a vu ton bazar, on y peut rien.
Adieu et profite de la vie, sans excès, comme tu l’as lu elle peut être courte.

Bises Caroline Tattoba


PS : Je reviens en coup de vent, juste avant de partir pour te faire part de la dernière phrase que m’a dite Cécile au moment des adieux, elle m’a sciée et rempli de joie.
La voilà :-« Caroline, tu as retrouvé l’espoir, c’est très bien. Mais soit patiente, délicate et douce avec l’élue de ton cœur. Elle est fragile et farouche. Elle fuira à la moindre inquiétude. Mais, si tu prends ton temps pour la conquérir, tu accèderas à ton paradis sur Terre. L’amour est universel, tu le retrouveras, j’en suis certaine. »

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wolfgangamadeusmozart




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MessageSujet: Re: Lettre à moi-même    Lettre à moi-même  - Page 2 Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 9:01



XXX



C’est leur grand-mère qui les réveille en rentrant dans chaque chambre pour annoncer que le déjeuner est servi.
Comme toujours, elle ne peut s'empêcher de leur faire remarquer que ce n'est pas une heure pour se lever et qu'ils auraient pu mettre la table.
Cette brusquerie leur confirme qu'ils sont bien de retour chez eux.
Ils s'excusent en remontant promptement leur couette jusqu'au menton pour cacher leur tenue d'adulte. Après avoir enfilé des vêtements plus adaptés, ils se rejoignent sur le palier.
Ces cinq minutes leur ont suffi pour s'apercevoir que les souvenirs de leur voyage interdimmensionnel sont toujours présents. Les garçons enlacent Caroline pour la réconforter. Les deux petits ont un peu de mal avec ce corps plus petit et moins fort mais ne sont pas en reste. Avant que ses frères prennent la parole, elle leur tend une lettre. Oui, elle les considère à nouveau ainsi maintenant qu'elle n'a plus à lutter contre la pulsion irrésistible d'enlacer la double de sa femme, elle peut se laisser aller à ce besoin de les retrouver.

Caroline

Je t'écris cette lettre pour m'expliquer. C'est de ma faute si tu te souviens toujours de tout. En t'endormant avec le somnifère, je savais que tu ne percevrais pas les modifications de ton corps retrouvant ses treize ans. J’espérais qu’ainsi, ton inconscient n'ait pas à refouler tout ce que tu as vécu dans sa tentative de gérer l'angoisse inhérente à tes transformations physiques.

Mon but est de t'éviter de souffrir. Je sais, maintenant ce n’est pas le cas puisque tu ressens toujours la perte de celle que tu aimais.
Je l’ai fait parce qu’il me parait impossible de digéré un événement si on en a aucun souvenir. Ta lettre ne pourrait t’y aider tout comme tu n’as jamais pensé en regardant un film que tu l’avais vécu.
En plus, il est sûr que seuls les pires moments de ton passé remontreraient à la surface sous forme de cauchemar comme les douleurs du membre fantôme. Là, au moins tu pourras les comprendre et les gérer.

En plus ton chagrin dû à la perte de ton amour peut s’arrêter, pas l’amputation de souvenir par l’inconscient. C’est pour cela que je t'ai demandée d’écrire, pour passer le cap de la colère, t'aider à faire ton deuil.

Pourquoi je l'ai fait derrière ton dos?
Je ne pouvais pas t'en parler au début, ta souffrance était si intense que seul l'espoir de tout oublier t'a évité de te suicider. Ensuite parce que je ne sais pas si de le savoir n'aurait pas annulé les effets du sommeil et entraîné tout de même le refoulement.

Cécile.



Jacques:-" Tu sais qu'elle est l'un des plus grands génie de la médecine et il est impossible de penser qu'elle n'a pas fait ça pour ton bien."

Caroline réagissant enfin:-" Je le sais mais même si j’ai accepté sa mort, je me serais bien passé de la douleur de son absence."

Le reste de la journée est morne. Les garçons se demandent comment aider leur sœur et comment supportées leur scolarité. Caroline pleure, sa déprime reprenant le dessus.

Avant le repas, Pierre vient voir comment va sa sœur, très vite les deux autres suivent. Elle les rassure en leur disant que ce n'était qu'un moment de déprime dû à la déception.

Paul:-" Je sais que tu n'as pas la tête à ça en ce moment, mais il y a urgence. On est à trois jours du 14 juillet, après toutes les écoles sont fermé. Je ne sais pas pour vous mais je ne me vois pas continuer une scolarité normale! Le CE2, très peu pour moi !"

Jacques, enchaînant:-" Pareil, je suis sûr de m'ennuyer comme un rat mort en CP!"

Pierre:-" La seul façon pour que vous ne soyez pas obligé d'y aller, c'est de parler aux parents."

Caroline, moqueuse:-" Et tu comptes le leur dire comment? Maman, papa ce matin tâta Aurore et tâta Heidi sont venues nous chercher pour que nous les aidions à rétablir la démocratie dans une France situé sur une Terre appartenant à une autre dimension."

Paul:-" Papa pourrait le croire, il adore la science-fiction. Surtout si tu lui fais lire ton texte et que nous lui montrons ce que nous savons faire. »

Caroline:-" Mais ce n'est pas possible, c'est intime ce que j’ai écrit. On pourrait pas simplement lui faire la démonstration de nos talents ?"

Paul:-" Si, bien sûr. Mais cela ne rendra pas justice à nos trois cents ans d’aventure et à ce à quoi nous sommes habitués comme performance, vu qu’en revenant ici nous avons beaucoup perdu de nos capacités physiques. »

Caroline:-"Mais cela devrait être suffisant et s’il le faut Pierre pourra faire un résumé. »

Paul :-"Caroline, c’est si exceptionnel que tu lui demandes son avis et encore plus sur un écrit. Il sera ravi d’enfin faire partie de ta vie. Cela le mettra dans les meilleurs dispositions possible pour nous croire quand, une fois qu’il aura lu, nous lui diront et lui montreront que tout est vrai. »

Caroline :-« Pourquoi dis-tu qu’il ne fait pas partie de ma vie ? »

Paul:-" Tu le tiens toujours éloigné de toi, ne parlant des choses graves qu'avec Pierre. »

Caroline:-" Mais j’étais une ado, c’est normal de faire ça."

Paul, surpris:-" Parce que pour toi, il est normale que ce soit Pierre qui ai annoncé aux parents que tu as failli tomber dans un ravin? Tu sais qu'avant, je dormais la porte ouvert, je peux te dire que cela a bouleversé papa de l'apprendre ainsi."

