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 Au clair de lune l'amour renaît de ses cendres

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wolfgangamadeusmozart




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A écrit : 570; Lettre à moi-même; Prise de conscience; Au claire de lune l'amour renaît de ses cendres ; Amour, danse et salon de thé; Je me suis faite toute petite pour une poupée
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MessageSujet: Au clair de lune l'amour renaît de ses cendres   Au clair de lune l'amour renaît de ses cendres Icon_minitimeDim 23 Oct 2016 - 20:48

Pseudo de l'auteur : wolfgangamadeusmozart

Nombre de chapitres :

Dans le cas d'une fanfiction, le nom du couple principal : Xena/Gabrielle

Rating de l'histoire : G
Genre de l'histoire : Romance - aventure

Résumé de l'histoire : Après la mort de Xena, Gabrielle est effondrée. Ses actions auprès de la population de Potidé obligent les dieux à revoir leur position sur l'irréversibilité du trépas.

Remarques diverses : Suite possible si l'histoire plaît


Au clair de lune l'amour renaît de ses cendres Commen11


Dernière édition par wolfgangamadeusmozart le Lun 24 Oct 2016 - 1:40, édité 1 fois
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wolfgangamadeusmozart




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MessageSujet: Re: Au clair de lune l'amour renaît de ses cendres   Au clair de lune l'amour renaît de ses cendres Icon_minitimeDim 23 Oct 2016 - 20:49

Chapitre un


Gabrielle se réveille en sursaut et met quelques secondes à se souvenir de la raison pour laquelle elle est allongée dans l'herbe. Elle s'est endormie alors qu'elle pleurait la mort de Xena.
A cette simple pensée, ses larmes recommencent à couler et un immense poids oppresse sa poitrine. C'est là qu'elle réalise que ce n'est pas une amie qu'elle vient de perdre mais son amour, son âme sœur. Cette constatation la terrasse, elle en suffoque. Après six ans d'aventures avec elle, il a fallu que la princesse guerrière meurt en lui ayant fait promettre de ne pas la ressusciter pour qu'elle accepte ses sentiments. Elle s'effondre de douleur et de tristesse. Deux heures plus tard, parce qu'elle ne peut plus rester là, elle prend la direction de la maison de sa soeur.
Sa tête et son corps n'étant plus que souffrance, c'est comme un automate qu'elle se dirige vers Potidé. Elle ne cesse de marcher que parce qu'elle s'endort et donc s'effondre sur le bord de la route. Le matin du cinquième jour, elle ne peut se relever, la fatigue, la dénutrition et la déshydratation ont mis à mal son corps. Dans une demie-conscience, elle murmure à sa douce, comme tous ces derniers jours:
-" J'arrive mon aimée. Attends moi, je t'en supplie. Maintenant que j'ai compris que je t’aime, maintenant que tu es partie loin de moi, je viens te rejoindre.
Je prie les dieux de m'accorder une place auprès de toi pour l’éternité."

En se réveillant, elle est très étonnée de découvrir qu'elle est sur un lit situé dans une chambre. Lorsqu'elle était allée avec Xena aux Champs Élysée, elle n'avait vu que la nature et aucune construction. Avant qu'elle n'appelle sa Dulcinée à voix haute, un garçonnet d'environ cinq ans apparaît à la porte.
En la voyant réveillée, il fait immédiatement demi-tour et part en criant :
-" Maman la dame, elle est réveillée et c'est pas de ma faute, j'ai pas fait de bruit quand j'ai ouvert la porte pour aller chercher mon caillou magique."

La blonde aux yeux verts est de plus en plus perplexe sur le lieu où elle se trouve. Une femme entre alors dans la chambre une tasse fumante à la main et un grand sourire sur le visage.

Elle se met à lui parler tout en la lui tendant :-" Bonjour Gabrielle, je pense que vous ne vous souvenez pas de moi mais il y a quelque temps avec votre amie Xena vous avez sauvé notre village d'une horde de bandits."

La barde se met alors à crier de désespoir en comprenant qu'elle est encore dans le monde des vivants. Elle part dans une crise de larmes, inconsolable.

L’hôtesse pose précipitamment la tisane sur la petite table de nuit et vient l'enlacer en s'asseyant prêt d'elle. Elle la berce alors en chantant une douce musique. Cela calme les pleurs de la blonde suffisamment pour entamer une conversation.

-" Que vous arrive-t-il Gabrielle?"

-« Xena est morte ! "

-« Oh mon dieu"

La mère de famille serre plus fort son invitée dans ses bras. Elle l'aide à boire sa tisane revigorante puis la recouche dans le lit une fois qu'elle s'est rendormie.


Trois mois après, la barde est enfin rétablie physiquement grâce aux soins de sa famille d’accueil.
Psychologiquement, après beaucoup de conversations avec le couple, elle accepte de devoir vivre. Mais elle le fait pour que la mémoire de son amour ne soit pas perdue. C’est sa nouvelle mission. Elle l’entreprend sans la joie ni la passion qui l’habitait naguère. Maintenant elle n'est plus qu'une coquille vide, son cœur qui était son moteur étant mort en même temps que Xena.

Pour ne pas se retrouver seule avec sa tristesse, elle reprend son voyage vers Potidé et s'y installe près de chez sa soeur. Là, entre deux retranscriptions des aventures de la princesse guerrière et l'éducation de ses filles adoptives, elle met son expérience au service de la communauté.

C'est ainsi qu'un mois après son arrivée, elle crée un dispensaire où, utilisant ce qu'elle a appris auprès de Xena et en lisant les parchemins de nombreux médecins athéniens, elle soigne ses concitoyens. Une fois que l'établissement est parfaitement intégré et fonctionne comme elle le veut, elle prend deux aides qu'elle forme et à qui elle laisse les rênes quand elle les considère prêts. Bien sûr, elle répond toujours présente quand un cas grave se présente.

