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 L'amour a ses raisons... - Alexiel

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YulVolk
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MessageSujet: L'amour a ses raisons... - Alexiel   L'amour a ses raisons... - Alexiel Icon_minitimeSam 8 Nov 2014 - 18:32

Pseudo de l'auteur : Alexiel

Nombre de chapitres : 4

Rating de l'histoire : G
Genre de l'histoire : Romance

Résumé de l'histoire :

Quand Elle rencontre Carine sur la plage le déclic se fait instantanément, ce qu'elle n'avait pas prévue c'était de la revoir si vite. Lundi matin au lycée. Le problème ? Carine n'est pas une élève.


Terminée et Corrigée
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MessageSujet: Re: L'amour a ses raisons... - Alexiel   L'amour a ses raisons... - Alexiel Icon_minitimeSam 8 Nov 2014 - 18:33

Chapitre 1



Lycée, grand lycée, vieilles pierres apparentes, panneaux photovoltaïques sur les toits sud, l'intérieur est en bois, de grands escaliers de bois, massifs, solides. Les murs intemporels contrastent avec le bureau d'accueil en verre teinté. Pour trouver nos salles de classe, il faut monter à l'étage, porte coulissante en bois fin, tableau à craie, fenêtres double vitrage avec encadrement bois. Tous les lycées à l'heure d'aujourd'hui vont devoir s'y mettre. Les normes écologiques. Tous ces chiffres, toutes ces mathématiques, non, toute cette physique. Nous sommes l'un des pionniers au pays, la seule contrainte fut de garder apparente l'architecture extérieure et intérieure du bâtiment. Je n'ai d'ailleurs jamais compris comment ils avaient fait, et à dire vrai, je n'y connais pas grand-chose. Pour moi, seule chose intéressante et seule optique envisageable pour le moment c'est le cours d'anglais qui se prépare, avec mon prof que j'aime beaucoup. Le seul cours qui me plaît plus ou moins. Mon professeur est un jeune diplômé, il exerce son métier avec passion depuis seulement deux ans, mais on sent très bien qu'il aime et qu'il n'a qu'une hâte, partager son savoir, sa joie est d'ailleurs très communicative. Classe assez dissipée, dans son cours, nous sommes tous muets à boire ses mots et nous avons d'ailleurs tous de très bonnes notes.

" Bon alors voilà. Je sais que théoriquement, ce n'est pas à moi de vous le dire, mais bon tout ce qui est théorique, c'est bien connu, est fait pour rester théorique, hein ! Donc Mr FAGOT sera absent pendant une période indéterminée, cependant, j'en vois deux ou trois qui s'affolent, ses cours seront assurés par un remplaçant. Votre professeur principal vous en dira plus, mais je dois avouer que c'est un délice que de vous l'apprendre avant tout le monde, officieusement bien entendu et à garder entre nous. "