Pierre:-" Ce n'est pas le moment pour ce débat. Mais Caroline, si le faite que papa lise ton histoire l’aide à nous croire, n’hésite pas s’il te plait. En plus, nous ne pouvons pas mentir aux parents toute notre vie. De même, il me semble impossible de faire les choses derrière leur dos ou de nier ce que nous sommes."

Jacques:-" En plus, c'est de papa qu'il s'agit. Il te jugera pas et fera tout pour te comprendre."

Après deux minutes de silences, elle reprend.

Caroline:-" Comment on procède ?"

Paul:-" Tu peux lui installer ton texte sur sa tablette?"

Caroline:-" Evidement, mais il va forcément se demander comment j'ai fait?"

Paul:-" Ce qui l'aidera à considérer que l'histoire est vraie à postériori. Donc on descend, tu procèdes à tes manipulations et au moment de manger, tu lui demandes son avis sur un texte que tu as écrit. Ravi, il acceptera immédiatement. Là, tu le blufferas en lui disant qu'elle déjà sur ta tablette. S'il te demande comment tu as fait cela, réponds-lui que ton récit lui expliquera tout."

Tout ce passe comme le tacticien l'a prédit. Leur père est déjà plonger dans la lecture quand ils ont fini de manger.

Le lendemain à sept heures du matin, leur papa vient les réveiller. Il commence par sa fille.

Le père:-" Caro, vient dans mes bras."

Elle descend et il l'enlace.

Le père:-" Tu as un grand talent d'écrivain. J'ai adoré et quelle imagination!"

Caroline:-" Papa, cela nous ai vraiment arrivé."

Papa:-" Mais bien sûr!"

Les garçons entrent dans la chambre à cette réplique et lui disent la même chose. Ensuite, ils lui montrent leurs talents. Les petits commencent en faisant la démonstration de leur connaissance des langues, leurs capacités de lecture, d'écriture et de mathématiques. Pierre lui traduit des textes trouvé sur internet écrit dans quasiment toutes les langues. Enfin Caroline atteint une pomme lancée en l'air avec les couteaux de cuisine.

Pour le père qui vient de passer une nuit blanche à lire, cela fait beaucoup d'informations à digérer. Il laisse ses enfants et va prendre sa douche. Il fait alors le point et décide de les croire. Il les retrouve petit-déjeunant.

Papa:-" Bon, je vous crois et je suis fier de ce que vous avez accompli. Aujourd'hui, il faut que vous réfléchissez à votre avenir."

Pierre:-" C'est pour ça que nous t'avons tout avoué tout de suite."

Papa:-" Et vous avez pensez à quoi?"

Les enfants se regardent étonner que tout ce passe si vite.

Papa:-" Je vois que vous n'y avez pas vraiment réfléchi alors renseignez-vous grâce au net, aujourd'hui. Il faut impérativement que vous ayez pris une décision ce soir. N'hésitez pas à m'envoyer des textos si vous avez besoin de discuter.
D'autre part, il serait peut être intéressant que vous vous penchiez sur le KKK. Il ne faudrait pas qu'il puisse à nouveau être en position de prendre le pouvoir aux States."

Les enfants sont émues que leur père les comprenne si bien et font un câlin général. Avant de partir travailler, il prend sa fille a part et lui dit qu'à tout moment elle peut l'appeler et qu'ils ont à discuter le soir même.

Après une journée à y réfléchir, aussi bien chacun de leur côté et qu’ensemble, ils décident qu'ils veulent à la fois avoir la possibilité de faire des missions exceptionnelles à quatre et avoir une vie à eux.

Mais avant de faire tout cela, ils doivent attendre le soir pour demander à leurs parents la possibilité de s’inscrire dans une école de surdoué. C’est leur grand-mère qui le leur rappelle en agissant avec eux comme avec des enfants. Ils s’étaient déjà inscrits dès leur décision prise. Ils annulent celle-ci et occupe le reste de la journée a ruiné le KKK. Ils récupèrent tous ses avoirs, ses fonds propres, ceux de ses entreprises et des membres appartenant à la mafia. Ensuite, Caroline transfère leurs archives à la police. Les exactions sont bien moins nombreuses que dix plus tard mais sont amplement suffisant pour que toute l'organisation soit démantelé et les dirigeants mis sous les verrous.

C’est aussi au cours de cette journée qu’ils comprennent que le retour au statut d’enfant est très difficilement supportable. A cela il faut ajouter qu’ils ont eu beaucoup de mal à avoir la solitude nécessaire pour s’occuper du klan. Alors, il s’inquiète de leur futur entrainement et de la possibilité pour Jacques de pouvoir continuer de créer ses inventions sans manipuler des objets dangereux.

Leurs expériences passés leur ayant permis de comprendre que l’entente intergénérationnelle est importante, ils refusent de braquer leur grand-mère pour avoir la paix. Ils choisissent plutôt la fuite en déménageant loin de leur grand parent.
Par texto, ils en parlent à leur père. Il leur répond qu'il les comprend mais ne gagne pas assez pour leur projet. Pierre lui raconte alors leur journée et l'argent qu’ils ont récupéré. Ils lui parlent enfin de la grande propriété, isolé des regards indiscrets par de haut mur mais proche de la nouvelle école qu'ils ont trouvé. Leur géniteur leur dit que cette décision doit être prise avec leur mère mais qu’il est emballé.
C’est au salon, avant dîner que cela se passe.

Pierre:-« Maman, papa, nous avons vu ce matin un reportage sur des surdoués et nous avons été frappé par la ressemblance avec ce que nous vivons tous les jours."

Caroline:-" Je me suis laissée aller à mon inclination naturelle avec l'informatique et j'ai pu ainsi récupérer les fonds secrets du KKK au État Unis et prévenir les autorités."

Jacques:-" Et elle a trouvé sur le net la méthode qui me convenait et maintenant je sais lire, écrire et compter."

Paul:-" Nous vous disons cela parce que nous aimerions aller dans une école de surdoué et habitez à côté pour plus d'autonomie."

La mère:-" Mais nous n'avons pas les moyens!"

Pierre:-" La société offshore Ndaku ya likolo (la maison d'en haut dans la langue de sa mère et noms de celle où ils vivent actuellement) a une immense propriété qu'elle serait ravie de nous loyer pour un euro symbolique. L'école pour surdoué a quatre places pour nous et se trouve à cinq minutes à pied."

Après encore beaucoup d’explications et de démonstrations de leurs capacités, il est décidé que la famille emménagera dans la nouvelle demeure après les vacances.
Le père appel ses parents et leur demande la possibilité de passer les voir après diner. La discussion n’est qu’une formalité tant les grands-parents sont ravi pour leur fils et leurs petits-enfants.

