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 Je me suis faites toute petite devant une poupée

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wolfgangamadeusmozart




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A écrit : 570; Lettre à moi-même; Prise de conscience; Au claire de lune l'amour renaît de ses cendres ; Amour, danse et salon de thé; Je me suis faite toute petite pour une poupée
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MessageSujet: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 15:43

Pseudo de l'auteur :wolfgangamadeusmozart

Nombre de chapitres :

Rating de l'histoire :- PG13 (peut contenir des mots crus et choquants) -
Genre de l'histoire : Romance -- Aventure - Action -

Résumé de l'histoire :La vie d'une lycéenne est bouleversée quand elle décide d'aller chercher sa camarade, dont elle est secrètement amoureuse. Celle-ci a été berné par son copain et se retrouve en Syrie non pas pour faire de l'humanitaire, comme elle le pensait, mais pour le repos du guerrier des djihadistes.

Remarques diverses : Histoire en cours d'écriture


Je me suis faites toute petite devant une poupée Commen11
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wolfgangamadeusmozart




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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 15:43



Je me suis faite toute petite pour une poupée







Chapitre 1

Septembre 2013, C'est la rentrée scolaire. Annabelle est en terminal scientifique, cette année. Pourtant, même si elle est très bonne élève, le bac est à des milliers de kilomètres de ses préoccupations lorsqu'elle se prépare pour ce premier jour de classe.
Après deux mois de vacances, ce qui l'obnubile, c'est de revoir Mounia, la belle berbère aux yeux verts.
Oh, ce n'est pas sa petite amie, ce qu’elle souhait pourtant de tout son cœur, ni même sa meilleure copine, d’ailleurs.
C’est celle qui peuple ses rêves et dont elle ne se lasse pas d’admirer les courbes et la perfection de son visage.
Certaine de bafouillée et de rougir si elle lui parle et refusant catégoriquement d’être ridicule, elle a toujours écourté leur discussion. Alors sortir avec elle, c’est envisageable. En plus, elle ne veut pas prendre le risque de perdre l’illusion rassurante qu’une relation entre elle sera possible, un jour. Elle se contente, donc, de l’admirer de loin.

Une fois son maquillage terminé, elle prend son sac de cours et file.
Arrivée au lycée, elle salue quasiment tous ceux qu'elle croise. Bien que de nature réservée, elle essaie de ne pas être sauvage. Elle fait toujours son possible pour être aimable avec tous, non pour être populaire, mais parce que c'est ce qui lui semble juste.

Par contre, quand elle hausse le ton, tout le monde le remarque. Ce n'est arrivé qu'une fois au lycée, il y a sept mois, en février.
Ce jour-là, en plus de sortir de sa réserve et de se faire entendre, elle mit au tapis les cinq graines de néonazis qui voulaient violenter trois filles de confessions musulmans. Bien sûr, elle est contre toute forme de raciste, mais la raison profonde de son intervention est tout autre. Mounia était l'une des lycéennes.
Pour la défendre, elle utilisa, pour la première fois en dehors de son Dojo, les techniques de combat auquel elle s’entraine tous les matins. La demoiselle, à l’âge de cinq ans, était déjà prompte à intervenir pour réparer les injustices. Or sa petite taille n’était vraiment pas à la mesure de son caractère. Ces parents, militaires, ont décidé de lui transmettre leur connaissance pour éviter qu’elle soit blessée. Depuis elle pratique avec eux, tous les jours pendant deux heures.

L’impression sur les élèves du lycée fut si forte que depuis il l'appelle « La veuve noire ». La raison officiel est qu’ils font référence au personnage que joue Scarlett Johansson dans le film « The Avenger.
Il est cependant plus vraisemblable qu'elle ait hérité de ce surnom à cause de son physique aussi parfait et voluptueux que celui de l'actrice, à ses yeux bleus et ses cheveux blond plutôt que pour sa terrible efficacité lors de cette altercation. Mais, personne n’ose donner cette version à voix haute de peur de subir ses foudres.
D’ailleurs, il est heureux, pour sa tranquillité, que tous ces adolescents aux hormones bouillonnant n’aient jamais vu son corps. En plus d’avoir une silhouette de rêve, elle a une musculature d'athlète où chaque muscle est parfaitement dessiné tout en conservant une finesse terriblement féminine, la rendant absolument sexy.
Bien sûr, elle non plus n’en a aucunement conscience. Enfin, pour être juste, elle considère comme normal d’avoir cette musculature en faisant, depuis plus de treize ans, quatre heures de sport par jour. Non elle, quand elle se regarde dans une glace, elle se focalise plutôt sur sa poitrine bien trop généreuse pour être celle d’une danseuse, ses pieds pas assez cambrés pour faire facilement des pointes et à son oreille droite légèrement plus grande que la gauche et qu’elle cache avec ses cheveux.

Depuis ce coup de foudre, elle gère cet amour secret en se plongeant dans les études et surtout en pratiquant la danse classique, tous les soirs de la semaine. C’est son moment de pur bonheur. Là où elle s’arrête enfin de penser. En plus, elle s’y dépense suffisamment pour tomber de fatigue le soir. Cela lui évite de passer des heures à rêver d’une vie idyllique avec sa belle.

Personne ne sait qu’elle est homosexuelle, pas même ses parents qui pourtant l’accepteraient. Elle a découvert son orientation sexuelle en tombant amoureuse.
Le problème est que c'est arrivé au moment des manifestations contre le mariage pour tous. La violence des propos homophobes et la haine qu'elle y a entendu, l’ont tellement choquée et traumatisée qu’elle a décidé de le garder pour elle.

Ce premier mois de cours se passe comme ceux de l'année précédente. Hélas, tout change début octobre. Ce jour-là, Mounia est attendue, à la sortie du lycée, par un type d'une vingtaine d'année. En le voyant, la brune lui saute dans les bras et l'embrasse.
Annabelle est anéantie.
Elle ne peut, cependant, détourner le regard de ce tableau qui pourtant met son cœur en miette. Elle réussit à trouver la force de continuer à respirer en se focalisant sur le large sourire de la demoiselle. Certes, elle savait que cela arriverait un jour, mais cela lui fait tout de même mal. Elle détaille ensuite celui qui lui à voler sa dulcinée. Elle est un peu déçue. À part son visage de beau gosse avec sa barde de trois jours, il est vraiment loin des critères hollywoodiens pour le reste. Il n'arriverait pas à faire un porté de danse classique et ne tiendrait pas trente secondes lors d'un combat au corps à corps. Elle sait qu'elle est injuste mais cela aurait plus facile à accepter si le jeune homme ressemblait à Nicolas Le Riche, son danseur étoile préféré.
En rentrant chez elle, elle comprend qu'elle doit faire avec si elle ne veut pas devenir folle. Mais cela ne l’empêche pas d’être triste. Pour l’évacuer, elle se donne encore plus à fond dans ses exutoires, au point de battre régulièrement ses deux parents en même temps.

La vie reprend ses droits. Elle remonte la pente quand un cataclysme, encore plus grand, survient. Au retour des vacances de la toussaint, Mounia est absente.

Annabelle ne s'en inquiète qu'au bout d'une semaine. Le lundi suivant, comme celle-ci n’est toujours pas là, elle ose interroger Khadija, la petite sœur de sa belle qui est en seconde. Elle apprend, alors, que la demoiselle est partie avec son ami faire de l’aide humanitaire en Syrie.
Certaine de ne jamais plus la revoir, elle tombe dans une déprime qu'elle tente de cacher à ses parents. Pourtant, ils s’en rendent compte. Ils multiplient les tentatives de dialogues, au début. Mais devant les esquives systématiques de leur fille, ils changent de fusils d’épaules et organisent de nombreuses sorties pour tenter de la distraire, sans grand succès.
Pour toute la famille, ces deux mois sont terribles.

Début de l'année 2014, Noël et son ambiance de fête, l'aident à digérer le départ de Mounia. C'est résignée mais plus sereine qu'elle retourne en cours.
En milieu de cette première semaine de l’année, en allant chercher de quoi faire un gâteau surprise pour l'anniversaire de sa mère, elle voit le copain de sa belle. Le bellâtre discute avec le caissier.

Elle est tellement heureuse qu'elle manque d'en oublier ses achats. A nouveau, elle attend une semaine le retour en cours de la berbère. Mais elle manque toujours à l'appel. Elle retourne donc interroger la petite sœur qui lui apprend qu’elle ne la pas revue depuis novembre.

Intriguée et voulant s’occuper l’esprit après cette nouvelle désillusion, elle va sur le net voir les témoignages de ceux partie faire de l’humanitaire en Syrie.
Ce qu’elle trouve l’horrifie et l’inquiète. Plusieurs articles parlent de personnes enrôlées dans le Djihâd, alors qu’elles avaient dit à leur famille être parti pour s’occuper des personnes démunies par la guerre. Incapable de supporter cette incertitude, elle doit savoir la vérité.

Sa première envie est d'aller casser la figure à l’ex petit copain. Cela aurais le triple avantages de soulager, sa curiosité, son angoisse et sa jalousie mais l’inconvénient de se mettre à dos la seule personne qui sait où est sa belle et qui peut l’aider à la ramener en France, le cas échéant.
Pour Annabelle, il est clair que si sa douce a été recrutée ou abusée, c’est ce type qui en est le responsable. Tout comme il est évident pour elle, que si elle apprend que Mounia est restée quelque part contre son gré, elle fera tout pour la libérer.
Or, le meilleur moyen pour y arriver est de suivre la même filière de recrutement qu’elle.

C’est pour toutes ses raisons qu’elle décide de devenir la petite amie du type. Ainsi, elle aura toutes les informations dont elle a besoin et pourra l’amener à l’emmener là où il a conduit Mounia.

Il ne lui faut que trois jours pour le séduire. Enfin, elle s'est laissée draguer pendant deux et a cédé le dernier. Ensuite, il vient tous les soirs la chercher au Lycée. Le problème est qu’après deux semaines, l’homme est toujours discret et secret sur ses activités. Annabelle ne réussit pas à lui soutirer une seule information. Quand il ne lui fait pas des compliments sur son physique, il lui parle foot ou rap.

Impatiente, à cause de ce que Mounia peut être en train de subir, elle décide de sacrifier sa virginité comme témoignage de son implication dans leur relation. Après avoir visionné de nombreuses vidéos pornographiques pour avoir une idée de ce qui l'attend, elle accepte les avances du jeune homme. Elle n’y prend aucun plaisir et pas trop de déplaisir. Voulant montrer son expérience, il est assez doux avec elle, lui évitant ainsi de trop souffrir. Pour flatter son égo et abréger l'épreuve, elle simule en imitant les films qu’elle a vus. Cela a aussi le mérite de lui occuper l’esprit. Hélas, cela ne change rien à leur conversation. Elle ne les supporte qu'en révisant mentalement ses cours.

Elle met en place un deuxième plan. A leur troisième weekend, elle se fait inviter chez lui au lieu de sortir. Là, elle le fait boire une bouteille de vodka entière sous prétexte de jeu érotique. C’est internet qui l’a inspirée. Elle apprend alors toute la vérité.
Le type a bien emmené Mounia en Syrie. Pour cela, il lui a fait croire qu’ils y allaient pour faire de l’aide humanitaire. En réalité, lui révèle-t-il en riant grassement, il est payé pour fournir des femmes pour le plaisir des djihadistes. Il se vante d’avoir déjà fait le voyage une dizaine de fois depuis le début du conflit.
Folle furieuse, elle met ses mains autour de son cou et commence à serrer. L’homme est tellement saoul qu’il s’est endormi. C’est la facilité avec laquelle elle pourrait le tuer qui lui laisse le temps de réfléchir. Elle relâche son étreinte, bien décidé à aller chercher la berbère.

Le problème, c’est qu’elle s’aperçoit qu’elle a joué son rôle de petite amie si bien que le type en est tombé réellement amoureux. Il n'est absolument pas près à la livrer à ses employeurs.
Elle utilise sa connaissance des séries télé pour remédier à la chose. Elle flirte un peu avec les amis du passeur, se refuse deux ou trois fois, fait quelque caprice et le tour est joué. Il commence à lui parler de la Syrie et du besoin d’aide humanitaire. Elle sait que c’est gagné.

En parallèle à son opération d’infiltration, Annabelle prépare son retour avec Mounia.
Ainsi depuis janvier, elle étudie, même en cours, tout ce qui lui semble utile pour ramener sa belle vers l’aéroport. Elle apprend par cœur la géographie de la Syrie et de la Turquie, leurs routes, leurs paysages. Elle regarde sur le net toutes les photos qu’elle trouve pour se repérer. Elle a même l’idée de s’intéresser aux étoiles pour retrouver son chemin de nuit. Ensuite elle se documente sur toutes les techniques de survie en milieu hostile, les premiers secours ou comment démarrer une voiture sans clef. Elle s’équipe facilement en chaussure et en tenue pour le désert grâce à ses parents et accompagne sa mère en course, à chaque fois, pour s’exercer à la conduite.

Avec l’argent sur son compte d’épargne, elle prend deux billets Istanbul/ Paris open. Ainsi, quand elle voyagera avec sa belle, elle pourra raconter qu’elles sont des touristes si les autorités les arrêtent ou leur pose la question.
Bien sûr, c’est Adana l'aéroport turque le plus près de la frontière syrienne mais elle ne peut acheter de billet sans réservé à partir de la France. Or, sans une date de retour, c’est impossible.
Elle prendra les billets directement sur place et se fera rembourser les autres une fois en France. C’est pour les payer et avoir de quoi donner des pots de vin, qu’elle a arrêté la danse pour faire des Baby-sitting dès qu’elle a pris la décision d’aller chercher sa berbère.
Elle fait faire son passeport en secret de ses parents et se rapproche de Khadija, qui seule est au courant de son projet, pour lui demander le sien. Cette dernière lui apprend que sa grande sœur est partie sans ses papiers d’identité. Elle le lui confie juste avant son départ. Elle comprend comment Mounia a pu voyager sans quand le passeur lui en a fourni un faux.
Elle achète aussi plusieurs plaquettes de pilule contraceptive. Elle est prête à subir les outrages et les maladies pour la mission qu’elle s’est confiée mais pas à l’imposer son enfant.

Pour transporter tout ce dont elle aura besoin, elle a l’idée de transformer des soutien-gorges de grand-mère en leur cousant des poches intérieures.
Pour ne pas attirer l’attention de son pseudo petit ami, elle porte cette lingerie dès qu’elle a pensée à ce moyen. Elle a simplement expliqué, quand il s’est plaint que cela n’était pas sexy, que c’est la seule façon contenir sa poitrine généreuse. Il n’a pas cherché plus loin, trop heureux de pouvoir en abusé.

D'autre part, elle comprend très vite que la pratique seule du combat à main nue n’est pas suffisante. Elle sollicite son père pour qu’il lui apprenne le maniement du couteau et des armes à feu. Elle se justifie auprès de lui par une volonté de savoir comment réagir en cas d’agression et dit à sa mère que s’est pour passer plus de temps avec lui. Les deux parents étonnés mais compréhensif n’en demande pas plus.

Ne voulant pas être désarmée dans cette périlleuse entreprise, elle se confectionne un collier à l’aide des lames de cinq couteaux céramiques. Elle les peint pour donner l’illusion d’un bijou fantaisie. Ensuite elle s'entraîne tous les soirs à les transformer en poignard en les solidarisant à l'aide du foulard qu'elle porte au poignet, dans ce but. Au moment du départ elle sait le faire les yeux fermés.



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wolfgangamadeusmozart




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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 15:43





Chapitre 2

Le départ se fait au début des vacances de février. Officiellement, elle est quinze jours chez une copine de la danse. La veille, elle passe la nuit à écrire une lettre à ses parents pour tout leur expliquer. C’est là qu’elle se rend compte de la dangerosité de ce qu’elle entreprend et des très faibles chances qu’elle a d’en revenir. Culpabilisant pour la souffrance qu’elle va faire subir à ses parents, elle pleure tout le long de ses explications. Cent fois, elle manque de tout laisser tomber pour ne pas leur infliger cela mais le visage de Mounia revient alors la hanter. Elle sait qu’elle ne vivra pas si elle n’essaie pas de la ramener. Alors elle continue son projet.
Avant de partir, elle embrasse ses parents et les assure de son amour indéfectible. Ils sont un peu surpris mais lui disent qu'eux aussi l'aiment et que cela ne changera jamais.
C'est en séchant ses larmes qu'elle monte dans la voiture. Elle la fait s'arrêter à la poste pour y déposer sa lettre puis ils partent pour Berlin. Le passeur est aux petits soins pour elle, n’hésitant pas à s’arrêté régulièrement. Il l’invite même au restaurant avant qu’ils ne prennent un vol régulier pour Adana en Turquie.
C'est là qu'elle mesure son degré d'attachement pour elle. Elle sait par ses confidences sous l’emprise de l’alcool, qu’il a fait subir à Mounia un long trajet par la route jusqu'en Egypte. Ce n’est qu’au Caire qu’ils ont embarqué par charter vers la Turquie. En plus pour encore réduire les coûts, ils ont partagé la voiture avec un autre passeur et sa proie. Les deux hommes se sont accaparé les places de devant laissant aux jeunes filles l’inconfort de celle de l’arrières.
Ils sont attendus à l'aéroport par deux types pas commode et qui ne répondent ni au sourire de la blonde ni à ses bonjours.
Mais ce n’est vraiment pas ce qui la préoccupe. Elle vient seulement de réaliser que son voyage a coûté vraiment plus chère que celui de son amour secret. Il y a donc une possibilité pour qu’elle ne soit pas emmenée au même endroit que son amour secret. Si ce n’est pas le cas, elle ne voit pas comment elle pourra la retrouver. Elle s’en veut de ne pas avoir envisagé cette possibilité avant de partir.
Cette idée s’amplifie pendant l’attente de ses bagages. C’est donc avec une boule au ventre qu’elle s’installe dans la voiture. Alors, quand le passeur la laisse pour prétendument aller chercher de quoi manger pour la route et que le véhicule démarre en trombe, à peine sa porte fermée, elle n’a pas beaucoup à se forcer pour pleurer. C’est même une chance pour elle, cela lui permet d’évacuer toute cette angoisse. Ainsi, elle peut se refocaliser sur sa mission.
Tout en continuant à jouer les fiancée délaissée la surprise et l'hystérie, elle étudie très attentivement le trajet. Comme elle est seule à l’arrière, elle à une plus grande liberté. Elle peut aussi bien utilisant le paysage par les vitres, la boussole dissimulée sous le cadran de sa montre et le compteur kilométrique du véhicule. Bien sûr, pour endormir la vigilance de ses kidnappeurs, elle sanglote de temps en temps. Une fois arrivée à destination, elle a l’idée d’inventer une petite chanson avec toutes les données qu'elle a récoltées. Cela lui permet de s'en souvenir. Elle se la fredonne en boucle dès qu'elle le peut.

Comme elle si attendait, on lui prend ses faux papiers, les quelques billets et son téléphone portable qu'elle a mis dans son sac à main. Après avoir fouillé celui qui contient ses vêtements, on le lui laisse, avec son contenu.
Ensuite, elle est emmenée dans la maison des femmes où on l’installe dans une toute petite pièce juste un lit de camp des plus rudimentaire comme seul mobilier. Là, elle continue à jouer les vierges effarouchées, répétant qu’elle est venue aider la population. Elle ne fait aucun effort pour comprendre la vielle dame qui vient lui apporté le pain et le bol de légume pour diner. Elle espère ainsi que Mounia sera appelé pour jouer les interprètes.
C’est en s'accrochant à cette idée qu’elle réussit à diner. Ensuite, pour chasser toutes idées noires, elle se chante son itinéraire de retour et établi un plan d’action. Elle passe une bonne partie de la nuit à cela.
Elle est réveillée aux aurores le lendemain. Un bac d'eau froide et une robe musulmane lui sont apportés. Elle fait sa toilette rapidement et s'habille. Elle n'oublie pas de faire très discrètement le transfert de ses trésors d'un soutien-gorge à l'autre. Ensuite, elle nettoie son petit linge en attendant qu'on vienne la chercher.
Apres un quart d'heure, une femme intégralement voilé entre dans sa cellule. En la voyant, celle-ci pousse un cri et se précipite vers elle. Inquiète, la blonde se prépare à se défendre mais à la place d’un coup, c’est une étreinte chaleureuse qu’elle reçoit. L’inconnue, après une ou deux secondes, la lâche, se recule et enlève le voile qui cache son visage. Elle découvre alors Mounia.
Une fois la surprise passée, Annabelle se jette dans ses bras. C’est avec grande peine qu’elle retient ses larmes de bonheur et de soulagement. L’étreinte est cette fois si plus longue et plus chaleureuse. Elles y mettent tout de même fin.

-" Mais que fais-tu ici? »

Annabelle, jouant la prudence:-" Je suis là pour aider la population de ce pays."

"C’est Mounir qui ta séduite. Ensuite, il t’a raconté cette fable et emmener jusqu’à Istanbul ? »

« Oui. »

« Il t’a bernée ! Tu ne le reverras plus. Je suis désolée mais il ne t’aime pas. »

-« C’est ce que j’ai compris quand il m’a abandonné à l’aéroport. »

« Moi cela m’a fait très mal et j’ai pleuré pendant des jours. »

-« Je ne vais pas faire d’aide humanitaire, alors ? »

-« Non ! Ce qui m’étonne c’est qu’il t’ait convaincu de venir alors que tu n'es pas musulmane!"

-" Cela ne m'empêche pas d'avoir du cœur et de vouloir aider des populations qui souffrent de la guerre!"

-" Je le sais. Je me souviens très bien que tu m'as évitée d'être lyncher à mon arrivée au lycée."

La berbère est ennuyée mais ce remet à parler. Cette fois-ci, elle récite un texte comme une automate.

-« La meilleur façon d’aider ce pays, donc ses habitants, c’est en soutenant les fiers soldats qui luttent pour l’établissement du vrai islam. »

Annabelle, jouant la surprise et la colère:-" Alors c’est pour servir de prostituée que je suis ! »

-" Oh non. Tu es là pour te marier avec un combattant. Si tu te rebelles ils te battent. Si tu ne cèdes pas, ils te tuent. Surtout toi qu'il considère comme une mécréante."

:-" Mais il n'est pas possible de fuir?"

-" Où? Nous n'avons plus de papier et c'est la guerre tout autour. Non, la seule solution c'est de céder et de prier. Moi j'ai eu de la chance. Cela a été le coup de foudre avec Abdel. C’est un français comme nous."

C'est le choc pour Annabelle. Les yeux brillants d’émotion de Mounia prouvent clairement qu’elle est amoureuse de cet homme.
Là, elle ne joue plus. Elle littéralement abattue. Elle a fait tout ce voyage pour rien.
Le reste du discours de la berbère n’est qu’un bruit de fond. Elle est perdue dans sa tristesse et l'amertume.
Tel un robot, elle prépare le repas avec les autres femmes du camp, les réchauds individuels sont proscrits pour éviter que le camp composé de tente parte en fumé. En plus, elle ne participe pas aux conversations qui sont de toute façon en arabe.

Le soir, elle apprend que son amie a négocié pour qu’elle vive avec elle et son mari tant qu’elle n’a pas d’homme. En le lui annonçant, Mounia est si insistante qu’elle comprend qu’elle ne doit pas suivre sa première idée qui est de rester seule dans sa cellule. Elle accepte donc.
Une fois dehors, portant la couscoussière avec le repas du soir, elle observe attentivement le camp, profitant du jour. Ainsi, elle repère les voitures, les gardes, la sortie et tout ce qui serait utilisé pour fuir. Elle est bien décidée à partir au plus vite. Sa douce n’a pas besoin d’elle et elle ne veut pas finir sa vie ici, à jouer les épouses soumises.

-" Annabelle! Soit plus discrète! Les femmes, ici, marche la tête baissée."

:-" De quoi parles-tu? »

:-« Arrêtes de scruter partout pour repérer les lieux en tournant ta tête en tous sens ! Si un garde voit ça, il te tue et laisse ton cadavre au milieu du camp comme exemple pour les autres. »

:-« Ah d'accord. Merci."

-" Annabelle, tu m’aimes ? »

La blonde est si étonnée qu'elle s'arrête et se tourne vers la demoiselle.

:-" Annabelle, avance! Nous ne devons pas nous faire remarquer."

Elle se remet donc à marcher.

:-" Pourquoi dis-tu cela? J'ai, simplement, été abusée par Mounir, comme toi."

:-" Mais bien sûr et moi je suis Rihanna."

Annabelle se mettant devant elle:-" Pouvez-vous me donner un autographe madame Rihanna'"

:-" Arrête! On se fait remarquer. Annabelle, tu es venue ici pour me ramener en France, pour la même raison que tu as pris ma défense l'année dernière, non ?"

:-« Si. »

:-« Tu es vraiment une personne formidable."

:-" Tu le sais depuis combien de temps?"

"Que tu es formidable ou que tu es homosexuelle ? »

Annabelle, souriant malgré elle :-« Que je suis homo bien sûr. Je n’ai rien d’exceptionnelle. »

-« Avec un jugement si déplorable, je me demande si je ne vais pas me vexer de l’intérêt que tu me portes. Mais pour te répondre, par rapport à ton orientation sexuel, cela fait une éternité que je le sais. »

Annabelle, étonnée:-" Ah bon!"

-" Oh oui, cela fait au moins cinq heures que je l'ai compris."

-" Ah oui, une éternité effectivement."

-" Comme tu le vois, je suis extrêmement perspicace et particulièrement rapide. C'est en voyant tes coups d'œil sur moi, pendant que nous cuisinions aujourd’hui et en me souvenant de ton regard triste et déçu quand je t'ai annoncé pour Abdel que j'ai compris."

Annabelle, avec une petite voix:-"Je ne te dégoûte pas?"

-" Quoi! Absolument pas!"

-" Merci."

-"C'est moi qui te remercie. Cela me touche énormément que toi, la fille à qui j’aimerais tant ressembler, tu puisses être tombée amoureuse de moi. Mais, je suis profondément désolée que cela ne soit pas réciproque."

-" Tu n'y peux rien."

-"Cela ne change rien. Tu es bien venu me chercher ?"

-"Oui."

-« Tu peux réellement nous ramener en France ? »

-« J’espère. J’y travaille depuis un mois et demi. Mais toi, tu veux rentrer ! »

Mounia, avec un ton d'excuse-" Oui, mais je ne peux pas rentrer sans Abdel. Je l'aime et c'est le père de l'enfant que je porte."

Annabelle, résignée-:" Alors il viendra avec nous. Mais tu es sûre qu'il est d'accord et ne risque pas de nous dénoncer?"

-" Sûre et certaine! Lui aussi veut rentrer. Il ne veut pas que son enfant soit élevé en pleine guerre. Nous en avons parlé plein de fois depuis que nous savons que je suis enceinte."

-« Tu as parlé de ton état à quelqu’un d’autre ? »

-« Bien sûr que non ! Sinon, je serais surveillée en permanence. »

-« C’est pour cela que je te le demande. Nous partons cette nuit. Personne ne pensera que je me suis remise aussi vite. Nous devrions être tranquilles pour agir. En plus, cela m’évitera de me retrouver avec un mec. »

La berbère s’arrête et se tourne vers la blonde.

Mounia, horrifiée :-« Mais si Mounir t’a gardé avec lui suffisamment longtemps pour te proposer le voyage c’est que vous avez. »

Annabelle, la coupant :-« Oui. »

Après une seconde.

-« Ne me dit pas que toi aussi ? Mais ce n’est pas interdit avant le mariage dans ta religion ? »

Mounia, honteuse :-« Oui, ça l’est ! Alors il s’est satisfait en passant ailleurs. »

Annabelle, furieuse :-« Quand nous serons rentrés je vais lui casser la figure. Il va finir façon puzzle. »

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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 15:44



Chapitre 3

Lorsqu’Annabelle est présentée par Mounia à Abdel, elle est affreusement déçue tant il ressemble à Mounir. Lui aussi est un beau gosse pas très grand, ni très musclé mais avec une barbe plus longue. Mais il fait mentir son jugement quand il invite les deux femmes à s’installer à table pour discuter ensemble pendant que lui met la table et se charge même de les servir. Pendant le repas, elle apprend qu’il a une licence en commerce internationale. Il devait faire le master, quand un ami d’enfance l’a convaincu, pendant l’été, de venir aider le peuple syrien à se défaire du joug de leur dictateur. Il est dans ce camp depuis la mi-août 2013.
Une fois repus, Mounia sert le thé à la menthe qu’elle a préparé dans la maison de femme et révèle la raison de la venue de la blonde.

-« Abdel, Annabelle est là pour nous ramener en France. »

-« Mais c’est impossible. Il y a dix gardes armés de mitraillette qui patrouille en permanence. En plus même si nous y arrivions, dehors c’est le désert et jamais nous ne passerons la frontière Turc sans papier. »

-« Le passage de la frontière ne posera, normalement pas de problème.

Il s’en suit une heure de discussion. Annabelle expose son plan. Le couple l’aide par leur connaissance du terrain, les informations sur les gardes et leur habitudes, soit parce qu’ils les connaissent, soit parce que les femmes ont remarqué certain travers, à le faire évoluer pour qui colle à la réalité.

-« Annabelle, je ne croyais pas ma femme tout à l’heure mais maintenant je suis aussi convaincu qu’elle. Par contre, c’est à moi de partir en éclaireur. »

-« Parce que tu es un homme ? »

-« Parce que je connais mieux le camp que toi et que tu as déjà beaucoup trop donné de ta personne pour réussir à venir ici. »

-« Comment ça ? »

-« Tu as utilisé Mounir pour arriver ici ? »

-« Oui »

-« Je sais ce qu’il a fait subir à Mounia. «

-« Abdel, je sais que tu te bats avec bravoure depuis plus de sept mois et jamais je remettrais ton courage en question. Mais je vous ai vu combattre au corps à corps tous les deux et tu n’as pas du tout le même niveau qu’Annabelle. »

-« Comment ça ? »

-« Toi tu fais du foot depuis l’âge de cinq ans. Elle, ses parents militaire l’entraine aux sport de combat deux heures par jours depuis le même âge. En plus, je suis certaine que dans sa préparation de notre évasion, elle a élargi son champ de compétence. »

Annabelle est flattée de cette confiance même si elle se serait bien passée de l'exécution de cette tâche. Elle répond à la berbère en espérant ne pas être tout rouge.

-« J’ai appris, avec papa, à manier le couteau et les armes à feu. Et j’ai amené de quoi me défendre.»

Elle monte son poignard en solidarisant les lames qui composent son collier à l’aide du foulard enroulé à son poignet, en cinq secondes.

-« Ok, je resterais avec toi, Mounia. »

-« C’est la mission la plus importante.

-« Je sais. »

Une fois les détails réglés, Annabelle va se reposer pour être en forme au moment d’agir. Ses hôtes préparent leur sac avec leurs vêtements européens, l’homme taille sa barbe au plus court, n’ayant pas de rasoir.

Il est quatre heures quand elle passe à l’action, tout de noir vêtue. Elle a prévu depuis le début de partir en pleine nuit, à cette heure où la vigilance des sentinelles est la plus basse. Elle a donc voyagé avec des habits élastiques et mis dans son sac un foulard pour ses cheveux, tous de cette couleur. Avant de sortir, elle fixe son poignard à sa ceinture.

Comme lors de ses spectacles de danse, son angoisse disparaît une fois qu'elle entre en scène, qu'elle est dehors. Elle se focalise sur ce qu'elle a à faire. Son premier travail est de verser du sable dans le réservoir de tous les véhicules du camp pour les rendre inutilisables. Elle agit la plus silencieuse possible.
Plusieurs fois elle évite de justesse les gardes qui patrouillent.
C’est en arrivant à un tout terrain dont les portes latérales et le clapet d’essence sont fermées que les choses se gâtent. Elle essaie le coffre et découvre avec soulagement qu’il s’ouvre. Elle grimpe à l’intérieur, escalade les sièges et atteint enfin la commande d’ouverture pour le réservoir. Elle préfère faire le chemin inverse pour ne pas risquer de déclencher une quelconque alarme. Pressés par le temps, elle ferme rapidement la porte. Malheureusement c’est là qu’apparait un homme en train de se reboutonner sa braguette d’une main, tenant une lampe torche, dans l’autre. Après la seconde de surprise, Annabelle attrape son couteau et le poignarde à plusieurs reprises, en le bâillonnant de sa main gauche. Le djihadiste incontinent est mort avant de toucher le sol et d'avoir compris ce qu'il lui arrivait.
Après avoir essayé de le soulever pour le cacher dans la voiture. Elle abandonne l’idée et le pousse sous l’auto. Elle bataille longtemps et glisse plusieurs fois avant qu'il soit correctement caché. Elle remplit le réservoir de sable puis part s’occuper des autres véhicules.
Elle finit, ensuite, sans encombre.
Malgré l'affreux contretemps, elle arrive à l'horaire prévu, à la guérite qui surveille le seul accès. Elle est soulagée lorsqu'elle découvre le gros 4X4 et l'absence du couple.
Leur moyen de s'enfuir est bien là et Mounia ne verra ce qu'elle va être obligée de faire. Par l’une des fenêtres, elle observe les deux gardes. Ils jouent aux cartes en écoutant la radio. Mentalement elle élabore la meilleure chorégraphie pour son attaque. Une fois satisfaite, elle se fabrique un deuxième poignard en récupérant deux lames et le morceau de tissu qui lui sert à fixer l’arme à la ceinture.
Cela fait, elle prend quelques secondes pour faire le vide en elle. Une fois prête, elle se rue à l’intérieure de la petite cabane. Arrivée à la table, elle plante de toutes ses forces ses lames dans le thorax de chacun des hommes. Ils s’effondrent sur leur jeu de carte. Inquiète qu’ils ne soient que blessés et puissent tirer sur sa belle berbère quand elle sera là, elle les égorge.
Elle se dépêche ensuite de sortir pour intercepter la brune, au cas où elle serait arrivée.
Il n’y a personne. Le calme et le froid font baisser d'un coup son adrénaline. Elle prend alors conscience de ses trois meurtres. La nausée l’envahie. Elle a juste le temps de se pencher avant de vomir tout son repas.

Le couple arrive quand elle s'essuie la bouche. Elle se recompose un visage et leur annonce que la voix est libre.
Elle les oriente vers la voiture. C'est intitule qu'ils voient son œuvre macabre. Elle sait maintenant qu'il y a un monde entre prévoir de s'occuper de deux gardes et le faire. Ce n’est pas la peine de subir, en plus, le regard horrifié de sa camarade.

Mounia l'accompagne dans la voiture pour l'éclairer pendant qu'Abdel fait le plein avec les deux Jerricanes d'essence qu'ils ont récupéré.

-« Annabelle, ça va? »

- « Bien sûr! »

-« Inutile de jouer les grandes guerrières. Nous savons toutes les deux que c'est la première fois que tu tues alors il est normal que tu sois traumatisée. »

-« Bon, tu as raison mais ce n'est ni le lieu, ni le moment pour se laisser aller. »

-« Promet moi d'en parler quand on sera rentrée. »

-« Ok. »

-« Annabelle, on voudrait, avec Abdel, que si notre enfant est une fille, elle porte ton prénom. TU acceptes ? »

La blondes est si étonnée qu’elle laisse tombé ce qu’elle tenait dans ses mains pour se tourner vers la brune. C’est émue qu’elle lui répond qu’elle en serait honorée.
Pendant leur conversation, la blonde avait dénudé les fils du démarreur, comme elle l’a appris sur le net, donc, là, elle essai de démarré le véhicule en les mettant en contact. Mais, contrairement à ce qu’elle espérait, rien ne se produit. Il lui faut cinq minutes d’essai avant d’y arriver. Abdel se met derrière le volant, Mounia passant derrière, Annabelle est évidemment la copilote.
En deux heures et sans être poursuivi, ils arrivent au poste frontière turque. Ils s'arrêtent un kilomètre avant, pour se changer. Les amoureux passent leur vêtement européen et la blonde enlève son T-shirt noir, maculé de sang. Elle l'utilise pour essuyer chaque lame de son poignard puis enfile une chemise blanche. Elle abandonne dans le désert, l’habit qui susciterait des questions embarrassantes et s'attache son mortel collier autour du cou puis son foulard au poignet. Prudente elle ne veut s'en débarrasser qu'une fois de retour chez elle.