Le lendemain de sa passation de fonction, elle s'attelle à l'édification d'une école et d'une bibliothèque où elle fait office de professeur et de bibliothécaire.
Ainsi elle enseigne à tous la lecture, l'écriture et les mathématiques, n'hésitant pas à faire des cours le soir pour que les paysans, qui travaillent leurs champs dans la journée, puissent, eux-aussi, apprendre.
Ce sont ses amis bardes d'Athènes qui ont donné une partie des parchemins que les habitants peuvent lire. L'autre partie, ce sont ses propres écrits sur la vie de Xena. Son admiration y transparaît tellement et son rôle est si minimisé que les hommes de la fin du XX siècle, en les lisant, vont penser que la guerrière n'a jamais existé, tant elle y est présentée comme une super-héroïne torturée certes mais aux actions extraordinaires. Pour elle, c'est encore pire, tous croiront qu'elle n'est qu'une groupie gaffeuse, présente pour amener de la légèreté à l'histoire.

En parallèle à tout cela, elle utilise ses immenses talents de barde pour faire évoluer les mentalités de ses concitoyens. Elle réussit, ainsi, à instaurer, comme à Athènes, une démocratie où l'égalité est la norme et l'esclavage interdit.
Elle organise, aussi, une sorte de service militaire que chaque citoyen âgé de plus de vingt ans, homme et femme, doit depuis suivre pendant un an pour apprendre à protéger la cité.

Maintenant que tous ses projets sont réalisés, elle se consacre à son école et à ses deux filles adoptives, dans une routine qu'elle suit telle un robot, attendant, comme un grand malade, la délivrance de sa souffrance par la mort.
Bien sûr, elle tente de faire illusion auprès de son entourage mais la douleur est si présente en elle et la tristesse marque si profondément son regard que nul n'est dupe. Elle en émeut même les plus durs qui n'osent jamais soutenir son regard. Ils se plient toujours à ses recommandations qui sont immanquablement dictées par l'intérêt général, n'ayant plus d'intérêt personnel.

Le seul moment où l'ombre de l'ancienne Gabrielle est visible, c'est au festival du solstice d’été. Sa soeur, la deuxième année de son retour, la voyant si triste, le créa pour elle. Il dure une semaine et tous les soirs la barde raconte sept aventures de Xena.
Ce festival, dédié entièrement à son héroïne, est l'unique occasion où la blonde exprime par son langage corporel autre chose que le désespoir. Lors de ses représentations, le public est subjugué par l'amour infini qui émane de la conteuse. Chacun mesure alors le contraste qu'il existe entre la Gabrielle qu'ils côtoient tous les jours et celle heureuse sur scène. Ils en sont mortifiés.

Ainsi, depuis près de cinq ans, chaque habitant, par compassion pour la barde, prie le dieu de sa croyance, chaque jour, pour que le bonheur soit accordé à celle qui a tout donné à leur ville
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wolfgangamadeusmozart




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MessageSujet: Re: Au clair de lune l'amour renaît de ses cendres   Au clair de lune l'amour renaît de ses cendres Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 1:39

Chapitre deux


Dans une salle de réunion ultra moderne, l'ensemble des dieux existants sont en congrès exceptionnel avec un seul et unique ordre du jour : Gabrielle.
Hermès, diplomate hors pair, anime les débats. Il commence en rappelant les faits :
-Mes chers collègues dieux et déesses, nous sommes réunis comme vous le savez, pour trouver une solution à la tristesse infinie de Gabrielle qui a tant touché les très nombreux citoyens de Potidé.
Ils ne cessent, depuis cinq ans, de nous inonder de prières pour que nous trouvions une solution à son grand malheur.
D'après les dernières prédictions des déités oracles, cela devrait empirer. Les améliorations apportées par la jeune barde blonde à sa ville, devraient en étendre l'influence dans la région et avec elle, le nombre des prières demandant que l'on vienne en aide à cette dernière.
Pour éviter que nous soyons remis en cause par tous ces fidèles, nous sommes réunis aujourd'hui pour trouver une solution.

Après des heures de discussions à cause de très longues et très nombreuses digressions, une solution consensuelle est trouvée.
Le maître de cérémonie la résume :
-"Seul le retour de la princesse guerrière à ses côtés pourra lui redonner le sourire. Mais cette solution ne sera pérenne que si cette dernière accepte ses sentiments pour la barde et surtout ne considère plus qu'il lui est interdit d'être heureuse après les exactions de sa jeunesse. Ce n'est que si ces deux problèmes sont résolus que les deux femmes pourront mener une existence d'amour et de tranquillité.

Retour cinq ans auparavant, dans les limbes éthérées, où l'âme de Xena erre.

Contrairement à ce qu'elle s'attendait, Xena, juste après sa mort, reprend conscience aux côtés de Gabrielle. Elle découvre, horrifiée, la barde ravagée par la douleur, les joues inondées de larmes.
Pour la guerrière, il est évident qu'elle est dans son enfer personnel. Les dieux n'auraient pu lui trouver pire que d'assister impuissante à la souffrance de son aimée.

Oui, elle aime la jeune femme. Cela fait longtemps qu'elle le sait mais jamais elle ne le lui a avoué. Comment aurait-elle pu ? Elle est une tueuse sanguinaire et sa barde la plus belle, la plus pure et la plus intelligente femme qu'elle connaisse. Depuis qu'elle a admis ses sentiments pour la blonde, elle s'est toujours fait l'effet d'un monstre amoureuse d'une princesse. Elle ne pouvait donc que souffrir en silence.

C'est ce qu'elle fait, sans espoir de fin, au moment où Gabrielle tombe inconsciente le long de la route.
Quand sa blonde est emmenée dans la maison et par des personnes qui lui sont inconnues, elle comprend alors qu’elle n’assiste pas à une illusion fabriquée pour lui faire payer ses péchés mais à la réalité de l'existence de Gabrielle.
Cette découverte déclenche en elle un raz-de-marée de colère et de tristesse : son aimée souffre le martyr par sa faute.
Durant la première année, chaque instant est une torture sans nom.
Au début, elle alterne entre des périodes de grandes dépressions où elle pleure sans discontinuer et de longs instants d'immenses crises de colère. Ensuite, elle redevient la guerrière qui a les nerfs à fleur de peau, tel un tigre en cage, tourne autour de la barde et exécute de complexes mouvements d'épée qu'elle compte utiliser contre le responsable de ce purgatoire. Mais à d'autres moments, elle est abattue et reste prostrée dos à sa blonde, les mains sur les oreilles ne supportant plus de l'entendre et de la voir souffrir.