De retour chez lui, le père monte voir sa fille dans sa chambre.

Le père :-« Tout d'abord, félicitation pour tout ce que tu as accompli et je tiens à te dire que je suis de tout cœur avec toi dans ta terrible épreuve. Maintenant, j’ai des choses à te dire. Je vais être direct. Tu vas me trouver lourd, embarrassant et cela ne va pas te plaire mais c’est mon rôle de père de te les dire.
Je suppose que tu n’as qu’une envie, c’est de retrouver la Cécile d’ici pour être avec elle et arrêter de souffrir ?"

Caroline, quasi inaudible :-« Oui. »

Le père :-« Je te comprends très bien, mais avant il faut que tu sois au clair avec certaines choses. D’abord, tu as bien compris que ce sera une nouvelle histoire d’amour avec une autre Cécile ? »

Caroline :-« Évidemment, elle n’a que treize ans et nous sommes sur une autre Terre donc elle a dû avoir une vie différente. »

Le père :-« Tout à fait. Comment allez-vous savoir, toutes les deux, si votre relation n’est pas simplement un moyen pour toi d’aller mieux ? Ou dit autrement, comment un enfant médicament peut croire que ses parents l’aiment ?"

La demoiselle reste muette d’étonnement, elle n’y avait pas pensé.

Le père :-« Caro, ce serait idiot qu’en te précipitant, tu fasses capoter votre relation, non ? Surtout si tu penses qu'elle est ton âme sœur !
Pour moi, il faut que tu attendes que ton cœur ait cicatrisé pour envisager une relation avec Cécile. Ainsi tu seras certaine que c’est elle que tu as choisi et non la doublure de ton premier amour. En plus cette certitude, ta compagne la sentira ce qui confortera ton couple. »

Caroline, horrifiée :-« Mais elle me manque. »

Le père, attristé et la prenant dans ses bras :-« C’est pour ça justement que tu dois attendre. D’après ton texte, tu as déjà accepté sa mort et Cécile t’a dit d’y aller en douceur. Donc, pour moi, il faut que tu continues ton travail de deuil. Ne nies pas ta peine mais ne l’entretien pas non plus.
Dans le quotidien, tu auras des hauts et des bas mais en t'occupant et en extériorisant ta douleur, par l'écriture, l'effort physique ou les combats, cela va t'aider à la gérer et à cicatriser.
Par contre, ne crois surtout pas que d'aller mieux c'est la trahir ou l'oublier. Elle conservera toujours sa place dans ton cœur, c'est ton premier amour.
Enfin, tu n'es pas seule, n'hésite pas à parler même si tu as l'impression de dire toujours la même chose, je t'écouterais. »

Après un moment de silence, caroline, du fond de son lit, éclate en sanglot.

Caroline :-« Papa, c’est trop dur sans elle, je n’y arriverais pas. J’ai mal. »

Son père l’enlace plus fort et la laisse parler sans rien dire. Elle évoque aussi bien sa souffrance que l’amour qu’elle ressentait juste en la regardant. Elle raconte la peur infinie lors du kidnapping et le vide absolue en elle après l’explosion du missile. Elle décrit les petites rides entre ses deux yeux qui apparaissaient quand elle réfléchissait. Cela dure jusqu’à son endormissement. Là, il la couche mais arrivé à la porte de la chambre, elle lui demande.

Caroline :-« Papa, quand saurais-je que j’ai cicatrisé ? »

Le père :-« Le jour où tu te réveilleras sans qu’elle soit ta première pensée et où tu t’endormira sans avoir vu son visage. »

Caroline :-« Tu crois que quand je serais avec Cécile, je dois lui parler de mon voyage et de ma relation avec son double ? »

Le père :-« Si tu mens tu ne seras jamais à l’aise. Par contre, il ne faut pas non plus tout raconter sans prendre de précaution. Ce sera à toi de voir. Tout ce que je peux te dire c'est que si elle est aussi mature et intelligente que celle que tu as décrit dans ton texte, la lecture de ta lettre lui suffira. D’autant plus, si elle sait que tu as patienté pour la retrouver. Ah au faite, j'allais oublier. Essai d'éviter de succomber à l'envie de pirater son ordinateur pour la voir grâce à la caméra intégré comme tu l'as fait avec Eugènie. Moins tu auras de contact avec elle, plus vite tu cicatriseras. En plus si tu as la chance de nouer des liens avec elle, mieux vaut que tu n'aies rien à te reprocher à son égard."

Caroline :-« Merci papa, je t’aime. »

Le père :-« Je t’aime aussi ma chérie. Bonne nuit. »

Caroline :-« Bonne nuit. »

En refermant la porte, il essuie les larmes de ses joues puis descend voir sa femme.

L'année qui suit est la pire de l'existence de Caroline. Elle est la seule de sa fratrie qui n'a jamais eu à vraiment travailler à l'école. Alors là, en plus de devoir faire le deuil de sa femme, elle est obligée d'utiliser toutes ses ressources pour maîtriser le programme de quatre années en une et préparer le bac français.
A cela s’ajoute, tous les soirs, trois heures d’exercice physique où elle massacre son sac de frappe et tous les accessoires d'entraînement au combat existant. Elle essaie de s'épuiser et ainsi pouvoir dormir. Mais même après l’achèvement de la piscine en hiver et son heure de natation supplémentaire, elle ne s'effondre jamais de fatigue comme lorsqu'elle combattait ses frères. Ses nuits ne sont, donc, pas très reposante. Tout ça est dû à son âge. A treize ans, elle est plus proche de son corps d'adulte que les garçons. Elle a donc moins perdu de ses extraordinaires capacités qu'eux. Comme elle avait atteint un très haut niveau, tant que ses frères n’auront pas fini leur croissance, personne ne pourra être un adversaire pouvant l'épuiser.

C'est une semaine après les résultats de ses épreuves de français qu'elle s'aperçoit que la douleur de la perte a disparu. Elle ne crie pas victoire pour autant mais se précipite sur son ordinateur pour contacter Cécile via Facebook. Au moment d'écrire son message, elle bloque. Jamais elle n'a dragué quelqu'un. Elle ne sait pas quoi dire pour au moins avoir une réponse. En plus, elle commence à stresser de faire une bourde et de passer pour une psychopathe érotomane en disant quelques choses qu’elle ne devrait pas savoir.