Les deux passeports français et cent euros pour le chef des douaniers leur permettent de passer sans encombre. Il leur faut moins de trois heures pour être dans la ville d'Adana. Seul itinéraire qu’elle connait. Là, ils s’arrêtent, comme prévu, dans un cyber café.

-" Voilà de quoi acheter un bon petit déjeuner. On se retrouve ici dans un quart d'heure."

-"Tu crois vraiment qu'Abdel ne peut pas simplement aller à l'ambassade et dire qu'il a perdu son passeport?"

-" Je ne sais pas. C'est pour ça qu'on a décidé que je me documenterais sur le net."

Une demi-heure après, ils sont à côté de la Mosquée Sabanci à manger leur petit-déjeuner.

-« Abdel, as-tu un passeport en France ? »

-« Oui. »

-« Tu l’as fait faire quand ? »

-« Il y a trois ans pour aller au Canada. »

-« C’est bien, cela veut dire qu’il est valide et va nous faciliter les choses. Voilà ce que nous allons faire. Après avoir fini de manger, nous allons au commissariat le plus proche pour que tu déclares la perte de tous tes papiers et de nos billets d’avions pour revenir à Istanbul. Ensuite, nous devons nous rendre à l’ambassade de France qui se trouve à Ankara. C’est elle qui te fournira un laissé-passé après avoir vérifié ton identité. Le souci, c’est qu’elle n’ouvre que le matin et qu’il y a 6 heures de route. Donc, nous ne pourrons y aller que demain. En plus, il leur faut à peu près deux jours pour être sûr que tu es bien français. En attendant, nous dormirons à l’hôtel et visiterons la ville. Je nous ai réservé des chambres. Cela nous permettra d’être un peu en vacances. »

-« Comment as-tu fait pour réserver des chambre sans carte bleue? »

Annabelle, gênée :-« Je connais tous les chiffres de la carte de ma mère. C’est moi qui lui fais toutes ses commandes internet. "

-« C'est tes parents qui vont payer pour nous!"

-« Oh, non! La carte de maman m'a juste servie pour réserver les chambres, je paierais en partant avec mes sous. Bon revenons à nos moutons. Pour tout le monde ici, nous devons passer pour des touristes français. Alors, j'ai pensé à une histoire. Nous avons fait un weekend prolongé à Istanbul. Avant de repartir, Mounia a voulu absolument voir la Mosquée de Sabanci. C’est là que ton père a demandé la main de ta mère »

-« Comme s’est mignon ! Tu es une grande romantique Annabelle ! »

-« Et Oui ! Je n’y peux rien. C’est surement parce que j’ai trop regardé Titanic. Pour en revenir à notre histoire. Nous sommes arrivés avec l’avion de 8h45. Après un détour pour acheter un petit déjeuné, nous l'avons mangé en admirant ce superbe monument. Ensuite, nous aurions dû repartir à 11h37pour pouvoir attraper notre vol pour Paris de 15h30.
Malheureusement, Abdel a oublié son sac dans le taxi qui nous à emmener ici."

-" Je vois que tu n'as pas regardé que des films romantiques. Cela me rappelle les arnaques montées par Futé de la série " Agence tout risque"."

-" Tu as surement raison, Abdel. J'ai vu tous les épisodes avec mon père. Il adore cette série. En tout cas, une fois que tu pourras voyager, nous irons à Istanbul par la route. Normalement nous devrions être en France dans trois jours, au plus tard. J’ai acheté un guide touristique. Mounia, tu nous le liras pendant que nous nous relaierons, Abdel et moi pour conduire. Je ne veux pas que nous fassions d'impair à l'ambassade."

-"Hé ! Pourquoi je ne conduis pas, moi aussi ? J’ai fait de la conduite accompagnée ! »

-« Tu te sens capable de conduire ? Il y plus de 500 kilomètres et à trois cela sera plus facile. »

-« Sur l’autoroute, j’y arriverais. »

-« C’est une bonne nouvelle. Allons au commissariat ! »

Huit heures plus tard, après que chacun est pris une douche bien chaude à l'hôtel d'Ankara, ils sont attablés dans le célèbre fast-food américain au clown, mangeant un handburger et des frites. C’est Mounia qui l’a demandé. Cela lui a énormément manqué pendant quatre mois. L'ambiance est à la bonne humeur.
La nuit, par contre, est tout autre. Seule dans sa chambre, avec plus rien pour occuper son esprit, la blonde est hantée par les trois hommes qu'elle a tués. La culpabilité la torture et l'empêche de dormir.

Le lendemain matin, après avoir bien petit déjeuner, elle les accompagne à l'ambassade. En sortant de l'hôtel, Annabelle évoque les films que le couple n'a pas pu voir, en allant jusqu'à leur voiture. C'est alors que quelque chose attire son attention dans les badauds qui chemine autour d'eux. En racontant le deuxième opus du dessin animé « Moi, moche et méchant » elle cherche ce que c’est. C’est là que son regard est happé par celui noir et intense d’une grande femme à la peau mate. Elle en stoppe sa progression et en devient muette. Sa vis-à-vis en fait de même. Cet instant étrange et magique lui retourne la tête et le cœur au point de ne plus savoir où elle est quand il se termine à cause d’un homme venu s’interposer entre elles. Elle baisse la tête pour se retrouver pendant que le couple se retourne pour regarder ce qui vient de la chambouler.

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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 15:44





Chapitre 4

Au U.S.A, en 1965, la tueuse professionnelle Mady Parker exécute son contrat en tuant le truand " Petit Ted". Mais au moment de se faire payer, son commanditaire, le parrain " Léo le bigleux", ne lui verse que la moitié de la somme prévue parce qu'elle est une femme. Cela se termine en un bain de sang, les rares survivants étant éliminés par la sœur, elle-même tueuse.
Ce tragique épisode est rapidement connu des dix autres femmes exerçant cette profession. Elles savent que dans le monde où elles évoluent, seules la peur et la force sont respectées. S'inspirant du mouvement féministe, en plein essor à l’époque, revendiquant l'égalité homme femme, elles oublient leur rivalité naturelle pour se regrouper en une association, The HitWomen Association, abrégé en HWA. Chaque membre jure assistance et entre-aide si un employeur fait preuve de misogynie au moment du paiement. Comme les tarifs varient énormément, la seule façon de s'assurer que la parole donnée est respectée, est l'établissement d'un contrat écrit à l'engagement.
C'est le soutient des femmes des mafieux, sensibilisée par le climat ambiant, qui leur permet de l'obtenir.
Mais, elles sont conscientes qu'elles doivent être plus nombreuses pour réellement peser. Or leur métier est très concurrentiel. Donc, elles ne peuvent augmenter le nombre de femmes tueuses à gages sans appauvrir les autres. Elles décident de mondialiser le HWA en créant des filiales de l'association au Canada et dans les pays Européen. En 1973, elles sont un petit millier. C'est à partir de ce moment-là, qu'elles n'ont plus subit de discrimination.
C'est aussi à cette époque que la présidente élue propose d'autres avantages aux membres de l'association, financé par un pour cent prélevé sur les contrats. Elle sait qu'elles sont d'un naturel solitaire et que très vite elles oublieront que c'est parce qu'elles ont l'HWA derrières elles, qu'elles ne subissent pas de misogynie.
Grâce à son initiative perpétuée par ses successeurs, en 2010, les dix milles adhérents répartie sur toutes les continents, ont accès à leurs propre hôpital, à trois sanctuaires, à des centres de formation , à une centrale d'achat pour leur matériel, à trois maisons de retraite et à bien d'autre chose encore.

En 2003, HWA n'a que cinq membres exerçant leur profession au moyen orient, deux en Israël, une en Turquie, une pour les monarchies du Golfe. La dernière est aussi l'une des plus anciennes avec ses cinquante ans. Elle est irakienne et s'appelle Souhila. Pas très grande et possédant quelques rondeurs terriblement appréciées par la gente masculine, cette brune aux yeux noire a l’habitude de toujours arborer un grand sourire. Elle sait qu’ainsi elle met tous ses interlocuteurs dans de bonne disposition. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’elle est faible. Rare sont les personnes qui l’ont manipulé. En tout cas, aucune n’est resté en vie pour s’en vanté.
Elle officie sur tout le reste du territoire.
Son premier meurtre a été son mari quand celui-ci voulu la battre après avoir découvert qu'elle le trompait avec le chauffeur, elle n'a jamais été la femme d'un seul homme. La facilité avec laquelle elle s'en sorti en jouant les veuves éplorées fut une révélation. Depuis elle exécuta environ trois cents contrats et eu presqu'autant d'amants.
Au début de la troisième guerre du Golfe, la tempête de feu et de sang qui s'abat sur son pays provoque chez elle une grande lassitude. Elle se sent toujours aussi jeune, son dernier galant n'a que vingt-cinq ans et c'est elle qui l'épuise au lit. Non, c'est l'éternel recommencement de la violence qui la touche. Elle décide donc de prendre sa retraite dans l'établissement que le HWA a ouvert à Bali. Elle sait que cela ne durera sûrement pas, surtout si la gente masculine n'est pas à son goût, mais sa décision est prise.
En roulant vers son avion privé, qui lui permet depuis toujours d'exécuter tous ses contrats, elle est arrêtée par une dizaine d'adolescents armés de fusils mitrailleurs. Ils ont à leur tête une jeune adulte à l’allure fière et noble malgré ses haillons.
Sa philosophie de tueuse à gages est de ne jamais tuer si elle n'est pas payée pour.
Seulement cela fait trente ans qu'elle côtoie régulièrement les zones de guerre, elle sait que ce principe n'a plus court ici. Elle les élimine, donc, d'une balle dans la tête pour qu'ils ne souffrent pas. Par contre, à cause d’un sentiment qu’elle n’a jamais connu, causé par le regard noir, intense mais emplit de tristesse et de haine, elle épargne la jeune chef. Pour la première fois, elle a envie d’aider son prochain et c’est cette grande jeune fille qui bénéficie du réveil de son instinct maternel.
Après l’avoir désarmer en un tour de main, elle lui laisse le choix entre rester ici ou l'accompagner et devenir tueuse à gages.
Djamila décide de la suivre.

Lors du vol pour l’un des camps d’entrainement du HWA, elle essaie d’engager la conversation avec sa passagère. Mais la demoiselle reste muette et semble inquiète. Elle met, alors le pilote automatique et sort de quoi déjeuner. Aux yeux pleins d’envies de la jeune femme, elle comprend que son angle d’attaque est le bon. Sans un mot, elle lui sert à boire et partage en deux, son repas. Elle lui dépose l’assiette sur les genoux et un verre d’eau à côté d’elle avant de reprendre sa place. Sans un regard vers elle, elle entame son repas. Elle n’a pas très faim, ayant bien petit déjeuné, mais elle est sûre que si elle ne le fait pas, son invitée ne mangera pas. Après sa deuxième bouchée, elle voit, avec plaisir, sa compagne de voyage s’attaquer au contenu de son assiette. Elles finissent en même temps. Elle sort alors son thermos de thé à la menthe et ses pâtisseries orientales qui sont aussi vite dévorer.

Repus, Djamila accepte de se raconter.
Elle a profité des bombardements pour fuir son fiancé et prendre les armes contre les assassins de ses parents. En 1991, lors de la première guerre du Golfe, elle était âgée de quatre ans. En revenant de l’anniversaire de sa meilleure amie, elle découvre sa maison détruite par une des bombes de la coalisions contre l’invasion du Koweït par Saddam Hussein. Elle descend en trombe de la voiture pour chercher ses parents. Heureusement le père de sa copine la rattrape avant qu’elle ne découvre les cadavres de ceux-ci ou, plus vraisemblablement, qu’elle ne soit enseveli sous les gravats en les recherchant.
L’époque est trouble, le reste de sa famille réside loin de Bagdad, elle est donc recueilli comme leur troisième enfant par le couple.
La vie reprend petit à petit ses droits. Mais il y a deux mois, l’aîné de la famille lui demande d’être sa fiancée. Il a dix-huit ans, elle sait qu’il l’aime depuis qu’il s’intéresse aux filles. Devant l’insistance de tout le monde, elle accepte mais ne ressent que de l’amitié pour lui. Bien qu’il ait dit attendre qu’elle soit prête, il y a quinze jours, il a commencé à essayer de l’embrasser et a eu les mains baladeuses. Elle s’est retenue de justesse de le giflé. Elle espérait que l’amour viendra avec le temps mais là c’est le dégout qui s’installe. Alors quand les premières bombes sont tombées, elle a fui.

-" Ton « fiancée » était trop jeune, c’est ce qui explique sa brusquerie. Tu apprendras à contrôler les hommes pour qu’il te donne ce qu’il te faut. Sinon, il y a plein d’autre possibilité pour avoir du plaisir.
Par contre, il est impératif que tu oublies tes désirs de vengeance. Que tu réussisses ou non, tu seras aussi mal après. Alors tout le temps que tu passeras à son exécution sera perdu. Il te faudra encore faire un long travail sur toi-même pour aller mieux. En plus, là, tu ne peux t’en prendre à personne sans être parfaitement injuste. »

La brune reste muette.

-« Je sais très bien que c’est ce qui t’a permis de tenir quand tu repensais à tes parents et que tu n’avais qu’une envie, c’était de les retrouver. Mais maintenant, je t’offre l’occasion de prendre ta vie en main et d’en faire ce que tu veux. Construit toi un avenir heureux, plutôt que de vivre sur le malheur de ton passé. »

Souhila se lève, range la vaisselle dans son sac et reprend les commandes de l’avion. Quelques temps après, sa passagère vient s’installer sur le siège de co-pilote.

-« Tuer les gens pour de l’argent peut rendre heureux ? »

La femme se retourne pour voir le visage de son interlocutrice. Celle-ci est visiblement en colère et sa remarque montre son intelligence. Elle se retient de justesse de sourire pour ne pas, en plus, la vexer.

-« Non et heureusement, mais ce n’est qu’un travail, pas la vie. Elle, elle est à construire une fois le boulot fait. En plus, tu as la liberté de choisir tes contrats, en restant une indépendante. Mais sache que même si tu en refuses un, quelqu’un d’autre l’acceptera. Alors, en étant la plus efficace, tu peux être aussi la plus humaine. Je m’explique, si tu exécutes tes cibles rapidement et proprement, tu leur épargnes la souffrance qu’un autre aurait pu leur infliger. C’est une mince consolation, je le sais bien, mais c’est essentiel pour ne pas devenir un robot froid et insensible. »

La brune ne répond rien, mais pendant les deux ans de sa formation, elle s’entraine tous les jours, jusqu’à l’épuisement, pour acquérir cette efficacité. Elle n’a pas l’art de Souhila pour manipuler les hommes et ainsi toujours pouvoir arriver à ses fins. Elle n’a pas le don pour les tirs à plus d’une kilomètre ou la capacité physique d’affronter quatre gardes du corps et de pouvoir s’en sortir simplement en les assommant. Par contre, elle a la patience et la ténacité pour toujours exécuter ses contrats sans aucune victime collatérale et ces cibles passent toujours de vie à trépas suffisamment rapidement pour qu’il soit raisonnable de penser qu’elles n’ont pas souffert. Ces contraintes entraînent évidemment plus de risque pour elle mais elle est prête à payer ce prix pour continuer à se regarder dans une glace.
Les deux irakiennes passent les trois années qui suivent leur rencontre, ensemble. L’aînée transmet son savoir à sa cadette plus comme une mère que comme un mentor. Bien sûr, elle la prépare à son futur métier en lui inculquant toutes les connaissances qu’elle a accumulé puis l’accompagne et lui confie quelques-uns de ses propres contrats pour lui mettre le pied à l’étrier. Mais elle lui apprend aussi à s’occuper d’une maison, à cuisiner ou à se maquiller. Et elle reste à discuter avec elle toute la nuit qui suit l’exécution de sa première cible en lui tenant la main jusqu’au moment où elle réussit enfin à s’endormir.

En 2004, Djamila s’installe au Liban et Souhila se partage entre l’Irak et les plages de Bali. En 2008, la membre de l’HWA de Turquie est tuée par l’épouse de son amant. Cela permet à la jeune tueuse d’y emménager. La stabilité du pays la décide à s’acheter une maison pour commencer à préparer l’avenir.
En 2013, sa mère d’adoption prend définitivement sa retraite. Elle lui rachète sa demeure irakienne. Ainsi, elle l’aide financièrement sans donner l’impressionne de lui faire l’aumône et elle étend son territoire.

Dès lors, avec toutes ses cibles atteintes et la société misogynie qui néglige la Femme, elle devient incontournable au moyen orient. Elle a ainsi beaucoup plus de contrats mais aussi de nombreuse tentative d’élimination de la part de ses collègues masculins. Au cours de l’année, elle en élimine autant que de cibles. Épuisée, en janvier, elle prend un mois de vacances à Bali, chez Souhila.


Quinze jours après son retour, elle est contactée, via le darknet, par le chef d’un groupe de djihadiste se battant en Syrie.

-"Quel est la cible?"

-" C'est un couple dont voici les photos. Ils ont fui un de mes camps de combattant grâce à cette européenne. Je fais appelle à vous parce qu'elle les défendra et je la veux au sommet de sa forme, pour mon usage personnel. Avec vous, je suis sûr qu'elle ne sera pas abîmée. Je connais votre réputation."

-" Je ne fais pas les enlèvements."

-" Mes hommes s'en chargeront."

-" Où sont les cibles?"

-" La voiture qu'ils ont volée se trouve actuellement sur l'autoroute entre Adana et Ankara en Turquie. Je pense qu’ils doivent aller à l'ambassade de France pour pouvoir rentrer chez eux et elle n'ouvre que demain à 9 heures. Mes hommes ne pourrons pas y être avant 8 heures."

-" Il est quasiment impossible de perpétrer autre chose qu'un massacre devant cette ambassade. Elle n'est desservie que par une rue à sens unique. Il faut un autre lieu pour votre contrat."

-" C'est que je n'ai aucune autre information."

-" Il n'y a que cinq cents kilomètres entre Adana et Ankara. Ils arriveront d'ici quatre heures maximum. Après, ils devront trouver un lieu pour dormir, s'ils ne le font pas dans leur voiture. Quand celle-ci sera arrêté, contactes-moi, je verrai s'il est adapté à votre projet."

À peine trois heures plus tard, il la recontacte pour lui donner une adresse qui s'avère être situé proche d'un hôtel.

L'homme visiblement gêné-:" Pour le double du tarif habituel, accepteriez-vous d'attirer l'attention de tous, pour faciliter le travail de mes hommes?"

Djamila a amplement le temps de préparer sa fuite puisqu'elle est déjà sur place. En plus, elle connaît très bien les capacités des hommes du commanditaire. Ils n’hésiteront pas à tirer dans la foule pour s'en sortir. Elle accepte donc.

Une fois le contrat passé, elle part en repérage. Le quartier est populaire, quelques billets lui suffisent à être certaine de la présence des cibles. Elle trouve même leur voiture. Ensuite, elle cherche le meilleur itinéraire pour disparaître une fois son méfait accompli.

Le lendemain matin, elle arrive en moto. Elle la gare à côté du 4×4 puis va attendre les kidnappeurs dans un café, à l'opposé de l'action. Ainsi tout se fera dans une même dynamique, sans aller-retour qui ferait perde inutilement du temps. Les deux hommes arrivent vers huit heures et quart. Évidemment, ils sont venus les mains dans les poches comptant sur leur muscle et le chaos ambiant pour accomplir leur mission. Pour éviter toute effusion de sang inutile, elle leur confie donc le mouchoir et la bouteille de Chloroforme qu’elle a pris en prévision. Ensuite, elle leur explique comment agir.
L'attente dure un quart d'heure. Les deux hommes se placent rapidement et parfaitement discrètement à côté du trio. Djamila entre alors en scène et se dirige vers ses cibles. C'est là que la blonde tourne la tête. En l'apercevant, elle est littéralement subjuguée par la beauté de ce visage puis totalement hypnotisée par les deux yeux bleus saphir qui l’ensorcellent. Un sentiment étrange, inconnu et au combien enivrant l'envahi. Mais ce moment de pure félicité s'arrête brutalement au moment où un homme vient couper leur contact visuel. La triste réalité revient la frapper. Elle reprend sa marche vers le couple qui s'est tourné vers elle. Sans ralentir, elle sort son arme et les abat d'une balle au milieu du front. Au moment où ils s'effondrent, elle voit l'ange relever la tête puis la regarder avec horreur. Cela provoque en elle la pire souffrance qu'elle n'est jamais ressentie. Suffocant presque, elle ne réfléchit plus. Seulement mu par le désir de fuir, elle tir en l'air pour disperser la foule et ainsi atteindre sa moto. Juste avant de démarrer, elle voit les deux ravisseurs porter Annabelle vers leur véhicule.

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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 15:44








Chapitre 5

Djamila est toujours très prudente quand elle exécute un contrat. Mais là, comme elle est dans sa ville après s’être si bruyamment manifestée, elle frôle presque la paranoïa pour sa fuite. Elle a triplé le temps de trajet et changer quatre fois de tenues. Elle a emmené deux djellabas dans le coffre de sa moto. Les deux autres, elle les avait confiées, la veille, des magasins de retouche le long de son périple.
Toute cette heure à surveiller chaque fait et geste des personnes l’entourant, a au moins eu le mérite de lui éviter de penser aux événements.
Par contre, une fois la porte de sa résidence franchit et son matériel de travail rangé, tout lui revient en mémoire.
Perturbée par tout ça, elle décide de fuir encore un peu en prenant une douche. Mais une fois sous l’eau son esprit revient à la charge. Elle est alors obligée d‘accepter ce qu’inconsciemment elle sait déjà. Bien sûr elle tergiverse. Elle se dit qu’elle n’a jamais été attiré par les filles, mais doit admettre, la seconde d’après, que c’est la même chose pour les garçons. Elle essai d’incriminer la fatigue ou une montée d’adrénaline. Mais elle sait bien que si c’était cela, en presque dix ans d’activité, elle aurait déjà ressenti la même chose, au moins une fois, avant.
Après une demi-heure de vaine esquive, elle reconnait qu’elle vient d'avoir un coup de foudre pour la blonde.
Cette acceptation de ses sentiments déclenche une certaine euphorie qui l’entraîne à danser et à chanter pendant qu’elle s’essuie et s’habille.
Hélas, lorsqu'elle s'installe à sa coiffeuse pour se brosser les cheveux, en se regardant dans son miroir, la terrible réalité la frappe. Si elle est sûre que l'élue de son cœur a eu le même sentiment qu'elle en la voyant, l'horreur qu'exprimait son visage en découvrant qu'elle était l'assassin de ses amis, prouve, sans doute possible, qu'il a complètement disparu. En plus, il est plus que certain que maintenant elle l'a déteste.

C’est la mort dans l'âme qu’elle finit de se préparer et elle décide de se réfugier dans son sanctuaire, la roseraie.

C'est le lieu qui l'a décidé à acheter cette demeure.
Après des dizaines de maisons visitées, l'agent immobilier commençait à désespérer. Il lui a donc proposé un produit complètement différent de ce qu'elle décrivait dans ses attentes. En plus, il a commencé par le jardin et sa serre immense.
La demoiselle trouvant les roses magnifique en sentit une. Instantanément, elle fut projetée dans un souvenir de sa petite enfance.
Elle a deux, trois ans et se trouve dans la salle de bain de la maison de ses parents. Elle regarde sa mère se préparer pour sortir avec son père. Elle la trouve vraiment très jolie. Elle est fascinée par son maquillage et sa robe de princesse. Ensuite elle est portée pour aller au lit. Sur tout le chemin, elle rit et se tortille beaucoup à cause des petits bisous dans le cou que lui fait sa maman. Elle est heureuse et baignée par les senteurs de rose du parfum maternel.
Elle met plusieurs secondes à reprendre pied. Elle émerge avec un grand sourire aux lèvres. Elle n'avait plus été aussi heureuse, depuis la disparition de ses parents. En plus, cet événement lui ouvre des perspectives réjouissances. Elle qui pensait avoir tout oublié de sa vie d'avant le bombardement, vient d'avoir la preuve qu'ils n'ont pas disparu.
Toujours sur son petit nuage et sans visiter le reste de la propriété, elle signa l'acte d'achat, à peine une heure après.
Heureusement pour elle, la demeure est superbe et la cave permet de cacher facilement son arsenal.
Depuis, elle passe tout son temps libre à entretenir ses roses, mais pas seulement. Elle s’est mise en tête de créer une fleur qui aurait le même parfum que celui de sa mère. Elle a déjà réussi à en « inventer » deux dont elle a maintenant une dizaine de plants. Mais bien que proche de ce qu’elle recherche, elle continue les croisements tant qu’elle ne sera pas entièrement satisfaite.

Armée de son sécateur, Djamila parcours sa roseraie. Mais, elle n'arrive pas à focaliser son esprit sur ses fleurs. Elle est totalement distraite par le visage de la blonde qui lui revient sans cesse en mémoire lui rappelant l’impossibilité de leur amour.
Après une demi-heure totalement infructueuse t toujours aussi triste, elle comprend que ce n’est pas la bonne méthode. Elle a besoin d’aide. Elle décide, alors, d'appeler Souhila.
Après qu'elle lui ait tout raconté, son mentor lui demande de manière brutale:

-" Djamila, tu dis l’aimer et tu la laisse aux mains de ses ravisseurs !"

Cela fait l'effet d'une gifle et d’une douche glacée pour la brune. Elle arrête immédiatement de ne penser qu’à elle, enfoui sa peine et se focalise sur sa blonde. Souhila, elle, enchaine.

-"Bon, ce n'est pas trop tard pour agir. Ton commanditaire présente tous les signes du mâle dominant voulant tout contrôler. Il est donc certain qu’il a installé des traceurs dans tous les véhicules. Je vais te donner les coordonnées d’un contact à la CIA qui me doit un service, il localisera facilement la voiture. »

-« C’est gentil mais inutile. Je m’en chargerais moi-même. D'ailleurs, si tu avais accepté de suivre les cours de hacking proposé par l’HWA, tu n’aurais besoin de personne pour retrouver un bête géotraceur. »

-« J’ai horreur de l’informatique ! Prendre mes contrats sur le darknet c’est le maximum que je puisse faire. »

-« Seulement là, si on avait fait appel à lui alors que nous allons devoir éliminer ce chef djihadiste sans avoir de contrat, cela aurait été dangereux. S’il était découvre que nous avons agi de notre propre chef, nous pouvons dire adieu à notre statut de tueur à gage neutre qui nous permet de travailler avec tout le monde et surtout de n’être considéré comme ennemie par personne. Et je ne parle même pas des éventuelles représailles pour cet assassinat. »

-« De toute façon, avec ce genre d’individu, si tu veux que ta blonde soit en sécurité, c’est le seule moyen. Jamais il n’abandonnera. Il a pris comme un affront personnel qu’elle ait réussi, toute seule, à permettre au couple de fuir. Parce que si c’était uniquement pour envoyer un signal aux autres djihadistes, il les aurait fait abattre, tous les trois, par ses deux hommes. Il est plus que certain qu’il veut montrer à tous et à la demoiselle, qu’il lui est supérieur et qu’il a droit de vie et de mort sur elle, même si elle est au mieux de sa forme. C’est pour cela qu’en t’engageant, il n’a parlé que de sa santé. Il ne veut pas que qui que ce soit puisse penser que c’est parce qu’elle est blesser qu’il a pu la faire plier à sa volonté. Tant qu’il n’aura pas réaliser sa soumission, cela l’obnubilera. »

-« Je suis d'accord avec toi. En plus, que ce soit pour la torturer ou la violer, au final c'est toujours dans le but d'affirmer sa domination sur elle en la soumettant par la force. Bon, on va procéder par étape. Je la libère puis on s’occupe de lui. »

-« Ok ! Pour le plan d'attaque du camp, je te fais confiance tu es une véritable experte. Moi, j'arrive dans douze heures. Surtout, n'essaies même pas de m'oublier ou de vouloir me donner un rôle subalterne. Parce que, même si j'ai plus de soixante ans et n’y connait rien en hacking, je peux encore te botter les fesses si tu le fais."

-"Merci Souhila."

Djamila, une fois la conversation terminée, s’attèle au repérage des kidnappeurs. Il ne lui faut qu’un quart d’heure pour savoir que le véhicule est sur l’autoroute entre Ankara et Adana. Elle continue ses investigations et réussit à trouver tous les endroits où il s'est arrêté en Syrie. Elle les note avec précision pour rechercher à son retour les coordonnées du camp où l’ancien commanditaire se trouve. Ensuite, elle trouve les caractéristiques de la voiture des ravisseurs. Elle établit son plan d'action, récupère son arme de poing la plus puissante et trois chargeurs puis se dirige à son garage. Là, elle pose de fausses plaques d’immatriculation puis transfère sur la boule de sa voiture, l’attelage qu’elle utilise pour transporter dans son jardin, avec son petit tracteur, les sacs de terre ou d’engrais mais aussi les branches mortes. Il est constitué, pour sa base, de cinq tiges horizontales d’une cinquantaine de centimètres, en acier et deux en arc de cercle comme couvercle, pour maintenir le matériel. Cette partie est actionnée par un système hydraulique dont elle prend la télécommande. Ensuite elle se met au volant de son tout terrain. Moins de deux heures et demie plus tard, elle se trouve juste derrière sa blonde.

Une semaine après son premier contrat en Turquie, alors qu'elle était en course dans le centre-ville, elle s'est fait poursuivre par un confrère. Il était en moto et elle dans sa petite Mini Cooper. Elle avait beau faire, toujours il la talonnait. Heureusement qu'il voulait jouer avec elle avant de la tuer sinon dès la première minute, il aurait pu l'éliminer. Elle ne dû sa survie qu'à un bus qui sortit de son arrêt sans mettre de clignotant, juste après son passage et qui percuta de plein fouet le motard. Le lendemain, elle suspendit ses cours d’horticulture, engagea une personne pour s'occuper de ses roses et de sa maison puis se consacra, en plus de ses contrats à l'apprentissage des techniques lui permettant de se sortir de ce genre d'attaque. Cela lui pris un an, auprès des plus grands pilotes, mais au final, elle apprit à tout conduire de la moto à l'avion, du 4×4 à l'hélicoptère, d'une super car à un camion et depuis elle ne fut plus jamais en danger à cause d'une course poursuite.
Elle changea aussi de voiture. Elle remplaça celle qu'elle trouvait si mignonne par un tout terrain allemand qu'elle fit modifier par des spécialistes pour qu'il soit, pratiquement, le véhicule le plus efficace dans toutes les situations qu'elle pourrait rencontrer. Cela lui coûta une fortune mais depuis cinq ans qu'elle l'utilise, il lui a sauvé plusieurs fois la vie.

C’est grâce à ses performances hors norme qu'elle met si peu de temps à rattraper les ravisseurs.
Une fois qu'elle les a en visuel, elle ralentie et en profite pour regarder sur son ordinateur portable le compte rendu de leur voyage. Elle constate qu'ils se sont arrêtés, il y a vingt minutes, surement pour faire le plein. Il est donc évident qu'ils ne referont pas d'autre pause avant la frontière.
Il est donc inutile d’attendre pour passer à l’action. Elle s'empare de son arme, baisse sa vitre, lève le « couvercle » de son attelage puis les double par la droite facilement puisqu'il roule sur la deuxième voie. Elle aperçoit la blonde sur la banquette arrière. Elle est ficelée et bâillonnée. Une fois à la hauteur des sièges avant, elle abat le passager et le conducteur d’une balle dans la tête. A peine a-t-elle tiré qu’elle accélère pour se positionner devant leur voiture. Elle freine ensuite, pour que les barres horizontales de son attelage embroche la calandre et le radiateur du véhicule derrière elle. Ainsi solidarisé, elle mène alors le convoi jusqu’à la bande d’arrêt d’urgence où elle stoppe facilement, son 4×4 faisant une tonne de plus que l’automobile qu’elle a harponnée.

Dès le contact coupé, elle descend, et se dirige vers l’arrière. Un coup d’œil à ses victimes lui permet de voir que le choix d’une arme puissante a permis de régler leur cas sans avoir à s’en soucier ultérieurement, il manque la moitié de leur crane. Elle contourne l'auto puis ouvre la portière arrière. Annabelle met quelques secondes pour se retourner vers elle. Seulement quand elle la voit, la blonde a un mouvement d’horreur et de recule qui brise le cœur de Djamila. Elle prend sur elle et lui parle.

-(En anglais) « Je ne suis pas là pour vous faire du mal, bien au contraire. Je suis là pour vous sauver et vous permettre de rentrer chez vous saine et sauve. »

Le visage de la demoiselle reflète toujours autant d’inquiétude.

-(En anglais) Je vais vous détacher et vous enlever votre bâillon. S’il vous plait ne crier pas. »

La brune se rapproche provoquant la panique de la blonde. Se souvenant que la demoiselle est française, avec l’espoir que cette réaction d’horreur est lié à l’incompréhension, elle lui redit les même phrases mais dans la langue de Molière.
Le visage de la jeune femme se calme alors, elle lui tend même ses mains pour qu’elle la libère. Djamila s'en acquitte, en notant mentalement de remercier Souhila de l’avoir forcée de ne pas se contenter de l’arabe et de l’anglais.

-" Faut y aller! Cela évitera des explications longues et compliquées en cas de venu de la police."

La française, comme un automate, la suit. La brune récupère son sac à dos qu’elle allait oublier, remonte le frein à main du véhicule, puis l’installe côté passager. Ensuite, elle se met au volant et démarre en trombe pour s’arrêter immédiatement. Après avoir expliqué qu’elle revient tout de suite, elle sort et constate que sa manœuvre à bien permit de séparer les deux voitures. Elle range l’attelage dans son coffre puis retourne dans l’habitacle. Au moment de monter la vibration de son téléphone portable la prévenant de l'arrivée d'un nouvel email lui donne l'idée de récupérer celui des ravisseurs, ce qui l'aidera à localiser le commanditaire. Cela fait, elle se réinstalle au poste de conduite.
Elle se sent lasse et pourtant elle a encore cinq heures de route. Est-ce l'attitude de la blonde qui la mine ou d'avoir porté la lourde pièce d'acier, elle ne le sait. Mais elle se rassure en se disant que pendant le voyage, elle pourra s'expliquer pour la faire changer d'avis. Elle prend une bouteille d’eau dans sa boite à gant réfrigéré et en boit de longue gorgée. C’est une fois désaltérée qu’elle pense à en proposer à son « invitée ».
Celle –ci accepte et même la remercie.

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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 15:45










Chapitre 6

Ce merci chante très agréablement, aux oreilles de la tueuse. Elle se traite mentalement de midinette et démarre. Pendant la première heure du trajet retour, elle cherche comment établir le dialogue, mais elle n'est satisfaite par aucune de ses phrases. En s'arrêtant pour déjeuner, elle prend son courage à deux mains et décide de se lancer, quoi qu'il arrive.