Les choses changent lors du premier festival d'été. La barbe y est extraordinaire. Xena retrouve celle qu'elle aime.
En écoutant les monologues de la barde, elle entend tout l’amour que celle-ci lui porte. La demoiselle est certes totalement amoureuse mais complètement lucide sur la princesse guerrière. Elle comprend que ce qu'elle prenait pour du culte du héros depuis le début était en réalité de l'amour véritable. Elles sont donc deux âmes sœurs. Xena en pleure mais cette fois-ci ses larmes sont de joie et de colère d’avoir mis tant de temps à réaliser cela.
Il lui faut encore deux ans à écouter Gabrielle racontant leurs aventures à Méliana et Zora, ses filles adoptives, où lors des festivals, mais aussi à suivre les débats que la barde anime sur sa vie pour comprendre et admettre que c’était son égo, et rien d’autre, qui l’avait contrainte à expier ses péchés passés de la sorte et de vivre éloignée de l'amour.
Elle pleure en comprenant qu’elle a fait subir de dures épreuves à son aimée pour rien. Mais elle se reprend en s’apercevant qu’encore une fois c’est une pensée causée par sa trop grande estime d’elle-même, Gabrielle a décidé toute seule de la suivre.
Après beaucoup de temps, d'introspection et d'écoute des autres, elle comprend qu'elle a des qualités et des défauts comme tout un chacun.
Elle n’est pas différente des autres ni pire, ni meilleure, quoique, pour la belle blonde aux yeux verts, elle reste, même morte, la personne la plus importante au monde.

Au moment de la réunion des dieux, elle a enfin compris et admis qu’elle aurait eu le droit à une vie heureuse aux côtés de sa barde, sans être un monstre d’égoïsme de penser à elle alors que d’autres souffrent.

Cette psychothérapie, s'apparentant aisément à une torture, a mis cinq ans pour arriver à ce résultat.
Il est vrai que la princesse guerrière est connue pour être têtue et elle argumenterai qu'il lui a fallu tout comprendre toute seule pendant ses heures d'entraînements, manier l'épée et se muscler l'aide à réfléchir.


À la sortie de la salle ultra moderne de conférence des Dieux

Arès et Aphrodite se retrouvent.
La déesse très enthousiaste chuchote à son frère :
-" Tout se déroule on ne peut mieux, cher frère. Xena vient enfin de comprendre qu'elle peut être heureuse, elle admet son amour pour Gabrielle et le conseil des dieux décide de la ressusciter pour qu'elles puissent vivre heureuses ensemble.
Notre entorse au règlement en la mettant dans les limbes auprès de sa barde a porté, comme je te l'avais dit, ses fruits en l'obligeant à réfléchir."

-"Tu as eu raison petite sœur. Mais c'est normal quand on parle d'amour, tu es plus qualifiée que moi. Mais tu dois aussi admettre que je n'ai pas été mauvais en téléguidant la famille d’accueil qui a judicieusement suggéré de vivre pour que la mémoire de Xena ne soit pas perdue."

-" Tu vas me dire que c'est aussi grâce à toi que presque tous les habitants prient pour Gabrielle depuis près de 5 ans? "

-" Non, bien sûr! C'est dû uniquement à ce petit bout de femme blonde.
Mais, jamais je n'aurais décidé d'abandonner mes prétentions sur ma princesse guerrière pour quelqu'un qui n'avait pas été exceptionnel et totalement éprise d'elle."

-"J'ai toujours su que tu étais un romantique, petit frère."

-"Si jamais tu ébruites ça chère sœur je.."

-"Ne t'inquiète pas Arès, avec moi, ton secret est bien gardé.
Que fait-on maintenant?"

-"Je vais me proposer comme émissaire auprès de Xena, pour éviter les recherches infructueuses dans les enfers."

-"Mais elle s'est entraînée pendant quatre ans pour se venger du dieu qui l'a enfermée dans les limbes. C'est très dangereux ."

-"Je pense justement que pour une fois la meilleure tactique va être l'honnêteté."

-"Tu veux tout lui expliquer?"

-"Oui ! Je pense que maintenant qu'elle a fini son travail sur elle-même, elle est plus apaisée."

-" Et si ce n'est pas le cas ?"

-"Je vais avoir très mal"


Potidé, dans la maison de Gabrielle..

Xena est en train d'exécuter un kata de Lao Ma quand apparaît devant elle Arès. Instinctivement, elle l'attaque, trop heureuse de pouvoir enfin faire payer le responsable de son enfer. Mais c'est aussi pour profiter d'avoir enfin un adversaire pour évacuer toute sa frustration.
Après une heure d'un corps à corps acharné, le dieu de la guerre met fin au combat pour pouvoir aborder la raison de sa venue.

-"Je vois que tu es en pleine forme, Xena, et c'est une bonne chose."

-"Oui, cela fait cinq ans que je m'entraîne 22 heures sur 24."

-"Et que fais-tu pendant les deux heures restantes ? Tu admires ta barde préférée?"

Les joues de la princesse guerrière rougissent pour la première fois depuis fort longtemps. La dernière fois, c'était dans son enfance quand son frère Toris avait hurlé dans l'auberge qu'elle était amoureuse du fils du maréchal ferrant. Elle se reprend presque immédiatement et lance un regard glacial au dieu qui toussote mal à l’aise et continue.

-"Bon , arrêtons les palabres inutiles. Xena je suis ici, officiellement, comme envoyé de l'ensemble des dieux, pour t'annoncer qu'un très grand danger menace la ville de Potidé et que tu es la seule à pouvoir l'éviter."

-"Es-tu le responsable de ma présence dans les limbes aux côtés de Gabrielle après ma mort ?"

-"Même après tant de temps sans pouvoir parler avec qui que ce soit , tu es toujours aussi directe !
Bon, je vais tout te raconter, mais surtout ne m'interrompt pas avant la fin car c'est une part de moi que je n'aime pas dévoiler donc pas d’interruptions, pas de questions, ok."

Xena hoche de la tête en signe d'assentiment.