Elle stoppe alors son geste et décide de faire des recherches sur la séduction des filles en lisant des romans, en regardant des films ou en parcourant des forums avant de contacter Cécile. Elle ne veut pas commettre d'impair et irrémédiablement anéantir ses chances d'être avec elle. Elle y travaille de façon théorique pendant les deux mois de vacances. Elle n'envisage pas une seconde de passer à la pratique alors que sans le savoir elle fait des ravage dans son lieu de villégiature.

Une fois de retour à la maison, elle est décidée et a un plan d'attaque. C'est surexcitée que le vendredi soir suivant la rentrée universitaire, elle se connecte sur le réseau social à l'heure où l’année dernière Cécile était. Elle envoie le message dont chaque mot a été réfléchi. Mais aucune réponse ne vient, ni ce soir-là, ni la semaine qui suit, d’ailleurs. Après deux jours, folle d’inquiétude, elle vérifie que la dame de son cœur est en bonne santé. Elle jette juste un coup d’œil par la caméra. Quand elle est sûre que tout va bien, elle coupe, ne voulant pas jouer les voyeurs.

Dépitée, elle cherche un nouveau moyen de rentrer en contact avec la superbe rousse. Toute sa famille a vu qu’elle en est très préoccupée. C’est pourquoi ses frères l’accompagnent, ce samedi, acheter ses livres de psychologie et de sociologie, place Saint-michel à Paris. Elle a choisi ces cours par correspondance en plus de sa préparation au bac. Elle compte dessus pour que ses futurs programmes aient la meilleure ergonomie possible. C’est aussi pour mieux comprendre comment les hackers pensent donc de mieux les contrer.

Pendant tout le trajet en train, les trois garçons proposent des plans tous plus farfelues les uns que les autre pour qu'elle soit à nouveau avec sa belle et réussissent, ainsi, à la faire rire.
Ils continuent leur pitreries même dans la librairie ce qui rend la recherche des livres difficile. Mais cela lui change si bien les idées qu’elle ne s’en plaint pas. En sortant du magasin, alors qu’ils se dirigent vers la bouche de métro, ils remarquent en même temps un groupe de sept ou huit jeunes de vingt, vingt-cinq ans entourant, semble-t-il, deux jeunes femmes, d’après les voix qu'ils entendent.

Paul :-« Ils les poussent à aller dans la ruelle. »

Caroline :-« Je me place à son entrée. Tenez-vous prêt à récupérer les filles. N’intervenez pas, j’ai besoin de me défouler. Faites sonner mon portable quand vous êtes tous les cinq en sécurité. »

En dix secondes ils sont en place.
Caroline interpelle alors les hommes.

Caroline, parlant fort :-« Franchement, vous ne croyez pas que deux femmes, c’est un peu trop difficile pour vous. Je suis certaine que vous ne pouvez même pas faire quoi que ce soit avec une. »

Ils se tournent tous vers elle, furieux.

Caroline :-« Honnêtement vu vos gueules je comprends que vous soyez obligé de forcer les filles. Mais là vu votre gabarit, si vous n’êtes même pas armés, c’est mort pour vous. »

Evidemment, ils sortent tous des couteaux à cran d’arrêt mais ils s’avancent aussi vers elle en oubliant leurs anciennes proies. Ce qui est le but de la manœuvre. Ce sont les deux jeunes garçons avec un grand sourire aux lèvres qui prennent chacun la main d’une des filles pour éviter tout mouvement de peur. Par geste, ils leur demandent de venir avec eux en silence. Pierre est prêt à agir si un des types se retourne. En trente seconde, ils sont tous les cinq dans le café, l’ainé prévient sa sœur.

Le chef de la bande a tenté, sans s’apercevoir de la fuite des demoiselles, de rivaliser d’esprit dans sa réplique mais sans succès.

Caroline :-« C’est définitif vous n’avez rien qui puisse permettre de dire que vous êtes des hommes, même pas la parole. »

Son téléphone sonnant à la fin de sa réplique, elle pose ses deux sacs et assomme d’un coup de poing le leader sans qu’il ne puisse réagir. Deux autres gisent par terre avant que le reste du groupe comprenne ce qu’il se passe et attaque.

Voyant la bagarre commencer, la plus jeunes des anciennes victimes s’inquiète.

La jeune fille numéro un :-« Mais vous n’allez pas l’aider ou appeler la police ? »

Jacques :-« Au non, sinon elle va nous passer un sacré savon. »

La demoiselle fronce les sourcils et s’entête.

La jeune fille numéro un :-« Mais il va arriver un malheur ! »

Pierre :-« Non, comme vous n’avez pas une égratignure, elle va juste les assommer, facilitant ainsi le travail aux force de l’ordre. »

Caroline, de son côté, doit tout de même luxer l’épaule de deux de ses assaillants pour leur faire lâcher leur lame avant de les mettre K.O. Mais au final la prédiction de son grand frère est juste, en moins de trois minutes, les huit voyous sont inconscient sur le sol.
Au loin, les sirènes de police se font entendre. Pierre demande à la plus âgée des deux jeunes filles de l’accompagner pour attendre la police.

Pierre :-« Il faudrait raconter votre harcèlement sans parler de ma sœur. Nous ne voudrions pas qu’elle soit accusée de coup et blessure par ses sales types. »

Paul et Jacques se lèvent aussi et s’adresse à la plus jeune.

Paul :-« Mademoiselle, pouvez-vous attendre que nous la ramenons ici et rester avec elle le temps que tout soit régler ? Il est plus prudent que la police ne la voit pas. »

Evidement elles acceptent toutes les deux, trop heureuse de pouvoir aider leurs sauveurs.
Paul explique à Caroline qu’elle doit rester avec la plus jeune le temps que les forces de l’ordre sont là.

Caroline :-« Mais ils vont vouloir ma déposition ! »

Paul :-« Pierre leur dira que s’était un grand noir qui est venue sauver les filles et toi en rentrant tu effacera tous les enregistrements qui ont été pris de tes exploits. Ce n’est pas la peine de risquer une accusation de coup et blessure, non ? »

Arrivée à la porte du café, Jacques lui indique où est la table.

Jacques :-« Ce n’est pas difficile, c’est la seule avec une casquette de New York. »

Sur ce, il la laisse.

Caroline se dirige donc vers l’endroit indiqué et contourne un pilier pour se retrouver devant une demoiselle buvant sa menthe à l’eau mais dont le visage est complètement caché par la visière de son couvre-chef.

Caroline :-« Mademoiselle, c'est vous qui m'attendez?"

Cécile relève, alors, la tête et c'est le coup de foudre pour toutes les deux.