Il est toujours très cool, mon prof, et en plus il est très beau. Mais bon, après ça, vu qu'il fait plutôt beau, on décide de faire cours en deuxième heure sur la pelouse dehors, c'est plus sympathique, d'autres classes suivent notre exemple ce qui n'échappe à personne d'ailleurs. C'est la rébellion de l'été, tout élève nous voyant dehors veut lui aussi s'évader de ces murs ternes et défrichés par l'âge centenaire de la bâtisse. Le cours se faisant, je m'évade un peu, le soleil me chauffant le visage pendant que le vent me caresse la peau. Les yeux en l'air, un doux parfum parvient à mes narines et je tourne la tête voyant une jeune femme habillée trop strictement à mon goût au vu de son âge. Belle sans nul doute. Avec les filles, on décide de se faire une petite soirée entre copines ce soir, il y a la soirée sur la place que l'After prévoit. Les filles veulent rencontrer des garçons plus âgés et moi je souhaite m'amuser, cela me semble parfait. On se retrouve à 19h chez Caroline, pour se préparer, ne tenant pas spécialement à devenir un pot de peinture ambulant, je m'abstiens de tout maquillage et me contente de conseiller mes amies sur leurs vêtements et leur maquillage. On mange chez Caro, puis direction l'After. Il y a déjà du monde, la plupart sont plus âgés que nous, mais l'important n'est pas là, un verre, deux verres, tous se désinhibent. Sur mon fauteuil, je fais le guet à l'affût d'un moindre faux pas d'un de ces hommes en transe. Que personne ne les touche. Puis je m'éclipse, rien à craindre pour elles, j'ai besoin d'être loin de ce brouhaha ambiant. Une bière à la main, je me dirige vers la plage, le bruit est moins sourd, l'air est moins lourd, l'espace est plus grand. Je respire. Quelques verres de plus et me voilà sur la piste en train de danser. Je sens qu'on se colle à moi, je me recule et le regarde lui faisant comprendre qu'il ne m'intéresse pas et qu'il ne vaut mieux pas pour lui qu'il reste là. Il s'en va. Je sens une main m'agripper par derrière, me retourne prête à riposter quand tous mes sens alors statiques se réveillent, la vue d'abord, j'ai à faire à une magnifique jeune fille, certes un peu plus âgée que moi, mais tout de même foncièrement jeune. Ses yeux d'un bleu azur me transpercent. Puis vint l'odorat, un parfum m'enivre, même s'il ne m'est pas inconnu. Je ne sais d'où. Ensuite le toucher, ses mains sont douces sur mon bras, puis mes hanches, ses gestes sont simples et mesurés. Puis l'ouïe. Je lis sur ses lèvres, puisque nous sommes quand même assaillies de bruits. " Aide-moi, s'il te plait " Ma réponse est sans appel, je regarde autour de nous, un jeune homme nous observe, il danse sans grande conviction, le regard figé sur ma belle inconnue, elle se rapproche vers moi, sa main prenant mon bas du dos et m'attirant à elle, l'autre dans mon cou, ses lèvres effleurant le lobe de mon oreille.

" Pourrais-tu faire comme si nous nous connaissions ? Il ne me lâche pas et je ne sais comment lui faire comprendre aimablement qu'il n'obtiendra rien de moi. "

Pour seule réponse je l'attire plus à moi, un sourire sur les lèvres. Pas de problèmes. Nous dansons, dansons, dansons. L'inconnu s'en est allé et il est pour moi l'heure d'arrêter toutes ces folies. Prenant congé, je me dirige vers le bar pour prendre un rafraichissement et ensuite m'installer à l'écart au bord de l'eau. Les filles sont toujours en train de s'éclater à l'intérieur et leur fait juste signe que je sors. Un verre d'eau fraiche dans les mains, je m'installe sur le sable, face à la mer. Je ferme les yeux et me concentre sur les vagues, l'odeur de la mer, la chaleur encore présente du soleil sur le sable. J'entends quelqu'un arriver, je ne me retourne pas tout de suite. Les yeux toujours fermés, je me contente d'attendre, peut-être que ce n'est pas vers moi qu'il se dirige et qu'il me laissera seule. Raté, assis à côté de moi. Je le sens. Je la sens. Ce parfum. J'ouvre les yeux, elle est là, à côté de moi le regard perdu au loin vers la mer. Le large. Sans me regarder, je sais qu'elle devine que moi je l'observe.

" Ça fait du bien un peu de calme, n'est-ce pas ? "

" Effectivement. "

" Je te dérange, peut-être me suis-je imposée ? "

" Pas du tout. "

" Je te remercie pour tout à l'heure. Tu m'as réellement sauvée. Il était encombrant. Mais au fait, il me semble que je ne me suis pas présentée. Je m'appelle Carine. Et toi ? "

Quel joli prénom et qui lui va comme un gant d'ailleurs. Je me présentais donc. Puis vint les discussions, de tout de rien, elle était nouvelle dans ma région et était agréablement surprise du climat, des gens. De tout à dire vrai. Il est l'heure désormais pour moi de rentrer. Il se fait tard ou plutôt tôt et les filles veulent rentrer. J'ai reçu un texto venant de Caro à cet effet. Je m'apprête donc à prendre congé de Carine, quand celle-ci dépose un baiser sur ma joue. Tendre, doux, un délice pour ma peau. Mon cœur bat fort.