-"Quand tu as, il y a cinq ans, fait ton dernier combat et demandé à ne pas être ressuscitée, j'ai compris qu'une fois encore, tu fuyais le droit au bonheur.
Bien sûr, ta petite barde m'a énervé au début de votre duo mais cela ne veut pas dire que je n'ai pas très vite compris que vous étiez faîtes l'une pour l'autre. Je dois même dire que cela a été longtemps la raison de mon ressentiment à son égard.
Donc quand tu l'as encore abandonnée, j'ai décidé d'intervenir. Je ne supportais plus de vous voir malheureuses.
Surtout Xena, tiens ta langue car ceci est extrêmement dur pour le dieu de la guerre que je suis à avouer."

La princesse guerrière, un grand sourire sur le visage, mime la fermeture d'un cadenas imaginaire posé sur sa bouche.

Arès reprend :
-" Bref, j'ai décidé d'agir. Mais n'y connaissant rien aux questions de sentiments, j'ai demandé à la spécialiste, ma sœur, Aphrodite.
Quand je lui ai expliqué la situation et que j'ai proposé de prendre un marteau pour t'enfoncer dans le crâne que tu as le droit au bonheur, son visage s'est illuminé et elle a dit que j'étais un génie.
Je lui ai répondu que je le savais déjà mais que franchement, connaissant la tête de mule que tu es, les coups du marteau ne marcheraient pas.
Évidemment, me répond-elle. Ce qu'il faut, continua-t-elle, c'est qu'elle-même soit obligée de réfléchir aux raisons de son comportement et cela par la seule force capable de la faire évoluer, l'Amour.
Il faut, ajouta-t-elle, que ta princesse soit en confrontation direct et indiscutable avec les conséquences désastreuses de ses choix pour se remettre en question.
Je me suis exclamé alors, “Tu veux qu'elle soit dans les limbes collée à sa barde pour tout le restant de la vie de cette dernière”.
Mais c'est le pire châtiment qui existe pour deux âmes sœurs, poursuivais-je, car la vivante dépérit pendant que la morte souffre de la voir ainsi sans pouvoir ni agir, ni fuir.
Aphrodite termina en disant que c'était le seul moyen assez fort pour t'obliger à faire une introspection psychanalytique qui te permettra de changer et d'accéder au bonheur.
Je dois t'avouer qu'heureusement que ma sœur avait rajouté « accéder au bonheur » sinon je n'aurais rien compris.
Elle me demanda après comment je pensais vous réunir une fois que tu serais dans de meilleures dispositions psychologiques. Devant mon visage inexpressif elle rajouta précipitamment "quand ta guerrière aura compris qu'elle a le droit au bonheur".
Je lui ai exposé mon génialissime plan : Garder Gabrielle en vie et la pousser à faire ce qu'elle fait le mieux, c'est-à-dire le bien. Ainsi, j'étais sure qu'elle drainerait tout un tas d'adorateurs, qui face à sa grande tristesse, dont tu es responsable, n'auront de cesse que de prier les dieux pour le retour de sa joie de vivre.
Après, il ne me resterait plus, une fois que tu aurais fini ton travail de psy quelque chose, que de provoquer un congrès extraordinaire avec toutes les déités et de suggérer ta ressuscitation."

Xena surprise et ayant du mal à croire le dieu de la guerre-" Tu es venu me ramener auprès de Gabrielle pour que je puisse vivre avec elle ?"

Arès, mal à l'aise:-" c'est ce que je voulais mais il y a juste eu un petit contretemps.
Comme tu es connue de tous les dieux, ils ont pensé  que de revenir d'entre les morts ne serait pas suffisant pour que tu acceptes de ne plus expier tes fautes et d'enfin vivre heureuse avec ta barde.
Comme Aphrodite et moi, nous avons fait l'une des rares entorses impardonnables pour réussir à vous réunir, nous ne pouvions leurs expliquer que tu n'attendais que ça .
Alors ils ont imaginé un plan un peu dangereux."

En entendant cela, la guerrière craint immédiatement le pire pour sa blonde et d'un ton qui glaça le sang du dieu de la guerre, elle lui intima de faire plus vite dans la délivrance des informations.

-" ok, j'abrège. Ce soir à minuit, Gabrielle sera dévorée par une hydre à trois têtes en échange de la sûreté de sa ville.
Je suis là pour t'annoncer la chose et toi folle d'inquiétude et d'amour tu te lances dans la bataille. Tu gagnes et tu emmènes ton aimée dans le soleil couchant."

-" une hydre! Mais vous êtes malades, seul Hercule a réussi à en vaincre une!"

- "je sais, mais le conseil est très nostalgique de ce spectacle et rêve d'y assister à nouveau. D’ailleurs, c'est l'argument qui a fait pencher les indécis dans votre sens."

-" Ok, mais si c'est ce soir, dans 23 heures, pourquoi tu m'en parles maintenant?"

-" Tu es censée sortir de l'enfer qui se trouve à une journée à cheval d'ici, je te rappelle."

-" Et M....."

Instantanément, Xena se retrouve aux portes des enfers sur Argo avec tout son équipement de combat, épée, chakram, armure en cuir....
Sans perdre de temps, elle se met au galop pour sauver sa douce et enfin pouvoir l'embrasser.


Place de Potidé milieu d'après-midi.

Un géant, le pas pesant, se met au centre de la place du marché et déclame pour que tout le monde entende :
-"Habitants de Potidé, si vous voulez survivre, vous devez livrer à l'hydre la Sainte prénommée Gabrielle au zénith de la lune , ce soir."

Devant l'horreur d'une telle demande tous les habitants, petits et grands, jeunes et vieux se massent sur la place en criant l'impossibilité d'accepter une telle demande. Ils ajoutent qu'ils préfèrent mourir plutôt que de laisser la barde y aller. Apeuré, le géant s'enfuit.
La seule qui n'a rien dit est la concernée. Elle voit là l'occasion tant espérée d'avoir une chance de rejoindre celle qui occupe toutes ses pensées : Xena.
Évidemment, elle remercie tout le monde en leur assurant qu'elle va réfléchir à un plan de bataille pour sauver la ville.
Dès son retour de l'incident, elle envoie ses deux filles adoptives chez sa soeur, sous le prétexte qu’il lui fallait le calme absolu pour réfléchir au plan de bataille du lendemain. Une fois qu'elles sont parties, elle s'enferme chez elle et prépare son départ. Elle commence d'abord par mettre de l'ordre dans ses affaires. Ensuite elle écrit une lettre d'excuses à ses filles et à sa sœur. Ce sont les trois textes les plus difficiles qu'elle ait eus à rédiger.