FIN

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MessageSujet: Re: Lettre à moi-même    Lettre à moi-même  - Page 2 Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 9:01




Epilogue


Caroline travaille à son un ordinateur portable sur un nouvel anti-virus. Elle est à la table du salon de l’appartement où elle vit avec Cécile. Elles l’ont installé au dernier étage de l'hôtel particulier parisien qui abrite son entreprise de logiciel de protection informatique. C’est le même lieu où elle installa l’école de son double sur l’autre Terre et c’est pour les mêmes raisons de sécurité et de contrôle qu’elle l’a choisi.
Avant les deux demoiselles habitait une maison de Chatenay Malabry, pour qu’elle soit près de l’école Centrale. Mais quand elle eut son diplôme, la rousse, lasse de faire de la recherche, voulu travailler à l'hôpital.
Elle se demanda, un moment, si l'appartement de la rue de Miromesnil, celui qu'occupe la jumelle de sa fiancée, n’aurait pas plus convenu à sa compagne. Mais elle conclue, à l’époque, que ce serait parfaitement déplacé. Celle-ci connaissant toute son histoire, aurait pu croire qu’elle cherchait à revivre son passé.
La grande demeure plut tout de suite à Cécile, elle n’y pensa plus. L'offre extravagante qu'elles firent à l’ancien propriétaire le décida à vendre dans la seconde. Cela fait trois ans qu'elles y habitent, dix ans qu'elles sont ensembles.

Cécile arrive avec un plateau contenant de quoi mettre la table ainsi que des bouteilles d'eau. En l'entendant entrer dans la pièce, sa compagne vient la délester de son fardeau.

Cécile:-" Tu crois que Lisbeth gardera tous ses piercing et viendra à notre mariage habillé de son treillis et chaussés de ses rangers?"

Caroline:-" Je ne l'ai jamais vu habillé autrement depuis que je suis allée la chercher à Stockholm. Cela te pose un problème?"

Ses frères et elle ont réussi, grâce à leur relation, à créer une force d’intervention au sein d’Interpol dont ils sont les seuls membres. Ils voulaient pouvoir faire encore quelques missions. C’est comme cela qu’elle recruta ses collaborateurs qui sont quasiment tous d’anciens hackers qu’elle attrapa et à qui elle proposa soit la prison soit un poste grassement rémunéré. Elle leur a aussi fait clairement comprendre que tout nouvelle écart serait repéré et sanctionné par la prison.

Elles mettent la table.

Cécile:-" À moi non, mais je suis certaine que ton arrière-grand-mère va tiquer. Comme elle n'a pas sa langue dans la poche, j’ai peur qu’elle lui fasse des remarques."

Caroline:-" Mais je ne me vois pas en parler à Lisbeth. C’est le meilleur moyen pour qu’elle ne vienne pas. Cela anéantirai tout le travail que j’ai fait pour qu’elle ose s’ouvrir au monde."

Cécile:-" Alors, nous allons devoir faire en sorte qu'elle ne se rencontre pas. Pendant tout un weekend. Cela va pas être facile."

Caroline:-" Je vais la faire participer aux activités, ce que mamé ne fera pas. En plus, au diner, elles ne seront pas à la même table."

Cécile:-" C'est une bonne idée. Je ne voudrais pas qu'elle lui demande si elle est sponsorisée par un quincailler. Après qu’elle ait dit à sa voisine du dessus que c’était une bonne idée de s’être fait refaire les lèvres parce qu’ainsi elle trouverait du travail en poissonnerie et pourrait en plus promouvoir le mérou, plus rien ne m’étonnera de ta bisaïeule."

Caroline, éclate de rire en se souvenant:-"Oh tu sais bien que s’est parce qu’elle en avait assez d’être réveillé matin et soir par le bruit des talons aiguilles de cette femme sur son carrelage. D’ailleurs, si on en est à ce genre de considération, il faudra que Linda évite sa combinaison « Like nude » de ton anniversaire ainsi que ses vêtements minimalistes. Là, je pense que toutes les femmes hétéros vont très mal réagir. »

Cécile :-« Tu as raison. Mais tu sais, elle était venue dans cette tenue qui donnait l’illusion qu’elle était nue quand on ne la regardait pas vraiment, uniquement parce qu’elle avait flashé sur Pierre. »

Caroline :-« Je sais bien et elle a réussi à sortir avec lui grâce à cela. Seulement maintenant il est avec Ziva et cela semble sérieux. En plus, d’après ce que j’ai compris des sous entendue de mon frère, elle a suivi l’entrainement du Mossad. Si elle est jalouse et que ton amie fait des allusions, elle risque gros. »

Pierre est devenu diplomate après avoir fait science Po et l’ENA.

Cécile :-« Et elle est avec Adam. »

Caroline :-« Ce n’est pas ce qui va l’empêcher de venir dans une tenue ultra érotique qu’elle trouva juste jolie. C’est dingue qu’une neurochirurgienne si brillante et si mignonne ait aussi peu confiance en elle. »

Cécile, fronçant les sourcils :-« Tu la trouve mignonne !!!! »

Caroline contourne la table et s'empare de sa taille. Elle la porte, alors, sans effort, puis l’embrasse passionnément, avant même que la rousse ne puisse réagir. Elle n’arrête que pour permettre à sa fiancée de respirer mais la garde toujours en l’air, prisonnière de ses mains.

Caroline avec un sourire en en coin :-« C’est dingue que le plus génial médecin du monde qui est aussi la plus belle femme de la planète est si peu confiance en elle. Comment peux-tu penser qu’une autre éveillerait un quelconque intérêt pour moi alors que j’ai l’indicible chance de partager ta vie ? »

Cécile, boudeuse :-« Tu ne m’as pas répondu. »

Caroline, tout sourire :-« Oui, Linda est mignonne mais toi tu es magnifique et je t’aime. »

Cécile :-« C’est vrai ? »

Caroline, coquine :-« Veux-tu que je te le prouve à nouveau?"

Après un an d'une relation idyllique où le seul problème fut l'éloignement, Caroline obtint son baccalauréat à quinze ans et décida de révéler toute son histoire à Cécile. Pour cela, elle lui fit parvenir son texte.
Les deux jeunes femmes ne dormirent pas de la nuit, l'une lisant, l'autre attendant, inquiète.