" En remerciement pour tout à l'heure, et pour la très bonne première soirée que je viens de passer ici grâce à toi. "

Étonnée et heureuse, je me tourne vers elle, très proche de moi, je peux sentir son parfum toujours aussi enivrant malgré la soirée passée. Nos regards se croisent, s'échangent, se cherchent, se trouvent et se lient. On ne peut se défaire l'une de l'autre. Je sens son corps basculer vers moi, elle me plait c'est indéniable. Je rapproche mon visage du sien à mesure qu'elle-même fait pareil dans ma direction. Nos lèvres se frôlent, se désirent, se taquinent. Cherchant le bon moment, le meilleur, le plus savoureux. Cherchant le moment ultime ou toutes les deux, nous garderons ce baiser inoubliable. Et ce moment, c'est maintenant. Un baiser des plus fins et sucrés. Armés de tendresse et de sensualité. Ses doigts caressent ma joue et j'en frissonne. Malgré toute l'envie qui nous lie, il nous faut nous séparer. Je dois rentrer et elle aussi. Sa main dans la mienne, je me lève, le regard toujours fixé dans ses yeux bleus où j'aimerais me perdre. Je m'écarte, lâche sa main, et me tourne en direction de mes amies. En direction d'un chez moi où elle ne sera plus. Là où la réalité ne laisse aucunement place au rêve de cette nuit. Je ne me retournerai pas, de peur de perdre cette image parfaite d'un nous qui n'a existé qu'en cet instant précis.
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MessageSujet: Re: L'amour a ses raisons... - Alexiel   L'amour a ses raisons... - Alexiel Icon_minitimeSam 8 Nov 2014 - 18:34

Chapitre 2



Dur week-end et encore pire, dur lundi matin. Le retour en cours à moitié encore dans mon lit mais déjà devant les immenses portes du lycée.

" Hey ! Alors, toujours en train de dormir ? Faut se réveiller. "

" Oh, bonjour Caro. Oui, comme un lundi matin. "

" Si tu mets autant de temps pour te remettre d'une soirée d'un vendredi soir, qu'est-ce que ça doit être le samedi ou pire, le dimanche soir. "

" Non mais tu sais très bien que c'est normal, la croissance tout ça. A notre âge, c'est normal d'être fatigué tout le temps. "

" Moi j'suis en forme "

Nous avons continué notre discussion tout en nous dirigeant vers la salle de classe. Le matin, le soleil encore bas, les salles sont fraiches et il y fait bon. On s'installe, le prof arrive sans grande conviction, on sent que pour lui aussi c'est un lundi matin et qu'il n'a pas envie d'être avec nous. La première heure passe lentement. Ainsi que la suivante. L'heure de la délivrance. Dix minutes de pause. Caro fume, moi je préfère me mettre à l'abri du soleil qui commence à nous assaillir. De mon pas nonchalant, je m'avance vers la porte de la salle de cours, quelques élèves par-ci par-là sont déjà dans les couloirs à discuter. Je ne retiens rien, prête à m'armer de mes écouteurs, mes bras se fixent. Quelque chose interpelle mon corps. Mon corps laisse place à mes sens. Ce parfum. Je le connais. J'ouvre grand les yeux, balaye rapidement les alentours. Elle est en face de moi, le nez dans une pile de dossier. Instinctivement, elle relève la tête, on se retrouve nez à nez. Elle est mal à l'aise puisqu'elle se retourne dans tous les sens. Scrutant la moindre personne dans les environs.

" Que fais-tu là ? "

Sans nul doute, elle est réellement étonnée de me voir ici. Pourtant c'est logique. Même si on n'a pas vraiment abordé nos âges, je fais le mien.

" Bonjour quand même, ne me dis pas que tu es élève ici ? "

Je la sens se décomposer.