Sa sœur, qui la connaît parfaitement, vient la voir à l'heure du dîner, avec dans son panier de quoi faire un dernier festin ensemble.

-" Bonsoir Lily! Que fais-tu là, à cette heure ? Tu sais que je suis très occupée à établir un plan d'attaque?

- "Gaby, je sais que tu vas te sacrifier ce soir pour nous sauver et dans l'espoir de retrouver Xena en enfer."

Là, la barde s'effondre pour la première fois devant quelqu'un, depuis la mère de famille qui l'avait recueillie après la mort de son aimée .

-"Je suis désolée Lily ! Mais c'est vraiment toujours aussi dur de vivre sans elle !"

-" Je le le vois bien, c'est pourquoi je suis venue t'accompagner dans ton dernier repas."

Les deux sœurs se sont rappelées tous les bons moments de leurs vies. A l'heure du départ,  l'aînée donne ses dernières recommandations et les trois lettres à sa cadette. Ensuite elle remet sa tenue d'amazone, bien décidée à tout de même donner du fil à retordre à ce monstre. Après une dernière embrassade, elle fixe ses saïs sur ses hanches, met sur son épaule gauche deux grandes outres d'huile hautement inflammables, allume sa torche,  et part vers sa délivrance.

Xena, elle, a chevauché toute la journée, oscillant entre l'euphorie de retrouver son âme sœur et la peur d'arriver trop tard. Arrivée à Potidé, elle peste contre Arès. Il ne lui a pas indiqué le lieu du sacrifice. Elle manque de tomber de son cheval quand elle entend dans sa tête la voix du dieu de la guerre lui indiquer la direction. Elle le remercie et repart au galop.

Au même moment, Gabrielle arrive devant l'hydre. Immédiatement, elle commence à faire un feu. cela énerve beaucoup le monstre qui tente par des manœuvres d'intimidation de la forcer à arrêter. La barde n'ayant rien à perdre continue sa tâche en se contentant d'esquiver la gueule de la créature.
Un fois le brasier bien lancé, elle se positionne devant le monstre et se met en garde avec ses deux armes en main, bien décidée à faire chèrement payer sa peau.
C'est à ce moment-là, qu'elle entend le bruit caractéristique d'un cheval au galop suivi par le cri encore plus caractéristique de l'élue de son cœur.
Luttant pour ne pas s'évanouir d'émotion ni se retourner, elle se décale vers la droite pour apercevoir le nouvel arrivant.
D'abord persuadée d'être encore sujette à une hallucination, elle ne peut que se rendre à l'évidence de la véracité de ce qu'elle voit quand Xena, après un magnifique saut périlleux, se met à côté d'elle et lui pose une main sur l'épaule. Les frissons qu'elle ressent achèvent de la rassurer. Elles ont toutes les deux envies d'autre chose mais l'heure est au combat.
Même après 5 ans de séparation, le couple se comprend sans se parler.
S'en suit une danse macabre réglée au millimètre tant les demoiselles se connaissent, s'anticipent. L'hydre, bien que munie de trois têtes indépendantes, n'a aucune chance face au duo enfin réuni.
Xena commence en coupant la première grâce à son chakram que Gabrielle d'un coup de pied retourné envoie dans le feu. La deuxième est plus difficile à avoir. Elle demande un enchaînement complexe de sauts périlleux, de coups d'épée et de saïs pour arriver à la détacher du corps. La troisième est la combinaison du lancer dans les yeux du monstre de ses armes par la barde et d'un grand coup de lame par la guerrière.
Ensuite, pour plus de sûreté, elles brûlent l'ensemble du corps.


Après un moment de silence, Xena s'approche de Gabrielle, l'enlace et l'embrasse passionnément pour lui transmettre tout son amour. D'abord surprise, la blonde, répond très vite au baiser. Les deux femmes en pleurent de joie après 5 ans d'horreur.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune l'amour renaît de ses cendres   Au clair de lune l'amour renaît de ses cendres Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 17:03

chapitre trois

L'aube d'une nouvelle vie.


Les deux femmes se perdent dans l'étreinte. Elles goûtent au bonheur pour la première fois. Elles connaissent enfin le sentiment d'être entière, d'être aboutie.
Un craquement et deux jurons les interrompent brutalement.
Hésitant entre l'amusement et l'agacement, Xena est la première à rompre le silence.

-« Méliana et Zora sortez du fourré et approchez, nous savons que c'est vous! »

Gabrielle, fronçant les sourcils :-« comment les connais-tu? »

-« Amour, je t'expliquerai tout à l'heure quand on aura réglé le problème de la présence de ces jeunes demoiselles ici. »

Endossant en un clin d'œil la stature de la destructrice des nations glaciale et furieuse, elle leur parle avec le ton qu'elle utilisait pour réprimer ses soldats, celui qui était le dernière avertissement avant la mort :-« Que faîtes-vous ici à proximité d'une hydre et d'un géant? »

Gabrielle est d’abord sidérée de voir sa dulcinée jouer les mamans en colère. Elle comprend alors que sa douce, même si elle ne comprend pas comment, a adopté les filles. Autrement elle ne leur sortirait pas le grand jeu. Elle se retourne précipitamment  pour ne pas montrer l’immense sourire de plaisir qu’elle arbore à cette idée, ce qui anéantirait la remontrance.
De leur côté, les filles n’en mènent pas large. Zora, petite rousse aux yeux bleus, habituellement volubile et enjouée, porte-parole du duo est muette de peur. Méliana, superbe noire aux yeux verts, peu causante et bagarreuse, voyant cela, se place instinctivement devant son amie. Elle se redresse de toute sa hauteur et toise Xena avant de lui répondre.

-« Nous n'allions pas laisser Gabrielle se sacrifier en affrontant seule ces monstres. Qui êtes- vous d’abord? »

Cette question réveille sa comparse.

Zora-« C'est Xena. »

La réaction de l'africaine est immédiate, elle dégaine son épée, se met en position de défense, protégeant Zora.

-« tu es morte il y a plus de 5 ans. Tu es donc un démon ! »

Voulant retrouver son âme sœur au plus vite et sachant très bien que celle-ci va tester la jeune fille jusqu'au bout si elle n’intervient pas, Gabrielle prend la parole.