Au petit matin, la rousse, totalement désorienter, l'appela et lui demanda si c'était bien elle qu'elle aimait et pas la copie de celle qu’elle avait perdue.
Caroline passa alors une heure à essayer de la convaincre avant de s'apercevoir que la fatigue, la peur et la surprise de son interlocutrice la rendait incapable de l'entendre.
Elle interrompit, alors, leur conversation.
Paniquée à l'idée d'avoir perdu sa belle, elle pleura sur son lit jusqu'à l'arrivée dans sa chambre de sa mère. Cette dernière la consola, lui fit un gros câlin et surtout lui donna la solution, il fallait lui prouver son amour. Le reste de la journée elle s'y prépara et y consacra une grosse part des fonds du KKK.
Le soir même, un peu avant vingt heures, au moment où Cécile mange devant le petit écran, avec ses parents, elle chanta en direct sa déclaration d'amour sur toutes les chaînes de télévision française. Sa belle, connaissant sa très grande timidité, en fut bouleversée et convaincue.

Cécile, affolée :-« Oh non, surtout pas ! Je ne veux pas revivre toutes ses lettres de fans que tu as reçus par l'intermédiaire des chaînes. Et je veux pouvoir me promener à ton bras tranquillement, sans que quelqu'un vienne nous féliciter. "

Caroline lui donne un nouveau baisé passionné.

Caroline :-« J’adore quand tu es jalouse. »

Cécile :-« Peut-être mais ne t’amuse pas à le provoquer non plus. »

Caroline :-« Oh, non parce que je t’aime encore plus. Alors je ne voudrais pas te blesser »

Cécile :-« Merci. »

Elles se délectent, ensuite de la beauté de l’autre et de la chance de vivre avec celle qu’elles aiment. Après plusieurs secondes de contemplation, Cécile revient à la vie quotidienne.

Cécile:-« Amour, tu pourrais me reposer, le diner va refroidir. »

Caroline, sourire aux lèvres :-« Quoi ! Tes pieds ne touchent pas par terre là. Mais tu es petite ! »

S’ensuit, alors, une séance de chatouille général.









Cécile, en colère :-« Non, non et non, je ne veux pas d’amuse-bouche, de salade de chèvre chaud ou de verrine avec des insectes déshydratés dedans. De même, il est hors de question qu’un chef chinois prépare devant nous des poissons et des serpents vivants qui le reste quand nous sommes servis. J’avais dit un menu original pour mon mariage pas un remake du second volet d’Indiana Jones ! »

Elle se tourne alors vers Caroline qui pioche allégrement dans le bol de Criquet grillé.

Cécile, horrifié :-« Amour, tu aimes cela, toi ! »

L’interpellée, tel un enfant pris en faute en train de manger des bonbons sans permission, avale tout rond sa dernière bouchée avant de lui répondre.

Caroline :-« Chérie, tu sais bien que j’ai déjà mangé et but tout ce qui peut l’être sur cette Terre. En plus, ces criquets sont bien meilleurs qu’un steak préparé par Jacques. »

Alors qu’elle allait se resservir, elle comprend aux yeux exorbités de sa compagne que sa nonchalance passe pour un manque d’implication voir un désintérêt coupable. Elle arrête, donc, son geste.

Caroline :-« Mais je suis d’accord avec toi. Nous louons un château et son parc de plusieurs hectares pour y organiser tout un tas d'attractions pour que nos invités ne s'ennuient pas du week-end. Tous sont des citadins. Alors, si pour l'originalité, nous prévoyons de faire de la restauration de plein air, mais haute gamme ! Pour le goûter, installons, au bord du lac, de très nombreuses tables et chaises et proposons un stand de glaces, de crêpes, de gaufres et de beignets ainsi que des mignardises et des petits gâteaux pour un vrai thé. Ensuite pour le vin d'honneur qui servira d'apéritif, nous pourrions faire un grand barbecue où sera chauffé du foie gras sur du pain aux figues et un four à bois qui cuira de petits feuilletés, des mini-quiches et de petites pizzas de différente saveur. Le dîner se passera à l'intérieur mais comme la salle donne directement sur une grande terrasse surplombant le lac, nous pourrions demander qu'il y ait des rôtisseries où seront préparés des cochons de lait et des volailles à la broche ainsi les invités profiteront du spectacle. Quand dis-tu?"

Cécile:-"J'adore. Par contre le cochon de lait et les volailles je les mettrais plutôt pour le déjeuner du lendemain. Avec tout ce qu'il y aura à manger au goûté et à l'apéritif, ils ne seraient pas apprécié."

Caroline, embêtée:-" Cela ne nous donne pas le menu du le dîner."

Cécile:-" Oui, mais maintenant, avec tes idées, nous pouvons et même, nous devons le faire traditionnel. Ce qui rend le choix plus simple. »


Quelques semaines plus tard.

Caroline :-« Chérie, j’en ai plus qu’assez du foie gras, des coquilles saint jacques et autre magret de canard. Après une semaine à en manger midi et soir, j’en viens à regretter les brochettes de lézard et le poulpe rôti. »

Cécile :-« C’est le dernier traiteur, courage. »








Cécile enfile sa chemise de nuit pendant que Caroline, déjà coucher, lit un magazine spécialisé dans les mariages.

Caroline:-" Chérie, l'article que je lis parle d'une tendance à faire une entrée remarquée avant la mairie ou l'église. Nous avons la chance que l'ami préfet de Pierre célèbre notre union au château. Je me disais que nous pourrions arriver dans la cour d'honneur en parachute."

Cécile habituée aux idées hors norme de sa belle se contente de sourire. Elle entre dans le lit avant de lui répondre.

Cécile:-" Amour, je ne sais pas quelle robe tu as choisis mais la mienne n'est absolument pas adaptée à ce genre d'exercice."

Le visage de sa fiancée pâlit tout à coup. La rousse en comprend immédiatement la signification.

Cécile:-" Tu as oublié le rendez-vous que tu avais pris avec ta mère, il y a deux mois, pour aller la choisir!"

Caroline:-" Absolument pas, j'ai dû l'annulé pour présenter le nouveau pare-feu au service d'état-major de l'armée européenne. C'est après que j'ai oublié. J'étais trop occupée à finaliser l'anti-virus grand public qui vient de sortir en magasin."

Cécile:-" Tu vas faire quoi alors? À l'époque c'était déjà un peu juste, maintenant qu'il ne reste que six mois cela me paraît impossible."

Caroline attrape le téléphone et appelle son père.

Caroline:-" Allo papa, c'est Caroline. Ne t'inquiète pas, il n'y a rien de grave. Est-ce que maman dort? Tu peux me la passer, s'il te plait? Merci. Allo maman, j'ai complètement oublié de me choisir une robe de marier. Oh merci beaucoup, je viens te chercher à 9 heures, je sais que tu n'aimes ni les transports en commun ni conduire. Bisous, à demain. Je n'y manquerais pas maman."