Une fois leur commande passé, Djamila redresse la tête et observe vraiment la blonde pour la première fois.
L'intense émotion qu'elle ressent en découvrant la tristesse et la confusion qui émane d'elle ainsi que la certitude qu'elle a d'être face à la plus belle femme du monde, lui confirme, sans doute possible, l'amour qu'elle ressent pour elle.
Mais hélas, quand elle croise les magnifiques yeux bleus de sa dulcinée, elle reconnaît immédiatement ce regard. C'est celui qu'elle avait quand Souhila l'a rencontrée après que la troisième guerre d'Irak est fait remonter en elle, tous les souvenirs et les ressentiments dû à la perte de ses parents. Elle comprend alors que l'élue de son cœur, une fois le désarroi et la peine passés, aura à son encontre de la haine et un puissant désir de vengeance.
Elle réalise alors qu'elle n'a aucune chance de vivre le parfait amour qu'elle espérait.
Un immense vide se fait en elle, immédiatement suivi par la plus grande souffrance morale qu'elle n’est jamais ressentie.
Elle est anéantie et furieuse contre la malchance. Il a fallu que son premier coup de foudre soit pour le premier témoin d’un de ses contrats. Et pire de tout, que ce soit aussi une personne très proche de ceux-ci.
Elle se contente donc de lui annoncer qu'elle sera en France dans la nuit. Elle espère qu’ainsi elle trouvera le réconfort auprès de son éventuelle famille ou d’amis. Mais surtout, cela évitera toute confrontation entre elles. Elle sait que cela arrivera immanquablement si elles sont dans le même périmètre quand sa belle aura repris ses esprits. Et elle n'est pas du tout certaine d'avoir envie de se défendre.

Souhila va lui en vouloir mais c'est à elle qu'elle va demander de la ramener, pendant qu'elle se chargera d'éliminer le commanditaire. Elle ne peut pas prendre le risque que la demoiselle se fasse intercepter à l'aéroport. Les innombrables appels que le téléphone des ravisseurs a reçu, vraisemblablement de celui-ci, puisqu'il s'agit toujours du même correspondant, peut faire craindre qu'il envoie une deuxième équipe sans nouvelle de la première.

Le repas se fait dans le silence. La brune s'oblige, pour ne pas sombrer, à penser à sa futur mission destiné à garantir la sécurité de cette inconnue qui ne sera, hélas, jamais sa moitié.
Elles reprennent ensuite la route. Ce sont vraiment quatre heures très dur pour les deux demoiselles qui ont, toutes les deux, perdu l'espoir d'avoir la fin heureuse qu’elle désirait tant.

Une fois arrivée chez elle, Djamila propose à son invité de se rafraichir. Elle l’emmène dans l’une des chambres d’invités. Elle lui sort le nécessaire pour la douche et de quoi se changer. Avant de partir, elle lui dit de l'appeler par l'intercom quand elle aura fini. La demeure étant grande, on s'y perd facilement, elle viendra donc la chercher.

Elle, elle va dans son bureau. Elle commence par chercher à localiser l'unique correspondant du téléphone satellite des kidnappeurs. Contrairement à d’habitude, elle n’y arrive pas.
Elle a alors l’idée de faire un tour sur les chaines d’informations turque. Elle découvre qu’elle a deviné juste. Les corps des ravisseurs ont été retrouvés par les autorités et cela fait la une. Son commanditaire a du fait la même chose quand il n’a plus eu de nouvelle de ses hommes. En reconnaissant la voiture, seule chose que l’on voit sur les images, il a enlevé la batterie de son portable pour empêcher que l’on remonte jusqu’à lui.
Il ne reste à la brune que les coordonnées du géotraceur de la voiture des kidnappeurs pour loger sa cible.
Espérant trouver des indications qui pourraient l'aider, elle écoute les messages laissés sur le portable qu'elle a récupéré.
Il n’y a rien qui permette de savoir où il est. Par contre, l'homme est si en colère qu’il perd le contrôle de lui-même lors de ses derniers appels. Ainsi, il lâche beaucoup d’informations et de sous-entend sur sa situation.
Ne pouvant prendre le risque que ses interprétations soient influencées par ses sentiments, elle contact Souhila pour avoir son avis.

-« Je pense comme toi Djamila, l'homme qui cri, est bien le chef du camp d’où ta française s’est évadée avec ses amis. Et je suis d'accord, nous nous sommes trompées. Il veut la récupérer pour l'offrir au calife espérant ainsi sauver sa tête, en grand danger à cause de ses mauvais résultats militaires et de l'évasion."

-« Tu me rassures, elle ne m’a pas autant embrouillée les idées que ça. »

-" Elle doit être vraiment d'une exceptionnel beauté pour qu'il puisse penser ainsi."

-" Honnêtement, je n'ai jamais vu de plus belle femme de toute ma vie, même au cinéma, mais tu es en droit de penser que je ne suis pas objective. C’est d’ailleurs pour ça que je t’ai demandé ton avis ?"

-« En tout cas, cela veut dire que dès que le calife partira du camp demain soir, elle n'aura plus rien à craindre."

-« Ce n'est absolument pas certain que mon commanditaire soit tué ou que le calife ne veille pas récupérer ma blonde!"

-" Ecoutes, ce sont des hommes qui considère les femmes au mieux comme des objets. En plus, d'après le message que tu m'as fait écouter, ils n'ont vu ta française qu'en photo. Alors, même si ton commanditaire reste en vie, elle sera le cadet de ses soucis puisqu'elle ne lui sera plus d'aucune utilité. C'est uniquement parce que je croyais qu'elle faisait partie de son harem que j’ai émis l’hypothèse, ce matin, qu'il voulait lui-même la châtier. Et pour le calife c’est encore plus improbable qu’il y consacre une seconde de son temps. Pour tout dire, je suis certaine que même s’il y songeait, il y renoncerait pour ne pas paraitre faible aux yeux de ses troupes. »

-« Tu es sûre alors qu’elle ne risque plus rien ? Je préfère éliminer ces deux hommes s’il y le moindre doute. »

-« Comment pourrais-je te promettre cela alors qu'il suffit d'un idiot saoul au volant pour la faucher sur un passage piéton? Mais ce qui est certain c'est que ton projet à toi est risqué pour vous deux. Tu n’as aucune information sur eux. Tu devras mener une enquête qui attirera l’attention sur toi et te mettra donc en danger. En plus, une fois que tu seras identifiée, ils ne mettront pas longtemps pour comprendre que ta dulcinée est le lien entre vous trois. Il est alors certain qu’ils l’utiliseront pour t’atteindre. »

-« D’accord, j’oublie cette idée de frappe préventive. »

Un long silence s’installe alors.
La cadette qui voulait utiliser l’élimination de son commanditaire pour oublier son chagrin, est abattue d’en être empêchée. Elle sait que c’est la meilleure des choses à faire mais cela ne l’empêche pas d’en souffrir. Inconsciemment, elle désirait aussi se venger de celui qui lui avait ôté tout espoir d’être aimé pas sa magnifique blonde mais elle ne le réalisera que plus tard. Sa mère de cœur, elle, attend qu’elle digère tout cela avant de lui poser la question dont elle connait, hélas, déjà la réponse du fait du comportement de sa "fille".

-« Elle ne partage pas tes sentiments ? »

-« Pire, elle est comme moi après la mort de mes parents mais elle, elle a la coupable de son malheur à ses côtés. »

-« Elle t’a attaquée ? »

-« Non, elle est toujours en état de choc. »

-« Tu as bien abandonné l’idée de te venger, pourquoi il n’en serait pas de même pour elle ? »

-« Mes parents ne se sont pas fait tuer sous mes yeux et je ne connaissais pas le coupable. »

Une légère pause.

-« Comment vois-tu la suite? »

-« Tu pourrais la ramener en France ? »

-« Bien sûr! Tu as peur qu'en prenant un vol régulier elle tombe sur d’éventuels hommes de main envoyé par ton ancien commanditaire et tu préfères l'éloigner de toi le plus rapidement possible."

-"C'est ça."

-" J’atterries dans deux heures. »

-« Merci, j’y serais. Je m'occupe du plan de vol et du kérosène."

-" À tout à l'heure."

Djamila, une fois leur conversation terminée, éteint son ordinateur et détruit le téléphone satellite. Elle descend ensuite ranger son armement puis va enlever l'attelage de la voiture. En revenant dans la maison, elle est appelée par son invitée pour la prévenir qu'elle a terminé. Deux minutes après, la brune toque à sa porte.

-" Entrez!"

La brune pénètre, alors, dans la suite. Sa blonde, cachée derrière un renfoncement, se précipite sur elle, un poignard à la main. Par pur réflexe, elle lui saisit son poignet droit et son cou, tout en utilisant l'élan de son agresseur pour la plaquer violemment contre le mur grâce à un mouvement tournant. Au final, elle lui maintient le bras droit tendu, éloigné d'elles et la contrôle à l'aide de la pression sur sa trachée et sur sa poitrine.
Ce n'est qu'à ce moment qu'elle réalise ce qui vient de se passer. Incapable de lui en vouloir, elle en profite pour l’admirer et plonge son regard dans ses superbes yeux. Elle y voit toujours une très grande tristesse.

Annabelle a le souffle coupé par l'impact. Au moment où elle cherche à comprendre ce qui lui est arrivé, son regard est happé par l'abîme de désespoir des deux onyx que sont devenus les yeux de la brune. Elle sort de sa contemplation en voyant la pointe de sa lame posée sur la poitrine de celle-ci, à l’aplomb de son cœur.

-"Si vous pensez que de me tuer vous fera aller mieux, n'hésitez pas, appuyez."

Elle est tellement choquée de ne voir que de la sincérité sur le visage et dans le regard de sa vis à vis, qu'elle en oublie, pour l’heure, son désir de vengeance et laisse tomber son couteau.
La tueuse le rattrape, la lâche et le lui rend. Comme un automate, elle le récupère et se dit qu’elle n’est pas seule à souffrir.

-" Votre avion atterri à l'aéroport d'Ankara dans une heure et demi. Si vous voulez prévenir quelqu'un pour qu'il vienne vous chercher, vous pourrez le faire pendant que je nous cuisine un dîner, vous devez avoir faim. Sinon, je vous réserve un taxi qui vous ramènera chez vous."

Ensuite, elle se dirige vers la sortie. Elle se retourne avant de partir.

-" Mais si vous préférez rester dans la chambre, je viendrais vous chercher quand nous partirons. Par contre j'ai besoin du nom d’une grande ville près de chez vous, pour le plan de vol."

Djamila ne sais même pas ce qu'elle aimerait que la jeune femme fasse. Etre avec elle est à la fois douloureux et merveilleux.

-" j’habite dans l’ouest parisien et j'aimerais effectivement appeler mes parents."

-" Alors suivez-moi."

Elle est ravie et soulagée d'apprendre que sa beauté ne sera pas seule pour surmonter toutes les horreurs qu'elle vient de vivre.
Elles font un détour par son bureau pour qu’elle détermine avec la jeune fille où l’avion doit atterrir pour être le plus proche de chez elle. C’est le Bourget qui convient, à cause de la longueur de ses pistes et de son ouverture nuit et jour.
La blonde ne comprend pas ce qui se passe. Elle se demande pourquoi la tueuse de son amie fait tout ça pour elle mais elle n’arrive pas à le lui demander, ni même à prononcer plus que des monosyllabes. Néanmoins, elle note toutes les informations utiles sur l’aéroport pour pouvoir les donner à ses parents et Djamila lui précise qu’elle devrait arriver vers 1h30.

Elles vont ensuite dans la cuisine. La propriétaire des lieux enfourne une pizza surgelée pour le repas, n’ayant pas envie de cuisiner. Puis elle donne le téléphone à son invitée et lui montre comment appeler la France. Ensuite elle part en la prévenant qu’elle sera dans son bureau pour s’occuper des autorisations et du ravitaillement pour son vol. La brune ne peut s’empêcher de s’arrêter sur le pas de la porte pour admirer la beauté de la jeune fille et doit se retenir de la prendre dans ses bras pour la consoler quand celle-ci se met à pleurer en entendant la voix de sa mère. Elle fuit en sentant une larme glisser le long de sa joue. Tout en s’essuyant rageusement, elle se fustige vertement d’être devenue une midinette si sensible.
Le repas est tout aussi silencieux que celui du midi mais la blonde semble tout de même moins abattue au contraire de la brune.
Une heure après, elles sont à l’aéroport accueillant Souhilla. Celle-ci en voyant le visage de Djamila, se précipite affolée vers elle et la prend dans ses bras.

-« (En arabe) Je reviens demain et je passe la semaine avec toi. »

-« (En arabe) Merci. (En français) Souhila, je te présente. »

Elle s’arrête en s’apercevant qu’elle ne connait même le nom de celle qui a volé son cœur. Cette dernière s’avance et tend la main vers la femme.

-« Annabelle. Merci de m’emmener en France. »

-« Enchantée, je suis désolée de vous rencontrer dans ces circonstances. Djamila, peux-tu accompagner et installer mademoiselle, j’ai besoin de me dégourdir les jambes après plus de douze heures de vol ? »

-« Evidemment. »


Dans le jet 1 heure après le décollage

Annabelle est perdue dans ses pensées quand Souhila sort du poste de pilotage et vient s’installer en face d’elle. Elle ne dit rien et attend que la jeune femme la remarque et le regarde. Pendant les quelques secondes de battement, elle mesure combien Djamila avait raison quand elle lui disait qu’elle n’avait jamais vu de femme plus belle et comprend parfaitement son coup de foudre. Une fois le contact visuel établit, elle lui sourit et aborde la raison de sa présence.

-« Vous devez être perdu après tout ce que vous avez vécu. »

-« Oui »

La femme lui explique alors les tenants et aboutissant de cette dramatique journée, évidemment sans évoquer les sentiments de sa fille de cœur. Elle est suffisamment explicite pour que la blonde comprenne, sans mauvaise interprétation possible, que si Djamila n’était pas intervenue, ses amis seraient de toute façon mort mais lentement et en souffrant beaucoup.
La française réagit violement.

-« Vous voulez pas en plus que je la remercie ? Et qui vous dit que je n’aurais pas pu tuer ces gros bras avant ? J’en ai éliminé trois pour nous permettre de nous évadé. »

Après avoir accusé le coup l’irakienne se lève et dégage un carré d’à peu près 2 mètre de côté derrière sa passagère.

-« Venez me montrer comment vous auriez fait. Je pourrais ainsi vous dire si vous avez raison de penser cela. »

La douleur et la haine pousse la demoiselle à accepter le défi. Après avoir été envoyé au tapis deux fois, folle de rage, elle se fabrique son couteau en un tour de main et se jette sur son adversaire. Celle-ci se contente de l’esquiver tout en capturant son poignet puis d’accompagner sa chute. Une fois à terre, elle l’immobilise au sol avec son genou et lui fait lâcher son arme en lui tordant son bras qu’elle maintient dans son dos.

-« Et j’ai plus de soixante ans. Croyez-vous que vous auriez eu plus de chance contre vos deux ravisseurs ? »

Elle l’aide à se relever et lui rend sa lame.

-« C’est une arme très ingénieuse. Je n’en ai jamais vu de semblable. »

-« C’est moi qui l’ai inventé. »

-« Bel ouvrage ! Je vous laisse réfléchir à tout ce que je vous ai dit. »

Elle retourne, alors, dans le cockpit.

Elle revient juste avant les manœuvres d’atterrissages.

-« Avez-vous des questions ? »

-«Oui, qui a payé pour me faire libérer et ramener en France ? »

-« Personne. »

-« Alors pourquoi le faites-vous ? »

-« A cause de vos beaux yeux. »



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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 15:45








Chapitre 7

A l'aéroport, Annabelle, en voyant ses parents, craque. Après un câlin collectif, elle se met à parler. Elle raconte tout depuis la découverte de son homosexualité au moment des manifestations contre le mariage pour tous, jusqu'à sa conversation avec Souhila dans l'avion. Elle n'omet que son coup de foudre mais comme elle l'a occulté dès la vue du cadavre de Mounia étendue sur la chaussée, ce n'est pas délibéré. Elle s'endort ensuite, dès que son père a démarré.

Les jours suivant, alors que ses parents l'entourent, lui montrent, comme ils peuvent, leur soutient et leur amour, tout en l'encourageant à continuer à se confie, elle se mure dans le silence, choquée par ses trois meurtres et par la perte de son amie. Elle utilise et cultive son désir de vengeance pour continuer à vivre.

C'est lui qui la pousse à intégrer la formation pour devenir membre des forces spéciales. Elle veut avoir les compétences pour faire payer la brune pour la mort de celle qu'elle aimait. Sa mère conditionne cela à la suivie d'une thérapie. Elle l'accepte.
C'est sa haine qui lui permet de terminer major de sa promotion.
Après ses treize mois de classe, elle réintègre sa chambre chez ses parents, en attendant d'avoir son affectation. En voulant récupérer ses écouteurs tombés sous son lit, elle retrouve son sac à dos. Après un instant d'inquiétude, elle découvre que rien ne se passe. Elle recherche, alors, sur son portable, la seule photo qu'elle ait de Mounia. En la regardant, elle n'est pas envahie par la tristesse ou la douleur. Choquée, elle en parle avec son psy. Celui-ci la rassure et lui explique qu'elle a enfin fait son deuil. Maintenant, sans pour autant avoir oublié son amie, elle n'est plus affectée par sa disparition et peut passer à autre chose.

Par contre, refoulant toujours les sentiments qu'elle éprouve pour Djamila, elle continue à se leurrer et à vouloir se venger d'elle. C'est la motivation principale qui lui fait intègrer, dès la semaine suivante, l'unité d'élite et partir en mission. Elle pense ainsi acquérir l'expérience nécessaire à son projet.

Pendant les deux ans de son contrat, elle enchaine les opérations et plonge dans l'horreur de la guerre. Pour y survivre, elle est toujours à cent pour cent sur le terrain, ce qui fait d'elle l'une des meilleures.
Par contre, à chaque permission, elle redevient la fille de ses parents. Ceux-ci, connaissant parfaitement ses activités et les risques sur sa santé mentale que cela peut engendrer, sont beaucoup plus intrusif. Ils l'entourent, et surtout la pousse à ce confier, sans lui laisser la possibilité de s'esquiver comme lors de son retour de Turquie. Est-ce cela ou sa force de caractère, en tout cas, au final, elle est plutôt bien préserver.

Au milieu du mois de mai de l'année 2017, après une mission très dur mais tout de même menée à bien, toute la troupe bivouac en attendant l'hélicoptère qui doit les ramener le lendemain matin. L'un des hommes demande, à la cantonade, pourquoi les autres se sont engagés. C'est en écoutant les réponses des autres qu'elle se met, pour la première fois, à réfléchir au bien fonder de son desir de vengeance. À la fin de la soirée, elle se rend compte qu'elle est parfaitement ridicule.
D'abord de vouloir tuer Djamila pour le meurtre de Mounia, alors qu'elle n'a exécuté qu'un contrat. La personne réellement responsable est son commanditaire. Elle ne sait pas pourquoi mais elle est soulagée et même heureuse d'avoir compris cela. Évidemment, elle ne cherche pas plus loin.
Ensuite que ce soit pour cette vendetta ridicule qu'elle effectue toutes ces missions.

Une fois en permission chez ses parents, l'esprit libéré de toute tristesse ou ressentiment, elle commence à penser à sa vie. Après une journée à y réfléchir, elle est obligée d'admettre qu'appartenir aux forces spéciales n'est pas ce qu'elle veut faire. Mais elle n'arrive cependant pas à les quitter définitivement, elle aurait l'impression de déserter. C'est pourquoi elle ne renouvelle pas son engagement mais demande à intégrer les réservistes. Ses grandes compétences lui permettent d'être acceptée.
Ensuite, elle se réinscrit en terminal, dans son lycée, pour enfin passer son bac. Elle ne sait pas encore quel métier la tente mais sans ce diplôme elle ne pourra rien faire.

Pour clôturer cette période de presque quatre ans de grand bouleversement, elle veut retrouver ce qu'elle aimait dans sa vie d'avant, elle décide donc partir en vacances à Biarritz pour un stage de danse classique d'un mois.

Les premiers jours sont difficiles. Cela fait trois ans et demi qu'elle a privilégié la force sur la souplesse. De ce fait, si elle est à peine essoufflée après les huit heures de cours, elle ne retrouve pas l'aisance et la grâce dont elle était coutumière et en est frustrée.
Heureusement des exercices intensifs d'assouplissements règlent ce problème en quelques jours. Une fois que son corps fait enfin ce qu’elle veut, elle remarque une de ses camarades qui semble n'avoir d'yeux que pour elle. Après tout ce qu'elle a vécu, elle refuse d'être à nouveau passive et attentiste. Le soir même, elle invite la très jolie demoiselle originaire du Maghreb, et accepte sa proposition de petit déjeuner ensemble. Cette relation simple ravie la blonde. Elle lui permet de découvrir et de goûter pour la première fois à l'amour au féminin.
Sur un petit nuage, elle profite pleinement de chaque instant. Mais alors qu'elle atteint le septième ciel, son esprit revient lui rappelé qu'elle est déjà amoureuse, par le meilleur des lapsus. Les deux jeunes femmes sont aussi choquée l'une que l'autre. Samia d’avoir été appelé Djamila et Annabelle d'évoquer la tueuse à cet instant-là.

Tu m’as dit que j’étais ta première petite amie ! »

-« Mais c’est vrai, Samia ! »

-« Alors, c’est qui cette Djamila ? »

-« Djamila est ce qui ressemble le plus à une ennemie, elle a cassé la figure à une très bonne amie il y a deux ans. »

-« Et tu cris son nom en jouissant ! Tu l’aimes et tu es avec moi parce que je lui ressemble ? »

-« Quoi ! Mais absolument pas ! Je ne sais pas pourquoi j’ai fait cela. »

Elle l’enlace.

-« Mais je te jure que je ne suis avec toi que pour tes beaux yeux. »

Elle les embrasse.

-« Pour ta bouche. »

Elle s’en empare et lui donne un baisé passionné. Elle continue ainsi jusqu’à son bas ventre. Elle lui fait alors l’amour.
Le lendemain, elle a de nouveau refoulé ses sentiments et ne repense à cet incident que parce qu’elle ne veut pas qu’il se répète. Pour ça, elle prend l’habitude d’appeler son amie par des petits noms.
La suite de ses vacances se passent très agréablement jusqu’au milieu de la dernière semaine.
A partir du mercredi, son inconscient revient à la charge. Toutes les nuits, elle revit le coup de foudre qu’elle eut lorsqu’elle aperçut, pour la première fois, le visage de la tueuse. Cela la chamboule mais elle refuse de gâcher les derniers moments avec Samia à y réfléchir. Elle repousse cela à son voyage de retour.

Le dimanche, dans l’avion qui la ramène à Paris, elle s’y attèle. Mais à nouveau elle esquive la égalité et se contente d'admettre que la jeune femme est superbe et qu’il est certain qu’en d’autre circonstance elle aurait pu craquer pour elle.
Heureuse d’avoir clarifié les choses, elle pense pouvoir commencer sa nouvelle vie sereinement.
Hélas, une fois qu’elle accepte son attirance, elle a plutôt l’impression d’avoir ouvert la boite de Pandore. Ses pensées se tournent très, très régulièrement vers Djamila. Elle se surprend même, plusieurs fois, à imaginer des scénarii érotiques avec elle.
C’est à la fois insupportable et frustrant pour Annabelle. Elle a l’impression de se retrouver trois ans en arrière, quand elle était amoureuse de Mounia.
Elle essaie de s’occuper en courant, nageant ou en faisant du vélo pendant des heures. Mais ces activités la fatigue à peine et son plutôt propice à de nouveau vagabondage de son esprit.
C’est alors qu’elle se souvient de l’insinuation de Souhila sur des sentiments qu’aurait la brune à son égard.
Devant partir les quinze derniers jours d’aout avec ses parents, elle a donc encore une semaine de liberté. Alors même si elle n’est pas certaine de retrouver la maison, ni qu’elle y soit, elle décide d’utiliser ce temps pour aller voir la jeune femme en Turquie. Ainsi, elle saura si ce n’est qu’un fantasme ou de réel sentiment et s’ils sont partagés ou si c’est encore un amour impossible.

Elle l’annonce à ses parents le soir même. Ils sont un peu inquiets, pas pour sa sureté mais pour son moral mais ils lui disent qu’ils la comprennent et qu’ils seront toujours là, quel que soit le résultat de son voyage. Elle est vraiment touchée par leurs paroles. Le soir même, elle organise tout son séjour.



Souhila ne rapporte pas le comportement de la jeune française à Djamila. Il est inutile de l'accabler davantage. Quand elle rentre, elles font un tour de monde des roseraies. La semaine qu’elles devaient passer ensemble se transforme, donc, en six mois. Ainsi, elles se retrouvent. L'aînée pousse sa cadette à se confier, la distrait et l'amène à multiplier les relations pour l'aguerrir à ce niveau. Bien sûr aucune demoiselle ne lui fait oublier Annabelle mais elle apprend à connaitre les gens et à s'en protéger.
Quand son mentor retourne à Bali, la brune passe six mois chez un grand spécialiste des roses pour parfaire ses connaissances. Plutôt solitaire et devant s’absenter régulièrement pour exécuter ses contrats, elle a quelques difficultés de cohabitation avec ses collègues de travail. Ne voulant pas arriver au point où elle serait tentée de leur expliquer son point de vue à sa manière, elle ne prolonge pas plus longtemps son stage. De retour chez elle, elle met immédiatement en pratique tout ce qu’elle a appris pour créer une rose jaune et odorante, en hommage à la blonde. Elle multiplie aussi les contrats pour s’occuper et pouvoir s’équiper en matériel horticole de pointe.
Par contre, dorénavant elle privilégie les tirs longues distances.


Pour voyager Annabelle opte pour le jeans, baskets, t-shirt pour être à l'aise. N'envisageant pas de se présenter ainsi devant l'irakienne, elle décide de passer à son hôtel. Elle est un peu honteuse de mettre la robe qu'elle avait choisir avec Samia, mais c'est la seule qui ne fait pas gamine.
Une fois à peu près satisfaite de l'image que le miroir lui renvoie, elle sort récupérer son véhicule de location.
De son séjour chez la brune elle n'a conservé en mémoire que le luxe de la demeure, d'avoir emprunté la sortie avant celle qui l'amena à l'hôtel, où elle avait dormi avec Abdel et Mounia, pour ensuite arriver un peu moins d'une demi-heure après et enfin d'avoir du rouler une heure pour arriver à l'aéroport.
Avec tous ses éléments, elle a pu établir une zone de recherche.
Aujourd'hui, elle va la sillonner. Si elle ne trouve pas la maison, demain elle repartira de l’autoroute et essayera de refaire le parcours qu'elle a suivi après qu'elle est été sauvée de ses ravisseurs.

Une fois sur place, la tour Atakule agit comme la clef ouvrant le cadenas de sa mémoire. Dès qu’elle l’a vue, elle se souvient du chemin qu’elle a emprunté deux ans et demi plus tôt pour se rendre chez Djamila. Après trente minutes, à cause de quelques ratés, elle se gare à dix mètres de sa demeure. Si près du but, elle commence un peu à paniquer. Mais, elle se dit aussitôt qu’elle n’a pas fait tout ce chemin pour renoncer. Au moment où elle va sortir de la voiture, un petit garçon et sa maman sonne à l’immense portail de la brune. Celle-ci ouvre le portillon au bout de presque cinq minutes. La femme discute avec elle quelques secondes puis l’enfant lui tend un dessin, elle le prend et l’embrasse sur le front. Ils la laissent ensuite.
La blonde sort alors et se hâte de combler la distance qui la sépare de celle qui obnubile ses pensées. Elle arrive juste avant que la porte ne soit complètement fermée.

-« Djamila ! »

C’est un véritable cri du cœur qui étonne la jeune française, mais le battant se rouvre immédiatement et la propriétaire sort.
Elles se font alors face et comme la première fois, chacune est sidérée de se retrouver devant tant de beauté.
N’osant bouger ou parler, de peur rompre le charme, elles s’admirent.
A ce moment-là, chacune sait qu’elle est en présence de l’amour de sa vie.

-(En turc) « Laissez mon fils ! Au secours ! Appelez la police ils enlèvent mon garçon ! »

C’est une véritable douche froide pour les deux demoiselles.
Annabelle se retourne pour voir ce qui se passe. La femme qui a sonné chez la brune sanglote, perdue au milieu du trottoir. La voiture juste, devant la sienne, démarre en trombe. À l’intérieur il y a deux hommes et le petit garçon. Celui-ci, en pleure, est monté sur la plage arrière pour voir sa mère. La blonde est certaine de l'avoir entendu hurler « maman ».
Un coup d'œil circulaire lui permet de voir que la rue est en sens unique, à cent cinquante mètres le feu tricolore vient de passer au rouge et un véhicule y est déjà stoppé, bloquant les ravisseurs.
La française, instinctivement, se lance à leur poursuite. Sa robe et ses nu-pieds ne sont pas adaptés pour cela mais elle en a cure. Elle détache son collier et le transforme en poignard. Elle n'allait pas voyager désarmer.
Une fois cela fait, elle accélère. Elle est focalisée sur sa cible et son souffle.
Cent mètres, l'enfant appel sa mère et tape sur la vitre.
Cinquante mètres, le ravisseur côté passager se retourne pour le faire taire et l’aperçoit.
Trente mètres, la voiture déboite et monte sur le trottoir.
Quinze mètres, elle vise alors puis lance son couteau en direction du pneu arrière droit. La lame en céramique se brise sur le bitume. Dépitée, elle s'arrête et regarde le dernier vestige du sauvetage de Mounia pendant que l’auto tourne à droite.

Deux secondes plus tard, elle entend un véhicule s'arrêter à sa hauteur.

-« Montez ! »

Elle se redresse et découvre Djamila au volant de son tout terrain, elle grimpe alors tout de suite à son bord. Elle a à peine fermée la portière, que la conductrice démarre et part à la poursuite des kidnappeurs. Elle boucle alors rapidement sa ceinture.

-« Et vous auriez fait quoi, si vous aviez réussi à les arrêter en crevant leur pneu ? Il est certain qu’ils sont armés. »

-« Je les aurais alors désarmés. »

Le silence règne dans l’habitacle pendant que la brune négocie le virage à droite grâce à une grande glissade. Ensuite la blonde se sent obligée d’expliquer sa confiance en soi.

-« J’ai été membre des forces spéciales de l’armée française. »

-« Ils vous ont appris une technique pour éviter les balles ? »

Elle ne répond pas mais pense immédiatement que sa voisine s’est inquiétée pour elle et elle adore cette idée. Elle en sourirait presque.

-« Vous êtes là pour m’arrêter ? »

-« Non »

La voiture monte sur un trottoir pour éviter une camionnette stoppée à un feu rouge.

-« Me tuer ? »

-« Encore moins. »

Elles sont bloquées par un bus. Après une marche arrière et un peu d’auto-tamponneuse, elle reprend sa chasse.

-(Avec un sourire) « Pour me remercier ? »

-(Avec le même sourire) « Pas seulement. »

Elles se regardent dans les yeux une seconde puis se reconcentre sur l’action.

-« Vous savez pourquoi ces hommes ont enlevé cet enfant ? »

-« C’est le fils d’un des industriels les plus riches de Turquie. »

-« Et il n’a pas de gardes du corps ! »

-« De ce que j’ai pu observer, ce sont ces deux types qui protégeaient sa femme et son fils. »

Nouvelles embardée

-« Vous avez un plan une fois que vous les aurez rattrapés ? »

-« Nous ne pouvons pas tuer les ravisseurs. »

-« Effectivement, cela rajouterait un traumatisme à l’enfant. »

-« Cela risquerait surtout de provoquer un accident dont il ne sortirait pas indemne. »

En grillant un nouveau feu rouge, elle réussit à être trois voitures derrière les kidnappeurs.

-« Dans cent mètres cette rue fait le tour d’un square pour se terminer sur un feux tricolore particulièrement long. »

-« Vous avez pris des armes de poing ? »

-« Dans la boite à gant. »

Annabelle prend les deux Glocks modèle compétition, vérifie les chargeurs.

-« Je ne vous demande pas si vous savez vous en servir. »

-« Comment savez-vous que c’est l’arme de poing que nous utilisons dans mon unité ? »

-« Cela fait partie des arguments de vente toujours ressassé par les marchands d’armes. »

Elle gare se voiture directement dans l’entrée du parc. Ne pouvant courir un revolver à la main sans risquer d’être abattu par un policier, la française le cache dans sa pochette et l’irakienne dans une des poches de son sarouel. Ensuite elles piquent un sprint. La plus jeune est cinq mètres devant sans avoir à forcer. Cela lui permet d’exécuter une glissade sur le capot de la voiture des deux hommes et de braquer le conducteur en même temps que Djamila met en joue le passager. Une fois que le moteur est coupé et qu’ils se sont délestés de leurs armes, elles les assomment d’un coup de crosse. La brune récupère alors le garçon et le prend dans ses bras pour le rassurer.

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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 15:46




Chapitre 8

Alors que Djamila tente de rassurer le garçon, les deux femmes entendent que deux portières s'ouvrent puis se ferment. Pensant qu’il s’agit, simplement, de conducteurs s’agaçant de l’embouteillage qu’elles ont provoqué en immobilisant la voiture des ravisseurs, Annabelle prévient sa partenaire qu’elle s’en occupe. Elle se tourne donc vers eux pour leur expliquer la situation. C’est là qu’elle remarque, dissimulé derrière la cuisse de celui qui est de son côté, un pistolet mitrailleur.

-« Djamila, plongez dans la voiture ! »

En armant son Glock, elle vérifie qu’il ne s’agisse pas de policier. Elle leur cri alors.

-(En turc) « Ceci est une opération de police ! »

L’homme ne la laisse pas terminé, il pointe immédiatement son arme sur elle. Elle est obligée de l’abattre d’une balle dans la tête pour éviter qu’il fasse un carnage. En cherchant le deuxième individu, elle en voit un troisième surgir de la fenêtre de toit du 4×4, armé d’une kalachnikov. Trop petite pour avoir un bon angle de tir, elle plonge pour s’abriter en prévenant la brune du danger.

Après qu’il est vidé son chargeur, elle se redresse promptement et ouvre la porte côté conducteur pour savoir comment va l’irakienne et le garçon. Ils sont indemnes mais l’enfant pleure de nouveau. Par contre, les deux kidnappeurs sont morts, criblés de balles. Elle libère la place derrière le volant en faisant tomber le cadavre du conducteur, sur le bitume. Elle s’y installe et démarre en trombe. Sa manœuvre brutale mais efficace est accompagnée par des klaxons et une nouvelle rafale d’arme automatique qui ne les effleure même pas. Elle voit dans son rétroviseur le véhicule des agresseurs se dégager et détruire les poteaux anti-stationnements pour se lancer à leur poursuite.
Elle avise alors une voiture de police venant à sa rencontre. Elle s’arrête à son niveau.

-(En turc) » Monsieur l’agent, je viens de récupérer un garçon visiblement victime d’un enlèvement. »

Elle ne peut finir. Les policiers viennent d’être abattus par leur poursuivant. Elle redémarre en trombe.

-(En français) « Djamila, comment allez-vous ? Pas trop secoué ? »

-« Non ça va ! »

Dérapage sur la droite et rétablissement plutôt musclé contre une voiture stationnée. Le style de conduite de la blonde est aux antipodes de celui de la brune mais il est tout aussi efficace. Sa passagère installe, comme elle peut, le garçon sur un siège et lui boucle sa ceinture de sécurité, ensuite elle en fait de même pour elle.

-« C’est le tout terrain devant lequel vous avez déboulé au début de la poursuite."

L'irakienne se retourne et regarde par la lunette arrière.

-" Oui, c'est ça. Je n'ai vu que trois types à l'intérieur."

-" Moi aussi."

Elle grille un feu rouge en passant entre deux voitures dont elle enfonce allègrement les côtes.

-« J'ai peur que si nous demandions de l'aide à la police cela se finisse en massacre avec nous au milieu."

-« Oui, moi aussi, s'ils n'ont pas hésité à tirer sur la patrouille c'est qu'ils sont déterminés à récupérer le gamin."