" Professeur de français. Je suis professeur de français. "

" Oh ! "

Les mots ne me viennent plus. Je reste là devant elle, nos yeux liés comme sur la plage. Elle reste malgré tout, froide et réellement mal à l'aise, je sens qu'elle n'aime pas cette situation qui ne dure pourtant que quelques secondes.

" Bonne journée alors et bons cours. Madame. "

Ce sont les seuls mots qui me viennent. Je la salue, lui souris tout de même, espérant recevoir en retour ce sourire que j'ai tant aimé quelques soirs auparavant. Elle se contente de me saluer, un sourire discret au coin des lèvres. Caro arrive en face et je me dirige vers elle. On se sépare, frustrée, non seulement qu'elle soit professeur, mais de sa froideur.

" C'était qui ? "

" Une prof "

" Mignonne la prof. "

" Ouais. "

Je suis perdue, je me suis perdue. Mon rêve s'est écroulé dans une réalité que je n'osais imaginer. La cloche sonne, on rentre, le cours commence. De quoi parle-t-il ? Je n'en sais rien. Je n'écoute rien, je ne suis plus là. C'est si long. Les images dans ma tête se succèdent. Fortes en émotions. Ce soir-là, notre danse, le rapprochement, la plage, notre baiser, l'annonce.

" Hey, oh… "

Je perds le fil, mais je sens qu'on m'appelle, je sors de ma bulle.

" Hey, tu étais partie loin. "

" Euh… Non… Je rêvassais. "

" J'ai bien vu "

" Ouais… "

" Ce soir, on va chez Max, tu viens ? Petite soirée tranquille. "

Une soirée me changerait sûrement les idées. Mais en même temps, en ai-je réellement envie ?

" Je ne sais pas, je te donnerais ma réponse tout à l'heure. "

" Pas de soucis. "

Caro a bien compris que je serais guère plus réceptive et que je me forçais pour lui faire plaisir. L'heure se termine, et il est temps d'aller déjeuner. Je n'ai pas vraiment faim. Mais je me force. Caro, toujours très expressive, essaie tant bien que mal de me faire réagir. Je me prends malgré moi au jeu, sa joie de vivre est très communicative. Le repas se finit dans les rires, le soleil ambiant, l'herbe fraiche sous les pieds, l'odeur du bois. Je me dirige vers les toilettes, afin de pré-nettoyer ma gamelle, et de jeter mes déchets. Les écouteurs sur les oreilles et la musique à fond. Je marche d'un pas lourd et décidé. Je n'ai pas envie de penser, ni de me rappeler. Il faut que je la sorte de ma tête. Je monte le son et j'avance toujours. Je suis totalement déconnectée de la réalité, à tel point que je ne sens pas qu'on m'a suivie et qu'on m'attrape le bras. Je me retourne. Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant. Pourquoi elle ? Sa main effleure mon visage et ôte les écouteurs de mes oreilles.

" On peut parler ? "

Étant proche des toilettes, je lui montre mes déchets, m'y dirige rapidement, jette ce que j'ai à jeter et reviens vite.

" On peut parler. "

Un léger sourire vient illuminer son visage.

" On va monter, c'est plus prudent. "

Je la suis, sans dire un mot. En effet, les salles du haut sont en chantiers et théoriquement interdites d'accès. On rentre dans une salle, intacte. Elle se tourne vers moi et me regarde. Le silence est pesant, mais je sens qu'il est préférable. Elle en a besoin.

" Je voulais te parler de ce qu'il s'est passé… Entre nous… Ce week-end… "

" Oui, je me doute. Et je sais aussi que ce qu'il s'est passé restera passé, et qu'il ne faut pas que cela s'ébruite, personne n'est au courant, ne t'inquiète pas. C'était un agréable moment, avec une charmante inconnue. Moment unique qui restera unique. "

" Donc tout est clair entre nous. "

" Oui, Madame, tout est clair. Vous pouvez avoir confiance. "

Je lui souris et m'apprête à partir. Je sais qu'elle n'a pas bougé. J'entends son murmure.