Une fois le téléphone reposé sur sa base de chargement, elle se retourne vers Cécile et lui fait un gros bisou sur la joue. Elle enchaîne ensuite avec un baisé passionné. Devant le regard interrogatif de la rousse, elle lui explique que le premier est de la part de sa mères et le deuxième de la sienne parce qu'elle l'aime passionnément."


En arrivant chez ses parents, le lendemain, elle est accueillie par une bonne odeur de café. Elle va donc se servir une tasse et prend un croissant au passage. Sa mère arrive sur ses entrefaites. Après les embrassades, Caroline lui confie l'idée qu'elle eut en venant.

Caroline:-" Maman tu as encore ta robe de mariée?"

Hélène:-" Évidemment ma chérie, mais tu es plus grande et mieux fourni que moi au niveau de la poitrine. Je ne pense pas que tu pourrais fermer le bustier. »

Caroline :-« Tu veux bien que je l’essai quand même ? »

Hélène :-« Evidement mais pourquoi y tiens tu tant, »

Caroline redevient, alors, la petite fille de 6 ans, toute timide, qui se racontait des histoires de princesse.

Caroline :-« Elle a longtemps représenté la robe de marié par excellence. »

Hélène :-« Tu as besoin d’être certaine qu’elle ne te va, c’est ça ? »

Sa fille hoche la tête pour lui répondre.
L’essayage de la robe maternelle prouve, une demi-heure plus tard, que les espoirs de Caroline de la mettre pour son mariage son vain. Le bustier est trop petit au niveau de la poitrine mais baille à la taille. La jupe n’est pas assez longue et doit être resserrée à la ceinture.




Après avoir passé près de quatre heures à voire tous les modèles de robe, Caroline est désespérée et Hélène épuisée. Elles décident d’aller manger. C’est en cherchant un restaurant qui les inspire, qu’elles passent devant une toute petite échoppe de confection de robe sur mesure. Sans se concerter, elles y rentrent. C’est une cloche en étain fixée sur la porte qui prévient de leur venu. Une vieille dame sort d'une porte situé au fond du magasin. Elle est tout en rondeur et habillée d'une multitude de couleur vive, c'est un vrai arc en ciel. Elle a le visage souriant d'une mamie gâteau.

La vendeuse:-" Bonjour mesdames"

Caroline et sa mère, ensembles:-"Bonjour madame."

La vendeuse:-" Vos petites mines et votre venues ici me disent que vous n'avez pas trouvé la robe de vos rêves."

Caroline:-" Je cherche une robe pour mon mariage. »

Hélène :-« Qui a lieu en juillet. »

La vendeuse :-« Le délai n’est pas un problème. »

Ces deux clientes ne peuvent retenir un ouf de soulagement en entendant cela.

La vendeuse, s’adressant à Caroline :-« Mademoiselle, je suppose que vous trouvez la tendance actuel très éloignée de la robe de princesse que vous voulez porter? »

Caroline est un peu ennuyée de passer ainsi pour une gamine aux yeux d’une parfaite inconnue mais elle est obligée de reconnaitre que c’est la vérité.

Caroline :-« C’est exactement cela. J’ai d’abord essayé celle de ma mère mais elle ne m’allait absolument pas. Nous avons depuis vu tous les modèles des magasins environnant et rien ne m’a plu. »

La vendeuse :-« Vous vous voyez plutôt comme Aurore, Cendrillon ou Raiponce ? »

D’abord étonnée, elle comprend très vite qu’elle parle des princesses de Disney.

Caroline :-« Je dirais que je suis plutôt un mélange entre Raiponce et Tiana, de la princesse et la grenouille. »

La joviale mamie gâteau devient alors une très sérieuse professionnelle qui, le visage concentré et sans prononcer un mot, ausculte Caroline de la tête au pied.
Cette dernière, intimidée par ce changement de comportement, se laisse faire, au grand étonnement de sa mère.
C’est ainsi qu’elle se retrouve en sous-vêtement au milieu du magasin à être mesurée et détaillée sous toutes les coutures. Et aussi brutalement et sans plus de raison apparente, le sourire revient et le visage respire à nouveau la bonté.

La vendeuse :-« Vous avez raison, vous êtes courageuse et déterminée. Mais il y a aussi une grande capacité au sacrifice en vous, comme Belle dans la belle et la bête.
En tout cas, vous pouvez vous rhabillez, je sais quelle robe il vous faut. Avant de partir déjeuner, pouvez-vous me dire de quel couleur sont les yeux et les cheveux de l’élu de votre cœur ? »

Caroline :-« Elle est rousse avec des yeux verts émeraudes. »

La vendeuse :-« A-t-elle le caractère de Mérida ? »

Caroline, riant en imaginant sa douce comme l’héroïne du dessin animé « Rebelle » répond:-« Plus ou moins mais c’est vrai qu’elle peut être aussi tête de mule et aussi précise avec un scalpel. »

La vendeuse :-« Revenez dans deux heures. Bon appétit. »

Elle se retourne alors vers la porte du fond, ne se préoccupant plus de ses clientes. Ces dernières en sont très surprises. Pendant que Caroline remet ses vêtements, elles l’entendent chanter.

La vendeuse :-« Salagadou, la menchikabou, la Bibidi Babidi Bou,
Mélangez tout çà, et vous aurez quoi ?
Bibidi Babidi Bou !
Salagadou, la menchikabou, la Bibidi Babidi Bou
C'est de la magie ou je ne m'y connais pas !
Bibidi Babidi Bou !
Salagadoula veut dire :
La menchika scoubidou.
Mais le truc qui fait boum, à tous les coups,
C'est Bibidi Babidi Bou !

Ô, Salagadou, la menchikabou, la Bibidi Babidi Bou,
Mélangez tout çà, et vous aurez quoi ?
La, la, la, la, la, la, la, la, la, la...
Bibidi Babidi, Bibidi Babidi, Bibidi Babidi Bou ! »

Elles sortent ensuite chercher un restaurant. Elles sont perturbée mais inexplicablement confiante. Les conversations, au cours du repas, tournent autour de la vendeuse et de ce qu'elle va leur présenter. La plus jeune va même jusqu'à utiliser son smartphone pour montrer à sa mère les héroïnes Disney dont elles viennent de parler.
Paul et Jacques appellent sur ces entrefaites. Ils ont un souci avec le logiciel de protection de leur entreprise. Après que le benjamin est décroché son diplôme d’ingénieur Polytechnicien avec master au MÎT et son frère, obtenu son diplôme à HEC, ils ont créé, ensemble, une société vendant les inventions du cadet et dirigé par le plus vieux. Caroline de son téléphone débloque la situation et promet de venir jeter un œil le lendemain.