Elles arrivent dans une rue quasi déserte. Après avoir allumé le GPS, elle voit que la route est à sens unique sur tout le long et en forme de T. C'est pied au plancher qu'elle la remonte, laissant le 4*4, vingt mètres derrière elle.

-" Je vais régler le problème maintenant. Je déteste jouer au chat et à la souris quand c'est moi la souris. Attention Djamila, cela va être brutal."

Au bout de la route, grâce au frein à main, elle fait un virage à angle droit puis pile après un tête à queue.
La voiture n'est pas encore arrêtée qu'elle a déjà dégainé son arme.

-:" Couchez-vous!"

Elle sort et utilise la portière pour être parfaitement stable. Le premier qu'elle tue est le conducteur au moment où il négocie le tournant ensuite elle s'occupe des deux autres. Elle a choisi cette chronologie pour que le véhicule soit stoppé par ceux stationnés le long du trottoir. Ainsi les dégâts sont limités.
Après avoir vérifié rapidement son travail, elle reprend le volant.

-"Vous allez bien à l’arrière ? »

-« Oui, vous ne faites vraiment pas dans la dentelle. »

-« Normalement si, mais avec vous deux, je ne voulais prendre aucun risque. »

Elles se regardent dans les yeux par l’intermédiaire du rétroviseur pendant deux secondes.

-« Votre voiture est loin d’ici. »

-« Non, vous avez fait une boucle. »

-« Il est temps de ramener le garçon à ces parents. Au vu de votre profession, il est préférable que j'y aille seule. "

-" Merci mais il est quasiment certain que sa mère m'a vu sortir en voiture de chez moi et vous prendre à mon bord avant de démarrer en trombe. Il me semble impossible qu'elle ne l'ait pas dit à la police."

-" Vous avez raison. Nous devons donc y aller toutes les deux pour ne pas encore plus attirer l'attention sur vous. Mais comment allez-vous récupérer votre voiture?"

-" Je devrais aller la chercher à la fourrière demain."

-" Si vous êtes d'accord je vous y emmènerais, j'ai une voiture de location. Par contre, pour l'heure, pourriez-vous me guider jusqu'à chez vous?"

-" Bien sûr et merci de votre proposition, prenez à gauche à la prochaine intersection. D'ailleurs comment m'avez-vous retrouvée?"

-" Avec les temps estimés des trajets dans Ankara et le luxe de votre demeure, j'ai déterminé votre quartier. Et tout à l'heure, en le sillonnant, j'ai reconnu la tour d'Atakule. Cela m'a permis de retrouver le chemin que vous aviez emprunté lorsque vous m'avez libérez de mes ravisseurs.

L'irakienne est touchée par les efforts qu'a fournis la blonde pour la retrouver. Surtout en sachant que c'est pour la remercier mais " pas seulement". Elle s'emballe quelques secondes en imaginant que derrière ces deux mots se cachent une déclaration d'amour. Mais très vite, elle se fustige d'être si midinette. Elle se rappelle, dans des termes peu aimables, qu'elle est une tueuse à gage, Annabelle une magnifique force spéciale et qu'il est impossible, en étant de part et d'autre de la loi et de la morale, qu'il se passe plus que de l’amitié entre elle.

La française, elle, s'aperçoit avec horreur qu'elle était si pressée de retrouver la brune, qu'elle est venue les mains vides. Elle se demande un instant si elle ne va pas s'arrêter chez un fleuriste pour au moins lui prendre des roses rouges. Mais un coup d'œil à droit lui rappelle l'état de son co-pilote et l'incongruité de tranquillement faire ses courses dans ces circonstances.

-" Prenez la deuxième à droite."

-" Pouvez-vous me dire quelle profession vous avez dit exercer aux parents du petit, pour que je ne commette pas d’impaire?"

-« Nous ne nous connaissons que de vu. Nous n’avons jamais parlé de plus que du beau temps et des attentats, les rares fois où nous nous croisons. »

-« Mais comment savez-vous que son père est un riche industriel ? Il est connu ? Et pourquoi l’enfant vous a donné un dessin ? »

-« Tournez à gauche et nous sommes arrivée. J’ai fait des recherches quand ils sont arrivés pour savoir à qui j’avais affaire. Il n’est pas connu mais il est très riche. Pour le dessin, c’est parce que Djamal à tendance à envoyer son ballon dans mon jardin, il voulait s’excuser. »

-« D’accord, quelle histoire allons raconter-nous pour justifier votre aide pour le sauvetage de Djamal ? Moi c’est simple et vérifiable, je suis une ex caporale des forces spéciales. »

-« Nous dirons simplement la vérité. A savoir qu’en vous voyant courir après les ravisseurs du petit, je me suis contentée de vous seconder en vous conduisant jusqu’à eux. Nous les avons assommés par surprise à la faveur d’un feu rouge. Ensuite vous nous avez sauvés la vie en vous débarrassant des quatre hommes. Nous sommes revenus ici pour ramener au plus vite Djamal. Pour ma conduite, j’expliquerais que dans ma jeunesse j’ai fait des courses de voiture. »

-« Cela me gêne que vous minimisiez votre action mais c’est préférable pour votre tranquillité. Et pour votre profession et notre rencontre ? »

-« Pour justifier de mes nombreux voyages, l’état Turc pense que je travaille dans l’import/export. Pour notre rencontre, je ne sais pas, je n’ai pas beaucoup d’imagination pour ça. »

La jeune adulte saute sur l’occasion pour que la brune soit aussi présentée comme une héroïne.

-« Nous allons encore dire la vérité alors. Nous nous sommes rencontrées il y a trois ans, dans une boite nuit, lors de mon précèdent voyage ici. Vous avez empêché deux hommes d'abuser de moi alors qu'ils avaient mis du GHB dans mon verre."

Touchée et amusée par la volonté de la blonde de la montrer héroïque, la jeune femme se contente de bougonner un d'accord, là où elle devrait, pour rester la plus discrète possible, refuser avec véhémence cette histoire. Le sentant, la cadette reprend la parole et change de sujet pour qu'aucun malaise ne s'installe.

-"De toute façon, nous n’utiliserons cette histoire que si on nous le demande. Cela ne vous dérange pas que je monopolise la conversation avec la police pour qu'elle n'ait pas envie d'approfondir votre curriculum?"

-" Bien sûr que non! Mais il y a trois ans vous ne compreniez pas anglais, comment comptez-vous faire alors que les officiers présent ne parlerons que turc?"

-(En rougissant) " J'ai effectivement toujours eu de grand soucis avec l'apprentissage des langues. Mais bizarrement, lors de mes classes pour intégrer les forces spéciales, j'ai facilement appris celle parlé dans le moyen orient."

Annabelle gare la voiture derrière son véhicule de location. Avant qu'elles ne sortent, Djamila se souvient d'un dernier conseil.

-" Si le père de Djamal vous offre une somme, même astronomique, acceptez sinon vous le vexeriez. Vous pourrez toujours la donner à une œuvre caritative après."

-" Merci du conseil, Il est vrai que j'aurai naturellement refusé. Cela aurait été idiot maintenant que je reprends mes études."

Cette information interpelle la brune. Quel âge à son coup de cœur et quel a été son parcours ? Elle garde ses questions pour elle, il est temps de ramener l'enfant.

Elles sont accueillies par l'équivalent du préfet, du chef de la police d' Ankara et des quatre meilleurs inspecteurs. Si la présentation de Djamila est des plus sommaires, Annabelle, elle, passe alors en mode spectacle. Elle met de côté sa timidité naturelle et monopolise l'attention. Pour cela, elle n’hésite pas à appeler le secrétariat de son ancien commandant pour qu’il confirme qu’elle est bien une ancienne des forces spéciale. En tant que réserviste, elle a ses coordonnées pour prévenir de ses sorties de territoire.
Grace à ses efforts, dès la première demi-heure, le rôle de la brune est réduit à celui de chauffeur et sa déposition à une phrase:-" J'ai conduit mademoiselle Annabelle Berloz jusqu'au parc."
Cela arrange bien cette dernière. Elle peut ainsi partir, une fois celle-ci signé, pour préparer le diner du soir.
Pendant qu'elle va acheter de quoi faire un repas froid, la française continue son show. Elle se sent parfaitement grotesque mais son auditoire semble subjugué par ses digressions.
Elle tient une heure puis prétexte la fatigue pour mettre fin à cette mascarade. Les six hommes partent en s'excusant d'avoir ainsi abusé d'elle.
Alors qu'elle allait enfin rejoindre l'irakienne, le père de Djamal lui demande de l’accompagner dans son bureau. En entrant, il récupère un fax puis la fait s’assoir en face de lui.

-(En turc) « Mademoiselle Berlioz, je ne pourrais jamais vous remercier assez pour le sauvetage de Djamal. Toutefois, dans ces temps incertains, j’ai pensé qu’un petit pécule pourrait vous aider à entamer une nouvelle carrière après celle dans les forces spéciale. Pour éviter que vous ayez des problèmes avec les autorités de votre pays, j’ai pensé le faire sous la forme d’un salaire dont voici le contrat. »

La blonde le prend et le lit. Il y est écrit qu’elle a été engagée pour assurer la protection de Djamal pour un salaire de 5 millions d’euros. Elle est si surprise qu’elle redresse vivement la tête. L’homme semble ravi de sa réaction. Se souvenant du conseil de la brune, elle accepte et signe le papier, après l’avoir chaleureusement remerciés.

En attendant que sa belle vienne lui ouvrir, elle est honteuse de l’avoir si bien éclipsé qu’elle n’est pas été, elle aussi, remercié. Alors qu’elle cherche sur le net, à l’aide de son mobile, comment lui reverser la moitié de la somme, la porte s’ouvre.

Elle lève, alors, les yeux et découvre le plus merveilleux des tableaux, Djamila dans une robe crème épousant son magnifique corps comme une seconde peau.

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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 15:47








Chapitre 9

Djamila, en arrivant devant chez elle, s’aperçoit qu’elle n’a ni ses clefs, ni la télécommande de son portail. Sa poursuite des ravisseurs les lui a fait oublier. Heureusement qu’elle a opté pour une fermeture automatique de ses entrées sinon tout serait resté ouvert pendant son absence. Elle escalade donc le mur d’enceinte de sa propriété.
En entrant dans sa maison, grâce au double de sa clef qu’elle a caché sous une des jardinières, elle désactive son système de sécurité puis prend son téléphone. Elle appelle le traiteur qu’elle utilise lorsqu’elle invite Souhila. Elle commande du caviar, des langoustes, du saumon fumé, des coquilles Saint-Jacques et différentes salades pour deux, ainsi qu’un immense plateau de pâtisseries orientales et du champagne.
Etant une fidèle cliente, elle obtient que tout soit livré en moins d’une d’heure.

Elle profite de ce délai pour aller se préparer.
Elle commence par une bonne douche. Elle a vraiment besoin de faire le point après cet après-midi mouvementée. Hélas, son cerveau semble en avoir décidé autrement. Des images de la blonde viennent inlassablement polluer sa réflexion.
Agacée d'être si faible, trois ans après avoir tant souffert de leur première rencontre, elle diminue d’une vingtaine de degrés la température de l’eau pour retrouver les idées claires puis sort et se sèche.

Devant son miroir, en s'apprêtant avec un soin et minutie inhabituel, elle réfléchit à ce qu'elle veut.

-"Le plus sûr pour moi, ce serait de la recevoir comme une invité lambda. Ainsi, je ne m'implique pas et demain je reprends ma vie.
Oui, mais toute seule.
Alors, il y a l'option d'essayer de la séduire.
Et depuis quand je sais faire ça moi?
Je pourrais essayer de faire comme Souhila m'a appris.
C'était pour des hommes!
Et il y a une différence?
Comment je le saurais?
En plus j’ai pas envie d’être ridicule.
Il ne reste plus que la solution de lui avouer mes sentiments.
Mais bien sûr!
C'est la deuxième fois qu'on se voit et je lui dis, entre la poire et le fromage, que je suis tombée amoureuse dès que j'ai posé les yeux sur son magnifique visage.
Elle ne va pas du tout me prendre pour une érotomane!
C'est toujours mieux que de passer à côté du bonheur d'être avec elle parce que je n'ai pas osé lui parler.
C'est certain.
En plus, je ne risque pas d'aggraver nos relations par rapport à il y a trois ans.
Oui, mais là, si elle essaie de me tuer, je n'ai aucune chance d'en réchapper.
Et alors?"

En découvrant la perfection de sa coiffure et de son maquillage, elle est d'abord étonnée puis sourie de cet acte manqué manifeste. Son inconscient a été plus rapide qu'elle, à trouver ce qu'elle veut. Le menu extraordinaire qu’elle a décidé de servir, le lui confirme.

Son monologue est interrompu par la sonnette de l’entrée. Elle panique complètement. Elle est nue et rien n’est prêt. Elle enfile son peignoir et court à l’interphone. Par chance, il s’agit du commis du traiteur.
Elle ouvre le portail et l’attend sur le pas de la porte. La camionnette remonte jusqu’à elle. A son bord elle reconnait le livreur, Anton, mais à côté de lui se trouve Clara Schumann, la femme du cuisinier et c’est parfaitement inhabituel.

-« Bonsoir madame Schumann, bonsoir Anton. Merci d’avoir fait si vite. Il y a un problème pour que vous soyez venus à deux ? »

Le jeune homme est visiblement ennuyé. Il lui rend son bonjour du bout des lèvres. La femme du traiteur, petite et replète mais terriblement dynamique, vient au contraire lui faire la bise, en lui expliquant la raison de sa venue.

-« Quand j’ai pris votre commande tout à l’heure, j’ai tout de suite pensé que vous aviez un diner important ce soir mais non prévu. Je sais que vous n’avez pas de personnel à demeure, je suis donc venue vous offrir mon aide et celui d’Anton, pour dresser le buffet et le couvert. »

Voilà ce qui inquiète le jeune homme. Il a peur que l'idée de sa patronne entraîne l'arrêt de leur collaboration.
Effectivement, la maîtresse de maison reste interdite devant cette proposition, elle a horreur de voir son intimité envahie. Mais loin de se laisser intimidée, son interlocutrice enchaine.

-« Voyez cela comme le moyen, pour nous, de vous remercier de votre fidélité et de la publicité de vous nous avez faits auprès de vos riches voisins. En plus, si vous nous laissez faire, vous aurez le temps de finir de vous préparer. »

Si cette initiative sidère la brune, elle doit bien admettre que cette offre tombe à point nommé. Alors contrairement à ses habitudes d’ermite, elle l’accepte pour que tout soit parfait et en place quand la blonde arrivera.
En entendant cela, Anton respire à nouveau.

-« Où voulez-vous que nous installons le repas ? »

-« Dans la salle à manger, je vous montre où elle est. »

Elle les guide jusqu’à la pièce aux dimensions gigantesques. Elle s'ouvre sur une véranda aussi grande donnant directement sur sa roseraie. En découvrant les magnifiques fleurs, Clara ne peut s’empêcher de faire une autre suggestion.

-« Mademoiselle, désirez une ambiance romantique ou plutôt neutre ? »

-(sentant ses joue rougir) « Romantique. »

-« Ne trouvez-vous pas, alors, que la véranda permettant de voir vos magnifiques roses serait un lieu plus adaptée ? »

-« Si, mais il n’y a pas de table. »

-« Si vous nous laissez un quart-d ‘heures et la possibilité de faire un peu de réorganisation de votre mobilier, nous vous arrangeons tout ça pour que cela soit possible. »

-« Alors c’est d’accord. Je vous montre où se trouve la vaisselle ? »

-« Oui, s’il vous plait. »

Une fois cela fait, elle part dans son dressing. En chemin, elle décide de révéler ses sentiments qu’après le repas, au moment où elle lui montra la rose jaune qu’elle a créée en pensant à elle. Ainsi s’ils ne sont pas partagés, le malaise sera de courte durée et ne gâchera pas toute la soirée.

Ce micro plan d’action la ravie. Elle retrouve un peu de son habituel contrôle sur sa vie.
Par contre, rien ne lui plait parmi dans sa garde-robe. Soit les tenues sont trop décontractées, soit elle les a utilisées pour un contrat. Après une recherche plus poussée, elle redécouvre une robe du créateur Hervé Léger que Souhila lui a offert lorsqu’elles faisaient, ensemble, le tour du mondes des roseraies pour qu’elle oublie la française. Celle-ci est crème et le tissu est une succession de bande élastique, moulant parfaitement le corps de celle qui la porte. Elle se sait tout à fait sexy à l’intérieur, ce qui explique qu’elle ne l’ait mise que pour l’essayer après que son amie est lourdement insistée.
Mais voulant mettre toutes ses chances de son côté, ce soir, elle dépasse ses réticences naturelles et l'enfile. Ensuite, elle se chausse d'escarpins de la même couleur mais dont les talons ne sont pas trop hauts. Elle sait que son invitée est en sandale plate. Comme elles sont de la même taille, elle ne veut pas donner l’impression de vouloir la dominer.

Après une dernière retouche à son maquillage, elle retrouve madame Schumann et Anton qui viennent, eux aussi, de finir.
Devant la grande baie vitrée, positionnée pour que les deux convives voient la roseraie, le grand guéridon, qu'elle utilise pour son courrier, est recouverte d'une nappe rouge. Le couvert y est mis et la rose éternelle, qu'elle reçut comme cadeau pour la fin de son stage d'horticulture, est posé en son milieu.
Le résultat est de toute beauté.
Ensuite, en entrant dans sa véranda, elle voit sa grande table installée contre le mur de sa maison, à la place de son canapé qui se trouve maintenant dans la salle à manger.
Les plats y sont posés sur des coussins de glace pour qu'ils gardent leur fraicheur. Ce sont leurs présentations absolument merveilleuse qui forme la décoration de l’ensemble avec comme bouquet final, le plateau de pâtisserie.

-" C'est absolument magnifique. Vous avez fait un merveilleux travail. Je vous remercie du fond du cœur."

-" Merci. Si vous êtes contente c'est le principal. Anton et moi allons vous laisser. Nous vous souhaitons une bonne soirée."

-" Merci."

Moins de dix minutes et deux loukoums plus tard, la sonnette lui annonce l'arrivée d'Annabelle. Elle se hâte d'aller la chercher à la porte.

La blonde a besoin de plusieurs secondes pour retrouver la parole tant elle est subjuguée par Djamila. Celle-ci s'en aperçoit et en est ravie.

-« Entrez Annabelle! "

-« Merci. »

Avant que la brune n'engage la conversation pour briser la glace, la blonde la devance.

-« Si vous avez une soirée de prévue, je ne vais pas m’imposer. Je dois repasser demain pour vous emmener à la fourrière. Nous discuterons à ce moment-là. »

Ravie de ce compliment implicite sur sa tenue, elle s’empresse toutefois de rassurer son invitée.

-« Annabelle, je n’ai de prévue ce soir, qu’un petit repas en votre compagnie. »

C’est un doux euphémisme, Djamila le sait bien, mais il lui est impossible de faire autrement.

C’est au tour de la blonde, d’être touchée en apprenant que c’est pour elle que l’irakienne s’est si magnifiquement apprêtée. Elle en reste bouche bée d'émotion et de surprise.
L'hôtesse dissipe le silence qui s'installe par une petite plaisanterie.

-« Ne vous inquiétez pas, je sais que vous êtes française, ce sera de la vraie nourriture, cette fois-ci. »

Et elle enchaîne en lui prenant le bras pour l’emmener à la maison, en lui posant une question pour amorcer une conversation.

-« Alors, cela n’a pas été trop pénible après mon départ ? »

Annabelle lui raconte donc tout ce qui s'est passé, en profitant du parfum à la rose de sa belle. Quand elle arrive à l'épisode du contrat, elle s'excuse et lui promet la moitié de son chèque.

-" C'est très gentil mais je sais que votre fisc vous en prendra déjà la moitié, gardez le reste. Vous en aurez besoin pour reprendre vos études."

-" Merci, mais c'était vraiment offert avec bon cœur."

-" Je n'en doute pas. En plus j'ai déjà, sur le plan matériel, tout ce que je désir."

En prononçant cette phrase, elle les fait entrer dans sa maison. Elle n’a rien touché à la décoration de l’ancien propriétaire qui a n’a récupéré que ses tableaux de maitre en vendant. Cela l’arrangeait bien, n’ayant vraiment pas le gout de s’occuper de ce genre de chose. D’ailleurs, elle n’a même pas remplacé les toiles.

-" Je vois ça."

Djamila s'arrête et se tourne vers elle.

-« Oh, je ne parle pas de la maison, ce n'est pas ce qui m'a fait acheter la propriété. D'ailleurs, je ne l'avais même pas visitée avant de signer. »

-« Ah bon ! »

La brune lui raconte alors la découverte de la roseraie et le parfum de la rose qui lui permit de se souvenir de sa mère.

Pour Annabelle, la magnifique irakienne n'est plus c'est être irréel dont la beauté surnaturelle a déclenché chez elle deux coups de foudres. Après cette histoire, elle devient une femme. Toujours aussi belle, certes, mais maintenant c'est sa sensibilité qui la fait vibrer et lui donne envie de la prendre dans ses bras, de l'embrasser et de lui dire qu'elle l'aime.
Elle décide de ne pas attendre plus longtemps pour le faire, retarder serait prendre le risque qu'une nouvelle péripétie l'en empêche.
Elle retient délicatement l’élue de son cœur alors qu'elle allait reprendre son chemin vers la véranda. Son hôtesse en est d'abord surprise et s'apprête à lui en demander la raison mais les deux saphirs qui plongent dans ses deux onyx suffisent à l'en dissuader.

-" Djamila, si je suis ici aujourd'hui, devant vous, c'est pour vous avouer une chose qui est vitale pour moi. Je vous aime. »

La surprise et la joie submerge l’irakienne au point d’avoir besoin de plusieurs secondes pour retrouver toutes ses facultés. L’impulsive française interprète ce silence évidement négativement et se lance dans un monologue où elle explique à sa belle qu’elle comprend très bien sa réaction et qu’elle ne va pas l’ennuyer plus longtemps. C’est le ton plus que les paroles qui ramène la brune
sur terre. Elle tente ensuite de rassurer son invitée. Mais celle-ci parlant pour ne pas laisser sa tristesse éclater, ne l’entend pas.

Elle prend alors son visage dans ses mains et dépose sur ses lèvres un tendre baisé. Les deux femmes profitent de ce moment qu’elles ont si souvent imaginé. Mais hélas le corps a besoin d’oxygène pour fonctionner. Leurs instincts de survies les obligent à mettre fin à cet instant merveilleux quand celui-ci vint à manquer.
Annabelle réalise alors ce qui vient de se passer. Son visage exprime suffisamment clairement sa surprise pour que la magnifique femme en face d’elle le comprenne.

-« Moi aussi je vous aime, Annabelle. »

Un immense sourire illumine la demoiselle.

-« C’est vrai ? »

-« Oh, oui, depuis le premier regard. »

-« C’est pareil pour moi mais je ne m’en suis aperçue que depuis peu. »

Elles s’observent quelques secondes, en silence. Elles sont parfaitement heureuses mais chacune est totalement étonnée qu’une femme si belle puisse avoir des sentiments pour elle.

-« Qu’allons-nous faire, maintenant ? »

-« Diner serait une bonne chose. Un repas nous attend dans ma véranda. »

-« Je parlais de nous deux. »

-« Mais j’ai l’intention de manger avec vous. »

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wolfgangamadeusmozart




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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 15:47








Chapitre 10

La plaisanterie de Djamila a le mérite de faire réfléchir Annabelle. Ainsi, elle réalise le manque d'à propos de son inquiétude sur leur avenir. L'émotion due à la réciprocité de son amour l'avait replongée dans ses vieilles habitudes.
Elle sait pourtant très bien à quel point les plans sont illusoires en matière de sentiment et combien il est important de profiter de l'instant présent pour ne rien regretter.
Par contre, avant de goûter au bonheur d'être avec sa douce, elle veut lui montrer qu'elle aussi sait jouer.
Elle se redresse, alors, et passe en mode Jessica Rabbit, réchauffant instantanément l'atmosphère.
Lorsqu'il s'est agi de séduire le passeur pour retrouver Mounia, elle ne s'en était qu'inspirée. Là, elle ne veut laisser aucune chance à sa dulcinée. Elle décide, donc, d'imiter fidèlement cette vamp.
En premier lieu, elle plante ses yeux dans ceux de son amour et s'avance vers elle, tel un grand fauve prêt à dévorer sa proie.
L'irakienne en est totalement subjuguée et complètement hypnotisée. Son sourire disparait et elle en oublie de respirer. Son univers ne se résume plus qu'à admirer son aimée et à se noyer dans ses deux saphirs.
Lorsqu'elles ne sont plus qu'à deux mètres l'une de l'autre, la blonde lui offre un sourire resplendissant. À partir de ce moment, plus leur écart diminue, plus la température interne de la brune augmente. Au moment où leurs épaules se touchent, elle se liquéfie. Et elle frôle la combustion spontanée en ressentant le souffle chaud de la blonde sur sa nuque quand elle lui susurre à l'oreille.

-" J'avais envisagé d'autre activité que de manger après notre déclaration d'amour. C'est dommage."

Cela déclenche le blackout chez la brune. Elle ne reprend pied et retrouve son souffle qu’une fois la française éloignée de plusieurs pas. Celle-ci lui fait face, toujours aussi rayonnante.

-" Mais si c'est ce que vous voulez, allons-y."

La demoiselle continue quelques mètres en dandinant son joli fessier. Elle s'arrête et la regarde.

-" Vous ne me guidez pas?"

Cela sort l’hôtesse de sa contemplation.

-" Bien sûr."

Elle vient presque en courant à ses côtés. Alors qu'elle commence à bafouiller en cherchant à s'excuser, son invitée lui capture le cou et la taille pour l'embrasser passionnément. D'abord surprise, elle participe très vite à l'étreinte. La cadette met fin à ce moment de plaisir intense après seulement quelques secondes, au grand dam de sa partenaire qui s'en trouve encore un peu plus perdue. Tout en la gardant contre elle et avec un immense sourire, la blonde lui en explique la cause.

-" Je m'en voudrais que vous tombiez d'inanition."

Djamila reprend un peu ces esprits.

-" Je suis désolée Annabelle de ma petite pique. Je ne voulais pas vous vexer."

-(Toujours souriante)" Oh, mais je ne le suis pas."

La brune est très étonnée et c'est au tour de sa dulcinée d'avoir un sourire goguenard.

-« Vous aviez raison, je me posais des questions qui n’avais pas lieu d’être à ce moment-là. »

-« Vous avez joué avec moi ! »

-« Je vous ai rendu la monnaie de votre pièce. »

Annabelle dépose un baisé tout tendre sur les lèvres de son amour avant qu’elle ne réplique.

-(Jouant les petits anges) « Vous ne m’en voulez pas ? »

-« Bien sûr que non, d’autant que c’est moi qui ait commencé."

-" J'en suis soulagée."

-" Dites, votre façon d'agir avec moi, c'est naturel ou vous l'avez appris dans les forces spéciales?"

-(Après avoir ri)" Ni l'un ni l'autre. Je me suis inspirée d'une héroïne de film."

-" Maryline Monroe ou Rita Hayworth?"

-"Jessica Rabbit du film" Qui veut la peau de Roger le Rabbit?""

-"Ah, je ne connais pas."

-" C'est un film dans l'ambiance des années cinquante aux Etats-Unis, alliant dessin animé et vue réel. Il raconte une enquête policière dans un Hollywood où les personnages de cartoon existe vraiment."

-"Et je suppose que cette Jessica Rabbit est l'archétype de la vamp."

-" Oui, c'est tout à fait ça."

Elles goûtent quelques instants au plaisir d'être dans les bras l'une de l'autre puis la française pense à une question fondamentale.

-" Djamila, nous sommes ensemble, maintenant?"

L'intéressée est d'abord surprise de cette question cinq minutes après leurs déclarations d'amour respectives puis elle en comprend la raison.

-" Oui, c'est comme cela que je vois les choses. Et pour répondre à votre question implicite, à part vous, je n'ai personne dans ma vie. Si on excepte, bien-sûr, Martha, Pierre, Sara, Jean..."

Outrée, la française lâche l'irakienne avant qu'elle ne finisse sa liste. Elle se retourne pour se contrôler et éviter d'exploser. Alors qu'elle fait des exercices respiratoires pour se calmer, sa moitié vient lui murmurer à l'oreille.

-" Vous êtes vraiment très belle quand vous êtes énervée."

La blonde lui fait face immédiatement. Elle est accueillie par un immense sourire. Elle comprend alors que ce n'était qu'une blague.

-" Vous avez vraiment un humour exécrable."

La brune la prend dans ses bras.

-"Je suis désolée, c'est ma façon de me protéger quand cela devient trop personnel ou émouvant. En plus, après votre performance je n'ai pas pu résister."

-(D'une petite voix)" Alors? Vous avez d'autre personne dans votre vie?"

-" Il n'y a que vous et Souhila, mais chacune dans des sphères différentes."

Elle embrasse amoureusement la jeune élue de son cœur.

-" Rassurée?"

-(Heureuse)"Oh, oui!"

-" Et vous? Seule?"

-" Evidement, je ne serais pas venue vous déclarez ma flamme, si j'étais avec quelqu'un."

-" Suis-je bête! "

-" Laissez-moi y réfléchir, cette question est vraiment très difficile."

-(Grimaçant)"Nia Nia Nia!"

-"Désolée, c'était trop tentant. Si nous allions manger ? Je m’aperçois que je commence à avoir faim. »


En découvrant le buffet et la table, la française est émue aux larmes.

-« C’est pour moi que tu as organisé ce repas digne des mille et une nuits ! »

-« Tu aimes alors ? »

-« Oh oui, c’est superbe. Je suis vraiment honteuse d’être venue les mains vides. »

-« Ce n’est absolument pas grave, surtout que tu es venue avec le plus beau cadeau qu'il existe, ton amour."

Cette déclaration achève son invitée. Des larmes de bonheur glissent le long de ses joues pendant qu’elle l'enlace, l'embrasse puis se blotti contre elle.

-" Je pense exactement la même chose mais toi, en plus, tu me sers un merveilleux repas."

-"Merci, mais l'important c'est que nous soyons ensemble. Ce n'est pas un concours."

-" Tu as raison."

Après un dernier baisé, elles passent à table.
Le diner est joyeux grâce aux plaisanteries et d'anecdotes qu’elle se raconte. L'atmosphère garde ainsi sa légèreté malgré l'évocation de leur vie respective.
Une fois le repas terminé, Djamila prend la main d'Annabelle et l'emmène dans sa roseraie. Impatiente, elle lui fait visiter rapidement et termine devant la fleur qu'elle a inventé après son premier coup de foudre pour elle.

-" Annabelle voici la rose que j'ai créé en pensant à toi. Elle est du même jaune que tes cheveux, son parfum m'envoûte autant que ta beauté et tout comme toi, elle est solide et dangereuse avec ses épines acérées."

La jeune française est d'abord stupéfaite, honorée et touchée. Puis, immédiatement après, elle est submergée par un tsunami amoureux doublé d'un immense désir. Elle n'y résiste que le temps de remercier son aimée, de lui dire combien elle est touchée par son geste et de la félicité pour l’extrême qualité de sa création.
Ensuite, elle libère le feu qui brûle en elle. Elle l’embrasse avec passion et laisse ses mains devenir très entreprenantes. Sans arrêter son baisé, ses doigts vagabondent le long de ses si magnifique courbes. Hélas, si la robe rend un parfait hommage à ce merveilleux corps en le moulant idéalement, la matière élastique dont elle est faite n’est pas très agréable au touché. Elle décide donc de l’enlever pour jouir pleinement de l'exploration. Elle abandonne, alors, les si douces lèvres de sa moitié pour la déshabiller. Mais Djamila la stoppe.

-« Pas ici. »

L’irakienne la conduit alors sur les bords de sa piscine, non loin de là. Elle installe sur le sol deux coussins de transat. Puis tendrement, elle lui ôte sa robe et ses sous-vêtements, ponctuant chaque geste d’un très agréable bisou.
Son effeuillage terminé, elle découvre, avec stupéfaction, la représentation vivante du célèbre tableau de Botticelli « Venus sortie des eaux. ». Elle est si éblouie par l’immense beauté de celle qu’elle aime, que pendant quelques seconde elle ne peut ni bouger, ni parler, ni respirer.

Ses esprits revenues, elle fond sur sa déesse, l’allonge puis goûte, caresse et explore chaque parcelle de ce chef d’œuvre, avec délice et frénésie. L’exquise attaque déclenche plusieurs orgasmes chez la blonde avant que celle-ci puisse retrouver l’usage de ses sens, tant l’art de la brune associer à son amour l’a envoûtée.

Une fois sa lucidité retrouvée, Annabelle dénude, à son tour, sa partenaire. Voir la femme de sa vie, dans le plus simple appareil, l'embrase et l'émeut. Incapable de résister à son désir, elle le laisse la guider. Il chorégraphie alors un ballet de frôlement, de baisé et d'étreintes. Son voluptueux pas de deux les transporte au firmament où elles dansent avec les étoiles, accompagnées de leur vocalise.

Leur voyage terminé, c’est enlacées qu’elles retrouvent leur sérénité, sans échanger, juste en profitant de la présence de l'autre. La fraîcheur nocturne, leur rappel le lieu où elles sont et les incite à bouger.

-" Que dirais-tu de boire une tisane et manger des pâtisseries orientales, à l'intérieur?"

-" Je dirais que c'est une très bonne idée."

Djamila se réveille le lendemain matin à six heures, comme tous les jours. Elle remarque immédiatement l'absence de son amour à ses côtés. Inquiète, elle sort de sa chambre pour la chercher. Elle entend alors des bruits sourds, régulièrement répétés. Après quelques secondes, elle comprend qu'ils proviennent de la véranda et s’y rend.
Le spectacle auquel elle assiste alors, est des plus surprenants mais de toute beauté. Annabelle, en sous-vêtement, des serviettes autour des poings, enchaine des coups d’une rare violence avec toutes les parties de son corps contre la poutre porteuse puis exécute des sauts, des pirouettes en même parfois des arabesques, tout autour de la pièce. Elle semble se raconter une histoire.
Subjuguée, l'hôtesse l'admire en silence pendant les vingt minutes que dure l’exercice. Quand enfin la blonde cesse pour boire, elle signale sa présence.

-" Tu attaques souvent des pauvres poutres sans défense? Si cela ce sait, tu risques d'être traînée devant les tribunaux par des écologistes."

-« Et toi, tu espionnes souvent, les demoiselles qui s’entraine, dans le plus simple appareil? »

-« Tu m’avais vu ? »

-« J’ai senti ton merveilleux parfum avant de te voir. »

-(Faussement boudeuse) « Et tu ne t’es pas arrêtée pour venir me faire un bisou ! »

-(Avec un large sourire) « C’est toi qui t’es réveillée la dernière, c’est à toi de venir m’embrasser. »

-« Pour risquer de me prendre un coup ! »

Annabelle s’approche de Djamila avec son air le plus inquiétant.

- « Tu ne le sais pas, mais je suis experte en chatouille. Je devrais te punir d’au moins cinq minutes de fou rire d’une telle insinuation. »

La brune l’enlace et l’embrasse pour toute réponse.

-« Je ne t’ai pas réveillée, j’espère ? »

-« Non, c’est mon heure. Mais tu es debout depuis quand, toi ? »

-« Cinq heures. »

-« Dis donc ! La vie militaire c’est quelque chose ! »

-« Je me lève à cette heure-là depuis que j’ai cinq ans. »

-« Ah quand même ! Pas pour t’entrainer j’espère. »

Elle lui raconte alors sa tendance à jouer les redresseuse de tord dès l’école maternelle et la décision de ses parents de lui apprendre à se battre pour éviter qu’elle ne soit blessée.