" Je n'aime pas que tu me vouvoies. "

Sa voix est basse mais hésitante. Je continue à partir. Cette fois, sa voix est audible. Elle me parle.

" Au fait, c'est Mademoiselle. "

Je me retourne à peine, lui souris et continue sur ma lancée. Je descends les marches, aucun élève n'est encore là. Je rejoins Caro dehors, sur la table de pique-nique.

" Tu étais où ? "

" Là où personne ne peut aller pour moi. Où voulais-tu que je sois ? "

La discussion continue, sans pour autant bouger, du coin de l'œil, je vois Carine traverser. Je ne m'interromps pas pour autant. Je rigole. Je m'amuse, je pense à autre chose tout simplement. Les cours reprennent, le soleil joue désormais à cache-cache. Il fait tout de même chaud. Le cours se passent sans encombre, ou du moins un peu, une cartouche m'éclate dessus. J'ai les mains bleues. Je demande à sortir pour aller me nettoyer. Me dirigeant vers les sanitaires, je pousse un juron, sachant très bien que ça ne partira pas. Je fais couler l'eau et frotte avec un monticule de savon. Je rince, je suis toujours bleue, je me baisse et cherche dans le placard une éponge ou quelque chose qui pourrait rendre à mes mains leur couleur. Éponge plus une sorte de savon surpuissant. Je teste. Au bout d'un quart d'heure, mes mains sont rouges, quelques points bleus subsistent, mais rien à voir avec tout à l'heure. Je me baisse et range donc le savon et l'éponge, puis me retourne. Je me cogne contre quelqu'un, nos mains sont en contact avec le corps de l'autre comme pour se protéger inconsciemment du choc frontal.

" Exc… Carine ? "

Elle me regarde, une main sur mon ventre l'autre plus proche de mon cou. Elle ne bouge pas. On est très proches, nos corps se touchent presque, je sens la chaleur du sien sur le mien.

" Qu'est-ce que tu fais là ? Pourquoi tu n'es pas en cours "

Vexée de sa phrase, je sens tout de même que sa voix tremble, elle est mal à l'aise. Mes yeux se perdent dans les siens, la pièce est petite et ne nous offre aucune possibilité d'être éloignée l'une de l'autre et je crois qu'elle n'en a pas plus envie que moi malgré tout. Un murmure m'échappe.

" Si j'osais… "

Elle me regarde ses yeux me questionnent.

" Qu'as-tu dit ? "

Je lui souris, ma main se détache de son corps et vient caresser sa joue, elle ferme les yeux. De plus en plus proche, je sais que le moment pourrait nous appartenir. Personne n'en saurait rien. Personne sauf nous, serions-nous capables par la suite de nous contrôler. De ne pas céder à la tentation si grande qui m'envahit en cet instant. Mes doigts l'effleurent, sa joue, le creux de ses lèvres, sa bouche, mes yeux dessinent ce mouvement.

" Si j'osais… "

Ses yeux s'ouvrent, le bleu de ses yeux m'envoutent, pourtant je sais en cet instant que je ne tenterai rien. Je ne voudrais pour rien au monde compromettre sa vie. Je ferme les yeux une fraction de seconde, puis tout en les rouvrant je la contemple.

" Laisse-moi juste une seconde, je t'en prie… "

Mes mains se posent à l'unisson sur son visage si doux et délicat.

" Oui juste une seconde. "

Je sais qu'il faut que je la lâche, je me le suis promis, je n'ai pas le droit. Un sourire d'adieu à cette histoire qui n'aura existé que dans ma mémoire. Je m'évade, mes mains s'attardent une dernière fois sur ses hanches pour qu'elle me laisse le passage. Encore une fois, je ne me retournerais pas. Je retourne en cours comme si de rien n'était. Son odeur partout sur moi. L'après-midi sera, je pense, fort long.
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MessageSujet: Re: L'amour a ses raisons... - Alexiel   L'amour a ses raisons... - Alexiel Icon_minitimeSam 8 Nov 2014 - 18:34