A l'heure prévue, elles poussent la porte de la boutique.
Au milieu de la pièce, trône un mannequin sur lequel se trouve la plus belle robe de marié jamais imaginée par Caroline.
Elle s'approche subjuguée et en fait le tour presqu'intimidée.
C'est une robe bustier en satin blanc légèrement bleuté avec un ruban vert émeraude pour marquer la taille. La traîne peut-être tenu à la main, grâce à un anneau passé à l'annulaire droit, pour danser.
Elle n'a rien à voir avec tout ce qu'elle a vu dans la matinée ni même dans les dessins animés, ce qui l'a immédiatement rassurée.

C'est à ce moment-là que la vendeuse arrive.

La vendeuse:-" Allez dans la cabine, je vous l'amène pour que vous l’essayiez. Vous en mourrez d'envie"

Elle a raison. La demoiselle ne se le fait pas dire deux fois. Quand elle se voit dans le miroir, une fois qu'elle l'a passée, elle sait que c'est celle qu'elle veut. En plus, aucune retouche n'est nécessaire.

Caroline:-" C'est exactement la robe que je veux. Je la prend."

Hélène:-" Comment avez-vous fait pour la créer en si peu de temps?"

La vendeuse, à Caroline:-" Si vous l'enleviez pour que je vous la mettes dans une housse de transport."

La vendeuse à Hélène:-" J'ai une baguette magique et une troupe de petite souris pour m'aider."

En entendant cela, Caroline sort la tête de la cabine et Hélène fronce les sourcils.

La vendeuse éclate de rire avant de s'expliquer:-" Les retoucheuses des magasins que vous avez visités ce matin aiment leur métier et sont lasses des modèles stéréotypés. Alors, quand l'occasion leur est donnée de travailler sur un projet originale elles répondent toujours présentes. "







Caroline et Cécile sont dans la salle de réunion de l’entreprise informatique. Devant elles, sur le grand écran, est projeté le plan de table de leur diner de mariage.

Cécile :-« Je vois que tu n’as pas mélangé les familles, les amis et les collègues. Tu n’as pas peur que cela fasse un peu trop clan ? »

Caroline :-« J’ai pensé qu’ainsi cela limiterait les risques que nos invités s’ennuient pendant le repas. Tu te souviens du mariage de ta copine de fac. Nous étions à côté de sa tante Berthe et de son cousin Gontran. La vielle dame n’a pas arrêté de te demander si tu n’étais pas la petite fille de la nièce par alliance du mari de la sœur de son deuxième époux. Et le garçon ne m’a parlé que de taxidermie et de la difficulté d’éviscéré les animaux sans endommagé leur peau. J’ai failli lui raconter, avec force détaille, la façon dont j’ai clôturé l’activité du lupanar pour pédophile du KKK dans l’espoir que l’horreur de mes propos l’amène à se taire. »

Cécile:-" Le contre-exemple flagrant à ton propos, c'est quand nous avons dû aller au remariage de ton oncle, après ton entrée à l'école Centrale. Nous avons mangé à la table des ados de la famille. Tu te souviens des conversations de tes cousins et cousines."

Caroline:-" Oh oui, clip vidéo, dernières fringues à la mode et résultat de foot. Mais à leur décharge, tout le monde ne peut pas être la plus grande chercheuse médicale du monde à seulement seize ans."

Cécile:-" je le sais bien mais de là à disserter sur l'avantage du gloss rose par rapport au rouge à lèvre mate, il y a de la marge."

Caroline:-" Alors, on fait comment pour le plan de table?"

Cécile:-" Comme nous ne pouvons pas organiser un tirage au sort pour les places, je pense que ta solution est la moins mauvaise."

Caroline, avec le ton d'un majordome:-" Madame est trop bonne. Je remercie madame d'avoir accordé de son temps si précieux à mon humble personne."

Cécile:-" Désolé amour."

Caroline, mélodramatique:-" Ce n'est pas grave, j'ai l'habitude. J’ai juste sué sang et eau pendant des heures pour faire un plan de table. Je n'ai fait qu'une centaine de nuits blanches pour qu'aucun nom ne soit oublié."

Cécile, avec un sourire goguenard:-" Tu vas me faire croire que toi, tu as mis plus d'un quart d'heure pour faire ce plan!"

Caroline, de mauvaise foi:-" Maintenant, tu déprécies mon travail."

La rousse vient s'assoir sur les genoux de sa fiancée et passe ses bras autour de son cou pour ensuite l'embrasser.

Cécile:-" Je t'aime toi."

Caroline:-" Pareil, même si tu ne vas pas t'en tirer aussi facilement."

Cécile, souriante:-" Bien sûr mon amour."








Caroline:-" Explique-moi, encore une fois, pourquoi nous devons dormir chez nos parents, ce soir."

Cécile:-" Tu le sais bien. Nous avons emménagé ensemble, quasiment du jour au lendemain, il y a neuf ans quand tu es rentrée à l'école Central et que tu m'as offert un laboratoire de recherche personnelle. Alors, vu que c'est notre dernière soirée en tant que célibataire, ils veulent en profiter. Et puis à 24 ans, dormir chez ses parents n'est pas si exceptionnel."

Caroline:-" Je le sais bien tout ça. Mais cela ne veut pas dire que cela me plait."

La rousse arrête de faire sa valise et contourne le lit pour venir enlacée sa fiancée. Elle l'embrasse en laissant ses mains s'aventurées dans le dos de sa princesse africaine. Elle les descend jusqu'aux fesses dont elle a toujours adoré le bombées et qu'elle caresse avec délice. Caroline y voyant une invitation, l'imite mais avec plus d'audace. Elles, qui se connaissent mieux qu'elle-même, se redécouvrent, comme à chaque fois et sont toujours aussi surprises d'être là en train d'aimer et d'être aimé par leur âme sœur.
La douceur et la précision de leurs gestes les emportent, en même temps, au nirvâna.
Elles se blottissent, ensuite, dans les bras l'une de l'autre et profitent du plaisir d'être ensemble.

Caroline:-" Merci, j'ai toujours peur que tout ça ne soit qu'un rêve quand je me réveille sans toi. Tu viens de me fournir un très beau souvenir pour demain matin."

Cécile se jette alors sur son cou et lui fait un suçon.

Cécile:-" Comme ça, tu auras la preuve que nous deux c'est du réel."

Caroline:-" Et comment je vais faire pour les photos demain?"

Cécile:-" Du fond de teint devrait le cacher."

Caroline:-" Je l'espère, sinon c'est sûr que mamé laissera Lisbeth tranquille."


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