-« Tu ne t’entraine pas, toi ? »

-« Si mais qu’une heure et surtout au tir et a l’endurance. Pour le combat, j’ai un coach deux fois par semaine. Je te montre ma salle. »

Elles passent les deux heures qui suivent à confronter leurs expériences et à s’apprendre leurs techniques.
Après une douche coquine, elles petit-déjeunent dans la véranda en discutant de ce qu’elles pourraient faire aujourd’hui.

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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 15:48







Chapitre 11

Annabelle est au volant de sa voiture de location. Elle est avec Djamila. Elles vont récupérer ses affaires à son hôtel pour qu’elle s'installe chez sa belle le temps du séjour.

-" Tu n'as jamais envisagé de te consacrer exclusivement à la culture des roses?"

Djamila s'aperçoit que s'est une question qu'elle ne s'est, effectivement, jamais posé.

-" Non."

-" Cela ne te plairait pas."

-" Je crois que j'aime trop la liberté que j'ai en pratiquant l'horticulture en tant qu'amateur. "

-" Tu sais, si tu as ton propre magasin et un employé pour s'occuper des clients, tu pourras t'y consacrer dans les mêmes conditions."

-" Je ne sais pas. Cela me semble tout de même beaucoup de contrainte. Et toi, tu ne voudrais pas devenir professeur de danse?"

-" C'est un des métiers qui me faisait rêver. Maintenant je crois que cela ne bouge pas assez."

-" Prends à droite, on est arrivé. De toute façon, il te reste un an pour trouver."

-" Oui et avec le chèque de ton voisin, je n'aurais pas de soucis pour les frais de scolarité, quel que soit les études que je veux suivre."

Après avoir rendu la voiture de location à l'agence qui se trouve juste à côté de l'hôtel, elles montent dans la chambre de la blonde. Là, elle se change et passe un jeans, un chemisier et enfile des baskets à la place de sa robe et de ses sandales. C’est nettement plus pratique pour la visite de la ville, à pied, qu'elles ont prévu de faire l'après-midi.
Une fois la note réglée, elles prennent un taxi pour la fourrière. Pendant que l'irakienne règle les formalités administratives et la contravention, la française reçoit un appel téléphonique.

-" Caporal Berlioz?"

-" Oui mon commandant!"

-" Caporal, nous avons besoin de vous, immédiatement."

-" Mais mon commandant, je suis en Turquie."

-" Le préfet d'Ankara me l'a rappelé hier soir en me demandant si vous étiez bien une ancienne des forces spéciales et en me relatant vos exploits."

-" J'en déduis que c'est ici que vous avez besoin de moi. Que dois-je faire?"

-" Escorter un prisonnier du commissariat central d’Ankara à l’aéroport. Mais rassurez-vous, une fois qu'il sera dans l'avion, vous pourrez retourner à vos vacances.
C’est un chef d’un gang qui, entre autre activité illicite, fournissait des armes aux djihadiste en Syrie. C’est une opération conjointe des états luttant contre eux qui a permis sa capture. Pour éviter la peine de mort, rétabli depuis peu en Turquie, il a négocié son extradition en France contre des informations devant nous aider dans notre lutte contre le terrorisme islamisme.
Interpol a fait appel à nous parce qu’elle pense que les risques d’attaque du convoi sont très élevés que ce soit par ses hommes, pour le libérer, ou par les combattants, pour le réduire au silence.
Par contre pour préserver la susceptibilité des autorités turcs, vous et vos camarades, vous vous ferez passer pour des policiers français. »

-« Mon Commandant, pourquoi m'appeler à la dernière minute?"

-" Le lieutenant Duplessis, chef de cette mission, vient d’être rapatrié à cause d’une très forte fièvre qui s'est déclarée pendant le vol. Vous le remplacez. Vous avez sous votre commandement trois bleus tout juste sorti de leur classe et les caporaux Fauré et Satie avec qui vous avez déjà été en mission. »

-" Mon commandant, ce devrait être le caporal Fauré qui prenne la direction de l'opération, je ne suis que réserviste et il est en passe de devenir caporal-chef."

-" Caporal Berlioz, nous savons tous les deux que vous avez toujours dirigé les opérations auquel vous avez participé. Au moins cette fois-ci ce sera officiel et vous n'aurez pas à manipuler votre supérieur. Vos hommes sont déjà au courant de votre venu et le caporal Fauré a semblé soulagé en l'apprenant. "

-" Merci commandant de votre confiance. Où dois-je aller ? »

- « Vos hommes ont été accueilli par la police turque à la sortie de leur l'avion. Ils vous attendent au commissariat central. D'ailleurs, le caporal Fauré a très justement fait remarquer qu'au vu des trente centimètres que vous rendez au lieutenant Duplessis, vous ne pourrez mettre sa tenue. Il a obtenue des autorités autochtones un équipement commando complet à votre taille. »

- « Je me rends donc au commissariat dans les plus bref délais."

Une fois sa conversation terminée, Annabelle explique la situation à Djamila qui l'emmène alors immédiatement.

-" Quand ta mission sera finie, appel pour que je vienne te rechercher. »

-« Merci, cela ne devrait pas prendre trop de temps. Ainsi nous pourrons tout de même passer du temps ensemble comme il était prévu. »

-« J’espère surtout que cela se passera bien pour toi. »

-« Évidemment ! »

Étant arrivées, la blonde peut conclure cette affirmation par un tendre baisé et un agréable moment dans les bras l'une de l'autre. C'est à regret qu'elle rejoint ses hommes. Dès que la française est descendu de sa voiture et après un dernier signe de la main, la brune démarre et fonce chez elle.
Là, elle allume son ordinateur et descend dans son armurerie.
Elle y récupère son fusil de précision et ses munitions, deux armes des poings et dix chargeurs ainsi qu'un gilet pare-balle. Elle range le tout dans un sac de sport et remonte dans son bureau.
Après cinq minutes, elle a localisé le téléphone de sa compagne et transféré les données permettant de la suivre sur son mobile.
Elle retourne alors se garer devant le commissariat central et attend. Elle a décidé de suivre le convoi d'Annabelle et d'agir s'il est attaqué. Cela fait trois ans qu'elle l'aime, maintenant qu'elles sont enfin ensemble, il est hors de question qu'elle accepte qu'il lui arrive quoi que ce soit.

En parcourant la dizaine de mètres qui la sépare du bâtiment, la blonde s'aperçoit qu'elle a oublié de demander à son amour qu'elle était le meilleur chemin pour aller à l'aéroport et à son commandant, sous quel nom et à quel grade elle devait se présenter.
Elle ne s'interroge pas longtemps sur ce dernier point, elle vient de repérer les trois bleus, à côté de l’entrée.
Ils discutent en français, scrutent régulièrement les alentours et les garçons ont encore la coupe de cheveux réglementaire.
Les deux hommes mesurent autour d’un mètre quatre-vingt, le noir semble plus charpenté que le roux.
La demoiselle est brune avec la même queue de cheval qu’elle et n’a que cinq ou six centimètre de moins que ses camarades, ses talons les compensant à l’heure actuelle. Son visage est joli et son physique de sportive est plus marqué que le sien. La jeune femme est plus proche des nageuses alors qu’Annabelle a toujours conservé sa silhouette de danseuse classique.
Elle se dirige vers eux d’un pas décidé. Elle voit qu’ils l’ont repérée et qu’ils en discutent entre eux en plaisantant. N’ayant pas d’imagination pour une entrée en matière original, elle utilise la devise des forces spéciale comme carte de visite.

-" Qui ose gagne."

Les trois soldats d’abord surpris, se mettent ensuite, tels les chiens de Pavlov, immédiatement au garde à vous. Elle les arrête avant qu’ils ne la saluent.

-" Soldat, nous sommes en mission sous couverture! Nous sommes censé être des civiles."

Honteux, ils adoptent tout de suite une posture plus normale. Elle fait un rapide tour sur elle-même pour vérifier que leur maladresse n’a pas repérer puis se présente, avec un sourire.

-" Je suis le caporal Berlioz."

La demoiselle est la première à réagir. Elle lui tend la main.

-« Soldat Camille Saint-Saëns. »

Le roux suit.

-« Soldat George Bizet. »

Le noir termine.

-« Soldat Charles Gounod. »

-« C’est le caporal Fauré qui vous a dit de m’attendre dehors, je suppose. Mais, apparemment, il ne m’a pas décrit. »

-« Il nous a dit que c’était inutile parce que vous nous reconnaitriez. »

-« Vous savez comment j’ai su ? »

-« Nous parlions français. »

-« Nous n’avons pas été assez discret dans notre surveillance. »

-« A cause des cheveux des garçons. »

-« Oui, mais parce que j'ai combiné ces faits avec la connaissance que des jeunes soldats de forces spéciales étaient ici. Bon, il faut y aller. Savez-vous sous quel grade je suis censée me présenter ? »

-« Oui, Lieutenant. »

-« A mon noms ? »

-« Oui. »

-« Et pour vous et les deux autres caporaux ? »

-« Les caporaux sont aussi des lieutenants et nous des brigadiers. »

-« Merci, allons-y. »

Dans l’ascenseur, ils ne sont que tous les quatre, elle en profite pour savoir pourquoi ils plaisantaient quand ils ont vu qu’elle venait vers eux. Ils restent muets, visiblement honteux.

-« Vous avez pensé que je m’approchais parce que j’étais attirée par l’un de vous. »

Les trois ensemble :-« Oui, Caporal »

-« Au moins cela veut dire que je passe inaperçu. »

Les trois soldats se regardent soulagés mais pas seulement.

-« Je ne corresponds pas à l’image que vous aviez de moi ? Que vous ont dit les caporaux ? »

-« Eux rien. »

-« Mais lors de nos classes, pour comprendre l’esprit des forces spéciale et la raison de notre entrainement, nous avons étudié comment vous avez libéré, seule, votre unité. »

-« Alors qu’elle s’était faite capturé par des djihadiste maliens pendant vous étiez partie en mission de reconnaissance. »

Annabelle n'a jamais vu ce sauvetage comme un exploit. Elle considère qu'avec l'entraînement qu'elle a suivi et l'armement en sa possession, c'est le minimum qu'on pouvait lui demander. Elle a certainement raison quand on considère qu'elle s'est évadée avec Mounia et son mari avec seulement un couteau de cuisine.
Elle n'a cependant pas refusé la croix de la valeur militaire pour ne pas rabaisser les camarades qui n'ont pas ses capacités. Bien lui en a pris, cette médaille a aidé son commandant à faire accepter par l'état-major, qu'elle devienne réserviste après seulement deux ans d'activités.

-« Vous vous attendiez donc à voir arriver Xena, princesse guerrière ou Arnold Schwarzenegger avec une queue de cheval ? »

Les trois ensembles, honteux- : « Oui, un peu. »

-(Avec un grand sourire) « Pas trop déçu ? »

Ils ne peuvent répondre, la porte de l’ascenseur s’ouvre sur les deux caporaux et un officiel turc.
Une fois les présentations et les tracasseries administratives expédiées, elle négocie avec le commissaire, dans sa langue, d'avoir trois fourgons de police plutôt que des voitures. Ensuite, elle essaie de ne pas avoir d'autochtones avec eux, pour avoir les coudés franche en cas d'incident, mais elle n'y arrive pas. Enfin elle étudie le parcourt avec le responsable de la police de la route pour éviter les embouteillages et les zones de travaux. Elle est soulagée d’apprendre qu’ils n’emprunteront que de grandes artères, cela réduit les risques d’embuscade.
Ayant fait le tour de tout ce qu’il y a à régler avant leur départ, elle rejoint ses hommes au vestiaire pour se changer.
Au moment de pousser la porte, elle entend que cela parle beaucoup. Curieuse, elle tend l’oreille.

-« En tout cas, George, heureusement que tu n’as pas dragué le caporal Berlioz comme tu en avais l’intention. »

-« Pourquoi ? Ce n’est pas parce qu’elle une héroïne qu’elle n’est pas une femme. »

-« C’est dingue, George ! Tu arrives à rendre des propos féministes parfaitement misogyne!."

-« Camille ! Je sais que tu craques pour moi. Mais je te considère comme ma petite sœur alors n’essaie pas la flatterie pour que je succombe à tes charmes. »

Le bruit d’un coup suivi d’un léger gémissement de douleur se fait entendre.

-« Tu dis vraiment n’importe quoi. »

-« Tout à fait, Camille ! Tout le monde sait que tu craques pour mon corps d’athlète et le barracuda qui se trouve dans mon caleçon. »

-« Vous êtes deux obsédés. »

-(les deux garçons ensembles) « C’est pour ça que tu nous aimes. »

-« Vous êtes en tenu ? Cela m’étonnerait que le lieutenant Berlioz apprécie de vous trouver en sous-vêtement en arrivant ! »

-(Les trois bleus ensembles) « Nous sommes prêts mon lieutenant ! »

-« Lieutenant Fauré, vous faisiez partie de l’unité que le lieutenant Berlioz a libéré ? »

-« Oui, soldat Gounod. »

-« Et c’était aussi extraordinaire que le chef instructeur nous l’a décrit ? »

-« Je ne sais pas ce qu’il vous a raconté. Je peux juste vous dire que sans elle, je ne serais pas là. »

-« Lieutenant Fauré, rassurez moi, elle a un défaut ? C’est déjà dure d’être une femme dans une unité d’élite de l’armé alors si la référence est inaccessible cela ne va pas m’aider. »

-« Personne ne vous demandera de lui ressembler. Et surtout pas elle. »

-« La cuisine. »

-« Erik ! »

-« Quoi ! C’est un fait reconnu. Le caporal Berlioz ne sait pas cuisiner. J’ai même entendu dire que c’est pour cela que votre lieutenant Schubert l’avait envoyé en reconnaissance alors que c’était son tour de faire la popote. »

-« C’est n’importe quoi ! »

-(Déçue) « Elle sait cuisiner. »

-« Oh, non ! On est beaucoup à penser que seule une malédiction peut expliquer le goût des plats qu’elle prépare. Non, ce qui est n’importe quoi, c’est la raison pour laquelle le lieutenant l’avait envoyé en reconnaissance. Elle était la seule de l’unité à maitriser quasiment toutes les langues moyen-orientales donc à pouvoir comprendre l’ennemie. »

-« Tu vois Camille avec ton excellent crumble aux pommes tu as déjà une qualité que n’a pas le Caporal, pardon, le lieutenant Berlioz. »

-« Merci Charles. »

-« Mais ce n'est que la vérité, Camille. Alors le lieutenant est aussi belle qu'un top model, une combattante hors pair, parle plusieurs langues et n'a comme défaut que de ne pas savoir cuisiner! La liste de ses prétendants doit être aussi longue que celle des épisodes " des feux de l'amour"?"

-" D'ailleurs, j'aimerais savoir où elle est. Je voudrais m'y inscrire."

C'est le moment que choisis la chef de mission pour pénétrer silencieusement dans le vestiaire et de se mettre derrière le jeune homme.

-" Soldat Bizet, ne vous donnez pas cette peine, je suis déjà avec quelqu'un."

L'interpellé sursaute et se retourne.

-" C'est pas possible, vous n'avez pas suivi le même entrainement que nous. Vous avez été entrainé par des Ninjas?"

Le caporal Fauré lui passe devant et tend à la blonde son équipement.

-" Merci Gabriel. Vous avez tous vérifié vos armes et vos chargeurs. Il est hors de question d'avoir une arme qui s'enraye pendant l'opération."


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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 15:48


Chapitre 12



Une fois qu'elle est prête, Annabelle donne ses instructions.

-" Il nous manque deux personnes pour surveiller parfaitement tout le convoi, mais nous allons faire avec. Gabriel, tu vas dans le fourgon de tête avec George. Tu es en charge de l'avant, Soldat Bizet, du côté gauche.
Soldat Saint-Saëns, vous venez avec moi dans le deuxième véhicule et vous vous occupez du même flanc que votre ami. Erik et Charles dans le troisième, tu couvres nos arrières et vous, soldat Gounod, le côté droit. N'oubliez pas de regarder aussi dans les immeubles. Gardez votre arme en main, prêt à faire feux. N'hésitez pas à communiquer, les oreillettes sont là pour ça.

Ensuite, ils se dirigent tous vers le parking et se mette à leur poste. Le prisonnier est menotté et attaché sur son siège. Les clefs sont données à Annabelle. Les trois policiers turcs se mettent au volant et démarrent dans la foulé.

Profitant de la discrétion qu’offrent ses vitres teintées, Djamila monte son fusil de précision et passe son gilet pare-balle en attendant sa douce. Quand celle-ci sort, elle l'a repère immédiatement dans le deuxième véhicule, à côté du conducteur. Elle la trouve toujours aussi belle, même si son visage est fermé par la concentration. Pour l'irakienne, c'est toujours aussi extraordinaire que celle qui peuple ses fantasmes depuis trois ans soit venu déclarer sa flamme la veille. Ce moment de rêverie, lui permet de laisser deux voitures passer devant elle, avant de la suivre. Grâce à un petit gadget électronique lui permettant d'entendre la radio de la police ou celle qu'utilisent les forces spéciales pour communiquer entre eux, elle vérifie qu'elle n'est pas repérée.

Au bout de vingt minutes d'un trajet sans problème, sa radio espion hurle:

-"Lance-roquettes à trois heures."

La seconde d'après, deux explosions retentissent. Elle voit alors le troisième fourgon se désintégrer et les deux voitures, devant elle, décoller du sol.
Elle est légèrement sonnée et complètement assourdie par un effroyable sifflement, mais n'en a cure. La peur pour sa belle l'envahi et la pousse à agir en tueuse froide et professionnelle.
Cependant, en cherchant le tireur des yeux et bien qu’agnostique, elle ne peut pas s'empêcher de prier un éventuel dieu pour que la femme de sa vie soit saine et sauve.
Elle trouve le sniper. Il est assis sur le toit de la version taxi d'un utilitaire allemand de luxe, son arme encore à la main.

Elle prend son fusil, s’installe sur le siège passager, ouvre la vitre et le tue. Au même moment, dix hommes, armés de Kalachnikov, sortent de ce même véhicule et de celui garé derrière. Elle se pense très mal engagée. Mais les gangsters, au lieu de se tourner vers elle, se dirigent vers le fourgon de sa belle.
Elle comprend que pour eux aussi, les acouphènes dus aux deux explosions ont masqué le bruit de son arme.
Elle n’a donc pas besoin de chercher une stratégie pour les arrêter. Il lui suffit de les abattre depuis sa voiture. C’est alors une vraie partie de tir au pigeon qui se joue pour elle. Elle n’a besoin que de commencer par la fin puis de remonter, pour qu’aucune de ses futures victimes ne découvre son œuvre.
Ensuite, elle prend ses deux armes de poing et va verifier leurs voitures.

Une fois que tout le périmètre est sécurisé, elle redevient une femme amoureuse et l’angoisse pour la santé de sa douce reprend le dessus. Elle court, les larmes ruisselant sur ses joues, jusqu'à elle.
En la découvrant, la tête posée sur la poitrine et les yeux fermés, elle croit mourir.

Fébrilement, elle ouvre la porte et lutte contre la panique qui menace de l'envahir, pour chercher le pouls de son aimée au niveau de la carotide.
Lorsqu'elle sent les battements réguliers sous la pulpe de ses doigts, elle manque d'en pleurer de joie.
Elle essai de la réveiller en douceur, en lui parlant et en lui caressant délicatement le visage. Après quelques secondes, l'inquiétude reprend le dessus, elle devient, alors, plus énergique. Elle la secoue et hausse le ton, ce qui réussit à réveiller sa belle.
Quand elle aperçoit ses deux saphirs, elle enlève toutes les traces de son inquiétude et affiche le plus beau sourire qu’elle est en stock.

-« Bonjour, la belle au bois dormant. »

-"Djamila!"

-" Oui, mon amour, comment vas-tu?"

-" Ça va, un peu mal à la tête. (Une pause) Gabriel, Erik, George et Charles comment vont-ils?"

-" Qui?"

-" Mes hommes! Ceux qui étaient dans les deux autres fourgons."

-" Il ne reste rien des deux véhicules, les roquettes les ont totalement désintégrés."

La chef d'équipe marque le coup. Djamila le voit et l'enlace. Apres un instant, elle la sent remuer. Elle s'écarte. La française l'embrasse puis veut se détacher.

-" Je dois aller voir comment va le dernier membre de mon unité."

-" Je ne serais pas loin. »

La blonde détache sa ceinture de sécurité, se lève pour aller derrière mais s’arrête et se tourne vivement vers elle.

-« Mais nous sommes attaqués ! Monte immédiatement te mettre à l’abri ! »

-« Ne t’inquiètes pas pour ça. Tous vos assaillants gisent morts sur la route. »

-« Merci »

-« C’est normal, je t’aime. »

Les yeux de sa belle brillent alors et elle se jette sur ses lèvres pour un baisé enflammé.
C’est la cadette qui le stoppe mais ne la lâche pas pour autant.

-« Heureusement que tu étais là. Il est certain qu'ils étaient ici pour libérer le prisonnier et n'aurait pas hésité à faire d'autre victime pour cela. Ce qui est inquiétant, c'est que, visiblement, ils connaissaient lequel des trois chemins possible nous allions emprunter. »

-« Je suis d'accord avec toi. »

-" Tu crois qu'il y a des fuites dans la police?"

-" Je ne sais pas. Ils avaient piraté les caméras de surveillance de la police, j'ai vu leur ordinateur dans leur voiture. C'est sûrement ainsi qu'ils ont su quel chemin vous avez emprunté."

-« Oui, mais comment savaient-ils que nous utiliserions des fourgons plutôt que les voitures de polices habituelles ? »

-" De toute façon ce n’est pas le moment de rechercher les coupables."

-" Tu as raison. J’ai une mission à mener. "

Un dernier bisou et elle part réveiller le reste de son équipe et son prisonnier. L’ainée retourne dans le véhicule des assaillants. Là, elle récupère le lance-roquette et le sac où se trouvent ses munitions, ainsi que l’ordinateur portable.
Une fois dans sa voiture, elle démarre, monte sur le trottoir, juste derrière les véhicules des gangsters et se positionne contre la vitrine de la superette qui se trouve juste en face du convoi.
Ainsi, elle a ainsi une vue, un peu surélevée et bien dégagé du théâtre des opérations, tout en en étant proche. Elle sait que le propriétaire ne dira rien tant que la police ne sera pas là. Et à ce moment-là, elle sera à cent mètre d’ici, à attendre de voir ce que fait sa douce et prête à éliminer quiconque voudrait s‘en prendre à son aimée, grâce à son fusil de précision.

Ensuite, pendant que le policier turc dévie la circulation, que Camille reprend ses esprits et surveille le prisonnier, qu’Annabelle fait un premier rapport à son commandant, Djamila met en place sa surveillance. En manipulant l’ordinateur, elle découvre que les assaillants avaient géolocalisé le téléphone portable du policier turc. Par la vitre de sa portière, elle voit que sa douce est toujours en conversation. Elle décide donc d'attendre pour l'en avertir. Elle se consacre alors à l'écoute de la radio de la police, qui doit arriver dans cinq minutes, au visionnage des images du système de surveillances du quartier et à la vérification du bon fonctionnement de toutes ses armes. C’est sa façon d'occuper ses mains quand elle est en mission. Cela a toujours énervé Souhila qui préfère s’occuper de ses ongles dans ces moments-là.

Deux minutes plus tard, au moment où sa belle a enfin raccroché, la caméra située au-dessus du feu rouge, à cinq cents mètres à droite, sur la voie opposée, montre deux 4*4 le grillant. Cela attire son attention. Elle zoom sur leurs occupants. Elle ne voit qu’un conducteur et un passager dans chaque voiture. Ils n'ont définitivement pas le look de militaire ou de policier. Du fait de leur vitesse, elle décide de les surveiller. Apres cent mètres, Ils passent sur leur côté de l'avenue. La circulation y étant coupée, il peut donc s’agir d’idiot faisant la course et qui n'ont pu résister à l'envie de faire une pointe de vitesse sur une route déserte. Mais ils peuvent aussi être des commandos suicides.
Vu leur célérité, il ne reste qu'un peu moins de vingt secondes avant qu'ils soient sur Annabelle. Elle prend le lance-roquette ainsi qu’une deuxième munition s’ils ne sont ce qu’elle pense. Ensuite, elle appel sa douce et sort se mettre en position.

-" Amour, deux véhicules foncent à plus de cent cinquante vers vous. Il serait plus prudent que vous vous positionniez derrière le deuxième monospace des gangsters, je suis derrière le premier. J’ai peur que ce soit des kamikazes islamistes, ils ne sont que deux par voitures ce qui est insuffisant pour une attaque conventionnelle."

-" Tu penses qu’ils transportent des bombonnes de gaz rempli de ferraille ?"

-« S’ils ne passent pas sur l’autre voie, oui. C’est leur mode opératoire. C’est pas cher et facile à se procurer. »

-« Ok, on fait vite. »

Le viseur de son arme collé à son œil, elle observe les deux voitures. Comme elle l’a dit à sa douce, elle attend de voir s’ils empruntent le passage permettant d'accéder du bon côté, avant d'agir. Les volutes de fumé se dégageant des deux fourgons de police explosés sont visible de loin. Ils indiquent clairement que la route n'est plus praticable à leur niveau. Donc, si ce sont des fans du film " Fast and Furious", ils retourneront de l'autre voie pour poursuivre leur rallye.

Les deux bolides ne freinent pas et continuent tout droit.

-« Annabelle ! Vous êtes tous à couvert ? »

-« Oui ! »

Rassurée, elle tire mais n’attend pas de savoir si elle a fait mouche pour se mettre à l’abri. La détonation dix fois supérieure à celle survenue lors de l'attaque et les milliers de projectiles qu’elle voit voler dans tous les sens et criblé sa voiture, la devanture de la superette et le fourgon, lui confirme qu’elle a touché sa cible et que s’était bien un commando suicide. Elle en est soulagée. Une fois l’espace aérien sûr, elle sort sur l’avenue pour chercher la deuxième voiture. Elle découvre avec satisfaction, qu’elle a été détruite par la première explosion.
En se retournant, elle voit sortir sa blonde et sa troupe. Sa dulcinée la regarde elle aussi et articule « Merci » puis se tourne vers ses hommes.

-« Brigadier Don José et soldat Saint-Saëns allez voir si des automobilistes de l’autre côté de l’avenue ont été touchés. Ceux d’ici semblent indemnes. S’il y a des blessés, pratiquez les gestes de premier secours et prévenez les urgences. »

Ils partent immédiatement en petite foulé.

-« Annabelle ! Les premiers assaillants ont tracé le portable du policier. Ils devaient avoir son numéro pour cela. "

" Merci ! Je préviens Camille."

-« Et moi, je vais voir l’état de ma voiture. »

En montant, elle l’entend pousser le prisonnier et expliquer la situation à sa subalterne. Elle fait ensuite le tour des impacts sur la carrosserie, enlève les débris de verre puis ouvre le capot et examine le moteur. En se redressant, rassurer sur l’état de son véhicule, elle se dit qu’il y a eu quand même beaucoup de mort pour le convoyage d’un seul homme. C’est là qu’elle se rend compte qu’elle n’a même pas encore vu son visage.
Elle n’a cependant pas le temps d’épiloguer sur le sujet, sa belle vient d’arriver près d’elle. Sans un mot, elle lui ferme sa voiture, lui prend la main et l’emmène dans l’un de taxi de luxe. Une fois à l’intérieur, elle se jette sur elle et l’embrasse passionnément. D’abord surprise, elle y répond rapidement.

-« Dieu que j’en avais envie ! »

-« Moi aussi. »

-« Ça va ? »

-« Oui et toi ? «

-« J’évite de penser aux membres de mon équipe morts. »

Djamila l'enlace.

-" Merci, cela fait du bien d'être soutenue par celle qu'on aime."

-"C'est normal mon amour."

Elles se câlinent encore quelques secondes, trop heureuses de ces instants de bonheur au milieu de cette tourmente.

- "Tu as encore été formidable avec les djihadistes."

-" J'ai eu de la chance. T'imagines pas combien j'ai été soulagée quand j'ai entendu l'explosion et vu les projectiles volé."

- " Tu avais des doutes?"

-" Disons que j'aurais préféré qu'ils arrivent avec un char d'assaut, il n'y aurait eu aucune ambiguïté."

Ce respect de la vie humaine, surtout quand on connait sa profession, touche la française. Elle sent alors un regain d'amour la submerger et une envie l'envahir mais sait que ce n'est pas le moment alors elle se contente de lui parler.

-" Tu es une belle personne Djamila."

-" Tu illustres parfaitement l'adage qui dit que l'amour est aveugle."

-" Tu ne viens pas de nous sauver?"

-"Appelez-moi Gardien, Ange Gardien."

- " Idiote."

-" En ce qui concerne mes actions, j'étais juste là au bon endroit et au bon moment."

-" Mais bien sûr ! D'ailleurs en parlant de cela, être si rapidement sur les lieux après l'attaque cela ne peut s'expliquer que si tu m'as suivi."

-" Oui! Je rêve d'être avec toi, depuis trois ans. Maintenant que nous sommes ensemble, je ne vais pas laisser de petits gangsters t'enlever à moi."

-" Mais amour, je suis réserviste dans les force spéciale, je suis donc amenée à vivre des situations pires que celle-ci et tu ne pourras pas être là. "

-" Raison de plus pour que j'y sois quand je le peux. Allez faut y retourner. Je vais voir où en est la police, je ne voudrais pas être ici quand elle arrivera."

-" Tu as raison. Moi, je vais surveiller le prisonnier."

Djamila va directement regarder l'ordinateur. Elle repère tout de suite les forces de l’ordre. Elles sont à moins de trois minutes. Elle va vraiment devoir bouger rapidement. Avant d’aller se garer à cent mètre de là et par acquis de conscience, elle regarde le reste du secteur. C'est là qu'elle découvre deux groupes de deux 4*4 venant des deux autres itinéraires possible et se dirigeant à toute vitesse vers eux. À leur bord, il y a aussi un conducteur et un passager, habillés comme les hommes qu'elle vient d'exploser. Il est donc plus que probable que ce sont eux aussi des kamikazes. D’après ses calculs, Ils devraient être là dans moins de cinq minutes s'ils continuent à cette allure. Elle appelle immédiatement sa dulcinée pour l'informer.

Cette dernière rassemble immédiatement tout le monde à côté du fourgon de police. Elle résume la situation, en anglais pour que tous comprennent puis enchaine sur ses conclusions.

-" Si les huit kamikazes arrivent alors que cela grouille de policier partout, il est certain qu'ils vont foncer dans le tas et se faire exploser avec leur bombe pour espérer tuer leur cible."

Elle détache encore une fois le prisonnier et le confit à la bleue. Ensuite elle emmène son auditoire près de la voiture de sa belle, en prenant le lance-roquette au passage. Une fois arrivé, elle détruit le fourgon puis se tourne vers le groupe qui la regarde éberlué.

-"Mais s'il n'y a personne à part des carcasses fumantes, ils n'auront rien à détruire et donc aucune raison de se faire exploser. Brigadier Don José, vous restez ici et attendez vos collègues. Expliquez leur, ainsi qu'à toute personne vous le demandant, que tous les anciens occupants des véhicules calcinés sont morts et que vous êtes là parce que vous faisiez vos courses ou tout autre excuse de votre choix. Par contre, une fois devant le commissaire, racontez-lui tout. Surtout n'oubliez pas de lui parler des quatre voitures qui fonçaient jusqu'ici. Il ne faudrait pas qu'ils se fassent sauter ailleurs. Enfin, prévenez-le que je l'appel dans une heure."

-(En turc) " Bien lieutenant! Et vous, vous allez faire quoi?"

-(En turc) " Nous mettre à l'abri. (Lui serrant la main) A bientôt brigadier, j'espère dans de moins funeste circonstance."

-" À bientôt!"

L'homme sert la main aux trois femmes. Camille est surprise de monter dans la voiture de Djamila. Si elle comprend que son caporal se sépare de celui qui les a sûrement trahis, elle ne voit pas pourquoi elle accorde sa confiance à l'inconnue qui les a sauvés. Cela pourrait être une ruse. Elle est d’autant plus méfiante qu’elle a vu la jeune femme avoir un mouvement de surprise en découvrant le visage du truand alors que lui a esquissé un rictus. Pour elle, il est certain qu'ils se connaissent. Alors qu’elle cherche un moyen de prévenir son idole sans éveiller les soupçons de la conductrice, sa chef lui explique, en français pour que le prisonnier ne comprenne pas, qu'elles vont chez l'inconnue qui s'avère être sa tendre amie et qui se prénomme Djamila. Pour Camille c'est le choc.

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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 15:50

Chapitre 13

Djamila démarre mais s'arrête dès le premier tournant passé. Elle demande, alors, à ce qu'on aveugle le prisonnier en mettant un tissu devant ses yeux. Elle ne veut pas qu'il sache où elle habite. Une fois cela fait, elle reprend la route.
Camille n'arrive pas à digérer que celle qui lui a permis de tenir pendant ses classes, son modèle, soit perverse. Elle est certaine que c'est de la faute de l'étrangère. Elle ne sait pas comment, mais elle ne peut imaginer d'autre explication. Pendant le quart d'heure du voyage, elle se demande ce qu'elle doit faire. En arrivant à la propriété, elle est contente, elle a trouvé. Elle l'emmènera aux Etat Unis, elle sait qu’il existe des centres spécialisés pour guérir ce genre de pathologie. C'est soulagée qu'elle descend de la voiture, Annabelle, elle, reprend son rôle de chef.

-" Djamila, peux-tu accompagner Camille dans ta salle de sport et l'aider à attacher le prisonnier sur l'un des tes appareils de musculation?"

-" Évidemment."

Pendant ce temps, elle fait son rapport au commandant. Après avoir expliqué la situation, ils parlent du rapatriement de Camille et du gangster.

-" Mon commandant, j'ai peur que le même scénario se reproduise à l'aéroport. En plus, il me semble difficile de faire confiance à la police locale."

-" Je suis d'accord avec vous. Je vais chercher une solution. Je vous rappelle dans une demi-heure quoi qu'il arrive."

-" Merci mon commandant."

C'est dans la roseraie, que Djamila la retrouve. Elle hume une des roses qu'elle a créées en pensant à elle.

-" Amour!"

La magnifique blonde se retourne et vient l'enlacer et l'embrasser. Elle y répond avec plaisir et passion. C'est après une trop courte minute que sa belle rompe cette merveilleuse étreinte et lui demande, inquiète, où est sa subalterne.

-" Elle est restée surveiller le prisonnier."

-(Fronçant les sourcils)" Il y a un risque qu'il se libère?"

-" Non, aucun."

-"Tu crois qu'elle est choquée que nous soyons en couple?"

-" Je ne sais pas et si c'est le cas, c'est son problème, pas le nôtre. "

-" Tu as raison mais c'est tout de même ennuyeux."

-" Je te comprends."

La brune semble ensuite préoccupée, sa dulcinée s'en aperçoit mais décide de ne pas la brusquer et d'attendre qu'elle lui révèle de son propre chef la raison. Cela arrive quelques secondes plus tard après qu'elle les ait emmené s'assoir sur un banc non loin de là.

-" Mon amour, le prisonnier, c'est le chef djihadiste, commanditaire du contrat contre ton amie et son compagnon."

La française reste muette presque une minute. Djamila n'arrive pas à déterminer si c'est bien ou mal. Au moment où elle se décide à l'interroger, cette dernière, le visage fermé, se dirige, sans un mot, vers la salle de sport.

-" Amour, tu vas où?"

Aucune réponse

-" Tu ne peux pas le tuer, il détient des informations importantes."

La blonde s'arrête et se retourne vers son âme sœur.

-" Oh, je ne compte pas être expéditive! Il aura parfaitement le temps de tout me raconter."

-" Mais ce serait un meurtre."

-" Djamila, j'ai sûrement tué autant de personne que toi en seulement deux ans d'actif. Et moi, je n'ai jamais fait dans la dentelle. Mes victimes sont autant des soldats que des civils présents au mauvais endroit au mauvais moment. La mort de ce connard n'entachera nullement ma conscience."