-« Méliana ! Il ne faut jamais dégainer une épée devant Xena si on n'est pas prête à mourir. »

Le demoiselle l'interrompt.
-« Qui te dit que je ne donnerais pas ma vie pour Zora. »

Les deux femmes sont émues aux larmes devant la déclaration de la jeune fille, la petite rousse, elle, pleure de joie et son amie prenant conscience d'avoir, ce qui ne lui est jamais arrivée, trop parler, est mal à l’aise.
Comme à l'accoutumée, Xena est la première à reprendre contenance.

-« Méliana, personne ne risque plus rien, rengaine ton épée. Et rentrons chez Gabrielle vous êtes frigorifiées. »

Mais, têtue et toujours pas convaincue, cette dernière reste en position.
Zora vient alors devant son amie et lui prend le visage pour qu'elle la regarde dans les yeux.
Elles restent ainsi près de deux minutes. Quand la discussion silencieuse est terminée, l'épée est dans son fourreau, leurs mains unies et elles attendent les deux héroïnes pour rentrer.

Méliana est née dans un village d'Afrique noire. Ses yeux verts ont été considérés par beaucoup de villageois comme un signe de mauvais œil. Mais les deux mètres et cent kilos de muscles de son père, ainsi que la prospérité du village, leur ont fait garder pour eux leur superstition. Son enfance, très heureuse auprès de ses parents, a été des plus difficiles avec les enfants de son âge qui se moquaient de ses yeux et profitaient de son côté silencieux pour la tourner en dérision. Elle devient vite une bagarreuse peu appréciée des parents.
Le temps aurait arrangé les choses, reléguant ces brimades au rang de mauvais souvenirs d'enfance mais il en fût tout autrement. L'année de ses 8 ans, une grande sécheresse réduisit les récoltes de moitié et une nuée de sauterelles dévora le reste. Ces catastrophes associées à ses frasques d'enfant ont décidé les superstitieux à agir et à la sacrifier à la déesse des moissons pour conjurer l'hypothétique malédiction. Ses parents se sont battus jusqu'au dernier souffle pour la sauver en la cachant dans la carriole d'un marchand ambulant avant d’attirer la foule en colère vers l'autre bout du village.
Le commerçant s'est avéré être un brave homme ayant perdu femme et enfants de malaria. Jamais remis de n'avoir pas été présent à cause de son travail, il était resté seul jusqu'à l'arrivée de Méliana. Celle-ci resta presque six mois sans dire un mot. Elle était devenue un véritable petit animal sauvage, replié sur elle-même, revivant toutes les nuits sa traque par la foule furieuse et la mort de ses parents. Le vielle homme réussit à l’apprivoiser grâce à de petites sculptures d'animaux en bois et par d'innombrables histoires tout au long des voyages et le soir avant de dormir. Un jour elle prononça son premier mot : merci. Après, ils se sont élevés ensemble. L'aîné enseigna la lecture, l’écriture, le calcul et l'autodéfense, la cadette, la confiance, l'espoir et l'amour filiale.
Mais cela ne dura que deux ans. Un matin, un groupe d’esclavagistes tua son père adoptif et la  captura. Ce nouveau coup du sort la persuada qu’elle était porteuse de malédiction. Elle s'est, à nouveau, enfermée dans sa tête. Cela lui a permis de ne pas avoir de séquelles psychologiques irréversibles. Parce que Méliana, bien qu'âgée seulement de 10 ans, possédait déjà le corps d'une jeune fille de 15, elle subit tous les jours les viols de ses kidnappeurs jusqu’à sa vente.
Cela arriva six mois plus tard. Ses propriétaires étaient de riches athéniens. C'est là qu'elle rencontra pour la première fois Zora.

Zora, elle, est née en Irlande de parents saltimbanques. Ils se produisaient dans tous les territoires gaéliques. Pendant 8 ans elle suivit ses parents, apprenant leurs métiers. Au cours d'une traversée entre les îles britanniques et la Gaulle, le bateau qui les transportait fût abordé par des pirates. Malheureusement pour les parents de la fillette, c'était des amateurs et ils ont massacré tout le monde, incapables de maîtriser leur enthousiasme. La rousse terrée dans la malle aux costumes fût la seule survivante. Elle utilisa sa formation pour passer pour plus jeune et les abreuva de tant de paroles pendant des jours entiers qu'ils la débarquèrent au premier port grecque venu. Ils la vendirent au premier acheteur qui se manifesta tant ils étaient épuisés par son flot incessant de mots. Le couple d'athéniens en fit l'acquisition le même jour que Méliana.

Cette proximité d'histoire dramatique les a tout de suite réunies mais pas seulement, ensemble, elles n'étaient plus des fillettes angoissées, écorchées par la vie, ensemble elles étaient Zora et Méliana avec un futur.

La vie en tant qu'esclave a été simple jusqu'au jour où il s'est avéré que l'africaine était enceinte. Horrifiée, sa maîtresse la chassa.
L'irlandaise s'enfuit dès la nuit tombée pour la rejoindre.
Ce fut la pire nuit de toute sa vie.
Quand son bateau fut attaqué, elle a vécu cela comme une histoire au fond de sa malle. Elle n'a jamais vu les cadavres de ses parents, les pirates les ayant jetés par-dessus bord, leur morts étaient donc pas forcément toujours réalisables. Mais là, perdre Méliana revenait, pour elle, à ne plus avoir de raison de vivre. Elle chercha toute la nuit. Elle ne la retrouva qu’au petit matin, endormie dans les poubelles du marché où elles allaient faire les courses pour leur ancien maître. Elles tombèrent dans les bras l'une de l'autre et se jurèrent de ne jamais plus être séparées.