Chapitre 3



Les jours sont passés comme des semaines. On résistait tant qu'on pouvait, mais c'était de plus en plus difficile de se retrouver dans le même couloir, et encore pire dans la même salle, car elle était en fait la remplaçante de mon professeur absent. Elle était donc plus qu'un professeur, elle était un de mes professeurs. Je me concentrais sur quelques cours, quand je sentais que l'envie de la voir ou de la toucher était trop forte, et cela me permettait de m'évader l'espace d'une heure. Pour ce qui est des jours où j'étais dans sa classe, j'apportais une palette de crayons noirs et dessinait. Je ne pouvais suivre ses cours. Et si j'avais le malheur de croiser son regard, alors tout était fini. Plus rien n'existait et le supplice engrangé par la perte de son azur par mes yeux était insupportable. Je passais mes soirées en bord de mer, sur la plage où je l'avais rencontrée. Et mes journées étaient rythmées par le rire de Caro et les cours linéaires des professeurs.

" Écoute, il faut que je te parle. Je… Prends-le pas mal. "

" Je suis toute ouïe, qu'est-ce que tu as à me dire Caro ? "

" Tu sais, je t'avais parlé de ma cousine, Clém. "

" Oui, et ? "

" Et tu n'es pas sans savoir qu'elle est… euh… comment dire… "

" Oui ? "

" Enfin voilà, on est allées fait les magasins avant-hier, et elle m'a demandé de tes nouvelles, et tu lui plais toujours autant, et comme tu es célibataire, je me suis dis que peut-être. Puis comme elle vient me chercher ce soir, si tu veux on peut éventuellement te ramener. "

Son sourire inquiet me prouvait la sincérité de son acte.

" Ça marche pour ce soir. "

Les cours finis, on se dirigeait vers la sortie. La voiture de Clém bien en évidence pile devant l'entrée. Adossée à sa voiture, elle nous attendait. Caro sauta dans les bras de sa cousine alors que je me contentai d'un simple bonjour amical. Cela ne lui suffisait pas, alors elle m'a prise dans ses bras déposant un baiser sur ma joue. Je montais dans la voiture et fixais le lycée. Des élèves rentrant chez eux. Le barbecue, la plage et des amis. Un feu de camp, une guitare. Une parfaite soirée pour toute personne normale.

" Alors comme ça, Caro m'a dit que tu étais toujours célibataire ? Aucune jeune fille n'a réussi à prendre ton cœur ? "

Si seulement elle savait. Que justement une jeune fille avait entier droits sur mon cœur.

" Ouais, je crois que je suis bien seule. "

" Je pourrais t'aider à être seule à deux. Ou bien à aimer être à deux. "

" Clém, j'ai pas encore assez bu pour que ta drague marche. "

" Ok, ok, alors j'ai rien dit. Oublie. On peut être amies quand même ? "

" Bien sûr. "

Le reste de la soirée se passa calmement et en jeunes raisonnables et raisonnés, nous sommes rentrés tôt. Le lendemain ne fut pas tellement difficile. Clém est passée me chercher et me déposa devant le lycée en même temps que Caro. La cloche sonne, cours d'anglais, on se précipite vers la salle.

" Excusez-moi, je peux te parler une minute ? "

Carine me regardait, ses yeux sommaient à Caro d'aller en cours.

" Oui, bien sûr. Caro tu peux dire au prof que j'arrive ? "

" Pas de soucis. "

Les élèves tous rentrés dans leur salle, on s'est isolées dans un bureau. Elle me regarde. Et encore une fois, ses yeux me transpercent malgré que son regard ait changé, il est fuyant.

" Je… Je sais qu'on s'était dit qu'il ne s'était rien passé entre nous compte tenu du fait que je suis professeur et que tu es élève. Mais enfin, je tenais à te dire que… Et bien voilà, je suis contente que tu aies trouvé quelqu'un. "

Elle était heureuse que j'aie quelqu'un ? Alors que je n'avais personne.