Elle se retourne ensuite pour reprendre son chemin. Elle ne peut donc pas voir le visage attristé de sa douce mais par contre elle l'entend l'interroger et sa voix lui fend le cœur.

-" Tu l'aimes toujours?"

Choquée elle revient vers elle, en courant, et la prend dans ses bras.

-" Absolument pas! Il n'y a que toi."

-" Pourquoi es-tu si prompt à vouloir venger sa mort en le tuant alors qu'il va croupir en prison toute sa vie pour ses crimes ?"

La blonde embrasse la brune avec tout son amour.

-" Je suis désolée. Quand tu m'as dit qui il était, j'ai revu le visage de Mounia avec son trou entre les deux yeux ainsi que celui de tous mes co-équipiers mort dans l'attaque de tout à l'heure. J'ai alors été envahie par une immense colère, d'où ma volonté de le tuer. Mais je te jure que cela n'a rien à voir avec un quelconque sentiment pour mon amie. Tu es l’unique personne qui fait battre mon cœur."

-" j'ai eu peur tu sais. J'ai cru n'être qu'une roue de secoure et cela fait mal."

-" Mon amour."

Elles se cajolent et s'embrassent pendant plusieurs minutes.

-« Si nous allions manger, je commence à avoir faim ? »

-« D’accord ! Je vais voir ce que j’ai. »

-« Moi, je vais aller chercher Camille puis je rappellerai mon commandant.  »

Un quart d’heure plus tard, les trois femmes sont attablées dans la cuisine. Si les deux amoureuses sont heureuses d’être ensemble, le soldat Saint-Saëns mange du bout des lèvres.

-« Les quatre membres d’Interpol qui ont arrêté notre prisonnier sont en vacances non loin d’Adana. Ils vont venir nous donner un coup de main. Ils seront là dans une heure. »

-« Comment des policiers pourraient réussir là où des forces spéciales ont échoué ? Ce sont des militaires dont nous avons besoin pour l’escorte pas d’enquêteurs. »

-« Soldat Saint-Saëns ! Remettez-vous en cause notre commandant ? »

La jeune femme palie et commence à bredouiller des explications.

-« Du calme Camille. Je plaisantais. J’ai moi-même fait les mêmes objections au commandant. Il m’a répondu que l’équipe qu’il nous envoyait était hors norme et spécialisé dans les situations critiques. »

-« De toute façon, vu tous ceux qui veulent récupérer votre prisonnier, nous devons accepter tout aide pour espérer nous en sortir entière. »

Les deux interlocutrices de l’irakienne se tournent vers elle et s’étonnent de son implication dans la suite de l’opération.

-« Je suis la seule à connaitre Ankara. Vous n’allez être que six, là où il faudrait être au moins dix. En plus j’ai montré que j’étais utile dans les situations critiques. »

-« La question n’est pas sur ta valeur, amour, mais sur ta sécurité et sur la légalité de ta présence à nos côtés. »

-(Avec un sourire) « Comme je ne suis pas citoyen Français, vous ne pouvais pas légalement m’empêcher de vous aider surtout maintenant qu’il n’y a plus aucun policier turc dans vos rangs. »

-« Evidemment mais cela ne veut pas dire que j’apprécie que tu te mettes en danger. »

-« Tout comme je n’aime pas que tu risques ta vie pour un salopard. »

-« Vous connaissez le prisonnier ? »

-« Pas du tout ! Mais si ce sont des forces spéciales qui doivent l’escorter et que ces hommes utilisent des lance-roquettes pour essayer de le libérer, Il est clair que ce n’est pas un enfant de cœur qui a volé le bonbon d’un de ses camarades, non ? »

-« Comment se fait-il que vous sachiez manipuler si bien toutes ses armes à feux ? D’ailleurs comment avez-vous éliminé les hommes qui nous ont attaqués ? »

-« Soldat Saint-Saëns ! Je trouve vos questions très peu amicales, surtout que Djamila vous a sauvé la vie. »

-« Laisses, Amour. Sachez, mademoiselle, que j’ai eu la chance de naitre en Iraq et d’avoir connu ses deux guerres contre les U.S.A. Lors de la dernière, en 2003, j’avais seize ans et était orpheline. Pour survivre et éviter d’être violée, j’ai fait partie d’une milice armée où j’ai appris à me défendre et à utiliser n’importe qu’elle arme. C’est pour cela que quatorze ans après je suis encore en vie. Je travaille dans l’import-export essentiellement dans le moyen orient. Etant une femme dans un monde machiste, j’ai un Glock pour me faire respecter. J’ai abattu vos assaillants sans difficultés parce qu’ils étaient assourdis par les deux explosions et uniquement préoccupé par vous. Je n’ai eu qu’à les descendre en partant du dernier, ainsi ils ne se sont aperçus de rien. »

Son petit discours est suivi par un moment de silence, où chacune est dans son quand à soi.

-« Mesdames, je n’ai pas cuisiné pour que nous mangions froid. »

Vingt minutes plus tard, Annabelle et Camille font le tour de la propriété pour reconnaitre les lieux. Elles veulent repérer les cachettes et les voies de replis en cas d'attaque. La caporal le fait pour ne plus rien laisser au hasard et aussi pour laisser Djamila avec le prisonnier. Elle veut savoir si celui-ci l'a reconnue et quels sont ses intentions à son égard.

Dans la salle de sport.

-" Tes amies savent que tu es une tueuse à gage? "

-" En quoi est-ce vos affaires?"

-" Nous sommes tous les deux des criminelles. Soit tu m'aides à m'échapper soit je te balance, à toi de choisir."

-" Je vous rappelle que j'ai derrière moi un puissant syndicat de tueuse à gage qui vous éliminera si vous dévoilez mon identité. Vous vous êtes engagé à la garder secrète lorsque vous m'avez confiée ce contrat, il y a trois et il n'y a aucune limitation de temps. Alors soit vous vous taisez et vous vivrez, soit vous parlez et vous mourrez. A vous de choisir. Je suis sûre que vous prendrez la bonne décision, surtout qu'une incarcération en France sera pratiquement des vacances après avoir connu la guerre en Irak et en Syrie. "

La brune, sur ces paroles, se retire. Elle va dans sa roseraie pour attendre sa belle. Dix minutes plus tard, Annabelle vient la voir. Elle lui raconte tout. Sa blonde, considérant cela comme menace sérieuse, est tout de suite inquiète. Djamila la rassure en lui relatant l'histoire et les actions du syndicat.

-" S'il est si puissant et fait si peur, pourquoi je te sens si perturbée par ta confrontation ?"

-(Avec un petit sourire en coin) " Tu commences à trop bien me connaitre et en moins de deux jours! Oui, cela m'ennuie ce qu'il a dit. C'est la première fois que je commence à envisager d'arrêter et c'est là que je risque d'avoir des soucis avec la justice."

-(Joueuse) " Ah bon, tu voudrais cesser ton activité, mais pourquoi?"

-" Pour être avec toi, sauterelle."

La française la prend par la taille et va pour l'embrasser quand Camille les interrompt en se raclant la gorge. Les deux femmes s'écartent.

-" Il y a un grand noir à la porte d'entrée."

-" Vous savez ce qu'il veut?"

-" Je ne suis pas chez moi, je n'ai pas répondu. Je me suis contentée de regarder l'écran de contrôle."

-" Merci."

Les deux amantes prennent leurs armes de poing, les vérifient puis se dirigent vers la maison. La soldat les suit après avoir, elle aussi, regardé le chargeur de son revolvers, en se fustigeant mentalement de ne pas y avoir pensé seule et en s'étonnant que leur hôtesse l'ai fait automatiquement.
Djamila, une fois dans son vestibule, ouvre le placard situé à côté de l'interphone, apparaît alors une dizaine d'écrans de surveillance relié à autant de caméras disséminés dans la propriété. Les deux permettant de voir l'entrée, montrent un homme noir, d'un mètre quatre-vingt, environ, plutôt costaux et séduisant. Il s'apprête à réappuyer sur la sonnette. Il a derrière lui deux gros tout-terrains noirs, aux vitres teintées ne permettant pas de voir les occupants, engagés sur le bateau devant le portail. Elle lui répond une fois qu'il a sonné.

-(En turc)" Oui, c'est pourquoi?"

-(En Français) " Mince du turc" (En turc)" Moi policier français, là pour aider à aller jusqu'à l'aéroport."

Annabelle prend la tête des opérations et la place de sa douce.

-(En français)" Quel preuve avons-nous pour vous croire?"

-" C'est le commandant Delibe qui nous envoie. Je ne pense pas que beaucoup connaisse son nom en dehors de l'état-major français et de ses hommes. En plus croyez-vous que des djihadistes ou des gangsters se seraient présenté à vous ainsi habillé?"

C'est là qu'elle voit qu'il est en short de bain, des tongs aux pieds, une chemisette bariolée sur les épaules, des lunettes de soleil et une casquette des Chicago Bulls sur la tête.

-" Nous venons directement de la plage où nous avions organisé un pique-nique."

-" C'est bon nous vous ouvrons, avancez avec vos véhicules jusqu'à la porte de garage."

Une fois la conversation terminée et le portail refermé, les trois femmes vont retrouver leurs invités. Elles arrivent en même temps qu'eux. Quand elles les voient descendre puis se regrouper pour venir vers elles, elles sont très surprises. Ils sont tous très jeune. L'impression est d'autant plus grande qu'ils sont tous habillé dans le même style que celui qui a sonné. En plus, leur appartenance à Interpol est difficile à croire tellement ils ressemblent à des super-héros d'un film Hollywoodien tant ils ont le physique d'athlète et la beauté pour, à part la plus petite des femmes qui n'est que magnifique. En plus, ils sont chacun différent. À côté de leur interlocuteur, il y a une femme qui lui ressemble beaucoup. Elle est si belle que les filles pensent être devant une princesse africaine en la voyant. Elle est grande autour d'un mètre soixante-quinze et semble du même âge que l'homme. À sa droite, il y a la rousse qui est la seule à ne pas être une athlète. Son visage est constellé de tâche de rousseur. Elle mesure un mètre soixante et elle aussi semble être de l'âge des trois spectatrices. Elle vient de prendre la main de la noire en tenant de l'autre une sacoche de médecin. Descendant de l'autre voiture, il y a un immense métis d'un mètre quatre-vingt-dix. Lui a tout de l'adolescent avec ses cheveux bouclés et en bataille. Derrière lui se trouve pratiquement son jumeau, plus jeune encore et dix centimètres plus petit. Par contre sa musculature fait passer pour gringalet les acteurs bodybuldés américains. Heureusement qu'il sourit sinon elles l’auraient déjà mis en joue.

L'aîné du groupe vient directement devant Annabelle et lui tend la main qu'elle serre par réflexe.

-" Bonjour caporal Berlioz, Pierre Tattoba, membre du groupe d'intervention spéciale d'Interpol. Comme je vous le disais, nous sommes arrivée le plus vite possible."

-" Et je vous en remercie. Bonjour à vous, mais comment savez-vous qui je suis?"

-" Pendant le vol nous avons fait des recherches pour savoir où nous mettions les pieds."

Il se tourne ensuite vers Djamila.

-(En turc)" Bonjour madame, je vous remercie de nous accueillir chez vous."

-(En français et un peu inquiète de ce qui a été trouvé sur elle)" Bonjour, c'est tout à fait normal."

Il finit par Camille qui est tout aussi surprise que les deux autres de leur jeunesses et qu'ils la connaissent.
La blonde qui a eu le temps de se remettre de son étonnement intervient.

-" Excusez-moi mais ce n'est vraiment pas prudent d'avoir amené deux adolescents avec vous. Cette affaire est vraiment dangereuse. Nous avons été attaquées au lance-roquette tout à l'heure. Il serait mieux qu'ils attendent dans une chambre d'hôtel, nous ne sommes pas à l’abri d'une autre attaque, même ici. Et où est le dernier membre de l'équipe? Le commandant m'a dit que vous étiez quatre."

L'homme esquisse un sourire puis lui répond.

-" Caporal Berlioz, je vais vous présenter le reste de l'équipe. Ma sœur, Caroline Tattoba, c'est notre tireuse d'élite ainsi que la spécialiste informatique. C'est elle qui nous a fourni vos pédigrées. Elle a 23 ans. La rousse à ses côtés est sa fiancée. Elle s'appelle Cécile et est médecin. Elle n'est pas dans notre équipe. Elle n'est là que parce que nous étions en vacances ensemble. Elle aussi à 23 ans. L'immense métis à sa droite est mon frère, Paul Detrois. C'est notre stratège. Il a dix-huit ans. Le dernier membre est aussi mon dernier frère. C'est Jacques Detrois. C'est notre ingénieur, notre inventeur et aussi notre bulldozer quand la situation l'exige. Il a seize ans."

-" Je ne veux pas vous manquer de respect, surtout qu'étant réserviste au rang de caporal à 21 ans je suis bien placée pour savoir que l'âge n'est qu'une donnée très relative. Mais franchement comment voulez-vous que je crois que les deux adolescents sont bien ce que vous dites?"

Le tacticien prend la parole.

-" Nous pourrions simplement en appeler à votre hiérarchie et vous obliger à accepter notre aide mais je préfère que notre relation soi basée sur un respect mutuel. Nous allons vous montrer comment nous fonctionnons en déterminant avec vous l'itinéraire vers l'aéroport. Si vous ne nous faites pas confiance après, nous partirons."

Annabelle est bluffée par la maturité du garçon. Si la mission n'avait pas commencé si dramatiquement, elle aurait certainement accepté leur aide dès maintenant.

-" C'est d'accord."

Le garçon enchaîne.

-" Alors allons travailler. Mais avant je vais présenter Pierre. Il est notre négociateur et celui qui obtient tout ce dont nous avons besoin."

Tout le monde suit alors Djamila vers la maison. Au fois dans le salon, elle demande à l'assemblée si quelqu'un veut du thé à la menthe et des pâtisseries orientales

-" Oh oui, c'est une super idée !"

-" Jacques!"

-" Quoi? Je suis bien élevé, moi! Je fais honneur à notre hôtesse."

-"Gourmand."

Une demi-heure plus tard, l'itinéraire est déterminé et le plateau de gâteaux terminé. Là où Annabelle avait simplement pensé demander à sa belle, les trois frères et la sœur piratent en plus les caméras de surveillance et le centre de contrôle de feux de signalisation. En plus Paul interroge l’irakienne sur le trafic et les éventuels bouchons qu’il risque d’y avoir. Après avoir fixé le trajet principal, ils déterminent les endroits dangereux et tous les chemins de replis et de fuite. Pour ne pas avoir à suivre un plan, ils ont l’idée d’utilisé google map pour faire une reconnaissance virtuelle de l’ensemble des routes qu’ils risquent d’emprunter. Chacun sait ce qu’il a à faire mais on sent que le chef d’orchestre est le géant. La blonde est convaincue et mesure combien elle n’était pas préparée tout à l’heure.

-" Je suis honorée de travailler avec vous, merci de votre aide. Mais avant de pouvoir convoyer le prisonnier, ne croyez-vous pas qu'ils vous faudrait tous des tenues plus adaptées et des armes?"

-"Nous sommes aussi ravis de travailler avec vous. Nous connaissons vos états de services. Ne vous inquiétez pas pour notre accoutrement, caporal, nous avons tout ce qu'il nous faut dans la voiture. Comme vous devez le savoir, nous étions en opération ici avant d'y prendre nos vacances."

-" Vous avez même des armes! Mais comment avez-vous fait? Depuis le coup d'état de l'année dernière, c'est impossible."

-" Pierre est aussi diplomate dans le civil donc nous les transportons dans l'équivalent d'une valise diplomatique. En plus, nous avons un avion privé que Jacques nous a construit, ce qui facilite encore plus les choses."

-" Je vois."

-" D'ailleurs nous allons devoir nous changer. "

-" Je vais vous montrer où sont les chambres."

Jacques se lève précipitamment et demande qu'on l'attende pendant qu'il va chercher leurs affaires.

Il leur faut dix minutes pour ressembler aux deux soldats des forces spéciales et plus à des surfeurs. Comme elles, ils sont vêtus de tenues de commandos avec gilet pare-balle et casque. Leur armement est constitué de deux revolvers et d'un fusil mitrailleur.



Dernière édition par wolfgangamadeusmozart le Mar 25 Oct 2016 - 15:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 15:52


Chapitre 14

Flash-back

Dans la chambre où se change l'équipe d'Interpol

Pressés, tous se déshabillent dès la porte fermée. Cécile ne peut résister à la tentation d’admirer le corps de sa douce. Même après neuf ans, dont huit de vie commune, elle profite toujours de chaque occasion pour contempler ce qu'elle considère comme l'accord parfait entre des courbes délicieusement féminines et une musculature athlétique mais tout en finesse et artistiquement dessinée. En levant la tête, Caroline la découvre quasiment hypnotisée. Amusée, elle décide d'en rajouter. Elle ne ferme pas sa veste, laissant apparaître son soutien-gorge noir en fine dentelle et ses abdominaux qui, elle le sait, on toujours affolés sa rousse. Elle s'approche alors, en se déhanchant outrageusement et en plantant ses deux yeux dans les siens. Arrivée à sa hauteur, alors que sa proie n'attend qu'un baisé d'elle, elle se penche vers elle pour lui chuchoter à l'oreille, de sa voix la plus sensuelle.

-"Il semblerait que le sang-froid légendaire des chirurgiens ne soient pas si performant que cela. Mademoiselle vous êtes à deux doigts de la combustion spontanée."

Cela sort immédiatement la jeune femme de sa transe.

-"Mais de quoi parles-tu, mon amour? J'étais en train de t'examiner. Avec le contre-jour, j'ai cru, à tort, heureusement, que tu avais une scoliose. Je me suis donc attachée à vérifier, visuellement, la rectitude de ton dos et l'horizontalité de tes hanches, d'où mon air concentré."

(Feignant d’être déçue)-"Dommage, j’aurais bien aimé provoquer autre chose que de l’intérêt professionnel. Je te laisse, je dois finir de m'habiller."

La noire n'a pas fait un pas que sa dulcinée lui attrape le bras, la retourne puis l'embrasse sauvagement. Hélas, elles sont interrompues, trop rapidement, par le cadet de la fratrie, très enthousiaste.

-" Les filles, vous avez perdues !"

Caroline, indignée:-" Hé! Nous sommes en mission. Le pari était pour les vacances, il est donc suspendu jusqu'à notre retour à notre hôtel."

Pierre:-" C’est vous qui avez soutenu pouvoir tenir une journée sans vous embrassez à tout bout de champ. Vous avez perdu, maintenant assumez. Demain, on va tous au karaoké et vous devrez chanter la chanson de la reine des neige devant tout le monde."

La jeune femme boude en finissant de s'habiller. Une fois que tous sont prêts, le tacticien prend la parole.

-" Que fait-on avec la tueuse à gage? »

Sa sœur se retourne vers sa dulcinée et lui demande.

-« Amour, j’ai vu que tu l’avais beaucoup étudié pendant que nous établissions l’itinéraire, qu’en penses-tu, elle est en infiltration ou elle est amoureuse du caporal? »

-« Elle est clairement amoureuse et c’est réciproque. Leurs yeux, quand elles se regardent, sont aussi étincelants que lorsque les tiens se posent sur moi, mon amour. Rien n’existe avant elle deux. Pour preuve, lorsqu’elle nous servait ses pâtisseries orientales, alors qu’à l’hôtel tous ceux qui vous croisaient, toi et tes frères, aussi bien les hommes que les femmes, ne pouvaient résister à l’envie de vous jeter un petit coup d’œil, elle, elle était focalisée à préserver la dernière corne de gazelle et les deux loukoums à la rose restant pour pouvoir les donner à sa belle. Quand enfin elle est arrivée près d’Annabelle, elle avait un immense sourire illuminant son visage qui ne laissait plus aucun doute sur ses sentiments. »

Paul :-« C’est très peu scientifique comme preuve, ce que tu nous dis là, Cécile. »

-« Evidemment ! Mais tant qu’il n’y pas de machine pour lire dans les pensées, c’est tout ce que tu auras. »

Paul :-« Donc pour toi, son intervention de ce matin était pour sauver la caporale et pas une manière de se rapprocher du prisonnier ? »

-« J’en suis persuadée. »

Pierre-« En plus Paul, si ces intentions étaient de le faire évadé, tu ne crois pas qu’elle l’aurait fait avant que nous arrivions ? »

-« C’est certain. »

Jacques:-" Mais alors pourquoi es-tu toujours réticents à l'intégrer au groupe?"

Pierre, étonné :-« Tu as peur que ce soit nous sa cible ! »

Caroline :-« Mais si c’était le cas, pourquoi faire aussi compliqué et prendre le risque que son amoureuse le découvre? Il aurait été plus facile de s’occuper de nous avant son arrivée, nous sommes à l’hôtel depuis quatre jours. »

Jacques, un grand sourire aux lèvres :-« Je sais ! Paul es le seul à s’être aperçu que nous sommes à nouveau dans une dimension parallèle qui fonctionne comme une série américaine de suspense. Tout est forcément super compliqué avec des dizaines de secrets et énormément d’incohérence. »

Pierre :-« Mince cela veut dire qu’on va avoir des problèmes pendant la mission. »

Caroline :-« C’est plus que certain, sinon le téléspectateur va zapper. »

Cécile :-« Mais la chance que nous avons, amour, c’est que nous faisons partie des minorités donc ils ne peuvent pas nous tuer tout de suite. En plus, à l’heure actuelle, la majorité des séries d’actions ont une femme pour héros. »

Jacques-« Cécile, tu as raison mais tu oublies que l’histoire a commencé ce matin, avec le couple Annabelle/Djamila comme personnages principaux. Je pense que nous sommes au mieux des guests stars. »

Paul, ennuyé :-« Ok, j’ai laissé ma parano m’envahir mais à ma décharge c’est la première fois que nous devons intégrer une personne qui est du côté obscur à l’équipe. »

Caroline, les sourcils froncés :-« Elle gagne sa vie en assassinant, c’est sûr, mais à bien y regarder la caporale a ôté autant de vie. En plus, toutes les informations trouvées sur le net disent qu’elle a la réputation de ne jamais faire souffrir ses cibles, ni provoquer de victime collatérale. »

Le géant vient enlacer sa sœur quelques secondes puis un peu honteux s’excuse.

-« Désolé Caro d’avoir joué les moralisateurs réactionnaires. J’ai bien conscience que tuer ne veut pas dire qu’on est une mauvaise personne. De même, je mesure la chance de toujours avoir pu l’éviter. »

Il se détache de sa sœur et fait face à tous.

-« Vous avez raison, faisons lui confiance surtout qu’elle a pris les mêmes précautions que nous lorsqu’elle a éliminé les kamikazes. »

Pierre :- Bon maintenant que tout est réglé, si nous y allions, elles doivent nous attendre ? »

Cécile :-« Désolé de jouer les mouches du coche mais vous avez bien prévu de les rassurer sur vos intentions et sur l’absence d’arrestation pour Djamila ? »

-« Pourquoi ? Elle n’est pas sensé savoir que nous sommes au courant ? »

-« Tu n’as pas vu la réaction des deux amoureuses quand Pierre a expliqué que vous avez fait des recherches sur eux. Elles ont pali toutes les deux et la française a immédiatement regardé sa chérie.
Je suis sûre qu’elles ne pensent qu’à ça depuis. Si vous ne mettez pas les choses au clair, je ne vois pas comment elles vont pouvoir être pleinement dans la mission et c’est risqué. »

Paul :-« Ok ! Je le leur dirais pendant que j’enverrai le soldat Saint-Saëns transférer le prisonnier. (Se tournant vers son cadet) Tu pourras l’accompagner, ce serait ballot qu’il puisse profiter de l’inexpérience de la demoiselle pour s’échapper. »

-« Pas de problème. »

Fin du flash-back


Il y a un petit instant de battement quand l’équipe arrive devant les trois femmes mais il est rapidement stopper par l’alarme de la maison qui se met à retentir. Instinctivement tous dégainent leurs armes à part le docteur et la propriétaire des lieux.

Djamila:-" C'est certainement l'enfant des voisins qui a encore envoyé son ballon dans mon jardin. Allons voir les écrans de surveillance avant de foncer en tirant partout."

Les invités la suivent alors. Arrivée dans l'entrée, elle ouvre le réduit où se trouve son système de surveillance. Hélas, il ne montre aucun ballon de foot mais une douzaine d'hommes armés.
Le groupe qui vient d’escalader le portail porte des jeans troués, des baskets et des T-shirt. Ils utilisent des kalachnikovs. Ceux venues par l’arrière de la propriété, mieux habillés, sont revolvers au poing,

Annabelle-:"Djamila, ton alarme est relié à la police?"

-" non, je l'ai arrêté à temps."

-" Elle s'entend de dehors?"

-" Pas plus et pour la même raison."

-" Paul, je vous laisse gérer l’équipe de devant. Camille tu lui obéis. Amour, j’aimerais que tu te retranches avec Cécile dans ta salle de gym. Je te fais confiance pour vous protéger toutes les deux. Moi je vais tout de suite m'occuper de l'équipe de derrière, ils sont vraiment proche et c’est un travail de commandos."

Elle part ensuite en courant vers l’arrière de la propriété.
Le reste de la troupe met quelques secondes pour réaliser ce qu’il vient de se passer.

Cécile est la première à réagir.

-" Vous la laissez y aller seule!"

-" Amour, Si nous y allions maintenant nous risquerions de la faire repérer. Tout l'arrière de la propriété est occupée par une palmeraie de dattiers, il faut donc soit être suffisamment nombreux pour l’encerclé, soit être ultra-discret, ce que nous ne serions pas si nous lui courrions après. Et ne t'inquiète pas, elle parfaitement capable de s'en sortir."

-" Tu crois?"

Camille:-" Elle a reçu une médaille militaire pour avoir sauvé son escadron dans des circonstances similaires."

Djamila appui sur un bouton puis se retourne vers le groupe.

-« Je viens de fermer toutes les fenêtres de la maison. Il ne reste plus que cette porte et celle de derrière pour entrer ici. (En posant sa main sur l'épaule de la rousse) Faisons ce qu’Annabelle nous a demandé. »

La docteure embrasse sa chérie puis suit l’irakienne. Celle-ci marche plutôt rapidement. En arrivant près de l’escalier menant à la cave elle lui demande de l’attendre. Trente secondes plus tard, elle revient avec une grande mallette et c’est sur le même rythme qu’elle la guide à l’étage jusqu’à la pièce où est le prisonnier. Après avoir fermé la porte à clé, elle ouvre son bagage et monte son fusil de précision puis va s’installer devant la fenêtre.

Cécile :-« Je pensais que le caporal était parfaitement capable de se débrouiller seule ? »

Djamila, sans quitter la palmeraie des yeux, continuant de chercher sa douce et les assaillants :-« C’est le cas. Mais si vous le pouviez, ne tenteriez-vous pas de protéger Caroline ? »

-« Si bien sûr »

-« Vu que vous n’êtes pas étonnée par mon arme, j’en déduis que vous et vos amis connaissez ma profession. »

-« Oui et ils n’ont pas l’intention de vous arrêter pour ça. »

Étonnée, elle tourne son visage vers la rousse.

-« Pourquoi ? »

-« Ils savent que tout n’est pas blanc ou noir. »


Dans le hall d’entrée, juste après le départ de Djamila et Cécile.


Paul:-« Bon, nous aussi nous avons du travail. »

Il observe attentivement les écrans de contrôles puis se relève.

-« Camille nous allons essayer de les capturer pour les interroger mais il n’est pas question, bien sûr, de le faire au détriment de notre sécurité. N’hésitez pas à faire usage de votre arme si vous vous sentez menacé. »

Ensuite, à l’aide des écrans, il explique son plan qu’ils mettent immédiatement à exécution. Tout se passe au mieux pour eux, sans aucune égratignure.
Il n’en est pas de même pour trois de leurs cibles.
Jacques a assommé les deux dont il avait la charge et Camille, trop enthousiaste dans le désarmement du sien, lui a cassé le poignet.


Au même moment, à l’arrière de la propriété.


Annabelle, une fois dehors, est en mode commando. Elle progresse d'arbre en arbre. Une fois près d’un assaillant, elle l’élimine à l'arme blanche. L’absence de détonation lui permet de conserver l'avantage de la surprise. Elle agit différemment pour la dernière, n’étant plus obligée d’être discrète et voulant connaitre l’identité des intrus, elle la capture après un corps à corps intense mais rapide. Elle avait choisi sa progression dans la palmeraie pour pouvoir finir par la seule femme du groupe.

Les sept français et l’irakienne se retrouvent, presqu’en même temps dans le salon avec leurs prisonniers, le docteur et la tueuse à gage étant descendu une fois que la blonde a maitrisé son dernier adversaire.

L’interrogatoire du groupe aux kalachnikovs est facile et rapide. Ce sont des membres du gang qui a tenté de doublé les kidnappeurs du petit Djamal. Ils étaient venus se venger de l’intervention des deux amoureuses.
Devant l’air étonné des autres, elles doivent raconter ce qui s’est passé. Bien sûr elles en sont félicitées, ce qui les met mal à l’aise.
Quand ils s’intéressent à la femme, c’est une autre histoire. Après dix minutes de vaines tentatives, elle n’a prononcé aucun son. Agacée, caroline la prend en photo et lance une reconnaissance faciale grâce à l’un de ses logiciels couplé avec tous les fichiers informatique existant sur la planète. En moins d’une minute, elle sait qu’il s’agit d’une espionne russe. Les clichés des cinq cadavres de la palmeraie permettent de déterminent qu’un autre espion russe est présent ainsi que quatre représentant du service de renseignement syrien.

Pierre :-« C’est logique, ils ont aussi besoin d’information sur le groupe islamiste et le gouvernement français ne va clairement rien leur communiquer. »

Annabelle :-« Que fait-on des prisonniers et des corps ? Il n’est pas envisageable que Djamila soit impliquée. »

Pendant cinq minutes, l’équipe d’Interpol et les deux forces spéciales élaborent des scénarii des plus rocambolesques. L’irakienne, elle, est perdue dans ses pensées jusqu’au moment où l’évidence la frappe. Elle prend alors la parole.

-« Je suis touchée de vos efforts mais cela n’est plus nécessaire. Nous allons faire simple et convoyer le prisonnier jusqu’à l’aéroport. Quand il sera aux mains des autorités françaises, Annabelle préviendra le commissaire que la mission est réussie. Ensuite, elle l’informera de la présence des gangsters et des espions chez moi. Pendant que vous retournerez à votre lieu de vacances, nous les livrerons à la police turque et répondrons à toutes leurs questions. Par contre avant de partir, j’ai besoin de m’entretenir avec mon amie. »

Sans attendre de réponse, elle prend la main de sa blonde et l’emmène dans sa chambre. Sur tout le chemin celle-ci, paniquée, lui expose les risques d’une telle idée. Une fois arrivée à destination et la porte fermée, elle se retourne vers sa douce et l’embrasse avec passion, voulant lui transmettre tout l’amour qu’elle ressent pour elle. Quand elles y mettent fin, à cause du manque d’oxygène, elles restent enlacée profitant de cette instant de pur bonheur.

Annabelle, toute timide :-« Tu ne m’as pas embrassée que pour me faire taire ? »

(Souriante) –« Non, mon amour, je me doutais que cela ne marcherais pas. Je voulais juste profiter de tes lèvres et te montrer que je t’aime. »

(Boudant à moitié)-« Je ne parle pas tout le temps ! »

-« Non, je le sais bien. »

Elles se câlinent mais la française ne peut oublier l’inquiétude qu’a entrainé la décision de sa douce. Alors qu’elle veut revenir sur le sujet, sa dulcinée pose son index sur ses lèvres et prend la parole.

-« Je prends ma retraite. Je vais vendre cette maison et venir m’installer en France, avec toi, si tu le veux. »

La caporale reste muette de surprise quelques secondes. Mais une fois l’information digérée, elle resserre son étreinte, la soulève sans difficulté puis l’embrasse.

-« Bien sûr que je veux vivre avec toi. Mais toi, ton métier ne va pas te manquer ? »

-« Non ou alors seulement la partie préparation et l’adrénaline dû au danger. »

-« Nous trouverons alors de quoi combler ce manque. Mais hélas, pour l’heure le devoir nous appelle. »

En arrivant dans le salon, elles sont accueillies par Camille qui leur donne deux oreillettes.

-« Le prisonnier attend dans votre voiture Djamila. Paul a pensé qu’il serait préférable que je sois dans le véhicule de queue, avec Jacques et Caroline qui conduira, pour vous couvrir. Pierre et lui seront dans celui de tête et ouvrirons la marche. »

-« Entendu ! Je suppose que les oreillettes vous ont été données par Paul ? »

-« Non, par Jacques. »

-« Et la docteure voyage avec sa fiancée ? »

-« Non, elle prend un taxi. »

-« C’est évidemment plus prudent. Nous devons savoir autre chose avant de partir ? »

-« Non, caporal ! »

-« En route, donc ! »

Le trajet se passe sans encombre jusqu’aux abords de l’aéroport. Là, les occupants de la voiture de tête repèrent rapidement deux gros tout-terrains stationnés le long de route, cinq-cents mètre avant l’entrée du terminal.

Paul, jumelle sur les yeux :-« Djamila, les kamikazes de tout à l’heure avaient une tenue particulière. »

La jeune femme répond par l’affirmative et la lui décrit.

-« Je pense que nous en avons deux droit devant. On s’arrête tous maintenant. »

Le convoi stoppe le long de l’autoroute. L’équipe d’Interpol enfile au-dessus de les gilets pare-balle leur chemise bariolée et remplace leurs casques par leurs casquettes.

Paul :-« Vue la circulation, nous allons ruser. Nous quatre, nous allons nous faire passer pour des touristes en roulant les fenêtres ouvertes, la radio à fond et en chantant, bref tout pour nous faire remarquer. L’idée, c’est que nos véhicules cachent le vôtre, mesdemoiselles. Djamila vous saurez faire ? »

-« Oui. »

Si on excepte un automobiliste qui a fait une embardé pour répondre à son portable, obligeant l’irakienne à une manœuvre d’évitement des plus brutales, tout ce passe bien.
Une fois au parking, Annabelle appel son colonel pour savoir où livrer le prisonnier. Au même moment, Pierre reçoit un coup de fil du quai d’Orsay. Les deux apprennent que c’est à un diplomate des émirats arabes unies qu’ils doivent confier l’homme. Celui-ci arrivera dans une demi-heure. Un salon V.I .P est mis à leur disposition dans la zone internationale. Après avoir récupéré Cécile, ils s’y rendent, escorter par des agents de sécurités de l’aéroport, ce qui leur permet de passer sans soucis les détecteurs de métaux.
En voyant le luxe des lieues, le prisonnier ouvre pour la première fois la bouche.

(En anglais)-« J'espère que c'est un avant-goût des prisons française."

Annabelle, inquiète pour l’anonymat de sa chérie depuis sa conversation avec son supérieur, ne supporte pas la désinvolture de l'homme et lui répond durement.

(En Anglais)-" Vous ne les connaîtrez pas! Vous allez à Abou Dabit."

Tous voient alors l’homme blanchir de peur. Il se met alors à parler très vite en irakien.

-« Je ne peux pas aller là-bas ! Amine est à Dubaï. Je suis sûr qu’il veut me faire payer ma fuite. C’est forcément lui qui a demandé au cheikh d’intercéder auprès de la France. »

Ensuite il se tait et les regarde tous. La blonde d’abord contente de lui avoir fait ravaler son sourire, déchante quand il s’adresse à elle.

-(En Anglais)-« Vous devez empêcher mon transfert à Dubaï sinon je révèle à Amine que c’est vous qui êtes venu libérer votre amie dans mon camp, il y a plus de trois ans. »

Dans le salon cette révélation étonne tous ceux qui n’étaient pas au courant. Elle déstabilise aussi la principale intéressée mais elle n’en laisse rien paraitre.