Elles ont, alors, vivoté de mendicité et de rapine. La taille et les connaissances en combat de Méliana leur assurant une relative protection et l'art du verbe de Zora, de nombreuses aumônes.
Un jour où la semaine fut particulièrement chiche, l'aînée, sans en avertir sa compagne, s'aventura sur le territoire de rapine d'une bande de garçons. Elle voulait trouver du pain auprès d'une boulangère qui les avait déjà aidées par le passé. Cette fois encore la femme, attendrie par sa grossesse et ses beaux yeux vert lui avait donné un gros pain entier. Trop heureuse d'avoir de quoi sustenter son amie, elle ne remarqua pas que la bande la suivait. C’est ainsi qu’à un détour d'une ruelle déserte, elle fut encerclée par 10 garçons. Connaissant ses capacités au combat, ils ne firent pas de détails et se mirent tous ensemble à la rouer de coups jusqu'à son évanouissement.
C'est encore Zora qui la retrouva. Elle mendia à l'apothicaire des médecines pour soigner ses contusions mais dans la nuit, Méliana fit une fausse couche. Pas un pleur ne fût émis, ni une larme ne coula de l'aînée, elle ne parla que pour rassurer son amie et lui affirmer que c'était mieux ainsi. Elle berça l'irlandaise qui s'endormit dans ses bras par la fatigue de ses pleurs.

Six mois après ce funeste épisode, Méliana s'essaya au délicat art du pickpocket sur une jeune femme blonde marchant telle une somnambule, le visage émacié et les yeux dans le vague, la victime lui semblant facile.
Gabrielle faillit laisser la jeune fille réussir mais au dernier moment un pressentiment lui inspira de ne rien en faire et de s'intéresser à elle. Elle captura, alors le poignet de l'enfant au moment où elle posa la main sur sa bourse, l'emprisonnant d'une main, la bâillonna de l'autre et l'emmena dans une ruelle déserte pour lui parler.
Zora qui, depuis l'incident avec la bande ne laissait plus son amie partir seule et se déplaçait toujours avec un bâton, arriva en criant sur la barde avant même qu'elle ait commencé à parler avec l'africaine.
La femme, pour ne pas blesser les enfants, encaissa le coup avec son dos puis désarma la rousse en lui attrapant à elle aussi le poignet. Ensuite, elle l’immobilisa d’une clé de bras.
Une fois le calme revenu, elle proposa de leur payer un repas chaud contre leurs histoires. Prudente, les filles lui demandèrent la raison de cet intérêt. Gabrielle leur répondit qu'étant barde, elle était toujours à la recherche de bonnes histoires et que l'amitié d'une irlandaise et d'une africaine lui semblait très intéressante.
Zora, ayant joué avec ses parents des histoires bien moins intéressantes que la leur, la crût aisément. D'un regard à Méliana, elle lui fit comprendre que pour elle c'était d'accord. La grande noire, lui répondit de la même façon et donna la même réponse. La rousse dit alors à la jeune femme qu'elles la suivaient avec plaisir.

Gabrielle se dirigea alors dans une auberge. Elle ne comptait pas s'attarder dans cette ville. Quand les filles étaient apparues sur sa route, elle se dirigeait vers le centre de transport pour trouver une carriole qui l'emmènerait au village de sa sœur. Mais maintenant, elle avait dans l'idée que la narration de la vie de ses deux invitées allait nécessiter de dormir en ville pour avoir suffisamment de temps pour être entendue en entier.
La mine sévère de l'aubergiste lui fît comprendre que leur allure à toutes les trois était des plus dépenaillée.
Pour pouvoir manger tranquillement, elle prit deux chambres et trois bains. Elle demanda aussi qu'une servante aille chercher trois tuniques à la boutique jouxtant l'établissement pendant leurs ablutions. Le ton hautain et sûr d’elle avec lequel elle parla au patron le dissuada de faire le moindre commentaire.
Les jeunes filles furent admiratives de la manière dont elle fit taire le cafetier et très mal à l'aise devant tant de générosité de la part d'une inconnue. Mais ne se souvenant pas de la dernière fois où elles avaient pris un bain chaud, c'était avec grand plaisir qu’elles profitèrent de l'aubaine.
Seule dans sa chambre, dans son bain, Gabrielle parla à voix haute à Xena. Bien que consciente de sa disparition cela lui permettait de supporter son absence.

-"Amour, tu verrais ces deux filles. Si jeunes et leur regard est déjà celui de vétéran, surtout celui de la plus grande. Elle me rappelle celui que tu avais lors de notre première rencontre. Je vais essayer d'en savoir plus sur elle et de les aider pour continuer à mon niveau, ton œuvre".

Inévitablement les larmes lui étaient venues mais maintenant, après six mois, elle réussissait à les contenir et à ne plus être submergée par la tristesse.
Les demoiselles retrouvèrent, elles, avec ce bain l'insouciance de leurs 12 et 10 ans en s'arrosant et se taquinant.

Elles descendirent toutes les trois dans la salle à manger, propres et avec des habits neufs.
L'adulte proposa de se restaurer avant tout, ce en quoi les filles lui furent gréées.
Ensuite vint le moment de se raconter. Évidemment ce fût Zora qui commença n'omettant rien la concernant mais restant vague pour toutes les parties vécues avec son amie. Méliana, elle ne décrocha au début qu'un :
-" Pareil que Zora"

Évidemment cela ne convainquit pas du tout la barde et attisa sa curiosité. Comprenant qu'il lui fallait changer de tactique pour amener la grande jeune fille à se dévoiler, elle commença à se raconter. Elle ne termina que tard dans la soirée après un dîner copieux. Prétextant que les chambres étaient payées, elle invita les jeunes filles à dormir à l'auberge cette nuit et à se retrouver demain matin au petit déjeuner.
Les filles avant de dormir parlèrent beaucoup du récit de la barde, comprenant enfin pourquoi elle les avait défaites si facilement et pourquoi elle était si généreuse avec elles. Méliana décida qu'elle avait le droit de savoir et qu'elle se confierait au petit déjeuner.
L'histoire de la grande africaine fût un moment d'une intense émotion. Gabrielle, ne voulant pas perturber sa jeune interlocutrice, dût puiser dans toutes ses ressources pour ne pas manifester l'horreur et la tristesse que les mots déclenchaient en elle. Zora, elle, pleurait silencieusement depuis l'évocation des brimades dues à ses camarades. Même Xena, témoin invisible, ne pût retenir ses larmes.
Cette histoire terminée, il apparut clairement à la barde qu'il lui fallait emmener ces deux filles avec elle et les élever comme ses filles. Mais voulant leur adhésion sans contrainte, elle leur propose d'y réfléchir tranquillement pendant toute la matinée et de se retrouver pour, quoiqu'elles décident, déjeuner.
Le débat entre les filles fût rapide, Méliana voulant sortir son amie de la rue était prête à tout et Zora, confiante dans la femme blonde, était sûre de trouver un meilleur avenir pour elles deux.