" Est-ce si déplacé que ça ? Que mes mots ne méritent pas de réponse de ta part ? "

" Tu es en train de me féliciter pour quelqu'un chose qui n'est pas à l'ordre du jour. "

" Ce n'est pas ta petite amie ? "

" Non. "

" Ah. "

Je voyais son visage se détendre.

" Soulagée ? "

Elle ne me répondit pas. Je m'apprêtais à partir quand elle daigna enfin me répondre.

" Oui, égoïstement, oui. "

Sans me retourner, je lui posais la question suivante.

" Si je te proposais de ne pas réfléchir ni penser les prochaines minutes, tu me dirais quoi. "

" Tout dépend ce que tu entends par là. "

Et là c'est comme si mon cerveau s'était arrêté pour laisser place à la parole du corps. Je fis volte face et me retrouvai face à elle, une main sur son bas dos, une autre dans son cou. Je déposais mes lèvres sur les siennes, un baiser passionné.

" C'est ça que j'entends. "

Un sourire se dessinait sur ses lèvres touchant les miennes.

" On ne devrait pas. "

" Tu veux que j'arrête ? Tu sais que j'ai cours, et que tu es mon seul alibi. "

" Je sais que je n'ai ni envie de réfléchir, ni envie de penser, et que la seule chose que j'ai envie, ce sont tes baisers. "

" On est folles. "

" Shh… "

Un doigt sur mes lèvres, elle me faisait comprendre en plus des mots qu'il n'était plus nécessaire de penser ou parler, qu'il fallait juste profiter du moment présent. Alors c'est ce que nous avons fait, dix bonnes minutes durant, on a profité du moment qui nous était offert. Ce moment qu'on avait volé au monde.

" Je devrais y aller. "

" Et je devrais t'accompagner, puisque tu es censée être avec moi. "

" Mais je suis avec toi. "

" Oui, effectivement."

" Qu'est-ce qu'on va faire ? "

" Dire que je t'ai convoquée parce que tes notes sont catastrophique et que je voulais essayer de voir en quoi je pouvais t'aider à améliorer tes difficultés. "

" Je parlais pour nous. "

" Je n'en sais rien. Pour le moment, le plus judicieux, je pense, c'est de retourner en cours pour toi, afin de ne pas trop te faire rater l'heure. Et aussi de ne pas avoir à chercher des explications rocambolesques à notre petite escapade. "

Je ne répondais pas, sachant très bien que je n'aurais pas la réponse escomptée. J'en aurais tout de même eu besoin, mais je ne voulais pas gâcher le moment qu'on venait de passer ensemble. Alors je me suis contentée de l'embrasser et de me diriger avec elle vers ma salle de cours. Son explication fut brève et je pris place à côté de Caro. Notre mensonge passa inaperçu. Au sein du lycée, Carine paraissait froide et distante, alors jamais personne n'aurait pu imaginer pareil scénario.
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MessageSujet: Re: L'amour a ses raisons... - Alexiel   L'amour a ses raisons... - Alexiel Icon_minitimeSam 8 Nov 2014 - 18:37

Chapitre 4



Entre deux cours, Carine réussit à me glisser de la rejoindre chez elle après les cours.

" Tu viens ce soir ? Y'a Max qui nous invite ? "

" Ce soir ? Non désolée, je suis occupée. "

" Occupée ? Occupée à quoi ? "

" Je… Je vois quelqu'un. "

" Oh ! C'est Clém qui va être jalouse. Je la connais ? Qui c'est ? "

" Non, je… Non. Bon je dois y aller, à demain. "

" Clém passe te chercher ? "

" Non, je me débrouillerais, merci "

Tout en finissant ma phrase, j'avançais vers les portes d'entrée qui me servaient, à cette heure-ci, de sortie. Elle m'avait dit après les cours. Oui, mais à quelle heure finissait-elle ? Je décidais donc de passer chez moi, prendre une bonne douche et me changer avant d'aller jusqu'à chez elle. Une bonne heure plus tard, me voilà prête. Je n'ai pas de mal à retrouver l'adresse. Les portes en bois massif sont toujours aussi imposantes. Je sonne.