-« De quoi parlez-vous ? »

-« Ne jouez pas à cela avec moi ! Le lendemain de votre arrivée dans mon camp, quand vous vous laviez, vous avez été pris en photo par la vieille Fatma qui me l’a envoyée. Depuis elle était sur mon téléphone portable. Si je ne l’ai pas regardé des milliers de fois, je ne l’ai pas regardé une fois.»

-« Et même si vous aviez raison, pourquoi devrais-je vous aider en contre partie de votre silence ? »

-« Parce que si je révèle à Amine votre identité, il n’aura de cesse de vous traquer. »

-« Vous ne la connaissez pas et vous n’avez même plus ma photo. »

-« Détrompez-vous, mademoiselle Berlioz. »

-« Vous connaissez mon nom et alors ? Il n’y a pas qu’un âne qui s’appelle Martin. »

-« Vous savez très bien que les djihadiste ont autant de finesse que terminator. Une fois la fatwa, lancé ils auront, comme lui, à cœur d’éliminé toutes les françaises portant votre nom. Le supporterez-vous ? »

-« Mais pourquoi veut-il tant que je meurs ? »

-« Parce que votre intervention a réussi alors que vous n’étiez qu’une adolescente. Cela a porté un grand coût à la crédibilité du mouvement djihadiste auquel j’appartenais. Depuis, il est en perte de vitesse et donc de richesse. Or Amine, qui s’occupe de l’aspect financier et de ce fait qui en est le vrai dirigeant ne le supporte pas. Je vois que vous croyez, comme tout le monde, que c’est le cheick Em Boi le chef mais lui ne s’occupe que de l’aspect militaire et ne décide rien sans avoir son aval. Votre mort permettra de montrer qu’on ne peut, impunément, s’en prendre à son organisation donc lui redonner de la force. »

Annabelle, sonnée, garde le silence.

Pierre :-« Mais comment cet Amine peut imposer sa volonté au premier ministre des Emirats Arabe unis ? »

-« C’est lui qui en tuant son neveux lui a permis d’accéder à ce poste. »

Djamila dégaine son arme et vient poser le canon sur la tempe du prisonnier. Annabelle n’a que le temps de bondir sur elle et de dévier l’arme vers le haut, évitant ainsi qu’elle le tue.

-« Pourquoi m’as-tu empêché de le tuer ? Ta vie n’aurait plus été menacée. »

-« Mais la tienne si. La Turquie applique la peine de mort pour les meurtres et les caméras de surveillance enregistrent tout ce qui se passe dans le salon. »

A peine a-t-elle fini que des agents de la sureté entrent arme au poing.
Pierre réussit à s’en débarrassé en expliquant que c’était une tentative pour récupérer des informations importantes.
Les amoureuses depuis leur coup d’éclat sont blotties dans les bras l’une de l’autre, abattu par cet immonde chantage alors que leur avenir promettait d’être radieux.

Paul :-« Pourquoi cet Amine veut votre peau. »

-« Pour les mêmes raisons que miss Berlioz. En m’échappant avant qu’il m’exécute pour manquement, j’ai sapé l’image de toute puissance du mouvement. Mais étant un combattant cela a eu moins de retentissement que l’action de votre amie. »

Pierre :-« Qu’elle est le nom de ce personnage ? »

-« C’est Amine D. Krayon dkoulheur . »

-« Mais c’est l’ambassadeur irakien en poste à Dubaï ! »

-« Oui, il a toujours été très doué pour arriver à ses fins. Bon assez bavardé, comment allez-vous procédé. »

Avant que la moindre parole ne soit prononcée, la porte s’ouvre sur le diplomate émirati et son escorte. Le prisonnier est obligé de les suivre. Paul réussi à lui glisser à l’oreille que s’il ne révèle pas l’identité du caporal, dans deux jours ils viendront le libérer.
L’ambiance est pesante une fois le prisonnier partie. Les amoureuses sont abattues ce qui mine le reste de l’équipe. C’est sans un mot qu’ils regagnent tous leurs véhicules. De triste, le visage de l’irakienne est devenue froid et déterminé. Elle se tourne vers Paul.

-« Pouvez-vous aider Annabelle avec la police turc ? »

-« Bien sûr ! Mais qu’allez-vous faire ? »

-« Régler le problème. »

Avant qu’elle n’ait bougé, les trois hommes l’entourent pour qu’elle ne puisse fuir. Alors qu’elle s’apprête à vertement protester, ils prennent la parole.

-« Mademoiselle, nous n’avons pas l‘intention de vous laisser faire cela. »

-« Car ce n’est qu’ensemble qu’il est possible de réussir une tel mission. »

-« En mettant nos compétences en commun, nous y arriverons. »

La brune émue les remercie. Sa blonde vient alors devant elle, très en colère. Ses yeux lancent des éclairs. On sent qu’elle est à deux doigts de la gifler.

-« Nous sommes à deux dans notre couple. Tu sais parfaitement que je ne suis pas une faible femme ayant besoin d’être protégé. Donc même si je comprends et apprécie le chevaleresque de ta démarche, ne l’envisage plus jamais ou tu subiras ma colère. Et je t’assure que ce que tu m’as vu faire à la poutre de ta véranda n’est rien à côté de ce qui t’attend. »

Djamila ne peut que déglutir d’appréhension. Mais la seconde d’après, sa blonde lui murmure un merci et l’embrasse avec passion.
La française étant en meilleur forme, se souvient de la présence de Camille.

-« Camille, votre mission est terminée. Vous avez bien travaillé. A quelle heure votre avion décolle ? »

-« Sauf votre respect caporal, mais je n’ai pas l’intention de vous laisser y aller sans moi. »

-« Mais vous ne pouvez simplement pas ne pas rentrer à votre base dès ce soir ! Ce serait une désertion ! »

-« Si je n’étais pas en vacances vous auriez raison. En plus je crois que j’ai un moyen pour que vous approchiez l’ambassadeur sans attirer négativement l’attention. »

L’effet est immédiat, toutes les personnes présentes s’intéressent à ce qu’elle dit.

-« Ma tante doit montrer sa collection demain après-midi à monsieur et madame l’ambassadeur d’Irak à Dubaï, dans leur immense appartement. Il me suffit de l’appeler et vous remplacerez ses modèles. Il y a trois hommes et trois femmes. Moi je jouerais les petites mains, je l’ai déjà fait. »

Caroline-« Une fois sur place, je pourrais pirater ses ordinateurs et vider ses comptes. »

Paul :-« Il faudrait aussi trouver un moyen pour totalement discréditer cet Amine et son mouvement pour le cas où il a déjà lancé ses djihadistes sur Annabelle. »
Pierre :-« Il ne faudrait pas que des illuminés veuillent continuer son œuvre. »

Cécile :-« Si je comprends bien, moi aussi je vais jouer les mannequins. »

-« Oui, mon amour. »

-« Camille, que présente votre tante ? »

-« Des sous-vêtements. »
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wolfgangamadeusmozart




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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMer 2 Nov 2016 - 11:48

chapitre 15

Jacques est seul dans cette pièce sans fenêtre. Ses deux frères ont été les premiers à être emmenés et maintenant il attend son tour. Oh, il n'est pas pressé de subir le même traitement que ses aînés mais comme toujours, l'attente est angoissante. C'est le moment où votre cerveau en profite pour vous livrer les pires des scénarios. Et là ce n'est vraiment pas utile. La réalité de ce qui l'attend est déjà suffisante.
Le silence pesant est loin de le rassuré, il sait le courage de Pierre et de Paul.
Ce matin, en se levant, il ne se doutait pas de ce qui allait lui arriver.
Tout avait bien commencé. Le petit déjeuné avait été exquis, comme toujours. Ils avaient même pu se baigner avant de partir pour cette mission qui n'était qu'une formalité jusqu'au moment où leur prisonnier fit son immonde chantage.
C'est là qu'il fut proposé qu'ils se fassent passer pour des mannequins pour sous-vêtements.
Il se souvient avoir été comme ses sept compagnons et s'être stopper avant de faire face à la soldate quand il comprit ce qu'elle venait de suggérer.
C’est Annabelle qui la première repris ses esprits et la parole en affirmant ne pas pouvoir se faire passer pour un mannequin. La formulation de la blonde lui avait semblé des plus incongrus, surtout au vu de sa beauté. À priori il ne fut pas le seul puisque tous, comme dans un mauvais film comique, ou un match de tennis, se tournèrent vers elle en même temps.
Elle leur expliqua avoir des cicatrices sur le corps, absolument pas camouflable par du maquillage. C'est au cours de l'action qui lui value une médaille qu'elle les récoltât.
Devant le malaise évident de la jeune femme, la fratrie réagi comme à son habitude et firent l'andouille. Cela n'eut pas l'effet escompté mais se souvenir adoucit l'attente.
C'est lui qui commença.

-« Voilà, on ne peut pas être mannequin parce qu’on a tous des cicatrices. Je pense qu’il faut envisager une approche plus subtile. »

Pierre :-« On fonce dans le tas, armes aux poings ? »

:-« Oui, c’est simple et efficace. »

-:"Jacques ! Peux-tu me rappeler quels sont tes cicatrices ? »

Il présenta à son aîné un microscopique trait blanc sur le dessus de la dernière phalange de son index droit.

-« C’est Paul qui me l’a fait en me poussant pour être le premier à faire le bisou à mamie. »

-« Hé! Tu étais partie avant le top de papi ! »

-« C’est parce que la veille tu avais enlevé ta ceinture de sécurité avant qu’il ne coupe le moteur. »

-« C’est même pas vrai ! »

Pierre outré :-« Tu te rends compte, Jacques, que tu oses comparer un petit bobo de rien du tout datant de Mathusalem avec ce que nous avons vécu, Annabelle et moi ! C’est un vrai manque de respect pour notre souffrance ! »

Caroline-« Et peut-on savoir quel est cette cicatrice qui te met au même rang qu’Annabelle ? »

Théâtralement, le jeune homme souleva son gilet pare-balle et montra une hypothétique cicatrice d’appendice. Sa sœur, sur jouant au possible, enchaîna immédiatement.

-"Mais c’est vrai ! Comment ai-je pu oublier les deux semaines que tu as passé à te traîner en protégeant ta cicatrice et à hurler à la mort quand on s’approchait de toi à moins d’un mètre. Je suis vraiment désolée Pierre. Tu avais parfaitement illustré le peu de résistance des hommes à la douleur. (Elle bombe alors le torse.) Moi, je n'avais rien dit après que tu m'aies défigurée avec le cintre."

Ce qu'ils n'avaient pas vu, c'est que dès le début de leur petit délire, Cécile était venu près d'Annabelle et Djamila pour leur expliquer ce qu'il se passait.
Il connait bien sa futur belle-sœur, il entend d'ici le discours qu'elle du leur servir:

-" Ne croyez pas qu'ils ne mesurent pas la gravité de la situation ou qu'ils se moquent de vos cicatrices, bien au contraire. Bien que jeunes, chacun d'eux sait parfaitement ce que cela fait d'être touché dans sa chair. Ils n'ont pas de marque parce qu'ils ont cette particularité mais je peux vous dire qu'ils en ont les séquelles psychologiques. Vous n'imaginez pas le nombre de cauchemars que Caroline peut faire. Ils font l'andouille pour supporter les moments charger émotionnellement et ils ont très bien perçu votre malaise tout à l'heure. D'ailleurs, une fois que toute cette histoire sera terminée, venez me voir, je suis chirurgienne et je devrais pouvoir faire disparaitre, en partie, vos cicatrices."

Annabelle a dû l'en remercier mais il est certain que sa chérie n'a pas été rassurée devant nos pitreries. C'est pour ça que Cécile a provoqué leur intervention en murmurant un appel à l'aide. Dans la seconde, ils ont tous les quatre braquées leurs mitraillettes sur les deux demoiselles. À leur réaction de surprise et de peur, il est sûr que leurs visages ne devaient pas être avenants. Heureusement pour elles, la rousse s'est immédiatement interposer, les rassurant sur son état. Ils ont alors baissé les armes. La docteure s'est ensuite excusée auprès d'eux et a expliqué que s'était pour montrer qu'ils étaient toujours sur le qui-vive et parfaitement apte à réagir même quand ils n'en donnaient pas l'impression. Cela convainquit l'irakienne.

La porte s'ouvre alors. Ses deux frères rentrent, muets. C'est son tour.
Il sera aussi courageux qu'eux et affrontera stoïquement son destin.
En parcourant les quelques mètres qui le sépare de la pièce où il est emmené, il ne peut que se souvenir du sourire sadique de Caroline quand elle apprit ce qui leur étaient réservés.

Ca y est il y est! En se promettant qu'aucun son ne sortira de sa bouche, il monte sur la table et laisse l'esthéticienne l'épiler intégralement comme leur couverture l'exige.




Pierre, chuchotant suffisamment fort pour que tout le monde entendent dans le salon de Djamila:-"Vous croyez que Caroline pense qu'il s'agit d'un casting pour l'émission " L'amour est dans le pré" ?"

Paul, sur le même ton:-"C'est vrai qu'elle a plus la démarche d'une laitière allant traire ses vaches que d'un mannequin."

Jacques:-" Oh, vous êtes gonflés! Cela ne fait qu'une heure qu'elle s'entraîne. Ce n'est pas comme si notre hôtesse avait mis un quart d'heure pour y arriver! Ah bah si c'est ce qui s'est passé. Peut-être qu'il faudrait qu'elle essai avec des bottes en caoutchouc?"

-" Je ne vois pas comment cela arrangerait les choses."

-" Cela ne le fera pas mais ce sera plus cohérent."

-" Alors il faut qu'elle prenne aussi un tablier."

-" Et un fichu sur la tête."

Après une seconde, ils éclatent de rire en s'étalant sur le canapé.

Camille, encore une fois étonnée du contraste entre leurs pitreries et leurs époustouflantes efficacités lors de la neutralisation des six gangsters:-" Ne les écoutez pas Caroline, vous y êtes presque. Soyez moins crispez et cela sera bien."

Et elle a raison. Une demi-heure plus tard la jeune femme maitrise l'art du défilé tout comme sa dulcinée.
Tout le groupe, après l'aéroport, s'est, à nouveau réunis, chez l'irakienne. Annabelle a contacté la police qui est alors venue arrêter les gangsters et l'espionne russe. Elle a aussi procédé à l'enlèvement des corps. Tout cela s'est passé pendant que les membres masculins se faisaient épiler. Une fois cela fait, les filles ont commencé leur formation accélérer de mannequin. L'aînée d'entre elle, ayant déjà eu de très bonne base avec Souhila, acquis rapidement les compétences requises.

Le sourire en coin, la grande noire, ravie d'en avoir fini et désireuse de rendre la monnaie de leur pièce à ses frères, se tourne vers eux.

-"A vous maintenant les garçons! Voyons si vous pouvez mieux faire. Mais avant laissez-nous le temps de nous installer pour profiter du spectacle."

Camille propose son aide. Pierre avec une extrême galanterie et une grande politesse lui répond qu'ils veulent faire d'abord un premier essai, seuls.

Les cinq femmes s'assoient et là, contre toute attente, elles assistent à trois défilés impeccables. Incrédule et légèrement déçue leur sœur les interroge alors.

-" Mais comment avez-vous fait?"

Jacques:-" Le génie, cela ne s'explique pas."

Pierre-:" Enfin moi je parlerai plutôt de classe innée."

Annabelle, par solidarité féminine, intervient.

-" Ne serait-ce pas surtout parce que vous avez regardé des vidéos pendant que Cécile, Djamila et votre sœur s'exerçaient et que vous vous êtes entraînés en prétextant aller à la cuisine ou au toilette?"

Paul:-" Mais vous remarquerez que nous, nous avons appris seuls, sans les précieux conseils de Camille ni ses corrections. Pour citer mes deux frères, je dirais que nous, nous avons une classe innée, allié à un certain génie."

Frustrée et n'ayant pas digéré leurs moqueries, leur sœur prend le coussin qui se trouve à côté d'elle et l'envoie sur le tacticien. Elle est immédiatement suivi par toute la gente féminine. S'en suit une bataille de plusieurs minutes.




Cécile entre-ouvre la porte du cockpit.

-" Djamila, je peux venir papoter avec vous? Ils sont tous occupés et j'ai fini ma part de travail. "

-" Evidement Cécile."

-" Nous arrivons à Paris dans combien de temps?"

-" Dans deux heures."

-" Dire que si nous n'avions pas dû embarquer de France pour être crédible, nous aurions pu profiter de votre merveilleuse roseraie."

-" Merci mais après tout ça et avant que je déménage, vous pourrez revenir la voir. Et si ce n'est pas possible, je compte bien en faire une en France dans la maison que j'occuperais avec Annabelle. "

-" C'est gentil, merci."

-" Vous avez l'air préoccupé. Vous êtes inquiète pour demain ou pour le dosage pour les gardes?"

-" Bizarrement, lorsque je suis prêt de Caroline, je me sens immortelle. Non, je m'inquiète pour une éventuelle réaction allergique."

-" Vous savez, sans ça, c'est le plomb qu'ils risquent et là les probabilités qu'ils y réagissent très mal sont bien plus grande."

-" Je le sais bien mais je suis un médecin et je ne peux m'empêcher de penser ainsi."

Le silence se fait quelques secondes.

-" Cécile, je peux vous poser une question indiscrète?"

-" Oui, mais je me réserve le droit de ne pas y répondre."

-" Ok. Vous êtes un génie ou vous faites vraiment beaucoup plus jeune que votre âge?"

( Souriante)-: On dit haut potentiel et je n'ai que 23 ans."

-" C'est les cuisses de grenouilles qui fait que tous les français ont des capacités hors normes? Votre chérie et ses frères sont incroyables. Jacques qui n'a que seize ans est aussi aguerri que moi qui ai plus de quatorze ans d'expérience. Je ne vous parle pas d'Annabelle parce ce n'est pas à moi de le faire, mais vous pouvez me croire elle n'a pas attendu l'entraînement des forces spéciales pour être époustouflante. Donc s'il faut manger des batraciens pour avoir des capacités extraordinaires, je vais m'y mettre pour pouvoir suivre Annabelle."

-" Vous savez, vu comment elle vous regarde, je ne pense pas que vous devez changer quoi que ce soit."

-" Oh si et c'est pour cela que je vais arrêter mon métier."

(Un nouveau silence)

-" Et honnêtement être haut potentiel n'est pas aussi extraordinaire que cela. Avant l'arrivée de Caroline dans ma vie, je m'étais toujours sentis seule."

-" Je pense que c'est pareil pour tout le monde. Sinon en ne chercherait pas à se faire des amis, ni à fonder une famille. Mais je veux bien croire que pour vous cela a dû être plus dur vu qu'en plus vous deviez assumer une particularité."

-" C'est vrai que même dans mon école spécialisée, j'étais à part en faisant toute ma scolarité deux fois plus vite que les autres. Et cela a été pire à la fac où j'ai bouclé tous mes doctorats pour mes quinze ans."

Elles restent silencieuses, dans leurs réflexions

-" Vous êtes avec Caroline depuis longtemps ?"

-" Depuis Neuf ans!"

(Souriante)-:"Même pour trouver votre âme sœur vous êtes précoce!"

-" Pourquoi dites-vous cela?"

(Étonnée)-" Parce que quinze ans c'est très jeune pour trouver la femme avec qui on va passer toute sa vie."

-" Désolée, vous avez raison. C'est qu'elle est si extraordinaire que j'ai toujours peur qu'elle se rende compte qu'elle a fait une erreur donc je cherche toujours à me rassurer sur la longévité de notre couple."

-" Cécile, il est bon d'entretenir la flamme dans un couple et de ne jamais rien considérer comme acquis, mais toujours douter est plutôt négatif. En plus si vous aviez vu le regard de Caroline quand elle a régit après votre faux appelle à l'aide, vous ne vous poseriez plus de question. Pendant l'invasion américaine de mon pays, en 2003, même les parents défendant la vie de leurs enfants n'avaient pas ce regard si déterminé!"

-" Merci de me rassurer. Vous avez donc connu la guerre!"

-" Oui. J'ai perdu mes parents en 1992 à cause d'un bombardement américain et j'ai fui un fiancé trop entreprenant au moment de l'invasion de 2003. Ensuite j'ai fédéré un petit groupe d'adolescents pour bouter les américains de mon pays. Heureusement, j'ai rencontré une personne extraordinaire qui m'a sortie de là, m'a donnée un boulot et m'a appris comment le faire sans perdre mon âme."

-" Vous devez me prendre pour une gamine pourrie gâtée avec mes futiles soucis existentiels?"

-" Pas du tout! Je sais depuis longtemps que chacun a ses propres problèmes et qu'il n'y a pas de petit ou de grands soucis. Il y a ce qui nous préoccupe, point."

-" Merci."

Pour que le malaise cesse, Djamila pose la question qui redonne toujours des étincelles dans les yeux des couples.

-" Comment vous êtes-vous rencontrées?"

-" Nous sortions d'une librairie spécialisée en livre scolaire et universitaire, avec une amie de fac, quand un groupe de racaille nous a encerclé et forcé à aller dans une impasse quand la fratrie est intervenue et nous a sauvé. Dès que j'ai vu Caroline cela a été le coup de foudre. Et vous?"

-" Moi aussi cela a été le coup de foudre dès que j'ai vu Annabelle mais il a fallu attendre trois ans pour que nous soyons ensemble. C'était il y a deux jours. Que font les autres dans la cabine?"

Cécile comprend que l'irakienne ne veut pas en parler et l'accepte. Elle répond donc à sa question.

-" Pierre est en conversation avec les contacts de ses collègues des affaires étrangères et d'Interpol. Paul revoit, encore, les plans de l'appartement. Camille se remet de sa discussion avec sa tante."

-" C'est tout de même plus prudent. Si notre mission rate, cela lui évitera de perdre son affaire en se dédouanant sur notre dos."

-" Oui, mais c'est difficile de laisser le travail d'une vie dans les mains d'inconnus."

-" Je comprends tout à fait."

-" En tout cas, la soldate a du caractère. Elle a tout de suite embrayé en apprenant à Annabelle le maquillage qu'elle devra nous faire lors du défilé. Il semblerait qu'il diffère quelque peu de ce qu'elle a l'habitude d'utiliser en danse lors de ses représentations. Nous y sommes tous passé, il ne reste plus que vous. En attendant votre tour, elles donnent à Jacques la liste de ce qu’elles utilisent en opération et lui voit comment le camoufler dans le matériel emmener dans une présentation de sous-vêtement."

-" Et votre dulcinée?"

-" Elle prépare les fichiers qu'elle compte mettre dans l'ordinateur d'Amine et le compte sur lequel elle transférera l'argent."

À ce moment-là, Annabelle passe la tête par la porte.

-" Cécile, je peux parler avec Djamila ?"

La rousse se lève, remercie l'irakienne et part.
Après un rapide baisé, la blonde se pose sur le siège du co-pilote.

-" Amour, depuis que tu m'as annoncée arrêter ton métier, je cherche ce que nous pourrions faire. "

-" Moi aussi."

-" Je me disais que nous pourrions fonder une ONG qui aiderait les populations de Syrie et d'Irak."

-" C'est une super idée! Mais pour ça, il faut des fonds et toutes nos richesses ne seront pas suffisant."

-" C'est pour ça que j'ai pensé utiliser l'argent que va détourner Caroline."

-" Tu crois que l'équipe d'Interpol sera d'accord?"

-" Je ne sais pas, mais je ne voulais pas leur demander avant d'en avoir parlé avec toi."

-" Si on est ensemble, si nous avons de longues vacances pour nous retrouver et si j'ai du temps pour mes rosiers, je suis partante."

-" Super! Je pensais proposer à chaque membre de la mission un droit de regard sur les finances pour les rassurer. Ainsi ils ne penseront pas que nous faisons cela pour nous enrichir. "

-" Bonne idée. Mais pour être réactif, il faut que nous soyons les deux seules à décider de l'utilisation des fonds. Il ne faudrait pas qu'un vote soit nécessaire à chaque fois que l'on veut faire quelque chose. En plus je ne voudrais pas que l'on nous impose tel ou tel action."

-" C'est aussi ma façon de voir. J'aimerais aussi me former aux métiers de l'humanitaire et acquérir de l'expérience sur le terrain pour savoir comment ça marche et ne pas être dépendant de l'expertise d'autre personne."

-" C'est une bonne idée, je vais faire ça aussi. En plus vu l'instabilité de la région, dans cinq ans nous aurons encore du boulot. D'ici là nous pouvons toujours soutenir financièrement les humanitaires qui sont déjà sur le terrain en contrepartie de nous prendre avec eux, pour des stages pendant nos vacances."

-" Génial, je n'y avais pas pensé."

Elles profitent de la venue de Pierre qui va s'occuper de la face d’approche et de l’atterrissage, pour exposer leur idée à tous. Elle est immédiatement acceptée.
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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeLun 28 Nov 2016 - 12:39

chapitre 16

Une fois qu’ils ont atterrie au Bourget, tout le monde monte dans les deux taxis, commandés par Pierre. Ils rejoignent ensuite l’atelier de Maguy Purre, la tante de Camille qui se trouve au centre de Paris. En cette fin d’après-midi d’aout, la circulation est fluide leur permettant d’arriver assez vite. Ils sont accueillis par la créatrice de mode. Elle est seule pour éviter que la mission soit compromise par des indiscrétions.

-« Ma chérie, comment vas-tu ? Mais c’est quoi cette tenue ? Où sont celles que je t’ai offertes ? »

-« Mais, tata, je ne vais pas porter des jupes ou des tailleurs pour une mission ! »

-« Camille, chérie, c’est pour cela que je t’ai aussi choisie des bluejeans et des chemisiers ! »

-« Tata ! Ce sont des Armani! Ils ne supporteraient pas de voyager dans un sac militaire! »

Visiblement agacée, la femme ne répond pas à sa nièce et se tourne vers le reste de l’équipe. Heureuse de cette accalmie, Camille en profite pour les présenter en ne donnant que leurs prénoms.
Cela fait, madame Purre, s’adresse à eux, la mine sévère.

-« Je sais que je n’ai pas d’autre choix que d'obéir à l'injonction du ministère de la justice mais j’espère que vous mesurez l’importance de mon sacrifice. »

Pierre s’avançant vers elle :-« C’est pour cela que l’Etat vous a remboursé les frais engagé pour le défilé et tous les modèles que nous présenterons avec dix pour cent de plus. »

-« Vous ne comprenez pas, jeune homme, cette présentation privée est organisée par l'ambassadeur pour lui et sa femme mais pas seulement. Il y aura aussi une dizaine d'hommes parmi les plus riches du Moyen-Orient. J'y fais, habituellement, à peu près vingt pour cent de mon chiffre d'affaire mais je suis en concurrence avec les quatre autres meilleurs stylistes de lingerie de la planète. Si votre prestation n’est pas parfaite, je n'aurais aucune commande. Et pour couronner le tout, je suis certaine que mes chers confrères se feront un plaisir de me discréditer auprès du reste de ma clientèle pour la récupérer. »

Personne n'ose lui dire que s'ils mènent à bien leur mission, il est plus que certain qu'elle vendra beaucoup moins de lingerie. Le diplomate tente tout de même de la rassurer.

-« Madame Purre, nous avons, nous aussi, tout intérêt à être parfaitement crédible dans le rôle de mannequin, pour la réussite de notre mission. C’est pour cela que nous sommes ici ce soir. »

-« D’accord ! Pour commencer, j’aimerai que vous vous mettiez en sous vêtement pour que je puisse vous répartir les modèles. »

Tous s’exécutent même si Cécile et Djamila doivent prendre sur elle. Annabelle, l’ayant compris, pose sa main sur l’épaule de sa chérie et lui fait un sourire d’encouragement. Ensuite, elle se décale un peu pour ne pas les gêner. Voyant cela, madame Purre fronce les sourcils et l’interpelle.

-« Mademoiselle ! Pourquoi ne vous déshabillez-vous pas ? »

-« Parce que je ne défile pas. »

-« Comment ça ? Il est impossible de se présenter chez l’ambassadeur sans qu’il n'y ait, au moins, un mannequin blond ! En voyant cela, son secrétaire ne vous laissera même pas défiler et vous congédiera immédiatement. »

Un grand blanc suit ses paroles.

-« Pourquoi ne pouvez-vous pas défiler ? Vous n’avez certes pas la taille mais comme votre amie rousse, votre beauté compensera. »

Alors que Cécile rougit du compliment, Annabelle lui répond.

-« J’ai des cicatrices dans le dos. »

-« Montrez-les ! Il doit bien y avoir un moyen de les camoufler. »

Camille, outrée :-« Tata ! C’est inconvenant comme demande ! »

Sa tante se retourne vers elle en colère.

-« Camille ! Soit on arrive à faire défiler ton amie soit votre mission est déjà à un échec ! »

Résignée, Annabelle enlève son t-shirt et son pantalon, sous le regard gêné de ses coéquipiers, puis se tourne pour montrer ses blessures.
Jusqu’à son stage de danse de juillet, elle ne s’est jamais souciée de ces marques dans le dos, d'un point de vue esthétique. Ainsi une fois les douleurs de cicatrisation passé et l'arrêt de leur tiraillement lors d'effort grâce à leur assouplissement par des séances de kiné, elles ne se rappelaient de leur existence qu'au changement de temps et lorsqu'elle travaillait avec de nouveau collègue. À ce moment-là, lors du premier déshabillage, elle sentait des regards sur elle et certains machos qui la toisaient parce qu’elle était une petite blondinette, changeaient d’attitude après. Elles n’ont donc jamais été assez perturbantes pour qu’elle s’en préoccupe vraiment.
C’est à Biarritz que tout changea. En se déshabillant dans le vestiaire, elle était si impatiente de danser à nouveau qu’elle ne chercha pas à les dissimuler et fit comme à son habitude. En une minute les bavardages se transformèrent en murmure. C’est là qu’elle comprit que toutes les danseuses avaient vu ses cicatrices. Comme elle le faisait à l’armée, elle se retourna en s’attendant à voir du respect et à devoir minimiser l’héroïsme de l’action qui les provoqua. Mais là, ce fut du dégout qu’elle vit et pour la première fois de sa vie elle se sentit sale. Elle ne se lassa pas intimider et leur lança un regard si froid que toutes se retournèrent.
Mais le mal était fait.
Tout le reste du stage, elle est toujours arrivée pour les cours avec son justaucorps sur elle.
Même la veille au soir, avec Djamila, elle s’est arrangée pour ne jamais lui tourner le dos.
Alors s’exposer ainsi est un vrai supplice, elle n’arrête pas de penser qu’elle va dégouter sa dulcinée qui alors partira.
En attendant que ce supplice se passe, elle met toute son énergie à contenir ses larmes et à ne pas fuir.

Derrière elle, tous sont choqués de ce qu’ils découvrent. Si pour madame Purre, c’est la longue estafilade, dû à un coup de machette, démarrant du haut de l'omoplate droite jusqu'au bas de celle de gauche et les trois blessures par balle, une dans le haut du trapèze droit, à la base du cou, une dans le flanc gauche, juste au-dessus du bassin et une au milieu de la cuisse qui en est la cause ; pour tous les autres, c’est ce qu’elles impliquent.
Un silence gêné envahie la pièce.

Après quelques seconde, la créatrice culpabilise d'avoir demandé à les voir et Djamila est submergée par la colère due à la peur rétrospective de ce qui aurait pu arriver.
Elle contourne sa dulcinée et vient se planter devant elle. Ses yeux sont encore plus noirs que d'habitude. La blonde qui a la tête baissé ne l’a pas vue arriver. L'irakienne, voulant lui parler, la lui remonte délicatement avec deux doigts sous son menton. Toujours envahie par ses émotions, elle ne voit pas la tristesse de la française et l’interroge un peu durement.

-" Tu as ôté ton gilet pare-balles pour être plus rapide et plus discrète quand tu es partie sauver ton escadron?"

Devant son aimée en colère et sans entendre ce qu’elle dit, la demoiselle craque et laisse échapper ses lames. Elle emprisonne ensuite son amour dans ses bras et lui parle entre deux sanglots.

-« Cécile a dit qu’il était possible de reprendre mes cicatrices pour qu’elle ne se soit plus visible. S’il te plait ne me laisse pas. »

Ces paroles sont une véritable douche froide pour Djamila qui instantanément oublie ses craintes.
Elle prend le visage de sa chérie entre ses mains et l’embrasse passionnément.

-(En irakien) « Amour, mes sentiments pour toi ne changeront pas à cause de ces cicatrices. Je pense à toi tous les jours depuis trois ans et demi. Si j’ai été en colère, c’est parce que tu as joué avec ta vie en retirant ton gilet pare-balle. Je ne veux pas te perdre. »

-(En irakien) « Je suis désolée de t’avoir fait peur. J’étais une tête brûlé à l’époque. Je ne le referais plus maintenant, j’ai bien trop à perdre."

Nouveau baisé

-(En irakien) « C’est vrai que mes cicatrice ne te gêne pas. »

-(En irakien) « Evidemment. »

Le sourire magnifique qui illumine le visage de la blonde entraine une vague de bonheur chez la brune qui lui fait mesurer combien elle l’aime et de la chance qu'elle a que ce soit réciproque. Elle l’enlace et pendant plusieurs minutes, elles se murmurent des mots d’amour.

Si tout le groupe est resté paralysé par la découverte des cicatrices, le premier baisé des deux femmes les a sortis de leur torpeur. Ils sont alors éloignés pour leur laisser leur intimité. Ce n’est qu’à ce moment que Maguy Purre réalise ce que sous-entend la phrase de l’irakienne. Elle en devient blanche comme un linge et se retourne vers sa nièce.

-« C’est la Annabelle dont tu nous as rebattu les oreilles de ses exploits, pendant tout le noël dernier ? »

-« Oui, tata. «

-« Dieu qu'elle est jeune! »

La femme se reprend et se tourne avec un sourire moqueur vers sa nièce.

-« Je suis fière de toi, Camille. Tu n’es pas tombé dans les pommes et tu n'as pas n'ont plus fait de scandale alors que tu as eu deux femmes qui s’embrassent devant toi, chapeau ! »

La demoiselle ne répond pas et se contente de bougonner.

-« Ne t’inquiète pas, ma chérie, je n’en parlerais pas à tes parents. »

Avant que la soldate ne puisse dire quelque chose Pierre intervient.

-« Si nous commencions sans elles pour ne pas perdre de temps? »

-« C’est une bonne idée. »

Cinq minutes plus tard, la créatrice a fini d’observer sous toutes leurs coutures, la fratrie et Cécile. Camille a joué les assistances. Elle a noté les indications sur les imperfections qu’il fallait masquer et les tenues qu’ils allaient porter.
Les deux amoureuses arrivent à ce moment-là. Immédiatement, Maguy vient s'excuser de son manque de délicatesse.

Annabelle:-" Madame, ne vous inquiétez pas, vous m’avez permis de régler un problème qui m'angoissait et je vous en remercie. Avez-vous une idée pour que je puisse défiler sans que mes cicatrices ne soient visibles ? »

-« Vous présenterez les deux corsets et la tenue de mariée. Ce sont les trois tenues les plus couvrantes. »

Cécile préoccupée intervient dans la conversation.

-« Madame Purre, comment allez-vous faire pour que des modèles, qui sont prévus pour des mannequins, nous ailles ? Parce que, en tout cas pour nous les filles, nous n’avons absolument pas la morphologie de l’emploi avec nos formes très féminines. »

-« Dans ce genre de défile privé, nous utilisons justement des modèles très féminin et très masculin. Et de toute façon, je vais passer la nuit à tout reprendre pour que chaque tenue soit parfaitement ajustée à vos corps. »

-"Tata, je vais alors rester avec toi pour t'aider."