A partir de ce jour, Gabrielle fût leur mère adoptive et leur enseigna tout ce qu'elle savait. Zora montra très vite de grands talents de barde, sa mère envisageait même de l'envoyer à l'université d'Athènes. Méliana la surpassa au combat après deux ans. Elle dût faire appel à d'anciennes connaissances de Xena pour l'entraîner.
Cet après-midi, quand l'ultimatum était arrivé, les deux filles avaient su immédiatement que leur mère s'y rendrait seule. C'est pourquoi elles l’avaient suivie pour l’aider.
Il fallut toute la force de persuasion de la rousse pour que la noire ne fonce pas tête baissée dès l'apparition de l'hydre.
Ensuite, elles furent statufiées quand Xena arriva au galop et sauta de son cheval pour s'interposer entre leur mère et le monstre. Elles frissonnèrent devant le ballet d'un synchronisme parfait exécuté par les deux femmes. Enfin, elles les envièrent quand elles s'étaient embrassées. C'était d'ailleurs en essayant de décoller la rousse de ce spectacle que Méliana les firent chuter si bruyamment.

Les quatre femmes rentrent silencieusement, Xena tenant la main de Gabrielle et les rênes d'Argo, Zora celle de Méliana.

Une fois arrivées chez la barde, la fatigue se rappelle à elles. Chacune va dans sa chambre, enfin pas exactement. Gabrielle emmène Xena dans sa chambre.  Zora qui suivait Méliana, la rattrape avant qu'elle ne rentre et la conduit dans la sienne qui est la plus éloignée de celle de leur mère.
Les deux adultes se déshabillent et se couchent, la brune enlaçant amoureusement sa moitié.
Les demoiselles ont un temps d'intense fixation yeux dans les yeux. Puis Zora prend la parole.

-« C'est vrai que tu mourrais pour moi ? »

-« Evidemment, plutôt moi que toi, toujours. »

-« Méliana, m'aimes-tu, comme Xena aime maman ? »

-« Oui. Zora, m'aimes-tu comme maman aime Xena ? »

-« Oh oui ! »

Les deux filles osent enfin faire ce qu'elles ont toujours rêvé de faire depuis qu'elles se sont rencontré sur le marché aux esclaves, elles s'embrassent passionnément.

Le lendemain matin, les jeunes demoiselles ne reconnaissent pas leur mère. Son visage est lumineux, elle a rajeuni de plus de dix ans et parle sans arrêt avec Xena, qui ne répond pas, si habituée à n'être entendue mais souriante du bonheur d'être vivante avec l'amour de sa vie.
Une fois le petit-déjeuner fini, la brune explique tout ce qui lui est arrivé depuis plus de cinq ans. Elle termine son récit avec Gabrielle sur ses genoux, sa tête blottie dans son cou, quelques larmes continuant de glisser le long de ses joues. Après avoir observé un silence leur permettant de digérer toutes les informations, la guerrière assure les demoiselles qu'elle serait touchée et honorée si elle la considérait, elle aussi, comme leur mère mais qu'elles ne doivent en aucun cas se sentir obligées. Après un regard à son aimée, Zora lui assure qu'elles l'ont, depuis leur rencontre avec Gabrielle, toujours considérée comme leur maman, partie en voyage tant la barde leur parlait d'elle. Elle avoue qu'égoïstement, elles provoquaient ses histoires parce que c'était les rares moments où le visage de leur mère n'était plus triste.
La femme blonde se lève et les prends dans ses bras, les embrasse et les remercie d'être des enfants si merveilleux.
Au moment où les jeunes allaient partir, Xena les interpelle.

-"Zora et Méliana, vous n'auriez pas quelque chose à nous annoncer, à votre mère et à moi? "

Les intéressées se regardent et jouent les innocentes, c'est encore une fois la rousse qui prend la parole.

-"Non, je ne vois pas. »

-« Il ne me semble pas qu'il vous soit déjà arrivée de dormir dans la même chambre, encore moins dans le même lit. Bien sûr, je ne parle que d'après ce que j'ai observé pendant les 5 ans où j'ai suivi votre mère."

Rouge pivoine, les deux âmes sœurs avouent à leurs mères leur amour. Ces dernières l'ayant subodoré depuis longtemps sont ravies qu'elles aient mis moins de temps qu'elles à se l'avouer.

Après trois mois d'une vie paisible, permettant le retour serein à la vie de la guerrière, un événement vient tout bouleverser. Une petite troupe et son chef de guerre entre en ville pour défier Xena et ainsi se faire un nom. La milice créée par Gabrielle arrête facilement les bandits sans avoir besoin de l'aide de la guerrière.
Après cette incident, au dîner, la brune expose son idée.

-"Je crois que ce qui s’est passé ce matin n'est que le début d'une longue série. Le seul moyen d'être tranquille c'est de disparaître."

Un brouhaha de protestation monte immédiatement, attendant, elle le laisse s'arrêter tout seul et reprend.

-" Pour moi, il y a deux solutions. La première est d'aller sur une île déserte mais permettant l'autarcie. La deuxième est de se noyer dans la masse d'une grande ville."

Devant le silence de son auditoire, elle continue.

-" Pour ma part la deuxième solution est la mieux. Si j'avais un rêve ce serait une propriété à Athènes suffisamment étendue pour ne pas étouffer, une école pour Gabrielle, une place à l'université des bardes pour Zora et une école d'autodéfense où Méliana et moi serions professeur. Qu'en dîtes-vous ?"

Les trois filles se lèvent ensemble et se jettent sur elle pour l'embrasser. La chaise ne résiste pas. Une fois à terre, elles partent dans un grand éclat de rire.

Il faut deux mois pour tout préparer, réunir les fonds nécessaires auprès des nombreux débiteurs des deux femmes et faire ancrer chez tous la conviction qu'elles partent sur une île déserte pour être tranquilles. Seule Lily, la sœur de la barde, est au courant de la vérité. Elles mirent un mois pour arriver. Elles ont voulu profiter de passer du temps ensemble avant d'entamer leur nouvelle vie qui risque d'être bien mouvementée, tout au moins au départ.
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