" Monte. " me dit une voix au travers d'un grillage d'acier. J'ai le choix entre l'ascenseur et les escaliers, elle habite au 3eme étage. Je choisis les escaliers, le temps de penser à ce que je suis en train de faire, à ce qui découlerait de ce qui se passerait ce soir, si tout continuait, comment nous pourrions faire face, nous cacher. A peine ai-je le temps de finir de me questionner que j'arrive devant la porte qui est déjà ouverte. Elle aussi s'est changée, mais elle est toujours aussi belle et élégante.

" J'ai cru que tu n'arriverais jamais. "

" Et bien si, tu vois, je suis là. "

Elle s'écarta de la porte et m'invita à entrer. Les hauts plafonds, le mobilier, j'analyse tout dans les moindres recoins.

" Tu veux boire quelque chose ? "

" Que proposes-tu ? "

" Je te laisse voir par toi-même "

Elle me tend la main et m'entraine vers la cuisine, toute aussi moderne que le reste de l'appartement très certainement. Du vin, des alcools forts, des jus de fruits. La bouteille de vin blanc me semble de circonstance. Elle sourit.

" Très bon choix. "

Elle m'entraine dans le salon, sort un verre à ballon et nous sert tout en me fixant. Je sens qu'elle attend quelque chose, encore pire qu'elle appréhende quelque chose. Ma question de cet après-midi. Je m'abstenais donc de faire tout commentaire sur notre " nous ". La soirée se passa sereinement. On discutait et on apprenait à se découvrir, savoir ce que l'autre aimait ou n'aimait pas. On aurait dit deux amies. Oui juste ça, pas plus. A mon grand regret jusque-là. Puisqu'après, tout changea. Elle me regardait depuis quelques minutes avec un regard si intense. Assises toutes deux sur le même canapé, je la sentais aisément s'approcher de moi, sa main sur la mienne, puis sur mon verre, le prit et le posa sur la table sans me quitter des yeux. Le sien suivit de près. Ses mains se faufilèrent jusqu'à ma nuque pour se perdre dans mes cheveux.

" J'ai une envie irrésistible de t'embrasser depuis que tu es arrivée. "

Elle s'approche encore plus de moi, sentant qu'elle avait toute mon approbation, les mots étaient superflus. Je me serais donnée corps et âme à ce moment précis. Ses lèvres sur les miennes, furent un tourbillon de saveur, d'envies, de désir. Le baiser se prolongea.

" Pourquoi tu ne l'as pas fait plus tôt. "

" De peur que tu me repousses, je pensais que peut-être tu étais venue pour me dire qu'on avait fait une erreur. "

" Tu regrettes ? C'est une erreur pour toi ? "

" Non, bien sûr que non. "

" Pour moi non plus. Je sais que je ne suis qu'une élève, et que peut-être que c'est juste une passade, ou une envie soudaine. Que pour toi, ce ne sera pas quelque chose de réel ou de sérieux. Mais pour moi, ça l'est. Alors c'est précipité, peut-être, même un peu puérile sur les bords. Mais… "

" Embrasse-moi. "

" Quoi ? "

" Embrasse-moi. "

J'ai bien entendu cette fois, le sourire aux lèvres, je l'embrasse, l'enlace, son corps contre le mien. Même si elle n'a fait que détourner la conversation, je profite de ce moment. Nos baisers s'intensifient et je la sens plus entreprenante. Ses mains descendent le long de ma colonne.

Nous étions déjà liées inconsciemment par notre désir irrésistible d'être ensemble. Indéniablement nos âmes étaient faites pour être ensemble. Ce soir-là, plus que cela, nous avons lié nos corps et nos cœurs. Nos regards et nos mains. Nos baisers et nos lèvres. Nos corps tout entier. Ce soir-là pour la première fois de ma vie, j'ai réellement compris ce que signifiait " faire l'amour ", à la différence de " coucher avec quelqu'un ".

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