-" Pas question, demain tu as une mission à accomplir et un défilé à superviser, donc tu dois être au mieux de ta forme. Tu ne peux pas te permettre de faire une nuit blanche."

-" Merci, en plus je ne suis pas sûre d'être encore suffisamment habile avec une aiguille après treize mois de classe."

Jacques-:" J'ai moi aussi plein de chose à faire avant d'embarquer demain. Pourrions-nous commencer les répétitions ? D'ailleurs à ce propose, qu'allons-nous présenter lors de votre défilé?"

-" Chaque garçons portera deux boxers et deux strings, pour les filles, à part Annabelle, ce sera cinq ensembles."

Toute l'équipe se lance des regards entendus lorsqu'ils apprennent ce que les hommes vont présenter. Maguy Purre, interprétant cela comme de la surprise se sent obligé de s'expliquer.

-" C'est l'ambassadeur qui a exigé les strings pour les hommes. Il apprécie les beaux garçons. D'ailleurs Jacques, je vous préviens que vous êtes tout à fait son genre. Je vous conseille donc, si vous n'avez pas les mêmes goûts, de décliner son invitation à voir ses estampes japonaises, lors du cocktail suivant le défilé."

-" Je vous remercie de votre prévenance, Maguy."

Ensuite, la créatrice, aidée de sa nièce, distribue à chacun les modèles qu'ils vont présenter en leur donnant la place de chaque vêtement dans le défilé. Camille, pour qu'ils n'aient pas à y penser, leur fait un tableau récapitulatif où est tout précisé, tenue, ordre de passage, accessoire.
Le premier essayage n'est qu'une formalité pour les filles, pas pour les garçons. La matière de leurs boxers est très moulante et la découpe au niveau des fesses est aussi intrusive que la ficelle d'un string. Ils se présentent, donc,  au regard de la gente féminine aussi à l'aise que s'ils étaient nus devant leur grand-mère, leur main devant leur entrejambe.

-" Un peu de professionnalisme messieurs!"

Les trois garçons, piqués à leur égo, laissent pendre leurs mains et se redressent de toutes leurs hauteur.
Cécile et Caroline qui, jusque-là, avaient résisté à leur envie de rire pour ne pas les vexer, se laissent submerger par un fou rire en voyant les deux plus jeunes.

Maguy:-" Paul et Jacques! C'est un défilé de mode que nous organisons, pas un cours d'anatomie sur les organes reproducteurs, ni un cours d'architecture sur les poutres apparentes! Donc rangez vos services trois pièces comme l'a fait Pierre. Une dernière chose, demain, il est impossible que vous ayez une quelconque manifestation physique de votre intérêt pour les femmes que vous côtoierez."

Les deux garçons se retournent et s'exécutent. Ensuite Paul se sent obligé de prendre la parole.

-" Madame, nous sommes certes novice dans le mannequinat mais nous ne sommes pas n'ont plus de vulgaires adolescents ne sachant pas contrôler nos hormones."

-" Je l'espère bien car demain, une dizaine de femme toutes aussi belle que vos camarades vont se déshabiller et se balader nues ou très peu vêtues devant vous et vous ne devrez absolument pas réagir."

Elle retourne vers les filles.

-" Il en est de même pour vous, mesdemoiselles. Les tissus utilisés pour vos culottes sont très fins et très peu absorbant."

Les six jeunes gens en restent muets. Cela dur jusqu'au moment où un sourire apparaît sur les lèvres de Jacques.

-" Caroline, il va falloir que tu prennes du bromure."

-" Et pourquoi donc?"

Camille glisse à l'oreille de sa tante de ne se formaliser des futures échanges dont elle va être témoin. Elle lui explique que c'est la manière de gérer les moments tendus de la fratrie.

-« Tu  bave déjà quand Cécile est en maillot de bain, alors je n’ose imaginer quand elle est vêtue de lingerie sexy. »

-« Tu dis vraiment n’importe quoi, jacques. Elle est justement habillée ainsi et je n’ai aucune réaction de ce genre. »

Cécile, faussement vexée :-«  Donc je ne te fais aucun effet ! Tu ne me trouve plus jolie ? »

Les échanges durent ainsi pendant deux minutes, jusqu’à ce que Pierre coupe jacques dans son monologue sur le Nutella en lui disant que ce n’est ni le lieu ni l’heure de ce genre de chose. Celui-ci outré contre-attaque.

-« Tu oses interrompre une contribution majeur à la philosophie et à la cuisine pour une question de temps ! En plus je te signale que ce n’est pas moi qui vais retarder tout le monde parce que je ne sais pas défiler, n’est-ce pas Annabelle ? »

La blonde, sans un mot, se chausse de ses talons aiguilles de dix centimètre de haut et fait deux aller-retour parfaits sur la partie de la pièce symbolisant le podium. Ensuite elle revient en faisant un numéro de vamp au jeune homme qui en reste bouche bée. Une fois devant  lui, avec un sourire en coin, elle la lui ferme puis s’en retourne vers Djamila.
Jacques retrouve l’usage de la parole après dix secondes.

-« Vous avez déjà défilé ? »

-« Non jamais. »

Madame Purre :-«  Je l’aurais pourtant juré. »

-« J’ai un bon sens de l’observation et je sais plutôt bien gérer mon corps dans l’espace. »

Caroline :-«  Et cela te suffit pour marcher comme une professionnel sans t’être jamais exercé ! »

-« Mes quinze ans de danse classique ont surement aidé un peu aussi. »

Deux heures plus tard, le défilé est au point.
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MessageSujet: Re: Je me suis faites toute petite devant une poupée   Je me suis faites toute petite devant une poupée Icon_minitimeMer 4 Jan 2017 - 10:57

chapitre 17

Le défilé étant à sa convenance, Maguy Purre s'intéresse, ensuite, à la tenue de sa nièce pour le cocktail. Après quelques discussions et essais, il est décidé qu'elle mettra la robe que sa tante avait prévue de porter. Pour ce faire, la créatrice doit la retoucher. Pendant qu'elle coud, Pierre, une fois rhabillé, vient discuter avec elle des aspects commerciaux de la soirée, c’est lui qui va se charger des négociations des commandes de lingerie. Le reste de l’équipe s’occupe, lui, de faire livrer de quoi manger et d’installer un coin repas dans l’atelier.
Le diner est très joyeux grâce aux garçons qui, avec humour, éludent tous les sujets pouvant jetés un froid, tel que la profession de Djamila ou nécessitant des explications embarrassante, comme les capacités hors du commun de la fratrie.
Le café pris, le départ est décidé, la plus part ayant encore beaucoup de travail. C'est la maison des parents de la fratrie qui va les héberger. Ces derniers sont en vacances, l’atelier de Jacques s’y trouve et le nombre de chambre est suffisant pour tous les accueillir.

La styliste qui, jusque-là était une hôte des plus conviviale, semble tout à coup préoccupée. Après quelques tergiversations intérieures, elle prend sa nièce, à part.

-" Camille, tu dois impérativement partir de chez l'ambassadeur au moment où sa femme prendra congé."

-" Pourquoi tata?"

-" Si les mannequins sont en tenue légère lors de ce cocktail, ce n'est pas pour montrer nos créations mais parce cette soirée fini en bacchanal où la drogue circule librement et je ne voudrais pas que quelqu’un abuse de toi. »

-« Mais tata comment le sais-tu?". »

Un regard à sa tante et elle comprend.
Pour la demoiselle, c'est le bouleversement de son univers de trop. Depuis ce matin, l’urgence de la menace fait qu’elle s’interdit de penser à la douleur qu’elle ressent à cause de la perte de celui qu'elle aime en secret et de son meilleur ami. Pour la même raison, mais dans une moindre mesure bien sûr, elle a vite évacué le trouble qu’elle a ressentie en comprenant que la femme qui, pendant toutes ses classes lui a servi de modèle, est homosexuelle. Alors quand elle apprend que sa tante, qu’elle aime tant, a des mœurs totalement contraire à la morale que lui à inculquer ses parents, c’est la goutte d’eau qui fait déborder son vase. Elle s’enferme dans sa tête et fuit.
Ses co-équipiers, en la voyant passer devant eux tel un zombie, sont des plus surpris. Maguy qui arrive quelques dizaine de secondes plus tard, temps qu’elle utilisa à encaisser la réaction de sa nièce, leur explique ce qui s’est passé. Annabelle, face au malaise de son soldat est décidée à la retrouver pour la soutenir. Cécile lui propose son aide en tant que thérapeute. Les deux femmes se mettent immédiatement à sa recherche. Elles ne la retrouvent que cinq minutes plus tard marchant le long du boulevard. Pendant que la rousse reprend son souffle, la blonde tente de parler à sa subordonnée. Celle-ci est mutique et continue à déambuler. Pas du tout patiente, la réserviste utilise la manière forte.

-" Soldat Saint-Saëns, garde à vous!"

Les treize mois de classe de Camille l'on si complètement conditionné qu'automatiquement elle s'exécute. C’est seulement à ce moment-là qu’elle s'aperçoit de la présence de son chef et du docteur.
S'en suit une longue discussion entre elles trois les tenant jusqu'au moment où la soldate se couche.

Quand les deux jeunes femmes entrent seules dans l’atelier de Jacques, le reste de l’équipe s’affaire déjà. Leurs compagnes respectives viennent les enlacer dès qu’elles les voient. Paul ne leurs laisse que quelques secondes d’intimité avant de prendre des nouvelles de la soldate. C’est la docteure qui lui répond.

-« Elle dort dans l'une des chambres d'ami. Elle est perturbée par tout ce qui lui est arrivée aujourd’hui mais elle sera parfaitement d’attaque pour demain. Par contre, il lui faudra un peu de temps pour faire son deuil ainsi que pour accepter que son éduction n’est pas la plus adapter au monde où elle vie. Mais elle a du cœur et n’est pas bête donc elle devrait y arriver. »

-« Faire son deuil ? »

-« Elle aimait l’un des soldats mort dans l’embuscade de ce matin. »

Le silence accueille cette révélation. Mais le temps pressant tous se remettent vite au travail. La blonde, elle, se tourne vers l'inventeur.

-" Jacques, pouvez-vous m'expliquer le fonctionnement de votre imprimante 3D pour que je puisse m'occuper de la fabrication des colliers.

Il l'emmène alors devant un ordinateur et s'y installe. Il l'allume et lui montre ce qui ressemble à un gros four micro-onde.

-" La voici! Comme je vous l'ai dit dans l'avion, elle utilise la fibre de carbone, légèrement modifié, pour fabriquer des objets. C'est une matière très résistante et transparente au rayon X, c'est exactement ce qui nous faut."

Il passe ensuite, un quart d'heure à lui montrer son fonctionnement et toutes les possibilités du matériel, ses limites et comment le travailler pour obtenir tel ou tel rendu.

-" De toute façon, si vous avez le moindre souci, n'hésitez pas à me demander. Je suis au fond de l'atelier."

-Merci."

Si au départ, elle pensait simplement reproduire ce qu'elle a fait trois ans et demie plus tôt, depuis elle a changé d'avis. Après de nombreuses recherches sur le net, elle a décidé de fabriquer un collier ayant la forme d'un neuf inversé fait à l'aide d'un ruban noir satiné de trois centimètres de large. La jonction est assurée par une rose rouge. C'est le manche du poignard qui forme la queue, la lame de quinze centimètres est cachée dans une gaine dissimulée sous le ruban.
Une fois la programmation réalisée, elle commence par en fabriquer un. Elle vient d'avoir une idée. Une fois qu'il est fini, que le ruban est brillant, la rose éclatante, la lame parfaitement aiguisée, elle demande l'attention au reste de l'équipe. Elle le passe autour de son cou et les interroge.

-" Comment vous le trouvez?"

Chacun l'examine ensuite et test la praticité de l’utilisation de l'arme avant de déclarer que c’est une très jolie réalisation.

-" Je pensais que pour qu'il passe encore plus inaperçu, le plus simple serait que toutes les filles en portent un. Ainsi ils passeront pour un " dress code" de la maison de couture. Qu'en dites-vous?"

L'idée est immédiatement jugée excellente. Ils appellent donc Maguy Purre pour lui demander l'autorisation. Elle leur donne un peu à contrecœur parce que le bijou est beau mais pas vraiment dans l'érotisme de sa collection.
La blonde lance donc la production des quatre autres et les prépare au fur et à mesure.

À minuit, tout le monde a fini et regagne sa chambre.
Annabelle et Djamila sont un peu intimidées les premières secondes où elles se retrouvent enfin que toutes les deux. Mais il leur suffit de regarder l’élue de son cœur pour que l’amour et la passion les envahissent. Alors, il n’y alors plus de mission, ni de voisin, il n’y que l’autre qui est tout et dont on veut gouter chaque parcelle de peau et à qui on veut donner le maximum de plaisir. Leurs ébats sont si intenses, aussi bien sous la douche qu’au lit, que lorsqu’à, la française réveille l'irakienne à cinq heures, celle-ci a vraiment beaucoup de mal à se lever mais c'est avec un immense sourire aux lèvres qu'elle prend sa douche, seule.

En rejoignant les autres, leurs sous-entendus leur fait comprendre qu’elles n’ont absolument pas été discrètes. Elles s’en excusent, rouge de honte.

Le voyage vers l'aéroport, en passant récupérer les tenues chez la créatrice, se fait dans le silence, tous comatent. Le seul au moment où tout le monde est parfaitement là, c'est quand Camille s'excuse de son comportement auprès de sa tante, pour la soutenir.

Une fois les bagages enregistrés, ils vont tous prendre un petit-déjeuner en attendant d'embarquer. Ils s’installent dans un coin discret d’un des restaurants. Leur café bu, les garçons ont retrouvé leur entrain et leur humour habituel. La tablée résonne alors des rires de toute l’équipe, même la soldate participe. Il est rapidement décidé qu’ils doivent se tutoyer, ne serait-ce que pour plus de crédibilité pour leur mission. Ensuite il revoit chaque point de celle-ci. Cela fait et avant de partir, Annabelle prend la parole.

-« Je tiens à tous vous remercier de m’aider à régler ce problème. Je n’ai jamais été habile avec les mots, je ne peux donc pas mieux exprimer ma gratitude mais sachez que cela me va droit au cœur et que je considère que j’ai une grande dette envers vous. »

L’émotion et l’évidente sincérité de la blonde fait que ces quelques mots touchent énormément l’auditoire. Un silence ému suit ce petit discours. Jacques, pour gérer ses sentiments, se lève en criant câlin. Il enlace et soulève la blonde comme un fétu de paille en lui faisant un gros bisou sonore sur la joue, faisant rire tout le monde. Mais une fois qu'il le repose, tous se calment et lui reprend son sérieux pour lui dire quelques mots.

-" Annabelle, je considère que tu ne me dois rien. Grâce à toi, j'ai enfin pu jouer les Q en inventant des gadgets dignes des films de James Bond. Alors c'est moi qui te remercie."

Cécile vient à son tour devant elle.

-" A moi non plus vous ne devez rien. Je vais enfin accompagner la femme de ma vie dans une de ses missions. Elle m'en a toujours tenu éloigné. Je sais que c'est pour mon bien mais c'est si important pour elle que je suis contente de pouvoir vivre ça à ses côtés."

Caroline enlaçant sa rousse par derrière:-" C'est pareil pour moi. Comment pourrait-il en être autrement alors que cela va renforcer notre couple?"

Camille se lève ensuite.

-" Comment pourriez-vous, pardon, pourrais-tu me devoir quelques choses alors que nous allons nous occuper de ceux qui ont commandité la mort de George et Charles ? En plus, tu m'as soutenue et aidée quand j'étais perdu hier soir alors que j'ai eu un comportement hostile à cause de tes penchants. C'est définitivement moi qui est une dette envers toi, Annabelle."

La blonde la prend dans ses bras et lui jure qu'il n'en est rien.

Pierre et Paul attendent que les deux demoiselles soient remises de leurs émotions pour conclure.

-" Honnêtement Annabelle, comment voudrais-tu que nous acceptions que tu aies une dette envers nous, alors que tu vas nous permettre de côtoyer, tout une soirée, de superbes mannequins vêtues uniquement de lingerie érotique? C'est rêve de près de quasiment tous les hommes de cette planète!"

Grâce aux deux garçons, c'est dans la bonne humeur qu'ils se dirigent tous vers la porte d'embarquement.
Djamila profite que tout le monde écoute Jacques raconter comment Paul s’est fait rembarré par une superbe turque à cause d’une erreur d’anglais, pour glisser une petite phrase, l'air de rien, à l'oreille de sa chérie.

-"Je te préviens, moi je veux être remboursé et la seule façon dont je l'envisage c'est en t'obligeant à vivre avec moi toute ta vie."

La caporale, submergée par un tsunami amoureux, cesse de marcher et attrape l'irakienne pour l'embrasser passionnément. Le baisé fini, elle lui prend la main pour rattraper les autres en disant simplement:

-" Et moi, je te préviens, dans l'armée, il pense tous que j'ai été frappé par une malédiction pour aussi mal cuisiner."

Pendant le vol, tous récupère de leur courte nuit par une petite sieste. Ensuite, le nouveau couple en profite pour se connaitre un peu mieux. Chacune se raconte et s’interroge sur sa vie passé. Etant entourées de leur coéquipier, elles chuchotent en irakien, pour conserver leur intimité secrète et aussi éviter que des éléments de leurs vies professionnelles ne soient entendus, Camille n’étant toujours pas au courant que l’ainée est une ancienne tueuse à gage. Elles sont si intéressée par leur discussion qu’elles ne voient pas les six heures de trajet passer.

A leur descente d’avion, Ils sont attendus par le secrétaire de l'ambassadeur. Il les conduit à l’une des tours monumentales de Dubaï. Là, il les laisse à la réception de l’hôtel de luxe, occupant le dixième et le onzième étage, où deux chambres sont à leur disposition. L’homme leur explique, avant de partir, que les appartements d’Amine D. Krayon dkoulheur sont trente étages plus hauts et que le défilé commence dans deux heures.

Après s’être tous rafraichit, Camille passe la robe de sa tante et chacun met son oreillette. Quand tout le monde est prêt, ils montent immédiatement reconnaitre les lieux. Une fois dans l’appartement, Miss Saint-Saëns joue alors les exubérantes râleuses se plaignant aussi bien du plateau repas que de la climatisation de sa chambre d’hôtel, auprès du majordome. Celui-ci compatit poliment en les dirigeant vers la pièce servant de loge à tous les mannequins.
Le reste de l’équipe, qui devait seulement mémoriser chaque couloir et les faire correspondre avec le plan, revoit ses ambitions à la hausse face à l’excellence de la performance. Connaissant le visage et la fonction de tout le personnel de l'ambassade d'Irak, les garçons commencent donc, immédiatement, à envoyer dans le mollet des gardes, des aiguilles de sédatif mélangé à un amnésiant, qu'ils ont fabriqué avec Cécile, à l'aide de propulseur caché dans la semelle de leur chaussure. La docteure a trouvé le moyen de rendre indolore la piqure grâce à un puissant anesthésiant de contact. En arrivant à destination, ils ne restent que deux hommes à droguer.

Dans la salle, deux stylistes et leurs modèles sont déjà là. C’est donc dans un murmure que tous félicitent la soldate pour sa prestation.

-« J’ai toujours apprécié ces moments-là dans les films. Donc, comme c’était l’occasion, je me suis lâchée. »

-« Tu as bien fait. Tu viens de nous faire gagner beaucoup de temps. »

Ensuite, chacun se change pour passer la première tenue qu’il présente au court du défilé. Annabelle maquille sa douce et caroline en premier. L’essentiel du personnel étant masculin et les chances qu’ils soient hétérosexuels étant de pratiquement quatre-vingt-dix pour cent, ils seront plus enclins à croire une superbe femme uniquement vêtue de lingerie si elle leur dit chercher les toilettes. C’est pourquoi, ce sont elles deux qui vont s’occuper des deux derniers gardes, à l’aide de lance aiguille dissimulé dans leur bracelet manchette et de reste du repérage de l’appartement en partant chacune par un couloir différent et à dix secondes d’intervalle. Si elles n’y arrivent pas, ce sera au tour de la blonde. Celle-ci, tout de même inquiète, s’occupe des autres.
Les deux demoiselles reviennent dix minutes plus tard. Elles sont toutes les deux en compagnie d’un homme qu’elles remercient, en minaudant, de les avoir aidées à se retrouver dans cet immense appartement. Ces derniers, rougissant devant leurs poitrines manquant de s’échappées de leur soutien-gorge, bafouillent dans un mauvais anglais que ce n’est rien et s’en vont, non sans jeter un dernier regard aux mannequins du dernier créateur en train de s’habiller.
Pendant que Cécile s’occupe du maquillage de la blonde, tous les entourent. L’irakienne et la française expliquent, alors, leurs périples en utilisant le plan posé sur les genoux de la caporale. L’ainée a trouvé le bureau d’Amine. Son secrétaire en sortait au moment où elle passait devant, elle put donc voir l’ambassadeur travailler sur un ordinateur. La cadette, elle, a découvert la chambre où est emprisonné Karim Ahrien, le gangster ancien djihadiste, grâce au deux gardes postés devant sa porte qui n’ont fait que de la dévorer des yeux et qu’elle a drogué, ainsi qu’au plateau repas uniquement constitué de pain arabe et d’eau qu’un homme s’apprêtait à porter à l’intérieur. Si cela avait été la chambre d’un V.I.P. et les hommes, des gardes du corps, le repas aurait été nettement plus luxueux et les deux types beaucoup plus suspicieux quant à la présence de la jeune femme dans les couloirs.

Paul, regardant sa montre et voyant une des créatrices arriver vers eux :-« Bon, la première phase est parfaitement remplie. On passe maintenant en mode défilé. On enlève les oreillettes et on accueille la créatrice anglaise. »

Tous s’exécutent.

(En anglais)-« Maguy n’est pas là ? Ce sont les amis de monsieur l’ambassadeur qui vont être déçus. »

Camille, briefée par sa tante, sait ce qu’elle doit répondre.

‘En anglais)-« Mais, ma chère, elle l’a fait pour vous ! Elle sait que votre mari est parti avec votre mannequin vedette d’à peine vingt ans. C’est son cadeau de divorce. N’en manquant pas, elle ne voulait pas vous ôter le seul espoir de contact humain de cette année. «


La femme d’une cinquantaine d’année, rouge de colère part sans dire un mot. L’équipe reste médusée quelques secondes. Jacques est encore le premier à reprendre contenance.

-« Pour de la répartie, c’est de la répartie ! »

-« Ma tante m’avait prévenue. »

-« Il n’empêche tu as un beau potentiel. Tu devrais le travailler. »

Cécile :-« Ah non ! En tout cas pas pendant la mission ! Un seul comme toi me suffit amplement ! »

-« Ma belle-sœur chérie moi aussi je t’aime beaucoup. »

Le jeune prend la rousse dans ses bras et tourne sur lui-même sous les rire des autres.

Grace à la vigilance de tous et au code sur le bagage transportant la lingerie, le défilé se passe sans aucun incident. Camille ne bafouille à aucun moment en présentant les modèles et les applaudissements sont fournis même si le public est restreint. Avant le cocktail, les demoiselles se remaquillent, Pierre passe son costume et tous remettent leurs oreillettes. Ensuite extrêmement discrètement, le couvercle de la malle est dédoublé permettant ainsi au diplomate de récupérer quatre revolvers et de les cacher sur lui. La soldate en prend deux et les place au niveau de ses cuisses. Djamila et Caroline récupère ce qui ressemble à deux smartphones.

C’est parfaitement détendu qu’ils entrent dans la salle de réception. Après s’être présenté à monsieur et madame l’ambassadeur, ils se mélangent pour être vu de tous. Au bout d’un quart d’heure Paul lance le top pour la troisième phase du plan.
Jacques se rapproche d’Amine et entame une discussion à propos du tableau se trouvant près d’eux. Pierre et Camille viennent auprès de sa femme et de son secrétaire pour négocier les commandes. Cécile et Annabelle parlent avec des hommes d’affaires pendant que leurs compagnes respectives s’éclipsent, avec pour objectif le bureau de l’ambassadeur.
Elles ont besoin de deux minutes pour être à l’intérieur de celui-ci grâce au passe-partout électronique inventé par Jacques. C’est lui qui permet à l’irakienne d’ouvrir le coffre-fort. C’est à cela qu’elle s’est exercée la veille au soir. Elle y découvrir un kilo de cocaïne et les documents prouvant que Krayon dkoulheur est responsable de la mort de l’ancien dirigeant des émirats unis et que le nouveau est son complice.
Paul en apprenant la présence de la drogue demande à ce qu’elle soit cachée dans un vase près du canapé.
La française, pendant ce temps, a craqué le code de sécurité de l’ordinateur. Cela a été facile puisque c’est un de ses logiciels qui assurait sa protection. Elle découvre que l’ambassadeur est bien le chef et le trésorier de l’organisation terroriste. Elle vide tous les comptes. Ensuite elle vérifie ses mails. Elle voit alors qu’il converse plusieurs fois par jours avec le chef militaire de son organisation. Elle demande à sa comparse de traduire ceux des deux derniers jours. Il parle bien de Karim mais dans le dernier message, il dit ne pas l’avoir encore interroger à cause de petite fête de ce soir. Elle fait une copie complète du disque dur et l’envoie sur son Cloud, ensuite elle le formate puis y enregistre les données qu’elle a créées en complétant avec les noms de tous les vrais donateurs. Elle ne met aucun mot de passe.
Elles repartent enfin en n’oubliant pas de refermer la porte du coffre et du bureau, ni d’éteindre l’ordinateur. Avant de rejoindre les autres, elles mettent en sécurité les documents dans le couvercle de la malle.
Annabelle, bien qu’elle ait tout entendu, souffle quand elle voit sa douce passer la porte. Elle vient juste lui prendre la main et la regarder dans les yeux pendant quelques secondes avant de lui dire en irakien, juste en remuant les lèvres, qu’elle l’aime. Ensuite elle prend son smartphone et part.
C’est la quatrième phase du plan.
Sans détour, elle se dirige vers la chambre où devrait se trouver Ahrien. Les deux gardes sont somnolents, elle entre sans problème. Le gangster en la reconnaissant ne peut s’empêcher d’être grossier.

-« C’est une très bonne façon de venir me remercier de ne pas t’avoir balancé. Mais avant de gouter à mon pieu, il faut que tu me fasses sortir de là. »

-« Oh ne t’inquiète pas, tu n’auras pas longtemps à attendre pour avoir tes sept vierges. »

Elle éteint alors son oreillette et lui remet le bâillon qui pendait autour de son cou.

-« Tu vois, tu nous aurais laissé rentrer en France, il y a trois ans, ton gang t’aurais libéré hier. »

Elle dégaine son poignard et lui coupe un doigt. Il hurle.
Elle attend qu’il se calme.

-« Moi, je serais surement professeur de danse. »

Un autre doigt tombe sur le sol. Il cri à nouveau. Elle attend.

-« Au lieu de cela tu l’as fait tuer. »

Elle l’émascule.
Il hurle à la mort et manque plusieurs fois de s’évanouir. Mais à chaque fois elle le ramène avec une claque et un verre d’eau sur le visage.

-« Alors je suis devenue une force spéciale et au moins une nuit par semaine je revois son visage avec un trou au milieu du front. »

Elle lui crève les yeux. Il gémie sans discontinué.

-« Heureusement pour nous deux, en faisant appel à Djamila tu as permis que je rencontre mon âme sœur sinon je te laisserais juste te vider de ton sang et moi je ne n’aurais jamais été entière. »

Elle enfonce la pointe de son couteau dans le cœur de l’homme.
Elle le regarde mourir puis essuie la lame sur le couvre lit, enlève les quelques gouttes de sang sur elle, puis rebranche son oreillette.

-« Phase quatre terminé. »

En retournant au cocktail, elle entend que la phase cinq est commencée. En marchant dans les couloirs, elle est totalement perdue. Depuis trois ans, elle a imaginé des millions de fois la façon dont elle torturerait le commanditaire de l'assassinat de Mounia.
Et maintenant qu'elle est passée à l'acte, rien.
Elle se met alors à paniquer.
Est-elle devenue une tueuse froide et insensible, une machine à faire la guerre ?
Ce qui l'inquiète vraiment, c'est la réaction de Djamila quand elle s'en apercevra.
Elle met plus d'une minute pour entrer dans la salle. La première personne qu'elle voit quand elle a enfin le courage de passer le pas de la porte est sa douce. L'amour infinie qui l'envahie lui réchauffe le cœur et la rassure immédiatement. Il lui faut toute sa volonté pour ne pas se jeter dans ses bras et l’embrasser. Pour le bien de la mission, elle résiste mais ne peut faire autrement que de rester, bêtement, planter à un mètre de l’irakienne à la regarder avec un sourire idiot pendant au moins une minute. Cette dernière en fait de même.
L’ancienne tueuse à gage vient de vivre les moments les plus angoissants de sa vie quand sa Dulcinée a coupé son oreillette. Oh ! Elle ne s’inquiétait pas pour sa sécurité. Non, elle avait peur de perdre son amour, qu’une fois que sa blonde est accompli sa vengeance, elle réalise qu’elle ne l’aime pas, que ce n’était qu’une construction de son esprit pour supporter la douleur de la mort de Mounia.
Maintenant, face à elle et son regard brillant d’émotion, elle est rassurée.
C’est Paul qui les ramène sur Terre en venant leur proposer à boire.

Jacques, lui, est devenu nettement plus direct, au point que l'ambassadeur, en moins de cinq minutes, l'invite à venir voir ses estampes japonaises dans son bureau. Dès qu'ils ont passé la porte, Pierre appelle ses contacts.
Cinq minutes plus tard, il accueille la police et la conduit au bureau d'Amine. Il leur ouvre même la porte. Les forces de l'ordre trouvent alors l'adulte pratiquement allongé sur le jeune homme. Ils l'arrêtent donc pour pédophilie et homosexualité. L'ambassadeur cri son identité, qu'il à l'immunité et qu'en plus c'est Jacques qui l'a maintenu au-dessus de lui avec tellement de force qu'il ne pouvait plus bouger. C'est justement le moment que choisit l'inventeur pour faire tomber le vase cachant la drogue,au pied de l'inspecteur. Un nouveau chef d'inculpation est donc rajouté, celui de trafic de drogue. Au émirat arabe uni, c'est passible de la peine de mort. Il l'embarque donc avec l'ordinateur et la cocaïne. Jacques les accompagne pour déposer plainte et faire sa déposition.
Un agent de police prend le nom de tous les invités qui doivent ensuite partir.

L'équipe se retrouve dans la chambre des filles, plus grande, devant la télé et plusieurs pizzas. Annabelle est blottie dans les bras de sa douce. Elles se murmurent régulièrement des mots d'amour, comme pour conjurer les angoisses qu’elles ont ressenti plus tôt dans la soirée.

Deux heures après l'arrestation Al Jazeera diffusé un bulletin spécial.
-" Amine D. Krayon dkoulheur, l'ancien ambassadeur irakien en poste aux émirats arabe unis vient d'être arrêté à Dubaï pour pédophilie, homosexualité et trafic de drogue. La police, en examinant son ordinateur, a découvert qu'il est, en réalité, le véritable chef de « l'armé pour un islam mondial », l'un des pires groupes terroriste, responsable de centaines d'attentat ayant entraîné des milliers de morts.
Mais ce n'est pas tout.
Les dossiers et les mails ont révélé que Krayon et son chef militaire, le cheik Em Boi, ont créés cette organisation pour avoir à leur disposition de nombreux jeunes garçons pour satisfaire leur perversion. Ils auraient eu cette idée quand ils ont vu le nombre d'adolescent partis en Syrie faire le djihad."

Annabelle quitte à regret les bras de sa douce. Elle l'embrasse puis va se changer. Elle passe un jeans, un T-shirt manche longue et enfile ses baskets. Elle récupère son sac à main puis, après un en revoir collectif et un dernier bisou à sa douce descend prendre un taxi pour le commissariat central.
À l'accueil, elle se présente comme la grande sœur de Jacques. On lui demande de patienter. Elle demande alors où sont les toilettes. On les lui indique. Une fois dans la cabine elle met le foulard qui servait de sangle à son sac sur les cheveux et enfile les gants ventouses de l’inventeur En montant sur la cuvette, elle atteint la gaine de la climatisation qu’elle ouvre à l’aide d’un tourne vis. Elle le range avec le passe-partout électronique dans sa poche de pantalon, dissimule sa pochette derrière le réservoir d’eau puis grimpe dans le tunnel métallique. Le froid la saisie Cela la stimule encore plus à parcourir les vingt mètres de canalisation en rampant le plus vite possible. Deux minutes plus tard elle est dans la salle des cellules. Avant de descendre, elle profite de sa hauteur pour pirater le circuit des caméras de surveillance avec le smartphone-ordinateur de caroline. Les autorités de Dubaï ont voulu économiser le coût du câblage complet de leur commissariat en utilisant la Wi-fi. Elle enregistre donc dix secondes de vidéo qu’elle renvoi ensuite aux écrans de contrôle en faisant une boucle. Elle descend ensuite. Ouvrir la cellule de l'ancien ambassadeur est facile grâce au gadget de Jacques. Par contre, l'ancien ambassadeur n'est vraiment pas du tout coopératif quant à son assassinat simulé en pendaison. Elle est donc obligée de l'étrangler. Heureusement que ce n'est pas un adversaire sérieux sinon ses blessures de défense auraient été vraiment trop visible. Une fois qu'il est mort, elle lui ôte son pantalon et le suspend par le cou à un barreau avec.
Le chemin retour se fait sans encombre. Elle revient même à l'accueil avant son « frère ». C'est avec un grand plaisir qu'elle retrouve Djamilla. Elles passent une partie de la nuit à discuter de ce qui s'est passé et de leurs craintes, l'autre à s'aimer et se le montrer.

Le lendemain à l'aéroport, elle découvre la nouvelle une de la chaîne d'information continue qatarienne.
-" Le pervers Amine D. Krayon dkoulheur, corrupteur de l'islam véritable a de nouveau blasphémé en se suicidant cette nuit. Le cheikh Em'Boi, quant à lui, a été tué par ceux qu'il avait trompé et surement pervertie par ses pratiques si honteuse. Tous les camps de l'armé pour l'islam mondial ont été déserté."

Toute l’équipe fête ces nouvelles avec un petit-déjeuner pantagruélique. Caroline donne, à cette occasion, une clef USB au couple.

-« Voici les coordonnées bancaires des compte où j’ai transféré l’argent. »

-« Merci. On a pensé avec Djamila qu’avant de se lancer dans la création d’une organisation humanitaire, il fallait que nous nous formions. Nous avons toutes les deux décidés de commencer par passer notre bac l’année prochaine. A ce propos, Pierre, pourrais-tu faire jouer tes relations pour que ma chérie soit prise dans mon lycée dès septembre ? »

-« Je m’en charge à notre descente d’avion à Paris. Je te tiendrais au courant. »

-« Merci. Nous allons apprendre la gestion et le management dans une école. Mais nous pensons qu’il est important de faire de nombreuses missions humanitaires pour connaitre la réalité du terrain. En plus, si nous restions aussi longtemps, le nez dans des bouquins nous disjoncterions. Le problème, c’est que les ONG ont tendance à ne prendre que du personnel très qualifié, nous voulions donc leur fait des dons conséquents, avec cet argent, conditionné à nos engagements. Comme vous êtes notre comité, nous tenons à vous en parler avant. »

Cela ne leur pose aucun problème. Jacques prend alors la parole.

-« Moi, j’ai une exigence. Je veux que nous passions, au moins une fois par an, un week-end ensemble. Je veux absolument développer le potentiel de Camille. »

Cécile fait alors semblant de se lamenter mais tout le monde accepte avec enthousiasme cette idée.
Les amoureuses ont dormi, le sourire aux lèvres et étroitement enlacées, pendant tout le vol de retour.
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